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 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V

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Emmanuel de Couronne
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Baron Guilhem de La Tour
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 29 Nov 2013 - 5:46

Tandis qu’Onésime, osant enfin sortir de sous sa table, se précipitait vers la porte à la suite d’Urien, Othon et Brionne tachaient d’étouffer les flammes qui menaçaient d’engloutir le corps toujours inanimé de Fulgance. Alors qu’Othon soulevait le chevalier par les pieds, il aperçut à travers les flammes la silhouette de Florian de Clairac, le visage crispé par la souffrance, une main rouge de sang portée à sa blessure. La lame à présent disparue de Brionne avait fait son office.

Les deux hommes se hâtèrent d’emporter leur compagnon loin de la pièce infernale. Il leur fallut presser le pas pour rejoindre Urien et Onésime. Privés de lanterne, ils avançaient tant bien que mal dans un couloir obscur lorsque des échos de voix paniquées leurs parvinrent. Peut-être quelqu’un avait-il remarqué l’incendie en regardant les fenêtres de la pièce qu’ils venaient de quitter. Ils n’eurent d’autre choix que de se réfugier dans la pénombre d’un escalier. Ils venaient à peine de tirer Fulgance à l’abri lorsqu’ils virent passer en coup de vent deux valets, accompagnés d’un soldat, chacun portant deux seaux d’eau, ce qui risquait bien d’être dérisoire face au feu qui s’était déclaré.

Malgré le manque de lumière, Urien parvint à retrouver son chemin jusqu’au cellier, prenant soin de refermer autant que possible les portes à clef sur leur passage. Ils n’eurent plus à descendre qu’un dernier escalier et se retrouvèrent à l’air libre. Le vent glacial du soir était une bénédiction après les flammes ensorcelées de Florian de Clairac.

« Et maint’nant ? » demanda Onésime alors qu’ils s’accordaient un instant de repos dans une ruelle, la forme inerte de Fulgance étendue à leurs pieds.

« Si votre Florian de Clairac se tire de c’coup-là, pissemerdre, y tardera pas à envoyer du monde après nous, et à moins qu’on trouve vite fait un endroit sûr, on risque de pas vivre assez vieux pour voir la nouvelle année. Faudrait déjà s’occuper de passer la Salandre pour se tirer de cette sacrée île ; elle va dev’nir malsaine pour nous, j’ai idée. »


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 29 Nov 2013 - 6:51

Essoufflé par toute cette cavalcade, Urien se courba, mit la tête entre les jambes, et commença par prendre de grandes inspirations.

« Maintenant ? Ne vous inquiétez pas, j'ai un plan... enfin en quelque sorte, dit-il. Un certain nombre de choses que j'avais tenté d'oublier me sont revenues un peu plus tôt dans la soirée. Le sorcier qui combattait Florian de Clairac était un ancien chevalier voué au dieu de la pestilence et a priori le dernier de son engeance à encore sévir dans la baronnie. Sa mort n'est qu'une petite victoire, certes, mais elle n'en demeure pas moins réjouissante.»


Alors que son rythme cardiaque revenait à la normale et que sa respiration se faisait moins lourde, le chevalier de la Quête se redressa et regarda au loin le rougeoiement des flammes poindre derrière les vitres des sombres couloirs qu'ils venaient de quitter. Manifestement, les serviteurs connaissaient quelques difficultés à étouffer l'incendie à sa plus grande satisfaction.


« Je connais les noms de quelques membres de la secte de l'odieux Architecte à la cour du baron, en sus des traîtres que j'ai pu croiser au cours de mon périple en Gasconnie et de ceux qui ont croisé votre route à vous. Autant dire que la liste est longue et, je le crains, loin d'être exhaustive: Florian de Clairac que nous venons de croiser, Raymond de Malbosc que je crois trépassé, Sicard de Grailhy qui ne me voit certainement plus d'un très bon œil, puis les seigneurs de Renans et du Puech, auxquels s'ajoutent Luc de Gresfol et un certain chevalier de Tranchet, proches du sire Florian... tous sont aux ordres du comte Albéric de Fontanes.»


Urien, regardant ses mains dont il avait dressé huit doigts durant son énumération, marqua une courte pause, comme s'il était perdu dans ses pensées.

« Ecoutez, nous n'avons que peu de temps pour en débattre ici, mais Albéric est la clef ! L'homme est tellement corrompu par ses pouvoirs qu'il a horriblement muté, ai-je appris. Comprenez-vous ? Un prêtre sensible à la magie pourrait aisément le confondre et il en va sans nul doute de même pour nombre de ses condisciples ici même, à la Tour. Je sais que vous étiez plus tôt en contact avec les frères de Morr... où sont-ils ? Nous allons avoir besoin d'eux !»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 7 Déc 2013 - 0:00

- Mmmouiii, c'est une idée...
... Mais, pour dire le vrai, convaincre un prêtre de Morr d'aller à l'encontre d'Alberic de Fontanes, et ce afin de pouvoir constater l'état de ses mutations ne parait guère envisageable.
Ce ne semble applicable qu'aux autres comploteurs dont vous venez d'énumérer la trop longue liste.
Il nous faut écarter le sire de Grailhy, le seul que nous ayons tenu à merci ; l'affaire ne s'est pas conclue comme elle aurait pu. Et s'il venait en La Tour, nous ne saurions où le trouver.

Brionne passa pieusement sous silence le rôle d'Urien en ce fiasco : nul besoin de se mettre à dos un allié de choix.
- Pour les autres affidés, ils sont sans doute aussi bien en cour que le sire de Clairac et aucun prêtre, fut-il disciple de Morr, ne les obligera à se dévêtir. Par contre, nous pourrions tenter d'en surprendre un en son logis et de le contraindre par force. Mais sommes nous sûr que tous portent la marque du chaos ?
Mais qu'importe, c'est du moing un mouvement auquel ce scélérat de de Clairac ne s'attend guère : il nous pense sans doute à l'hallali.  Peut être notre sire gnome saurait-il nous mener chez un des membres de cette mâle maisnie ?

Je ne crois malgré tout guère au succès de l'entreprise.
Nos maigres espoirs reposent plus sûrement entre les mains d'un inconnu : la personne de confiance à qui l'archiprêtre a confié l'essentiel de notre affaire...

De nouveau il préféra taire la fin de sa pensée : ... si, et seulement si, Eustache de trêves avait bien cédé à ses prières.
- Enfin, pour ce qui concerne les prêtres de Morr, le seul auprès duquel j'avais recommandation et duquel j'avais, je pense, gagné fiance, repose désormais en cette masure, finissant de se consumer.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 7 Déc 2013 - 3:39

Urien fut quelque peu affligé par la réponse de Brionne. L'archidiacre avait donc péri de la main de Florian de Clairac et avec lui s'envolait toute chance de reconnaître les sorciers cachés dans la cour du baron de La Tour.
Sans doute l'hésitation du chevalier de la Quête à s'impliquer dans cette mission leur avait-elle coûté fort cher puisque ses compagnons semblaient bien incapables de gérer les choses en son absence.

« Bien des prêtres sont capables de sentir la magie d'instinct. Il n'est nul besoin de dévêtir quiconque pour confondre un sorcier par leur biais. Hélas, si nos seuls prêtres ont rejoint leur maître Morr en l'au-delà, il nous faudra abandonner mon projet et improviser... ce qui, pour moi, a toujours signifié finir les choses dans un bain de sang et de viscères molles d'une manière que ne renierait pas Jacques le Ripeur, célèbre criminel que terrorisa les bas-fonds de l'Anguille du temps de mon enfance.»

Haussant les épaules, Urien sembla se résoudre à cette dernière option, toutefois quelque chose le dérangeait quelque peu.

« Une damoiselle du Graal aurait sans doute la possibilité de démasquer nos ennemis de la même façon, mais je présume que ces inutiles gredines n'ont, pour quelque raison, plus leur place en la cour du baron.
Il semble manifeste que notre seul plan soit bien d'attaquer l'un des leurs en sa demeure, comme vous le recommandez. Cependant, tous sont certainement à la cour du baron de La Tour à l'heure actuelle et comprenez bien qu'attendre que l'un d'entre eux regagne ses appartements nous prendra un temps dont nous ne disposons pas vraiment.
J'ignore tout de la personne à laquelle votre archidiacre a confié l'affaire mais il ne me semble guère prudent d'attendre une quelconque aide extérieure à cet instant. Le chaos va bientôt gagner la vieille ville grâce à l'incendie que nous avons provoqué et Florian de Clairac est certainement aux abois. Il nous va falloir frapper vite et de manière inattendue. Si vous disposez de quelque preuve, munissez-vous-en sur l'instant. Nous allons devoir nous rendre à la cour du baron dès ce soir en profitant de la panique.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 7 Déc 2013 - 17:09

Le groupe était toujours trop proche de l'hôtel au goût d'Othon. "En attentant, filons t'ici et trouvons un entroit où déposer notre ami Fulgance. Il ne fa pas s'éveiller de suite, che je le crains, et che n'ai nulle enfie de le transporter à la cour du baron." dit le mercenaire. "Et hélas, l'auberge où nous fûmes hébergés s'est proufée un peu trop... infestée d'assassins."

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 7 Déc 2013 - 17:23

Urien hésita à proposer que l'on abandonna purement et simplement Fulgance mais se rendit compte qu'il sentait un peu trop le cochon pour pouvoir se rendre à une cour baronniale.
Il leur faudrait bien faire étape quelque part au risque de perdre tout effet de surprise.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyLun 9 Déc 2013 - 0:46

- Prendre quelque repos et le temps de panser nos blessures ne serait pas mal venu.
L'excitation du combat retombée, sa brulure le faisait souffrir.
- Sieur Onesime, qui connaît mieux la tour que le fond de sa poche pourrait peut être trouver ostel à notre convenance, du genre qui acceptent les gens éméchés ou portant fer au côté sans questionnements inutiles. Une fois reposés, nous pourrons tenter d'obtenir audience auprès du baron. Il sera peut être curieux d'en savoir plus sur la triste fin d'Eustache de Trêves. Et puis, si notre mystérieux allié existe, il doit certainement se trouver dans son entourage.
Il serra contre lui la précieuse besace contenant les documents glanés lors de leur quête.
- A propos de ce que vous appelez mes "preuves", ne leur prêtez pas plus de poids qu'elles n'en ont. Elles ne peuvent suffire seules à confondre de Clairac. Mais ce dernier connait leur existence et il les craint suffisamment pour se risquer en personne à nous affronter. C'est assurément fort bonne chose.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyLun 9 Déc 2013 - 1:46

Urien se massa les tempes et prit une profonde inspiration, comme il le faisait généralement avant d'entamer ses interminables et trop fréquentes tirades.

« Ne sous-estimez pas le poids de vos documents, Brioche. Comme je vous l'ai dit, le véritable chef de nos ennemis, Albéric de Fontanes, est désormais mutant et ne quitte plus son château. D'aucuns le disent même possédé par quelque démon, ce qui, à la réflexion, n'est pas si impensable. De fait, la rumeur le prétendant sorcier et difforme est déjà tenace chez bien des paysans du duché. Notre rôle, notre seule chance de faire réagir les chevaliers de la Tour avant le nouvel an est donc de faire en sorte que ces accusations se répandent dès maintenant dans la haute noblesse. Nous devons pour cela semer le doute pour que suffisamment de voix parmi elle exigent qu'Albéric quitte son castel. Avant même d'entrer dans les détails sur le complot que nous connaissons, nous en savons assez pour susciter une réaction chez les gens du baron. Peut-être ces derniers n'attendent-ils qu'un prétexte pour s'armer et partir en guerre... allez savoir. Mais je vous le répète quoique vous le sachiez: le temps joue contre nous. Demander audience auprès du baron serait bien inutile. Trop occupé à festoyer, il risquerait fort de ne pas nous l'accorder.
De plus, l'absence de Fulgance ne nous rend pas vraiment service en la matière puisqu'elle fait de moi le seul homme de sang noble de la compagnie... et donc le seul susceptible de ne pas être renvoyé sans autre forme de procès dès son arrivée. En bref, nous allons devoir trouver un moyen quelconque d'entrer dans le château. Allons donc panser nos blessures pour le moment, mais je suggère que nous passions le reste de la nuit à réfléchir à un plan. A un bon plan, si possible.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyLun 9 Déc 2013 - 2:05

"Ch'ose me permettre une petite correction, Kapitaine : fous êtes le seul noble ici qui soit pretonnien." répondit Othon. Il était depuis longtemps habitué aux manières hautaines du baron, mais n'aimait pas se voir ainsi rabaissé au rang de manant.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 13 Déc 2013 - 3:17

« Si vous cherchez un clapier où poser nos fesses sans être gênés par des questions indiscrètes, fit Onésime après un temps de réflexion, je vois guère qu’un endroit où vous mener. C’est le vieux faubourg Saint-Reynard, du côté du trou de la Pomme d’or. La Pomme d’or, c’est, comment dire, pissemerdre… c’est quèqu’part le cabaret et le bordel. Mais vaudrait mieux aller se planquer dans une des tavernes autour, ce s’ra plus tranquille. Alors évidemment, c’est pas un lieu pour délicats, le faubourg Saint-Reynard, mais si votre sire de Clairac envoie des hommes de la prévôté à nos basques, c’est là qu’y faut se carapater, et vite, encore, cornes-à-merdre. Le guet ne passe plus par là depuis des années ; les gens d’armes savent qu’y se feront rosser proprement si y montrent le bout d’leur nez. Et puis, j’connais une tête ou deux, par là-bas.

Et y a aut’chose : si vous voulez quitter la Ville Basse en douce, sans passer par les portes gardées, ce faubourg-là, c’est la bonne affaire. La route qui grimpe à la Ville Haute est à deux pas de là. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 13 Déc 2013 - 3:40

« L'endroit semble parfait, alors dépêchons ! Et espérons que ce lupanar ne sera pas trop sale...»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 13 Déc 2013 - 18:04

- Votre description du trou de la pomme d'or me met l'eau à la bouche. En route donc vers ce lieu de plaisir et de fantasmes.
Pour dire le vrai, il aurait mille fois préféré une couche de feuilles sèches aux bras de la plus experte des filles de joie de la Tour. Il doutait de toute manière pouvoir profiter de l'un ou l'autre avant que cette vilaine affaire ne soit terminée.
Il se pencha sur Fulgance qui semblait toujours profondément endormi, le secouant doucement pour lui chuchoter à l'oneille :
- Sire Fulgance, sire Fulgance, éveillez-vous vistement, nous devons instamment joindre le plus beau lupanar de la ville. La plus douce des courtisanes vous y attend avec impatience.
Il était prêt à toutes les bassesses pour ne plus avoir à porter le jeune homme, diablement lourd en harnoi complet. Very Happy

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyLun 16 Déc 2013 - 1:47

Fulgance demeurant obstinément inconscient, il fallut se résoudre à le porter à bout de bras ; l’abandonner dans la Vieille Ville, à deux pas de l’hôtel du prévôt, c’était le condamner à un sort sans doute pire que la mort, si Florian de Clairac remettait la main sur lui. Des éclats de voix lointains résonnaient derrière eux alors qu’ils traversaient les rues obscures à grandes enjambées. L’incendie semblait encore loin d’être maîtrisé par les gens de la prévôté. Même si Florian de Clairac parvenait à réchapper à la chambre ardente, il y avait encore une chance qu’il ne puisse pas lancer ses hommes immédiatement à leur poursuite -cette légère avance ne serait pas de trop…

Le passage de la Salandre ne fut pas précisément une partie de plaisir. Après s’être entassé tant bien que mal dans une barque qui commençait à devenir étroite pour cinq passagers (ou plus exactement quatre passagers et demi, le demi représentant Onésime), il fallut se guider presque à l’aveuglette sur les eaux noires de la rivière et chercher un endroit où accoster. De nuit, la grève était traîtresse. Ils parvinrent à mener la barque entre deux maisons aux pieds dans l’eau, et se hâtèrent de débarquer. Fulgance reprenait lentement connaissance alors qu’ils pataugeaient dans la vase, mais il était clair qu’il faudrait le laisser derrière à la première occasion.

Alors que les respectables rues de la Vieille Ville étaient presque désertes, partout ailleurs dans la cité, des tavernes et cabarets restaient ouverts, et de-ci de-là, des chants joyeux se faisaient entendre. Une ou deux fois, des passants amusés prirent Fulgance pour un fêtard émêché, voyant sa démarche titubante.

Guidés par Onésime, ils s’éloignaient des quartiers plus ou moins policés de la Ville Basse et s’aventuraient dans des faubourgs populaires, voire louches, jusqu’à parvenir en vue d’une grande bâtisse à la façade penchée, illuminée de lampions. Au pignon pendait une énorme pomme en bois doré. Mais l’endroit était fort fréquenté, et toutes sortes d’oneilles indiscrètes y traînaient, aussi choisit-il de les emmener dans une autre taverne de sa connaissance.

Le faubourg Saint-Reynard était sans conteste le quartier le plus animé de la cité. Une bonne part de ce que La Tour comptait de valets, apprentis et servantes venaient s’y distraire après une dure journée de labeur. Sous l’enseigne de la Pomme d’or, autour d’un vieux chêne blanc, on buvait et dansait gaiement.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 La_tou12

Prenant garde à ne pas se faire délester de leur bourse au milieu de la cohue des masques et des musiciens, ils suivirent Onésime jusqu’à un établissement signalé par une enseigne à la peinture fatiguée représentant apparemment une assez grasse jeune femme à la posture peu décente, la robe largement troussée. Sans doute valait-il mieux ne pas s’enquérir du nom de la taverne.

La petite salle commune était pleine et une puissante odeur de vin y régnait. On circulait avec quelque peine à travers les tonneaux et tabourets bancals, sous les jambons et chapelets de saucisses sèches pendant des poutres du plafond bas. Accompagné par une espèce de petite cornemuse nasillarde, un prêtre tonsuré chantait une chanson bouffonne, une fille sur les genoux. À deux pas de là, un homme basané à longs cheveux noirs et boucles d’oreilles disait la bonne aventure, le doigt sur la paume de son client. Au milieu de cette cour des miracles où l’on osait porter ouvertement coutelas et même épée sans se soucier des édits du prévôt, Othon, Brionne, Urien et Fulgance passaient sans guère attirer l’attention.

À en juger par les quelques quolibets qui saluèrent l’entrée d’Onésime, le gnome n’était quant à lui pas tout à fait inconnu en ces lieux. Le tenancier de l’endroit, après avoir échangé quelques mots à voix basse avec lui, leur libéra une table à l’écart et s’éclipsa. Il revint accompagné d’un pichet ébréché rempli à ras-bord et d’un petit homme à l’habit aussi tapageur que rapiécé.


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Le nouveau venu s’attabla sans façon, adressa un clin d’œil à Onésime, et leva son gobelet en guise de salut.

« Le bonsoir, mes doux seigneurs ! J’espère que l’abreuvoir est à votre convenance. Moi, je suis maître Firmin, et vous, je ne veux pas savoir qui vous êtes. Il apparaît, ai-je cru comprendre, que des gens mal disposés à votre égard et liés aux autorités urbaines vous collent aux basques, que vous seriez heureux de laisser en quelque endroit sûr l’un des vôtres à qui il est arrivé des choses qui ne me regardent pas, et, peut-être, que vous ne dédaigneriez pas un ou deux conseils pour vous glisser dans la Ville Haute. Est-ce cela ? Bon. Je serais ravi de vous assister. Sachez que je suis favorablement connu ici, et que dans tout l’honnête faubourg Saint-Reynard, il n’y a pas de plus honorable gentilhomme que moi. J’ose déclarer que tous mes clients ont toujours été pleinement satisfaits. Discrétion garantie, multiples facilités de paiement, et je fais même une réduction spéciale pour les fêtes du Nouvel An. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyLun 16 Déc 2013 - 3:44

Urien n'avait pas attendu pour commander quelques pintes et s'échinait déjà à couper une saucisse sèche à la dureté imprévue. A l'étonnement de tous, le chevalier de la Quête s'était porté volontaire pour soutenir Fulgance sur une partie du chemin et en avait profité pour soulager ce dernier de quelques piécettes sonnantes et trébuchantes qu'il comptait bien dépenser en repaissance et autres joyeusetés.

« Ma foi, maître Firmin, il y a peut-être une affaire pour laquelle vos talents ne nous seraient pas de trop. Mes amis et moi-même aimerions bien participer aux festoiement du baron, mais nos invitations semblent s'être égarées... si vous me suivez. Ha ha ha !
C’est un passage jusqu'à son château qu'il nous faudrait et sans attirer l'attention. Vous sentez-vous à la hauteur de la tâche ?»


Après une longue et bruyante gorgée, Urien ajouta avec un sourire charmeur, « Il va de soi que les affaires que nous avons là-bas sont des plus honnêtes, bien entendu. Je le jure sur mon honneur de gentilhomme.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 20 Déc 2013 - 4:03

Maître Firmin sembla hésiter un quart d’instant, apparemment troublé d’avoir affaire à un personnage au moins aussi douteux que lui-même. Ou peut-être était-il impressionné, sans vouloir l’admettre, par ces gens qui prétendaient se glisser au festin du baron sans y être conviés. Mais il se ressaisit bien vite et retrouva ses airs de bonimenteur.

« Je ne doute pas de la probité parfaite de vos seigneuries, assura-t-il. Entendez-moi bien, cependant : les gardes et sergents de notre bon sire Fulcrand sont tout à fait tatillons, aussi votre affaire n’est pas évidente. Il est hors de question d’escalader les remparts ; de mémoire de truands, tous ceux qui s’y sont essayé ont fini leur carrière à l’état de crêpe au pied de la muraille. Cela manque un peu de panache, mais il n’y a pas d’autre choix que de passer par la porte. Une des portes, veux-je dire, et toutes sont bien gardées. Mais je pense avoir de quoi vous satisfaire. Voyez-vous, il y a ces temps derniers un incessant va-et-vient de charrettes pour porter vins et victuailles aux celliers du baron. Je pense être en mesure de vous trouver un aimable marchand de vin qui voudra bien regarder ailleurs quand vous vous installerez sous la bâche couvrant ses tonneaux. Et il se peut également que je connaisse quelqu’un parmi les gardes placés aux portes qui s’assurera qu’on ne perdra pas de temps à examiner la charrette de trop près. »

Au dehors, un vent froid se levait, couvrant par moments les joyeuses clameurs de la taverne.

« Va neiger comme vache qui chie, cette nuit, qu’on dirait, remarqua Onésime. Bon pour nous, ça. Avec ce temps, sûr qu’ils iront pas fouiner sous chaque tonneau, y voudront en avoir fini au plus vite. Mais ton histoire de charrette, ça va bien pour passer les portes de la Ville Haute. Pour arriver jusque devant la table du baron, c’t’une autre paire de manches, pissemerdre, si tu me passes l’expression.

- Je t’entends bien, mon bon gnome, répondit Firmin avec un fin sourire aux lèvres. C’est effectivement là que ça se corse. Entrer dans la Ville Haute, c’est la partie facile du plan -et elle est déjà assez difficile comme ça, merci bien. Entrer dans la forteresse du baron elle-même, c’est la partie dure. Et arriver à sa table, c’est la partie impossible. Ou peut-être pas, après tout, rien n’est sûr. Il se peut, éventuellement, que j’aie une idée. Mais cette idée, croyez-moi, je ne l’aurai pas avant d’avoir été payé. Et quoique je sois dans des dispositions très favorable à ton égard, Onésime, prince des personnes de petite taille, j’insiste pour être payé d’avance. Entendons-nous bien : je suis prêt à vous garantir que vous arriverez à l’endroit voulu, mais absolument pas que vous y arriverez vivants. Ça, c’est votre affaire. Un paiement d’avance est donc assez nécessaire pour moi. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 20 Déc 2013 - 14:37

Othon jeta un regard à ses compagnons, puis au tavernier. Il finit par prendre la parole, pour prononcer la phrase qui s'imposait toujours dans ce genre de situations :
"Et fous demanderiez compien pour ce... serfice ? Che vous demanderai également de nous laisser, mein camarades et moi-même, en délibérer, de préférence autour d'une bière. Nous avons fait une longue route et, pour ma part, che suis affamé et assoiffé."

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 20 Déc 2013 - 23:52

Brionne était abruti de sommeil. Il somnolait, le nez au dessus de sa chope. Il suivi d'une oneille distraite le préambule du "gentilhomme" Firmin, comme la réponse d'Urien de Havras. C'est uniquement la dernière phrase de ce dernier qui le fit sursauter et ouvrir des yeux écarquillés  Shocked . Il était maintenant complètement éveillé, un vague sourire sur les lèvres et il porta une attention soutenue à la proposition du truand.
- Maître Firmin, votre proposition semble de bon aloi, il ne lui manque qu'une bonne épée accompagnée de sa dague pour me convenir tout de bon. Elle épouserais merveilleusement bien nos desseins, si seulement elle était à la portée de nos maigres bourses. Le seul gentilhomme de cette tablée est malheureusement à court de bel argent et nous-même ne sommes guère en fond.
Joignant le geste à la parole, il fit tinter les quelques piécettes au fond de sa bourse.
- Dites-nous votre prix et laissez-nous délibérer, comme vous le mande mon jeune compagnon. La décision que nous avons à prendre est lourde de conséquences.
Un sentiment diffus de danger mettait Brionne mal à l'aise : si le truand était à la solde de de Clairac ou d'un de ses sbires, les tuder lors qu'ils seraient cachés sous la bâche serait jeu d'enfançon.
Mais avaient-ils vraiment le choix ?  Le temps pressait et les moyens d'entrer chez le baron ne devaient pas être légion.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 21 Déc 2013 - 19:21

Urien se demanda quel besoin avait eu Brionne de faire remarquer à Firmin que les moyens de paiement manquaient à la compagnie. Il était convaincu que l'homme n'avait pas de lien particulier avec De Clairac et sa secte qui semblait plutôt implantée dans les hautes strates de la société, mais jugea néanmoins peu sage de faire savoir à un criminel sans foi ni loi qu'il y avait plus de profit à faire en les dénonçant qu'en leur venant en aide.
Ne restait plus qu'à espérer que la réputation d'Onésime, qui devait certainement lui-même servir de monnaie d'échange à l'occasion, soit suffisante dans ces bas-fonds pour retenir ce genre d'élans.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyMar 24 Déc 2013 - 4:44

« Ce sera vingt sous d’argent. » annonça tranquillement maître Firmin. « Par personne, s’entend. Et je n’accepte pas les monnaies que vient de faire battre le duc de Quenelles, elles sont de trop mauvais aloi. Il y a si peu d’argent là-dedans qu’elles deviennent presque noires en un rien de temps. »

Comme prévu, la somme n’était pas négligeable, et une telle dépense risquait fort de laisser la compagnie presque sans phynance. Lorsqu’Onésime chercha à marchander, Firmin déclara qu’il était disposé à être payé en deux temps, à la condition de garder l’armure de Fulgance en gage, au cas où ils ne reviendraient pas -il serait d’ailleurs loin de perdre au change.

« Je vais tâcher d’arranger votre affaire, fit-il en quittant la table. Il nous faudra faire vite, car bientôt toutes les portes de la Ville Haute seront closes, et les charretiers retardataires devront passer la nuit en bas. Et le vilain temps de ce soir est pour vous une occasion à saisir. Pendant que je m’occupe de tout cela, discutez tout à votre aise. »

Il sortit de la taverne à grand pas, ne s’arrêtant que pour glisser quelques mots à l’oneille du tenancier.

« Le sire Firmin a un peu trop d’appétit, je dis pas le contraire, dit Onésime, mais c’est plus ou moins un ami, et il n’a pas menti en disant qu’il avait sa réputation. Je crois qu’on pourra entrer dans la Ville Haute ce soir, avec de la chance. Mais si vous êtes décidés, j’vous conseille de vous mettre dare-dare à cogiter sur ce que vous allez inventer pour parler seul à seul au baron. Parce que, si vous m’suivez, même Firmin réussit à vous dégoter un moyen de débouler en plein milieu de son festin, le baron sera pas forcément très disposé à vous accorder de suite une audience comme si à des envoyés du roi.

Sans vous offenser, et en toute modestie, je pourrais lui proposer les plans de ma machine hygiénique à évacuer les excréments. Je vous en ai jamais causé ? Tiens, ça m’étonne. Je l’ai appelée : la Pompe à Merdre. Je suis bien certain qu’un grand seigneur comme lui sera intéressé. J’ai fait des essais, vous savez, et c’est déjà presque au point. Quand il verra combien c’est utile et profitable, il sera sûrement si séduit qu’il nous recevra en privé sur-le-champ. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyMar 24 Déc 2013 - 5:35

La "pompe à merdre". Le nom résonna encore et encore dans l'esprit du chevalier Urien. « Nous sommes morts », pensa-t-il alors.
Il se voyait déjà, pendu au bout d'une corde et les fesses nues devant une foule hilare lui lançant au visage excréments et déchets en répétant inlassablement le nom de l'odieuse création du gnome.
Cependant, avant de débattre des détails du plan, il estima qu'il était grand temps d'enfin prendre un moment pour partager les informations qu'ils avaient pu recueillir au cours de leurs pérégrinations.
S'étant jusqu'alors peu impliqué dans les affaires de la compagnie, Urien n'avait pas vraiment pris la peine d'écouter toute l'histoire de ses camarades et s'il savait Othon et Fulgance moins informés que lui sur la situation du duché, il pensait Brionne porteur d'informations utiles.

« Hardis compagnons, nous voilà au pied du mur... enfin, de la muraille... enfin... bref ! Je crois l'heure venue de mettre en commun toutes nos informations. Expliquez-nous en détail ce que vous avez vu avant que nos chemins ne se croisent, maître Brionne, et je vous dirai ce que je sais de l'affaire, de ma première rencontre avec le culte de l'Architecte dans la bourgade de Pausan à l'odieux démon que je vis invoqué sous mes yeux bien plus tard, en passant par le siège de Massillargues et aux manigances du seigneur de Grailhy.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 3 Jan 2014 - 1:06

"Expliquer en détail ce qu'il avait vu" ...diantre, s'il se prenait au jeu, la geste risquait d'être longue. Par chance pour ses interlocuteurs, Brionne était fatigué et ses talents d'orateur s'en trouvaient diminués d'autant. Après quelques minutes de silence pour se recorder les évènements passés, il prit la parole :
- je vais vous épargner le début de mon histoire, lorsqu'il me fallut me lancer sur les routes après que Milon de Vabre, pourtant accueilli comme un frère par mon dit seigneur, l'eut trahi, faisant enlever son unique fille. La poursuite des ravisseurs m'amena en la ville de Valfons, à la poursuite, déjà, de Florian de Clairac. Je m'introduisis en son logis, mais mon habileté à l'épée n'aurait pu suffire à me sortir seul du mauvais pas ou je m'étais fourré. J'y ai encontré groupe de vaillants compaings pour continuer l'aventure. Nous avons mis fin à une sinistre cérémonie, tenue afin de convoquer un démon au prix de la vie d'un malheureux chevalier. Le sorceor qui la dirigeait était, vous vous en doutez, le sire de Clairac, que son nom soit mille fois maudit.  rambo 
Les participants portaient tous longues capes dissimulant leurs atours et masques couleur de sang, j'en tiens un à disposition si la chose vous intéresse.
Certains réussirent à s'enfuir, dont leur chef, mais parmi ceux que nous réduisîmes à merci se trouvaient nombre de notables influents de Valfons. Autant dire que, si nous avions vaincu par les armes, nous risquions gros au yeux de la justice. Notre chance fut que, parmi nos prisonniers, se trouvait l'échevin Montagnac dont le corps était visiblement marqué par le chaos. Son aspect parla pour nous et nous avons pu plaider notre cause devant le seigneur de Valfons.
C'est en cela que votre idée de capturer un proche de de Clairac pour chercher sur lui la trace du chaos me semble excellente : rien ne parle mieux aux yeux des puissants qu'un troisième bras ou qu'une bouche s'ouvrant sur l'abdomen. Hormis mes dires, je n'ai pour preuve de ce que j'avance que les minutes de l'interrogatoire de l'échevin. Ce reste bien maigre, venant d'une ville et d'un seigneur qui ne sont guère appréciés céans.


Brionne s'interrompit, porta sa chope à ses lèvres. La bière était piquante et à peine fraîche mais elle l'aida à mettre ses idées en place.
- Le sire de Valfons décida, même l'heure, d'envoyer ambassade auprès du baron de la Tour, menée par son sénéchal, Marc de Bussas. Il pensait que l'affaire actuelle avait peut être à voir avec une autre, fort semblable, qui eut lieu cent cinq années auparavant et qui avait impliqué un autre heudri sorceor, ancêtre de Florian de Clairac : Cathelin de Beaufort. Notre présence fut chaudement sollicitée et nous partîmes cinq cents et par un prompt renfort ... une petite vingtaine, bien maigre troupe pour affronter les périls qui nous guettaient.
Après une soudaine attaque de peaux vertes, qui emporta un grand nombre des membres de cette ambassade, dont le sénéchal, nous fîmes halte dans une abbaye où nous rassemblâmes moult enseignements sur les malvaisetés de ce Cathelin de Beaufort. Nous avons ensuite fait route vers une chapelle ou repose le prêtre qui mît fin aux vilenies de ce sire de Beaufort. Nous y trouvâmes des documents fort anciens indiquant que ce Cathelin avait profité d'une conjonction planétaire propice aux adorateurs du démons. Cette conjonction va se reproduire dans quelques heures, lors de la nuit des sorcières. Ce sont ces documents qui intéressèrent au plus haut point le défunt archiprêtre Eustache de Trêves, qu'il siège en paix aux côtés de son dieu.  I love you 


Il reprit une lampée de bière tiède. La mousse n'était plus qu'un lointain souvenir.
- A la sortie de la chapelle nous avons revêtu des habits de moine, pensant ainsi échapper à une nouvelle attaque. Mais nous avons été assailli de nouveau, cette fois par des hommes bêtes menés par un certain Quatrezoneilles. Grâce à l'aide providentielle d'Albaran de Sauvan, que vous semblez bien connaitre, nous avons pu survivre, mais avec un groupe encore affaibli.
Albaran s'est alors lancé dans la forêt pour surprendre une autre réunion des masques rouges. Nous avons pu y assister, en saisir quelques bribes et même faire pris un des masques : le seigneur de Renans et Cornois. Il réussit peu après à s'enfuir, mais non sans abandonner derrière lui son masque et son anneau, avec lequel nous pourrions contrefaire un sien pli si le besoin survenait.

La plupart des convives autour de la table somnolaient doucement, Urien de Havras lui même dodelinait de la tête. I don't want that 
- J'arrive à la fin de mon récit : nous sommes finalement arrivés à la sortie de la forêt de Vertefeuille, où nos déguisements de moine ont fait accroire à Sicard de Grailhy que nous pourrions servir d'intermédiaire, ou au moins de diversion lors d'une attaque de votre camp retranché dans la ruine de la chapelle du Graal. Vous connaissez la suite ...

Brionne vida sa chope. La bière était maintenant chaude et il esquissa une grimace.
- A la liste des alliés de Florian de Clairac, vous pouvez ajouter Milon de Vabre, le seigneur de Renans et Cornois ainsi que le défunt Quatrezoneille. S'il est bel et bien mort, les scéléreux de sa maisnie peuvent encore nuire : c'est l'un d'entre eux qui nous a suivi dans les rues de la Tour.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyVen 3 Jan 2014 - 6:21

Urien avait écouté le récit de Brionne avec autant d'attention que la fatigue et l'alcool lui permettaient. Comme il l'avait pensé, ses camarades n'avait eu affaire qu'à Florian de Clairac et ses laquais et manquaient certainement d'informations pour remettre les choses en perspectives.

« Ma foi, je n'ai nul besoin que vous me montriez ces infâmes masques portés par les sorciers démonolâtres, je ne les connais que trop bien. Tout commença pour moi par une sombre nuit, il y a quelques semaines de cela, dans un bourg nommé Paussan...»

Urien commença alors son récit par l'affaire de Paussan (hrp: par facilité et pour que la chose soit plus vivante, je vous remets directement en flashback le commencement des aventures du noble Urien qui se fit par MP entre le Baronbis et moi-même).

Urien vida d'un trait ce qui serait probablement son dernier verre de la soirée, glissa de sa chaise et s'agrippa vivement à la table pour éviter la chute. Ravi de son habileté, il se mit à glousser bêtement sous les regards perplexes des derniers buveurs à s'attarder dans l'auberge. Peut-être commençaient-ils à se demander si le jeune homme était bien un chevalier de la Quête, ainsi qu'il l'avait affirmé avec force et verve un peu moins d'une heure auparavant, debout sur un tonneau de vin de Sombrefeuille.

« Tas de pouilleux ! » murmura Urien alors que son coude, placé dangereusement près du bord de la table, sombrait dans le vide, entraînant à sa suite le bras, puis le buste qui lui étaient attachés. Leur propriétaire décida qu'il était temps de prendre un repos bien mérité, et tomba en essayant de se lever. L'aubergiste, un gros homme chauve et débonnaire, s'approcha pour lui offrir quelque soutien, mais Urien le renvoya à ses bouteilles et chopines d'un vigoureux grognement, avant de se remettre à glousser. Il se releva, trébucha, s'appuya de tout son poids sur la table, la renversa, et se retrouva derechef sur le sol. Dans un ultime et admirable effort, il se redressa avec dignité et toisa l'assemblée avec un « Ha ! » de triomphe.

« Je puis vous reconduire à votre chambre, mon bon seigneur. » lui proposa l'aubergiste. « Il faut monter un escalier, vous vous souvenez ? » Quelle idée de mettre des escaliers dans une auberge, pensa Urien. La remarque lui parut très drôle ; il gloussa et tenta de l'exprimer à l'aubergiste, mais ne parvint qu'à bredouiller. « L'escalier... l'escalier à l'auberge, eh... on peut dire... vraiment pas malin de votre part... »

Urien n'avait plus très envie de regagner sa chambre, à présent qu'il savait qu'elle était gardée par un escalier. « Mais quand même, hein ! » rugit-il. « Les escaliers... les escaliers, je les taille en tranches de pâté ! Me font pas peur. » C'était vrai. Urien avait déjà pourfendu plus d'un escalier en sa quête. Une bien noble quête, du reste. Si seulement il pouvait se rappeler ce qu'il cherchait. C'était une pensée assez triste, et Urien se mit à sangloter. S'il avait su, il n'aurait pas quitté Havras, et la vie était bien injuste.

Urien respira un grand coup et sortit en titubant. L'air glacial de la rue lui fit du bien. Il se souvenait de son nom et savait qu'il se trouvait devant une auberge où il avait loué une chambre. En revanche, il avait oublié le nom de l'auberge. Il se retourna. Une pancarte de bois vermoulue, battue par la bise, indiquait en grosses lettres blanches « Le Gnome Sauteur ». Ce nom fit beaucoup rire Urien, et il fut content d'être logé à si bonne enseigne. Il était si satisfait qu'il décida de faire quelques pas dans la rue, pour reprendre tout à fait ses esprits.

De légers flocons voletaient entre les façades sombres des maisons, et les rues blanches de neige paraissaient lumineuses dans la nuit noire. La douceur du tableau acheva de calmer le chevalier.

Le Graal. C'était cela. C'était le Graal qu'il cherchait.

Urien fut si content de s'être rappelé l'objet de sa quête qu'il pensa l'espace d'un instant qu'un bon verre de vin s'imposait, en guise de célébration. L'instant d'après, cependant, il tomba à genoux dans un recoin sombre de la rue et soulagea discrètement ses entrailles d'une bonne quantité de matière superflue.

Il s'adossa contre le mur de l'auberge et laissa son regard vagabonder sur les toits blancs et pentus qui se découpaient sur le ciel nocturne, baignés de lune. La lune ! Malheur. Une lune était sortie. Urien se mit à courir, jetant le regard de droite à gauche, éperdu, à la recherche d'un abri. La lune ne devait pas le voir, surtout pas, il était chevalier de la Quête. « La lune ! La lune ! » criait-il en se couvrant la tête de ses mains, bousculant au passage quelques manants et manquant de trébucher sur un aveugle recroquevillé contre de vieux tonneaux. Il risqua un regard par-dessus son épaule et s'aperçut avec horreur que la lune était toujours là. Elle le poursuivait pour le dévorer, parce qu'il était chevalier de la Quête et qu'elle l'avait découvert. Il crut la semer en se ruant au hasard dans le dédale des ruelles, mais chaque fois la lune déjouait ses ruses et le retrouvait.

Alors qu'il regardait derrière lui, il heurta de plein fouet une porte de grange qui s'ouvrit à la volée, avec grand fracas, et tomba sur le sol. Au-dessus de lui, par les trous dans la chaume, il distinguait la lune, toute petite dans un coin de ciel. Elle ne pouvait sans doute plus le voir. Il brandit le poing à son adresse. « Va te cacher, eh, affreuse ! »

Urien s'assit dans la neige, à l'entrée de la grange, essoufflé, nauséeux, l'esprit en pagaille. Il allait attendre que la lune se décourage et s'en aille pour sortir de sa cachette. « Je l'aurai à la fatigue. » se dit-il.

Dans la rue, une jeune fille passa. Urien pensa n'avoir jamais vu si beau visage de sa vie. Emmitouflée dans une cape épaisse, les joues rosies par le froid, ses mèches blondes soulevées par le vent glacial, elle marchait devant lui comme la vivante image de quelque fée de légende, éblouissante de beauté. Urien s'élança à sa rencontre, trébucha, s'effondra dans la neige en grognant. La jeune fille s'empressa de quitter sa compagnie, ce qui plongea Urien dans le désespoir. Il voulut lui crier de revenir et de l'épouser, qu'elle le mettait au supplice en s'éclipsant ainsi sans mot dire, mais les paroles s'embrouillaient dans sa tête.

Il regagna la grange.

***

Il sembla à Urien qu'il se réveillait après s'être assoupi un bref instant. Mais peut-être ne s'éveillait-il que d'une longue rêverie. Dehors, la ruelle était plongée dans le silence. Pas un chat pour marcher sur le rebord d'un toit, pas un volet pour grincer sous le vent, pas une belle jeune fille pour passer devant lui. Pas un bruit. Rien.

Ou plutôt, si. Mais derrière.

Curieusement, il avait l'impression que l'on parlait dans son dos, alors que la rue demeurait muette. Il se leva lentement et marcha vers le fond de la grange. Les voix devenaient plus nettes. Dans l'obscurité, il tâta le mur crasseux, couvert de toiles d'araignées et d'un enduit qui ne demandait qu'à s'enfuir. Il sentit comme une porte. Elle était fermée, mais le loquet de bois pourri céda facilement. Il régnait une odeur de cave derrière la porte, une odeur de moisissure. Urien marcha droit devant lui, jusqu'à une autre porte. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité et le toit laissait passer assez de clarté pour qu'il puisse s'orienter sans trop de peine. Toujours guidé par les voix, il poussa la porte et délogea une chaise au dossier brisé que l'on avait laissée dans le passage. Il se trouvait dans l'angle d'un couloir délabré. A sa droite, sous une arche basse, un escalier descendait vers quelque cave. Des échos de voix lui parvenaient très distinctement. Plusieurs personnes semblaient chanter à l'unisson, sans qu'il comprît le sens de leurs paroles.

Cette situation étrange piquait la curiosité d'Urien, qui se remit à glousser et descendit sans réfléchir à la rencontre de la chorale, ne s'arrêtant que pour vomir encore un peu sur les marches de l'escalier. Il distinguait à présent la lueur vacillante de torches et le chant était plus fort que jamais. Arrivé en bas, il eut un moment de surprise. La cave lui paraissait immense, plus vaste encore que la salle commune du Gnome Sauteur, alors qu'il s'était attendu à un réduit minuscule. C'était sans doute l'écho qui lui avait fait croire les chanteurs si proches. Au milieu de la cave, une dizaine de personne vêtues de riches habits tournaient continuellement autour d'une sorte d'autel improvisé, en fait un simple cercle de bougies. Tous chantaient et tenaient à la main une torche. Leurs visages paraissaient grotesques, déformés ; il fallut un instant à Urien pour comprendre qu'ils portaient des masques. Il eut un rire soudain. Il s'agissait apparemment d'une quelconque secte proscrite. Il aurait été amusant de se ruer sur eux en hurlant pour leur faire croire qu'ils étaient découverts et allaient être brûlés vifs comme sorciers et adorateurs des démons. C'est ce qu'il s'apprêtait à faire quand le chant se fit plus fort. Les chanteurs s'immobilisèrent et l'un d'entre eux s'avança pour verser le contenu d'une sorte de sac ou d'outre au milieu des bougies, tout en marmonnant d'un air idiot. Urien prit soudain conscience qu'il aurait déjà dû être remarqué ; il recula de quelque pas dans l'escalier et se dissimula à demi au coin du mur. Les chanteurs ne lui prêtaient aucune attention, absorbés par leur cérémonie stupide.

Il y eut alors comme une fumée qui s'éleva d'entre les bougies. En un instant, Urien avait senti ses genoux se dérober sous lui, et une terreur incontrôlable l'envahir. Comme dans un cauchemar, il avait l'impression atroce de ne plus avoir de voix pour appeler à l'aide. La fumée prenait une forme étrange, et remuait comme un serpent, beaucoup trop vite. Urien eut un haut-le-cœur et, pour la troisième et dernière fois de la nuit, marqua son passage d'un flot de vomissures. Quand il eut reprit ses esprits, il ne se souciait plus que de fuir au plus vite, empli d'une peur qu'il ne s'expliquait pas. Il remonta l'escalier quatre à quatre, retrouva le couloir, prit sans hésiter la porte entrouverte, puis celle qui menait à la grange, et se mit à courir dans la ruelle enneigée. Ses pensées étaient à présent remarquablement claires : il fallait fuir.

Urien s'aperçut soudain qu'il criait, et se tut, le souffle rauque. Il lui sembla que des fenêtres s'illuminaient et que des volets claquaient autour de lui. Un choc violent le jeta face contre terre. D'un coup de pied, on le retourna. L'un des chanteurs, un homme de haute taille, le maintenait au sol, la botte sur sa poitrine. D'un geste fluide, il dégaina une épée et en porta un vif coup d'estoc à Urien, qui sentit une douleur fulgurante à l'épaule. Le coup avait dévié. Le chanteur était aux prises avec un robuste gaillard en chemise. En un instant, il l'envoya heurter un mur et lui perça le cœur de sa lame. Il se jeta à nouveau sur Urien, à peine relevé, mais celui-ci rassembla ses dernières forces et lui envoya un hâtif coup de poing dans la mâchoire avant de lui saisir les bras. Le masque du chanteur tomba dans la neige et les regards des combattants se croisèrent. L'homme avait un visage beau et noble, quoique grimaçant de fureur, le nez droit et fin, la barbe grise et bien taillée.

Il se libéra d'un coup de pied qui cloua Urien au sol. Des gens accouraient de tous côtés. La dernière vision d'Urien avant de sombrer fut celle du chanteur qui courait dans la ruelle enneigée, en pourpoint de velours rouge et l'épée à la main.

***

On apprit le lendemain à un Urien passablement hébété que son agresseur s'était évanoui dans le dédale des rues. L'homme qui lui avait porté secours, un maçon du voisinage, était mort. Sa propre blessure n'avait rien de préoccupant. L'aubergiste, venu aux nouvelles, avait reconnu son turbulent locataire. On l'avait pansé sommairement avant de le reconduire au Gnome Sauteur.

La maison qu'il avait visitée cette nuit-là était à l'abandon, et personne ne fit de difficulté à croire qu'elle avait été investie par un groupe de hors-la-loi. Beaucoup semblaient cependant convaincus qu'il ne s'agissait là que de vulgaires brigands, peut-être un peu fantasques dans leurs manières et leur accoutrement (le masque du chanteur, que l'on avait remis à Urien, évoquait une sorte de gargouille ridicule). L'ivresse d'Urien expliquait assez sa terreur ; lui-même savait parfaitement qu'il n'avait pas été maître de son esprit.

On prévint la milice de la ville, qui ouvrit une enquête. Bien entendu, on ne découvrit rien, ni dans la maison ni à l'entour, qui vînt confirmer les visions troublées d'Urien. Ce dernier commençait à se demander s'il n'avait pas effectivement été la proie d'une hallucination dans la cave des chanteurs. Lorsqu'il quitta la ville de Paussan, deux jours plus tard, il n'avait rien appris de neuf, et les souvenirs de cette nuit commençaient à devenir flous.



« Si je l'ignorais encore à cet instant, mon chemin devait bientôt croiser une nouvelle fois celui de cet infâme sorcier qui avait voulu m'occire dans ce moment de faiblesse. Assez peu de temps après, je me retrouvais enfermé dans la petite cité fortifiée de Massillargues, assiégée par les forces nettement supérieures du comte Albéric de Fontanes, sinistre personnage dont le nom a dû parvenir à vos oneilles à maintes reprises, j'en suis sûr.
Enfermé, donc, depuis plusieurs semaines d'un siège éprouvant... hum... je me retrouvais bientôt convoqué par le seigneur de la citadelle avec quelques autres chevaliers, tous étrangers à la région et dont faisait partie le jeune Leustant que vous connaissiez. Ce noble seigneur nommé Bermond des Mesliers nous envoya forcer le siège avec pour mission de rallier ses vassaux pour revenir délivrer sa place forte.
Hélas ! Je commis là une erreur qui devait nous coûter plus tard car je ne reconnus point le guide que Bermond plaça à notre tête. Cet homme, qui se faisait passer pour un chevalier du Graal nommé Philibert de Montet n'était en fait nul autre que mon chanteur de Paussan... un usurpateur versé dans les arts maléfiques.

Ainsi donc, guidés par un ennemi, nous partîmes en direction du Puech, place forte d'un certain seigneur Arnaud de je-ne-sais-plus-quoi, vassal fidèle des Mesliers. Je vous passe les détails de nos prouesses martiales qui ne feraient qu'encombrer un récit déjà bien long, mais nous passâmes à travers les assiégeants et débutâmes un difficile périple à travers les forêts enneigées de Gasconnie. Nous ne tardâmes pas cependant à croiser nos premiers mutants et nous croisâmes peu après le chemin de marchands dont faisait partie Hugo, un halfling qui devint par la suite un allié de quelque valeur, mais je m'égare un peu... car bientôt nous nous retrouvâmes à affronter de vrais hommes-bêtes armés jusqu'aux crocs. Puis il y eut les crapauds géants, puis la sinistre nuit durant laquelle l'usurpateur qui, comprenant que je l'avais enfin démasqué, se débarrassa de moi, me séparant de ma compagnie.

Ayant été sauvé par l'hideux mais utile halfling, je poursuivis mon chemin de mon côté et n'arrivai donc pas au Puech avec mes camarades survivants. J'ignore si Leustant évoqua cet incident auprès de vous, mais il s'avéra manifestement que le seigneur Arnaud servait en réalité Fontanes et tenta de tuer avec supplices mes compagnons. Il ne me fallut que peu de temps pour recroiser à nouveau Leustant et les choses n'allèrent pas en s'arrangeant après notre réunion. De nouvelles batailles contre hommes-bêtes et sorciers eurent lieu et nous vîmes pour la première fois, signe de la pourriture de ce duché, des hardes d'efants du chaos en affronter d'autres vouées à des divinités différentes et obscures.

Mais les faits les plus intéressants, je les appris dans la foulée. Je reçus confirmation de la bouche d'un chevalier nommé Gormont, qui s'avéra faire partie de l'infâme secte d'Albaron de Sauvan, qu'Albéric de Fontanes était devenu le chef du culte auquel appartient votre Clairac et qu'il allait de succès militaire en succès militaire grâce au soutien de sa magie. Hum, pour vous faire la version brève de la suite, car je fatigue et ma gorge commence à être sèche, nous vîmes encore une fois le faux Philibert, de son vrai nom Raymond de Malbosc, qui tua pour de bon Hugo le halfling et Gormont, prîmes la fuite et tombâmes sur Albaron qui nous joua de forts vilains tours.

La suite, je l'évoquerai brièvement car le souvenir m'en est pénible. Cet odieux sorcier invoqua un démon décomposé et puant qui nous révéla tout ce qu'il nous restait à savoir sur les manigances de Fontanes. Il nous dit qu'Albéric et son culte auraient toujours une longueur d’avance sur leurs ennemis car ils recouraient à la magie pour s’envoyer des messages, utilisant généralement de petits démons messagers capables d'apparaître et de disparaître à leur guise. Puis il nous invita à dire au Baron de La Tour qu'il ne restait que peu de prêtres à Castel Fontanes, la forteresse d’Albéric. Les derniers étant le plus souvent acquis à sa cause, car beaucoup de prêtres sont capables de sentir la magie et risqueraient de découvrir ses pratiques.
Il ajouta que si Fulcrand ne nous croyait pas, nous n'aurions qu'à faire en sorte que la rumeur se répande dans sa cour pour que des nobles commencent à exiger qu'Albéric sorte de sa forteresse.
Enfin, il nous révéla que Fontanes avait muté et était certainement l'hôte d'un démon à l'heure actuelle -chose dont je ne doute pas car je suppose qu'un démon s'y entend en la matière.

La suite de mes pérégrinations ne m'apporta pas plus d'informations sur ces horrificques complots et formerait un long récit que je vous raconterai une autre fois si vous le voulez bien. Sachez simplement que je fus arrêté, séparé de Leustant que je ne revis pas avant de vous rencontrer et que je finis par me retrouver à combattre Sicard de Grailhy, un autre membre de la secte de Fontanes comme vous le savez déjà. Ce qui arriva par la suite, vous en fûtes témoins également à l'exception des événements qui me conduisirent chez le prévôts ce soir.

Ayant été assisté par Albaron alors que j'étais pris dans une embuscade en revenant du temple de Shallya, je vins à votre secours pour vous tirer des griffes de De Clairac en apprenant le piège qui vous était tendu. J'ai profité de l'occasion pour nous débarrasser du dernier sorcier de la peste après avoir obtenu de lui toutes les bien maigres informations dont il disposait sur nos ennemis.»


Finissant d'un trait sa dernière chopine, Urien se rendit compte que ses aventures avaient été bien plus chaotiques et décousues que celles de ses camarades. La chose l'amusa.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 4 Jan 2014 - 3:14

- Je partage votre avis : Alberic de Fontanes est bien le chef d'une conjuration visant à s'emparer de la baronnie de la Tour (du moins dans un premier temps, je gage qu'il a des buts plus ambitieux, le marquisat de Perbrancas pour le moins) et il est marqué par le chaos. La chose semble assurée et vous n'êtes pas le premier à évoquer la chose devant nous.
Selon vous il aurait sous ses ordres non pas un, mais deux sorceors capables de convoquer un démon à volonté, chacun œuvrant de son côté : votre "chanteur", Raymond de Malbosc et mon "ravisseur d'enfançon", Florian de Clairac ?
La description que vous faites du premier pourrait même faire accroire qu'ils sont du même sang. Il semble que Florian de Clairac lorsqu'il s'ensauva de Valfons était accompagné d'un homme plus âgé. Peut être était-ce votre Raymond ?

J'ai peut être des informations intéressantes sur les plans d'Albéric de Fontanes. Lors de son interrogatoire, le sire de Renans et Cormois nous a avoué ce qu'il en savait : à un signal donné, ou par l'intermédiaire des démons messagers dont vous parliez tantost,  les capitaines des hardes d'hommes bêtes qui se terrent dans les forêts alentour assailliront et ravageront les faubourgs de la ville, préparant la place pour l'armée du comte qui surgira à l'improviste.
Car cette armée, grâce à une nouvelle sorcerie, avance moult vistement. Tant et si bien que le baron de la Tour, qui festoye et banquette, n'aura guère le temps de lever son ost, pris au piège en sa propre cité.
Il lui faudra de plus compter avec les traîtres de la secte de l'Architecte qui vont sans doute tenter de se rendre maître des portes de la ville.
Et ceci n'est que la part militaire de ce complot. Profitant de la nuit des sorcière, vos deux sorciers vont sans doute faire se lever une armée de morts-vivants, à la semblance de ceux qui nous ont assailli dans la grange abandonnée. Il doit bien exister dans la région un charnier oublié de tous regorgeant de cadavres tout prêt à reprendre les armes.

Brionne contempla sa chope vide avec nostalgie. Même si la bière était aigre et tiède, il en aurait volontiers repris une pinte.
- Il semble que nous ayons matière pour plaider notre cause auprès du baron. Mieux vaudrait pour lui comme pour nous qu'il nous prête oneille attentive.
Une chose est assurée, le temps nous est compté. Préparons nous les dix sous d'argent pour l'escarcelle de maître Firmin ?

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 4 Jan 2014 - 5:07

« Il est à craindre que messire de Clairac ne dispose de bien plus de sorciers que ces deux-là, même s'il s'agit sûrement de ses deux plus terribles lieutenants. Mais pour tout vous dire, si j'ai d'abord cru Raymond de Malbosc trépassé, j'en viens à douter de la chose en me remémorant l'événement. Je crains que nous n'ayons en effet plus d'un sorcier sur les bras lors de la nuit des sorcières et mes pérégrinations tendent de plus à prouver que beaucoup de nobles, à l'instar d'Arnaud du Puech ou de Sicard de Grailhy sont déjà à la botte du comte Albéric.
De fait, nous risquons de ne pas passer la nuit une fois notre affaire exposée au baron, mais je crois que nous n'avons nul autre choix que de tenter notre chance et d'aller lui présenter ce que nous savons dès demain.
J'ajouterai que tous les membres de la secte de Fontanes qu'il m'a été donné de voir étaient richement vêtus et probablement de haute naissance et hormis Quatre-zoneilles le mutant, je doute qu'ils disposent de beaucoup d'affidés parmi les gens des bas-fonds. Même si le tarif est élevé, ce Firmin est sans doute notre meilleur espoir et je ne le crois pas, du coup, lié à nos ennemis. Je dis: payons (et il ne me restera plus qu'à trouver la foi en un dieu et à le prier pour que tout aille bien)

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyMer 8 Jan 2014 - 5:36

(Ah, que de souvenirs en ce début d'année. I love you J'avais oublié à quel point l'histoire de la rencontre d'Urien et de Philou, alias Raymond, était aussi absurde et grotesque. Laughing )


Dehors, le vent soufflait en bourrasques. Plusieurs couples de danseurs s’étaient réfugiés à l’intérieur et ajoutaient encore à la gaieté sans retenue de l’endroit, malgré la nuit qui tombait et les flocons de neige qui commençaient à s’engouffrer de temps à autre par les fenêtres mal calfeutrées. Le tavernier alluma une ou deux lanternes supplémentaires et jeta quelques bûches dans le feu où rôtissaient trois belles volailles et une imposante pièce de viande de porc.


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Une fois Fulgance mené au calme à l’étage, sous la bonne garde du tenancier de la taverne qui répondait de sa sécurité, Brionne et Othon redescendirent retrouver Urien qui, sous prétexte de garder la table, était resté à boire dans la salle. Onésime s’était lancé dans une description extrêmement fastidieuse de sa prétendue pompe à merdre, que le  chevalier faisait semblant d’écouter en épiant du coin de l’œil deux jeunes filles qui se faisaient tirer les cartes par une vieille en fichu bariolé. Les compagnons commençaient à peine à apprécier l’ambiance savoureuse du lieu lorsque maître Firmin reparut, une lueur triomphante dans le regard.

« Alors, vous vous êtes décidés ? s’enquit-il avec hâte. Bien, bien. De mon côté, je n’ai pas chômé. La chance est avec vous, ce soir. Les gardes aux portes de la Ville Haute ont pris du retard, et une charrette est allé verser dans le fossé en montant, ce qui a tout ralenti : les provisions vont continuer d’entrer pendant une partie de la nuit, et les soldats n’auront guère loisir de fouiller chaque chargement. Mais il vous faut faire vite. Suivez-moi. Je vais vous faire sortir de la ville. Ah, et n’oubliez pas d’allonger la monnaie tant que vous y êtes. »

***
Maître Firmin avançait à grand pas dans les ruelles sordides du faubourg Saint-Reynard. La Ville Basse se couvrait lentement d’une nouvelle couche de neige et le vent sifflait aux oneilles. Sans vraiment s’en rendre compte, on passait de la ville à la campagne à l’alentour : les maisons s’espaçaient, les potagers devenaient plus grands, des vignes à présent nues apparaissaient. Ils sautèrent par-dessus un ruisseau à demi gelé et Firmin leur montra sur leur gauche la masse sombre de la Ville Haute. Sur un énorme promontoire rocheux s’élevait la citadelle des barons de La Tour.

Ils passèrent à travers quelques champs désolés et eurent bientôt rejoint un large chemin en pente provenant de la Ville Basse et grimpant jusqu’à la forteresse. Ils s’y engagèrent et remontèrent la file de charrettes surchargées qui montaient à la Ville Haute. Firmin s’arrêta devant un marchand de vin à l’air bourru, la moustache grise et broussailleuse. Celui-ci fit un vague geste, et Firmin se hâta de faire grimper ses clients parmi les barriques.

« Certains tonneaux sont vides, souffla-t-il, mais il vous suffira sans doute de rabattre la bâche sur vous. Les gardes n’y verront que du feu.
- Minute, fit Onésime. Cornes-à-merdre, tu ne dis rien plus de cette idée mirifique que t’étais sensé avoir pour arriver jusqu’à notre messire le baron. Tu l’as eue, ou c’était de la poudre aux yeux ?
- Je vaux mieux que ça, répondit Firmin avec un clin d’œil. Onésime, ton ami Crépin, tu sais, le ventriloque qui fait faire mille tours à son ourse ? Eh bien, il est ici, à La Tour. Il est du nombre de jongleurs et autres qui vont faire leurs singeries aux fêtes du baron.
- Crépin est ici ? Sac-à-merdre, c’est une nouvelle qu’est pas sale, mais même s’il nous aide à nous faufiler dans le château, voire jusqu’à la salle du festin, l’affaire est pas gagnée…
- C’est déjà quelque chose de savoir que vous avez un allié dans la place ! répliqua Firmin en sautant de la charrette. Je vous ai dit que vous auriez besoin de chance. À vous de vous débrouiller pour user au mieux de cette nouvelle que je vous donne. »

Firmin disparut dans la nuit et la file des charrettes se remit lentement à avancer.

***
Othon risqua un regard par un trou de la bâche. Au-dessus de lui, l’immense arche de pierre de la porte jetait son ombre, et le vent sifflait à travers les barreaux d’une lourde herse. Des gens d’armes en cotte d’azur et de gueules se hâtaient de faire rentrer les marchandises attendues sous la houlette d’un sergent. Ils passèrent avec une absurde facilité, et la charrette se mit à suivre une rue pavée qui serpentait à travers les maisons à haut pignon vers le château du baron.


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« Si y’aurait par hasard des gens qui devraient pas y être là-derrière, grogna le marchand de vin, faudrait vouèr à se tirer les pattes de mes tonneaux.
- Cornes-à-merdre, lui répondit la voix d’Onésime, écrasé d’un côté par un grand cru d’Orsière, de l’autre par une barrique de vieux bordeleau, vous nous jetez à la rue comme des malpropres ?
- Si ça t’amuse d’être enfermé dans ung cellier tout nouèr jusqu'au moment où les gens du barong viendront tirer le ving pour la fête, messire le minuscule, t’as qu’à demander.
- Faut pourtant bien qu’on entre, pissemerdre, fit Onésime. On sautera avant le cellier. »

Le charretier marmonna quelques mots peu compréhensibles en guise de réponse, et la charrette poursuivit sa route, passant sans cesse sur et sous des arches sculptées où s’étendait un lierre grisâtre. Sous la bâche tendue par-dessus la charrette, ils étaient à peu près à l’abri de la neige et des regards indiscrets, mais il leur était difficile de bien comprendre où ils se rendaient, ni même s’ils avaient ou non pénétré pour de bon dans le château.

La charrette s’arrêta doucement. Othon, le mieux placé pour regarder au dehors, vit qu’ils se trouvaient dans une assez vaste salle voûtée. Devant eux, de nombreux valets déchargeaient d’autres charrettes et faisaient rouler leurs lourds tonneaux en direction d’une porte ouvrant sur quelque cellier. Non loin de là, contre le mur, un escalier montait apparemment vers les hautes salles du château. Dans l’agitation ambiante, il leur serait peut-être possible de descendre sans être remarqués. Mais pour monter vers les étages, il leur faudrait fendre la petite foule des valets et passer devant l’intendant passablement surmené qui criait ses ordres à tout-va depuis le seuil de la porte en haut de l’escalier.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyMer 8 Jan 2014 - 6:22

Bousculant quelque peu Othon pour pouvoir regarder à l'extérieur, Urien examina autant qu'il le put la situation et conclut que trop traîner ne serait que source d'ennuis quoiqu'il advienne. Retournant vers l'arrière de la charrette en bousculant une nouvelle fois Othon et l'épouvantable inventeur gnome, il se délesta de sa lourde épée qu'il plaça aussi silencieusement que possible dans l'un des tonneaux qu'il savait vide pour l'avoir forcé durant le trajet qu'il avait trouvé long et inconfortable.
Sans une seconde d’hésitation, il se glissa en dehors de la bâche et se trouva, ainsi accroupi derrière sa charrette, au beau milieu d'une pièce dont il avait sous-estimée l'animation. Par miracle, personne ne l'avait encore remarqué mais mieux valait agir rapidement.

« Psssst !», fit-il en soulevant légèrement la bâche. « Placez vos armes dans le tonneau et faîtes-le rouler vers moi... si vous le pouvez, rentrez-y également, maître Onésime. Prestement !»

Le chevalier était conscient que leur accoutrement les ferait difficilement passer pour de simples domestiques si par malheur quelqu'un venait à y regarder de trop près, mais il savait d'expérience pour s'être régulièrement faufilé là où il n'aurait pas dû au cours de sa longue vie de débauche que seuls ceux qui donnaient l'impression de savoir où ils allaient et ce qu'ils faisaient n'attiraient pas l'attention.
Il espéra juste qu'Onésime pense bien à ne pas entrer en contact avec la nouvelle lame de Brionne. Des râles d'agonie risquaient de faire bien désordre au moment de passer devant l'intendant.

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Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

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Agilgar de Grizac
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyMer 8 Jan 2014 - 19:47

"Maître Gnome, ne touchez pas à l'épée ensorcelée, à moins que fous ne teniez à votre âme encore moins qu'Urien à ses gens !" chuchota Othon aussi fort qu'il l'osait. Joignant le geste à la parole, il ajouta dans le tonneau ses propres armes ainsi que son couvre-chef [note : oui, oui, Othon se balade bien avec un chapeau, je viens de vérifier  Razz ], par souci de discrétion. Enfin, il sauta le plus silencieusement qu'il le pouvait hors  de la charrette, afin de rejoindre le chevalier de Havras.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 1:41

Brionne ôta sa cape et y enveloppa la lame de sa lourde épée,  Il avait pris soin de laisser la poignée accessible afin de pouvoir saisir l'arme aisément si le besoin survenait. Il mît le tout dans le tonneau avant d'aider le gnome à s'y glisser.
Il descendit de la chariotte à la suivance de ses deux compères, brossa négligemment de la main son surcot froissé avant de s'approcher du conducteur aux moustaches grises :
- Avant que de vous départir, accepteriez vous de me céder un tonnelet ou une gourdasse de bon cru que vous tenez sans doute par devers vous ?
Du menton il désigna le siège du chariot, sous lequel il lui semblait avoir vu l'objet de sa convoitise. Afin d'allécher le croquant il fit tinter la cliquaille dans sa bourse. La tête rougeaude du conducteur laissait peu de place au doute : il ne devait pas se contenter de transporter le fruit de la vigne, il le goûtait également.
...
De tous les intendants qu'il avait connu dans sa vie d'errance, bien peu savaient résister à un tonnelet du divin nectar ; restait à vérifier que celui du baron de la Tour ne faisait pas exception.

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Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptySam 11 Jan 2014 - 21:27

La moustache ébouriffée par le vent du charretier se souleva en une espèce de moue qui pouvait passer pour un signe d’assentiment. Quelques pièces glissèrent de main en main, et une outre rebondie parut. Brionne, ayant ôté le bouchon, en renifla un instant le contenu, et put juger que le marchand savait choisir ses crus, au moins pour sa consommation personnelle. Le vin semblait goûteux et puissant ; juste ce qu’il fallait pour réchauffer un intendant las et frigorifié.

Tandis qu’Othon et Urien se rapprochaient de l’escalier avec leur propre cuvée très personnelle, Brionne posait le pied sur la première marche, son outre sous le bras. Mais un valet mal embouché lui empoigna l’épaule.

« Dis-voir, compaing, t’aurais pas des fois décidé d’eng foutre le moins possible, que tu nous portes le pinard une outre à la fois ? On y sera encore au Nouvel Ang à cette allure ! Tu sors des écuries, avec ces bottes-là ? Bonne Dame, c’est toujours la même farce avec les peigne-culs qu’y nous envoient de là-bas ! Pour balayer le crotting, çà, y s’y entendent. Mais pour ung peu de vrai travail comme ong fait ici, tu parles !
- Qu’est-ce que c’est encore, cette fois ? demanda la voix pâteuse de l’intendant.
- Y se passe que ce drôle fait pas sa part de la tâche, voilà ce qu’y se passe ! Eh là, vous trois, gare à ce tonneau ! » cria le valet en se dirigeant à grands pas vers l’autre bout de la salle, abandonnant Brionne face au regard à présent soupçonneux de l’intendant.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 10 EmptyDim 12 Jan 2014 - 5:19

Instinctivement, Brionne porta sa main au coté, cherchant son épée afin de punir du plat de sa lame l'effronté faquin ...avant de se souvenir qu'il n'était pas armé. Se redressant, il pivota sur lui même, monta quatre à quatre les marches pour pouvoir apostropher l'intendant :
- Est-ce bien à l'intendant du baron Fulcrand de la Tour que j'ai l'honneur de parler ?
Sans lui laisser le loisir de répondre, il continua :
- Tous les valets de cuisine qui servent sous vos ordres sont aussi impertinents que ce gaillard ? Il est chanceux de ne pas être sous les miens !
Remontant quelques marches il se trouvait maintenant à cinq pieds de l'intendant.
- Mais je m'aperçois que je ne me suis pas présenté : Gondémar Avernois, régisseur du sire de Boutanche ; particulièrement attaché à la gestion du domaine de Pissegris.
Deux marches de plus. Son visage se trouvait maintenant à dix pouces de celui de l'intendant qui recula instinctivement d'un pas face à cette charge.
- Vous n'êtes pas sans savoir que le domaine de Pissegris est un des meilleurs crus d'Orsière ?
... Mais je fatrouille lors que le temps est compté : cette satanée carriole qui  versa en ville haute nous a causé moult embarras : moi qui avais promis à mon seigneur de livrer la barrique à la table même du duc avant la prime soir..
.
Un pas de plus. L'intendant avait perdu son air désapprobateur pour ouvrir grand ses quinquets.
Brionne projeta l'outre achetée à l'instant au charretier contre le torse de l'homme effaré :
- Tenez, je connais les usages, entre hommes de l'art ...
Il fit un clin d’œil appuyé avant de se tourner vers ses comparses qui soufflaient et ahanaient pour monter le tonneau.
- Hardi, vous autres, il nous faut rattraper la tardance !
L'intendant s'était poussé de coté mais tentait de se ressaisir, se redressant quelque peu pour prendre un air digne.
- Veuillez, s'il vous plait, dépêcher un des drôles sous vos ordres pour nous mener vistement jusqu'à l'échanson. Un cadeau du sire de Bérias ne souffre nul retard.
Affichant un large sourire, comme pour une bonne blague, Brionne gratifia l'intendant d'une bourrade. Désignant la gourdasse que ce dernier serrait machinalement contre lui il continua :
- Et quant au vôtre, de présent, hastez-vous de le gouter : la vie est courte et ses plaisirs incertains.

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