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 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V

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Emmanuel de Couronne
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Agilgar de Grizac
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMer 9 Avr 2014 - 19:02

Imitant Crépin, Othon retira son gant et bougea sa main de manière très exagérée. "Ach ! Ach ! Fous foyez pien, ponnes gens de La Tour, nous, à Marienburg, nous ne somme point mutants ! Ach ! En refanche, nous sommes tes rustres sans façons ! Nous aimons la pière, ach ! Oui, la pièèèèèèèèèèèère !" dit-il avec un accent impérial outrancier. Avisant une chope sur une table, il la vida d'un trait, en prenant soin d'en renverser un peu. Il se mit ensuite à tituber et à prendre des démarches idiotes.
"Mais nous aimons faire passer la pière afec des ponnes saucisses ! Ach ! Vous afez des ponnes grosses saucisses, par ici ?"

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Malveillant a écrit:
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyDim 13 Avr 2014 - 1:25

Mordieu ! la peste soit des épées enchantées, des sorceors et du maudit valet assis sur son banc.
Brionne respira profondément, retrouvant un peu de calme et de sang froid. Il intima à l'esprit de l'épée de le guider au plus vite à la table du festin. Alors, et alors seulement, il pourrait gouter au sang.
En réponse, il ressenti comme un feulement de dépit et d'hostilité. Au prix d'un effort surhumain il opposa à ce mur de haine un sentiment qu'il voulait de certitude absolue : oncque ne s'approcherait du valet, ni ne permettrait à l'épée de mortir quiconque. Il menaça  même de l'abandonner céans sur la terrasse, à charge pour elle de se trouver un porteur plus arrangeant. Tout au fond de lui, il savait ne pas pouvoir jouer ce jeu bien longtemps, restait à le desconnoistre à l'esprit de l'épée ...

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Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMar 15 Avr 2014 - 6:01

Brionne manqua de renverser sur son passage un vieux prêtre quelque peu chancelant tant il mit de hâte à s’éloigner du valet sur son banc. Il n’avait vu l’homme qu’au tout dernier moment, perdu qu’il était dans ses pensées, ou dans cette étrange lutte qu’il avait livrée en lui-même, seul au milieu de tous ces gens indifférents.

La bise glacée qui soufflait et faisait bruisser au loin les feuilles de la forêt ramena un calme bienvenu dans l’esprit du maître d’armes. Il allait poser le pied sur la première marche d’un escalier lorsqu’il fut forcé de laisser le passage à deux gaillards assez peu courtois et manifestement pressés. L’un était assez bien vêtu pour être chevalier, et portait d’ailleurs à la ceinture une épée de belle facture. Tout deux marchèrent droit sur le valet, qui se leva d’aussi loin qu’il les vit. Quelques paroles basses furent échangées, et les trois filèrent par un escalier qui descendait du chemin de ronde le long d’une grosse tour ronde.

L’épée, étrangement, semblait n’avoir plus rien à dire. Lorsque les trois compères le frôlèrent, Brionne ne ressentit plus de supplique chuchotée ni d’intentions meurtrières, comme si elle avait été matée ou découragée. D’un autre côté, elle avait également cessé de lui indiquer le chemin à suivre.

***
Les rires fusaient dans la grande salle à mesure qu’Othon et Urien tachaient de faire illusion en enchaînant les bouffonneries les plus invraisemblables. Le chant d’Urien avait été très applaudi. Quand à la sortie d’Othon concernant les saucisses, elle manquait peut-être un peu de finesse, mais à ce stade du festin, une bonne portion de l’assistance avait suffisamment bu pour y rire à gorge déployée.

Les plus sobres du lot paraissaient fascinés par Constance. Le jeu de Crépin, consistant à laisser croire que l’ourse menait la danse tandis qu’il ne faisait que subir ses caprices, faisait merveilleusement illusion. Les enfants qui n’avaient pas commencé à dodeliner de la tête regardaient le spectacle bouche bée. Peu à peu, les plats d’argent se vidaient et les montagnes de gâteaux et de pâtés s’évanouissaient des tables. Un ou deux farceurs légèrement éméchés se mirent à lancer à Constance de menues friandises, qu’elle attrapait au vol avec une étonnante habileté pour un animal si corpulent.

Une nouvelle sonnerie de trompettes annonça le prochain service, et sans doute avec lui l’arrivée d’autres saltimbanques. Déjà valets et pages recommençaient leur procession, un superbe plat garni de faisans en tête. Au milieu de la haute table surmontée d’un dais, l’homme à la barbe claire qui ne pouvait être que le baron Fulcrand, semblant satisfait, fit un geste cordial de la main à Crépin, l’invitant à approcher avec ses compagnons pour recevoir quelque gratification. Il n’en fallut pas plus à Onésime pour sauter sur le sol jonché de fleurs de la salle, s’échappant des bras de Constance où il jouait le rôle d’un bambin braillard (et d’aspect terriblement malsain) bercé par sa mère. Il adressa son clin d’œil le plus douteux à Urien.

« C’est l’moment ! souffla-t-il. On fait comme convenu. Messire Urien, pissemerdre ! ça va marcher comme sur des roulettes, z’allez voir ça, un peu. »

« La pompe à merdre. » pensa Urien dans un frisson d’horreur. Le gnome allait mettre son plan à exécution, et il était déjà trop tard pour le rattraper. Vif comme un éclair barbu avec un très gros nez, le petit être contrefait évita Othon qui s’était apparemment mis à mimer des pratiques déviantes avec une saucisse qu’un banqueteur lui avait fournie, et fonça droit sur la tablée seigneuriale. Intriguée par ce manège, Constance le suivit. D’abord pris de cours, le baron et ses hôtes crurent que le spectacle se poursuivait et éclatèrent de rire à la vue du gnome qui se ruait dans leur direction, le visage crispé par une détermination sans faille.

« Messire, s’il vous plaît ! » s’écria Onésime d’une voix de héraut d’armes haranguant la foule.

Son ton était si impérieux et solennel qu’un silence précaire s’installa, parfois troublé par des rires étouffés ici et là. Même les convives de la haute table, chevaliers en brocart étincelant et damoiselles à la gorge claire, retinrent leur souffle.

Au cœur de cette chatoyante assemblée trônait le très-fameux baron Fulcrand de La Tour, qui même parmi les dames et seigneurs en éclatants atours parvenait à attirer les regards. Une coupe de vin à la main, il toisait d’un air serein le minuscule personnage. C’était un homme d’assez belle prestance, âgé sans doute d’une quarantaine d’années. Sur la nappe devant lui était posée une grande nef d’or ciselé et derrière son dos s’élevait un siège haut et massif, en bois de chêne sculpté de lions, de feuillages entremêlés et de bêtes fabuleuses.

Fidèle à sa réputation, le maître des lieux était vêtu avec un luxe tapageur ; les gens du bas peuple avaient coutume de dire que plus les malheurs fondaient sur le duché, plus les chevaliers de La Tour, dans leur insolence, se couvraient d’or et de soie. Le baron portait un large collier orné de pierreries scintillantes par-dessus son surcot de taffetas brodé vert sombre, bordé de fourrure claire. Les yeux gris, les cheveux et la barbe d’un blond doré, fort soignés, tout dans son visage s’accordait au mieux à l’image d’hédoniste raffiné qui était la sienne en cette partie du duché. D’un geste magnanime, il invita Onésime à parler.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 Baron_10

(J’ai retrouvé ce dessin du baron que j’avais gribouillé il y a déjà pas mal de temps. Donc je vous le colle, pas de raison que vous y échappiez. Razz )


« Messire baron, croyez m’en, commença Onésime après une courbette ridicule, ces dignes et preux seigneurs de mes amis, là, derrière, vous viennent entretenir de quelque grave question qui est fort sérieuse et qui risque beaucoup d’effrayer les dames (qu’on me pardonne et j’en suis désolé). J’ai pour ma part à vous parler de choses qui sont de moins d’importance, c’est pourquoi je passe comme qui dirait en premier : si vous écoutiez le discours sérieux d’abord, vous en deviendriez tout troublé avec de la préoccupation, si j’ose dire, et vous n’auriez plus alors la tête à écouter l’autre discours, je veux dire le mien.

Messire, vous vivez dans le luxe et l’abondance. Voilà ce que vous vous dites : « Je vis dans le luxe et l’abondance. » C’est ce que tout le monde dit : « Le baron Fulcrand vit dans le luxe et l’abondance. » Et même, vous vous dites : « J’ai tout. Est-il quelque chose que je n’ai pas ? J’ai tout, en vérité. » Messire, pardon ! Il est quelque chose que vous n’avez point. Vous avez des chiens, des chevaux, messire, une cave remplie, des terres riches, une belle demeure, mais vous n’avez pas la pompe à merdre.

La pompe à merdre, dis-je, messire, et à raison, pardonnez mon audace, car cette machine mirifique, en vérité, pompe, messire, sauf votre respect, la merdre. Messire, pardon ! il y a différentes sortes de merdre. Et de même qu’il y a différentes sortes de merdre, j’ai conçu plusieurs pompes à merdre. J’ai la pompe à merdre de gentilhomme chevalier, la pompe pour la merdre de valet d’écurie, celle pour la merdre de garçon de cuisine, messire, veuillez m’excuser, pour la merdre d’enfant au berceau, pour la merdre de jouvenceau, de pucelle, même, je ne crains pas de le dire, pour la merdre de cheval et de magistrat. Vous ne sauriez, messire, concevoir comme est utile, et même nécessaire, la présence en un château come le vôtre d’un engin pouvant à loisir pomper -messire, n’y voyez aucune offense !- la merdre. Messire, la merdre, sauf votre respect, n’aura plus à rester dans les pots de chambre. Non certes. Elle sera pompée par la pompe à merdre, messire, et c’est heureux.

La pompe à merdre, si vous le voulez bien, messire, est un assemblage audacieux construit essentiellement autour d’une grande roue de bois (actionnée et mue par un larbin) qui tire un truc lequel fait tomber un machin qui fait contrepoids. Cela est très technique et je crains de vous ennuyer. Sachez qu’au bout du compte une espèce de gros boyau qu’on fabrique avec des vessies de porc cousues ensemble est placé par le larbin sur la merdre à pomper. Ou bien l’usager aura eu soin de déposer ce que vous savez directement dans le boyau. Le larbin retourne à la roue et commence à pomper. Et là, pissemerdre, c’est extatique et grandiose : la merdre est littéralement (je devine votre scepticisme et je persiste : littéralement) pompée sous vos yeux charmés, quelle que soit sa forme et sa consistance (il y a plusieurs réglages : molle, très molle, demi-molle, etc.). Le gros boyau l’avale et la merdre est alors véhiculée et conduite jusqu’au trou à merdre dans l’intérieur de la machine où elle est désintégrée par un procédé secret. C’est tout à fait comme si vous aviez la fantaisie, vous penchant avec grâce sur votre pot de chambre, messire, de tout aspirer par un roseau creux, comme vous l’avez déjà fait bien souvent, je n’en doute pas. Je ne souhaite pas vous offenser, messire, car vous êtes un seigneur redoutable, mais j’ose espérer et même prétendre que vous-même ne sauriez faire alors un travail plus net, plus propre et plus rapide que ma pompe à merdre -et cependant je suis tout disposé à croire que vous vous entendez très bien à ce genre de travaux. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMar 15 Avr 2014 - 14:31

Durant les longues explications du gnome sur le fonctionnement de sa très-horrificque machinerie, Urien avait désespérément cherché du regard quelque objet lourd et solide pour assommer l'infâme nabot.
Son choix se porta finalement sur un large plat en argent sur lequel commençaient à sécher quelques restes de volaille oubliés. S'avançant vers la table où se tenait l'objet convoité, le chevalier s'excusa très-courtoisement auprès d'une damoiselle dont il garnit abondamment le tailloir des morceaux de viande qui encombraient son plat.
Alors qu'il s'éloignait avec son butin, un valet se rua sur lui pour lui ôter des mains la magnifique pièce de vaisselle et en fut quitte pour un grognement redoutable qui le glaça d'effroi.

Approchant subrepticement derrière le gnome disgracieux, le chevalier de la Quête se dressa de toute sa hauteur, prêt à frapper.
L'assistance, atterrée par la présentation du gnome, retint son souffle devant l'assaut sauvage qui était sur le point de survenir.
D'un coup, Urien abattit son arme improvisée sur le crâne d'Onésime qui s'effondra tout net.

« Assommer ou être assommé, lança le noble Urien d'un ton moqueur, en laissant tomber au sol dans un grand fracas son plat d'argent. C’est qu'il commençait à nous pomper, merdre !»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMer 16 Avr 2014 - 2:19

Brionne fut tenté de s'enquérir de son chemin auprès du prêtre qu'il avait à l'instant failli renverser. Puis l'étrangeté de la situation lui apparut, il imagina sa tirade :
- Noble vieillard, veuillez planter là astrolabe, échelle de Jacob et tables astronomiques pour m'indiquer tout soudain comment parvenir vistement en la salle à ripailles du baron...
Non, décidément, ce ne semblait pas une bonne idée. Pas plus que toutes celles qu'il avait eues ces derniers temps !
Le chevalier discourtois, suivi comme deux ombres par ses compères, s'engageait résolument dans l'escalier. Brionne le laissa prendre une petite avance avant de lui emboîter le pas, prenant l'air assuré d'un habitué des lieux. À tout prendre, prêter fiance à sa chance plutôt qu'à une épée maudite et boudeuse ne semblait pas tant mauvaise chose ...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMer 16 Avr 2014 - 11:56

Crépin fut époustouflé par le discours d'Onésime. C'est qu'il avait de la ressource et savait bien parler quand il le voulait, le bougre !
Il était resté ébahi, sans réaction, puis soudain il réalisa les tracas que tout cela pourrait causer. Il devait réagir vite, et maintenant qu'Urien avait assommé le gnome et détruit leur crédibilité, il n'était guère d'espoir de faire entendre quelconque raison aux seigneurs.
Il fit un geste à Constance qui prit un air triste en allant porter secours au gnome.
"Veuillez excuser, messire, l'impétuo'ité de mon fils, je m'en vais le coucher pour l'heure." sembla-t'elle dire en prenant le petit être inanimé dans ses bras.
Crépin fit alors une cabriole, se disant qu'il ne valait mieux pas aller réclamer moindre fortune et ne pas traîner dans ses lieux. Il laissait Urien et Othon se débrouiller, lui s'occupait du gnome. Il s'éloigna donc vers la sortie de la salle du banquet...
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 19 Avr 2014 - 3:56

Tandis qu’il s’éloignait, Crépin entendit grossir dans son dos les rires, qui finirent par emplir la salle entière, suivis d’un tonnerre d’applaudissements. Se retournant, il ne put que se rendre à l’évidence : la neutralisation du gnome par Urien au moyen d’un élégant plat d’argent (un peu moins élégant à présent qu’il était déformé par une légère bosse en forme de crâne d’Onésime, certes) était passée pour un ultime jeu de scène. Quand à l’horrible discours du petit être, il semblait avoir plu, ce qui en disait long sur l’humour des chevaliers de La Tour (ou sur leur degré d’ébriété ce soir-là).

« Ramenez donc votre enfançon, dame Constance ! » fit un jeune chevalier vêtu à la dernière mode, qui d’après sa figure et le siège qu’il occupait avait tout l’air d’être le fils du baron. « Nous avons en nos flacons des vins qui sauraient réveiller un mort !
- Espérons-le, répliqua le baron. Car votre fils, ma dame, doit encore faire la preuve de ce qu’il avance. J’entends que sa machine soit construite ici même, conformément à ses plans et sous sa direction éclairée, afin qu’elle devienne la fierté de ma baronnie et un héritage sacré de la maison de La Tour. »

Il n’y avait pour le moment pas grand-chose d’autre à faire que de saluer avec plus ou moins d’aise. Sur un geste du baron, deux écuyers se mirent à verser dans de larges coupes étincelantes un vin d’une admirable teinte vermeille.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 878a

À gauche du maître des lieux était assise son épouse, la dame de La Tour, en robe de velours cramoisi et de cendal blanc, où l’or brillait çà et là. Othon risqua un regard dans sa direction, et n’y trouva pas une infinie bienveillance. Manifestement, la dame faisait peu de cas des plaisanteries sur la grosseur des saucisses impériales.

À sa droite, à la place d’honneur,  se trouvait une autre femme, plus jeune, qui aurait pu paraître particulièrement belle sans l’impression étrange et indéfinissable qu’elle donnait à quiconque la regardait. Elle portait une robe d’un bleu profond rehaussé de fils d’argent et de longs cheveux laissés libres tombaient en boucles d’un blond foncé sur ses épaules. Ses traits étaient doux et tranquilles, mais son regard avait quelque chose de terriblement dérangeant, surtout lorsqu’elle se mettait à fixer quelqu’un, comme elle fixait en ce moment Urien. Elle avait les yeux vairons, l’un vert, l’autre brun, mais il y avait autre chose chez elle, quelque chose qui mettait instantanément mal à l’aise.

Autour d’eux, des seigneurs, des dames, des demoiselles, des prêtres. Les plus jeunes de la tablée devaient être les autres enfants du baron. Une jeune fille d’une quinzaine d’année, la joue appuyée sur sa main, contemplait la mise peu soignée d’Othon et Urien, et paraissait se demander dans quel genre d’endroits on pouvait bien autant se salir. Un garçon et une fillette assis côte à côte regardaient Onésime avec des yeux ravis, s’attendant sans doute à ce que le gnome fasse soudain quelque merveilleux tour de jonglerie lorsqu’il aurait cessé de faire le mort.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 131a

Les écuyers portèrent cérémonieusement les superbes coupes aux prétendus saltimbanques, y compris à un Onésime qui revenait à lui sans bien comprendre ce qui lui était arrivé. Le parfum du vin chatouillait agréablement les narines. Le baron leva sa propre coupe, lourde et resplendissante, surchargée de pierres et d’écussons émaillés.

« Dans ces coupes, bons amis, j’ai fait verser le vin de mes terres. Buvez, et soyez les bienvenus à La Tour ! »

***
Plus un bruit ne se faisait entendre que le murmure du vent froid dans les feuilles de lierre et les pas des trois hommes sur les marches de l’escalier, loin déjà en contrebas. Les légendes prétendaient que certaines des plus vieilles forteresses du pays étaient bâties sur les ruines de châteaux des seigneurs elfes d’antan, avant la venue des hommes sur ces terres. Peut-être était-ce le cas ici, tant l’architecture avait de beauté en cette partie de la citadelle, malgré son évidente ancienneté.

Brionne descendit l’escalier en restant dans l’ombre de la muraille feuillue. Une ou deux fois, l’un des trois compères jeta un hâtif regard sur les marches par-dessus son épaule, mais le peu de clarté des deux lunes fit passer inaperçue la discrète silhouette du maître d’armes.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 La_tou16

L’escalier prit fin, et après quelques pas, ils parvinrent en une petite cour solitaire. Brionne s’arrêta à l’angle d’un mur délabré, à l’abri des regards derrière le lierre foisonnant qui envahissait l’endroit. Les trois hommes s’assirent en silence, qui sur un moellon traînant par terre, qui sur la margelle d’une fontaine au bassin vide.

« Quelles nouvelles ? fit le valet qui avait attendu sur son banc.
- Ils sont dans la grande salle, répondit le chevalier. Du moins, on croit que c’est eux. Ils ont joué gros, et leur audace a presque payé, mais à présent nous les tenons. Les gardes s’y sont laissé prendre, eux : ils ont réussi on ne sait comment à se faire passer pour des ménétriers et à accompagner un montreur d’ours qui allait faire ses mômeries devant le baron. Mais ce sont bien nos drôles : l’espèce de petit avorton barbu qui leur colle aux basques les a trahi, sans parler de l’accent de cet étranger de l’Empire.
- Ça va être sanglant, ce soir, grommela le troisième. Il faudra expédier le montreur d’ours avec eux, je suppose. Et s’ils parviennent à donner leur message à…
- J’espère bien qu’il n’y aura pas besoin d’en arriver là, coupa le chevalier. Mais de toutes les façons, à terme, il doit mourir, et nous serons débarrassés de cette maison dégénérée.
- Il reste son fils.
- Celui-là n’a jamais rien connu de plus dangereux qu’une chasse au faisan. Il n’aura pas l’autorité nécessaire pour assembler l’ost. Les vassaux de son père lui riront au nez, que crois-tu ? Fulcrand conserve encore quelque prestige, même s’il n’est plus le chevalier d’il y a quinze ans. Mais son fils ? La farce sera brève avec lui !
- Tout de même, nous n’aurons pas la partie facile. Et je n’aime pas cette alliance avec les bandes de Sombrefeuille. Je sais que ces êtres ont les faveurs de l’Architecte, à leur façon, mais tout de même, il n’y aucune confiance à placer en eux. Le comte ne pouvait-il nous venir en aide lui-même ?
- Tu devrais laisser ces questions-là à ceux qui en savent plus, l’ami. Nous allons les laisser ravager la campagne un temps, comme convenu. Ils se rassemblent en ce moment même dans les bois au-dessus du clos de Saint-Guiral. Ils attireront l’attention de l’ost, ce qui nous laissera les mains libres pour marcher sur La Tour avec des troupes… plus fiables. Puis nous les balaierons, si l’ost n’a pas été capable de s’en charger.
- L’Architecte t’entende. Maintenant qu’attendons-nous, ici, veux-tu me le dire ?
- Tu as donc la tête creuse ? railla le chevalier, montrant, loin au-dessus de la cour où ils tenaient leur conseil de hautes fenêtres aux volets clos. C’est la grande salle, là-haut ! Dès qu’il y aura quelque chose à faire, le message nous tombera dessus le plus simplement du monde. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 19 Avr 2014 - 11:50

Voyons qu'ils perdaient du temps, et qu'il allait être difficile de rester plus longtemps dans la pièce, Crépin s'approcha de la table principale, une coupe à la main. Il lui fallait faire preuve d'un peu d'audace, et peut-être cela paierait-il ?
Constance salua l'assemblée.
"Bien le merci nobles sei'eurs ! Il sera vite sur pieds, et vous mont'era l'incroyable étendue de son ingénieurie !"
Crépin profita de ses dernières paroles pour s'asseoir sur le sol devant la table, et but une gorgée du délicieux nectar.
Puis, il prit une profonde inspiration.
"Père, ce chant sur les mutants me fait penser que j'ai eu vent de bien des complots du malin en ces terres. Un prétendu Architecte mènerait ses troupes dans l'ombre dans le but de renverser la baronnie !"
Tant pis, il y était allé les pieds dans le plat, en essayant d'imiter du mieux qu'il le pouvait la voix du fils qu'il n'avait que très peu entendu.
Mais il fallait tenter quelque chose !
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 19 Avr 2014 - 12:54

Faisant danser le vin dans la coupe qu'on lui avait apportée, Urien n'avait encore prêté aucune attention à la jeune femme qui pourtant l'observait toujours avec gravité. La chose était heureuse car il ne faisait aucun doute qu'il s'en serait trouvé fort déstabilisé à ce moment crucial.

« Un complot ? Assurément ! Quelle terre digne de ce nom n'en connait pas ? lança le chevalier d'un ton détaché avant de vider d'un trait son récipient du délicieux nectar qu'il contenait. Ah ! En voilà un, au moins, que ce félon de Florian de Clairac et ses séides ne boiront pas.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 26 Avr 2014 - 3:07

Si Crépin et Urien avaient voulu attirer l’attention de l’assemblée en évoquant à brûle-pourpoint un horrifique complot, ils en furent pour leurs frais. Le baron et la plupart des convives se contentaient de déguster leur vin, attendant tranquillement la suite de la farce. Aucun d’entre eux ne sembla prendre le moins du monde au sérieux ces allusions. Il était peut-être un peu surprenant de prendre pour cible d’une grasse plaisanterie Florian de Clairac, qui justement n’était pas présent ce soir-là, mais après tout, la représentation de Crépin et de sa troupe avait été riche en choses étranges.

Un seul homme, un prêtre aux cheveux gris, ne put s’empêcher de jeter un regard ébahi à Crépin lorsque celui-ci prononça le nom de l’Architecte. L’instant d’après, il était revenu de sa surprise et son visage avait retrouvé un peu de calme, si bien que ses voisins de table ne s’aperçurent de rien. Quoique son luxueux habit indiquât un ecclésiastique de haut rang, l’homme paraissait avoir bu un peu plus de vin qu’il n’était raisonnable. Lorsqu’Urien évoqua Florian de Clairac, il fut une nouvelle fois incapable de masquer sa surprise, et renonça à toute retenue.

« Qu’est-ce donc que vient faire messire de Clairac dans vos singeries ? protesta-t-il. Vos tours ont assez duré, et si vous ne pouvez plus faire rire qu’aux dépends d’un seigneur de son renom, il est temps pour vous de tirer votre révérence ! »

La remarque sonnait faux, le baron lui-même ayant été mis en cause dans le discours d’Onésime sans que personne ne trouve rien à y redire. Quelques-uns des convives, qui peut-être appréciaient peu le prêtre, ou Florian de Clairac, ou les deux, tournèrent leurs faces goguenardes dans sa direction.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 26 Avr 2014 - 5:33

« Oh ! Voici donc un autre membre du complot à n'en pas douter ! Bonnes gens de La Tour, ne manquez pas d'applaudir comme il se doit ce bon prêtre qui a l'heur de se joindre à notre spectacle.»

Urien jubilait. Il prenait un tel plaisir à ses propres bouffonneries qu'il se sentait invincible ou, plus exactement, qu'il se contrefichait à cet instant de toutes les conséquences que pouvaient avoir ses actes et ses mots.

« Pardonnez-moi si j'ai éventé quelque grave secret, gentil prélat. Mais toute histoire se doit d'avoir ses méchants pour combattre les bons et si je veux être pour vous un bon méchant, je ne puis dissimiler pour de bon tous les noms des méchants de mes chants.
Mais trêve de bavardages ! Nobles seigneurs, grandes dames et belles damoiselles, s'il vous agrée, voici venir le clou de notre spectacle; car nous avons encore par-devers nous un tour qui ne manquera pas d'ébranler La Tour !»


Se tournant vers le prêtre douteux, Urien leva le pouce et lui lança un clin d’œil fort peu discret avant de subitement pointer son doigt en direction de son propre visage.

« Je SUIS Urien de Havras... eh oui, celui de la chanson, et je suis venu ici avec mes compagnons pour délivrer un message: sachez, bonnes gens, qu'il y a quelque chose de pourri dans le duché de Gasconnie et que de bien vilaines personnes à la solde de Fontanes voudraient gâcher vos délicieux mets et priver le brave Othon des saucisses qu'il aime tant.
Plus qu'un baladin, je suis un chevalier itinérant en quête de... quelque chose, et les quelques mois que j'aurais passé en ce duché m'auront permis de voir des complots horrificques à faire rougir un gobelin.»


Faisant signe à un servant de remplir à nouveau sa coupe, le chevalier de Havras s'apprêtait manifestement à entamer une longue tirade qu'il voulait sans doute être l'apothéose de son "spectacle"...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 26 Avr 2014 - 23:41

Crépin continua sur le même ton qu'Urien, avec la voix qu'il espérait être celle du fils du Baron.
"Brûlons donc ce prêtre hérétique, comploteur de l'Architecte ! Ou mieux, donnons-le à Dame Constance, elle n'en fera qu'une bouchée !"
Et Crépin fit un signe à l'animal qui s'approcha en grognant...
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMer 30 Avr 2014 - 2:54

Le prêtre n’était plus le seul à avoir cessé de sourire, et des murmures naissaient aux tables alentour. Certains des convives semblaient commencer à se demander s’il s’agissait toujours pour de bon d’une farce, mais le ton plus qu’ambigu d’Urien ne clarifiait pas les choses.

Le prêtre, malgré la présence intimidante de Constance, se redressa avec quelque hésitation sur son siège et parut sur le point de répondre aux insolences du chevalier de Havras, mais se rassit lorsqu’un gentilhomme de haute taille se dirigea à grands pas vers la table seigneuriale. Urien crut reconnaître l’un des deux personnages qu’il avait vu de loin passer les portes de la salle pour se mêler au festin.

« Monseigneur, ma dame, fit le nouveau venu en inclinant respectueusement la tête en direction du baron et de son épouse. Cet homme est un bandit, un hors-la-loi de la pire espèce qui voilà peu de temps encore se terrait dans les ruines d’une chapelle à la tête de sa troupe de pillards. Il s’est fait passer pour un baladin afin d’arriver jusqu’à vous et de troubler la paix de votre cour. Messire de Clairac était parvenu à le faire arrêter et conduire à la Prévôté lors de son arrivée dans la Ville Basse. Hélas, il est parvenu à s’échapper en boutant le feu à l’hôtel. »

Les murmures redoublèrent. La nouvelle de l’incendie de la Prévôté n’était apparemment pas encore parvenue jusqu’aux tables de la grande salle. Seul le baron ne donna aucun signe de surprise. À moins qu’il ne fût lui aussi quelque peu gris, il devait déjà avoir été informé.

« Oui, la Prévôté brûlait encore lorsque je l’ai quittée, reprit le gentilhomme en réponse à la rumeur qui enflait, et vous avez les coupables devant vous, des imposteurs à la solde du marquis de Perbrancas, introduits par la ruse entre vos murs, monseigneur. Je puis produire toutes les preuves de leur complot. Un brigand de Tiléen qui les accompagnait est sous les fers dans les geôles du prévôt, et un autre de leurs compagnons, un chevalier de Valfons, sur les terres du marquis, a été tué lors d’une rixe dans une taverne. Messire Florian est convaincu qu’ils n’avaient d’autre but en se rendant ici ce soir que d’attenter à votre vie. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyMer 30 Avr 2014 - 3:42

Urien prit un air outré.

« Un criminel, moi ? Par tous les saints, que voilà méchante menterie. Les suppôts de Fontanes à la solde de leur infâme Architecte n'ont eu de cesse de vouloir me tuder depuis mon arrivée dans ce duché pourri et les voilà qui cherchent maintenant à salir mon immaculée réputation ! Alors, qui es-tu donc, vile pendard ? Oh, je connais bien les noms de certains des fourbes qui se cachent en cette cour, je les ai tirés d'autres hérétiques que j'ai moi-même occis en chemin. Ainsi donc, lequel es-tu, mangeur de vomi ? Le chevalier de Tranchet ? »

Le chevalier de la Quête parlait à présent d'une voix puissante et redoutable. Son ton sec et menaçant se voulait inquisitorial.

« Pardonnez la supercherie, sire Fulcrand, mais approcher un noble seigneur quand autant de ses proches conseillers sont voués aux puissances de la ruine peut s'avérer délicat. Mais baste ! Puisque nous sommes arrivés jusqu'ici et qu'ils n'ont pu nous empêcher de nous exprimer, jetons bas les masques ! Disons ce que nous savons de cette triste affaire. Des hommes prient ici en secret le dieu qu'ils nomment l'Architecte. Fontanes, sachez-le, est de la même coterie. Ils enlèvent des enfants dans toute la région pour leurs cérémonies impies depuis des semaines. Je devais assister moi-même à l'un de leurs rituels dans une bourgade dénommée Paussan, il n'y a pas si longtemps... je vis par la suite les hardes d'hommes-bêtes à leur service et les troupes de mutants de Sombrefeuille avec lesquels ils semblent avoir pactiser.

Je fus moi-même victime d'une triste duperie qui coûta la vie à plusieurs braves quand un chevalier nommé Raymond de Malbosc se fit passer pour un chevalier du Graal du nom de Philibert de Montet et feignit de vouloir combattre Fontanes dont il était en vérité le féal laquais.
Je fus encore par la suite témoin de la trahison du seigneur du Puech qui, lui aussi voué à l'Architecte, refusa son aide à son propre suzerain dont la cité, Massillargues, était assiégée par les troupes d'Albéric l'héréticque !
Plus tard, j'eus encore à subir les sorcelleries d'un autre félon, celui-ci plus connu de vous... un indigne seigneur nommé Sicard de Grailhy à qui je devais ôter un œil en combat singulier avant de me lancer sur la route de La Tour elle-même dans l'espoir de vous prévenir tous du complot qui se traimait. Mais je puis vous en dire d'autres et pendant longtemps... il y a dans cette affaire d'autres seigneurs comme celui de Renans ou encore Luc de Gresfol, sans même mentionner quantité de serviteurs en cette place-même qui servent en vérité un autre maître que vous, baron Fulcrand.

J'accuse Florian de Clairac d'être un héréticque et un sorcier. Je l'accuse d'être à la tête de la machination à La Tour et d'être un lieutenant proche de Fontanes. Je ne connais hélas pas tous les détails de sa longue lignée de sorciers, un autre de mes compagnons, par malheur absent à cette heure, pourrait vous en dire plus sur la question, mais Florian de Clairac est descendant d'un homme brûlé pour sorcellerie il y a des siècles. Lui-même pratique les arts sombres. Je puis le prouver...

Lorsque vous le verrez, demandez-lui d'ôter ses gants et examinez ses mains. La corruption de son dieu l'a déjà envahi !»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 1 Mai 2014 - 2:40

Brionne était resté tout ce temps à guetter les trois misérables à la solde de de Clairac. Malgré sa cape serrée sur les épaules, il grelottait maintenant de froid.
Il n'avait pas perdu tout espoir de rejoindre ses compaings à temps pour le behourd à venir. Si, comme il l'espérait, ces trois là étaient appelés en la salle de banquet à fin de tuder le baron, il saurait bien leur jouer un air de sa façon.
Les éclats de voix venant de la salle au dessus d'eux pouvaient annoncer que ce moment approchait ...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 1 Mai 2014 - 10:06

Crépin se faisait tout petit : ça sentait le roussi ! Il se disait que finalement l'approche d'Onésime était assez subtile, et qu'ils auraient du le laisser faire sa machine à mardre, histoire de subjuguer l'assemblée... Mais non, il avait fallu qu'Urien s'en mèle, et maintenant ils auraient bien besoin de la pompe pour enlever la mardre dans laquelle ils s'enfonçaient lentement mais sûrement  Razz
Constance se remit sur ses quatre pattes, et se rapprocha de son dresseur, non sans observer la salle d'un air circonspect...
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 3 Mai 2014 - 2:16

Vidant subitement sa coupe, Urien se permit de la lancer au visage du chevalier qui venait de l'accuser.

« Mange le vomi du chien !»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 3 Mai 2014 - 16:53

"Que ce faquin de Clairac vienne ici, et qu'il ôte son gant ! Qu'on en finisse !" ajouta Othon, qui ne voulait pas que leur plaidoyer contre les chaotiques se finisse d'une manière aussi hasardeuse à la Urien de Havras.

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Malveillant a écrit:
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyVen 9 Mai 2014 - 18:28

[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 La_tou17

À chacun des noms égrainés par Urien, la rumeur enflait un peu plus parmi les tables de la grande salle. Le chevalier de Tranchet, Sicard de Grailhy, le seigneur de Renan, Luc de Gresfol, Florian de Clairac… tous traîtres, démonolâtres et vendus au comte de Fontanes. Il y avait de quoi alimenter les conversations. L’aspersion de la figure du chevalier au vin de Sombrefeuille fut la goutte qui fit déborder la barrique. Une clameur emplit la salle entière tandis que le gentilhomme se ruait sur Urien pour le saisir au col.

Il avait déjà la main sur sa dague quand le baron se leva, atterré par ce qu’il venait d’entendre, mais le visage ferme.

« Il suffit ! » s’exclama-t-il tandis que plusieurs parmi les convives s’étaient déjà levés, qui pour séparer Urien de son agresseur, qui pour lui prêter main-forte et faire jeter cet étrange mendiant à moitié dément au cachot. Le gentilhomme, la lèvre tremblante et la barbe trempée, fit un pas en arrière, sans quitter Urien des yeux. Les autres regagnèrent leur siège, avec quelque hésitation. Pendant que leur ami était pris à parti, Othon et Crépin remarquèrent que, sans attirer l’attention, quatre chevaliers avaient quitté leur table pour se poster derrière le haut siège du baron. Celui-ci n’en parut pas surpris et ne les renvoya pas, ce qui semblait indiquer qu’il s’agissait là d’une sorte de garde informelle. Aucun d’eux ne portait plus qu’une légère dague à la ceinture, mais ils tenaient Othon, Crépin et particulièrement Urien bien à l’œil, manifestement décidés à protéger leur seigneur coûte que coûte.

« Vous portez les accusations les plus graves et les plus odieuses qui aient résonné entre ces murs depuis que je porte le titre de baron de La Tour, fit Fulcrand après un temps de silence. Et vos manières sont celles d’un bandit, ce que d’ailleurs vous êtes si messire de Tranchet dit vrai. »

Les noms des conjurés confiés par Albaron à Urien venaient une fois de plus d’être utiles, et le chevalier de Havras avait visé juste. Cela expliquait pour partie la fureur du chevalier de Tranchet (en plus de la coupe de vin dans la figure, s’entend).


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 La_tou18

« Soyez certains, vous et vos compagnons, que je saurai punir dignement votre insolence si vous m’avez menti d’un seul mot, poursuivit le baron. Je vous jure bien que nous examinerons vos prétendues preuves, cent fois s’il le faut, pour juger si vos dires sont autres chose que rêves et fantasmagories.
- Menteries tout du long, monseigneur, siffla le chevalier de Tranchet entre ses dents. Quant à la triste histoire de l’ancêtre du sire de Clairac, elle n’a rien de neuf, pour beaucoup d’entre nous. Messire Florian n’en a jamais fait mystère, et c’est à son honneur. Faut-il donc reprocher à l’arrière-petit-fils les fautes de son trisaïeul ?
- Se faufiler dans la forteresse de La Tour sous la guise de jongleurs et venir cracher en plein festin les pires calomnies sur les plus nobles maisons de la baronnie ! s’écria un convive. Monseigneur, si vous m’en croyez, ne prenez pas la peine de faire jeter ces gueux-là sur la paille de vos geôles, elle est encore trop bonne pour eux. Ils ne méritent pas mieux que de se balancer sur l’heure chacun au bout d’une corde.
- Qu’ils parlent tout leur saoul, tout au rebours ! fit une voix moqueuse depuis une autre table. Si ce qu’ils disent n’est que du vent, on les confondra bien ! Mais peut-être les couards qui chuchotent à l’oneille de notre seigneur de lâches conseils, le pressant de faire sa soumission au comte de Fontanes, ont-ils peur de les entendre !
- Allons, paix ! intervint le baron en haussant la voix.
- Cependant, monseigneur, fit un chevalier…
- Qui parle, ici, quand je parle ? coupa Fulcrand, avec une irritation grandissante. Assez. Nous en saurons le vrai. Qu’on les dépouille de toutes les armes qu’ils pourraient avoir, et qu’ils me suivent. Je vais les entendre sur-le-champ. »

***
« La lune de Morr brille fort, ce soir, observa l’un des comploteurs, debout le nez en l’air auprès de la petite fontaine. Quelle heure croyez-vous qu’il est ?
- La minuit ne doit plus être très loin, fit le chevalier. Notre lune sera plus belle encore dans quelques nuits. Savez-vous ce que l’on dit ? Qu’il n’y avait qu’une lune au début des temps. Puis les vents de magie s’abattirent sur le monde depuis le nord, et l’Architecte les recueillit et modela leur substance pour créer cette seconde lune.
- La lune de Manann fait pâle figure en comparaison, remarqua le troisième.
- Silence ! coupa le chevalier. Voyez, le volet s’entrouvre. »

Il pointa du doigt une haute fenêtre, loin au-dessus d’eux. Une main lâcha un objet qui tomba droit aux pieds des trois hommes, sur le sol pavé de la courette solitaire. Le chevalier s’empressa d’aller le ramasser au milieu du lierre où il avait rebondi. C’était une simple miche de beau pain blanc. Le chevalier l’inspecta un instant, puis tira d’une fente pratiquée au couteau un long morceau de parchemin plié.

« Aux jardins, et vite. Fulcrand leur a accordé audience. Si les autres ont vu juste et que c’est là qu’il les entendra, c’est notre chance. Il faudra s’efforcer de faire croire que ce sont ces damnés gêneurs qui l’ont expédié. »

Les trois hommes, suivis de près par Brionne, n’eurent que quelques pas rapides à faire pour parvenir au pied d’une grosse tour d’angle. Sur leur gauche se trouvait un vaste corps de bâtiment qu’un haut mur couvert de vieux lierre reliait à la tour. S’aidant les uns les autres, ils escaladèrent en hâte la paroi de la tour, prenant appui sur les pierres irrégulières et se maintenant au lierre. Ils furent bientôt tous trois de l’autre côté.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 La_tou19

***
Le baron se leva, immédiatement suivi par son fils, puis par la damoiselle aux yeux vairons. Un écuyer plaça sur les épaules du seigneur une superbe cape de fourrure claire, merveilleusement assortie au vert sombre de son habit. Après avoir murmuré de brèves paroles à l’un de ses chevaliers, le baron ferma la broche ornée de pierreries qui maintenait sa cape, et fit signe à Othon, Crépin et Urien de lui emboîter le pas. Onésime sembla considérer qu’il était invité aussi.

Ils quittèrent la grande salle par une porte latérale, étroitement escortés par une demi-douzaine de gardes. Derrière eux, la rumeur des conversations reprenait de plus belle.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 La_tou20

Trois chevaliers avaient suivi le baron. Ils traversèrent quelques couloirs déserts et descendirent quelques escaliers pour finalement sentir le vent froid de la nuit d’hiver sur leurs visages. Devant eux s’étendaient les formes vagues d’un grand jardin plongé dans l’obscurité. Les deux lunes, pratiquement pleines à présent, éclairaient çà et là une fontaine, un arbre ou un buisson encore touffu. Le baron se sépara des hommes qui le suivaient, à l’exception de l’un de ses chevaliers, qui emportait une torche avec lui.

« Ici, nous serons au calme, sinon au chaud, fit le baron en s’engageant sur un sentier obscur du jardin. Voici mon fils, Méliant, mon sénéchal, Gondevald, et la damoiselle Laudine, servante de la Dame. Trois personnes dont je puis être sûr, ce qui tend à devenir une denrée rare en ma baronnie, semble-t-il. Trois personnes également qui savent se défendre au besoin. Mais je pense n’avoir rien à craindre de vous. Si vraiment vous étiez venu m’assassiner, il aurait été plus simple de guetter la première occasion de verser quelque poison dans ma coupe plutôt que de vous révéler ainsi que vous l’avez fait ce soir. Penser que vous cherchez à me mener en barque d’une façon ou d’une autre est plus probable. Je vous écouterai néanmoins, pour plusieurs raisons.

Votre récit, pour ahurissant qu’il soit, sonne très désagréablement à mes oneilles. Il me rappelle que depuis que les nouvelles de la campagne du comte Albéric de Fontanes commencèrent à se répandre par le duché, j’entends de nombreuses voix me conseiller de le rallier, et de me trouver ainsi parmi les vainqueurs plutôt que de me voir assailli à mon tour. La chose est d’ailleurs tentante. Le duc est un enfant, et le régent un sot. Peut-être le comte de Fontanes est-il le seigneur dont le duché a besoin, malgré tout ce que par ailleurs on peut dire contre lui.

Pourtant, je n’ai pas envoyé de messagers au comte, comme on me pressait de le faire. J’ai préféré prendre le pari qu’il finirait par se frotter à plus fort que lui. Mais j’ai eu grand tort en cela : son ost semble invincible, et frappe toujours au pire endroit, au pire moment. Je suis dans une très mauvaise passe. Il est trop tard pour s’opposer à Fontanes. Nous sommes désunis, pris dans des querelles sans fin. Le marquis de Perbrancas, ce vieux charmeur de chèvres, provoque sans cesse mes vassaux, et envoie ses hommes brûler leurs réserves et celliers, comme si nous avions besoin de cela en cet hiver. Je suis presque résolu à ravaler ma fierté et ma répugnance, et à rallier la bannière du comte pour me débarrasser une fois pour toutes du marquis et garder ma baronnie pleine et entière. Certes, je ne peux m’empêcher de trouver tous ces conseils suspects, et de craindre que certains de mes hommes ne se soient vendus à Fontanes. Deux de mes vassaux qui voulaient me voir mener une alliance contre lui sont morts il y a peu, coup sur coup. Mais ce sont hélas les machinations habituelles des grandes maisons du duché. Ce que vous m’annoncez est d’une autre nature. Il n’est pire chose au monde que le commerce avec les démons.

Je veux entendre toutes les preuves dont vous disposez. Tachez d’être convaincants -sans quoi je serais tenté de croire le chevalier de Tranchet lorsqu’il dit que vous êtes des agents du marquis de Perbrancas venus me monter contre le comte Albéric. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 10 Mai 2014 - 1:34

Urien n'avait pas remarqué la damoiselle du Graal avant qu'elle ne se lève pour les accompagner à l'extérieur. A présent, il semblait éprouver quelque difficulté à se concentrer sur autre chose qu'elle.
Écoutant d'une oneille distraite les propos du baron, le chevalier de la Quête acquiesça avant de réaliser que l'on attendait de lui ou de ses compagnons qu'ils prennent la parole.
A cet instant, l'absence de Brionne qui avait mieux suivi toute l'affaire depuis le début se faisait cruellement ressentir. Cet idiot avait été décidément bien mal avisé d'aller se faire tuer tout seul à l'autre bout de la citadelle.

Néanmoins, le vieux maître d'armes avait eu l'intelligence de confier à Othon sa besace remplie des précieuses preuves qu'on leur réclamait désormais, ce qui leur évita quelque embarras.

Pendant les minutes qui suivirent, tandis que ses interlocuteurs étudiaient avec intérêt tous les documents et objets portés à leur attention, Urien entreprit de raconter avec autant de détails possibles la totalité de l'histoire, telle qu'il se la rappelait.
Il raconta ce dont il se souvenait des histoires de Brionne, des rapts d'enfants, des mésaventures de Valfons, de l'échevin corrompu par le chaos et de la mission confiée au héraut et à ses compagnons dont aucun n'avait finalement survécu à l'exception du Tiléen qu'il les invita à aller interroger eux-mêmes puisque ce dernier avait été arrêté par les autorités sur ordres des traîtres.
Il enchaîna sur sa propre histoire, Paussan, Massillargues, Le Puech, le faux Philibert de Montet, les hommes-bêtes, les crapauds géants, l'apparition du démon, son propre emprisonnement, sa rencontre avec Brionne et ses derniers compères survivants, son combat très-honorable contre Sicard de Grailhy et la triste nuit marquée par la mort et le retour de Leustant qu'il raconta avec force détails en présentant avec insistance les restes du médaillon de Sicard qui figurait parmi les preuves apportées.
De nombreuses questions survenaient pour demander quelque éclaircissement sur tel ou tel point et Urien devait faire preuve d'autant d'habileté qu'il le pouvait pour coller autant que possible à la vérité sans pour autant passer pour l'homme douteux qu'il était.
Damoiselle Laudine s'avéra une adversaire plus que redoutable à ce jeu. Ses questions se faisaient précises et elle semblait discerner sans peine les parties du récit qui présentaient même d'infimes lacunes. De fait, les bafouillages dont Urien était victime lorsqu'il s'adressait à elle et les quintes de toux impromptues et autres raclements de gorge d'Othon qui semblait parfois s'étouffer en entendant son ancien capitaine n'aidaient en rien, toutefois la jeune femme semblait plus animée par une sincère envie de comprendre la situation qu'une réelle volonté de mettre en difficulté le chevalier de Havras.
Dès qu'il le put, Urien enchaîna sur la manière dont ils avaient obtenu l'aide de l'archidiacre de Morr et le trépas de ce dernier des mains mêmes de Clairac lors de l'incendie magique de la prévôté.
Il raconta ensuite leur infiltration dans le château, leur rencontre avec Luc de Gresfol, le départ de Brionne qui en avait résulté, la tentative d'arrestation dont ils avaient été victimes dans les cuisines et les risques que ses camarades et lui prenaient en s'exposant de la sorte.
Il parla alors de l'avenir tel qu'il le voyait, de la nuit de la nouvelle année, de la constellation de la chèvre et des hardes d'hommes bêtes qui se terraient dans les forêts attendant l'ordre d'assaillir les faubourgs de la ville, préparant le terrain pour l'ost de Fontanes qui devait surgir à l'improviste.

« S'il subsistait quelque doute sur nos éventuels liens avec Perbrancas, imaginez qu'il existait des moyens plus simples de vous monter contre le comte Albéric que de vous envoyer une troupe déguenillée racontant des histoires de complots horrificques et très-incroyables.
Je ne sais pas grand chose du marquis de Perbrancas en vérité, hormis ce que l'on dit de son amour pour les caprins, mais je ne serais pas surpris que les prétendues attaques de ce dernier soient en fait l'oeuvre de vos propres vassaux félons. Vous pousser à aller combattre le mauvais ennemi semble être une stratégie des plus logiques s'ils veulent vous affaiblir.

Messire, je crains qu'il ne soit déjà trop tard pour constituer votre ost avant l'arrivée de Fontanes et de ses armées à la célérité surnaturelle.
Nous n'avons que peu de temps devant nous et l'ennemi est, je m'excuse de devoir vous le dire aussi directement, très bien implanté dans votre cour. Quoiqu'il arrive, le siège de votre place forte est désormais presque inévitable et ce marquis amateur de chèvres pourrait bien s'avérer votre seul secours si les choses en arrivaient là. Mais, avant toute chose, il est impératif que vous purgiez votre propre place forte de la souillure qui s'y répand. Les choses doivent prendre fin ce soir: vous devez pousser vos traîtres à agir au grand jour pour tous les démasquer et les éliminer... jusqu'au dernier.
Après tout ce qu'ils ont fait subir à moi et à tant de braves, l'heure de la contre-attaque a enfin sonné !»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptySam 10 Mai 2014 - 16:14

S'élançant à la poursuite des trois bégards, Brionne fit glisser sa lourde épée sur l'arrière de son ceinturon, dégaina la dague prélevée sur le cadavre de l'écuyer et entreprit résolument l'escalade.
Les pierres disjointes et les pampres facilitaient grandement sa progression, il fut presque surpris d'arriver tant vistement en haut du mur. Il risqua un regard aval ; maintenant qu'il était habitué à la pénombre, les lunes enluminaient suffisamment pour qu'il puisse aisément distinguer ses adversaires.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 4:04

(Pour répondre aux interrogations, Constance est restée au festin. Crépin va devoir trouver quelqu’un d’autre à faire parler. Razz)


Le baron était resté silencieux pendant le long et laborieux discours d’Urien, laissant à ses conseillers le soin de l’interroger à sa place. Lorsque tout fut dit, il s’éloigna de quelques pas dans la pénombre du jardin, dos tourné. Il était évident qu’il aurait de beaucoup préféré croire qu’Othon, Urien, Crépin et jusqu’au ridicule Onésime qui n’avait cessé de hocher frénétiquement la tête pour confirmer le récit du chevalier de Havras (même lorsqu’il avait donné sa version très personnelle de son duel contre Sicard de Grailhy), étaient de lâches envoyés du marquis Foulques venus semer trouble et confusion à La Tour. Son fils Méliant et le sénéchal Gondevald échangèrent un regard soucieux, guettant la réponse de leur seigneur, qui demeurait coi.

« Père, que vous en semble ? fit enfin Méliant, brisant le silence. Ce que nous apprend ce chevalier, s’il est digne de foi, confirme vos propres craintes. Nous savons que le comte de Fontanes n’est pas homme à s’embarrasser de scrupules.
- Être dénué de scrupules ne suffit pas pour vendre son âme aux démons, répondit le baron, la voix basse. C’est la preuve de la plus affreuse des folies.
- Les hommes-bêtes et les mutants dégénérés de Sombrefeuille qui s’agitent et se rassemblent dans les clairières, insista Méliant, vos vassaux qui murmurent et défient votre suzeraineté... voilà les nouvelles qui nous viennent des confins de la baronnie. Tout cela s’accorde à son récit.
- Sans parler des rumeurs qui accusent le comte de sorcellerie, ajouta le sénéchal.
- Des sottises colportées par les rustres et les ignorants, répliqua le baron.
- Il faut pourtant en avoir le cœur net, déclara Mélian. Faites arrêter Florian de Clairac au plus vite, et jugez sur lui de la vérité de toute l’histoire.
- Non, répondit le baron, la voix devenue soudain ferme. Que Florian de Clairac se soit donné aux dieux sombres ne prouve en aucun cas que le comte de Fontanes ait lui aussi perdu son âme. Et tout cela semble tellement absurde. Comment aurait-il eu l’audace de paraître à ma cour alors que sous son gant se cachait, l’air de rien, la marque du Chaos ? Ai-je donc, le plus tranquillement du monde, conversé avec un démon ? Il nous faudra plus de preuves, j’en ai peur, sans quoi nous risquons de donner tête baissée dans un piège.
- En voici toujours une, monseigneur, fit Laudine. Le médaillon que cet homme vous a montré a contenu un maléfice dont je perçois la trace comme s’il était encore là. Mais vous pourriez répondre que rien ne prouve que ce médaillon ait bien appartenu à votre vassal le sire de Grailhy. »

Le baron se retourna pour faire face à la damoiselle. Son regard était dur, et il semblait jauger la jeune femme, presque avec méfiance. Le baron, au contraire de son fils et de son sénéchal, ne semblait pas éprouver la moindre gêne en sa présence, comme si elle était pour lui une connaissance de longue date.

« Bien, conclut Fulcrand. Messeigneurs, je vous sais gré de votre dévouement. J’ai entendu vos dires, et j’examinerai les documents que vous m’avez présentés. Mais votre histoire n’est pas de celles que l’on croit volontiers, vous devez en convenir. J’ai quelque peine à accepter, messire Urien, que vous ayez vu un démon sortir d’un chaudron et des morts danser la sarabande. Peut-être y a-t-il en ma baronnie des fous qui se risquent à invoquer les démons. Peut-être même y ont-ils réussi, quoique cela ressemble fort à quelque mauvais conte de veillée. Quant à m’allier avec le marquis de Perbrancas, qui ne souhaite rien davantage que de me dépouiller de mes terres jusqu’au dernier arpent, et à emprisonner mes vassaux sur la seule foi de votre témoignage, cela est hors de question. Gondevald, ayez la bonté de reconduire ces gens à l’intérieur, et qu’ils soient gardés sous clef. Mon fils, et vous, ma damoiselle, devriez retourner à la grande salle et y calmer les esprits. Quant à moi, j’ai grand besoin de réfléchir seul un moment.
- Souffrez que je reste avec vous père, demanda Méliant. Fût-ce sans dire un mot. »

Le baron hocha la tête de mauvaise grâce et s’éloigna avec son fils, qui enflamma une brindille au feu de la torche et en alluma une petite lanterne qu’il avait avec lui.

***
Brionne redescendit la paroi de la tour avec souplesse puis se laissa tomber sans bruit sur l’herbe tapissée de feuilles mortes. Devant lui, les trois silhouettes se mouvaient discrètement dans l’ombre de maints beaux arbres. Malgré l’hiver, le jardin conservait un peu de la gloire qu’il devait avoir au printemps. Certains arbres et buissons étaient encore touffus, vieux chênes verts ou superbes houx.

Brionne dut presser le pas pour ne pas se laisser distancer. Un rayon de lune éclaira les trois hommes d’une lueur pâle et vint jouer sur les lames blanches de leurs longues dagues. Une lueur parut et ils s’arrêtèrent. C’était une lanterne qui se balançait, à quelques pas en avant. Brionne contourna de son mieux les trois hommes pour tâcher d’apercevoir à travers les branches quelque chose de celui qui tenait la lumière.

Auprès d’une fontaine, un gentilhomme magnifiquement vêtu, les épaules couvertes d’une lourde fourrure, un collier d’or scintillant à son col, se passait nerveusement la main dans la barbe. Un autre qui semblait plus jeune restait à l’écart, la lanterne à la main. Brionne jeta un œil aux trois hommes. Le chevalier, sans dire un mot, leva sa dague et s’entailla légèrement le pouce gauche, puis le porta à ses lèvres. Il leva de nouveau sa dague et la pointa sur le plus vieux des deux seigneurs. Ses compagnons, comprenant son geste, inclinèrent le chef en signe d’obéissance.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 5:07

Urien marchait lentement dans les jardins, accompagné de ses deux camarades et demi, et sous bonne escorte. L'ambiance était lourde parmi ceux qui avaient entendu son récit, mais étrangement, il se trouva lui-même extrêmement soulagé d'avoir pu mener sa mission à bien.

Levant les yeux au ciel, il contempla les lunes et se mit à sourire. Remuer tous ces souvenirs l'avait rendu quelque peu mélancolique.
Il repensa à Paussan et la cuite monumentale qu'il avait prise là-bas, se remémora sa fuite effrénée devant ces mêmes lunes et sa première rencontre avec l'infâme Raymond de Malbosc qui devait par la suite lui causer tant de malheurs.
Ses pensées suivantes allèrent à tous les idiots qui avaient cheminé avec lui et avaient trouvé le moyen de se faire tuer en cours de route. D'une certaine manière, le chevalier de la Quête eut l'impression de leur avoir rendu justice en révélant l'affaire au baron, que ce dernier décide de la croire ou non.

« Il va nous falloir rester sur nos gardes, ce soir, dit-il à Othon. Je ne sais pas comment vont tourner les choses mais je suis certain qu'elles évolueront vite avant même que le jour ne soit levé. Je subodore que nos ennemis ne nous laisseront pas passer une nuit tranquille et qu'ils chercheront à nous occire par tous les moyens.»

Il se tourna alors vers Crépin et s'adressa à lui d'une voix très calme et apaisée.

« Mille excuse de vous avoir utilisé pour accomplir nos plans, baladin. Mais je gage que vous pourrez bientôt reprendre vos jongleries sans être inquiété davantage... après tout, vous étiez étranger à notre affaire il y a encore quelques heures.»

Il était assez rare de voir le noble Urien s'excuser d'avoir utilisé quelqu'un pour parvenir à ses fins, mais la chose lui sembla étrangement naturelle à cet instant. Sans doute la satisfaction du travail accompli le rendait-elle plus aimable qu'à l'accoutumée.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 11:04

"Quoi qu'il en soit, che n'aime pas l'itée d'être enfermé dans une cellule du Baron de La Tour, alors que tout porte à croire que nos ennemis sont téchà en ce château. Et de plus, nous n'avons plus d'armes." ajouta Othon qui s'inquiétait bien plus qu'il ne le laissait paraître.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 16:19

« Et je n'aime pas l'idée de devoir refuser la nourriture que l'on me proposera ce soir, répondit Urien en gémissant. Hélas ! je crains que nous n'ayons pas le choix avec tous ceux qui souhaiteraient nous voir occis.
Mais ne vous inquiétez pas trop, nous ne devrions pas rester enfermés bien longtemps. Certaines preuves arriveront au baron bien assez vite, j'en suis sûr. Après tout, il suffirait que Florian de Clairac ose reparaître ici pour que la vérité éclate.»


Urien eut subitement envie de traîner les pieds. Malgré le froid, il se sentait finalement plus à l'aise ici, dans les jardins, qu'à l'intérieur d'un palais rempli de traîtres. Il se mit soudain à regarder un à un les gardes que leur groupe avait fini par rejoindre et se souvint des deux qu'il avait croisés à la prévôté. Ces derniers étaient clairement membres du complot même s'ils en avaient payé le prix.
Que pourraient-ils bien faire s'il en allait de même dans ce château et que certains se retournaient contre eux sur l'heure ?

« Quoiqu'il en soit, gardez l’œil ouvert. La peste soit de Fulgance et Brionne de nous avoir abandonnés quand le péril est si grand.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyJeu 15 Mai 2014 - 17:09

Crépin avait la tête basse, et était resté silencieux pendant tout ce déballage. Il écouta d'une oreille distraite les excuses d'Urien. Il semblait triste d'entendre tous ces récits, conscient que ces histoires ne pourraient être sources d'inspiration à ses pitreries, mais ses coups d’œil inquiets vers le château trahissaient ses véritables sentiments : on l'avait privé de son ours, son bien le plus précieux, et sa seule compagne depuis des années.
Soudain il se mit à genoux devant la demoiselle, la suppliant sans même que ses lèvres ne bougent :
"Dame Laudine, puissiez-vous me 'amener ma Constance en mes geôles ? Vos 'aquais vont la maltraiter, et elle ne sau'ait dormir sans moi..."
Lui-même ne savait quelle voix il imitait, peut-être était-ce là la sienne, celle du coeur ? Qui sait...
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyVen 16 Mai 2014 - 1:58

Le cœur de Brionne battait à tout rompre. Il estima la distance qui séparait maintenant les assassins de leurs proies. Il restait à ces dernières une infime chance de dégainer leurs épées avant que la mort ne les frappe.
- TRAHISON, TRAHISON !
De sa voix puissante, habituée à dominer le chahut d'une salle d'arme ou de banquet, Brionne hurlait comme un damné.  
Son cri avait suspendu la merdaille une brève seconde. Une seconde qui pouvait sauver la vie au baron et à son suivant.
Tout en courant vers le groupe de bretteurs il tira sa lourde lame, essayant d'ignorer un frisson de plaisir répugnant.
- "La tour, prends garde" ! À LA GARDE, À LA GARDE !
Il n'était pas assuré que ce clam soit bien celui de la famille du baron Fulcrand. Qu'importe, nul ne lui en tiendrait rigueur.
Lors il cessa de hucher, économisant son souffle pour courir sus au malfaisant qui semblait vouloir seul occire le baron...

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyVen 16 Mai 2014 - 2:33

Urien était un peu surpris de voir ainsi le petit Crépin continuer ses ventriloquies pour s'adresser à la belle Laudine. A bien y réfléchir, il se demanda s'il avait déjà entendu ce curieux personnage s'exprimer d'une autre manière et finit par penser que ce dernier avait peut-être un problème de quelque sorte qui l'empêchait de communiquer correctement.

« Ne vous inquiétez pas trop, Crépin, je suis cert...» commença le chevalier, bientôt interrompu par quelque appel épouvantable.

- TRAHISON, TRAHISON ! résonna un cri dans le lointain.
Sous le choc, Urien se retourna en même temps que de nombreux autres. Une terrible appréhension le saisit car il crut reconnaître la voix de Brionne.
Son regard croisa alors celui de sire Gondevald et il comprit que quelque chose n'allait pas du côté duquel ils venaient. Sans attendre, il s'élança et prit le chemin à rebours au pas de course. Il savait néanmoins que Brionne devrait faire face à la menace seul.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyLun 19 Mai 2014 - 2:43

Brionne sentit feuilles et branches basses le fouetter de toutes parts alors qu’il s’élançait à travers l’obscurité du jardin. L’horrible sensation de ne plus contrôler ses gestes l’envahit de nouveau quand la lame qu’il venait de tirer se porta en avant d’elle-même, à une vitesse surnaturelle. Ce fut probablement ce qui sauva la vie du héraut d’armes : son cri avait peut-être permis d’alerter le baron et son compagnon, mais il lui avait aussi fait perdre toute chance de prendre les assassins complètement par surprise. En un battement de cil, sans même se retourner, le chevalier s’était jeté de côté et avait porté à Brionne une botte foudroyante. Sa longue dague aurait fini sa course dans le flanc du héraut si, au dernier instant, le chevalier n’avait été forcé de rentrer la tête dans les épaules pour ne pas la perdre. Il était difficile d’en être certain dans la pénombre, mais Brionne avait la nette impression que cet homme se mouvait beaucoup trop vite. Ses membres semblaient s’étirer et se tordre comme les lanières d’un fouet.

Le chevalier avait déjà disparu, alors qu’il venait à peine d’échapper à la lame ensorcelée. L’œil paniqué de Brionne chercha l’assassin du regard à travers le feuillage mais ne trouva que son complice, le valet qu’il avait vu plus tôt assis seul sur son banc. C’était un petit personnage à l’allure de fouine, avançant le dos voûté. Brionne fit décrire à sa lame un grand arc avec assez de force pour l’éventrer, mais il s’en tira par une esquive grossière. L’éloigner était tout ce dont Brionne avait besoin pour le moment. Mais malgré la rapidité désespérée dont il avait fait preuve, il était déjà trop tard. Il n’eut que le temps de tourner la tête pour voir le chevalier fondre sur le baron avec la vitesse d’un oiseau de proie. La longue dague s’abattit une fois, deux fois, et un affreux cri de douleur déchira la nuit. La lanterne se balança, tomba au sol. La flamme vacilla et s’éteignit.

Brionne se rua dans l’allée baignée par la lumière d’un tranquille clair de lune. Le baron gémissait, effondré sur le sol, la main sur l’épaule gauche tandis que le sang se répandait sur ses fourrures et coulait entre ses doigts. L’autre gentilhomme n’avait pas eu le temps de tirer la dague qu’il avait à la ceinture. Il était aux prises avec l’assassin, tentant d’enserrer le poignet qui tenait encore l’arme sanglante, mais le chevalier avait le dessus. D’un même geste extraordinaire, il envoya le gentilhomme à terre et évita une nouvelle fois l’épée enchantée.

Brionne pouvait presque entendre la lame cracher de dépit. Cette fois-ci, le chevalier ne se déroba pas. Brionne entendit le gentilhomme se relever pour faire face aux deux autres assassins. Était-ce des pas et des cris qu’il lui semblait percevoir, à l’autre bout de l’allée ? Il n’y avait pas le temps de s’en assurer : Brionne ne pouvait plus se permettre de quitter des yeux le chevalier, qui lançait déjà son attaque.

***
Dans une étrange imitation de cette lointaine nuit où il avait fui devant une inquiétante lune, Urien courait de nouveau à en perdre haleine parmi les arbres du jardin, à la lueur des astres jumeaux. Il coupa de son mieux à travers les bosquets clairsemés pour rejoindre au plus vite l’endroit d’où il croyait que l’appel de Brionne avait résonné. Un terrible cri de douleur venait de se faire entendre. Urien chercha des yeux une lumière, celle sans doute de la lanterne que le jeune Méliant avait prise avec lui, mais il ne distinguait rien. À chacun de ses pas, les jardins du baron de La Tour ressemblaient davantage à un ténébreux labyrinthe.

« Prenez à droite ! lui cria de derrière une voix essoufflée qui était celle du sénéchal. À droite, il y a une allée… c’est le plus court chemin pour… »

Il ne finit pas sa phrase, ou bien Urien ne l’entendit pas dans sa hâte. Il percevait maintenant clairement les bruits étouffés d’un combat. Il déboula en trombe dans une petite allée où s’élevait une fontaine… et s’avisa qu’il n’avait pas d’arme.

C’était bien Brionne qui avait appelé à l’aide : la silhouette du héraut était nettement reconnaissable, maniant avec une adresse redoutable sa lourde lame contre un homme qui parvenait pourtant à esquiver ses coups sans peine, mais ne parvenait pas à l’atteindre, manquant d’allonge avec sa dague. Méliant était en fâcheuse posture. Sa dague à la riche poignée dorée était tombée à terre, et un valet l’avait saisi à bras-le-corps et cherchait à l’immobiliser tandis qu’un autre assassin guettait la première occasion pour se débarrasser de lui d’une estocade bien placée. Par déduction, la silhouette recroquevillée à l’ombre de la fontaine ne pouvait être que le baron Fulcrand, inconscient, semblait-il.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre V - Page 13 EmptyLun 19 Mai 2014 - 5:34

En dénonçant leurs ennemis d'une manière frontale, Urien et ses camarades (mais surtout lui Laughing) avaient semblait-il mis la vie du baron en péril.
L'heure n'était plus aux tergiversations et aux bouffonneries. Sans attendre davantage, de crainte de voir tiédir sa saine fureur sans doute, le chevalier de la Quête s'élança en direction de la dague du jeune Méliant, seule arme apparemment disponible.

Celui des assassins qui n'était pas occupé à maintenir le jeune homme tenta de s'interposer et reçut de front la charge du sire de Havras qui le percuta de plein fouet dans un bruit sourd mais néanmoins terrible qui laissait entendre combien le choc avait été sévère. Tous deux sonnés, les deux adversaires rampèrent un instant, l'esprit légèrement confus.

Par chance, la belle poignée d'or de l'arme du fils du baron tranchait suffisamment avec la couleur du sol à demi couvert de neige pour qu'Urien la retrouve rapidement.
Désormais armé, le chevalier se redressa et fit face au malandrin qui, lui aussi, se remettait en garde.

_________________
Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez ma potestas, car je suis votre suzerain !

"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."

Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):
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