Le Royaume de Bretonnie
Bienvenue en Bretonnie, manant(e) ! N'oublie pas, avant toute chose, de te présenter selon le Sainct Patron de Présentation dans la section prévue à cet effet : https://labretonnie.forumactif.com/t1-presentation-voici-le-patron-que-vous-devez-suivre
Le Royaume de Bretonnie
Bienvenue en Bretonnie, manant(e) ! N'oublie pas, avant toute chose, de te présenter selon le Sainct Patron de Présentation dans la section prévue à cet effet : https://labretonnie.forumactif.com/t1-presentation-voici-le-patron-que-vous-devez-suivre
Le Royaume de Bretonnie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Dernières imagesAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -55%
Coffret d’outils – STANLEY – ...
Voir le deal
21.99 €

 

 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier

Aller en bas 
5 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
AuteurMessage
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyLun 19 Oct 2009 - 1:05

Malgré le ton peu amène de Wolfram, Hugo se montra fort amical -et curieux- tout le temps que dura leur marche vers le campement. Rien ne semblait entamer son entrain, et alors que Girard ne paraissait guère porté aux épanchements, son compagnon trottinait allègrement dans la neige, s'enquérant de questions aussi diverses que le menu du prochain repas et l'arbre généalogique des barons de Castagne. À le voir et à l'entendre ainsi jaser, il était difficile de croire qu'il venait de voir périr l'un de ses amis sous les coups d'une bande de mutants, tout en passant lui-même à deux doigts du trépas. Même quand Leustant et Wolfram annonçèrent enfin, après force regards discrètement échangés, qu'ils étaient perdus et ne savaient où aller, le halfling ne se départit point de son air serein.

Le retour fut long et pénible. Le froid devenait mordant et la nuit était tout à fait tombée, désorientant les jeunes chevaliers. Ils parvinrent après de long détours passablement énervants auprès de leurs compagnons. Urien et Celdric étaient couchés et Philibert montait la garde, accroupi dans la neige, sous sa lourde cape noire. Il réveilla les deux autres dès qu'il vit le groupe approcher, et tous trois tirèrent vivement l'épée, ne sachant pas encore à qui ils avaient à faire.

Philibert remit la lame au fourreau quand il reconnut ses éclaireurs.

« Hé bien, » fit-il, « vous nous avez donné les pires inquiétudes. Je commençais même à maudire mon idée de vous avoir envoyés aux nouvelles. Il nous a semblé percevoir une rumeur de combat dans la direction du feu de camp, et nous avons entendu un coup de feu. Bien entendu, nous n'avons pas cherché à vous rejoindre ; le risque d'être pris nous-mêmes dans un affrontement était trop grand et notre mort ou notre capture aurait signifié l'échec de notre mission. »

Une fois réchauffés et remis de leur marche, Leustant et Wolfram contèrent à leurs compagnons l'essentiel des événements et leur présentèrent Girard et Hugo. Le halfling ne fut pas troublé le moins du monde de se retrouver en face d'un chevalier du Graal, mais Girard ne s'attendait manifestement pas à pareille compagnie et paraissait assez mal à l'aise. Vêtu de son lourd pourpoint de cuir et avec son pistolet à la ceinture, il avait vaguement l'air d'un mercenaire ou d'un bandit et en était à l'évidence conscient. Philibert se garda cependant de faire la moindre remarque à son égard et fit preuve d'une grande courtoisie envers les nouveaux venus, déclarant que Leustant et Wolfram avaient eu parfaitement raison de les mener au campement. Il mit néanmoins un terme aux incessantes vagues de questions d'Hugo. « Nous sommes des chevaliers d'excellente famille et d'inattaque réputation », déclara-t-il en souriant, « et il nous plaît de nous rendre au Puech par ce chemin détourné. Ce n'est pas certes pas à vous que nous rendrons compte de nos activités. »

Ils veillèrent quelque peu ce soir-là, contrairement à leur habitude. La rencontre d'Hugo et de Girard était évidemment une aubaine pour Philibert, qui n'avait eu aucun moyen d'apprendre quoi que ce fût sur l'état de la région depuis le début du siège de Massillargues. D'après eux, le pays était sérieusement mis à mal par l'ost de Fontanes ; le pillage était depuis longtemps devenu le principal moyen d'approvisionnement pour les hommes du comte Albéric, et la famine menaçait chez les paysans les plus pauvres, à présent privés de leurs maigres réserves. Le Puech, réputé imprenable et isolé dans une terre montagneuse, était apparemment libre ; du moins Hugo et Girard n'avaient-ils pas entendu que la forteresse fût assiégée.

Quant à l'épisode de l'attaque des mutants, il ne sembla pas inquiéter Philibert outre mesure.

« Il n'y a pas à s'étonner s'il neige en hiver, comme on dit à Massillargues. » fit-il. « Nous traversons une région assez anarchique. Que cela nous rappelle que la dernière prudence est requise. Mais que cela ne trouble pas notre esprit plus que de raison ; vous voyez qu'une résistance déterminée permet bien souvent de se tirer de ce genre d'attaques. Je pense du reste qu'une bande comme celle que vous avez vue hésiterait à s'en prendre à cinq chevaliers en armes. »

(Vous pouvez prendre part ou non à la discussion, faire connaissance avec les deux nouveaux venus ou encore passer la soirée à essayer de rafler tout le vin des provisions, selon l'inspiration et l'envie.)

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyLun 19 Oct 2009 - 5:02

Urien examina les deux nouveaux venus avec intérêt. Il avait déjà eu l'occasion de voir l'un de ces Halflings, dans une taverne, une fois, et en avait retenu deux choses: leur appétit féroce, leur propension à boire tout ce qui leur passe sous la main et... ah oui, trois choses, donc... leur totale incapacité à faire silence.
Jaugeant le grand homme, il espéra vivement que ces deux-là avaient amené, comme il semblait, des vivres avec eux, car ils devaient tout eux avoir besoin de grandes quantités pour contenter leur faim et Urien était réticent à l'idée de partager les maigres rations.
Néanmoins, avoir deux personnes de plus ne pouvait être qu'un avantage dans cette forêt dans laquelle le malheureux Phil semblait quelque peu égaré, du moins par moment. Il se demanda d'ailleurs si Phil n'allait totalement au hasard, ne retrouvant finalement son chemin que par chance. Si la chose semblait à peu près marcher pour le moment, Urien savait que la chance pouvait parfois tourner avec les pires conséquences.
Mais peut-être était-ce cela, être chevalier du Graal. Avoir de la chance, une cape blanche et un air toujours confiant (et passablement niais).

Revenant aux deux étrangers, le chevalier de la Quête se mit à penser qu'ils pouvaient être fort peu recommandables et se dit que la circonspection dont avait fait preuve Philibert était sans doute la meilleure attitude à adopter à leur égard. Il reprima d'ailleurs un sourire en entendant parler d'un troisième larron, laissé pour mort au milieu d'une clairière où des mutants risquaient de s'amuser avec son corps toute la nuit.
Les délaissant, Urien se tourna vers les deux chevaliers qu'ils avaient envoyé en éclaireur et aborda un sujet qui l'intéressait vivement, également désireux de vouloir un peu faire oublier le fait qu'ils l'avaient trouvé presqu'endormi malgré le fracas des armes et la détonation d'arme à feu que le chevalier du Graal avait confessé avoir entendu.

« Ainsi donc, ce monstre avait le postérieur entièrement emplumé ? » demanda-t-il avec force enthousiasme.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 3:21

"En effet, sire Urien. Nous nous sommes même demandés si nous allions l'empailler pour le ramener en trophée mais le temps a joué contre nous." répondit le jeune chevalier de Castagne, ce qui était la stricte vérité. Il s'étonna que ni Philibert ni Urien ni Celdric ne s'était enquis de la raison de la présence d'un halfeling et surtout d'un possesseur d'arme à feu en plein cœur de Gasconnie. Jugeant que c'était une question d'importance et qu'il ne fallait pas que la courtoisie empêche de la poser, Leustant se lança, s'adressant aux deux nouveaux venus :

"Dites-moi, si je me trompe, Girard, mais il s'agit d'une arme impériale que vous avez là, n'est-ce pas ? Vous avez vécu ou voyagé dans l'Empire ? Et messire Hugo, les halfelings sont bien rares en Bretonnie, d'où venez-vous ? Nous sommes tous des voyageurs ici, je propose que nous nous racontions nos périples."

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 3:59

« Beng, vous voyez... » commença maladroitement Girard, « c'est vrai que j'ai été un peu partout, comme qui dirait. Que j'ai fait deux ans de campagne avec le prince du Reikland, et là-bas, ong se bat fort avec des arquebuses et autres, alors j'ai pris le coup. Je sais bieng que c'est pas vraiment permis par les lois d'ici, mais je vais pas jeter une arme comme ça, que nong. »

Il guetta du regard l'éventuelle désapprobation de Philibert, mais ce dernier ne paraissait pas se formaliser de la présence de ce fameux pistolet.

« Moi, je viens de Quenelles, du village de Saint-Papoul-lès-Couillebrune, si vous connaissez, sauf votre respect. » fit Hugo de sa voix flûtée, ravi de la question de Leustant. « C'est rapport à mon arrière-grand-mère, Gertrude-la-Pansue, qu'était du pays du Moot, loin à l'est dans l'Empire, du côté du comté d'Averland, si je me trompe pas. C'était une vraie mégère, sans vous offenser, et qui terrorisait son pauvre mari -mon arrière-grand-père, donc, si vous voyez. Elle s'était mis en tête qu'il y avait une fortune à gagner comme cuistot pour un halfling, si vous saisissez, et le vieux papa Bertolt (il s'appelait Bertolt, mais on l'appelait Bert) s'y entendait joliment pour la tambouille, même s'il préférait la boustifaille quand elle lui arrivait déjà toute préparée sur la table, sauf votre respect. Mais il filait doux devant sa femme, comme je vous l'ai dit, si vous vous souvenez, et ils sont partis à Altdorf, mais il n'y sont pas restés, parce que là, vous voyez, il y a eu problème avec la vieille Gertrude qui faisait comme qui dirait des magouilles et des trucs pas clairs, pour gagner un peu d'argent, qu'elle disait, parce que le papa Bert buvait sa paie dès qu'il la touchait, et puis elle râlait qu'il n'avait pas d'ambition et que d'ailleurs il avait toujours été un propre à rien et tout ça, et le reste, vous comprenez, je pense. »

« Moui, je vois. » dit Philibert.

« Abrège peut-être ung peu. » suggéra Girard.

« Alors, hein, bon, je vous passe les détails, alors, si vous voyez, le voyage à Nuln, et puis le départ, et puis le retour à Altdorf, et puis plein de choses, c'est une longue histoire, vous savez, c'était ma grand-tante qui me la racontait, je m'en souviens très bien, vous avez de la chance. Enfin, en tout cas, ils ont fini par atterir à Quenelles, et là le papa Bert est entré comme cuisinier du duc soi-même, sauf votre respect. C'est après qu'ils sont partis à Saint-Papoul pour leur retraite. Ce qui est dommage, c'est que le papa Bert est mort peu après, le pauvre vieux, il s'est fait couper les deux jambes par la grande roue du moulin à eau qu'on a là-bas, si vous comprenez, et il en est mort. Moi, je suis arrivé plus tard -deux générations après, si vous me suivez- et j'ai un peu tout fait. Pour l'instant, avec Girard, on fait les colporteurs, c'est plus drôle que la cuisine. Enfin, ces temps-ci, je sais pas trop ce qu'on va colporter, sauf votre respect, parce qu'on a tout perdu, même notre copain. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Arbaleth
Chevalier du royaume
Arbaleth


Nombre de messages : 218
Localisation : Essonne
Date d'inscription : 17/06/2009

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 17:30

Fraichement de retour au camp, Wolfram avait fait l'inventaire de ses possessions : Ses doutes sur la droiture d'Urien avait augmenté à chaque pas l'éloignant de lui, et sa crainte de ne point retrouver ses effets au retour avaient également crû avec chaque pas du retour.
Ceci fait, le jeune errant s'était écroulé sur une souche en un grand fracas métallique ; il n'aurait pas craché sur un bon feu de camps, mais l'idée d'avoir a affronter les garçons-poulets-sodomites de Gasconnie l'épuisait suffisamment pour qu'il ne trouva la force d'exprimer si folle idée.

Ebourriffant ses cheveux pour en évacuer la neige, il écoutait distraitement le récit du lâche et du halfeling, et ce dernier semblait bien trop bavard pour être tout a fait vertueux.

"Que colportiez-vous, Hugo ? Si je puis demander ...
Qu'y a t il dans les sacs que vous avez trimballés jusque-ici ? Des provisions ?
Et accessoirement ... Où alliez vous pour en venir à voyager par un temps pareil ? J'me suis laissé dire que les vôtres avaient tendance à rester au coin du feu à fumer diverses choses en attendant le repas suivant, au plus fort de l'hiver ... Non ?"
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 20:51

« Ben moi, si vous voyez, mon bon messire, je suis un peu le drôle d'oiseau de la famille, pour ainsi dire, » répondit Hugo, « même que c'était ce que disait toujours mon vieux papa, et que je finirais mal, aussi, que je ferais mieux de reprendre sa place de chef cuistot de l'hôtellerie de L'Âne Couillard de Saint-Papoul, il me le répétait tout le temps, que j'aurais dû entrer là comme marmiton, si vous me comprenez, mais moi, j'étais toujours à droite à gauche dans les champs, c'est pas que j'aime pas la cuisine, pas du tout, ne pensez pas ça, messire, sauf votre respect, mais enfin, bref, ça ne m'amusait pas trop, si vous me suivez. Alors j'ai fait de tout : j'ai été apprenti chez un horloger, j'ai fait des jongleries les jours de marché, j'ai... Bon, enfin, aujourd'hui (enfin, jusqu'à tout à l'heure), je fais le colporteur. On vend un peu de tout, vous savez. Tenez, j'ai surtout sauvé de quoi manger, mais il me reste encore quelques trucs qu'on a pas vendus la dernière fois. »

Il se mit à fouiller son sac.

« Tiens, qu'est-ce que je disais ? Voilà un superbe assortiment de couteaux de cuisine. Grande lame, moyenne lame, petite lame, très petite lame, je vous les fais pour presque rien l'unité, et vous avez la série complète pour une misère. C'est une occasion. Je suis sûr que vous avez déjà ressenti le besoin d'une série de beaux couteaux comme ceux-là. Mais attention ! Je vous vois venir. Ces couteaux-là, c'est pas n'importe quoi, vous pouvez me croire. Je pense bien que vous avez déjà essayé de couper de la viande avec une de ces saloperies que vendent les charlatans les jours de foire à Quenelles : pour se curer le nez, passe encore, mais pour couper proprement, ces trucs-là, c'est peau de zob (soit dit sans vous offenser). Ces lames-là, ça vient tout droit d'Estalie. Première qualité, garanti sur facture, payable en quatre fois sans frais. Et j'ai aussi des parfums et des onguents et des baumes d'Arabie, fabrication traditionnelle et entièrement naturelle, triple distillation à la pleine lune selon les très fameux et arcaniques et mystérieux procédés alchimiques du grand Al Rachid, parfumeur des princes du désert. »

Il agita de petits flacons sous le nez des chevaliers.

« Si vous voulez rapporter un joli souvenir de Gasconnie, messeigneurs, un joli souvenir pour madame votre maman ou madamoiselle votre sœur, sautez sur l'occasion, sauf votre respect. Et j'ai aussi de l'huile essentielle de vit d'élan gris à quatre bois de Norsca, mes jeunes seigneurs. Séché, moulu et enfin mêlé au fameux hydromel nordique, le vit d'élan gris vous assure une virilité ardente et sans défaillance ainsi qu'un pouvoir de séduction quasi-magnétique qui envoûtera la plus prude des pucelles. »

Philibert avait haussé un sourcil en entendant Hugo vanter les mérites du vit d'élan gris. Peut-être s'était-il senti personnellement visé, sa tête chenue laissant présager un certain manque de cette « virilité ardente » que promettait le halfling. Ou peut-être était-il tout simplement intéressé par le produit.

« Enfin, bref, » conclut Hugo, « c'est ce genre de choses, qu'on vend, si vous me suivez. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 21:17

"Très intéressant. Pour ma part je viens du duché de Moussillon, de la baronnie de Castagne plus précisément, dont je suis l'héritier. Mais il ne suffit pas d'avoir le sang bleu pour devenir baron dans notre région, il faut prouver sa valeur par des faits d'armes. C'est ainsi que de fil en aiguille, j'ai vagabondé à travers le Moussillon, l'Aquitanie puis la Gasconnie et me voilà tel que vous me voyez. Je n'ai guère encore accompli grand-chose, vous venir en aide était sans doute la première réelle occasion qui m'a été donné de combattre pour une juste cause."

Leustant se tourna vers les autres chevaliers.

"Je laisse la parole aux autres, s'ils souhaitent se présenter à leur tour."

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 21 Oct 2009 - 22:48

Eclatant d'un rire sonore et franc, Urien déclara « Je doute que votre huîle d'Al Rachid ( Laughing ) nous serve vraiment à arriver à Puech mais au moins les couteaux pourront-ils nous aider à découper un peu de gibier en cours de route... à moins qu'ils ne trouvent leur usage contre quelque terrificque, et fort peu callipyge, monstre au derrière emplumé ou autre tête de bouc. »

Son regard porta alors sur son propre heaume et, après un bref temps d'arrêt, il rit de nouveau.

« Ma foi, oubliez ça, mieux vaudrait ne pas trop s'emporter sur les cornus, après tout. Je m'en voudrais de finir avec un couteau "moyenne lame" dans le dos pendant un combat. »

Redevenant sérieux en un éclair, Urien se dit qu'il était grand temps, à l'imitation de Leustant, de se présenter.

« Je me présente, Urien de Havras, fils de feu le baron Lothaire de Havras. Mon propre gémeau, Uther, en est l'actuel. » se rendant compte de l'air sombre et grave qu'il avait subitement pris en prononçant ces dernières paroles, il reprit avec plus de légèreté « tel que vous me voyez, je suis chevalier de la Quête, parcourant la Bretonnie, duchés, monts et forêts à la recherche du saint calice de la Dame. Je vais, pour ainsi dire, où mon destin me mène. Il semblerait que le sort ait décidé de me lier pour un temps à la fière compagnie que vous voyez ici. »

Ricanant à nouveau, Urien déclara pour finir « Soyez donc les bienvenus parmi nous. J'ose espérer, puisque vous nous amenez vivres et objets si utiles et à prix si avantageux, que vous ferez une partie de la route en notre compagnie. » L'intonation qu'il avait prise pour ces dernières paroles était impossible à interprêter, située quelque part entre la raillerie et la bienveillance.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyJeu 22 Oct 2009 - 2:31

« Je crains que vous n'ayez guère le choix. » dit Philibert. « À moins bien sûr de vouloir regagner la plaine sans monture et presque sans provisions, il vous faudra rester avec nous jusqu'au Puech, où vous pourrez vous procurer des chevaux, du moins je l'espère. Sachez cependant que notre chemin sera difficile et sans doute périlleux. Jusqu'ici, nul ne s'en est pris à nous, mais je suppose que cela arrivera un jour où l'autre ; et malgré cela, nous avançons à une allure d'escargot. »

Girard ne paraissait pas enchanté de devoir faire route avec les chevaliers, mais Philibert avait évidemment raison : ils ne pouvaient les quitter. Quant à Hugo, il était manifestement ravi d'accompagner le groupe -en fait, il était ravi tout court, sans raison particulière.

Lorsqu'il ne parlait pas des hauts faits des ses arrières-grands-parents ou des qualités de ses couteaux de cuisine et substances aphrodisiaques, le halfling était un compagnon assez agréable et se montrait fort courtois ; il ne tarissait pas d'éloges sur le compte de Philibert, dont il avait mainte fois entendu chanter les exploits, et, dès lors qu'il sut que Celdric venait de la lointaine Norsca, il le prit à témoin en lui demandant de confirmer les extraordinaires vertus du vit d'élan gris -sujet qui ne sembla guère relever des compétences dudit Celdric. Hugo l'engagea à essayer (une cuillère à soupe chaque matin) s'il ne l'avait déjà fait.

Plus prosaïquement, Girard et Hugo se montrèrent de quelque utilité quant à la route à suivre. Philibert parvint, sans jamais leur laisser entendre quoi que ce fût quant à leur mission, à apprendre d'eux en quels villages les hommes de Fontanes étaient présents en nombre, et quels cols ils surveillaient. Ce fut à cette occasion que les chevaliers s'aperçurent de l'habileté de Philibert en la matière ; il savait inspirer confiance et amener imperceptiblement la discussion vers les sujets qui l'intéressaient. Ni Girard ni Hugo n'évoquèrent le siège de Massillargues, ce qui laissait penser que la nouvelle n'était pas encore bien connue dans la région. En revanche, Hugo avait beaucoup à dire sur la cour du duc.

« C'est du ragot et compagnie, c'est bien vrai, » commença-t-il, « mais pas que du faux, je pense. Y paraît que ça barde salement entre les grands du duché, ces temps-ci, si vous voyez. J'ai entendu que le régent était coincé entre ceux qui le menacent de l'assassiner s'il se tire pas, et ceux qui ont promis de l'assassiner s'il abandonne sa charge. Et le pauvre petit duc ! Si ce qu'on dit est vrai, on l'a parqué dans ses appartements avec défense d'en sortir, sauf votre respect. Et pendant ce temps, les vassaux se disputent, c'est du vilain, pardon. On m'a raconté qu'il y a un mois, le marquis de Perbrancas avait proclamé une taxe sur les vins de Sombrefeuille. Eh ben, deux jours plus tard, si vous me suivez, alors qu'il arrivait aux portes du château ducal, il a failli être écrasé par un cadavre de chèvre lancé du haut des murailles. Évidemment, le baron de La Tour dit que c'est pas lui. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyVen 23 Oct 2009 - 16:52

En écoutant Philibert parler avec les deux colporteurs, Urien réalisa qu'il avait grandement sous-estimé le personnage. Maintenant, il en était sûr, l'homme n'avait rien à lui envier en terme de manipulation. Il commençait à l'apprécier de plus en plus, en fin de compte.
Comme tous s'en doutaient sans doute, la cour du duc était en plein chaos et les choses risquaient d'assez mal tourner dans les temps à venir. La situation risquait d'empirer ainsi durant tout l'hiver, comme il l'avait pensé en venant dans le duché. Il s'était dit depuis le début que les conflits ne pourraient pas trouver de règlement avant le printemps, lorsque, sur l'insistance des ducs voisins dérangés par les troubles de Gasconnie, on en viendrait à l'ultime solution: l'arbitrage royal.
Pour l'heure, malgré l'ennui que représentait ce voyage et l'absence totale de présence féminine, Urien sentit une grande sérénité l'envahir. Il n'avait pas eu d'idée très précise de ce qui l'attendrait une fois en Gasconnie, mais une petite balade au coeur d'une région en pleine tourmente avait été l'une des options qu'il avait envisagées. Lui qui n'avait sa place nulle part ne pouvait finalement trouver la paix que dans un lieu où le désordre régnait.

« Maintenant qu'une route un peu plus claire peut être définie grâce aux informations de nos deux nouveaux compères, avez-vous une idée plus précise du temps qu'il nous faudra pour parvenir au Puech, sire Philibert ? » demanda-t-il au vieux chevalier du Graal.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptySam 24 Oct 2009 - 0:52

« Allez savoir. » répondit Philibert. « La route est pleine de hasards divers. Une semaine, dirais-je, au pis. Mais avec un peu de chance, nous serons au Puech dans cinq jours. »

« Cinq jours ! » s'exclama Hugo. « Je ne pensais pas que le Puech était si loin. »

« Ce n'est plus si loin, à vol d'oiseau. » reprit Philibert. « Mais nous ne prenons certes pas le plus court chemin, bien au contraire. Et n'oubliez pas le relief ni les intempéries ; sans parler des incidents comme celui auquel nous devons le plaisir de vous voir parmi nous ce soir. Nous avons encore un trajet long et fatigant devant nous. »

« Je vois que prudence et secret vous sont nécessaires, sauf votre respect. » déclara Hugo avec un regard entendu. « Soyez sûrs qu'on ne dira rien de votre voyage à personne quand on vous aura quitté. Ayez confiance, je sais tenir ma langue, comme on dit. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptySam 24 Oct 2009 - 4:26

Urien eut comme un doute en entendant le semi-homme prononcer ces derniers mots.
Il repensa à cet Arnaud auquel ils allaient demander assistance et se rappela que ce dernier n'avait sans doute aucune envie d'aller risquer sa vie dans un combat désespéré contre une armée plus puissante que la sienne, uniquement pour honorer son serment. Urien sentait le piège les attendre et il avait de bonnes raisons de penser qu'ils seraient attaqués avant même d'arriver au Puech, mais peu lui importait. Il ne comptait ni en souffler mot à ses camarades ni tenter quoi que ce fut d'insensé pour modifier le cours des choses. Pour une fois que des choses un peu palpitantes lui arrivaient, il ne comptait pas se priver de quelque carnage, même prévisible.
Curieux, il voulut tout de même en apprendre plus pour se tenir prêt le moment venu.


« Cinq jour. » reprit-il « Même avec deux bouches de plus à nourrir, nous devrions y parvenir, donc, puisque le brave Hugo est, j'en suis convaincu, assez habile à la fronde pour nous apporter quelque oiseau ou rongeur en cours de route. Sire Philibert, nous ne savons presque rien du Puech, mis à part l'origine du nom, le fait que des vignobles s'y trouvent et également que la forteresse est ancienne et, surtout, nous ignorons encore tout du seigneur Arnaud qui le gouverne. Je serais interessé, et je ne doute pas du fait que mes compains le seraient également, d'en apprendre plus à leur sujet. Peut-être auriez-vous quelque conte ou récit à nous en faire ? Puisque les feux nous sont interdits, au moins quelque histoire régionale pourrait-elle nous réchauffer en cette froide soirée. »

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Arbaleth
Chevalier du royaume
Arbaleth


Nombre de messages : 218
Localisation : Essonne
Date d'inscription : 17/06/2009

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptySam 24 Oct 2009 - 23:27

Tressautant comme s'il avait vu un dragon fondre sur lui, Wolfram redressa le nez dans un fracas métallique. S'endormir a pareil moment n'était pas une bonne idée : ne disait on pas des hivers gasconniens qu'ils étaient fort friands des dormeurs imprudents ? Il faudrait vraiment que la demi portion la boucle, par contre.

Raflant l'outre de vin lorsqu'elle passa a sa portée, il en tira une longue rasade pour se réchauffer en écoutant le chevalier de la Quête parler. Il est vrai qu'on en savait après tout fort peu sur ce noble Arnaud qui devait se trouver capable de briser le Siège.

Tournant la tête vers le chevalier du graal, Wolfram arqua un sourcil neigeux en attendant la réponse du "vieil" homme.
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyDim 25 Oct 2009 - 1:55

« D'Arnaud lui-même, je n'ai pas grand-chose à dire. » commença Philibert. « Je suis resté trop longtemps en ermite dans la forêt de l'Elze pour l'avoir rencontré. Ma dernière visite au Puech remonte au temps de la jeunesse son père Aymar, qui me semblait être un très digne seigneur. Arnaud passe quant à lui pour un homme d'honneur et fidèle vassal. Les maîtres du Puech sont cependant plus braves que courtois, à ce que l'on prétend ; ils sont accoutumés à gouverner leurs terres de façon presque autonome, et avec une certaine rudesse. Les seigneurs de Massillargues leur ont confié voilà des siècles la garde des marches méridionales de leur fief, et ils s'acquittent à merveille de la tâche, mais protéger une région aussi sauvage a pu les rendre d'un abord un peu difficile. Je ne doute pas, néanmoins, qu'Arnaud nous fasse un excellent accueil. »

Il n'en dit pas davantage, ne voulant pas, sans doute, risquer d'évoquer leur mission devant Girard et Hugo.

« Quant au château du Puech, vous verrez que c'est une place forte impressionnante. Elle est bâtie sur une grande crête rocheuse et presque toutes ses fenêtres donnent sur un à-pic vertigineux. La seule muraille qui puisse être prise d'assaut est lourdement fortifiée ; c'est là que se trouve la seule et unique porte, à laquelle on accède par un pont de bois qu'il est aisé de détruire en cas de siège. Aussi loin que remonte les chroniques du duché, nul n'est parvenu à enlever la place autrement que par la faim, et je crois volontiers qu'il en restera ainsi jusqu'à la fin des temps. Vous en conviendrez sans doute quand vous aurez contemplé les lieux.

C'est une vue qui ne s'oublie pas. Je ne saurais vous dire quand je m'y suis rendu pour la première fois, mais je me souviens bien de ce que j'ai ressenti alors. On croirait que les murs et les tours de la forteresse jaillissent de la roche tant l'architecture en est habile. Je vous ai dit qu'on la prétendait très ancienne ; pour beaucoup, les fondations ont été posées par quelque prince elfe, du temps où la race des fées tenait la région, ce qui nous ramène assez loin en arrière. Je ne sais ce qu'il y a de vrai dans cette fable, mais la place est assurément formidable, quoiqu'elle soit un peu lugubre. Je pense que le Puech en hiver pourra vous paraître franchement sinistre.

À cet endroit, la chaîne de petites montagnes où nous nous trouvons commence à s'aplanir pour donner naissance à une région de collines rocailleuses couvertes d'arbres noueux et rabourgis. En contrebas des murailles du Puech, la rivière que les gens du pays appellent le Rieusset forme une boucle et ses eaux rendent les terres à l'entour plus ou moins marécageuses. C'est une défense naturelle de plus, mais cela ne rend pas l'endroit bien agréable. Dans ma jeunesse, j'ai souvent entendu raconter les pires histoires sur ces marais. On prétend par exemple qu'il y prospère un peuple de crapauds géants mangeurs d'hommes. Je n'en ai pour ma part jamais rencontré, mais il y a peut-être un fond de vérité là-derrière, puisque les gens de La Tour racontent exactement la même légende à propos de la forêt de Sombrefeuille. Vous constaterez en tout cas qu'il est parfois difficile de fermer l'œil lorsque l'on dort près d'une fenêtre donnant sur les marais, tant les crapauds (des petits, je présume) font de tapage. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyDim 25 Oct 2009 - 3:17

Comme il aurait dû s'en douter, les informations de Philibert avaient toutes les caractéristiques d'une viande faisandée. Il parlait sans s'arrêter du côté prodigieux des défenses du Puech, mais l'information n'avait pas grand intérêt aux yeux d'Urien qui pensait peu probable qu'ils aient à y subir un siège. Il suffisait aux hommes de Fontanes d'empêcher les messagers d'arriver pour éviter d'avoir à affronter le vassal de Bermond et le chevalier de la Quête ne croyait pas qu'il pourrait se permettre un deuxième siège, contre une forteresse aussi manifestement imprenable de surcroît, en plus de celui de Massillargues.
Quoiqu'il en fut, Urien n'en démordait pas, la solution la plus simple aurait consisté à acheter la neutralité d'Arnaud avant même de lancer la campagne et ils n'avaient plus qu'à prier pour qu'il n'ait pas vu juste sur ce point. Moisir dans un sombre cachot sous une vieille forteresse aux murailles vertigineuses pour avoir, pour une fois, respecté un serment ne lui semblait pas juste mais le destin se voulait souvent moqueur. Pour un peu, le sentiment d'aise qui l'avait gagné manqua de prendre fin pour faire place à la lassitude, mais l'histoire des hommes crapauds lui redonna le moral.

« Ces récits fabuleux sur des monstres admirables sont chose assez courante dans tous les domaines du royaume, me semble-t-il. Dans ma baronnie, les gueux parlent sans cesse des hommes poissons supposés vivre dans la rivière du Sor bon. La roture vit assurément dans un monde regorgeant de merveilles et colporte les rumeurs les plus folles sur des lieux qui lui sont pourtant plus que familiers. Un récit datant d'avant même la Croisade Arabéenne raconte ainsi comment une bande de paysans de Chort, en Havras, vit un jour descendre du ciel un bateau rempli d'hommes poissons qui prétendirent venir en paix. Encore aujourd'hui, les paysans s'enorgueillissent de la manière dont leurs aïeux les repoussèrent à coups de pierres et de cailloux, avec force quolibets et huées. Bref, je ne sais pas quel crédit il conviendrait d'accorder à ces histoires, même si la présence d'emplumés est déjà avérée dans le fief. Mais je subodore toutefois qu'il n'y aura pas grand chose à redouter des bruits de petites grenouilles en plein milieu de l'hiver. »

S'allongeant, Urien s'apprêta à reprendre l'activité qu'il avait entamée avant le retour de Wolfram et Leustant. Il voyait que Wolfram piquait déjà du nez et ne pensait pas que Philibert aurait grand chose d'intéressant à ajouter.
D'un ton détaché, il ajouta en se calant le plus confortablement possible « Prennent les tours de garde qui veulent, je compte bien prendre un repos bien mérité ce soir. J'ai fait bien assez d'efforts ces derniers jours et, puisque je n'ai pas eu à combattre aujourd'hui, je suppose que les monstres de demain seront pour moi... j'aurai besoin de toutes mes forces pour les accueillir. Sur ces fort bonnes paroles, je vous souhaite une agréable nuitée. »

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMar 27 Oct 2009 - 4:58

Urien fit des émules. La nuit était depuis longtemps tombée et la journée avait été rude pour beaucoup d'entre eux. Hugo, dont l'enthousiasme ne connaissait apparemment pas de limite, se proposa immédiatement de veiller ses compagnons, mais Philibert préféra assurer la garde lui-même durant la première moitié de la nuit, avant de la confier à Celdric. Ils repartirent le lendemain matin de très bonne heure et la morne routine du voyage reprit son cours.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 W53ggqfs


À dire vrai, beaucoup semblaient épuisés par cette marche interminable vers le Puech. Le froid, les maigres repas et l'impression obsédante de ne pas s'approcher d'un pas de leur but commençaient à avoir raison de leur vaillance. Si Bermond et Philibert avaient présenté la mission comme des plus périlleuses, elle s'était en fait avérée d'une inaction pesante. Urien ne cachait plus sa lassitude depuis longtemps. Celdric ne faisait guère part aux autres de ses états d'âme, mais on l'avait entendu regretter avec emphase l'absence de dragons en cette région du duché. Quant à Leustant et Wolfram, il était à craindre qu'ils ne trouvent guère de haut fait d'armes à accomplir avant leur arrivée. Seul Philibert était d'une humeur calme et constante, quoique plus soucieuse qu'au début de leur voyage, semblait-il -mais peut-être boudait-il tout simplement, vexé de la réflexion d'Urien au sujet de l'hibernation des batraciens. Paradoxalement, le plus joyeux de tous était aussi le plus insupportable. Hugo ne semblait pas conscient d'agaçer ses compagnons au plus haut point par son incessant babil.

Un certain soulagement fut sensible quand Philibert annonça enfin, quatre jours plus tard, que le Puech était à présent à moins d'une douzaine d'heures de marche. Ils n'auraient guère pu aller plus vite, et leur mission approchait tranquillement de son terme. Alors que le soleil se couchait, ils firent halte dans une petite clairière à l'abri du vent pour établir ce qui devait être leur dernier campement avant le Puech. Ils devaient se trouver sur le tracé d'un ancien chemin de montagne, car un peu en retrait parmi les arbres, à demi masquées par la neige et envahies de ronces, on distinguait les ruines de quelque auberge ou relais.

Étrangement, Philibert, qui avait été de loin le plus placide de tous les jours précédents, paraissait soudain inquiet, jetant des regards de droite à gauche et tripotant nerveusement le pommeau de son épée ou les arçons de sa selle de sa main gantée.

Ce fut le seul à ne pas sursauter quand une longue note de cor retentit dans le crépuscule, suivie par d'autres toujours plus proches, réveillant les échos de la vallée. Les arbres à l'entour bruissaient comme si des bourrasques les parcouraient.

« Mauvaise fortune, n'est-ce pas ? » soupira le chevalier du Graal. « On vient nous rendre visite alors que nous avons tous une journée de marche dans les jambes. Il n'y a pas grand-chose à faire pour le moment. Tirez vos armes et priez. »

Philibert sauta en selle, dégaina sa lame et se tut, chef incliné, pour une ultime oraison.

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 28 Oct 2009 - 3:21

« Un cor ? » pensa Urien « était-ce là un cor d'hommes bêtes ? Difficile à dire, cela y ressemblait quelque peu, mais je ne pourrais l'affirmer. Non... si nous sommes à une demi-journée du Puech, nos ennemis sont probablement humains. Nos poursuivants ou leurs alliés. A moins que... l'ancêtre a l'air de savoir ce qui se trame. Il faudrait lui demander. Non, pas de temps pour ça. Chaque moment perdu en bavardage risquerait de nous coûter cher. Je dois fuir d'ici... vite. Non, impossible. La chose pourrait être plus risquée que de rester et tenir. Tu n'es qu'un lâche. Ta façon de penser est laide et indigne. Aucun ennemi ne te battra car aucun ici ne t'arrive à la cheville. Périr dans un endroit pareil et des mains de gens aussi affreux et inutiles ? Laissez-moi rire ! Ca n'arrivera pas ! Je les tuerai tous de mes mains, ces bâtards... »

Tandis que toutes ces idées se bousculaient dans son esprit et qu'il sentait une violente colère prendre le pas sur le reste, Philibert était monté en selle. Le voyant ainsi, Urien se demanda ce qu'il faisait et pensa qu'il était sénile pour de bon. Il y avait plus loin des ruines sans doutes plus faciles à défendre qu'un terrain découvert et un cheval risquait de manquer de mobilité si les ennemis venaient à se dissimuler derrière les arbres pour y lancer des projectiles. Pourtant, le vieux chevalier semblait en savoir long sur leurs assaillants. Sans doute s'agissait-il d'une célèbre bande de malandrins locaux, réputés pour vivre sur le territoire dans lequel étaient situées ces ruines. Il savait peut-être ce qu'il faisait, ou peut-être cherchait-il simplement à être vu de loin pour les faire douter, si jamais il était reconnu.

Urien porta alors la main droite à son messer, puis se ravisa. Plaçant la main gauche sur le manche de son épée à deux mains, il la tira dans un long râle metallique. Il devait préparer une défense et, s'il ne comptait rien en dire à ses compagnons, il venait de trouver un plan pour s'en sortir vivant.

« J'ose espérer que ce ne sont pas là vos hommes-grenouilles mangeurs de chevaliers !» envoya Urien avec ironie avant de se tourner vers ses camarades auxquels il parla d'un ton autoritaire « Dos à dos ! Celdric avec moi, Wolfram et Leustant, faites de même. Les colporteurs, couvrez nos flancs avec vos armes de tir. Préparez-vous à tirer sur quiconque apparaitra. Nous nous retrancherons vers les ruines si les choses tournent mal. »

S'il parvenait à faire obéir le géant quelques instants, tout irait bien.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):


Dernière édition par Baron de Havras le Mer 11 Nov 2009 - 3:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMer 28 Oct 2009 - 4:24

Le soudain changement d'attitude de Philibert surprit Leustant. Il l'avait observé discrètement ces dernières heures, ne trouvant pas son comportement tout à fait normal. L'inquiétude d'un chevalier du Graal avait de quoi rendre inquiet, car qu'est-ce qui peut bien effrayer un saint vivant ? Et maintenant il avait l'air résigné. Cela ne pouvait signifier qu'une chose.

*Ainsi, il savait. Il savait et il ne nous a rien dit. Traîtrise !*

Tirant lentement sa lame du fourreau, le chevalier errant de Castagne lança un regard noir vers Philibert qui priait, les yeux fermés. Leustant lui ne pria pas, il pensa que c'était une perte de temps et qu'il devait mobiliser tout son esprit pour le combat à venir au lieu de se perdre en génuflexions.

Il ajusta son tabard azur sombre, rejeta en arrière les pans de son épaisse pélerine doublée pour ne pas gêner le mouvement de ses épaules, et enleva de la neige qui s'était déposée sur son écu avant de le brandir de la main senestre, l'épée à la dextre. Il se mit dos à Wolfram, en garde pour la défense, bouclier en avant, le bras tenant l'épée légèrement en retrait pour protéger son flanc droit et se préparer à riposter. Il détendit ses articulations, pour garder de la souplesse, les jambes un peu écartées pour la stabilité. Les plates de son armure grincèrent : le froid et la neige avaient commencé à gripper les rivets malgré l'enduit noir à base de suif qui recouvrait les armures des chevaliers de Castagne pour les protéger de l'humidité. Sa cotte de maille en revanche était presque neuve, et n'était pas encore ternie.

Son regard se porta ensuite sur le sire Urien, qui semblait bien décidé à en découdre avec l'ennemi. Leustant, lui, n'était pas si sûr de rester se faire tuer avec les autres si la situation tournait en leur défaveur. Il se tenait prêt au combat, mais un combat bref, qui n'aurait pour but que de lui frayer une issue pour s'enfuir. Il pourrait ainsi revenir avec des renforts... ou pas. Ce n'était certes pas la stratégie la plus chevaleresque, mais elle lui semblait de loin la plus sensée et logique. Il espérait que le sire d'Erguy comprendrait son geste lorsqu'il serait amené à le laisser protéger lui-même ses arrières.

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyDim 1 Nov 2009 - 18:57

Les bois à l'entour s'emplissaient de voix rauques et de bruits de piétinement, mais Philibert n'esquissait toujours pas le moindre geste, perdu dans sa prière silencieuse. Il n'avait pas même haussé un sourcil lorsqu'Urien s'était cru autorisé à donner des ordres à ses compagnons comme un capitaine au champ d'honneur. Celdric avait jeté un bref regard au chevalier du Graal, attendant une parole qui ne vint pas, puis se rangea aux côtés d'Urien, sa large épée à la main. Girard chargeait fébrilement son pistolet. Quant à Hugo, il faisait preuve d'un grand sang-froid, mais ses coups d'œil furtifs laissaient penser qu'il cherchait activement un moyen de s'échapper de la clairière.

Alors que la rumeur se rapprochait à toute vitesse, Philibert se mit à marmonner des paroles indistinctes, levant sa main gauche gantée de noir, comme pour quelque solennelle invocation. Ses compagnons attendaient sans un mot l'assaut. Soudain, les chevaux furent pris d'une panique presque incontrôlable, et plusieurs faillirent échapper à leurs maîtres ; la monture de Philibert s'agita un instant, mais fut vite calmée par son cavalier. Ce fut à ce moment, en pleine confusion, que leurs assaillants surgirent des arbres, se ruant sur eux dans le plus grand désordre, avec des cris bestiaux.

Hugo fut le premier à réagir, et d'un geste vif comme l'éclair, il arrêta net l'un d'eux d'une pierre en plein visage. Alors qu'il faisait de nouveau tournoyer sa fronde, un grand bruit résonna dans la clairère, et une haute silhouette s'abattit dans la neige, foudroyée par l'arme de Girard.

Le vacarme de la poudre fit vaciller l'assaut l'espace d'un instant, juste assez pour que l'on distingue quel était l'ennemi. Tout autour des chevaliers se pressaient les créatures les plus diverses, couvertes de fourrures, cornues, pourvues qui d'une queue, qui d'une paire d'ailes atrophiées. Ceux qui n'étaient pas coutumiers des attaques d'hommes-bêtes découvrirent à cette occasion que si beaucoup avaient des traits rappelant chèvres et boucs, bien d'autres étaient plus étranges encore et se rapprochaient du sanglier, du chien, de l'insecte ou même de quelque infâme mollusque. Certains étaient plus humains qu'animaux ; la frontière entre mutant et homme-bête était toujours floue. Une odeur épouvantable les accompagnait, plus insoutenable encore que l'haleine méphitique d'un manant castagnet, faisant suffoquer chevaliers et chevaux. Quelques secondes à peine après le tir de Girard, un grand homme-bouc à l'échine massive brandit sa lourde hache et lança derechef la bande à l'assaut d'un mugissement guttural.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Attachment


L'ennemi paraissait innombrable. Plusieurs parmi les assaillants portaient des torches, et ce qui restait de la vieille auberge sur leur gauche fut en un instant la proie des flammes. Hugo ne cessait de jouer de sa fronde, sans jamais rater sa cible malgré la panique ambiante et Girard abattit un grand homme-bête à tête de cheval, puis rengaina son pistolet et tira son coutelas en prévision du féroce corps à corps qui s'annonçait. Les chevaliers, pressés les uns contre les autres, leur ligne complètement bouleversée par les chevaux pris de terreur, ne purent longtemps garder les hommes-bêtes à distance.

Le premier choc ne fut soutenu que de justesse. Les hommes-bêtes frappaient au jugé de leurs masses et épées rouillées, comptant sur le poids du nombre pour l'emporter face aux chevaliers. Alors qu'ils se jetaient dans la mêlée, la raison de leur odeur horrifique devint manifeste : beaucoup d'entre eux paraissaient atteints de quelque ignoble maladie, et certains même ressemblaient à des cadavres pourrissants. Le destrier de Leustant, rendu fou de panique par l'assaut, fonça tête baissée parmi les assaillants en distribuant force ruades. Plusieurs hommes-bêtes furent jetés à terre, les membres brisés ou le crâne fendu, mais le malheureux cheval fut bientôt cloué au sol et déchiqueté par d'innombrables lames crasseuses. Son sacrifice bien involontaire avait cependant retardé l'assaut, et les rejetons du Chaos trouvèrent Leustant et Wolfram prêt à les accueillir comme il se devait. Leustant reçut un rude coup de lance à l'épaule, mais le fer dérapa sur son armure, et le chevalier parvint à repousser son adversaire, un homme-bête à tête de cochon ; sans prendre le temps de bien regarder ce qu'il faisait, il fit décrire un grand arc à sa lame, et le mutant tomba lourdement au sol, la jambe presque tranchée. À côté de lui, Wolfram tira bon parti de l'allonge de sa lance et en perça le cœur d'un homme-bête un peu trop audacieux. S'avançant alors jusqu'au cadavre de la monture de Leustant, il s'en servit comme d'une barricade improvisée. Leustant le rejoignit alors que deux créatures hirsutes venaient prendre la place de l'homme-cochon. Il put cette fois faire montre de ses talents de bretteur avec un peu plus de liberté, et trancha le chef d'un homme-bête pendant que Wolfram parvenait tant bien que mal à tenir le reste de la bande à distance de sa lance.

Hugo, dès le début du corps à corps, avait grimpé sur la jument d'Urien, sans se soucier de ce qu'en pourrait penser son propriétaire. De là, tout en essayant de conserver un certain équilibre, il envoyait salve sur salve. Quant à Girard, il ferraillait avec moins d'élégance que les chevaliers, mais prouvait encore fois qu'il était rude combattant. Il trancha le bras armé d'un homme à figure de loup et perça le flanc d'une sorte de gigantesque rapace avant de devoir battre en retraite, la jambe en sang.

Sans doute n'auraient-ils pas pu tenir si le vieux Philibert n'avait été présent. Sans jamais interrompre sa prière, il parvenait à s'assurer que nul homme-bête ne menaçait le flanc de ses compagnons. Lors du premier choc, alors qu'il semblait à peine conscient de se qui se jouait autour de lui, une vague de créatures hurlantes s'abattit sur lui et fut accueillie par de larges coups d'épée. Un chef velu sauta, un crâne cornu éclata en esquilles et l'assaut vacilla. Des hommes-bêtes de haute taille, en armure de mailles ternies, de lourdes haches en main, se ruèrent sur lui, mais furent arrêtés en pleine course lorsqu'une lueur croissante se mit à jaillir de la main toujours dressée du chevalier du Graal. Philibert passa sa lame au travers du corps de l'un de ses assaillants, son destrier fracassa les côtes d'un autre, et le reste choisit de demeurer à distance respectueuse pour le moment. La lumière devenait à chaque instant plus vive et certains hommes-bêtes paraissaient terrorisés par l'aspect de Philibert ; même ses compagnons d'armes ressentaient à présent une peur irraisonnée en le regardant.

De leur côté, à quelques pas des ruines en flammes de l'auberge, Urien et Celdric menaient une vigoureuse défense. Urien était d'une impressionnante férocité et distribuait de généreux coups de sa lourde épée de dextre en senestre, manquant parfois de décapiter Celdric au passage. Il enfonça le crâne d'un homme-cerf, taillada quelques bras et, pris sans doute par la fureur du combat, se fendit imprudemment pour trancher en deux une créature rappelant vaguement l'ours. Il reçut alors un vif coup d'estoc à l'épaule droite et sentit son armure céder. La blessure lui arracha un cri et il fut jeté à terre avec violence. Il aurait été piétiné par les sabots d'un grand homme-bouc si celui ne s'était effondré fort oportunément, laissant ses suivants en plein désarroi ; Hugo venait de démontrer une nouvelle fois sa redoutable habileté à la fronde. Urien se releva rapidement pour rejoindre Celdric, grimaçant de douleur. Ledit Celdric couvrit la retraite de son compagnon en abattant sa lame sur le chef d'un malheureux homme-bête avec un cri terrifique, mais ne put parer le coup qu'un autre lui porta à la jambe, heureusement arrêté par son armure. En revanche, il reçut avec une vigueur intacte une lourde massue sur le crâne. À demi assommé, il faillit s'effondrer parmi les flammes de l'auberge qui s'approchaient sur son flanc gauche.

(HRP : Nonobstant l'absence d'Arbaleth, j'use de ma pleine et entière autorité de MJ fasciste nazi de droite (à la rigueur de centre droit) pour lancer le massacre. Deux raisons principales à cela : tout d'abord, il pleut comme crapaud géant qui pisse ; ensuite, la réaction d'Arbaleth n'aurait de toute façon pas changé grand-chose.

Dangorn et le Baron-pas-bis (dont, je l'espère, les couilles vont se faire un peu moins bleues après cela Laughing ) peuvent donc poster en attendant le retour d'Arbaleth. Le groupe est encerclé, et les chevaliers ont essentiellement le choix entre rester à leur poste, prêts à recevoir un nouvel assaut, et quitter le rang pour attaquer à leur tour (s'ils se sentent d'humeur joueuse). Bien entendu, si vous avez une autre idée, n'hésitez pas à la mettre en œuvre. Laughing )

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyLun 2 Nov 2009 - 5:14

Lorsqu'il pouvait éviter les conflits perdus d'avance, Urien n'hésitait pas à se montrer vraiment ignoble pour sauver sa peau, mais une fois le combat engagé, il devenait une tout autre personne.
Lors du choc initial, la présence de Celdric dans son dos avait sauvé Urien qui ne pouvait couvrir tant d'angles à la fois, mais la situation avait changé, comme il s'en était douté. Les chevaux s'emballaient et rendaient la situation confuse, les cris, les corps trébuchants entrainés par la fureur des autres combats, tous les éléments étaient là pour un joyeux festival. S'il ne s'était pas attendu à voir débarquer une si forte troupe de mutants, la chose ne changeait pas grand chose au final.
Séparé de son colossal compagnon, il s'était lancé dans un odieux carnage, donnant des coups puissants et en recevant en retour de tout aussi redoutables. Il abattit sa lourde épée sur un monstre à tête de cerf dont l'un des yeux quitta son orbite, alors même que ses deux cornes, normalement fort éloignées l'une de l'autres, venaient désormais se toucher. Riant à gorge déployée, il avança parmi les ennemis, ôta son bras à un homme visiblement né sans mâchoire inférieure avant de lui botter le train avec force sarcasmes, fit tournoyer sa lame bien au dessus de son heaume cornu et l'abattit pour priver un autre homme bête de son bras semi-tentaculaire. Il sentit alors une main lui saisir la jambe. C'était un ennemi moribond qui semblait vouloir s'en prendre à lui dans un ultime effort. Courroucé, le chevalier de Havras frappa une fois, deux fois, trois fois, maculant son tabard et son heaume de tâches de sang et de morcheaux de chair.
Un gigantesque monstre à trogne d'ours (ou peut-être de putois... ou de blaireau) fit son apparition et Urien le salua comme s'il s'était agi d'un grand seigneur venu pour croiser le fer dans un combat amical. Chargeant de front, Urien tenta au dernier moment une botte de sa création comprenant un changement de main impromptu mais la manoeuvre fut stoppée avant de parvenir à son terme et le chevalier de la Quête se trouva ejecté, une partie de son armure disloquée. Hurlant comme un damné, Urien eut bien peur de s'être fait arracher le bras.
Son bras droit était désormais extrêmement douloureux, peut-être même déboîté et manier son épée à deux mains paraissait à présent compliqué. Un monstre manqua alors de l'écraser, mais Hugo prouva alors son utilité.En une action, il avait réussi à effacer des heures de bavardages inutiles et agaçants.

« Il en faudra plus pour m'arrêter, bande ce mangeurs de vomi, je suis gaucher ! » balança-t-il en haletant. Il se releva alors, aidé par Celdric, puis fonça aussitôt sur un arbre en braillant comme un fou, surprenant même les mutants. Dans un bruit epouvantable, il remit son épaule dans le bon axe et envoya une floppée d'insultes à l'attention de tous les dieux dont les noms lui vinrent à l'esprit.

Reprenant place à côté de Celdric qui se battait comme un beau diable, Urien en profita pour reprendre son souffle. Le moment d'accomplir son plan était sur le point d'arriver car il n'était sans doute plus en état de continuer bien longtemps. Il lui fallait juste qu'un instant de chaos le coupe de ses camarades pour l'accomplir. Un cheval fougueux aurait parfaitement fait l'affaire. En attendant, se reposant sur son épée alors que Celdric frappait comme un dément pour le couvrir, Urien mit un genou à terre et commença à utiliser sa main pour se recouvrir de neige à moitié fondue. Les flammes de l'auberge étaient proches et leur châleur commençait à le rendre quelque peu fiévreux.

« Celdric, d'autres arrivent, tenez-vous prêt. » lança-t-il. « Pas de répit pour les héros. Avec moi ! »

Suivit par son camarade semi-Norse, Urien chargea. Il tenta de décapiter un autre mirabilium et mais son coup passa trop haut. Entrainé par le mouvement de son arme, il manqua de trébucher et son ennemi se dressa devant lui, l'arme levé et la bave aux lèvres des deux bouches qui garnissaient son visage. Le chevalier réagit promptement et dégaina machinalement sa lame courte avec laquelle il porta un vif coup de taille qui arracha net l'oreille du monstre qui recula en beuglant. Resté dans une position délicate, Urien se redressa pour voir arriver sur lui, en plus de l'homme aux deux bouches, un autre mutant goitreux, qui semblait posséder une barbe testiculaire. Laissant tomber son messer sur le sol, il empoigna des deux mains sa grande épée en hurlant de douleur à cause de l'effort qu'il faisait subir à son bras droit et se redressa pour faire face. Un rugissement sauvage se fit alors entendre plus loin et les deux mutants tournèrent la tête pour voir l'un des leurs tomber sous les coups d'un grand chevalier lumineux. Lui-même surpris, Urien demeura figé un court instant devant cette image que l'on aurait cru sortie d'une ancienne tapisserie.
Ses ennemis foncèrent alors sur lui de plus belle et Urien n'eut que le temps de pointer son épée dans leur direction. L'un d'entre eux s'embrocha sur sa lame, l'autre fut violemment heurté par l'un des ennemis de Celdric qu'il envoya valdinguer au loin. Enflammé d'une fureur incontrôlable, Urien poussa à travers la foule d'ennemis qui se pressaient autour d'eux tandis qu'ils s'approchaient imperceptiblement de l'auberge en flammes.

« Ce n'est pas exactement ce qui était prévu, mais il faut savoir improviser. » pensa Urien.
Voyant un monstre à grandes cornes lui foncer dessus tête baissée, le chevalier répondit en faisant de même, manquant de s'assommer pour de bon, mais repoussant malgré tout cet audacieux monstre. De son côté, Celdric était submergé et risquait fort de ne pas tenir longtemps. Il luttait contre une multitude tout en se sentant obligé de venir en aide à son camarade et en reçut comme juste paiement un coup de massue sur le crâne. Avec un cri féroce, Urien brandit sa lourde épée d'une seule main et l'enfonça dans l'abdomen d'un autre adversaire. Utilisant tout son poids, il lui fit perdre l'équilibre pour l'entrainer vers le bâtiment en feu qui se trouvait désormais tout proche.
Tous deux entrèrent en grand fracas dans les lieux alors que les poutres enflammées s'effondraient ou continuaient de brûler ici ou là.
Urien se releva et reprit son épée en toussant, puis, titubant, il se dirigea vers ce qui était certainement la reserve. L'endroit était une véritable fournaise et il se trouva ridicule d'avoir pensé que de mouiller son tabard et ses pièces d'armures le protégerait bien longtemps. Tentant malgré tout le coup, il traversa la pièce et balança son épée à travers une fenêtre, créant un appel d'air qui faillit bien lui être mortel. Ressortant par le côté opposé du bâtiment, le chevalier blessé et un peu brûlé parcourut encore quelques mètres, ramassa son arme et s'effondra, entendant le bruit des combats derrière lui. Dans un dernier effort, il retira son heaume et toussa, sentant couler un peu de sang de son front jusqu'à son nez. Le coup de boule avait sans doute été un peu de trop, mais Urien ne connaissait après tout que trois façons de faire les choses: la bonne, la mauvaise et la sienne. S'adossant à un arbre, derrière l'auberge en flammes, il s'arrêta pour reprendre des forces. S'il le pouvait, il éviterait de retourner là-bas, même si les maigres chances de victoire de son parti risquaient d'aboutir à une fuite à la première occasion, auquel cas, il ne devait pas rater le coche... ne restait qu'à espérer que les renforts ennemis ne passeraient pas par là. En tout cas, Celdric lui avait été bien utile en retenant une importante masse d'ennemis au moment opportun.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMar 3 Nov 2009 - 0:51

Le temps sembla s'arrêter pour Leustant. Il resta un instant à contempler le corps inerte de son dernier adversaire. Puis il tourna la tête vers le cadavre de sa monture. La bouche du chevalier errant trembla et ses yeux s'emplirent de larmes.

Son fidèle Ronhéron, son bien-aimé destrier, avait été odieusement éventré de la patte de ces ignobles créatures. Il allait le leur faire payer.

Il leva lentement ses yeux humides et rougis vers ses adversaires. Le reflet des flammes de l'auberge, comme une lueur assassine, brilla dans son regard. De la bave écumante bouillonna à la commissure de ses lèvres gercées par le froid. Dans le cœur de Leustant, la haine à l'état pur avait remplacé la tristesse, la peur et la volonté de s'enfuir. Il ne désirait maintenant plus autre chose que tremper son épée dans le sang des hommes-bêtes.

Il chargea en hurlant, et cette fois ce n'était pas de la comédie.

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Arbaleth
Chevalier du royaume
Arbaleth


Nombre de messages : 218
Localisation : Essonne
Date d'inscription : 17/06/2009

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyVen 6 Nov 2009 - 21:54

Campé droit dans ses bottes, derrière sa barricade de fortune, Wolfram aiguillonnait fourbement tout mutant tentant de la franchir, avec une anxiété mêlée de joie : Il n'avait jamais tué tant d'ennemis en si peu de temps, ni aux cotés de si vaillants compagnons. Mais il fallait désormais survivre à la bataille pour pouvoir en faire une chanson, et la fatigue commençait a le gagner, ses estocades se faisaient moins précises, le fer de l'arme avait mordu l'oeil de poney du dernier mutant, plutôt que sa gorge, et du sang coulait sur son casque, et lui poissait les doigts sans trop qu'il su dire si c'était le sien ou celui de ses victimes égorgée.

Et Leustant avait hurlé.

Tréssaillant et tournant la tête vers son compère, Wolfram vit ce qu'il pris pour une lueur de folie dans les traits d'un Leustant découvrant l'agonie de son destrier. Mettant a profit le hurlement qui s'en suivit, wolfram cueillit l'ultime gorge mutante face à lui, avant, sans trop qu'il sache comment de se retrouver à courir derrière le tabard d'azur a fleur de lys d'or. Maintenant plus que jamais, le chevalier de Castagne aurait besoin qu'on surveilla ses arrières.
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMar 10 Nov 2009 - 3:59

Alors qu'Urien disparaissait dans les flammes de l'auberge, Celdric fut gagné par une sainte fureur bien digne de lui. « Traître ! Misérable traître ! » beugla-t-il en envoyant sa lame dans la mâchoire d'un mutant à face de chèvre. « Tu nous abandonnes au pire moment ! Mais tu le paieras de ta vie, lâche ! »

Sans perdre un instant de plus, il se rua à la poursuite d'Urien, écartant par de grands coups d'épée les rejetons du Chaos qui avaient l'audace de se trouver sur son chemin. Il pénétra dans les ruines ardentes en coup de vent, mais le feu devenait toujours plus intense et bientôt sa course fut arrêtée par une lourde solive enflammée qui vint tomber à quelques pas devant lui. La seconde s'abattit sur son crâne déjà mis à mal. Autour de lui, ce qui restait de l'auberge s'effondrait et il fut piégé au cœur du brasier.

Même s'ils avaient eu alors le loisir de le chercher du regard, ses compagnons n'auraient pu apercevoir de Celdric qu'une vague silhouette gagnée par les flammes. Ses cris horrifiques s'élevèrent soudain au-dessus de la clameur du combat. L'infortuné Celdric, victime de son sens exacerbé de l'honneur, parvint enfin à fuir l'incendie, surgissant des ruines de l'auberge à la façon de quelque lutin de feu. Il tituba dans la neige de la clairière, et les hommes-bêtes qui l'environnaient s'écartèrent vivement de lui, craignant de roussir leur fourrure. Après quatre pas d'ivrogne, il s'effondra face contre terre, brûlé vif ou étouffé par la fumée de l'incendie, son corps encore dévoré par les flammes. Le cercle d'hommes-bêtes autour de lui se resserra et en un instant, une volée de coups de sabots, de griffes et de lames rouillées s'abattait sur Celdric, alors qu'une atroce odeur de Norse grillé emplissait la clairière.

***

De son côté, Urien goûtait un repos aussi bref que durement gagné. Les bruits du combat lui parvenaient nettement, mais l'auberge en feu l'empêchait d'en distinguer quoi que ce fût. Épuisé par le passage au milieu des flammes, il sentit ses genoux se dérober sous lui et s'accroupit dans la neige, luttant pour ne pas perdre connaissance en un lieu aussi peu sûr.

Il reprenait peu à peu ses esprits et sa vue se faisait plus claire quand il eut le sentiment très net d'être le sujet de quelque moquerie. Un rire grinçant venait de résonner à sa gauche, sous les branches obscures des chênes couverts de neige. Levant les yeux, il vit s'approcher un cercle d'hommes-bêtes qui paraissaient de très bonne humeur, ricannant et l'apostrophant par des cris qui auraient aussi bien pu être de simples grognements que leur ignoble langage. À leur tête s'avançait un monstre gigantesque, aussi grand et massif qu'un ogre. Il se campa devant Urien, la main nonchalamment posée sur son énorme massue, semblant attendre poliment que son adversaire soit en mesure de lui accorder quelque attention et daigne se lever.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 680_large


Urien saisit en toute hâte son long coutelas et bondit sur ses pieds. Il parvint à esquiver d'extrême justesse un premier coup, puis un autre. L'homme-bête maniait sa massue sans grande virtuosité, mais le moindre choc aurait pu avoir raison des os du bon Urien. Celui-ci commençait du reste à se sentir passablement affaibli par sa récente blessure. Le troisième et dernier coup de l'homme-bête vint frapper le torse du malheureux chevalier de la Quête, achevant de démanteler son armure. Urien fut jeté dans la neige et sa tête heurta violemment le sol. Tout devint flou autour de lui. Le dernier son qu'il entendit fut le rire gras du gigantesque homme-bête, qui semblait faire à ses suivants quelque désopilant commentaire*.

***

À quelque distance, Leustant semblait avoir perdu l'esprit et se ruait au combat en hurlant, suivi de près par un Wolfram apparemment très inspiré par les soudaines dispositions psychotiques de son compagnon. Leur charge inattendue fut accueillie par un mouvement de recul désordonné des hommes-bêtes. Leustant porta à la masse velue un large coup de taille qui ricocha avec un tintement sonore contre une armure rouillée. Il fendit d'un vif revers un crâne cornu et tenta d'embrocher une créature à trois bras, mais le coup s'égara et il n'évita qu'à grand peine les deux lames acérées qui tentèrent de lui lacérer le torse en représaille. Il commençait à se trouver en fâcheuse posture, cerné de toute part, quand Wolfram s'abattit à grand fracas sur les rangs des hommes-bêtes, brisant les côtes de l'un d'eux et en jetant un autre à terre d'un coup d'écu dans les crocs.

Leustant, dont l'ardeur commençait peut-être à s'estomper, fit décrire un grand arc à sa lame et éloigna leurs assaillants de quelques pas, éventrant au passage un homme à face de grenouille et aux doigts palmés. Cela ne suffit cependant pas à tenir l'ennemi à distance, et un homme-bête d'aspect particulièrement répugnant et maladif, dont les entrailles pendaient mollement de son ventre, se jeta sur eux avec un bêlement terrifique. Fort heureusement, il s'empala lui-même sur la lance de Wolfram. Ce dernier voulut la retirer du corps nauséabond, mais le bois de la hampe se brisa avec un grand craquement quand la créature chut au sol. Wolfram ne put tirer l'épée assez vite pour parer un coup de poignard qui lui valut une rude estafilade sur le coin du front. La douleur lui fit lâcher son arme, et il ne dut la vie qu'à l'intervention salutaire d'Hugo, qui bombardait tout homme-bête assez audacieux pour approcher du blessé, alors que Leustant retenait tant bien que mal la horde puante.

Le chevalier de Castagne esquivait et parait sans cesse, mais sans secours, il était condamné. Une lourde hache faillit lui faire sauter le chef, mais elle fut déviée au dernier instant par une lame habillement maniée. Girard s'était traîné jusqu'à lui malgré sa jambe blessée. Ce fut hélas son dernier fait d'armes. Un gourdin l'envoya à genoux dans la neige, et une épée rouillée lui perça le cœur. Il s'écroula avec un sinistre gargouillis.

***

Non loin de là, Philibert massacrait les rejetons du Chaos avec fureur, défendant les chevaux du groupe qu'Hugo était plus ou moins parvenu à maintenir en place malgré leur terreur. Une lueur dorée environnait le chevalier du Graal et sa lame flamboya soudain. Sa prière était manifestement achevée, et il semblait qu'elle eût été excaucée.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 10610


Une formidable panique s'empara des hommes-bêtes, qui n'osaient déjà plus guère assaillir Philibert. Sa lame ardente fauchait les mutants qui s'attardaient comme blé mur et embrasait leur répugnante fourrure. Hugo parut soudain incapable d'esquisser le moindre mouvement, comme pétrifié à la vue de Philibert, qui se battait à présent avec une férocité et une haine qui le rendaient méconnaissable, les yeux emplis d'une lumière insoutenable. Les chevaux cédèrent à la panique ambiante et rien ne put les empêcher de partir au grand galop à travers les arbres. Leustant et Wolfram n'eurent bientôt plus un seul adversaire pour leur faire front.

La clairière redevint silencieuse, ou peu s'en fallait. Les fourrés à l'entour résonnaient encore du bruit lointain de la déroute des hommes-bêtes. Les ruines de l'auberge flambaient toujours, et la charpente s'effondrait peu à peu. La neige avait fondu par endroits, et quelques cadavres brûlaient toujours, macabres témoins des pouvoirs du vieux Philibert. Alors que sa lame reprenait un reflet froid et que la lueur autour de lui s'estompait, il mit pied à terre. Hugo voulut faire de même et manqua de choir dans la neige. Il n'était pas seul à être perturbé par les talents insoupçonnés de Philibert ; Wolfram eut un haut-le-corps quand le chevalier du Graal s'approcha, et Leustant ne put s'empêcher de lever vivement son épée, pris d'une peur soudaine, comme s'il ne reconnaissait plus celui qui avait été leur guide tant de jours durant.

« Eh bien, pour cette fois-ci, nous nous en sommes tirés. » déclara Philibert d'un ton las. « Mais je crains que nous n'arrivions au Puech avec un peu de retard. »

C'était à nouveau la voix du vieux et paisible chevalier du Graal.

***

La nuit était tombée et la compagnie campait non loin de la clairière, à l'abri au pied d'un escarpement rocheux. Ils distinguaient encore les flammes de l'auberge.

Urien était étendu sur le sol, débarrassé de son armure endommagée, à demi conscient et frissonnant. Philibert pansait ses blessures du mieux qu'il pouvait mais le chevalier de la Quête paraissait fort mal en point, et se mettait de temps en temps à délirer sous l'effet d'une fièvre violente, invoquant saint Guinefort et maudissant la lune. Hugo, guidé par un profond sillon dans la neige, l'avait retrouvé à quelques toises de l'auberge ; les hommes-bêtes l'avaient apparemment traîné sur quelque distance avant de l'abandonner quand la panique avait gagné leur bande. Il avait perdu une bonne quantité de sang et ses blessures à l'épaule et à la poitrine, quoiqu'elles ne dussent pas immédiatement le faire passer de vie à trépas, n'en était pas moins sérieuses.

Il était hors de question d'entreprendre une longue marche cette nuit-là. Philibert avait allumé (d'une façon plus conventionnelle que précédemment) le premier feu de leur périple, déclarant qu'Urien risquait de ne pas passer la nuit sans cela, et qu'ils étaient de toute manière repérés avec ou sans feu.

Wolfram s'en tirait avec une plaie douloureuse et un pansement sanglant au front, et Leustant avec quelques bleus et bosses. Hugo était indemne, mais secoué. Quant à Philibert, il semblait à la fois épuisé et dégoûté ; les rejetons du Chaos, disait-il, lui inspiraient la plus profonde répugnance. Ils avaient dû laisser Girard et Celdric derrière eux, après quelques prières à Morr. L'infortuné Ronhéron avait lui aussi été abandonné dans la clairière, de même que la monture de Celdric, qui s'était brisé les pattes avant et qu'il avait fallu abattre. Hugo était parvenu à garder la jument d'Urien de toute blessure grave ; il avait également retrouvé le destrier de Wolfram au milieu des arbres, de même que leur cheval de bât, dépouillé d'une bonne part de ses bagages.

« Cette attaque aussi près du Puech n'augure vraiment rien de bon. » murmura Philibert, toujours occupé à panser Urien. « Cela pourrait vouloir dire qu'Arnaud n'assure plus la sécurité de ses terres et que nous risquons de trouver la place assiégée ou même prise. Sans compter le risque de subir un nouvel assaut. Je dois encore y réfléchir, mais je crois que notre route va changer. Nous irons au Puech par un chemin détourné -enfin, encore plus détourné que précédemment. Peut-être même n'irons-nous pas au Puech du tout. »


(* Voulez-vous savoir ce qu'il dit alors ? « Toah... puh jah-meh... fraash-braakh de merdre ! »)

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMar 10 Nov 2009 - 5:01

Leustant se rendit compte qu'il avait tout sauf appliqué son plan pour fausser compagnie à ces fous furieux qui lui tenaient lieu de compagnons de route, et qu'il était momentanément devenu l'un d'eux, un foldingo. Avait-il été courageux ? Non, il avait été suicidaire, et c'était bien là ce qui l'inquiétait. Comment la perte de Ronhéron avait-elle pu l'affecter à ce point ? Peut-être était-ce dû au fait que son canasson avait été son seul véritable ami durant son errance jusqu'à maintenant. À présent il n'avait plus d'ami. Urien ? Wolfram ? Ils l'inquiétaient tous. À qui pouvait-il faire confiance désormais ? Sûrement pas à ce chevalier du Graal qui l'effrayait au plus haut point. Un sorcier. Oui, Philibert avait eu l'air d'un sorcier. Un bref instant, cette pensée le fit blêmir et il lutta à grand'peine pour ne pas s'évanouir. Il venait de réaliser que c'était peut-être la raison pour laquelle tout semblait avoir été trop facile depuis le départ...

Philibert, un sorcier. Leustant avait déjà vu un chevalier du Graal auparavant, son père en était un. Mais jamais il ne l'avait vu à la bataille, il n'avait jamais imaginé qu'un chevalier du Graal puisse être capable de lancer de tels sortilèges. Il savait que le Graal allongeait la vie de ceux qui y avaient bu, qu'il rendait son porteur plus pur et plus sage, mais ce genre de magie... il y avait quelque chose de pourri là-dedans, se dit-il, et il fallait le mettre au clair dès que possible. Il fallait qu'il vainque ses appréhensions à discuter avec les autres chevaliers de la troupe, et même avec Hugo. Il aurait besoin d'alliés pour neutraliser Philibert si d'aventure il s'avérait qu'il avait eu raison à son compte...

En tout cas la nouvelle de cet éventuel changement de destination n'enchantait guère le castagnet, qui se voyait déjà disparaître dans la foule et profiter de la halte prochaine au Puech pour s'enfuir loin de ce duché de tarés. Mais le sorc... Philibert avait raison, ils étaient probablement toujours recherchés par les troupes de Fontanes après tout, et si ce n'était elles, c'était peut-être une armée du Chaos qui les attendait là-bas.

"Je vous suis, Philibert. Nous avons déjà perdu deux des nôtres (Leustant s'était retenu de dire "trois" en comptant Ronhéron), mieux vaut ne point commettre d'imprudence. Mais nous risquons de faillir à notre mission si nous ne prévenons pas le sire Arnaud à temps pour sauver Massillargues... À moins que Massillargues ne soit déjà perdue."

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyMar 10 Nov 2009 - 7:15

(Moi je n'irai pas au paradis des Tiléens puisque... je ne suis pas Tiléen, mais j'ai envie de poster et je ne suis pas en état de faire quoi que ce soit alors vous allez avoir droit à mes délires enfiévrés Laughing )

Urien avait l'impression de s'enfoncer dans un gouffre sans fond. Les derniers événements étaient confus dans son esprit. Etait-il a Bordeleaux ? Non, il était sans doute dans son lit à Havras, mais pourquoi tout était aussi sombre autour de lui ? Gasconnie, il lui semblait qu'il avait une affaire à régler en Gasconnie, mais il y avait des questions plus urgentes à régler, finalement. Il lui fallait d'abord savoir pourquoi il était en train de tomber dans un abîme insondable. Une lumière sembla apparaître en bas, mais elle était encore trop éloignée pour qu'il sut ce dont il pouvait bien s'agir.
Un lévrier flottant le doubla alors au triple galop, filant droit vers la lumière approchante. La bête s'arrêta alors, se tourna vers le chevalier et lui dit « Viens avec moi si tu veux vivre ! Je métabolise à donf !» avant de se mettre à courir sur elle-même pour tenter d'attraper sa propre queue. Surpris, Urien resta figé, quelque peu dubitatif. Puis, voyant la bête repartir à nouveau, il s'élança à sa suite en criant, de peur d'être abandonné.

« Attends ! Guinefort, attends ! »

Sans qu'il sut comment il était arrivé là, Urien vit qu'il se trouvait alors sur le terrain d'exercices situé à proximité des murailles de Havras. Une vaste foule était assemblée ici, répartie autour des balustrades et dans des gradins, mais tous ces gens avaient quelque chose qui n'allait pas et le chevalier mit un certain temps à comprendre où était le problème: tous avaient le même visage que lui. Les femmes, les vieux, les enfants, tous possédaient les mêmes traits et semblaient siffler et hurler, lançant des objets dans l'arène comme s'ils s'impatientaient de voir le spectacle tarder autant.
C'est alors qu'il remarqua devant lui un chevalier qui lui tournait le dos. Il était vêtu des armes du Baron de Havras et semblait équipé pour la guerre.
Après un moment d'hésitation et de confusion, Urien l'interpela: « Père !»
Mais celui-ci ne répondit pas. Enervé d'être ainsi ignoré, le jeune homme ôta son gant et lui balança rageusement dans le dos, le forçant alors à se retourner. Une fois face à lui, Urien sursauta puis se dit qu'il n'était finalement pas surprenant qu'il ait lui aussi son visage, même s'il en était déçu.

« Oh, voyez-vous donc cela, le Second est revenu ! Alors, Second, déjà prêt à rejoindre nos ancêtres sans avoir rien accompli de valable ? Je ne te voyais pas trouver le Graal, mais là tu as été encore bien plus minable que prévu en tombant après une seule année de Quête. Et moi qui pensais que tu étais presque aussi fort que moi, mais tu n'es finalement même pas digne d'être mon ombre, Second». Ce fut alors qu'Urien réalisa sa méprise. Ce n'était pas lui mais son frère Uther qui lui faisait face. Ce ton calme, condescendant et moqueur, ce léger sourire satisfait et ce timbre de grand seigneur ne laissaient aucun doute. En sa présence, Urien avait systématiquement l'impression d'être renvoyé à sa propre médiocrité. Même s'il se savait son égal dans de nombreux domaines, notamment celui des armes, du moins le pensait-il, ce frère qui était la figure de ce qu'il ne serait jamais éveillait toujours en lui des sentiments divers et violents.
- Toujours le mot pour plaire, rétorqua Urien avec mépris.
- Pouah ! Plaire est ton obsession, et non la mienne. Puisque ce sont les seules choses qui suscitent ton intérêt, va donc t'amuser avec quelque damoiselle ou que sais-je encore.
- Non merci, elles sont toutes très laides. Leur visage a quelque chose de... hum... déconcertant. Je n'arriverai à rien avec elles.
- C'est normal, c'est là le visage de la défaite.
- Il n'est pas si différent du tien.
- Crois-tu, Second ? J'ai pourtant l'impression que l'un de nous deux est baron alors que l'autre est sur le point de mourir.
- Ch'est-y pas que le trou du bon Urien il eche bin fini mon bon Balon, déclara un vieil homme en haillons portant une grande pelle qui semblait être apparu par quelque magie. On va pouvoil l'y fout' et lui didier une belle chérémonie au vieux Mol.
- On se calme, vieil homme ! s'emporta Urien. Je ne suis pas encore bon à mettre dans un trou.

Tournant les talons, Urien prit la fuite et déboula dans une grande taverne très animée. Ici, les gens n'avaient pas sa figure et riaient bruyamment en heurtant leurs chopes. Trouvant l'ambiance plus à son goût, Urien se dirigea vers l'une des nombreuses tables vides et trouva cette foule bien idiote de demeurer ainsi debout quand tant de bonnes places restaient disponibles mais, alors qu'il allait poser son séant, un type grand et incroyablement gras et déplaisant sembla émerger du coin sombre.

« Cette table est pour Grégory ! » lui fit le gros homme d'un ton menaçant.
- Et celle-ci ?
- Grégory aussi.
- Et à côté ?
- Grégory.
- Si tout cet établissement appartient à ce Grégory, je ferais peut-être mieux d'en chercher un autre, en ce cas !
- Oh mais c'est pareil ailleurs, môssieur le plaisantin. Attention, c'est qu'on aime pas trop les gens comme vous par chez nous.
- Les gens comme moi ?
- Ceux qui volent les places au Grégory !
- Pas même une place pour un voyageur fatigué venu de... Havras ?
- Je crois que tu ferais mieux de partir étranger.
- Soit, mais la rétribution sera conséquente car je suis un homme de sang noble. Soyez sûr que le Roy, qui est un bon ami, ne viendra jamais ici.
- Hé joue pas au héros, on est tous condamnés à la chaise arcanique !
- La quoi ? Et d'où sort donc ce Grégory, en premier lieu ? Et puis quel est donc ce nom stupide ? Il ne sonne pas Bretonnien en tout cas !
L'ensemble des clients tourna dans sa direction un regard noir et Urien se trouva ejecté, abandonné dans une rue qui semblait de plus en plus sombre. Il erra un moment de ruelles désertes en places bondées puis finit par se poser. Après un instant, tout devint flou et la figure d'un vieux chevalier qui s'affairait au dessus de lui lui apparut.

Quelques minutes plus tard, lors d'un autre rêve dans lequel il tentait d'échapper à des cruelles lunes qui voulaient le surprendre à dormir deux soirs de suite en un même lien, Urien tomba sur un gnome manifestement priapique qui lui déclara simplement et sobrement qu'il arrivait. Effrayé, le chevalier tenta de s'enfuir mais il s'avéra qu'il n'arrivait pas à courir. Durant tout le reste de sa nuit enfiévrée, Urien tenta désespérément de lui échapper.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyVen 13 Nov 2009 - 2:15

Alors qu'Urien marmonnait d'incompréhensibles invectives, Philibert achevait d'éponger le sang de ses plaies. Le malheureux chevalier de la Quête semblait décidé à se vider avant le lever du soleil.

« Je partage vos inquiétudes, Leustant. » soupira Philibert. « Depuis le début, vous le savez bien, notre quête ne nous offre que peu d'espoir, pour nous-mêmes comme pour Massillargues et ce brave Bermond. Les dieux nous ont gardés jusqu'à présent, puisque nous sommes encore là pour nous en faire la remarque. Mais l'attaque de ce soir est un sinistre présage, bien pire que la perte de nos compagnons, de deux bêtes et de quelques bagages. Si les hardes d'hommes-bêtes s'aventurent aussi près du Puech, on peut craindre que la forteresse soit cernée. Je doute que la place soit assiégée ; il faudrait pour cela des engins et une organisations que les rejetons du Chaos n'auront jamais. Mais la région doit être en grand péril. Et nous ne pourrons pas toujours, pour nous en tirer, compter sur notre vaillance et sur une épée enchantée. » ajouta-t-il en tapotant la garde de sa lame.

« Elle nous a sauvé cette fois-ci, car elle fut bénie par la Dame. Mais en user demande une force et une volonté de fer que je n'ai presque plus. »

***

Urien grelottait sous un ciel noir d'encre. Il était parvenu, au prix de beaucoup d'efforts, à fuir en Norsca, la patrie de Celdric, là où ce maudit gnome priapique ne songerait jamais à le venir chercher -du moins l'espérait-il. Le problème était cependant qu'il avait perdu ses habits en route et qu'il se trouvait à présent nu dans la neige, transi par le froid glacial.

Il remarqua soudain au-dessus de lui une lune aussi blanche que la neige des montagnes environnantes. Elle lui adressait des gestes obscènes et lascifs en lui déclarant : « Je te vais couper les oneilles. » Urien voulut fuir, mais une voix forte le retint.

« Or çà, Urien de Havras, que fais-tu ? »

C'était saint Guinefort qui descendait de la lune, suspendu à une échelle de corde.

« - Je fuis, messire saint Guinefort.
- C'est mal fait à toi. Pourquoi fuis-tu ?
- Parce que la lune me veut manger et marcher sur les pieds, messire saint Guinefort. Et aussi parce que je suis nu dans la neige.
- Piètre excuse, en vérité. Ne suis-je pas nu, moi aussi ? Et la lune, crois-tu qu'elle est habillée ? Ici, tout le monde est nu. »

Saint Guinefort disait vrai, bien sûr. Urien vit qu'il était entouré de bien des gens, tous nus et dévêtus. Il y avait là Philibert et Leustant, qui dansaient, tendrement enlacés, sur la douce musique du luth de Wolfram et de la harpe d'Hugo.

« - Je ne savais pas qu'en Norsca l'on vivait tout nu.
- Tu n'es point en Norsca, Urien. » rectifia saint Guinefort d'un ton sévère. « Tu es sur les terres de la baronnie de La Tour, où chacun va nu dans un souci d'esthétique et de justice sociale.
- Mais que fait cet homme avec cette chèvre, là-bas ?
- N'y prête pas attention. C'est le marquis Foulques de Perbrancas. Il est en visite.
- Et que fait cette pucelle, derrière toi ?
- Heu... je ne sais pas. » fit Guinefort en se retournant, l'air vaguement inquiet.

« - Qu'il est joli ! » fit la jeune fille. « Viens çà, Guinefort, je te vais tirer la queue et caresser les oneilles !
- Mais... mais non... mais enfin, quoi, laissez-moi tranquille ! »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 01110


Guinefort prit la fuite, poursuivi par la pucelle. Urien ne tarda pas à le suivre à son tour, car l'infâme et horrifique gnome priapique avait retrouvé sa trace et courait à sa rencontre, lui aussi dans le plus simple appareil.

Il lui semblait que sa fuite ne devait jamais s'arrêter. Il tomba en fin de compte dans un trou, au plus profond de quelque vallée perdue du pays de Norsca. Il avait sans doute semé le gnome. Urien sentit la fatigue et l'oubli le gagner, pendant qu'un grand cercle blanc et lumineux s'élevait dans le ciel nocturne. Encore cette maudite lune...

***

La lune éclairait la face blême d'Urien, qui continuait à délirer de temps à autre.

« La fièvre se calme peu à peu. » dit Philibert. « Il sera sans doute sur pied demain, mais il ne supportera pas une trop longue marche. Il nous faudra le ménager autant que possible, quoiqu'il ne le mérite peut-être pas. Je ne sais ce qui lui a pris de quitter ainsi la mêlée, mais ce fut désastreux pour nous. Et Celdric a beau s'être conduit comme un imbécile, Urien n'en est pas moins responsable de son sort. »

Le vieux chevalier jeta quelques branches dans le feu.

« Je monterai la garde le premier, puis Leustant me relèvera. Inutile de nous réveiller trop tôt demain, nous ne pourrons de toute façon pas marcher bien longtemps avec notre blessé. Quant à moi, je vais réfléchir à notre route pendant mon tour de garde. Je crois que nous allons devoir quitter les hauteurs et gagner les rives du Rieusset. Il nous faudra alors nous frayer un chemin à travers les marais jusqu'au Puech. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6846
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyVen 13 Nov 2009 - 3:51

Ce soir-là, Leustant s'endormit comme une pierre. Il savait qu'ils étaient condamnés, de toute façon, c'était certain ils allaient tous mourir, que ce soit le fait des monstres ou celui du sorcier malesfique et hautement terrifique qui leur tenait lieu de guide. L'épuisement de la bataille qu'il venait de vivre lui fit prendre cela avec philosophie, il n'avait plus envie que d'une chose : dormir, et pour le reste il verrait bien le lendemain s'il y avait un lendemain.

Il sombra dans un rêve incompréhensible, où il dansait nu dans la neige avec Philibert tandis qu'Urien, nu lui aussi, parlait à un chien, derrière lequel se trouvait une charmante damoiselle vêtue de sa seule toison naturelle. Il essaya de s'arrêter de danser mais c'était là un sortilège malesfique dont il ne pouvait se soustraire ! Philibert, exhibant son corps de façon indécente lui faisait des clins d'œil et se léchait sensuellement les lèvres. Malheur ! Ce terrifique mage contrôlait ses mouvements et voulait abuser sexuellement de sa personne ! Leustant paniqua, essaya de crier vers Urien mais celui-ci ne semblait pas pouvoir détacher son regard de la nymphe rouquine.

En vérité elle était fort gironde, ceste pucelle, et Leustant comprenait fort bien la réaction d'Urien. En regardant à son tour la belle qui ne semblait guère frileuse, Leustant sentit une partie de son corps durcir en se gorgeant de sang, ce dont il n'avait guère besoin alors qu'il voulait repousser les avances de Philibert. Il sentit d'ailleurs la main de celui-ci sur son épaule.

"Leustant"
"HAAAAAA !"
"Leustant, c'est votre tour !"
"NOOOOON ! BAS LES PATTES MONSTRE SODOMITE !"
"Cessez de crier, vous allez nous faire repérer !"

Leustant ouvrit les yeux et revint brusquement à la réalité. Philibert avait terminé son tour de garde et le secouait pour le réveiller afin de se faire remplacer.

Tout de même, ce cauchemar était fort étrange...

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
En ligne
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptySam 14 Nov 2009 - 23:42

Urien se réveilla en sursaut. Troublé par quelque rêve horrifique, il sembla un instant chercher quelque chose du regard qui s'arrêta finalement sur le vieux Philibert, occupé à monter la garde, plus loin.
Urien s'allongea alors, le bras droit le long du corps et le gauche contre son front. Sa fièvre avait quelque peu baissé et la douleur qu'il avait ressentie après s'être levé trop vite devenait plus supportable. En attendant, aucun danger ne semblait apparent et, si la présence de Philibert n'avait plus rien d'appaisant, les ronflements du halfling semblaient indiquer que certains ne craignaient pas une nouvelle attaque. Par sécurité, le chevalier de la Quête garda bien serrée contre lui son long couteau.
L'aube n'était plus très loin et le chevalier resta éveillé jusqu'au point du jour.
Lorsque tous furent levés et que son bras droit, qu'il était préférable de garder au repos, fut mis en écharpe, on lui expliqua ce qu'il s'était passé après sa disparition. Il comprit alors pourquoi Celdric et l'autre colporteur n'étaient pas là.
En apprenant le trépas du pseudo-Norse, Urien tenta de rester impassible, sentant qu'un ricanement aurait été mal accueilli. Il raconta alors, comme pour se justifier, sa version des faits: pris par la bataille, il avait précipité l'un de ses ennemis dans l'auberge en flammes, mais s'était retrouvé coincé avec lui à l'intérieur. Désorienté et incapable de retrouver une sortie au milieu de cette fournaise, il avait eu la chance de trouver une fenêtre, même s'il devait garder pour toujours la trace de son passage au feu, sa cotte de mailles surchauffée ayant meurtrie sa peau au niveau des côtes.


« En tout cas, je vous dois la vie, maître Hugo » déclara-t-il. « Quoiqu'il en soit, nous avons énormément de chances de vous avoir pour guide, sire Philibert. Je regrette à présent de ne pas vous avoir eu à mes côtés à Bordeleaux lors d'une rixe avec des chevaliers impériaux bien éméchés et malheureusement bien armés ou encore à Paussan, lorsqu'un abominable mort-vivant à l'affreuse tête de rongeur tenta de m'étriper tout vif. Ah, Paussan... j'y vis la plus belle des jeunes femmes, d'une beauté si radieuse qu'elle aurait rendue jalouse la fée enchanteresse elle-même. Connaissez-vous cette place, sir Philibert ? Elle n'est qu'à quelques jours de chevauchée d'ici, me semble-t-il. »

Si son corps le faisait un peu souffrir, la fièvre semblait bien tombée et Urien se montrait de nouveau plutôt loquace, comme s'il tenait à prouver à ses compagnons qu'il n'allait pas passer de vie à trépas avant un moment.
Ainsi emmitouflé dans sa cape sur laquelle était posée sa lourde peau d'animal, on l'aurait presque cru aussi en forme qu'au moment de leur départ de Massillargues. Son large sourire de fou furieux revint d'ailleurs agrémenter son visage au moment où il prononça sa dernière phrase.

« Cette damoiselle serait en attendant pour moi une raison suffisante pour y retourner. D'autant que la momie n'y est certainement plus à l'heure qu'il est. Ce duché compte en tout cas son lot de surprises. »

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 1610

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Baron Guilhem de La Tour
Messie nazi brasseur de Mad Beer
Baron Guilhem de La Tour


Nombre de messages : 3270
Age : 35
Localisation : Quelque part entre Paris et Colombes, en train de creuser un tunnel pour atteindre la Sainte Cave.
Date d'inscription : 07/07/2007

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyDim 15 Nov 2009 - 1:51

« En effet. » répondit Philibert, « On en apprend tous les jours. Certains diraient même qu'il s'y trouve quelque chose de pourri. Pour ma part, j'ignorais que Paussan fût hantée par un mort-vivant à face de rongeur. Mais les choses ont certes pu changer depuis mon dernier passage en cette ville, il y a de cela bien des années. »

« Moi, messire Urien, » intervint Hugo, sans doute encouragé par les remerciements du chevalier, « j'ai entendu de sales histoires pas claires sur Paussan, si vous me suivez. Paraîtrait que le marquis Foulques y élève clandestinement des chèvres mutantes dans une cave, sauf votre respect. Et qu'il y a de drôles de bêtes qui traînent dans le coin, qu'on dit aussi. Des lutins, des poules carnivores, et des qui crachent le feu, même. Et pis des genres d'espèces de machins qu'on sait pas ce que sait. »

Hugo prit un air féroce et mima la marche pesante de quelque monstre terrifique.

« Une toise de haut, des grands bras, des grandes mains, une grosse queue, sauf votre respect, un crâne chauve, un gros bec genre oiseau qu'aurait des dents, et un seul-z-œil au milieu du front. Ça mange les enfants et ça vit dans les marais. »

« Eh bien, nous en rencontrerons peut-être aujourd'hui. » reprit Philibert d'un ton dégagé. « J'ai pris ma décision pendant ma garde. Nous abandonnons les hauteurs et descendons vers les rives du Rieusset dès aujourd'hui. Il nous faudra patauger dans les marais, mais on peut espérer que nul ne s'attendra à nous voir arriver au Puech par cette route. »

_________________
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Baron de Havras
La lance impétueuse
Baron de Havras


Nombre de messages : 7983
Age : 40
Localisation : Quelque part entre Colombes et Paris à saper des tunnels
Date d'inscription : 21/12/2004

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 EmptyDim 15 Nov 2009 - 2:33

Urien eut un rire douloureux qui s'acheva par une quinte de toux. Une fois calmé, il prit la parole.

« Ma foi, sire Philibert, vous avez sans doute raison. Mon mort-vivant n'en était peut-être pas un. Il portait un masque grotesque, après tout. Pas évident de dire avec précision ce qu'il était dans de telles conditions. Sûrement un pauvre vieil homme un peu demeuré qui s'ennuyait et avait besoin d'amis dans sa solitude... mais je dois dire que la jeune donzelle m'était plus sympathique. »

Urien s'approcha péniblement de son destrier et fouilla quelques instants dans l'une de ses sacoches. Il en tira alors un masque hideux qu'il plaça devant sa figure.

« Blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Je suis la priiiise de gueeeerre d'Urieeeeen.» puis, abaissant l'ignoble chose, il se tourna vers le halfling. Il se demandait comment ce dernier faisait pour l'agacer à chaque fois qu'il ouvrait la bouche. C'était là quelque don merveilleux, une sorte de punition divine, peut-être. Pour un peu, Urien en serait devenu mystique. Hélas, il aurait sans doute grand besoin de son aide dans les heures à venir « Maître Hugo, si j'ai récupéré l'ensemble de mes forces, je crains de n'avoir pour aujourd'hui la force de guider ma monture, malgré tout. D'autant qu'il m'est impossible de garantir que je pourrais rester conscient et concentré toute la journée. Puisque ma bonne amie semble vous avoir accepté, voudriez-vous chevaucher avec moi pour aujourd'hui ? Vous pourriez ainsi m'empêcher de finir dans quelque ravin. En espérant que ces marais nous permettent de rester en selle... votre cheval de bât pourrait éventuellement porter Leustant, pour sa part.»

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier - Page 3 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier
Revenir en haut 
Page 3 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
 Sujets similaires
-
» [IYAQCDPDLDDG] Chapitre II
» [IYAQCDPDLDDG] Chapitre III
» [IYAQCDPDLDDG] Chapitre IV
» [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V
» La geste des Quérrar, nouveau chapitre

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Royaume de Bretonnie :: La Bretonnie : son histoire, ses chevaliers, ses châteaux :: Role Play-
Sauter vers: