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 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V

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Emmanuel de Couronne
Toison d'or
Baron Guilhem de La Tour
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Toison d'or
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 21 Sep 2013 - 0:01

Brionne resserra sa cape sur les épaules. La fatigue accumulée, ajoutée au froid mordant et humide qui montait de la Salandre le faisait frissonner.
Coquin de sort : dire qu'il comptait mettre cette journée à profit pour prendre quelque repos.
La vue de l'archiprêtre et de sa maisnie le soulagea grandement. L'attente avait semblé longue et il avait craint un instant qu'un malheur ne soit arrivé au seul allié qu'ils avaient en ces murs.
Rejetant son capuchon en arrière et ses mains désarmées bien en évidence, il s'avança vers les quatre cavaliers.
- Holà, je vous donne le bonsoir, monseigneur. Vous encontrer céans et sur l'heur m'apporte moult joliveté.
Il s'interrompit, le temps d'incliner respectueusement le buste face à ce grand seigneur.
- Sans vouloir vous faire offense, vous faites une cible fort tentante monté sur votre palefroi. Si j'osais, je vous proposerais d'échanger nos places. Nous avons semblable stature et une fois embroigné dans ma cape, nul n'aurait idée de vous envoyer un mâle carreau d'arbalète.
Le regard perçant que l'archiprêtre jeta du haut de sa monture sembla traverser l'âme du maître d'arme. Brionne savait que, pour accéder à cette demande, il fallait que le prêtre lui fasse totalement confiance.

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Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 25 Sep 2013 - 1:28

« Je vous sais gré de cette belle offre, répondit l’archidiacre avec un léger hochement de tête. Mais c’est inutile. Nous n’avons plus qu’à passer le pont, et nous serons dans la Vieille Ville. C’est là que se trouve le siège de la prévôté de La Tour, où nous allons ; par ailleurs, comme vous avez dû le voir, c’est une île, et ses berges sont fortifiées. La place est si bien gardée qu’il n’y a guère à s’inquiéter d’une embûche, croyez-moi. Vous verrez qu’il n’est pas facile d’y entrer : les cloches du soir viennent de sonner, et l’Île vient de fermer ses portes à tout visiteur qui n’y réside pas ou n’est pas favorablement connu des soldats en faction.

Mais je comptais que vous viendrez à ma rencontre à cheval. Qu’à cela ne tienne : mes hommes vont vous céder leurs montures. »

Sans discuter, les deux gardes descendirent de selle, allant jusqu’à tenir l’étrier à Brionne et ses compagnons. Lorsqu’Onésime eut été moitié hissé moitié poussé derrière Fulgance, le prêtre qui escortait l’archidiacre prit la tête de la troupe, qui se dirigea vers le vieux pont Saint-Valdon. Ce faisant, l’archidiacre approcha sa monture de quelques pas vers Brionne, et lui tendit un petit paquet enveloppé dans une toile de lin.

« Les écrits de Thibaud Roqueviel, fit-il à voix basse. Prenez-en grand soin, je vous en conjure. J’ai fait de mon mieux pour déchiffrer l’ouvrage, la science des astres n’étant pas, hélas, mon domaine de prédilection. Voici cependant ce que j’ai pu apprendre : Thibaud Roqueviel, après les calculs les plus complexes, prédisait une nouvelle venue de cette conjonction d’astres qu’il nomme Nuit de la Chèvre pour l’année 1127. Malheureusement, sa science a trouvé ses limites : il croyait pouvoir penser que la conjonction se produirait dans les tout premiers jours de l’année, mais il échoua à déterminer le jour exact. Le livre est inachevé. Je crains que la mort n’ait interrompu son travail.

Cependant, tous les indices concordent. Votre enquête prouve que lorsque l’aïeul de Florian de Clairac, le sorcier Cathelin, parvint à relever les morts dans la forêt de Sombrefeuille, il le fit alors que la conjonction coïncidait avec la nuit du Nouvel An, la Nuit des Sorcières où les deux lunes sont pleines. Or les pratiques immondes qu’il a léguées à son descendant ont refait surface. La Nuit des Sorcières et la conjonction auront lieu en même temps, cela semble certain. Ou du moins, la secte dirigée par Clairac en paraît convaincue.

L’an 1126 touche à sa fin et 1127 sera là dans quelques jours. Il ne nous reste plus qu’à prier que messire d’Aspremont nous arrangera au plus vite une audience devant cette tête creuse de baron Fulcrand. Sans quoi je donne pas cher de sa baronnie. »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 Khare_zps3d1a4aac

***
Urien chevauchait gaiement un porc lancé au galop à travers les champs en friches qui s’étendaient au pied des vieilles murailles de la cité forte de La Tour. La nuit était belle. Seule cette constellation à l’étrange forme caprine semblait lui jeter un regard singulièrement malsain, voire franchement concupiscent.

Soudain, Urien remarqua de bizarres personnages costumés comme les démons des mystères que l’on jouait sur les places de marché. Ils actionnaient les roues et les poulies d’une machinerie de théâtre. Mais le spectacle était sinistre : ils étaient en train de faire monter jusqu’en haut de la voûte céleste deux affreuses lunes, deux immenses visages ronds au menton et au nez crochus comme ceux d’un gobelin, l’œil torve, la face grêlée de verrues.

Pourquoi tout tournait-il ? pourquoi les lunes se mettaient-elles à danser ? et pourquoi Onésime gambadait-il nu comme un ver d’une lune à l’autre, sa virilité noueuse pendant grotesquement entre ses jambes torses ?


Urien émergea lentement. Sa tête semblait peser plus lourd qu’un grand harnois de joute. Il tenta de la relever légèrement, mais l’effort lui fut si désagréable qu’il souhaita sur-le-champ replonger dans l’inconscience. Cependant il s’aperçut bientôt qu’il en était incapable. Un sentiment d’urgence et de danger imminent l’arrachait malgré lui à sa torpeur.

La nuit était maintenant tout à fait tombée, ou du moins les yeux fatigués d’Urien en avaient-il l’impression. Il lui sembla que le ciel loin au-dessus de sa tête était anormalement terne et vide d’étoiles, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive qu’il s’agissait d’une arche de pierre. Il était étendu sous un petit pont, et à ses pieds courait l’un des minces ruisselets qui traversaient la ville pour se jeter dans la Salandre.

« Pourquoi vous être précipité ainsi ? lui reprocha la dernière voix qu’il eût envie d’entendre. Vous ne m’avez même pas attendu pour savoir quelle direction prendre. S’il n’y avait pas eu ce cochon pour vous recevoir, vous vous seriez brisé les deux jambes. Soit dit en passant, c’est exactement ce qui est arrivé au cochon. »

Albaron de Sauvan était assis près de lui, enveloppé dans sa vieille cape miteuse. En le sentant aussi près de lui, Urien fut pris d’un dégoût que ne suffisaient pas à expliquer son visage creusé de marques maladives, ni même l’horreur que pouvait inspirer ses yeux aveugles qui semblaient pourtant voir.

« Je crois que nous les avons semés. Pour le moment. Et pas sans mal. Mais nous les retrouverons assez vite, j’en ai peur. Nous nous trouvons à quelques rues de la rivière, non loin de la Vieille Ville. Il va falloir nous y rendre, et vite. Vos amis s’y trouvent peut-être déjà, et ils courent un grave danger. Il y a même à craindre qu’ils ne soient déjà morts, ou pire.

L’homme que vous avez vu étendu entre deux tonneaux a bien voulu échanger quelques paroles avec moi avant de se taire définitivement. Il m’a raconté le meurtre de votre ami à l’auberge de la Sirène. Les hommes de Florian de Clairac ont attendu que la chambre se vide pour frapper. Mais ils sont tombés sur un os. D’après ce que j’ai compris, ils craignent que vous ne possédiez des preuves du complot. C’est ce qu’ils cherchaient. Mais ils n’ont rien trouvé.

Pourtant, ils ne se sont plus montrés depuis lors, même s’ils essaient encore de vous suivre de loin. Il y a une raison très simple à cela… »

(Ce serait bête de gâcher la surprise, donc la raison très simple sera donnée au baron de Havras par MP. Laughing)

***
[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 379px-Tour.de.Nesle

Le pont-levis de bois résonna du choc des sabots lorsque les cavaliers passèrent en hâte sous la bretèche qui défendait l’accès à l’Île sur la Salandre. Les gardes, reconnaissant l’archidiacre, s’empressèrent de libérer la voie, le chef respectueusement incliné, et ils passèrent sans même ralentir.

Autour d’eux, les fenêtres à croisillons des hôtels d’aristocrates et de gros marchands brillaient dans le soir, et la cathédrale au triple portail foisonnant de sculptures étendait son ombre sur les rues. Çà et là, sur le chemin de ronde surplombant la rivière ou passant dans des rues proches, des gens d’armes veillaient sur la Vieille Ville, lanternes à la main.

Le parvis de la cathédrale était déjà presque désert. Seuls quelques passants s’y attardaient encore, valets, servantes, ou bourgeois emmitouflés dans de lourdes houppelandes garnies de fourrures. La nuit tombait vite. Dans la pénombre, la façade de la cathédrale de la Dame prenait des airs lugubres. Ils passèrent en hâte devant les vastes portes aux ferrures exubérantes, maintenant closes, sous le regard de la longue rangée de statues représentant les plus illustres seigneurs de la lignée des barons de La Tour.

Ils furent bientôt aux portes de ce qui semblait être un ancien château surveillant la rivière, de forme massive, ses tours basses et ses murs sombres couverts d’un lierre épais. La place avait apparemment été reconvertie au fil des siècles en logis à l’usage du gouverneur et prévôt de la ville, et en siège de son administration. L’archidiacre descendit de selle et confia son palefroi noir à l’un des deux soldats qui les avaient suivis en petite foulée.

« Vous nous attendrez ici, fit-il aux gens d’armes. Guibert m’accompagnera, ainsi que ces gens. »

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Spoiler:


Dernière édition par Baron Guilhem de La Tour le Mer 25 Sep 2013 - 21:51, édité 1 fois (Raison : Pardon, Agilgar.)
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 25 Sep 2013 - 3:25

Urien s'était assis en tailleur face au vieille aveugle. Il avait peu à peu repris ses esprits et se sentait vaguement en mesure de bouger. Hélas, sa tentative de fuite improvisée avait été un peu trop mal préparée pour aboutir et il s'était finalement retrouvé inconscient entre les mains du vieux sorcier douteux, ce qui n'était en rien une idée plaisante. Toutefois, les révélations que venaient de lui faire le vieil homme le plongeaient dans la plus grande perplexité (NdB: non, vous ne saurez rien à ce sujet Laughing).

« J'eus grandement préféré rester en dehors de vos histoires de sorciers et je serais assez tenté de vous dire que le destin de ce duché et de mes camarades m'est indifférent... hélas, il semblerait que je sois d'ores et déjà pris pour cible par ceux qui nous ont attaqués il y a peu, ce qui signifie que la fuite n'est plus une option. De plus, je suis le seul de toute cette joyeuse bande d'ahuris à savoir où trouver Clairac et, en temps voulu, comment confondre le comte de Fontanes. Je suppose que celà me donne quelque responsabilité pour la suite, non que la chose me ravisse.»

Il se redressa péniblement et fit craquer les os de son dos.
L'envie de fuir était encore bien présente, mais la chose n'était vraisemblablement plus possible. Il ne restait plus qu'à aller aux devants des dangers. Néanmoins, l'idée de faire équipe avec un homme aussi dangereux que ceux qu'il combattait déplaisait à Urien qui considérait comme son devoir personnel d'être l'homme le moins recommandable des groupes qu'il rejoignait.
Il espérait juste ne pas être accusé à son tour de sorcellerie si les choses tournaient mal et qu'ils se faisaient capturer.

« En route, le monde ne se sauvera pas sans nous.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 2 Oct 2013 - 1:59

Brionne était détendu : il avait retrouvé le parfum enivrant d'urine, de matières en décomposition mêlée aux ordures propre aux villes ... et l'archiprêtre était arrivé sauf au rendez-vous !
Il se surprit même à somnoler, bercé par le pas lent du cheval. Réveillé en sursaut devant le logis du gouverneur, il mit pesamment pied à terre. Jetant un regard alentour, il vérifia que son épée coulissait librement en fère, ôta sa cape et l'enroula sur son bras droit. Il se maudit d'avoir abandonné sa dague de bon achier sur la porte de l'auberge, il l'aurait volontiers glissée dans une de ses hautes bottes.
Ayant confié les rênes de sa monture au garde, il s'approcha d'Eustache de Trèves.

- Seigneur, avec votre permission et avant que d'entrer en la demeure du sire d'Aspremont,  je souhaiterais vous narrer les événements survenus depuis notre entrevue.
Après avoir, grâce à vos bons soins, trouvé le nom du mystérieux chevalier, nous fûmes suivis de par les rues de la ville par, à ce qu'il semble, un coquin de la bande de quatrezoneilles. Nous avons pris, puis questionné le suiveur : il nous avoua être employé par le sire de Bérias, capitaine chez les gens d’armes du prévôt de la ville.
Mais le pire reste à dire : pendant ce temps deux spadassins assassinaient lâchement notre noble compagnon, Armand de Brahic, échappant de justesse au juste courroux d'Othon de Kliekenwald que vous voyez à nos côtés.
A peine avons-nous pu nous recueillir devant sa dépouille que la milice survenait, capturant deux des braves compaings qui nous avaient soutenus en ce voyage.
Il me plairait de savoir si vous avez reçu le pli que je vous ais adressé et si vous y avez porté response. Item vos sentiments concernant ce soi disant capitaine de Bérias.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 2 Oct 2013 - 21:20

"Et si fous safez un quelconque stratagème pour tirer nos compaings d'affaire, nous fous en serions également reconnaissants" ajouta le Marienburger, qui n'abandonnait pas ses compagnons d'armes Tiléens.

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Malveillant a écrit:
Râler n'est pas un droit mais un devoir  Mr. Green
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 5 Oct 2013 - 4:10

L’archidiacre hocha la tête avec dépit en entendant les mauvaises nouvelles s’accumuler.

« Je suis navré de ce qui s’est produit. L’arrestation de vos amis me désole, mais ne m’étonne guère. On peut compter sur les soudards de l’ordonnance de messire le Prévôt de La Tour pour faire empirer toute situation dans laquelle ils fourrent leur nez. Pour ce qui est de bastonner les mendiants et les voleurs de pommes, ils s’y entendent fort bien ; mais à moins de recevoir des ordres exprès de leurs capitaines, ils résolvent habituellement les affaires criminelles en jetant en prison le premier passant dont la figure ne leur revient pas.

J’aimerais vous dire que je ferais élargir vos compagnons au plus vite, mais je doute que l’on tienne compte de mes doléances. Ne reste plus qu’à espérer qu’ils en seront quittes pour quelques mauvaises nuits sur une paille humide, puis qu’on les libérera, faute de preuves sérieuses.

Mais ce que vous me dites de ce capitaine de Bérias m’inquiète au plus haut point. Si cet homme est manipulé par cette secte maudite, ou pire, compte parmi ses fidèles, il représente un grave péril. Ces misérables ne reculent pas devant le meurtre, ils l’ont prouvé : emprisonnés, vos amis risquent d’être pour eux une proie facile s’ils disposent de telles complicités. Il est plus urgent que jamais de parler de ce complot à messire le Prévôt.

- Quant à votre pli, messire Brionne, ajouta le secrétaire de l’archidiacre, il nous est parvenu, et j’ai moi-même fait de mon mieux, dans l’urgence où nous étions, pour chercher tout ce qui aurait trait dans nos archives à cet Albaron de Sauvan. Voici le peu que je pus découvrir : on l’accusait d’avoir présidé les assemblées d’un culte atroce, adorant un démon de la peste. Des désespérés semblaient croire qu’il pourrait guérir un être cher, d’autres le suppliaient de frapper quelqu’un de leurs ennemis. Il fut jugé, et condamné à être brûlé vif. Mais jamais il ne monta sur le bûcher : il s’évada, et disparaît dès lors de nos archives. Je ne peux que supposer que l’homme que vous avez rencontré a mis la main d’une façon ou d’une autre sur le poignard armorié du sire de Sauvan. Il ne peut en effet s’agir d’Albaron de Sauvan lui-même, à moins qu’il ait vécu plusieurs vies d’hommes. »

***
Dans une ruelle tortueuse descendant vers la Salandre, deux silhouettes sombres répondant aux noms d’Urien de Havras et d’Albaron de Sauvan pataugeaient dans un caniveau malpropre.

Le souffle du vieil homme se faisait lourd sous son capuchon. Alors qu’il avait paru plus tôt d’une vigueur trop extraordinaire pour être humaine, il semblait à présent marcher avec peine.

« Le carreau, grogna-t-il en s’appuyant contre un mur. Empoisonné. Tout ce temps… toutes ces années… non… non, ce ne sont pas leurs poisons qui m’abattront. »

Se redressant avec effort, il désigna les berges de la rivière à Urien. Un batelier, à peine visible dans l’obscurité, était occupé à traîner des barques hors de l’eau pour la nuit.

« Occupez-vous de celui-là, fit Albaron. Je sais un moyen d’accoster sur l’Île. Allez-y vite, je ferai le guet. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 5 Oct 2013 - 17:26

Urien jeta au vieux sorcier un regard où se mêlait dédain et incrédulité. Ce vieux bouc vérolé le prenait-il pour son larbin ou quelque chose du genre ?
Laissant échapper un long soupir, le chevalier de la Quête finit par s’exécuter sans entrain. Il avança à pas de loup dans la pénombre, se rapprochant peu à peu du pauvre batelier inconscient du danger, mais s'arrêta subitement.
Urien n'avait pas vraiment réfléchi à la manière dont il devait procéder pour éliminer le malheureux et passa successivement en revue plusieurs scénarios. Il se vit d'abord tentant d'étouffer l'homme de ses bras au milieu des clapotis de la Salandre et convint avec lui-même que la chose serait bien trop barbare et risquée... surtout risquée.
Reprenant sa marche silencieuse, il s'imagina alors, tirant l'épée et transperçant rageusement l'honnête travailleur. Cette image en tête, Urien se mit à ricaner, mais les risques d'être aperçu restaient élevés avec cette dernière solution.
A cet instant, le noble Urien regretta vivement sa dague, perdue une poignée de jours auparavant contre les morts de la forêt.

Pris dans ses pensées, le chevalier était à présent à quelques pas de sa cible, sans réelle idée de la manière dont il allait s'en débarrasser. Mais le temps des tergiversations allait bientôt toucher à sa fin. Un pas de trop le fit buter contre une petite embarcation laissée à sec. Surpris, le batelier sembla arrêter toute action.
Ramassant une rame laissée dans la barque la plus proche, Urien bondit sur l'homme qui se retourna juste à temps pour voir s'abattre sur lui le coup violent que lui assénait le chevalier.

Le chevalier de Havras, une rame à moitié brisée entre les mains, resta un moment là, à contempler la tête ensanglantée du batelier dont le corps flottait doucement, bercé par les remous de la rivière. Il lui était impossible de savoir s'il l'avait tué ou pas, et la chose lui importait peu.
En signe de réussite, Urien leva le pouce en direction d'Albaron. La barque était désormais en leur possession.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 9 Oct 2013 - 2:05

- Grand merci pour vous être renseigné sur cet Albaran de Sauvan.
Vous avez sans doute raison : ce chevalier a sans doute accaparé une arme qui n'était pas sienne ...même si je reste troublé par sa maitrise des armes, pour le moins peu naturelle. De là à parler de sur-naturel, il y a peu à parcourir.
...Mais je me moque de son nom comme d'un guigne, faisons plutôt diligence auprès du prévôt.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 12 Oct 2013 - 3:00

La petite barque glissait sans un bruit sur les eaux sombres de la Salandre. Urien avait cessé de ramer et laissait le courant les porter vers la rive de l’île, dans une sorte de petite crique sablonneuse au pied d’une ancienne tour ronde au sommet effondré. L’esquif heurta la berge avec un bruit sourd. Urien en sortit en hâte et tira l’embarcation sur la grève, jetant des regards furtifs à la vieille muraille au-dessus d’eux.

« Les gens d’armes poussent rarement leurs rondes jusqu’ici, souffla Albaron, quittant la barque avec des gestes mal assurés. Voyez, le haut du mur est en si piteux état qu’on ne peut y marcher sans danger. Quant à la vieille tour ronde, elle est abandonnée. J’espère seulement qu’on peut toujours emprunter son escalier… »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 La_tou10

Pataugeant avec lourdeur dans la vase, Albaron désigna à Urien une ouverture dans la paroi de la tour. En escaladant l’entassement de moellons et autres débris tombés d’un pan de mur proche, on pouvait pénétrer dans la tour. Urien passa le premier sans grande difficulté, suivi par un Albaron qui semblait plus mal en point que jamais et trébucha plusieurs fois sur les pierres branlantes. Ils n’eurent qu’à monter quelques marches d’un escalier, délogeant au passage un vieux hibou niché dans une lucarne, pour parvenir sur un chemin de ronde en ruine. De là, il n’y avait plus qu’à trouver un endroit où le mur était suffisamment bas, et à se laisser tomber hardiment. Urien sentit de récentes douleurs se réveiller en touchant le sol, mais atterrit sain et entier. Albaron se reçut lourdement, tomba à genoux, puis se releva avec un grognement.

Sans attendre, il s’engagea dans la ruelle qui lui faisait face, entre deux beaux hôtels aux murs de pierre.

***
Précédé d’un valet en luxueux habit écarlate, l’archidiacre avançait à grands pas impatients, flanqué de son secrétaire, suivi de Brionne et d’Othon. Fulgance fermait la marche avec un Onésime qui trottinait aussi vite que ses jambes torses le lui permettaient.

Ils montèrent un escalier, puis traversèrent une galerie aux superbes boiseries peintes, sous le regard des figures grotesques décorant les poutres, sortes d’Onésime de bois. Les prévôts de La Tour avaient su faire de leur vieille et sévère forteresse une magnifique résidence urbaine. Ils parvinrent bientôt devant une porte de chêne sombre abondamment sculptée où un feuillage entrelacé encadrait deux petites figures de saints en relief. Le valet frappa deux coups, et ouvrit dès qu’une réponse lui parvint de l’intérieur. L’archidiacre pénétra dans la pièce tandis que le valet s’effaçait devant lui.

C’était une salle brillamment éclairée par une grande cheminée, les murs garnis de bancs de bois lustré à cousins cramoisis, et tendus de riches tapisseries. Des livres de comptes, de lois et de coutumes étaient empilés sur une table. L’homme qui s’y trouvait, vêtu d’une longue robe et le chef couvert d’un bonnet désignant quelque magistrat ou légiste, s’inclina respectueusement devant l’archidiacre et le reste des arrivants.

« Messeigneurs, le bonsoir, fit-il aimablement. Vous avez demandé, messire Eustache, à être reçus d’urgence à la prévôté avec vos compagnons. Puis-je savoir…
- J’ai demandé à être reçu d’urgence par le prévôt, messire d’Aspremont, coupa l’archidiacre.
- Messire d’Aspremont est absent ce soir, répondit l’homme en s’inclinant derechef. Il dîne à la table du baron.
- Ah, bien, la fête du Nouvel An commence avec quelque avance, dirait-on, fit l’archidiacre, avec une irritation croissante. J’ai fait parvenir ma demande dans la matinée. Messire le prévôt ne pouvait-il nous recevoir dans la journée, s’il savait qu’il serait absent ce soir ? D’ailleurs, le festin était-il à ce point important ? Mais tant pis. Je verrai le viguier, en ce cas.
- Au festin, lui aussi, répondit l’homme avec cette fois un léger sourire. Je crains fort qu’il ne reste ici que les humbles travailleurs comme vous et moi, messire Eustache…
- Cette affaire est de la dernière importance. Je n’en puis parler qu’au prévôt, où à l’un de ses plus proches collaborateurs.
- Je vous entends bien, n’ayez crainte. Le secrétaire personnel du prévôt est tout prêt à vous recevoir. Il lui restait quelque travail ce soir, je crois, et il m’a demandé de vous accueillir. Il ne devrait plus tarder. Cela vous convient-il ? »

Pour toute réponse, l’archidiacre se laissa tomber sur l’un des bancs, jetant un regard noir à l’une des tapisseries de la pièce, représentant un chevalier dans un décor forestier, agenouillé devant un arbre étrange qui semblait porter en lieu et place de fruits des génitoires d’une taille exubérante.

***
[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 359px-Fleche.Strasbourg

Déjà les flèches ouvragées de la cathédrale de la Dame étaient derrière eux, disparaissant dans l’obscurité. Albaron menait Urien à sa suite à travers les rues de la Vieille Ville, pressant le pas autant qu’il le pouvait. Au-dessus d’eux, la fenêtre éclairée de quelque hôtel de patricien jetait parfois une douce lueur sur le pavé. Ils ne croisèrent que peu de monde, et nul ne fit attention à eux, sinon pour leur adresser au plus un vague salut. Alors que sur les rives de la Salandre, La Tour était encore bien éveillée en cette période de fête, la Vieille Ville semblait déjà endormie.

Alors qu’ils s’éloignaient du parvis de la cathédrale, deux tours massives s’élevaient lentement au-dessus des toits devant eux. À la nuit tombante, l’hôtel du prévôt de La Tour était une vue peu engageante.

« Cela ne vaudrait rien d’essayer d’entrer par la grande porte, souffla Albaron. Si mes souvenirs sont bons, le prévôt loge sa garde à deux pas de là. Mais il y en existe d’autres moins périlleuses, donnant sur des ruelles discrètes. »

Prenant toujours garde à demeurer hors de vue des fenêtres de l’hôtel du sire d’Aspremont, Albaron ne tarda pas à découvrir ce qu’il cherchait. Malgré l’heure tardive, une petite porte renfoncée à la base d’une tour d’angle était encore ouverte. Deux compères qui venaient apparemment de livrer quelque marchandise s’éloignaient sur leur charrette, et un homme à l’imposant embonpoint, un lourd trousseau de clefs à la ceinture, une lanterne à la main, s’apprêtait à refermer la porte.

***
L’attente paraissait longue. Dehors, il faisait déjà presque nuit noire. L’archidiacre rongeait son frein, mais le légiste au bonnet ne se départait pas de son sourire tranquille et bienveillant, continuant à compulser ses livres de comptes. Assis côte à côte, Brionne, Othon et Fulgance échangeaient de discrets regards, ne sachant ce que l’entrevue leur réserverait. Onésime, placé au bout du banc, tout près de la cheminée, balançait ses pieds dans le vide comme un enfant perché sur un tabouret.

Des pas se firent entendre, puis l’une des deux portes de la pièce s’ouvrit. Le légiste se leva et salua le nouveau venu. Sans bien savoir pourquoi, Brionne eut une impression étrange en voyant le visage de cet homme, sa barbe soignée et ses longues boucles blondes.

« Je vous souhaite le bonsoir, messire Eustache, et à vous de même, messeigneurs, fit le légiste en prenant congé. Il est temps que je retrouve la paix de mon foyer. Je laisse ces gens en votre bonne garde, messire de Clairac ! »

Et il sortit en refermant la porte derrière lui.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 Durer1498

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 12 Oct 2013 - 6:10

Tapis dans l'ombre, Urien et Albaron attendirent un court instant que la charrette soit suffisamment éloignée pour sortir de l'obscurité. Tout deux étaient pleinement conscients qu'il leur faudrait entreprendre un coup d'audace pour récupérer les précieuses clefs.
Ils devaient agir vite car, déjà, le gras personnage au trousseau était-il retourné à sa porte. S'il entrait et refermait derrière lui, toute chance de s'introduire par là serait perdue.

Laissant Albaron quelque peu en retrait, Urien s'avança rapidement en direction de l'homme et se mit à gémir.


« A l'aide ! Mon oncle... mon oncle est souffreteux. Venez m'aider, je vous en conjure !» lança le chevalier en désignant son camarade qui, passé la surprise, se mit à jouer les mourants avec beaucoup de naturel.

- Vo... vous ne pouvez rester ici ! Je ne peux rieng pour vous, alors partez ou j'appelleuh la garde ! répondit assez sèchement l'homme aux clefs dont le ton traduisait néanmoins une certaine inquiétude sans doute dûe au caractère inattendu de la situation.

- De grâce ! implora Urien. Aidez-moi à le soutenir, je n'en pourrai rien faire, sans aide.

Devant l'insistance du chevalier de la Quête et peut-être apitoyé par les gémissements de douleur du vieux sorcier, l'homme s'éloigna enfin de sa porte.
Il approcha d'Albaron et leva haut sa lanterne pour éclairer le visage du vieil homme. Rien, toutefois, ne l'avait préparé à pareil spectacle.
Horrifié par des traits d'une laideur comme on en voyait rarement dans la vieille ville, le brave homme recula de deux pas, manquant de lâcher sa lumière en lançant un puissant « Oh cong ! C'est-y donc la peste ?».

Profitant de la stupeur du malheureux, Urien le frappa au visage dans l'espoir de le mettre hors de combat, mais si deux dents finirent bel et bien sur le pavé, il s'avéra bien vite que le chevalier de Havras avait grandement sous-estimé la robustesse de son opposant qui lâcha pour de bon sa lanterne et enveloppa de ses mains larges et noueuses le cou de l'impétueux paladin.
Ce fut finalement Albaron qui parvint à maîtriser le colosse qui s'effondra inanimé, sans qu'Urien, à deux doigts de la suffocation, ait été en mesure de dire comment il s'y était pris.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyDim 13 Oct 2013 - 19:59

Corbacque !
Brionne n'eut pas même le temps de vouer ce scribe de malheur aux gémonies, il dut se contenter de souhaiter mentalement que son foyer lui arde la couenne tel qu'en enfer et que des écrouelles le transforme sous peu en une monstruosité à la semblance de son âme flétrie.
À la vue de de Clairac sa main gauche avait saisi la poignée de son épée. Il s'était levé d'un bond, se plaçant à la dextre de l'archidiacre, entre ce dernier et l'ignoble créature  à l'apparence flatteuse.  D'un regard (*) il manda au jeune Maxence de se placer à sénestre, face à l'autre porte d'où le danger avait toutes chances de survenir.
- Que vos amis démons me dévorent si ce n'est le sire de Clairac qui nous accueille en sa bonne ville de La Tour !
Et dire que nous vous courrons sus depuis Valfons. Que n'avons nous su plus tost que vous étiez larbin du prévôt de la ville, nous eussions pu vous trouver bien plus vistement.

Brionne scrutait son adversaire, cherchant à savoir si son pourpoint élégant ne celait pas quelque cotte de mailles.

* Les communications "oculaires" avec le personnage de Maxence de Longueville sont appelés à se généraliser : elles ont l'avantage de ne pas demander forcément une réponse de l'interlocuteur Razz .

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 18 Oct 2013 - 3:11

Albaron jeta un dernier regard inquiet à la ruelle déserte, s’assurant que nul n’avait été témoin de leur méfait, puis traîna avec l’aide d’Urien le gros homme inanimé à l’intérieur avant de refermer la porte en hâte. Il ramassa sa lanterne encore allumée qu’il tendit au chevalier, et détacha le trousseau de clefs de sa large ceinture.

« Inutile de chercher à verrouiller cette porte-là, fit-il. Mieux vaut la laisser simplement appuyée ; cela nous ménagera une sortie facile si nous voulons fuir par ici. »

S’interrompant un instant, il considéra les clefs pendues au lourd trousseau de fer qu’il tenait dans la main, les unes massives et ouvragées, d’autres aussi petites qu’un pouce.

« Évidemment, reste à savoir quelle clef va dans quelle serrure. Il faudra improviser. Partez en avant, je vous suis. »

Urien, voilant quelque peu sous sa cape la lumière de sa lanterne, s’enfonça dans les ténèbres d’un escalier montant vers les étages. Derrière lui, un bruit désagréable lui laissa penser qu’Albaron venait de réduire définitivement au silence le malheureux portier. Le pas lourd du vieux sorcier se fit bientôt entendre juste dans son dos, et il pressa le pas presque malgré lui, incapable de lutter contre le sentiment de dégoût que lui inspirait cet être maudit entre tous, et cependant son indispensable allié.

Après quelques volées de marches, ils rencontrèrent une puissante porte renforcée de fer forgé, heureusement encore entrouverte. La passant, ils parvinrent en un haut cellier abondamment peuplé de barriques de vin et de sacs de blé ou d’orge, que les charretiers venaient sans doute d’approvisionner.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 426px-Beffroi.cathedrale.Chartres

Ils ne tardèrent pas à découvrir, à leur grand soulagement, une seconde porte -fermée, cette fois-ci. Après plusieurs essais infructueux, ils finirent par glisser la bonne clef dans le trou de la serrure, et s’engagèrent dans un couloir plongé dans une épaisse obscurité. Cependant, alors que le bout du couloir approchait, Urien crut distinguer une vague lueur, et se hâta de couvrir sa lanterne ; à sa gauche, encore une porte close et à sa droite un petit escalier. La lumière tremblotante et quelques bruits de souliers indiquèrent à Urien qu’un homme faisait les cent pas en haut des marches.

« Qu’en dites vous ? chuchota Albaron, entraînant Urien en arrière pour ne pas être entendu. Quelle voie choisir ? La droite est gardée, mais nous risquons fort d’être surpris si nous cherchons à ouvrir la porte à gauche : ces damnées serrures font un bruit infernal. Par ailleurs, il est urgent de savoir où nous nous trouvons exactement dans l’hôtel, et où se trouvent vos compagnons, s’ils sont déjà arrivés. »


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 373px-Porte.Hotel.Jacques.Coeur.Bourges

***
Un large et franc sourire se dessina sur le visage de Florian de Clairac, et il inclina légèrement les épaules en un salut de la plus parfaite courtoisie.

« Messeigneurs, je vous souhaite de tout cœur le bonsoir. »

Son sourire s’élargit à la vue de la face blême de l’archidiacre, resté sans voix dans sa stupéfaction.

« Eh oui, messire Eustache, fit-il d’un ton badin. C’est un tort, parfois, de se tenir à l’écart des cours et des festins du baron. On y peut apprendre d’utiles choses. Par exemple, que messire le prévôt de La Tour a depuis quelques mois un nouveau et très-fidèle secrétaire, et qu’il a tant à se louer de ses bons services qu’il n’a plus le moindre secret pour lui. N’ayez pas, je vous en conjure, trop mauvaise opinion de messire d’Aspremont. L’impolitesse qu’il a vous a faite lui est tout à fait inhabituelle -et parfaitement involontaire. Voyez-vous, c’est moi qui ai reçu votre pli, messire Eustache. J’espère que vous me pardonnerez de n’en avoir pas fait mention au prévôt ; un procédé quelque peu inélégant, j’en conviens, mais je brûlais véritablement de vous recevoir moi-même, et en privé, bien à notre aise. »

La voix de Florian de Clairac était tranquille et joyeuse, comme s’il ne faisait rien de plus extraordinaire qu’accueillir poliment les invités de quelque réception mondaine. L’œil de Brionne parcourait frénétiquement son habit, sa ceinture, mais ne voyait pas le moindre indice de maille dissimulée sous sa superbe vêture. Il était absolument désarmé, ne portant pas même la dague légère habituelle aux gentilshommes.

Après cette poursuite désespérée à travers le duché de Gasconnie, après avoir chevauché à bride abattue sur la moitié de la baronnie de La Tour, après avoir passé à grand péril la détestable forêt de Sombrefeuille, après l’horreur de la nuit de Valfons, après l’embuscade des gobelins, l’assaut de la bande de Quatrezoneilles, après les morts relevés de la tombe et les poignards venus égorger le chevalier Armand jusque dans son lit, ils rencontraient en fin de compte le responsable. Et Florian de Clairac les accueillait avec une nonchalante amabilité, sans même paraître se méfier d’eux le moins du monde. Il n’accorda pas même un regard à Fulgance qui, ayant saisi le coup d’œil de Brionne, avançait à pas feutrés vers la porte.

« Je n’ai garde de nier, bien sûr, le net embarras que vous m’avez causé, poursuivi-t-il. Je dois même confesser, à ma honte, avoir éprouvé quelque animosité à votre égard. Mais je ne vous tiens pas rancune. Vous pensez peut-être, alors même que je vous parle, que j’ai vous concernant des projets, disons, désagréables -vous tuer, sans doute. Il n’en est rien. La marche du monde est un grand jeu, institué pour le seul amusement des dieux. Parmi ces dieux, celui que je sers prend plus que tout plaisir aux duels de l’esprit, aux intrigues, aux complots, et s’amuse autant de les voir réussir que finir en échecs retentissants. En vous opposant à moi, vous n’avez fait que rendre le jeu plus digne de l’intérêt mon maître. À votre manière, vous l’avez servi, et je dois vous en être reconnaissant. Je n’ai pas la moindre intention de vous tuer, ni à vrai dire de vous causer le moindre mal si je peux l’éviter.

Non, la vraie raison de votre présence en ces lieux est moins sinistre. La farce que nous avons jouée, vous et moi, ces derniers temps, était bonne, mais elle touche maintenant à sa fin. Vous avez en votre possession, semble-t-il, certains documents, certaines preuves qu’il ne serait pas bon de voir divulguées. J’ai cherché à vous les reprendre un peu plus tôt dans la journée, en envoyant deux hommes à l’auberge de la Sirène -hélas, vous les aviez sagement emportés avec vous. Je vous demande à présent de me les remettre. En échange, je suis disposé à vous accorder ce qu’il vous plaira de me demander. La vie, par exemple. Oui, vous avez ma parole : votre vie à tous contre les preuves que vous portez. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 18 Oct 2013 - 6:32

« Bordel de Bordeleaux ! On circulait bien plus librement dans la prévôté de Havras... ou était-ce parce que j'étais le fils du baron ? Ah, baste ! Nous devons trouver une solution et vite, mais je dois reconnaître votre peu d'efficacité en terme de soutien magique, mon vieil hérétique.»

Urien se mit a scruter les environs malgré l'obscurité ambiante. L'espoir de trouver une quelconque chose utile ici était mince, mais il devrait faire avec ce qu'il avait sous la main. Hélas, le mobilier de ce maudit couloir était assez pauvre en quantité comme en qualité et l'unique tapisserie en était fort laide. Sans doute étaient-ils à un étage visité uniquement par la garde et les domestiques.
Arrêtant longuement son regard sur la porte de gauche, le chevalier demeura silencieux, manifestement à court d'idées.

« Dites, puisque le gros n'est pas remonté, il n'y aurait sans doute rien d'étrange à ce qu'il ouvre quelques portes à notre étage, ne pensez-vous pas ? Rien ne dit qu'ils donneraient l'alarme pour si peu. Au pire un homme viendra-t-il jeter un œil, je suppose.
De toutes les manières, ma seule autre idée consiste à enflammer cette tapisserie et à la jeter dans le cellier pour créer une "diversion".»



Urien se figea subitement, écarquillant les yeux comme si une révélation divine venait de le frapper.
« Mais c'est cela ! pensa-t-il. Un incendie dans la vieille ville fera sans doute revenir le sire d'Aspremont de son festin en faisant comprendre à la noblesse locale la proximité du danger. Dans le doute, le feu est toujours la réponse adéquate ! Je m'en voudrais presque de ne pas y avoir pensé plus tôt si je ne m'aimais tant.»


« Ecoutez, à la réflexion, Florian de Clairac et mes camarades ne se trouvent certainement pas à cet étage. Nous pourrions ouvrir et fermer toutes les portes qui s'y trouvent sans vraiment avancer dans nos recherches. Je vais tenter ma chance par en haut. Pendant ce temps, je vous charge d’exécuter mon mirifique et très-merveilleux plan en mettant le feu au cellier pour provoquer de l'agitation et rendre la soirée plus joyeuse.»
- Je n'en ferais rien, rétorqua le vieux chevalier d'un ton froid et sec en secouant lentement la tête.
- Vous êtes trop mal en point pour m'accompagner là-haut si je dois me faufiler au milieu des gardes !
- Est-ce là une raison pour suivre vos plans stupides ? Je vous ai demandé de choisir une direction et vous avez imaginé un moyen de mettre à feu et à sang la moitié de la cité !
- Que nenni ! Juste à feu... et juste un peu !
- Ah ! Quel malheur que des chevaliers que j'avais tiré des griffes de Raymond de Malbosc, le seul survivant soit dépourvu de sens commun. Ne me faîtes pas regretter mes bontés à votre égard.

Tous deux se turent soudain. S'ils l'avaient chuchoté, leur débat avait été assez houleux pour tout de même attirer l'attention et il leur sembla que la clarté se faisait plus grande en haut de l'escalier.
Furieux d'avoir été découvert par la faute du vieil Albaron, Urien posa sa lanterne, tira l'épée et s'élança dans les marches qu'il commença à gravir quatre par quatre.
Une main pourtant, l'arrêta net. Plongeant ses épouvantables yeux laiteux dans le regard d'azur du chevalier de la Quête, le vieux sorcier lui fit signe de se taire.
Bientôt, la lueur disparut et le bruit de pas sembla s'éloigner.
Retrouvant son calme, Urien se dégagea prestement de l'emprise du vieux chevalier, rengaina son arme et monta les dernières marches aussi silencieusement qu'il le put, chacun de ses pas étant accompagné par le tintement des armes et des clefs de son gros trousseau.
En haut, un garde seul faisait sa ronde avec peu d'entrain et lui tournait à présent le dos en faisant balancer en tout sens sa lanterne comme un encensoir.
Sans perdre un instant de plus, s'élançant sur la pointe des pieds, Urien tenta de partir dans la direction opposée du couloir.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 25 Oct 2013 - 18:59

Le ton doucereux et badin de ce scélérat impressionnait plus Brionne que cris et vociférations. Il avait la désagréable impression de n'être qu'une souris, la souris de son rêve, perdue dans son labyrinthe, victime d'une machinerie infernale qui la menait inexorablement à sa perte.
Il ne savait comment, mais il fallait trouver le grain de sable pour enrayer cette machine. Pour le moment, il fallait surtout gagner du temps.
- Votre assurance me confond. Vous pensez que nous échangerions ces documents en échange de nos misérable vies ?
Mais si cela avait du être, il y a beau temps que nous aurions quitté la région, la queue entre les jambes, tel Renart, le goupil, ayant Noble à ses trousses. Non, nous ne sommes pas fait à votre semblance, si vous avez beau nom et riches atours, la noirceur de votre âme ne mérite que mépris. Sachez que vous n'obtiendrez aucun des documents que vous convoitez, du moins tant qu'il y aura ceci entre vous et moi.

Et d'un geste, certe, un peu trop théâtral, Brionne dégaina son épée.
- Vais-je avoir de nouveau le privilège de contempler votre postérieur ?
Il semble que ce soit la partie de votre anatomie que vous présentez le plus communément à vos adversaires.

Il utilisait sciament un ton sarcastique : Colère est toujours mauvaise conseillère, surtout avant que de croiser le fer.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMar 29 Oct 2013 - 5:46

« Vous parlez pour moi, fit l’archidiacre, la voix tremblante de haine. Épargnez-nous donc vos boniments, messire de Clairac. Vous et votre culte abject êtes finis. »

Florian de Clairac haussa un sourcil, l’air poliment incrédule, tandis que l’archidiacre s’avançait vers lui de son pas ferme.

« Vous croyez donc nous avoir possédés de bout en bout ? Pour un maître de l’intrigue, vous ne faites pas splendide figure. Même si vous étiez assez inconscient pour commettre un sextuple meurtre dans l’hôtel du prévôt de La Tour, vous ne pourriez mettre la main que sur une partie de ces preuves qui vous inquiètent tant. Le reste est à l’heure qu’il est hors de votre portée. Que pensez-vous que mes gens feront lorsqu’ils ne me verront pas revenir ? Vous seriez bien inspiré de croire qu’ils risquent de faire un excellent usage des documents en leur possession.

- Menaces en l’air, mon pauvre archidiacre, pouffa le sire de Clairac. On vous connaît. Vous n’êtes pas le plus confiant des hommes, il s’en faut de beaucoup. Et ce sera votre perte. Ces gens à qui vous prétendez avoir confié assez de preuves pour me confondre sont pure invention. Les seuls dans toute la cité de La Tour à avoir quelque idée de l’affaire sont réunis en cette salle. Et les seuls de vos gens à savoir seulement où vous vous êtes rendu ce soir en catimini sont ceux qui vous ont accompagnés, et dont on s’est hâté de trancher la gorge sitôt que vous les eûtes quittés. Me trompé-je ? »

Tandis qu’il parlait, Othon et Brionne remarquèrent le regard entendu que l’archidiacre adressait discrètement à Fulgance, qui était le plus proche du sire de Clairac. Ce dernier, tout à son plaisir de les narguer, n’avait apparemment rien surpris de leur échange. Sur un geste de l’archidiacre, Fulgance se rua sur le misérable si soudainement qu’Onésime, à l’autre bout de la pièce, fut secoué d’un sursaut qui manqua de lui faire perdre l’équilibre. Mais le jeune chevalier n’avait pas plus tôt porté la main sur Florian de Clairac qu’il se mit à hurler de douleur et se jeta en arrière, comme s’il avait empoigné un morceau de charbon ardent. Il tituba, puis tomba lourdement sur le dos, inconscient.

Florian de Clairac les toisait toujours, impassible. Dans la cheminée, le feu se mit à crépiter bruyamment.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 La_tou11

« Messire de Trèves, fit-il de sa voix tranquille et douce, il me semble que vous êtes à la fois le plus borné et le moins utile du lot. Mais vous ne serez pas venu ici pour rien. Vous allez donner un exemple salutaire à vos compagnons. »

Alors que dans l’âtre les flammes s’élevaient plus haut que jamais, le sire de Clairac retira son gant gauche -mais la main qui en sortit n’avait plus rien d’humain. C’était une main sombre, d’une teinte indéfinissable, d’un noir presque bleu, aux doigts émaciés et pointus comme des griffes, une main brûlée, cadavérique. Tandis qu’il la tenait au-dessus de sa tête, une rune de feu apparut au creux de la paume. L’archidiacre, cloué sur place par la terreur ou par quelque chose de pire encore, comprenant soudain le sort qui l’attendait, ouvrit la bouche pour hurler, mais le cri mourut dans sa bouche.

***
L’agacement d’Urien allait croissant. Les gens de la baronnie n’étaient pas meilleurs en architecture qu’en urbanisme, et les couloirs de l’hôtel d’Aspremont étaient presque aussi infernaux que les ruelles puantes de la Ville Basse. Escaliers, portes et galeries se succédaient, parfois agrémentées de tapisseries d’un goût discutable, évoquant, d’après ce que le chevalier de Havras en put saisir, tantôt quelque mémorable chasse à l’escargot géant dans les bois de Sombrefeuille, tantôt la ridicule poursuite par trois eunuques d’un jeune noble et de son fidèle ménestrel à travers un harem princier, lors des légendaires croisades d’Arabie.


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Traversant au galop une vaste salle déserte, Urien s’engouffra dans un nouveau couloir… et fut heurté de plein fouet par un valet au capuchon de travers, qui commença par lui adresser ce qui ressemblaient fort à des injures en patois gasconnien, avant de se reprendre, découvrant un peu tard qu’il avait à faire à un gentilhomme.

« F… faites escuses, messire, bredouilla-t-il, la voix pâteuse et l’haleine lourde de vin. Pas vu que vous étiez devant moi, comme qui dirait. La tête qui tourne. C’est rapport au Nouvel Ang qu’ong fête bientôt, voyez, c’est le moment de percer les tonneaux, eh ? Pas de raisong que ça soye seulement les autres dans la Ville Haute qui z’eng profitent, eh, avec leurs sacrées boustifailles. Heu… mais… dites voir, vous cherchez quelque chose, messire ? Et qui que vous êtes, sans vous commander ? »

***
Ce fut comme si une bourrasque avait jailli du conduit de la cheminée, projetant partout cendres et braises. Des flammes terribles, pourpres et or, tourbillonnaient autour des robes noires de l’archidiacre, l’emprisonnant dans une cage ardente. Avant que quiconque ait pu le retenir, le secrétaire s’était élancé à son secours, tentant vainement d’étouffer le feu ensorcelé, mais n’arrivant qu’à brûler lui aussi. Recroquevillées dans les flammes sur le parquet, aux pieds de Florian de Clairac, les deux corps furent bientôt aussi noirs et racornis que son ignoble main.

Othon avait tiré son arme et se tenait aux côtés de Brionne, la respiration haletante. Quant à Onésime, il se cachait derrière leurs jambes comme un enfant, les mains devant les yeux pour ne plus voir les cadavres hideux de l’archidiacre et du malheureux prêtre.

« Allons, fit Florian de Clairac d’une voix qui semblait étrangement sincère et bienveillante. Deux morts suffisent. Écoutez-moi, à présent.

Vous êtes loin de chez vous, jeune sire, dit-il en se tournant vers Othon. Qu’est-ce donc qui vous a poussé sur les routes ? L’envie de gloire, l’appât du gain ? Qu’avez-vous récolté jusque-là ? Moins que prévu, peut-être ? Songez à ce que je puis vous offrir. Le comte de Fontanes est puissant, et va sous peu devenir plus puissant encore -qui sait ? peut-être même la Gasconnie aura-t-elle bientôt un nouveau duc. Dans quelques jours, les plus hautes maisons de la baronnie de La Tour auront subi de lourdes et douloureuses pertes. Il y aura des places à prendre. N’avez-vous pas prouvé récemment que vous étiez un homme de ressources, et de haut courage ? Un tel homme serait le très-bienvenu parmi nous. Vous n’aurez pas même à vous mêler de nos petites affaires religieuses, si elles vous déplaisent. Soyez seulement loyal, et je vous promets plus de terres et de richesses que vous n’en pouvez espérer. Refusez, et c’est la mort, froide et noire. Ou si par quelque étrange miracle vous en réchappez, si même vous parvenez à déjouer le complot, alors vous retournerez à votre triste vie de misère et d’errance. Choisissez avec soin.

Et vous, messire Brionne -ah, je puis presque dire que nous nous connaissons. J’ai appris que vous me suivez depuis longtemps, et avec une ténacité qui a fini par forcer mon respect. Il y a plus là-dedans qu’un simple dévouement à votre maître le baron de Gransette. Cette jeune fille que nous lui avions ravie pour nous avoir bravés, vous devez l’aimer tendrement, peut-être autant qu’un père. Je ne lui porte pas de haine. Elle est en vie. Elle est ici, à La Tour. Elle peut vous être rendue, saine et sauve. J’ai reçu l’ordre de la sacrifier au jour du Nouvel An, mais je puis l’épargner, si vous m’en priez. Je mets son sort entre vos mains. Remettez-moi les preuves, indiquez-moi ce que vous avez appris de notre conjuration, et comment vous l’avez appris ; alors, j’en fais le serment inviolable devant le dieu que je sers, je le jure devant Tzeentch le Toujours-Changeant, l’Architecte des Destinées, elle vous sera remise, vivante, et sans autre mal que les vagues souvenirs qu’elle gardera de son enlèvement. Vous m’avez entendu jurer par le vrai nom de mon Maître. Vous ne sauriez imaginer le prix du parjure après un tel serment. Et croyez-le, vous ne sauriez non plus imaginer l’horreur du sort qui attend cette enfant si vous refusez mon offre. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMar 29 Oct 2013 - 14:45

Othon jeta rapidement un coup d'oeil à Fulgance, puis à la porte. Si ils pouvaient distraire Florian de Clairac quelques secondes, lui-même, Brionne et Onésime pourraient peut-être s'enfuir avec les précieuses preuves. Si Brionne avait, malgré son âge, l'air capable de courir encore assez vite et assez longtemps pour s'échapper, il nourrissait plus de doutes quant aux capacités du gnome. Au pire, sans les preuves, Onésime et Fulgance ne seraient probablement que peu utiles à leur ennemi ; aussi Othon ne craignait pas trop pour leurs vies dans l'immédiat.

Bizarrement, pour la première fois, il semblait à Othon que personne n'était là pour le commander ; il avait toujours servi sous les ordres de capitaines plus ou moins aptes au commandement, mais cette fois-ci, visiblement, il devait faire preuve d'initiative. En l'occurence, bonimenter, se rapprocher de la porte, surprendre Florian pendant quelques secondes en faisant quelque chose de totalement idiot, et en profiter pour s'enfuir.

Il baissa sa lame.


"Che fois... fous prétendez donc me gratifier d'un domaine en Bretonnie, alors que che ne suis pas même chevalier. Permettez-moi de douter de fotre bonne parole."


Tout en parlant, Othon fit un pas en direction de la sortie.




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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMar 29 Oct 2013 - 15:19

« Est-ce là la manière dont les valets traitent la noblesse à La Tour, petit pendard ? Je me suis égaré en cette grande bâtisse en cherchant à retourner aux appartements du prévôt, mais si tu me guides diligemment jusque là, je suis prêt à oublier ton attitude fort-discourtoise et à ne point te faire rosser par tes maîtres.»

Le regard sévère, Urien tapait du pied pour manifester son énervement. Las de parcourir couloirs et galeries sans parvenir à trouver son chemin, le chevalier n'avait pas à faire beaucoup d'efforts pour feindre la colère.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyDim 3 Nov 2013 - 1:52

La rapidité avec laquelle le maudisant de Clairac avait mené à bien son sinistre dessein laissa Brionne tétanisé, sa main d'épée tremblante. Son cauchemars lui revint à l'esprit : à sa différence, le sire de Trêves, ce puissant seigneur, n'avait pas péri par l'acier mais au sein d'un feu impie ; il n'était désormais qu'un tas de cendres fumantes.
Il fallait souhaiter que, malgré ce qu'en pensait le mâle sorceor, il avait su fait parvenir en mains sûres copie des documents.

Le vieux maître d'arme se mordit la lèvre. Le goût de son sang le sortit de sa stupeur. Le sang ! C'était cela, il fallait verser le sang. Tout sorcier qu'il soit, de Clairac était fait de sang et d'os, rien qu'une bonne lame ne puisse occire. Sans même prendre la peine de répondre aux extravagances du mage, bras droit emmitouflé dans sa cape devant lui et camouflant quelque peu son épée, il fit quelques pas rapides dans sa direction.

Dans sa maintenant longue existence, Brionne avait fait maintes actions inconsidérées. Celle-ci risquait de les surpasser toutes si cette maucréature de de Clairac avait encore à disposition une sorcerie semblable à celle qui avait mis fin à l'existence de l'archiprêtre.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMar 5 Nov 2013 - 4:02

Les yeux rivés sur ses souliers, le malheureux valet bredouilla quelques mots peu compréhensibles qui ressemblaient plus ou moins à des excuses, puis se passa la main sur le visage comme pour tenter de reprendre ses esprits.

« Je… heu… je vois ce que c’est, messire, fit-il d’une voix qui se voulait assurée. C’est justement oùsque j’allais. Suivez-moi-z-y donc hardiment, messire. »

Le valet tourna les talons et se hâta devant Urien, courant presque à travers les couloirs déserts et grimpant quatre à quatre les marches des escaliers. Quoique passablement ivre, l’homme semblait savoir à peu près où il allait et n’hésitait guère sur la voie à suivre. Ils furent bientôt dans une belle galerie dont les étroites fenêtres à croisillons donnaient sur une cour pavée qu’un haut mur séparait de la rue. Il devait s’agir de l’entrée principale de l’hôtel qu’Albaron avait soigneusement évitée un peu plus tôt. Urien jeta en passant un coup d’œil à la cour, et vit que malgré ses airs paisibles, elle était bien gardée. Sous l’arche de la porte donnant sur la rue, deux soldats jouaient aux dés à la lueur d’une lanterne, et un troisième faisait les cents pas non loin pour se réchauffer. La porte elle-même était barrée par deux poutres massives.

« Par là, messire, sans vous commander. » l’appela la voix pâteuse du valet.

Ils se retrouvèrent devant une porte basse. L’homme hésita un court instant, les yeux fixant stupidement la serrure, puis décida qu’il convenait de frapper. La porte s’ouvrit sur un personnage à la face peu amène, le nez tordu et le cheveu gris, vêtu d’un pourpoint clouté.

« Encore toi ? grogna-t-il au valet. Est-ce qu’ong t’a pas dit de nous foutre le camp, dis ?
- Mais… c’est qu’y a ce messire, là, qui, enfing…
- Quoi ? s’impatienta l’autre.
- Veut voir le prévôt, c’est ça qu’y a, alors moi, je le mène ici, et…
- Le prévôt est à dîner à la Ville Haute, répondit l’homme à la porte, visiblement tendu. Et messire de Clairac a bieng dit : qu’ong me vienne pas déranger ce soir ! C’est tellement dur à entendre, espèce de barrique à pattes ? Alors, du vent ! »

Pendant que le valet battait en retraite, Urien put jeter un regard à la pièce derrière la porte : un petit vestibule où un homme d’arme surveillait une seconde porte, celle-ci close.

« Et vous, messire, qui êtes-vous pour venir voir le prévôt à cette heure ? demanda l’homme aux cheveux gris en se tournant vers Urien. Je ne sais pas quel peigne-cul a pu vous laisser entrer, mais quoi que vous vouliez, vous feriez mieux de revenir demaing. »

***
Sur le sol de la pièce, les flammes continuaient de dévorer les carcasses noircies de l’archidiacre et de son secrétaire.

« Ne faites pas la folie de rejeter mon offre, poursuivait Florian de Clairac, fronçant le sourcil en voyant Brionne s’avancer vers lui. Pensez-vous sérieusement pouvoir fuir la prévôté à présent ? Votre toute dernière chance est de… »

Il n’acheva pas sa phrase. Sans plus prêter attention aux paroles du sorcier, Brionne s’était fendu avec une terrible rapidité, tirant sa lame d’un mouvement si soudain que le sire de Clairac, pour la première fois, fut pris au dépourvu. Saisissant l’occasion à la volée, Othon se rua sur la porte. Brionne sentit la pointe de sa lame rencontrer un obstacle et s’apprêta à frapper de nouveau, quand une lumière aveuglante se dressa d’un coup devant son visage, le forçant à se jeter en arrière.

Les flammes s’élevaient maintenant comme un mur, séparant la pièce en deux. Brionne dut arracher sa cape, embrasée par un feu qu’il était impossible d’étouffer, et la jeter loin de lui. Florian de Clairac, hors d’atteinte, recula vers le corps toujours inanimé de Fulgance. Son riche habit était déchiré à l’épaule, et taché de rouge, mais il ne semblait que légèrement blessé.

« Ce sera ma dernière offre, fit le sire de Clairac derrière la muraille de flammes ensorcelées. Remettez-moi les preuves, avouez-moi tout de votre enquête, sans quoi je fais périr votre compagnon sous vos yeux. Maître Brionne, entêtez-vous, et je vous donne ma parole de gentilhomme que vous verrez également votre demoiselle de Gransette mise au supplice devant vous. Et vous, messire Othon, cessez de vous acharner sur cette porte, elle est solidement verrouillée. »

Othon, se rendant à l’évidence, fit un pas en arrière, mais comme pour démentir les paroles de Florian de Clairac, une clef joua dans la serrure et la porte s’ouvrit en grinçant.

L’homme qui apparut était grand et sinistre, une lourde épée sanglante à la main. Aussitôt entré, il claqua la porte derrière lui et se hâta de la verrouiller de nouveau, comme s’il craignait d’être poursuivi. Ses vieux habits de voyage étaient déchirés en plusieurs endroits, et il marchait avec peine. Le capuchon de sa cape était rejeté sur ses épaules, révélant un visage à la barbe grise en bataille, marqué par quelque terrible vérole, et des yeux vitreux d’aveugle, qui ne cillaient pas devant les flammes, mais semblaient cependant voir. À la lueur des flammes magiques, Brionne reconnut sur le pommeau de son arme le blason d’or à la croix engrêlée de sable d’Albaron de Sauvan.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMar 5 Nov 2013 - 4:34

« Je suis porteur de nouvelles urgentes pour le sire de Clairac, déclara Urien sans se démonter. Le seigneur Luc de Gresfol m'envoie avec l'ordre exprès de ne communiquer ces nouvelles qu'à monsieur de Clairac en personne. Pensez-vous donc qu'on laisse pénétrer n'importe quel va-nu-pieds dans la prévôté en pleine nuit ? Conduisez-moi prestement à monsieur de Clairac ou il nous en cuira à tous deux.»

Le coup de bluff était un peu osé, mais Urien paraissait néanmoins plein d'assurance. En bon comploteur, De Clairac devait être coutumier des allées et venues de dernière minute.
Du moins le coup méritait-il d'être tenté.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 8 Nov 2013 - 23:55

Brionne était surpris ; surpris et satisfait.
Surpris d'être encore en vie et satisfait de la lueur d'étonnement lue dans le regard de de Clairac lors qu'il esquivait à grand peine la lame qui tentait de l'embrocher. Ce malusant avait sous estimé le vieux maître d'arme et ce fait seul était une victoire.
Et son étonnement n'était rien comparé à la stupéfaction actuelle du mauldit. La partie était plus équilibrée depuis l'entrée en lice d'Albaron de Sauvan. Instinctivement, Brionne vint se placer aux côtés du nouveau venu. Il fit, du regard, le tour de la pièce à la recherche d'objet, de meuble à jeter à la face du sorceor au travers des flammes... en attendant qu'Albaron ne les en débarrasse afin de parfaire d'un bon coup d'épée le travail commencé.
- La bienvenue céans, messire de Sauvan. Votre présence y est très chaudement appréciée. Si vous pensez mon aide utile, je suis votre serviteur.
Il n'attendait pas amable respons de la part du vieil ours ...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 15 Nov 2013 - 6:44

…Et ne fut donc pas déçu.

Le vieux chevalier de Sauvan passa entre Othon et Brionne sans leur adresser mot ni regard. Ses yeux vides paraissaient braqués sur la silhouette de Florian de Clairac, à demi brouillée derrière les flammes. D’un pas claudiquant, il avança droit sur lui. À son approche, il sembla à Othon et Brionne que le feu ensorcelé s’élevait de plus belle. Le vieil homme leva lentement son épée et la tendit devant lui pointe en avant tout en marchant. Bientôt, la lame atteindrait le mur de flammes. De l’autre côté, la voix devenue pressante de Florian de Clairac marmonnait des paroles incompréhensibles, mais Albaron de Sauvan poursuivait sa route, impassible.

La lame eut à peine touché les flammes que lentement, elles cédèrent. Cette fois, ce n’était plus la surprise que l’on lisait sur le visage de Florian de Clairac, mais bien la peur. Le mur de feu s’était ouvert devant l’épée d’Albaron, et il passa indemne là où elles avaient noirci le sol. D’un seul coup, elles s’éteignirent.

Florian de Clairac n’avait pas bougé mais semblait à bout de souffle. Le vieil Albaron esquissa un sourire si tordu qu’il rendait sa triste face plus hideuse encore. Sa lame s’éleva, s’abattit, et rencontra une autre lame. Dans la main monstrueuse de Florian de Clairac était apparue une épée de flammes qui sans cesse se tordait et changeait de forme.

***
« Luc de Gresfol ? fit l’homme cheveux gris, la voix rauque. Vous… vous êtes sûr ?
- Messire Florian devrait eng avoir fini d’ici ung instant, hésita l’autre. Il nous avait dit que ce ne serait pas bieng long. Sauf votre respect, messire, vous pourriez attendre ici, et…
- Ferme-là ! grogna le premier. Les autres ont déjà fait assez de gâchis aujourd’hui. Messire de Gresfol devait être à la table du barong, ce soir. Sans doute, il y aura appris quelque chose. »

Faisant taire d’un geste son compagnon qui s’apprêtait à répliquer, il frappa trois coups à la porte. Il n’y eut pas de réponse. Il frappa derechef, cette fois du poing, sans plus de résultat. Les deux hommes échangèrent un regard inquiet, puis le premier, choisissant une clef dans le trousseau qui pendait à sa ceinture, la glissa dans la serrure.

« Je n’aime pas ça. Tirez votre épée, messire, fit-il à Urien. Ong ne sait jamais. »

Brusquement, il tira la porte.

Urien eut à peine le temps de se jeter en arrière pour éviter les flammes dévorantes qui jaillirent de la porte grande ouverte. L’homme prit feu en un instant et s’effondra sur le sol comme une poupée de chiffon.


À l’intérieur de la pièce se déroulait le plus étrange duel imaginable. Le visage noble de Florian de Clairac était déformé par la haine et la fureur, et de l’épée enchantée qu’il tenait en main surgissaient de longs jets de flammes. Mais à chaque fois, le vieil Albaron les parait de sa propre lame. Plusieurs avaient ainsi manqué leur cible, et les luxueuses tapisseries de la pièce prenaient feu çà et là.

Othon tenait sa rapière prête, mais pour l’heure, il était impossible de venir en aide à Albaron sans être carbonisé. Brionne avait à la main un tabouret qu’il semblait vouloir jeter à la face du sorcier, mais la chose n’allait pas être aisée. Onésime, de son côté, s’était réfugié sous une table, sans remarquer qu’elle aussi commençait à prendre feu.

Le duel se poursuivait, furieux. Pourtant, à chaque passe d’arme, le bras d’Albaron semblait plus lourd, moins assuré. Florian de Clairac l’avait sans aucun doute remarqué, mais il paraissait mortellement effrayé par la lourde épée ternie de son adversaire, et n’osait s’en approcher. Avant d’avoir pu réagir, Urien fut bousculé par l’homme d’armes survivant, qui se rua la dague haute sur Albaron. Celui-ci, trop lent ou trop épuisé, ne put faire autre chose que de tendre le bras vers son assaillant. La dague perça son épaule, mais la blessure ne lui arracha qu’un grognement. En revanche, sa main se plaqua sur le visage du soldat, qui, surpris, recula. Avec une vitesse effroyable, sa face se couvrit de pustules innommables, se boursouffla au point de devenir méconnaissable. L’homme émit une sorte de cri étouffé, comme si une main invisible l’étranglait, puis tomba à la renverse, aussi immobile que son infortuné compagnon.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyVen 15 Nov 2013 - 17:47

Passée la surprise, Urien n'avait pu s'empêcher d'émettre un léger gloussement en voyant le premier garde tomber, noirci par les flammes. La mort du second, pourtant, l'avait bien moins amusé et il ne put s'empêcher de penser au grand nombre d'occasions qu'Albaron avait eu de lui faire subir un sort similaire.
Depuis le début de cette histoire, Urien avait vu en maintes circonstances l'efficacité des pouvoirs de ces chevaliers-sorciers voués aux dieux sombres et regretta quelque peu de n'avoir le même genre de capacités. Toutefois, la perspective de présenter quelque très-abominable difformité comme tous semblaient en posséder l'emballait bien moins.

Au milieu des flammes et du chaos des combats, le chevalier de la Quête fit un signe de la main pour saluer Brionne et Othon, tout souriant à l'idée qu'un feu ait fini par prendre quelque part dans l'hôtel. Il ne voulait pas partir avant d'avoir pu assister à la fin de cet affrontement titanesque, mais n'avait malgré tout aucune intention d'intervenir avant le dénouement, espérant peut-être pouvoir achever le vainqueur affaibli.


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 20 Nov 2013 - 13:34

Brionne recula de quelques pas et se dirigea à senestre. Il espérait qu'un sorceor, à la semblance d'autres humains, était moins attentif à qui venait de flanc.
Il resta quelques instants immobile, son tabouret dérisoire à la main.
Un mouvement presque imperceptible dans l'attitude d'Albaron le fit redoubler d'attention : le vieil homme, à bout de souffle, semblait sur le point de tenter une ultime estocade. C'était ce que Brionne attendait, il projeta avec force son projectile improvisé à la face du tormenteor de la doulce Penthésilée, déséquilibré lors qu'il parait une attaque avec sa lame de feu.
Il fit lors passer sa rapière en main d'épée et s'approcha rapidement des deux combattants. Le flanc du sire de Clairac semblait dangereusement découvert ...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyMer 20 Nov 2013 - 21:23

Urien se décida à tirer l'épée. L'attaque de Brionne risquait fort de finir dans d'horribles hurlements et une affreuse odeur de chair grillée, mais pouvait lui créer l'ouverture qu'il attendait.
Avançant rapidement à travers la pièce à l'atmosphère de plus en plus saturée par la fumée, le chevalier de la Quête comptait bien profiter de l'attaque du maître d'armes pour en finir avec Albaron de Sauvan en lui enfonçant sa lame en plein milieu du dos.

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Baron Guilhem de La Tour
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 23 Nov 2013 - 6:54

La chaleur de la pièce devenait suffocante, et l’air même semblait déformé par les flammes. Tandis qu’il s’avançait l’épée à la main, Brionne devait fournir les plus douloureux efforts pour seulement garder les yeux ouverts. Il s’aperçut quelques secondes trop tard que Florian de Clairac avait esquivé son projectile. Alors même qu’il portait son attaque, Brionne sut qu’il avait échoué. Son seul espoir de n’être pas brûlé vif était d’expédier le sorcier d’une seule estocade, mais il ne pourrait pas y parvenir. Sa diversion n’avait pas suffi.

La fine rapière manqua la poitrine et perça le bras de part en part, déchirant la soie blanche.

Brionne n’entendit pas le cri qu’avait dû pousser Florian de Clairac. Il se jeta en arrière aussitôt le coup porté. Pendant un terrible instant, son regard fut empli de flammes et il crut que la mort l’avait finalement rattrapé. Le sorcier avait lancé son feu ensorcelé sur lui. Dans un réflexe dérisoire, Brionne avait levé son arme comme pour parer.

Les flammes continuaient de danser, le combat se poursuivait, et Brionne était toujours vif. Le feu l’avait frôlé. La lame de sa rapière, qui se dressait devant lui l’instant d’avant, avait disparu. Il comprit qu’elle avait presque entièrement fondu lorsqu’une vive douleur lui fit lâcher la poignée brûlante qu’il tenait encore à la main. Il eut à peine le temps de jeter un œil à ses doigts rougis avant de devoir se recroqueviller sur le parquet pour échapper à un nouveau jet de flammes.

Florian de Clairac, bien vivant mais cruellement blessé, titubait en arrière et son dos finit par rencontrer le mur de la pièce. Les flammes l’environnaient et cependant ni son riche vêtement de soie ni ses longues boucles ne prenaient feu. Albaron de Sauvan tenta de s’approcher, mais même pour lui, Florian de Clairac semblait impossible à atteindre. Il leva malgré tout sa lourde épée une dernière fois, essayant d’éteindre les flammes enchantées comme il l’avait déjà fait, mais à cet instant, une lame étincelante jaillit de sa poitrine.

Le spectacle fut abominable. Le sang qui se mit à couler lentement de la plaie béante, puis de la gorge, était épais et dégageait une odeur intolérable, comme si le corps qui l’abritait n’était déjà plus qu’un cadavre. Aux pieds d’Urien, à travers les vieux habits de voyage déchiré par son épée, le dos d’Albaron lui apparut ignoblement putréfié, atteinte de quelque horrible peste. À son grand dégoût, Urien s’aperçut que quelques gouttes de sang noir avaient éclaboussé la peau de son poignet.

Une tapisserie en feu se détacha et répandit encore un peu plus l’incendie. Pour reculer vers la porte encore ouverte, Brionne passa à quelques pas du corps d’Albaron, qui émit une sorte de râle en désignant la lame ternie qui gisait à ses côtés.

« L’épée… gémissait-il d’une voix brisée. Mon épée… prenez-la… prenez-la… Ne touchez pas… la lame… prenez-la. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptySam 23 Nov 2013 - 18:13

Urien fit un pas en arrière et frotta frénétiquement son poignet pour faire disparaître toute trace de l'horrible liquide.
Il espéra ne pas avoir été touché par quelque corruption maléfique.
Après un court instant, il constata que Brionne avait raté son attaque et en fut un peu agacé car il avait espéré voir disparaître en un seul instant les deux sorciers. Hélas, De Clairac semblait bel et bien hors de portée à l'heure actuelle.

L'attention du chevalier se porta alors sur l'épée du vieil Albaron qui gisait sur le sol. L'arme était sans aucun doute magique et la simple idée d'entrer en contact avec sa lame terrifiait même le sire Florian... pourtant, Urien n'osait s'en emparer.
La brève discussion qu'il avait eu une heure auparavant avec le vieux chevalier alors qu'ils traversaient la Salandre était très fraîche dans son esprit et les mots du chevalier aveugle résonnaient dans son esprit encore et encore: « Oh, je saurai bien vous donner l’arme nécessaire en temps voulu. Et peut-être alors vous semblera-t-il avoir reçu bien plus que vous ne demandiez. » (Nb: cette discussion avait eu lieu par MP. C'est d'ailleurs là qu'Urien avait appris le nom de Luc de Gresfol qui n'était pas encore apparu dans le RP Laughing)

Qu'avait-il voulu dire par "plus qu'il ne le demandait" ? Une malédiction frappait-elle tout porteur de l'arme ?
L'état de décomposition intérieure d'Albaron inspirait peu confiance et ne donnait en tout cas nullement envie d'acquérir semblable pouvoir.

Divisé entre sa soif de pouvoir et sa peur de la magie, le chevalier de la Quête demeurait stoïque au milieu des flammes et de la fumée de plus en plus épaisse, manifestement incapable de prendre sa décision.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyDim 24 Nov 2013 - 21:38

"Fait ce que doit". Cette antique devise, trouvée dans un grimoire du baron de Gransette, il l'avait autrefois faite sienne. Jamais avant ce jour d'hui elle ne lui avait semblé aussi adaptée à sa situation, à sa vie même. Lors il gisait sur le sol, recroquevillé au sein de braises à la semblance de l'enfer, seule cette pensée le soutenait : il avait fait ce que devait. Il en payait le prix amer tandis que l'accablait le poids de la défaite.
Dans une gerbe d'étincelles et de brandons la lourde tapisserie s'écroula à seulement quelques coudées. Il se dressa péniblement, sa main d'épée glissée sous l'aisselle, vaine tentative pour tenter d’atténuer la douleur lancinante de la brûlure. Il  entrevit une porte ouverte. Toussant, pleurant, crachant, trébuchant et moitié boitant il se dirigea dans cette direction.
Ah, il avait belle allure, le maître d'arme du baron de Gransette !
Alors que la fumée se dissipait quelque peu près de la porte, il vit la silhouette du vieux sorcier moribond. L'aspect de sa blessure ne laissait guère de doute sur l'issue fatale. Étrangement, alors que la salle crépitait bruyamment, ravagée par les flammes, Brionne entendit distinctement les paroles entrecoupées de râles du mourant. Ultime sorcerie de vieux sorceor ?
Sans doute !
Sans apenser davantage, Brionne empoigna la massive épée de la dextre. Une lame, fut-elle maudite, est toujours un réconfort pour un bretteur. Elle lui sembla étonnamment légère et après quelques moulinets maladroits il la glissa dans son ceinturon. Il saisit brièvement le bras du mourant, geste de réconfort dérisoire pour un dernier voyage qui risquait d'être long, au combien, puis se dirigea plus fiablement vers le salut.
...
Alors qu'il allait départir, la pensée du jeune Fulgance allongé  inconscient sur le sol et condamné à une mort atroce le frappa comme foudre. Après une brève hésitation il rentra de nouveau dans la fournaise.
"Fait ce que doit" ...La peste soit du devoir et des dangers insensés que ce fils de bordeau lui faisait courir.

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Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyLun 25 Nov 2013 - 3:53

L'épée maudite partie entre les mains de Brionne et Florian de Clairac hors d'atteinte, Urien pensa qu'il était grand temps de quitter la pièce avant d'y étouffer. Il s'agenouilla près du cadavre du vieil Albaron et s'empara du trousseau de clefs qu'il lui avait manifestement dérobé sans qu'il s'en aperçoive avant de disparaître en l'abandonnant dans les couloirs.
A bien y réfléchir, le chevalier de Havras se demanda comment le vieil hérétique était parvenu jusqu'aux appartements du prévôts avant lui et en ressentit un certain malaise qu'il apaisa en donnant quelques coups de pied dans la carcasse. Ce vieux bougre avait plus que mérité le sort qu'il venait de connaître.

Après un dernier regard lancé au sire de Clairac qui semblait toujours enfermé dans une armure de flammes vivantes, Urien se précipita vers la sortie sans demander son reste.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 9 EmptyLun 25 Nov 2013 - 19:12

L'instinct d'Othon lui hurlait de suivre sans tarder Urien de Havras. Pourtant, lorsqu'il vit le vieux héraut d'armes foncer dans les flammes pour sauver son compagnon d'armes, il fut bien obligé de le suivre pour se porter au secours du chevalier...

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Membre de l'Ordre des Chevaliers du Slip sur la Tête, Première et Seconde Promotions.

Malveillant a écrit:
Râler n'est pas un droit mais un devoir  Mr. Green
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