Le Royaume de Bretonnie
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 Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...

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Calidus5
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Dangorn de Castagne
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Dangorn de Castagne
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MessageSujet: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyDim 3 Nov 2019 - 20:58

Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... Theglo12

Citation :
Après avoir parcouru tant de lieues, Rinquessat arriva en vue de l’océan. Au-dessus de sa tête, une mouette cria. À l’horizon, dans la grisaille, l’on pouvait apercevoir les berges d’une île, à travers la brume. « Et si le Graal était caché sur une île ? » se demanda Rinquessat en descendant de sa monture.

Il ramassa des branchages de genêts et d'épicéa pour faire un feu sur la plage de galets, sous les falaises blanches de la côte lyonessoise. Puis il entreprit de se construire un radeau. Son épée faisait une bien piètre hache, aussi utilisa-t-il un gros galet taillé qu’il emmancha sur un pieu. Il coupa quelques troncs et utilisa les cordages de sa tente pour les lier ensemble. En fin d’après-midi, il testa son embarcation flambante neuve sur le rivage, et elle eut l’air de flotter suffisamment bien. Il se tailla ensuite une rame dans une longue branche de cyprès et revint s'occuper de sa mule.

« Désolé Géraldine, tu vas devoir patienter ici mais je n’ai pas assez de corde pour te laisser paître à ta guise. Tu vas devoir te contenter de la longueur de ton licol » annonça-t-il à son fidèle destrier, qui était déjà occupé à manger les graminées environnantes.

Rinquessat embarqua finalement pour de bon sur son radeau qu’il avait baptisé « l’Hermione » et, plein d'espoir, se mit à ramer vers sa destinée...

La Quête des 15 ans n'est toujours pas terminée mais on commence à en voir le bout, peu de terres en Bretonnie n'ont pas encore reçues la visite d'un chevalier et le Graal finira bien par être trouvé tôt ou tard.
Après toutes ces péripéties que nos vaillants héros ont vécu, et toutes les anecdotes qu'ils peuvent raconter lors de leurs courtes pauses à la taverne la plus proche, il se pourrait bien que quelques-uns de leurs faits d'armes aient déjà fait l'objet d'une chanson de geste.

À vos plumes, et que la Dame vous inspire ! Le cheval qui chie

Ce sujet est destiné à recueillir uniquement les participations. Pour le sujet de discussions, le règlement et les votes, c'est par là.

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Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
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Dangorn de Castagne
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptySam 9 Nov 2019 - 3:05

Bon, j'ouvre le bal avec ma participation:

Citation :
Le navire improvisé de Rinquessat se brisa sur un récif à quelques toises de l’île et il dû finir son périple à la nage. Frissonnant de froid sur la plage, il aperçut un vieil homme, barbu et vêtu d’un drôle d’accoutrement, descendre à sa rencontre. Sûrement le sorcier gardien de cette île enchantée.
« Halte-là sorcier, je ne te cherche point querelle. Quel est ton nom et quelle est cette île mystérieuse ? »
« J'suis guère un sorcier, moussaillon. Iguelau que j'mappelle, et je suis l'capt’aine du bateau qui mouille dans la crique voisine. Et toi moussaillon, qui es-tu ? »
« Je me nomme Rinquessat... de Sainct-Landouin. Et je suis un chevalier en quête du Sainct Graal. Savez-vous s'il est ici ? »
« Quel est donc ce saingrale dont tu parles, moussaillon ? »
« C'est... un objet très précieux, que peu d'hommes ont vu. On dit qu'il est fait en or. »
« Tu dois sûrement parler de ce trésor caché dont tout le monde parle, moussaillon. Le vrai trésor des océans ! »
« Mortecouille, un trésor caché ! Serait-ce possible que le Graal en fasse partie ? »

« Dis-moi, moussaillon, ça fait une bonne heure que j't'observe depuis la falaise, une sacré traversée qu't'as fait avec ton rafiot, tu ferais sûrement un bon marin. Viens que j't'emmène à bord, c'est d'un moussaillon comme toi qu'j'ai besoin. Suis-moi, et je te montrerai le trésor ! »
« Eh bien... pourquoi pas, après tout. »
se dit Rinquessat, et il le suivit jusqu’à la crique voisine. Le navire du capitaine n’était pas bien grand, mais il avait tout de même un pont supérieur et un pont inférieur, qui servait apparemment de cale et aussi de cuisine. Le jeune chevalier aida le capitaine âgé à hisser les voiles et le vent commença à les pousser vers l’aventure.
Une heure plus tard, le capitaine réduisit la voilure puis jeta l’ancre en pleine mer. Rinquessat essaya de repérer sur la surface de l’eau quelle était la raison pour laquelle ils s’étaient arrêtés à cet endroit, mais ne vit rien. Le capitaine était retourné dans la cale-cuisine, et en revint presque aussitôt, une odeur de friture s’échappant de la trappe par où il était ressorti. Il tenait dans ses bras un énorme plat rempli de nourriture à base de poisson.
« Mais... c'est ça, votre trésor ? Des morceaux de poisson frits ? »
« Oui ! De purs filets de colin bien blancs, enrobés de panure croustillante ! Les petits et les grands en raffolent. Tu as trouvé mon trésor: mes fameux bâtonnets de colin, croustillants à l'extérieur et fondants à l'intérieur ! Régale-toi moussaillon, à toi l'or du cap'taine Iguelau ! »


Quelques temps plus tard, Rinquessat était de retour sur la berge où il avait laissé sa mule, et il était dégoûté : non seulement il n’avait pas trouvé le Graal, mais les bâtonnets du capitaine lui avaient refilé la diarrhée.

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Chevalier Rouergue
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyLun 11 Nov 2019 - 10:44

Salut à tous,
C'est à mon tour de me lancer. Bon commencez à me connaitre...
Présentation validé par Dangorn (donc c'est aussi de sa faute lol)
/!\ certains passages sont à caractère érotique.

Spoiler:
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Calidus5
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Calidus5


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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyMar 19 Nov 2019 - 22:49

Le baron de Joli-Tonneau avait rassemblé plusieurs dizaines de chevaliers autour de sa personne. Il fallait rajouter à cette troupe les différents suivants des chevaliers : écuyers, escortes d’hommes d’armes et parfois des serviteurs. Le tout formait un véritable petit host dédié à la recherche commune du Graal. Le double titre de chevalier du Graal et de baron n’expliquait que partiellement le succès de Joli-Tonneau ; pour Jacques, c’était surtout ses talents de chef charismatique qui lui avaient attaché autant de personnes.

Ignorant où trouver le Graal, le groupe avait commencé par nettoyer la région de la capitale de diverses bandes humaines ou non, puis était allé à la rencontre d’une troupe d’orques descendue d’Orquemont. L’objectif du baron était triple : s’attirer les faveurs de la Dame par des exploits chevaleresques dans le but d’obtenir des visions révélatrices, en profiter pour rendre la Bretonnie un peu plus sûre, et profiter de leurs pérégrinations pour glaner d’éventuels indices sur la position du Graal.

Si les affrontements précédents avaient plutôt ressemblé à des escarmouches ou des opérations de police, celui contre les orques fut une bataille rangée. La bataille fut rude et confuse, au point qu’après une poursuite effrénée de fuyards orques, Jacques se retrouva seul à l’écart du champ de bataille. En observant les alentours, il vit une chapelle du Graal sur une colline non loin. Il décida d’aller vérifier qu’elle n’avait pas été profanée.

En approchant, il vit un chevalier affaissé à côté de la porte. Un œil non averti aurait pu croire qu’il dormait, mais Jacques avait appris dès sa jeunesse à différencier les morts des vivants. Il en eut la confirmation en dépassant le cadavre pour entrer dans la chapelle. A l’intérieur, il trouva une demoiselle du Graal priant devant l’autel. Elle se leva immédiatement à sa rencontre : « Mes prières ont été entendues ! Mon protecteur mort et les peaux vertes en maraudes dans la région, je craignais que… GLCRGL !? ».

La demoiselle ne put terminer sa phrase : Jacques venait de lui planter une miséricorde dans la gorge. Elle recula avec une célérité qui n’avait rien de naturel, dégageant la miséricorde. « Intéressant… » La voix qui sortait de la gorge de la demoiselle n’avait plus rien d’humain : elle semblait venir de partout et nulle part à la fois et le timbre de la voix semblait déchirer la réalité elle-même. « Qu’est-ce qui m’a trahi ? ». Le limier avait profité de la retraite de la chose-demoiselle pour charger son arbalète. « Le chevalier est mort d’un unique coup dans le dos… et tu pue le démon ! » répondit-il en ajustant son tir.

Il ne sut jamais s’il toucha le cœur de la créature, car il y eut une violente explosion qui le jeta à terre. Mais ce fut ce qui suivit qui l’assomma le plus : une brume rose à l’odeur impossible remplit la chapelle. Sa lance se dressa instantanément et son cerveau lutta désespérément contre des émotions contradictoires comme l’attirance, le rejet, l’extase, la douleur, l’apaisement, la terreur… Il fallut à Jacques toute sa volonté pour dégainer son espadon et se mettre en garde. Juste à temps pour bloquer une énorme épée qui le projeta en dehors de la chapelle ruinée à défaut de le couper en deux. Dehors l’air était plus respirable et cela éclaircit quelque peu l’esprit du limier ; juste ce qui fallut pour qu’il évite de justesse un nouveau coup d’épée géante par une roulade. Il put enfin distinguer son adversaire : plus grand qu’un troll, la peau mauve, quatre bras terminés par une pince ou une main tenant une épée géante et une apparence androgyne aussi attirante que repoussante. « Tu cherches le Graal, non ? » dit l’aberration. « La petite sorcière aussi voulait savoir où il est. Je le lui ai dit… et ensuite j’ai pris mon dû ! Mais, si tu veux, je peux aussi te le dire… Je suis sûre que l’on peut trouver un arrangement qui satisfasse les deux parties… » proposa-t-elle en lorgnant avec insistance sur la lance de Jacques qui pointait à travers ses vêtements. Jacques chargea dès qu’il se fut relevé : les paroles d’un démon sont un poison pour l’esprit, il est préférable de ne pas répondre aux provocations. Les coups d’épées géantes et de pinces pleuvaient. Jacques enchaîna parades et esquives sans trouver une ouverture. La fatigue commençait à prendre le dessus sur l’adrénaline, mais il ne pouvait pas permettre à un démon de disparaître dans la nature. Il devait le bannir et rapidement ! Il discerna une possibilité qui décréterait leur mort à tous les deux. Pas le choix. Il para un premier coup et plongea en avant pour passer sous les autres. A droite ! Une des épées démoniaques revenait trop vite ! Il serait coupé en deux avant d’embrocher son adversaire ! Le choc, ses côtes qui craquent, un flash lumineux qui éblouit son œil droit ; mais la lame ne trancha pas Jacques. Il put terminer son mouvement et embrocher le démon du nombril aux épaules. L’aberration tomba à la renverse et se dissipa dans un râle d’extase des plus dérangeant.

Jacques se laissa tomber sur ses genoux, éreinté et sévèrement blessé. L’évaporation du démon dans l’éther avait laissé sur place le corps de la demoiselle. Il s’aperçut qu’elle respirait encore et rampa vers elle. Elle essayait de dire quelque chose. Il approcha son oreille. Le seul mot qu’il arriva à discerner avant que la demoiselle ne meure des séquelles de la possession fut : « ...Est... ». Jacques grinça des dents de dépit : cette information quasi inutile avait coûté un prix exorbitant. Il récupéra son espadon et s’adossa aux ruines de la chapelle ; il sentit avec soulagement les vibrations des destriers qui accouraient. Mais son sourire disparu quand il entendit susurrer à son oreille « A bientôt… ». Il avait un ennemi de plus…
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vg11k
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyVen 22 Nov 2019 - 13:35

Tournée vers l’océan, la silhouette était silencieuse. Immobile.

A l’ombre des pins, elle observait le chevalier s’engager sur l’eau, juché sur un tas de brindilles mal ficelées. Sans nul doute, il nourrirait les poissons avant la tombée de la nuit. Le témoin indiscret s’en détourna, jetant un œil navré au pauvre animal attaché au bord de plage par une cordelette bien courte. Lui avait misé sur le mauvais cheval et cette mule le mauvais cavalier. Cet hurluberlu ne le guiderait pas à son objectif. Aussi s’en détourna-t-il, s’engageant dans le sous-bois ombré et protecteur, abandonnant l’animal à son sort.

Les troubadours vantaient l’honneur et la bravoure des chevaliers de ce pays, pourchassant le mal par légions entières. Chevaliers bénis par une divinité atypique, leur offrant de l’eau au creux d’un calice doré. Il eut presque un rictus amusé à cette pensée. Dire que la Bretonnie était réputée pour ses vins et liquoreux, il fallait qu’ils boivent de la bête eau claire pour atteindre la consécration. Que de contradictions…

Toujours est-il, l’être enténébré erra à travers la forêt sans rencontrer âme qui vive. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’il la quitta, se hasardant à découvert en direction d’un village gascon dont il avait remarqué la présence quelques heures auparavant.

*

Moins d’une heure après s’être présenté, le bourg déjà calme à son arrivé était devenu plus silencieux qu’une crypte. Ou du moins, il l’aurait été sans les pleurs de l’aubergiste local. L’unique survivant.

La peau blafarde désormais maculée d’humeurs écarlates, le mort-vivant se pencha au-dessus du mortel. Il n’avait pas l’intention de l’envoyer rejoindre ses ancêtres, mais lui ne pouvait rien en savoir. C’est pourquoi il se délecta de la terreur imprimée sur les traits du rescapé durant de longues minutes, savourant sa peur. Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il se résigna à déclarer d’une voix d’outre-tombe à l’humain ahuri :

- Fait passer le mot dans les villages, cités et duchés alentour. Le mal rôde dans cette région et seuls les plus grand champions de la Dame pourront soulager cette terre de sa présence. A présent file. Va avant que je ne change d’avis.

Impassible, le vampire observa le malheureux prendre ses jambes à son cou sans demander son reste. Il disparut dans la nuit, accomplissant avec dévotion ce que l’immortel attendait de lui. Et bientôt, les élus et aspirants à la bénédiction accourraient terrasser le responsable des atrocités. Les premiers seraient brisés pour passer le temps. Quant aux seconds, il prendrait un soin tout particulier à les épier sans se montrer. Peut-être l’un d’eux se révélerait suffisamment méritant dans sa quête pour le débusquer lui, l’auteur du massacre, et que la divinité montrerait le bout de son nez.

Ce plan naïf n’avait que peu de chances d’aboutir. Il en était conscient. Toutefois, entre celui-ci et errer à l’improviste à travers le pays en espérant trouver une fée imaginaire qui, de toute façon, le fuirait à tire d’aile…
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyMer 27 Nov 2019 - 1:41

DANS LA TOURMENTE

La tempête faisait rage tout autour des six hommes, rendus sourds, aveugles et muets par la violence surhumaine de la nature.

Chacun d'eux se retrouvait seul dans ses pensées les plus sombres, seulement réconforté par la présence et les battements du coeur de sa monture contre lui, luttant pas à pas contre la terreur de ne jamais voir cette nuit se terminer. Ils étaient recouverts de leurs manteaux détrempés, transis et férocement accablés par un puissant vent du large soufflant en bourrasques. Ils se tenaient couchés sur la pente descendante de la crête dunaire face à la mer, à moitié enterrés dans le sable et à l'abri précaire de leurs chevaux, qu'ils maintenaient au sol devant eux. Hommes et bêtes ne dormiraient pas de la nuit dans ce long combat contre les éléments déchaînés, petits grains de blé sous la meule implacable d'un géant impitoyable et souverain...

Partis de leur repaire montagnard depuis une douzaine de jours, ils avaient chevauché à allure de guerre, alternant pas, petit trot et marche à la bride, pour gérer leurs forces sur la durée. Ils avaient contourné les chaumières et les hameaux de rencontre, à dessein, pour éviter les questions et les divertissements. Ils avaient pris le chemin de Couronne, par la voie du littoral, avec un temps d'arrière-saison jusque-là clément et ensoleillé, qui leur avait permis de camper, nuit après nuit, à la belle étoile, sans jamais avoir à se soucier du climat changeant de ce milieu d'automne.

Ils se trouvaient ainsi au milieu de nulle part, à plusieurs lieues de toute implantation humaine, lorsque la pluie se mit soudain à tomber, fine d'abord, puis toujours plus forte et drue, accompagnée d'un froid vif et glacial. Montagnards et soldats habitués aux caprices du temps, ils ne s'en étaient  d'abord pas inquiétés, sauf à constater que rien autour d'eux ne ressemblait à un quelconque abri, dans ce paysage d'eau et de dunes de sable : pas un bosquet, pas un affleurement rocheux ni même l'amorce d'un fossé. Ils avaient avancé à l'aveuglette, nus et désarmés, toujours plus inquiets au fur et à mesure qu'ils forçaient le pas comme des damnés, pour couvrir un maximum de chemin et tenter de trouver un gîte.

Mais à l'approche de la nuit, le ciel avait bientôt changé, de gris sombre à noir. Un puissant vent du large s'était abattu sur eux, amenant avec lui des vagues de plus en plus fortes, qui se fracassaient avec une violence inhumaine sur le bord de mer, dans un grondement assourdissant. Les bourrasques étaient courtes, mais très rapprochées et d'une rare force, si bien qu'elles avaient contraint les cavaliers à démonter et à se protéger au mieux, à l'endroit où ils se trouvaient, à même le sol.

Peu de temps avant l'aube, une accalmie se fit. Alors qu'il levait lentement la tête au-dessus de l'épaule de son cheval, le corps engourdi, somnolant d'avoir trop lutté et veillé, l'esprit saturé d'impuissance et de solitude, le Loup Noir vit une faible lumière se diriger vers lui. D'abord lointaine et fragile, estompée et vacillante au milieu d'une brume presque irréelle, elle prit bientôt la forme d'une petite flamme, puis celle d'une torche de brande qui grossissait peu à peu. Comme hypnotisé par cette vision, les sens encore brouillés par le fracas de la tempête, il fut incapable de réagir, de se lever et d'appeler, pour signifier qu'il était vivant et avait besoin d'être délivré du poids de l'angoisse et de la lassitude. Il eut tout juste la force de tendre la main vers cette lumière. A mesure qu'elle approchait, au rythme d'un pas tranquille, il finit par apercevoir une silhouette dans la brume, de forme indubitablement féminine. Il semblait émaner d'elle une étrange brise, chaude, légère et chargée de subtiles senteurs printanières. Cette sensation lui fit penser à l'Hegoa de ses montagnes d'origine, ce très léger vent chaud venu d'Estalie, qui traverse les cols glacés à la fin de l'hiver...

Il sombra dans un profond sommeil, tel un enfant épuisé d'avoir trop veillé dans le noir, mais avec l'esprit en paix. Il se sentait rassuré par cette lumière, promesse de la chaleur d'un feu, et par la simple évocation d'un souvenir familier. Dans un rêve, il lui sembla entendre une voix aimée qui lui demandait de chercher la Source, le Creux, l'Auge ou la Coupe de toute Consolation, il n'aurait su le dire, le terme utilisé étant un mot très ancien de sa langue, aux sens multiples, prononcé en outre d'une façon inhabituelle...
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Paps
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyDim 1 Déc 2019 - 0:50

« Abaissant sa lance ; vaillant et sans peur,
Sire Leonid chargea en noble Seigneur.
Le monstre rugit, sinistre Manticore,
Et s'apprête à... Bortenouilles, qu'est-ce qui rime avec 'core' qui ne soit pas 'encore' ? »

Berouam composait sa mélodie cheminant tranquillement sur un sentier forestier.
Joli garçon pour un fils de paysan, il avait été mis en apprentissage dès son plus jeune âge à la Guilde des Ménestrels et à ce titre devait gagner sa pitance en racontant les faits héroïques réels ou enjolivés des nobles Bretonniens et des étrangers dont la renommée parvenait jusqu'aux frontières du Royaume alors qu'il parcourait celui-ci.
La Quête annoncée par le Roy était une véritable aubaine pour les gens de sa profession : tous les nobliaux cherchaient à faire mettre en vers leurs aventures, espérant que leurs exploits leurs attireraient les faveurs d'un puissant seigneur ou d'une belle damoiselle, et les intendants étaient soucieux d'apprendre ce qu'il advenaient de leurs maîtres, des fois qu'ils aient à gérer une succession et des funérailles en plus du domaine.
Selon ses estimations, Berouam pensait avoir déjà fait le tour de la Gasconnie, de Brionne et de l'Aquitanie, et se dirigeait à présent vers Quenelles.
Le dernier chevalier qu'il avait rencontré avait chargé le ménestrel de porter de ses nouvelles à sa famille. Il était apparemment l'un des membres de la maisonnée du Duc de Quenelles et avait en charge un petit château quelque part le long de la Brienne. Berouam espérait que ce chevalier ne se vantait pas et qu'il y avait vraiment un château ; il avait rencontré une fois un chevalier qui se disait chevalier du Graal mais avait l'air de ne pas savoir tenir une lance sans la ficher dans le sol et tomber de cheval dans la foulée. Une autre fois, Berouam avait parcouru plus de 20 lieux à la demande d'un soit-disant seigneur, lequel vantait l'hospitalité de ses gens et le luxe de son domaine, pour découvrir qu'il s'agissait de quatre baraques miteuses dont l'une faisait office d'écurie. Berouam s'était fait recevoir à coups de navets (littéralement, les gueux lui avaient jeté des navets dessus avant qu'il mentionne celui qui l'envoyait) et on lui avait permis de dormir dans la baraque-étable pour tout paiement...

Le sentier s'ouvrit après quelques minutes et Berouam put apercevoir le paysage qui s'étalait devant lui. Des champs de blé, quelques masures ici ou là, et ce qui ressemblait à un donjon de château au loin. Il semberait que son client actuel n'avait pas menti sur ce point. Les bosses sur son armure laissaient à penser qu'il avaut eu affaire à des ribauds ou une bande d'Hommes-Bêtes en maraude, mais il insistait pour qu'il soit dépeint en train d'affronter une Manticore. Pour Berouam, peu importait ce qu'il s'était vraiment passé tant que son client était satisfait et qu'il était payé.
Avec un peu de chance, le chevalier n'aurait pas menti non plus sur sa famille : son épouse et ses trois filles. S'il arrivait à faire en sorte que ces Dames soient suspendues à ses lèvres et à charmer l'une d'entre elles, il pourrait bien profiter d'un peu plus qu'un repas chaud et un lit de plumes.

Après tout, il y a aventure et aventure....

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Á la guerre, comme en amour, le corps à corps seulement donne des résultats.
Blaise de Monluc

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Hugues des Échaubrognes
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MessageSujet: Re: Concours de récits des 15 ans - Une Aventure...   Concours de récits des 15 ans - Une Aventure... EmptyLun 2 Déc 2019 - 0:45

Mahaut ne parvenait pas à dormir dans le lit étroit de l'auberge qu’elle avait pu se payer avec son maigre pécule. Trois longues journées à cheval ne suffisaient pas à lui faire trouver le sommeil. Son esprit lui barrait la route, agité d'images irrationnelles. Pourtant, si elle avait entamé seule ce voyage sans rien dire à sa famille, c'était bien que l'événement étrange qu'elle revivait les yeux fermés s'était peu à peu imposé à elle comme un signe d'élection.

Un matin où elle était partie cueillir des herbes, elle s'était perdue dans la forêt qu’elle connaissait pourtant si bien. C’était comme si son sentier habituel avait dérivé et, par une volonté propre, conduit Mahaut dans un recoin sombre, où la feuillée de chênes centenaires capturait presque toute la lumière du soleil. Quelques rayons épars venaient se perdre dans les hautes fougères où Mahaut avait du mal à se guider. Alors qu'elle songeait à revenir sur ses pas, elle fut paralysée par un soudain et absolu silence. Au bout de la sente qui s'évanouissait à quelques mètres, elle distingua un mouvement très lent parmi les fougères. Elle songea au vent mais ne le sentit pas sur ses joues, et les plantes se mouvaient maintenant de façon désordonnée. Peu à peu, leur danse silencieuse ralentit et, dans l'espace laissé vacant par les feuillages couchés, où s’épandait une lumière sans source, se dessina une forme de colonne surmontée d’une vasque. Mauhaut ne put en croire ses yeux : ces anodines fougères dessinaient en creux un calice lumineux qu'on eût cru pouvoir saisir.

Mahaut pensa à un bref épisode de folie. Elle avait trop désiré un destin spectaculaire, être choisie.
Plus jeune, pour s'y préparer, elle avait rêvé de se former au maniement de l'épée ou d'apprendre quelques rudiments de magie. Mais son père lui avait interdit de toucher à une arme. Elle avait bien tenté de le convaincre que la maîtrise de l’escrime lui serait utile pour se défendre, il était inflexible : une jeune femme bien née et se comportant selon les usages et la morale ne pouvait pas croiser le chemin de soudards. Elle avait désobéi en volant à douze ans l'arc de l'un de ses ainés. On ne l'avait jamais soupçonnée, mais elle en éprouvait toujours du remord car le fils du cellérier avait été accusé à tort et généreusement battu. Quant aux arts magiques, malheureusement pour elle, la bibliothèque familiale était dépourvue de tomes mystiques, mystérieux ou même d'œuvres controversées. Des cartulaires, des plans cadastraux, quelques romans et recueils de poésie constituaient le tout.

À seize ans, on l’avait envoyée parfaire son éducation de jeune fille bien née loin du domaine familial, dans un couvent de Mandeuses. Cet ordre de sœurs n'avait pas bonne réputation chez les nobles de Bretonnie, on les disait trop indépendantes, trop libre-penseuses, pas assez versées dans le culte de la Dame du Lac. Mais elles ne demandaient qu'une obole symbolique pour donner aux jeunes filles une belle éducation, et vu le peu qu'était prêt à dépenser le père de Mahaut pour elle, le choix avait été vite fait. Elle y avait passé cinq ans, à apprendre le luth et le clavecin, à cuisiner et à broder, mais également la langue des anciens hommes qui avait forgé la nôtre, l’histoire du Vieux monde et l'herboristerie.
Séparée de sa famille et des hommes, en sororité avec des femmes de tous âges, elle avait trouvé une véritable communauté d’esprit et avait fait la paix avec son sentiment d'être à part – elle parvenait à le taire en s'investissant dans ce qui semblait lui réussir : le savoir des plantes et des essences et le soin porté aux autres. Cela ne l'empêchait pas de parfaire ses compétences d’archère. Quand elle pouvait sortir seule pour la cueillette matinale, elle passait par l'arbre au tronc creux où elle avait caché son arc et en profitait pour s’enfoncer dans le bois du couvent afin de s’entraîner. Il lui était même arrivé de chasser le lièvre avec succès. Il fallait alors le dépecer et le préparer seule et en secret pour éviter que les sœurs ne remarquent que le lièvre était mort percé d’une flèche. On l'aurait accusée de flirter avec les gars du coin et d'être payée en gibier, et la Supérieure aurait eu tôt fait d’avertir sa famille.

Quand, ses études accomplies, ses parents voulurent la marier, ils firent régulièrement venir des partis des comtés environnants pour la rencontrer. Certains étaient de rustres malotrus, d’autres présentaient mieux et semblaient courtois. Mais par la Dame, ils se montraient tous si ennuyeux ! Dernièrement cependant, l’un d’eux l'avait intéressée plus que les autres : ni par sa beauté, ni par sa galanterie, ni même par sa force, mais par un projet dont il l'entretint longuement et qui la captiva.
L’Enchanteresse avait récemment eu des visions du Graal, elle en avait fait part au Roi et celui-ci avait ordonné à tous les preux du Royaume de se mettre en quête. De mémoire d’homme, on n'avait jamais vu cela. Il voulait en être et avait tout préparé avec son écuyer : dans quelques jours ils partiraient vers Moussillon, qui lui semblait l'endroit parfait pour entamer la quête… Il donnait le change à ses parents en rencontrant Mahaut cet après-midi-là, mais il n’était pas prêt à se marier.
Mauhaut non plus : le récit de ce jeune homme avait avivé chez elle un désir sourd d'aventure. Surtout, il jetait un jour nouveau sur l'apparition du calice dans la forêt. Elle ne pouvait être due à sa seule imagination, à une folie qu'elle avait crainte – comment expliquer sinon cette concordance des signes ? Cette manifestation dont elle avait été la seule témoin, n'était-elle pas une invitation de la Dame à se mettre en quête du Saint Graal ? Cette idée l'emplissait de fierté, que quelques doutes revenaient pourtant agacer. Car elle savait que des chevaliers en quête du Graal profitaient parfois d’une nuit entre deux aventures pour abuser de femmes et les engrosser avant de les abandonner, et elle connaissait l'infinie violence des chefs de guerre envers les gueux enrôlés de force pour combattre des ennemis qui ne leur avaient rien fait. Pourtant, certains de ces chefs avaient pu approcher de leur lèvres le Saint Graal. Alors, qui récompensait-il ? Que récompensait-il ?

La nuit était noire maintenant. Mahaut avait besoin de repos pour poursuivre sa quête. Par bonheur, l'agitation dans laquelle elle avait été plongée finit par l'harasser et elle s'endormit.
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