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 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV

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Toison d'or
Baron Guilhem de La Tour
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Emmanuel de Couronne
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyDim 14 Nov 2010 - 16:21

Prestement, Din dégaina ses armes et fit venir près de lui Beppe, armé d'un bâton bien solide.
S'il regrettait cette attaque pour la sécurité de la troupe, il n'en jubilait pas moins à l'idée d'occire quelques peaux-vertes et d'honorer ainsi le serment qu'il avait fait auparavant.

Au souvenir de ces événements cruels, une vague de nostalgie le submergea et, quasiment malgré lui, Din se mit à chantonner une chanson de son coin :

"Hey ! Natacha, l'hai fatta tu la piscia ?
Si Dimitri, ne ho fatta sette litri !
Eri tu che pisciando nella steppa
Otturavi le fogne central !"

Serrant ses armes un peu plus fort, il était prêt à recevoir l'assaut...
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Toison d'or
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyDim 14 Nov 2010 - 22:42

Brionne rangea avec soin le parchemin sur lequel s'alignaient les armoiries nouvellement relevées. Il tira son épée du fourreau, sortit son poignard et alla se placer à la gauche de Din. A l'heure de mortir, se trouver aux cotés d'une bonne lame était toujours un avantage. Ils étaient face aux buissons dans lesquels s'était enfoncé Marius, il y avait plus d'une heure. Il frissonna en l'imaginant au milieu de ces bois hostiles ..."Fasse la Dame qu'il revienne vite" murmura t-il, cherchant dans le ciel l'ombre du faucon qui semblait ne jamais le quitter...
Il s'accroupit en attendant la bastaille : inutile de fournir une cible trop voyante aux flèches qui pourraient surgir de l'ombre. La gorgée de vin prise à la gourdasse qui passait de mains en mains chassa la froidure de ses membres. A ses cotés, son compagnon entama une chanson des douces plaines de Tilée. Il le rejoignit sur le second couplet et leurs voix montèrent doucement dans la brune qui venait :

"O Ninotchka, I'hai fatta tu la catchka?
Si, Vassili, ne ho fatto venti chili!
Eri tu la cacona della steppa,
che oscurava il sol dell'avvenir! "

_________________
Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
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Baron Guilhem de La Tour
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMar 16 Nov 2010 - 22:18

Gaspard ne s’était pas fait prier pour s’en retourner vers le reste de la troupe. C’était déjà bien assez d’être passé inaperçu jusque-là, et mieux valait sans doute ne pas forcer sa chance. La faveur des dieux est chose éphémère. Les deux hommes marchaient à grands pas, mais presque sans bruit, sur le tapis de feuilles mortes et de neige qui couvrait le sentier.

Le chemin de retour leur parut bref. À l’aller, ils n’avaient cessé d’hésiter, d’abandonner une voie pour une autre ; à présent, Marius avait le trajet bien à l’esprit et Gaspard retrouvait ses marques, se rappelant les sentiers qu’il avait empruntés naguère. L’un d’eux en particulier s’en allait vers le sud-ouest et paraissait net et praticable. Gaspard croyait savoir qu’il faisait une grande boucle pour éviter le village de Saint-Peyre et rejoignait ensuite la route de La Tour ; ce pouvait être une solution au problème des peaux-vertes, et ils gardèrent son emplacement en mémoire.

Alors qu’ils redescendaient la route pentue qui menait vers la clairière où les attendaient leurs compagnons, une vague clameur leur parvint. Toujours silencieux, ils pressèrent le pas.

***
Un temps s’écoula qui parut interminable. Les bois à l’entour résonnèrent d’un bruissement continu de branches et de pas dans la neige, puis le silence retomba, seulement troublé par les chevaux. Sensibles à la tension ambiante, les plus nerveux piétinaient lourdement le sol ou renâclaient avec force, lâchant des traînées blanches dans la nuit.

« Par saint Lambard, qu’est-ce qu’ils attendent ? » murmura un soldat de l’escorte en retenant fermement un cheval par la bride.

« Ils jouent avec nos nerfs. » fit Bertrand. « Ou bien ils hésitent. »

« Il n’y a pas lieu de perdre son calme, garçons. » dit à voix haute le sénéchal Marc. « Qu’il s’agisse de peaux-vertes ou de marauds quelconques, ils seront reçus avec les honneurs qui leur sont dus. Nous sommes une petite vingtaine, et bien armés. Du reste, s’ils avaient l’avantage, ils n’auraient pas fait tant de manières avant de lancer l’assaut. »

De longues minutes passèrent. Puis, tout soudain, un homme d’arme cria un avertissement en désignant l’orée des bois.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli10

Une demi-douzaine de formes sombres jaillirent d’entre les troncs et fondirent sur le cercle de gens d’armes. Peu à leur aise mais accoutumés à obéir vaille que vaille, certains soldats revinrent de leur surprise à temps pour accueillir les cavaliers à coups de flèches et carreaux. Deux assaillants tombèrent à la renverse, les autres lâchèrent à leur tour une volée et battirent prestement en retraite.

C’étaient des gobelins vêtus de hardes et de mailles rouillées, armés qui d’une lance qui d’un arc, et chevauchant des molosses écumants. Leur tir avait été trop hâtif pour causer grand mal à des gens de guerre portant armure et écu, mais ils se regroupaient déjà pour un second passage. En moins de temps qu’il n’en fallait pour bander une arbalète, ils revinrent à l’assaut et percutèrent cette fois les boucliers du premier rang. Ils furent refoulés en quelques coups de vouges mais laissèrent derrière eux un soldat blessé par leurs traits.

Din se trouvait à l’opposé du cercle, la rapière en main. Il fut le premier à voir arriver le reste de la bande.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli11

Armés de bric et de broc, le corps maigre et noueux, une seconde troupe de gobelins surgissaient des bois. Ceux-là étaient à pied et s’ils avançaient sans grand ordre, ils prenaient au moins le temps de se protéger derrière leurs boucliers, si bien que les traits des défenseurs ne firent que les ralentir. Les fers de leurs lances heurtèrent le bois des boucliers ornés des armes de Valfons, des hampes se brisèrent et l’on commença à tirer les épées des fourreaux.

Les gobelins avaient l’avantage du nombre, mais ils payaient cher leur manque de discipline. Leur attaque aurait peut-être suffit à balayer une troupe de pèlerins, cependant l’escorte du sénéchal était d’une autre trempe et les peaux-vertes avaient le plus grand mal à percer le mur de boucliers qui se reformait à chacun de leurs assauts. Lothaire, le jeune chevalier errant, fendit le crâne de l’un d’eux d’un coup d’épée, faisant voler son casque en éclat. Un autre, pris dans son élan, vint s’empaler sur le fer d’une hallebarde. Le sénéchal Marc allait d’un endroit du cercle à l’autre au gré des attaques et des retraites, en jouant de sa hache d’arme dès qu’un gobelin passait à portée.

Alors que les assauts semblaient perdre de leur vigueur, deux gobelins plus hardis que les autres se mirent en devoir de fracasser le bouclier d’un homme d’armes à coups de masse. Pris de court, le soldat fut culbuté et piétiné tandis que les peaux-vertes s’engouffraient dans la brèche. Les deux gobelins de tête menaient le reste de la bande. Lothaire tenta de leur barrer la voie et fut jeté au sol ; Brionne dut venir à sa rescousse, bientôt épaulé par Din et Beppe. La plupart des autres défenseurs étaient occupés ailleurs à contenir l’assaut et empêcher que la brèche ne s’agrandisse encore.

***
« Eng voilà une sacrée guigne. » murmura Gaspard. « Si à ung jour de marche de Valfons ong tombe sur pareille bande, c’est dire que ça promet du joyeux pour la suite du voyage. »

Marius et lui avaient assisté impuissants à l’attaque des gobelins. À peine revenus, ils s’étaient trouvés pris au milieu de bois grouillant de peaux-vertes. Rejoindre le sénéchal et ses gens d’armes eût été folie ; des archers étaient embusqués dans chaque fourré et n’auraient guère eu de peine à atteindre deux hommes courant à découvert à travers la clairière. Bon gré mal gré, il fallut demeurer sous le couvert des arbres.

Craignant d’attirer l’attention s’ils tentaient de s’escamper, les deux hommes n’avaient trouvé meilleure cachette que les hautes branches d’un vieux chêne vert touffu. La cachette parut d’un coup moins bonne lorsque qu’une bande de gobelins vint s’installer presque à son pied pour y entamer un incompréhensible conciliabule. Un vieux peau-verte ratatiné semblait donner des ordres à ses sous-fifres, gesticulant sans cesse en désignant du doigt la troupe du sénéchal que l’on apercevait à travers les arbres.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli12

(Je vous laisse décrire l’action -et éventuellement le combat- de vos persos un peu comme vous voulez ; pour cette fois-ci, vous n’avez pas besoin de mon aval pour trucider tout le monde qu’il vous plaira, dans les limites des capacités humaines. Laughing Je reprendrai le récit pour décider de l’issue de la bataille et déterminer si les gobelins sont repoussés ou non.)

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMer 17 Nov 2010 - 3:52

Lorsque les premiers criements avaient retentis dans son dos, Brione était resté de marbre. Il avait vu surgir la horde sans trouiller.
Son premier gobelin montra une certaine surprise lorsque le quidam qu'il comptait embrocher avec sa lance s'effaça devant lui, cependant qu'une lame en solide acier de Tilée lui rentrait sous les côtes pour ressortir d'un bon pouce dans le dos.
Ce fut le début d'une danse de mort, rythmée par ses deux lames qui montaient, coupaient, mordaient alternativement.

Dans sa tête résonnaient encore la "canzonetta" de Tilée :
"Hey ! Natacha, l'hai fatta tu la piscia " ...et sa dague s'enfonçait dans une gargamelle...
"Si Dimitri, ne ho fatta sette litri" ...son épée détournait une lame orque...
"Eri tu che pisciando nella steppa " ...et son poignard d'estriller un mescheant gobelin...

A ses cotés, Din distribuait avec la même régularité horions et mortaille. Et ainsi, dans une giguedouille implacable, s'empilaient moult cadavres devant eux, formant obstacle pour les nouveaux arrivants passablement refroidis.
Les assaillants marquaient le pas. Brionne reprit son souffle. Ses mains étaient poisseuses de sang gobelin, mais il n'avait aucune blessure grave.

Il en remerciait la Dame lorsqu'un mouvement sur sa droite attira son attention : Cornemahom ! dans un dernier effort, les gobelins venaient de percer le cercle et s'enfonçaient comme un coin dans la défense. Il leva son épée et se précipita sur celui qui menait l'assaut, non sans avoir crié un pressant "Aiuto, signor Din, aiuto adesso" par dessus son épaule.
Arrivant comme une ombre sur le coté de l'ennemi, il lança un vigoureux coup fouetté en direction de ses jambes. Il fallait l'arrêter, et vistement !

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyJeu 18 Nov 2010 - 0:27

Occire des peaux-vertes...

Cela faisait longtemps que Din n'avait eu ce plaisir. Une seconde jeunesse s'était emparée de ses membres, et bientôt un rictus demi-folie, demi-sourire lui barra le visage, maculé du sang du dernier gobelin à qui il venait de percer l'oeil, et la cervelle, d'un coup de dague hargneux. La frénésie rythmait maintenant ses coups, et ce fut Beppe qui, d'un regard pressant, lui ramena assez de raison pour lui éviter de se jeter dans la mêlée tel un enragé.

L'appel de Brionne acheva de lui poser les deux pieds sur terre, et Din se précipita auprès de son compaing pour lui prêter main forte. Se retrouver ainsi au côté de si fine lame et si fin chanteur lui inspira une autre chanson élégante de chez lui...

"I 39 arditi son partiti
per l'Africa orientale destinati
avevano il mantello sulle spalle
e sotto si grattavano..."

Beppe retrouva quelques instants le sourire. Il serra bien fort le bâton avec lequel il avait déjà assommé plusieurs gobelins et, accoutumé qu'il était à ce genre de combat, se plaça dans le dos de son maître pour s'assurer qu'aucun coup ne pourrait être porté en traître.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 22 Nov 2010 - 18:43

Brionne sentit os et cartilages céder sous sa lame. Cependant, son geste désespéré provoqua une vive douleur à l'épaule gauche. Sa trop récente blessure venait de s'ouvrir derechef.
Mordieu !
Surpris, il glissa sur le sol irrégulier, trébucha sur le corps du gobelin qui se tordait sur le sol avant de choir à son tour dans un bruit de ferraille. Un voile noir tomba sur ses yeux lorsque sa tête encontra violemment le sol pierreux en un mouvement lacrimable ...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMer 24 Nov 2010 - 4:41

Lorsque Brionne revint à lui, il crut un bref instant être devenu aveugle. Il entendait tout à l’entour des bruits de pas et le cliquetis des armures, mais n’y voyait goutte. Puis il distingua une silhouette qui se penchait sur lui.

« Occupez-vous de panser celui-ci. » commanda la voix du sénéchal Marc.

Brionne était étendu sur le dos dans l’herbe gelée de la clairière, les yeux vers un ciel noir d’encre. Il sentit la main d’un soldat lui relever la tête et l’appuyer sur un sac. Autour de lui, des gens d’armes de l’escorte soignaient ceux des leurs qui avaient été blessés, d’autres sellaient les chevaux et ficelaient les bâts ; deux hommes traînaient leurs camarades morts par les pieds et les alignaient à part, loin des cadavres des peaux-vertes. Les gobelins avaient fini par battre en retraite.

« Vous serez sur pied en un instant. » fit Bertrand alors que l’on nettoyait la blessure de Brionne. « Mais vous avez eu une fameuse chance. J’ai vu le moment où vous alliez être piétiné au milieu de toute cette presse. »

À ses côtés se trouvaient Din, indemne à part quelques égratignures et une belle bosse au front, Leustant dans son armure de plus en plus cabossée et Beppe qui affichait un large sourire malgré son menton en sang.

« Nous avons fini par leur faire lâcher pied. » continua Bertrand. « Mais nous y avons perdu six hommes, en comptant nos deux guetteurs, ainsi que deux chevaux qui se sont escampés dans la confusion. Cela n’augure pas du meilleur pour notre ambassade, je le crains. Notre escorte est amputée, et surtout, nous savons qu’il y a sur la route de La Tour des bandes de peaux-vertes en maraude, et prêtes à en découdre. De simples pillards n’auraient jamais tenu aussi longtemps, ils se seraient carapatés dans les taillis sans demander leur reste une fois notre défense éprouvée. »

Brionne se redressa tout à fait. Les corps des gobelins et des grands loups qui leur servaient de montures jonchaient la clairière, laissés là par les hommes d’armes. Un ou deux corbeaux étaient descendus des arbres pour venir picorer les cadavres.

« Lorsqu’ils se sont débandés, ils ont sonné du cor par trois fois. » poursuivit le héraut. « Et nous avons clairement perçu qu’au loin on répondait à ce signal. Plusieurs d’entre nous sont d’avis de retourner à Valfons tant que nous le pouvons encore, puisqu’il est clair que les collines grouillent de peaux-vertes. »

À deux pas de là, Marius et Gaspard, qui étaient paradoxalement les seuls membres absolument intacts de la troupe, conversaient à voix basse avec le sénéchal Marc. Au bout de quelques instants, celui-ci appela les hommes autour de lui. Brionne se releva tant bien que mal et un silence anxieux s’installa.

« Nous continuons notre route. » déclara-t-il simplement.

Çà et là, des murmures naquirent parmi les soldats, que le sénéchal fit taire d’un geste de la main.

« Je ne tolèrerai pas de discussion, nous n’en avons pas le temps. Il est vrai que nous ne nous attendions pas à trouver des gobelins en travers de notre route. Cela doit nous rappeler que l’hiver est bien là, le pire qu’ait connu la Gasconnie depuis au moins 1079, quand la Brienne a gelé, et que les nouvelles tardent donc à nous parvenir. Il nous faudra redoubler de prudence. Rentrer à Valfons revient à renoncer à l’ambassade ; notre troupe était la plus nombreuse qu’il fût possible d’envoyer, et si même nous arrivons sains et saufs jusqu’au sire Laurent, il ne pourra nous donner davantage d’hommes. Poursuivre vaille que vaille jusqu’à La Tour est la seule chance que nous aurons d’éviter la guerre. »

Sans accorder un regard aux mines abattues des gens d’armes, il fit signe à Gaspard de parler.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gaspar11

« Heu… ouais… » commença ce dernier, peu à son aise. « Le sentier de Cabrillac est point sûr, vu qu’est-ce qu’ong y trouve comme traces. Mais y a ung autre cheming qui pourrait encore faire notre affaire, droit vers le sud-ouest, qu’y va, eng contournant Saint-Peyre si je me ressouviens bieng. C’est assez bong pour les chevaux, et ça finit par rejoindre la grand-route. »

« Puisque messire Din nous a confirmé que Saint-Peyre était mis à sac, nous prendrons ce sentier plutôt que de suivre la route. » dit le sénéchal. « Nous avons devant nous une rude nuit, mais si les dieux ne nous font pas défaut, nous saurons bien nous tirer de la nasse. »

La compagnie fut bientôt à cheval. Comme on ne pouvait s’encombrer de civières, même les blessés les plus éprouvés durent monter en selle. On marmonna de brèves prières à Morr sur les corps des soldats tombés, puis la troupe s’enfonça dans les bois.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Escort11


***
Din se réveilla en sursaut. Cavallo, sa digne monture, venait de trébucher sur quelque racine. Din se remit d’aplomb dans ses étriers.

Marius et Gaspard avaient vu juste : le sentier qu’ils avaient repéré était net et assez large pour que les chevaux pussent y avancer en file. Mis à part quelques ruisseaux et passages escarpés, la chevauchée se poursuivait sans trop de peine. Néanmoins, le silence lugubre qui régnait sur la compagnie disait assez qu’aucun d’entre eux n’oubliait la menace des gobelins -à moins qu’ils ne fussent tous trop somnolents pour parler.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Bois_410

Devant Din, Marius dodelinait de la tête, tantôt à dextre, tantôt à senestre, au gré du pas de sa monture. Son faucon se tenait immobile, perché sur son épaule. À en juger par ce qu’il marmonnait, l’ancien herrimault était plongé dans un demi-rêve fait de rapines et d’un amas de phynance très-horrifique.

***
Marius courait à travers les bois enneigés de Sombrefeuille. Fameux larcin que celui de cette nuit : un plein sac de phynance repris aux percepteurs de l’impôt du baron de La Tour. Mais où cacher toute cette phynance ? Le sac semblait de plus en plus gros. Pire, il y avait un trou dans la toile d’où s’échappait la monnaie. Marius laissait derrière lui une traînée de phynance dans la neige, et l’on pouvait sans peine le suivre à la trace.

Un cri retentit dans l’ombre.

« Donnez phynance ! »

C’était la devise honnie de l’ignoble Maître des Phynances, l’officier seigneurial le plus abhorré de la baronnie, en charge de la taille, du cens et du champart. À n’en point douter, il était lancé à ses trousses avec sa troupes d’affreux gabelous, les salopins de phynance, comme on les appelait. Marius courut de plus belle en entendant le cri de guerre cher aux gens d’armes du baron déchirer la nuit : « Tudez ! Coupez les oneilles ! »

***
Ce fut le sifflement d’une flèche qui arracha Marius à sa rêverie. D’instinct, il tira les rênes de Cumulus, qui protesta en renâclant. Agasse n’avait pas demandé son reste et, d’un battement d’aile, s’était éloigné de la tourmente.

« Sous les arbres ! » criait le sénéchal pour couvrir les hennissements paniqués des chevaux. « Quittez le sentier ! »

Les flèches tombaient dru. Le soldat qui précédait Marius reçut un trait en pleine gorge et s’effondra sur l’encolure de son cheval, portant vainement les mains à sa blessure avec un cri étouffé. Marius s’efforça de garder son sang-froid au milieu de cette débâcle. Ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait ainsi pris en embuscade sur un chemin forestier. À quelques pas devant lui, le sénéchal Marc avait rallié ses hommes et s’enfonçait sous le couvert des chênes qui bordaient le sentier. Din et Beppe étaient à ses côtés, ainsi que Leustant. Déjà, la pluie de flèches se concentrait sur eux. Il n’y avait pas à se faire d’illusions sur leur sort. Mais quelques hommes pouvaient encore éviter d’être pris pendant que la confusion régnait et que le regard des peaux-vertes était tourné sur le sénéchal.

D’un signe, Marius entraîna à sa suite les cavaliers autour de lui, puis lança Cumulus à travers les arbres sans même se retourner pour voir combien d’hommes avaient compris son appel. Alors qu’il grimpait la pente surplombant le sentier, le tumulte d’un combat éclata. Marius entendait le galop de deux chevaux résonner derrière lui. Quant il jugea qu’ils étaient assez loin du sentier, il vit faire une volte à sa monture. Un chevalier de l’escorte le suivait, tenant par la bride le cheval de Brionne. Brionne lui-même ne semblait guère en état de tenir les rênes, amoindri par sa blessure rouverte et hâtivement soignée.

Les trois cavaliers descendirent de selle et firent se coucher leurs montures sur le côté, cachées par les branches basses. Eux-mêmes s’accroupirent derrière deux vieux châtaigniers. La clameur du combat s’était tue ; la bataille avait été de courte durée.

« Ils ont dû se faire tailler en pièces. » souffla le chevalier. « Ou pis, ils auront été pris vivants. »

Fidèle au poste, et apparemment indifférent au désastre, Agasse revint se percher sur l’épaule de Marius. En tendant l’oneille, celui-ci entendait les hideux cris de victoire des gobelins.

« Quand vous nous avez fait signe, » fit le chevalier à Marius, « j’ai entraîné le cheval de maître Brionne à ma suite. Il me point le cœur d’abandonner ainsi nos compains, mais le sénéchal a raison. Notre mission passe avant tout. »


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyDim 28 Nov 2010 - 21:54

Cent fois Brionne avait imaginé sa fin sur une place de Tilée, par un chaud après midi d'été, dans un duel face à un adversaire jeune et agile tirant à l'épée tel un jeune dieu :
"Malgré mes parades miraculeuses, je sens ma garde faiblir imperceptiblement mais inéluctablement, mon bras fatigue et même les encouragements des "belle done" à l'entour n'arrivent pas à m'insuffler cet élan de vitalité qui aurait pu permettre une ultime estocade. Contre une superbe botte de mon adversaire, ma parade arrive une fraction de seconde trop tard. La pointe de l'épée adverse fait éclore une fleur de sang sur ma poitrine. je tombe sur les genoux. Mon témoin approche, le visage ravagé :
- Mala ferrita, signor Brionne, mauvaise blessure ..."
Oui, cela, c'était une belle mort, au vu et au su de tous, l'épée à la main et contre un opposant digne de lui.
Il n'imaginait certes pas mourir au fond d'une forêt neigeuse, traqué comme une bête par ces peaux-vertes (qui -comment l'imaginer- n'avaient même pas de mot pour traduire "escrime" pukel ), abattu dans le dos, peut être, par une flèche sortie de l'ombre !
Foin de fatrouilleries. A voix basse, il s'adressa à ses compagnons :
- Merci à tous deux ; sans votre vive réaction je me trouverais pour l'heur aux mains de ces sauvages.
Puis, se tournant vers Marius :
- Maitre Marius, il semble que Ranald ait lié nos destinées.
Nos chevaux sont notre seule chance d'échapper à ces peaux vertes, mais ils sont bruyants et peu discrets. Restons coi à escarguetter, et dés que l'agitation dans le sous-bois sera calmée, tentons de nous eschamper promptement. Quelle bonne fortune de vous avoir avec nous, vous seul pouvez nous sortir de ces bois sains et saufs. Pensez-vous pouvoir retrouver le chemin contournant Saint-Peyre ?

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyDim 28 Nov 2010 - 22:28

Marius ne prêta guère attention aux remerciements de son bienheureux compain. Il guettait attentivement tout signe d'approche des peaux vertes dans leur direction. Il envoya Agasse survoler les environs, bien dressé, l'oiseau devait donner de la voix en cas de danger encore présent. Il regarda partir son rapace, tendant l'oneille.
L'oiseau fit plusieurs tours des environs, en survolant la compagnie d'orques il lança un cri strident puis piqua au milieu des arbres, ayant probablement repéré quelque chose d'intéressant pour lui ou son maitre. Marius qui ne l'avait pas quitté des yeux attendit que l'oiseau revienne sans bruit se poser sur une branche au dessus de lui. Il portait dans ses serres une bourse de phynance qu'il avait du prendre sur le cadavre d'un des soldats du sénéchal.

Marius, avec un sourire, prit la bourse et la mit dans sa poche.
Puis considérant la proximité des orques, il se tourna vers ses camarades d'infortune :
"Mes braves compains, il nous faut nous éloigner rapidement de ces orques. Je gage qu'ils pensent avoir occis la plupart de notre troupe et vont surement aller fêter ça non loin d'ici. Enfonçons nous dans ce bois hors des sentiers battus pour s'y cacher jusqu'au bout de la nuit. Tenez vos chevaux par la bride et suivez moi. Comme l'a dit notre ami à l'accent bizarre, je suis maitre en la matière quand il s'agit de trouver son chemin dans ces bois."
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyJeu 2 Déc 2010 - 5:38

Din, le souffle court, para une lame, puis une autre. Ne distinguant plus qu’à demi les peaux-vertes dans l’ombre autour de lui, il exécuta une botte au jugé. Il sentit sa rapière s’enfoncer dans le cuir d’un gobelin. La défense ferme et disciplinée menée par le malheureux sénéchal Marc n’avait pas tardé à dégénérer en abominable boucherie. La plus grande confusion régnait. L’obscurité mêlait amis et ennemis. À chaque instant, un autre homme tombait dans la neige où il était piétiné et percé de fers de lance rouillés.

Din cédait du terrain et se retrouva bientôt adossé au tronc d’un arbre. En y jetant un bref coup d’œil, il s’aperçut qu’il s’agissait en fait d’un grand, très grand macaroni. Surpris, Din se retourna tout à fait. Une arche monumentale faite de pâtes alimentaires tiléennes de premier choix s’ouvrait devant lui. Oublieux de la bataille, il s’y aventura.

Tout autour de lui, à perte de vue, s’étendaient monceaux de spaghettis et montagnes de fettuccine. Tandis que la fragrance du basilic frais lui montait aux naseaux, il reconnut enfin les lieux. Il était de retour.

Mais soudain éclata le tonnerre d’une voix caverneuse et sépulcrale.

« Ferdinando Anselmo Giovanni Ermenegildo della Spada Sacra, ji tou tue avec supplice et torsion du nez. » faisait la voix terrifique. « Pauvre étourdi, tu es en train de rêver. Il y a quelque chose de pourri dans le duché de Gasconnie, mon enfant, et toi, tu t’attardes à rêver ? »

Din leva les yeux et contempla, bien au-dessus de lui, la face majestueuse et très-épouvantable de Morr, le maître des songes et le gardien des défunts. Din se trouvait sur sa table, ce qui expliquait la présence de plats de pâtes gigantesques. Parmi les convives du festin, il reconnut avec un pincement au cœur François de Héronsec assis auprès de sa sœur Cecilia, et plus loin l’infortuné sénéchal Marc, une hache gobeline encore fichée en travers du crâne et la chevelure maculée de sang, qui conversait avec le héraut Bertrand, la poitrine percée d’une lance.

« Écoute de toutes tes oneilles. » reprit la voix de Morr. « Depuis mon trône j’entends les hurlements ignobles des sorciers empoisonner et maudire le duché. Si tes compains et toi abandonnez la traque, le trouble gagnera mon royaume, et alors je châtierai dans ma colère le peuple impudent de Gasconnie, du plus haut seigneur jusqu’au dernier des palefreniers. J’ai dit. Songe à ta mission. À présent c’est assez rêvé pour cette nuit. »

Le terrible dieu se dressa de toute sa hauteur et sa voix descendit sur Din comme la foudre s’abat sur l’arbre.

« Éveille-toi ! »

***
« Éveille-toi ! Mais éveille-toi donc ! »

Din ouvrit les yeux. Il grelottait de froid. Autour de lui, des formes accroupies ou adossées aux racines de vieux chênes étaient rassemblées dans une clairière obscure, seulement éclairée d’un feu de camp et de quelques torches. Din voulut se redresser et s’aperçut qu’il était entravé par des cordes. L’un de ses voisins l’aida à s’asseoir. C’était un soldat de l’escorte, l’œil droit caché par un bandeau trempé de sang.

« Y nous ont pris, l’ami. » chuchota l’homme. « Y-z-ont eu tant de peine avec toi qu’y t’ont lié les pieds et les mains, bonne mère Shallya. Fallait que je te donne l’éveil, vu rapport qu’y passent les prisonniers en revue, et y-z-achèvent ceux qui sont trop mal eng point. »

En effet, une bande de gobelins s’approchaient d’eux en distribuant des coups de lances çà et là. Des éclats de voix rauques indiquèrent à Din que le gros de la troupe devait se trouver non loin de là, fêtant la victoire. Beppe était à ses côtés, et Leustant à quelques pas devant eux, la tête rentrée dans les épaules pour tâcher de se réchauffer. Il n’y avait pas trace de Guyon.

« Y a là avec nous des gars qu’ont été pris dans les villages des environs. » continua le soldat, parlant bas pour ne pas attirer l’attention des peaux-vertes. « Pas la moindre chance pour ces pauvres vilains, y seront mangés crus, et tout vifs, encore. Mais nous, peut-être qu’y voudront nous échanger contre quelque rançong. »

Un ricanement sinistre se fit entendre. Quelques têtes se tournèrent vers celui qui riait ainsi, un personnage presque aussi trapu que les gobelins, la figure cachée sous un capuchon d’où s’échappait une longue barbe en bataille.

« Pissemerdre, t’es donc si niais ? Une rançon, et pis quoi d’autre ? Un coup à boire ? J’m’en vas t’l’enseigner gratis, moi, c’qu’y nous concoctent, ces malpropres. Ce s’ra torsion du nez et des dents, arrachement des cheveux, enfoncement du petit bout de bois dans les oneilles, lacération du postérieur, éventration avec… »

Un furieux coup de pied interrompit sa litanie, suivi d’une volée d’injures incompréhensibles lâchées par les gardes. Si la plupart des pillards festoyaient, une douzaine de gobelins surveillaient étroitement les prisonniers.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Bandit11

« Enfin, espérez pas trop d’ces gaillards-là, quoi. » murmura la silhouette barbue lorsque les peaux-vertes se furent suffisamment éloignés. « Si y en a parmi vous qui sont aut’ choses que d’vulgaires sacs à merdre, j’suis partant pour essayer d’nous tirer les pieds de c’trou quand y r’garderont ailleurs. Le pis qu’y puisse nous arriver, c’est d’être repris. Sinon, soit on est libres, soit on est morts, et ça vaut toujours mieux que c’qu’on nous réserve, cornes à merdre, aussi vrai que j’m’intitule Priou ! »

« Onésime ? » chuchota la voix incrédule de Leustant.

« De par ma merdre, vous, messire Leustant ? C’est charmant de nous retrouver ici, non ? J’ai bien regretté qu’on se soit perdus de vue sur la route. Et le bon messire Urien, pissemerdre, où est-il ? »

« Je ne sais, maître gnome. » répondit Leustant. « Disparu. Je ne l’ai plus revu depuis que nous avons été tous deux faits prisonniers. »

« Vous me raconterez toute l’histoire tantôt. Pour l’heure, merdre et phynance, faut voir à trouver un moyen de vider les lieux. J’connais l’pays comme pas deux, ça nous laisse une chance. Y a une abbaye à moins d’une demi-journée de marche d’ici, et j’ai l’chemin bien en tête, foi d’Priou. »

***
La neige commençait à tomber et un vent froid fouettait le visage fatigué de Marius. À plat ventre derrière une veille souche, il observait le campement des gobelins en contrebas. Il avait réussi à découvrir un creux de rocher à flanc de colline où s’abriter pour la nuit avec ses compagnons. Par malheur, les peaux-vertes ne semblaient pas décidés à quitter la place. S’ils demeuraient là jusqu’au matin, il faudrait renoncer à emprunter le sentier et s’aventurer au hasard à travers bois, ce qui était ardu même pour un forestier accompli.

Le chevalier, un jeune errant du nom d’Armand, rongeait son frein, incapable de se reposer.

« Je hais cette attente interminable. » soupirait-il. « Je voudrais que nous fussions assez nombreux pour tenter au moins de libérer quelques-uns des nôtres, s’il s’en trouvait d’encore vifs. Mais à trois, c’est une cause perdue. »

Marius revint vers les deux autres, s’étant assuré que les gobelins n’approchaient pas de leur refuge. Brionne, son pansement renouvelé, tuait le temps en se plongeant dans les croquis de blasons dessinés à peine quelques heures plus tôt ; c’était sans doute tout ce qui demeurerait de la science héraldique de maître Bertrand. Marius, quant à lui, défit les cordons de la bourse rapportée par Agasse. La phynance brilla faiblement dans la nuit. Parmi les écus, Marius tira une grosse bague en or, sur laquelle Brionne reconnut les armoiries du sénéchal Marc.

« La bourse de messire de Bussas. » fit Armand en jetant un regard noir à Agasse. « Belle prise, maître herrimault. Je gage que votre oiseau est dressé à n’escamoter que les porte-phynance les plus rebondis. »

Au fond de la bourse se trouvait une lettre mainte fois pliée, cachetée du sceau de Laurent de Valfons. Elle ne portait aucune écriture qui pût indiquer à qui elle était destinée.


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyJeu 2 Déc 2010 - 12:27

"Avant de s'en aller d'ici, il faudrait parvenir à se détacher. Quelqu'un a une idée ?", fit Din, bougon.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 6 Déc 2010 - 2:18

"D'argent aux deux lévriers de sable courants, colletés de gueules et bouclés d'or". Brionne contemplait les armes du seigneur Marc de Bussas hâtivement dessinées sur son parchemin. En les lui décrivant, maitre Bertrand avait insisté sur l'ancienneté de sa lignée, sur sa vaillance et sa clairvoyance au combat, sur sa gente épouse aimante qui l'attendait en sa maison forte aux portes de Valfons. Cet homme dans la force de l'âge se dirigeait vers le royaume de Morr, cependant que lui, Brionne, était toujours céans à se geler les vieux os en cette forêt inhospitalière ...
- Ce me semble, compère Marius, la seule fynance vous intéresse, faites-nous donc lecture de cette lettre. Son ancien propriétaire n'en prendra pas ombrage et la situation est assez désespérée pour que nous prenions cognoissance de courriers qui ne nous sont nullement adressés.
Il chuchotait, conscient que le moindre bruit, le moindre mouvement inhabituel pouvait attirer les gobelins. Il n'était guère à son affaire en forêt, la gueusaille des villes ayant toujours suffi à étancher sa soif d'aventure.
- Ensuite, avec sire Armand, nous pouvons tenter une diversion pendant que vous vous glissez jusqu'à nos compaings. N'avons-nous pas dans nos fontes quelques arbalestries qui pourraient aider ?
Au petit matin, nous pourrions arder un feu de broussailles ou faire rouler quelques grosses pierres, que je vois en déséquilibre à cinquante pas de là, vers les gobelins. Si, auparavant, vous avez placé quelques pièges de votre invention parmi les buissons pour lober, estriller ou mortir cette engeance, je ne doute pas que nous les tenions en respect jusqu'à votre retour. Votre aubain pourrait également attaquer depuis les cieux. Croyez-vous mon histoire possible ?

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMar 14 Déc 2010 - 6:05

Un petit cercle s’était formé autour de Din, de Leustant et du gnome. Ceux des prisonniers qui se sentaient assez d’audace pour s’évader tenaient conseil dans l’obscurité ; se trouvaient parmi eux le fidèle Beppe, un chevalier de l’escorte du sénéchal et deux gens d’armes plus ou moins estropiés, ainsi que trois hardis gaillards capturés dans les hameaux voisins. Dans la pénombre de la clairière, au milieu des autres prisonniers, leur réunion avait quelque chance de passer inaperçue, et leurs murmures étaient couverts par la fête bruyante des gobelins non loin de là. Din remarqua que les gardes leur accordaient de moins en moins d’attention, discutant entre eux, se chamaillant et jetant des regards d’envie vers les lumières du festin que l’on distinguait à travers les arbres.

« Y tarderont pas à être ronds comme des barons, comme on dit à La Tour. » chuchota le nommé Onésime. « Et ceux qui sont censés garder un œil sur nous en sont déjà à baisser la garde, cornes à merdre. Le mieux qu’on ait à faire en attendant qu’une occasion s’présente, c’est d’chercher voir à s’débarrasser d’nos cordes aux poignets. Surtout pour toi, mon joli, » fit-il à Din, « que ça t’serait pas facile de courir avec c’que tu t’trimbales aux pieds, sac à merdre. »

« Ils ne sont jamais qu’une petite douzaine à nous surveiller, et guère concentrés sur leur tâche. » ajouta le chevalier. « Si nous nous escampons tous d’un seul mouvement alors qu’ils ont le regard ailleurs, certains d’entre nous auront sans doute la chance de leur échapper. Je suis d’avis de nous disperser dans les bois dès que nous auront quitté cette maudite clairière, ainsi la poursuite leur sera malaisée. »

« Pour sûr, mong bong sire. » renchérit l’un des paysans. « Et les autres cochons qui festoient à côtés, je voudrais bieng voir qu’y soient assez vaillants pour nous venir attraper, vu comment qu’y se gobergent de tout ce ving pillé de nos celliers. »

« Prenez garde. » souffla l’un des hommes d’armes. « Ong dirait bieng qu’il eng vient de notre côté. »

En effet, à deux pas de là, quelques-uns des gobelins s’étaient attroupés et se lançaient les uns les autres d’incompréhensibles invectives. Le petit groupe se déplaçait sans cesse. En son milieu, deux gobelins échangeaient de rudes coups de poings, jusqu’à parfois rouler dans la neige l’un sur l’autre. Leurs compagnons les encourageaient de leurs voix goguenardes, les frappant au passage de leurs pieds ou de la hampe de leurs lances.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli14

Les peaux-vertes étaient si près des prisonniers et leur prêtait si peu d’attention que ces derniers commençaient à recevoir des coups perdus. Le combat se poursuivait de plus belle et l’un des deux adversaires tomba à la renverse sur deux malheureux paysans qu’il aurait roués de coups s’ils n’avaient vivement pris leurs distances. Beppe, qui ne s’était pas éloigné à temps, reçut la botte du peau-verte en pleine figure. Fort heureusement, le gobelin n’eut pas loisir de passer plus longtemps sa rage sur lui, car son rival accourait pour le piétiner allègrement.

Alors qu’il retournait à quatre pattes auprès de ses compagnons, Beppe affichait malgré tout un large sourire. Il tenait à la main un court poignard, dérobé à la ceinture du gobelin.

***
Marius et Armand se tinrent cois un instant pour évaluer la proposition de Brionne. La nuit résonnait des cris des peaux-vertes qui festoyaient en contrebas.

« Ma foi, ce serait aller au-devant de grands périls. » dit enfin le chevalier, « En ce pari-là, nous risquons fort de tout perdre. Mais je crois que vous avez raison, il faut tenter le coup. À trois seulement, nous n’avons que peu de chances d’atteindre sains et saufs quelque village. Puisque vous vous y entendez, maître Marius, à épier et à filer inaperçu entre les arbres, m’est avis que vous devriez aller faire un tour du côté du campement des peaux-vertes. Si vous voyez quelqu’un de nos compains encore vif et que vous croyez pouvoir nous le ramener, envoyez-nous votre faucon. À ce signal, nous ferons le plus de tapage possible en priant la Dame que les gobelins donnent tête baissée dans le piège et se dirigent vers nous. Si tout se passe heureusement, nous pourrons nous retrouver sous ce grand frêne que l’on aperçoit là-bas, à l’est. Il s’élève au-dessus des autres arbres, et nous sera un bon point de ralliement.

Mais avant tout, voyons cette lettre. Qui sait, peut-être offrira-t-elle quelque secours ? »

Marius passa sa dague sous le sceau de la lettre et la déplia. Les rayons blafards de la lune de Manann étaient à peine suffisants pour qu’il en pût faire la lecture.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Lune10

« En ce vingt-sixième jour du mois d’Avant-Sorcières de l’an de notre seigneur Gilles 1126.

Marc,

Tu sais qu’Eustache de Trèves, le premier diacre du temple de Morr à Valfons, m’a voulu entretenir seul à seul d’une affaire qu’il disait d’importance après que les horreurs de l’hôtel de Clairac eurent été découvertes. Sache-le, il y a quelque chose de pourri dans le duché de Gasconnie.

Le nom de la maison de Clairac a éveillé un soupçon chez le vieux diacre, et d’anciens souvenirs lui sont revenus. Il m’a demandé d’observer là-dessus le plus grand secret, car ici nous touchons à des questions qu’il n’est jamais bon de laisser connaître plus que nécessaire. C’est bien pourquoi je t’ai commandé de ne briser le cachet de cette lettre qu’une fois parvenu sain et sauf auprès du baron Fulcrand. Le moindre des motifs qui me pousse à la discrétion est que l’honneur d’une vieille famille de la noblesse de La Tour est en jeu, et que notre baron n’aime guère que l’on ternisse le renom de ses vassaux.

Ne tenant pas, alors que j’ai si cruellement besoin de son bon vouloir, à l’irriter si peu que ce fût, je ne te dirai que cela : sitôt arrivé en la cité de La Tour, tu demanderas le prêtre de plus haut rang appartenant au clergé de Morr ; si tu vois là-dedans quelque difficulté ou que tu es pressé par le temps, c’est au baron lui-même que tu devras t’adresser. Ne te confie à nul autre que les deux que j’ai nommés. Chacun dispose de l’autorité nécessaire pour ouvrir les archives secrètes des anciens procès en sorcellerie qui se tinrent jadis dans la baronnie. Quand tu leur auras conté les agissements de messire Florian, il te faudra leur demander s’il existe à leur connaissance un quelconque rapport entre la maison de Clairac et celle de Beaufort. Ils sauront ce que cette question implique.

Les dieux te gardent de mal.

Laurent Lagarde de Tagnac, sire de Valfons. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyVen 17 Déc 2010 - 23:29

Marius approuva la proposition du Chevalier, et l'examen de la lettre ne lui disait pas grand chose. S'il y avait des survivants parmi leurs compagnons, il fallait avant tout en avoir le cœur net.
Il souffla dans ses mains engourdies, siffla Agasse qui vint se poser à proximité de lui. Puis il parti en silence dans la direction du campement gobelin, souple et rapide comme une ombre.

Il parvint rapidement à proximité du camp. Des bruits métalliques de cimeterres s'entrechoquant et de coups échangés lui firent comprendre que le camp peau verte était en émoi. Ces perfides créatures se chamaillaient comme d'habitude. Se dissimulant du mieux qu'il pu, il réussit à apercevoir les prisonniers, à proximité d'une des bagarres. Il cru reconnaitre Beppe. Ce dernier était à terre et venait d'être bousculé par les gobelins. Restant caché, il se tint en silence, observant la suite des évènements.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 20 Déc 2010 - 2:49

Dans sa tête, les noms de de Clairac et de Beaufort tournaient comme papegail en cage. Ces noms ne lui étaient pas totalement étrangers. Il aurait eu besoin de temps et de calme pour fouiller dans ses notes et sa mémoire. Un bon feu et une francherepue n'auraient pas été inutiles en la circonstance. Toutes ces choses lui manquaient cruellement. Il lui fallait sortir ses armes et se préparer à l'assaut des peaux-vertes.

Avec Armand, ils emmenèrent leurs montures au grand frêne qui servirait de point de ralliement. A une portée de flèche, ils trouvèrent un défilé rocheux qui dominait le camps gobelin. Deux hommes résolus pouvaient raisonnablement tenter d'y tenir têtes à de nombreux assaillants qui s'y gêneraient. Brionne enleva quelques rochers et branches mortes encombrants le lieu du futur combat. Il aurait aimé que Marius prit le temps d'y arranger quelques piège, mais il était partit bien vistement, ombre parmi les ombres. Malgré son caractère bourru et taciturne, il restait leur meilleur allié en cette sombre forêt. Brionne chargea soigneusement l'arbalestre qu'il avait amené et la posa à ses cotés. Même s'il n'était pas très adroit avec cette arme, un tir à bout portant dans ce corridor avait peu de chance de manquer sa cible.

Du coin de l' œil, Brionne observait son compagnon. Il semblait courageux et plus intelligent que la plupart des jeunes chevaliers errants jusqu'ici encontrés. Mais à l'heure d'estriller, il préférait bien connaitre l'homme à ses cotés : la présence du grand tiléen l'aurait davantage rassuré. Pour se rechaudir et assouplir ses articulation, il commença une série de moulinets avec les bras. Il ne restait qu'a attendre le rapace de Marius, mais l'attente pourrait être longue...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyVen 24 Déc 2010 - 19:51

Marius, ayant repéré les prisonniers, s’approcha lentement d’eux. Les éclats de voix des gobelins couvraient tout bruit qu’il aurait pu faire, mais la lune gibbeuse, encore haute dans le ciel nocturne, éclairait la clairière, et il risquait à tout moment d’être aperçu par un peau-verte plus vigilant que les autres.

Le herrimault s’accroupit derrière un buisson et continua d’observer.


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Aux côtés de Beppe, il ne tarda pas à reconnaître Din et Leustant, qui semblaient échanger des paroles à voix basse avec une poignée de camarades d’infortune, parmi lesquels trois hommes de l’escorte du sénéchal et une silhouette barbue et rabougrie qui ressemblait à un nain. Marius remarqua qu’un objet passait de main en main. Il comprit de quoi il s’agissait lorsqu’un rayon de lune fit briller une courte lame ; Beppe venait de débarrasser son maître des liens qui l’entravaient. Autour d’eux, leurs compagnons surveillaient d’un œil anxieux les gobelins, se préparant manifestement à quelque tentative d’évasion désespérée.

Il sembla un instant que les peaux-vertes était sur le point de cesser leurs chamailleries, chacun ayant sans doute reçu plus que sa part de mauvais coups. Mais alors que les deux gobelins responsables du désordre se séparaient en se jetant regards noirs et invectives, quatre autres apparurent. Ils venaient apparemment de quitter le festin qui se tenait dans la clairière voisine, attirés par la dispute. Plus larges d’épaules que leurs congénères et portant pour deux d’entre eux des armures de mailles crasseuses, ils se mirent en devoir de rétablir le calme en administrant une correction aux trouble-fête. Les gardes gobelins refluèrent en désordre devant l’élite de leur bande, élite à l’évidence ivre et peu disposée à la clémence. Les peaux-vertes accordaient moins d’attention que jamais à leurs prisonniers.

***
Armand et Brionne guettaient le retour du rapace de Marius depuis un temps qui leur paraissait déjà long. Le jeune chevalier avait déjà tiré l’épée et passé l’écu à son bras ; s’il ne disait mot, il n’était pas difficile de comprendre que malgré son expérience encore limitée des batailles, il avait pleine conscience du caractère périlleux de la situation, surtout après l’embuscade sanglante dans laquelle l’escorte était tombée. S’étant une nouvelle fois assuré qu’il avait à portée de main assez de carreaux à décocher, Brionne, désœuvré, laissa ses pensées vagabonder loin des bois de Gasconnie, par trop fournis en neige et en gobelins. Les paroles échangées avec le défunt héraut Bertrand lui revinrent tout naturellement à l’esprit, ainsi que tout un cortège de blasons échangés. Il se rappelait les armes de la maison de Clairac sans avoir à se reporter à ses notes : deux chardons d’argent sur un simple champ de sable. Les armoiries étaient anciennes. La lignée remontait sans peine jusqu’aux temps héroïque de Gilles l’Unificateur et des premiers rois de Bretonnie. À présent qu’ils avaient ouvert la lettre du sire Laurent, le nom de Clairac appelait celui de Beaufort. Brionne ne pouvait cependant lui associer de couleurs ; seule la mention sibylline du culte de Morr et des anciens procès en sorcellerie dans la lettre réveillait un vague souvenir.

Armand se redressa tout soudain. Les bruits du festin des peaux-vertes en contrebas se faisaient plus forts, et commençaient à ressembler à ceux de quelque rixe.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptySam 8 Jan 2011 - 1:19

Corbacque !
Après une attente aussi longue, cette agitation dans le camp gobelin pouvait tout à fait être le signe d'un attrapoire en lequel le herrimault aurait pu tomber.
Brionne se tourna vers ce qu'il pensait être désormais son ultime compagnon :
- Si cette attente se prolonge, il va nous falloir choisir : lancer nos criements et charivaris sans attendre la venue du rapace de Marius qui régale peut être en ce moment un gobelin affamé ou nous déplacer pour libérer nous-même nos compaings en espérant faire mieux que Marius. Je vois bien que cette deuxième solution est désespérée, mais, si le herrimault est pour lors prisson, notre vie ne vaut pas pet de lapin !
Que vous en semble, jeune chevalier ?

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptySam 8 Jan 2011 - 16:14

Marius, d'un geste, envoya Agasse du coté de ses deux compains qui devaient l'attendre un peu plus haut dans les broussailles.
Puis il émit un bref mais assez audible sifflement imitant quelque rapace de la nuit pour attirer l'attention de ses malheureux amis prisonniers, espérant que l'un d'eux tourne la tête dans sa direction.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyDim 9 Jan 2011 - 0:45

Brionne n'avait pas fini sa phrase qu'un bruit d'ailes retentit au dessus d'eux. Agasse se posa sur une branche proche, regardant fixement les deux hommes. Le regard de Brionne s'éclaira : le besacier était sauf et ils allaient pouvoir mettre leur plan à exécution. Se saisissant d'une branche forte, il commença à frapper une souche creuse. Le bruit qui s'éleva, sourd et puissant, évoquait les pas d'un géant des glaces. A ses cotés, Armand cognait son bouclier de l'épée, lançant son clam d'une voix forte : Brahic, sans tache !
Les deux hommes faits frappaient et hurlaient tels des enfançons, tout à la joie du nouvel espoir retrouvé : bientôt l'ennemi arriverait, bientôt cette longue attente insupportable serait remplacée par les cris des mourants et les chocs de l'acier, bientôt le combat ...enfin !

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Dernière édition par Toison d'or le Jeu 3 Fév 2011 - 18:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyVen 14 Jan 2011 - 19:41

L’ordre régnait plus ou moins dans la clairière, au prix de quelques bosses et dents cassées. Les grands gobelins en armure de mailles continuaient cependant de rosser deux de leurs congénères, sans doute pour donner aux autres un exemple salutaire. Échauffés par le vin, ils riaient grassement en se les renvoyant l’un l’autre à coup de pied, sous le regard du reste des peaux-vertes qui demeuraient prudemment à l’écart. Aucun d’entre eux ne prêta la moindre attention au sifflement de Marius.

Parmi les prisonniers, en revanche, quelques têtes se tournèrent. Le herrimault saisit l’occasion et s’avança un bref instant dans la lumière des deux lunes presque pleines qui éclairait les bois. Ce fut Din qui le premier le reconnut, et chuchota la nouvelle à l’oneille de ses compains tandis que Marius disparaissait derechef dans l’ombre d’un taillis.


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***
« Si c’est là un gars d’vos amis, ventre à merdre, l’mieux qu’on ait à faire, c’est d’tenter l’coup avant qu’les peaux-vertes le r’marque. » murmura Onésime à ses compagnons. « Tout seul, l’aura du mal à les distraire, cornes à merdre, mais y trouv’ra moyen d’nous aider si qu’on doit cogner, d’autant qu’lui, y doit être mieux armé qu’nous. »

Il n’avait pas fini sa phrase qu’un écho leur parvint. Il semblait y avoir quelque nouveau combat non loin de là, à en juger par les cris et le fracas qui troublaient la nuit.

« Tenez-vous prêts. » souffla Onésime, conscient qu’ils auraient bientôt leur meilleure chance de s’escamper. « Quand je dirai merdre. »

Entendant le vacarme, les grands gobelins s’arrêtèrent net dans leur jeu et dressèrent l’oneille. Quatre d’entre eux, sans prendre le temps de réfléchir davantage, s’enfoncèrent entre les arbres en tâchant de se diriger vers le bruit horrifique -et passant à quelques pas de Marius sans lui accorder un regard. D’autres peaux-vertes, plus sages ou plus las, s’en retournèrent dans la clairière voisine où le festin de victoire s’achevait, comptant manifestement prévenir le reste de la bande. Seule une poignée de gardes veillaient encore sur les captifs.

« MERDRE ! »

Une douzaine de prisonniers bondirent vers les fourrés. Les gobelins, encore contus de bastonnade et fatigués par une nuit de veille, mirent quelques longues secondes avant de se lancer à leur poursuite. Din courait derrière Leustant. Beppe et le gnome se trouvaient à quelques pas devant eux. Le sifflement strident d’une flèche se fit entendre et l’un des soldats qui avaient survécus à l’embuscade s’effondra dans la neige. Un autre trait frôla l’épaule de Leustant et fit tinter son armure cabossée.

Les branches basses freinaient leur course à mesure qu’ils s’enfonçaient dans les bois. Din aperçut par-dessus son épaule un gobelin qui l’avait presque rattrapé. L’instant d’après, il tombait violemment à la renverse, touché en plein visage par une flèche de Marius. Le herrimault siffla de nouveau pour rassembler les fuyards. Beppe, Leustant, le gnome et une demi-douzaine d’autres s’en étaient tirés, mais les peaux-vertes ne tarderaient pas à les rejoindre, et à se lancer en nombre à leurs trousses. Marius désigna d’un geste la direction du grand frêne qui devait leur servir de point de ralliement, et le groupe s’élança entre les arbres couverts de neige.

Din, demeuré en arrière, s’apprêtait à leur emboîter le pas quand un bruit soudain le fit se retourner. Deux gobelins se ruaient sur lui, armés de filets et de gourdins. Din était sans arme, mais s’était retourné à temps. Le premier gobelin qui voulut l’assommer reçut sa botte dans la mâchoire et s’en alla heurter un tronc d’arbre. Din eut le temps de ramasser la massue du peau-verte et de le mettre hors de combat, mais ne fut pas assez rapide pour éviter le filet de son compagnon. Jeté au sol, il tâchait de se défendre tant bien mal quand Marius, attiré par le bruit, revint sur ses pas pour lui prêter main-forte.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli10


***
Agasse s’était quelque peu éloigné de Brionne et d’Armand, importuné par le tapage ou ayant appris à mettre ses plumes en sûreté à l’approche du combat. Les deux hommes commençaient eux-mêmes à se fatiguer de cette comédie lorsque le rapace lança un cri perçant et s’envola à tire d’aile. L’avertissement était clair, et ils ne furent pas surpris de voir quatre gobelins ventrus et grimaçants s’avançant à grands pas entre les arbres.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Gobeli11

Les peaux-vertes se lancèrent à l’assaut sans ordre ni retenue, se bousculant les uns les autres. Mieux armés et plus hardis que le gros de la bande qui avait menée l’embuscade, ils faillirent submerger leurs opposants sous le poids du nombre. Cependant, passé le premier choc, les deux hommes ne tardèrent pas à prendre l’avantage. Ils s’étaient préparés à la bataille et finirent par refouler les gobelins, gênés par l’étroitesse du terrain et trop piètres escrimeurs pour passer la garde de Brionne et d’Armand. À eux deux, ils expédièrent un gobelin et en blessèrent un autre, assez pour que le reste batte en retraite promptement.

Armand s’avançait pour mettre fin aux gémissements du peau-verte blessé quand son regard fut attiré par quelque chose que Brionne, de là où il était, ne pouvait distinguer. Le jeune chevalier revint brusquement sur ses pas.

« Je crois en avoir vu d’autres. » souffla-t-il à son compagnon. « Guère plus, mais plus tout de même. Nous pouvons sans doute encore tenir un moment, mais à ce train-là, ils finiront par nous tomber dessus à cinq contre un. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMer 26 Jan 2011 - 2:34

- Armand, laissons là cette merdaille et tentons de nous escamper vistement. Ils ne sont que deux valides et je vais tenter d'en navrer un.

Ayant dit, Brionne prit l'arbalestre qui reposait sur une pierre, visa le gobelin du centre et pressa la détente. Il jeta l'arme et, sans même regarder si son carreau avait touché sa cible, s'engouffra à la suite du jeune chevalier. Très vite celui-ci le devança : le vieux héraut n'avait plus l'age des courses en forêt. S'arrêtant, pour tenter de reprendre son souffle, il cru distinguer des cris et des bruits venant du grand frêne : des prisonniers avaient donc réussi à s'enfuir.
Soufflant et crachant, il jeta un coup d'œil derrière lui avant de repartir pesamment, la dague à la main.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 31 Jan 2011 - 5:15

La forêt résonnait de bruissements de feuilles et de pas précipités dans la neige. Les échos de la fuite éperdue des prisonniers se mêlaient aux cris des peaux-vertes qui leur donnaient la chasse. Tout en accourant au secours de Din, Marius ne put s’empêcher de repenser au soir d’automne, seulement quelques mois plus tôt, où les gens d’armes du baron de La Tour avaient fini par surprendre sa bande de herrimaults dans les bois de Sombrefeuille. S’efforçant de chasser ce souvenir, il courut de plus belle à travers les arbustes baignés par les rayons pâles des lunes.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Buisso10

Jaillissant d’un taillis, il découvrit le Tiléen en fâcheuse posture, pris dans le filet d’un gobelin qui tentait de l’assommer de son gourdin. Avant que le peau-verte, trop occupé à ricaner en abattant son arme sur Din, ne le remarque, Marius encocha calmement une flèche et banda son arc. Lorsque le gobelin s’aperçut enfin de sa présence, la surprise lui fit faire un brusque pas en arrière, lequel lui fut fatal ; il s’était assez éloigné de Din pour que le herrimault puisse l’expédier sans risque. Le gobelin tomba à la renverse dans la neige, la flèche de Marius fichée dans la gorge. Din se débarrassa rageusement du filet et s’en fut à toutes jambes avec son compagnon.

Alors qu’ils gravissaient le sentier escarpé qui menait jusqu’au grand frêne, point de ralliement des fugitifs, une clameur leur fit jeter un regard en arrière, et ils distinguèrent en contrebas une forte troupe de peaux-vertes vociférants. La traque était lancée pour de bon. Les deux hommes pressèrent le pas, mais les gobelins les talonnaient. Vint le moment où ils ne furent plus qu’à quelques toises derrière eux.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Bandit10

À bout de souffle, ils firent volte-face pour un dernier combat sans espoir ; même bien reposés et armés jusqu’aux dents, ils eussent été submergés en un instant. Alors que les peaux-vertes hurlaient de joie en les voyant à leur merci, Marius crut entendre une lourde cavalcade.

Tout soudain, un grand destrier sombre bondit sur le sentier, barrant la route aux gobelins. Il était monté par une haute silhouette à demi masquée par une grande cape de voyage. Sans un regard vers ceux qu’il secourait, le cavalier tira une lourde épée du fourreau qui pendait à son côté. Les gobelins hésitèrent, désorientés par cette audace insensée. Toujours sans se retourner, l’homme fit signe à Marius et Din de déguerpir, d’un simple geste de la main. Il n’y avait rien d’autre à faire, et ils ne purent qu’obéir. Risquant un dernier regard par-dessus son épaule, Marius vit le cavalier qui tenait bon, assailli de toute part. Son capuchon tomba et révéla un visage âgé, des cheveux en bataille et une barbe grise.

***
Lorsque Brionne parvint au lieu dit, le souffle court, Armand s’occupait déjà de détacher les chevaux. Les fuyards arrivaient en désordre, par petits groupes. Se trouvaient là un petit personnage étrange, assez disgracié de visage, la barbe fourchue comme un nain mais presque aussi frêle qu’un halfling, ainsi qu’un soldat de l’escorte de feu le sénéchal Marc, la figure en sang. Vinrent ensuite Beppe et un paysan des environs, qui expliqua à Brionne et Armand qu’il avait été fait prisonnier voilà deux jours par les gobelins, lors du pillage de son hameau. Ils furent suivis par Leustant, qui soutenait un autre chevalier en triste état. Sa spallière gauche était fracassée et il ne marchait qu’à grand-peine ; il fallut qu’Armand lui cédât sa monture.

Pendant que les prisonniers reprenaient leurs esprits, le petit être barbu au nez en forme de courge, apparemment moins secoué que les autres, entreprit de planifier la suite de leur échappée. Il déclara être connu sous le nom d’Onésime Priou, maître artisan de bon renom et gnome d’excellente famille.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Onasim10

Non sans force « pissemerdre » et « cornes à merdre », il expliqua qu’il y avait à quelques heures de marche à travers bois un monastère appelé l’Abbaye Noire, dédié au dieu Morr. Il croyait la place assez forte pour tenir à distance toute bande de peaux-vertes en maraude.

Il finissait d’en exposer le chemin lorsque Marius et Din rejoignirent enfin leurs compagnons. Certains voulaient attendre encore d’autres survivants, mais la nouvelle qu’une troupe de gobelins nombreuse et bien armée s’était mise en branle les décida de n’en rien faire. Les rescapés disparurent dans l’ombre des chênes couverts de neige, seulement guidés par les souvenirs du gnome et la lumière faiblissante des deux lunes. Marius fermait la marche à cheval, son faucon sur l’épaule et l’arc en main.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Ciel_b10


***
La troupe arriva en vue de l’Abbaye Noire avec l’aube, exténuée mais saine et sauve. Sur les neufs qui avaient échappé aux peaux-vertes, seul le chevalier que Leustant avait secouru paraissait en grave péril ; du haut de sa selle, il délirait sous l’effet de la fièvre. Les premiers toits aperçus au détour du sentier ramenèrent quelque espoir de le sauver.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Villag10

« Le v’là not’village, cornes à merdre. » annonça fièrement Onésime. « L’abbaye est guère plus loin. »

« Évitons de le traverser si nous le pouvons. » dit Armand. « On nous a ordonné le secret en notre mission. En outre, nous avons quitté les terres du seigneur Laurent depuis de nombreuses lieues, et tous ici ne sont pas forcément bien disposés envers Valfons. Les temps sont à la défiance envers les étrangers. »

Si Brionne n’avait aucune connaissance de l’endroit, Marius se le rappelait fort bien. Il était sur sa route lorsqu’il avait fui la baronnie de La Tour et gagné Valfons. Le herrimault n’avait cependant pas jugé bon d’y faire halte ; les moines du sévère dieu des morts, s’ils étaient venus à découvrir qu’ils hébergeaient un hors-la-loi promis à la potence, n’auraient sans doute pas goûté la plaisanterie. Il fallait espérer que le sauf-conduit de Laurent de Valfons suffirait à le protéger si par malaventure il était reconnu.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye10

« L’Abbaye Noire. » fit Onésime, le doigt pointé vers le clocher pointu qui surveillait la campagne enneigée. « Vaudrait p’t-êt’ mieux qu’vous passiez d’vant, mes bons sires. L’jeune Armand a raison d’dire qu’l’époque est pas joyeuse, et les moinillons préfèr’ront ouvrir leurs portes à des chevaliers qu’à un dans mon genre, si qu’vous m’suivez, pissemerdre. »

Il montra de sa main noueuse le sentier qui descendait vers l’abbaye et s’arrêtait devant une grande arche sombre dans la muraille. Le portail était clos, mais une vieille cloche rouillée permettait aux visiteurs d’annoncer leur venue.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 31 Jan 2011 - 13:18

Pendant qu'ils cheminaient, Din s'approcha de Marius :

"Je vous dois la vie, messire. Sans votre flèche, c'est ma gorge qui serait tranchée en cette heure."

Il fit une pause avant d'ajouter : "Avez-vous la moindre idée de l'identité du cavalier qui a fort opportunément détourné les peaux-vertes de nous ?"
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMar 1 Fév 2011 - 1:53

Marius marqua un temps de réflexion, aussi loin que portait sa mémoire, il n'arrivait pas à reconnaitre ce chevalier qui les avait si bravement sauvé d'une mort certaine. Ce ne pouvait être un chevalier de la Quête, errant dans les parages. Cependant Marius ne pu oublier les cheveux et la barbe grise, cet homme d'un certain âge avait sans doute livré son dernier combat.

"Je ne sais trop d'où il venait ce brave, mais j'espère le recroiser pour lui payer une chopine pour le r'mercier de son aide. Tout comme toi tu m'en devras une mon brave spaghetti ! "
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMar 1 Fév 2011 - 12:30

"Maremma boia ! Pour toi, ce sera un tonnelet ! Et nous boirons à la santé de ce providentiel cavalier."
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyJeu 3 Fév 2011 - 3:20

Alors qu’ils conversaient tout en descendant le sentier pentu qui menait à l’abbaye, ils entendirent sonner les cloches, sans doute pour appeler les moines à leurs oraisons. L’endroit était ancien mais bien entretenu, bâti dans le style austère des vieux temples de Gasconnie.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye11

Quand ils furent parvenus devant le portail, le soldat qui constituait l’ultime débris de leur escorte de gens d’armes alla en boitillant tirer la clochette, puis s’effaça devant Armand. Ce dernier, malgré sa jeunesse, était le dernier chevalier de Valfons qui fût encore valide de corps et d’esprit, et devenait à ce titre le chef de l’ambassade, un rôle qui ne semblait pas le ravir. De longues minutes s’écoulèrent avant qu’un regard inquisiteur ne daignât apparaître derrière la grille du judas.

« Qui va là ? » interrogea le portier d’une voix lasse.

« Armand de Brahic, chevalier errant. » répondit Armand. « Je viens demander l’hospitalité pour mes compagnons et moi-même. Hier à la nuit tombée, nous avons donné dans une embûche des peaux-vertes et perdu beaucoup des nôtres et presque toutes nos montures et bagages. Nous n’avons atteint vos portes qu’à grand-peine et péril, avec les gobelins aux trousses. »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye12

Le moine resta coi un bref instant avant de répliquer.

« Sans offense, messire, nous n’aimons pas à recevoir entre ces murs des gens de guerre. C’est ici un lieu de prière pour les défunts, et notre règle nous défend d’y laisser entrer ne fût-ce qu’une épée sans besoin urgent. Puis l’époque est mauvaise et les bandes de routiers battent la campagne. Je dois vous demander quel seigneur vous servez, si vous en servez aucun. »

« Le sire Laurent de Valfons, puisque vous le voulez savoir. » fit Armand, la mine contrariée. « Nous ne sommes ni marauds ni gaste-blés. En outre nous ne demandons asile qu’une journée au plus, le temps pour nous de prendre quelque repos et nourriture avant de poursuivre notre route. Et sachez encore que nous avons avec nous un chevalier qui finira par périr s’il ne reçoit des soins. »

Il y eut un nouveau silence, puis le grincement d’une clef dans une grosse serrure. La porte s’ouvrit et le portier apparut. C’était un homme grand et mince, vêtu d’une grossière robe de bure et portant au cou le portique de Morr, signe de son ordre. Il s’inclina devant Armand en lui faisant signe d’entrer. Quand toute la compagnie fut passée, il se hâta de replacer la poutre qui barrait les portes et invita les visiteurs à le suivre. Deux autres moines, sans doute venus aux nouvelles lorsque la cloche avait sonné, s’occupèrent du chevalier blessé et menèrent les chevaux aux écuries.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye13

« Si bref que doive être votre séjour ici, » prévint le portier en les guidant à travers une galerie sombre, « les frères vous sauront gré de respecter quelques usages. Le service des morts exige la paix, et le recueillement doit être troublé le moins possible. Mon seigneur l’abbé vous permettra sans doute d’aller et venir à votre guise dans le monastère, mais évitez alors de porter arme ni armure, qui font offense aux mânes des défunts. On vous indiquera la chapelle principale où les visiteurs peuvent venir prier, et une autre à l’étage au-dessus qui est réservée aux gens de qualité. »

« Voici notre scriptorium. » poursuivit le moine alors qu’ils traversaient une modeste pièce aux murs nus ou deux copistes étaient penchés sur leur travail. « Nous tenons un registre scrupuleux des funérailles qu’il nous incombe de célébrer. »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye14

Les deux scribes levèrent le nez de leur écritoire pour adresser un signe de tête silencieux aux voyageurs. À en juger par la longue liste de noms qu’ils reportaient chacun sur leur volume, l’hiver et les troubles du duché avaient prélevé un lourd tribut sur le peuple des environs.

Ils virent de nouveau la lumière du petit matin en passant par le vaste cimetière de l’endroit, le Jardin de Morr autour duquel l’abbaye était édifiée.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye15

Après une courte attente dans un couloir aux étroites fenêtres, ils furent reçus par l’abbé Rostang, un homme à la mine bienveillante qui contrairement au portier semblait ravi d’accueillir des visiteurs. Ses manières et la large chevalière qu’il portait au doigt annonçaient un prêtre de haute naissance, et son air jovial laissait entendre que les tristes affaires des morts n’avaient pas de prise excessive sur son esprit.

« Mais vous ne nous dérangerez pas du tout, pas le moins du monde, pensez donc, mon garçon. » avait-il répété au jeune Armand. « Nous recevons souvent pèlerins et chevaliers en voyage. Tenez, le dernier est parti ce matin même, très tôt. Le bon frère Ascelin qui vous a reçu s’inquiète de voir quelque jour une bande de coupe-jarrets frapper à notre porte -et comment l’en blâmer quand on voit les guerres et les meurtres qui frappent notre malheureux duché ? Mais si vous n’avez pas dans l’idée de passer mes braves moines par les armes, alors vous êtes les très-bienvenus, mes amis. Voyons, vous êtes de Valfons, est-ce bien cela ? »

« C’est cela même, messire l’abbé. » répondit Armand, manifestement soulagé de trouver en Rostang un hôte si accommodant. « Et nous nous rendons à La Tour en messagers. »

« Espérons alors que vous avez épuisé votre part de malchance en tombant sur cette bande de peaux-vertes. Car bientôt, je gage, il ne sera plus possible de cheminer de Valfons jusqu’à La Tour sans une armée. La région va de mal en pis, je le crains. Voilà des semaines que je reçois lettres et nouvelles prédisant la guerre. Nous attendions depuis longtemps que le marquis Foulques de Perbrancas et le baron Fulcrand de La Tour vident leurs querelles par les armes ; c’est pour bientôt, s’il faut en croire les rumeurs. Mais je suppose que vous en savez plus long là-dessus que moi. »

« Nous avons un mince espoir d’éviter le bain de sang. » confia simplement Armand. « C’est bien pourquoi nous ne nous attarderons pas. »

« En ce cas, je vous souhaite une pleine et entière réussite. » fit l’abbé. « Décidément, la guerre arrive toujours en avance, par chez nous ; on l’attendait depuis que les premiers bruits sur la campagne du comte Albéric nous sont venus, mais il semble que les grands de la région n’ont même pas besoin de Fontanes pour s’entretuer. Il y a du travail en perspective pour mon ordre. Et comble de chance, nous nous trouvons ici juste entre les deux fiefs ; on ne pouvait rêver mieux, nous serons aux premières loges. D’ailleurs, j’y songe, si vous vous rendez à La Tour, vous avez manqué de peu un chevalier qui eût pu être votre compagnon de route s’il avait consenti à remettre son départ pour chevaucher avec vous. Peut-être le connaissez-vous ? Il se nomme Florian de Clairac. Un très digne seigneur, plein de courtoisie et de prévenance. »


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyLun 7 Fév 2011 - 2:59

mordieu !
A ce nom tellement honni, Brionne sursauta violemment. Son poing se serra un instant sur la poignée de son arme. Un instant, il faillit se lever pour reprendre la poursuite, courir sus au chevalier félon...
...Et puis il réfléchit au pas trainant de Mélusine, sa jument, tandis qu'un moine la menait par la bride vers un repos et un repas bien mérités. Ce n'était certes pas une monture de guerre, et une chevauchée pareille, après la nuit qu'ils avaient tous vécus l'achèverait sans doute. A la réflexion, il n'était pas sûr qu'elle n'aurait pas raison de son cavalier également. Ils étaient tous épuisés et bien peu avaient les mêmes raisons que lui d'en vouloir à Florian de Clairac. Une expédition hâtive et précipitée les mènerait assurément à leur perte. Fermant les yeux il repris lentement le contrôle de ses sens.
Il pris un ton détaché et respectueux pour s'adresser à l'abbé :
- Seigneur abbé, puis-je vous mander en quelle compagnie marchait ce jeune seigneur, il me semble connaitre son nom et j'aimerais en savoir plus sur son compte...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptyMer 9 Fév 2011 - 2:51

« Il allait seul, je m’en souviens fort bien. » répondit l’abbé. « Je lui ai moi-même dit que je trouvais cela fort imprudent par les temps qui courent -et ce n’est pas vous, je pense, qui me contredirez après cette nuit affreuse que vous venez de passer. Je voulais lui donner deux ou trois des gens d’armes dont je dispose pour chevaucher avec lui jusqu’au prochain village, mais il a courtoisement refusé, me répondant qu’il comptait retrouver des compagnons sur la route.

Vous faites bien, sans doute, de vous renseigner sur ce seigneur. Je me suis laissé dire qu’il avait l’oneille du baron Fulcrand ; si vous cherchez à éviter la guerre, il pourrait vous être un précieux soutien. Il a souvent été mon hôte ces dernières années alors qu’il se rendait à Valfons où, je crois, il possède un hôtel ainsi que quelque petit domaine dans les environs de la ville. Vous devriez le trouver tout disposé à plaider pour la paix entre ses deux suzerains. Vraiment, il est regrettable que vous ne vous soyez rencontrés ici. Je gage qu’il eût été ravi de s’entretenir de ces questions avec vous. Mais peut-être saurez-vous le rattraper si vous chevauchez vivement ; il n’a guère d’avance sur vous.

Je n’ai pas pris la peine de le lui demander, mais il me semble évident qu’il se rendait à La Tour, puisqu’il passait par ici. Au pis, vous ferez sa connaissance une fois parvenus là-bas. Je crois me rappeler qu’il occupe une fonction de quelque importance dans le gouvernement de la cité de La Tour -du moins était-ce le cas lors de ma dernière visite, qui remonte à trois ans. Il n’en parle guère et ne fait pas volontiers étalage des titres dont on l’honore, mais je sais qu’il a beaucoup reçu du baron. C’est un homme qui a su faire son chemin. Il est de petite noblesse, quoique très-ancienne, notez bien, et d’assez bon renom, mais s’est élevé par sa vaillance et ses conseils avisés. Alors qu’il n’était qu’un vavasseur, il tient aujourd’hui des terres nombreuses et riches. Et malgré cela, c’est le plus digne chevalier que l’on puisse rêver, sans morgue aucune et d’une admirable érudition. Il a bien su faire oublier les derniers mauvais souvenirs qui s’attachaient à l’histoire de sa famille, de vilaines affaires remontant à l’époque où ses aïeux s’appelaient encore Beaufort et non Clairac. Je pense que plus personne ne vient les lui reprocher à présent. Et vous verrez qu’il le mérite ; lorsque vous serez à la cour du baron, allez donc le trouver de ma part, je suis certain qu’il vous fera le meilleur accueil. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptySam 12 Fév 2011 - 1:51

Citation :
... lorsque vous serez à la cour du baron, allez donc le trouver de ma part ...
Brionne jura par devers lui d'aller encontrer le chevalier, et sans doute pas pour l'aimable conversation imaginée par le prélat. Son visage afficha un large sourire tandis qu'il prenait de nouveau la parole :
- La famille de Beaufort ? mais c'est La Dame qui m'a mené en ce saint lieu !
Figurez-vous que je suis héraut d'arme au service du sire de Gransette, en Brionne ; et ce dernier pense être un lointain descendant de cette illustre famille. Il m'a chargé de faire des recherches en Gasconnie, et notamment sur ce fameux procès qui défraya les chroniques. Eustache de Trèves, le premier diacre du temple de Morr à Valfons, m'en a déjà touché mot voici quelques jours, mais vous semblez en savoir bien davantage. Je jurerai même que vos grimoires renferment sans doute de quoi lever un arbre généalogique de quelque valeur. Serais-ce trop vous mander que me donner accès à ces documents inestimables cependant que mes compagnons prennent un repos mérité ?


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 EmptySam 12 Fév 2011 - 19:37

Armand esquissa un mouvement de surprise en entendant Brionne s’enquérir de la famille de Beaufort, craignant sans doute qu’il ne révèle trop de leur affaire à l’abbé Rostang. Le prêtre n’en remarqua heureusement rien et le jeune chevalier masqua tant bien que mal son étonnement. Il dut estimer que la fable de Brionne était assez prudente pour ne laisser aucun soupçon à l’abbé, car il ne prononça pas un mot et affecta un air détaché, comme si tout cela le concernait peu.

« Vous auriez eu, décidément, bien des choses à dire à messire Florian. » fit l’abbé, après quelques instants de réflexion. « Quoique, pour parler franc, je ne sache trop s’il eût été ravi d’avoir à vous conter cette vieille histoire ; non qu’il soit homme à prendre ombrage de pareille demande, ou désireux de celer les fautes de son ancêtre, mais enfin quel chevalier saurait parler sans honte d’une tache si répugnante sur l’honneur de sa maison ? Si l’on en garde aujourd’hui encore un souvenir si vivace qu’il a pu vous parvenir, alors même que l’affaire doit bien dater d’un siècle, c’est dire si le crime était abominable.

Je dois vous avouer qu’en d’autres circonstances, j’eusse éprouvé quelque scrupule à accéder à votre demande, et même à vous apprendre ce que je sais moi-même sans aller fouiller dans notre bibliothèque. Mais si votre maître se croit parent des Beaufort, il ne s’agit pas là de quelque malsaine curiosité, et je vous aiderai volontiers du mieux que je le pourrai. Par surcroît, si messire de Trèves a bien voulu vous entretenir de la question, j’aurais mauvaise grâce à refuser. Hélas, j’en ignore davantage que je n’en sais, et nos archives risquent bien de n’être point bavardes. Voir un homme de noble naissance se vautrer dans les arts noirs est un affreux opprobre, que nul ne colporte sans dégoût. Messire de Clairac est sans doute le seul dans le duché entier qui ait toute l’affaire bien en tête et puisse l’énoncer clairement, mieux qu’aucune chronique. »

Un bâillement peu discret du gnome Onésime, qui se moquait manifestement de l’histoire familiale des sires de Clairac, si horrifique fût-elle, tira l’abbé de son discours.

« Pardonnez-moi. » dit-il en souriant. « J’oublie que vous êtes exténués et que par ailleurs tout délai vous serait fâcheux. Je vous vais moi-même conduire à la chambre que l’on vous a réservée, et en chemin nous pourrons parler de Beaufort et Clairac. »

Ce disant, il les mena à sa suite à travers les galeries sombres du monastère, adressant de temps à autre un salut silencieux à quelque frère qu’ils venaient à croiser.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye16

« Cela s’est passé dans les premières décennies du siècles précédent. » commença l’abbé. « Certain hobereau qui avait nom Cathelin Beaufort, aïeul de messire Florian, s’attira grande haine des manants de son fief pour avoir été aperçu cent fois rôdant çà et là en secret. On le blâmait de meurtres et d’enlèvements de jeunes enfants qui se produisaient alors dans la région, et on l’accusa aussi d’avoir fait déterrer des cadavres tout justes inhumés pour on ne savait quelles mauvaises fins. La rumeur enfla et après bien des crimes, Cathelin fut un beau soir pris chez lui pour s’en aller comparaître devant son suzerain le baron de La Tour et de hauts dignitaires de mon ordre. On le brûla peu après. »

« Et a-t-on su le pourquoi de ces meurtres, ravissements et autres ? » demanda Armand.

« Il en fit l’aveu sous la torture. Il s’était fait nécromant et cherchait à ranimer les morts par ses enchantements. Je ne sais pas les détails. Toujours est-il que la nature de ces magies affreuses fait que cette affaire figure sur nos registres ; il est du ressort du clergé de Morr de s’assurer que l’esprit comme le corps des défunts goûtent un repos paisible. Malgré toute la discrétion avec laquelle l’enquête et le procès s’étaient tenues, le nom de Cathelin Beaufort se répandit dans la région jusqu’à devenir une légende de veillée. »

« Pour moi, j’en ois parler pour la première fois. » remarqua Armand. « Et cependant je ne viens pas de si loin que maître Brionne. »

« Valfons, cela commence tout de même à faire bien loin de La Tour. » répondit Rostang. « S’ils l’ont jamais su, les gens de votre ville en ont perdu souvenance. Mais les vilains de la baronnie, à ce qu’on m’a dit, en ont fait une manière de croquemitaine et continuent d’en effrayer leur marmaille. Ainsi les enfants craignent de s’aller aventurer dans les mauvais coins des bois de Sombrefeuille par crainte d’être dévorés tout vifs par Cathelin le sorcier. Parmi la paysannerie, certains peut-être savent encore quel personnage se cache derrière cette méchante fable, et qui sait si une poignée n’a pas appris qu’il a un descendant. Et par-delà les marches des terres de Fulcrand de La Tour, maints clercs de mon ordre conservent tout cela dans un recoin poussiéreux de leurs archives ; le savoir s’échange souvent plus volontiers entre les temples qu’entre nos comtes, barons et marquis toujours en bisbille.

Quant aux ascendants de Cathelin, je n’en saurais rien dire, et nos registres non plus, m’est avis. La lignée d’un obscur vavasseur n’est guère connue que de lui-même. Aussi je ne vois pas qui d’autre que messire Florian pourrait vous montrer quelque arbre généalogique éclairant votre lanterne, maître Brionne, et expliquant par quel tortueux chemin l’on descend du petit hobereau gasconnien jusqu’au baron brionnois. »

À la suite de l’abbé, ils traversèrent une aile du monastère qui faisait office de dortoir de fortune pour les voyageurs de basse condition, les pèlerins et sans doute quelques vagabonds et nécessiteux des environs. Une demi-douzaine se trouvaient là. En cette fin d’année 1126 marquée par un rude hiver et un état de guerre larvée dans tout le centre du duché, bien des petites gens avaient été jetées sur les routes par la crainte des bandes de routiers, et d’autres encore, croyant fermement que les dieux avaient maudit la Gasconnie, battaient la campagne en appelant au repentir.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV - Page 3 Abbaye17

L’abbé Rostang les conduisit à l’écart de cette malheureuse gueusaille, jusqu’à une petite chambre meublée seulement de quelques lits rustiques et tabourets, mais fort propre et bien tenue. On la réservait aux hôtes de qualité et à leurs gens. Ils n’auraient cependant guère le temps d’en goûter le confort ; Armand avait en effet la ferme intention de ne pas s’attarder une heure de trop et prévoyait un départ à midi au plus tard.

« Je souhaite la paix, et que le repos vous vienne. » fit Rostang en se retirant. « On vous apportera tantôt quelque nourriture ici-même, ainsi vous aurez un déjeuner tranquille avant la rude chevauchée qui vous attend. Quant à moi, je m’en vais consulter le frère bibliothécaire pour trouver ce qui en nos archives a trait au procès de Cathelin Beaufort ainsi qu’aux ascendants de sa maison. En priant, sauf le respect que je dois à mon ami Florian de Clairac, que votre seigneur soit assez heureux pour n’être aucunement lié à cette sinistre famille, maître Brionne. »

Lorsque le bruit de ses pas dans le couloir se fut suffisant éloigné, Armand fit signe à Din, Leustant, Marius et Brionne de venir s’asseoir à ses côtés dans un coin de la chambre.

« Eh bien, que dites-vous de cela ? » murmura-t-il. « La lettre du seigneur Laurent au sénéchal Marc semble à présent plus claire. Mais je retiens surtout ce que l’abbé nous a dit de Florian de Clairac. J’ignorais qu’il était des familiers du baron Fulcrand ; cela ne nous rendra pas la tâche facile. S’il prend assez d’avance sur nous et s’aperçoit qu’il est suivi, il pourrait bien nous réserver un accueil de sa façon lorsque nous passerons les portes de La Tour. »

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