Voici donc un sujet bien eloigné de ceux qui peuvent passionner un chevalier amateur de charges. Pourtant, l'economie forme l'un des fondements de toute société hiérarchisée et c'est pourquoi, je pense qu'il est important s'attacher à ce sujet ou, du moins, de fournir quelques notions générales. Les informations données, concernent, bien entendu le royaume de France.
Je vais donc faire court.
Tout d'abord, l'economie de cette epoque était majoritairement rustique, comme on peut s'en douter. L'epoque fut marquée par une amélioration de la façon de travailler les métaux qui engendra une evolution technologique (tant des outils agricoles que de l'armement) et un meilleur travail de la terre.
Pour l'anecdote, l'animal le plus élévé au XIème siècle était le cochon, progressivement supplanté par le boeuf au siècle suivant.
La monnaie etait alors le denier, fixé par Charlemagne deux siècles plus tôt, qui prenait la forme de pièces d'argent (1 sous=12 deniers. 1 livre = 20 sous). Contrairement à l'usage que nous faisons de nos jours de l'argent (et je ne parle même pas des cartes bleues
), la monnaie servait principalement à evaluer la valeur des choses et non à payer directement. En règle général, les règlements se faisaient par des objets évalués à une même valeur.
Les seigneurs et l'Eglise pouvaient frapper leur propre monnaie grâce à leurs reserves d'argent.
Parlons maintenant de l'animation des échanges. Chaque grande ville possédait sa monnaie. Jusque vers 1060, la valeur de la monnaie etait équivalente partout, mais l'inflation du XIIème siècle (accompagné d'un essort de l'economie) aura créé quelques ecarts.
Le marchand traversant une région trouvait sur la route divers péages seigneurieux ou ecclésiastique. Il était protégé par ce que l'on appelle le conduit des marchands, ou sauf-conduit (il s'agit d'une protection accordée aux voyageurs par une autorité qui s'applique à partir du XIème s contre le paiement d'une taxe du même nom. Cette protection assurait la libre circulation dans l'espace couvert par l'autorité émettrice parfois accompagnée d'une escorte armée). Ce sauf-conduit posa d'ailleurs quelques problèmes avec les petits seigneurs, les marchands, sous le sauf-conduit du suzerain de la region refusant de s'acquitter d'une nouvelle taxe en traversant la terre du vassal
.
Cette amélioration favorisant les échanges déboucha sur le développement de foires organisées par les grands seigneurs (comme en Champagne... vers 1130 eurent lieu les premières foires de Champagne où se rencontraient des marchands flamands et italiens, faisant de cet évenement et de toutes les foires champenoises qui suivirent, une plaque tournante du commerce international. On en comptait 6 par an à Troyes, Provins, Lagny et Bar-sur-Aube).
Il faut egalement noter que ces marchés etaient egalement des endroits de rencontrent entre gens ou familles de marchands ou de bourgeois qui se haissaient mais qui n'avaient pas l'occasion de se rencontrer le reste de l'année.
Ces endroits étaient donc relativement dangereux.
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Non, on ne fait pas que charger à Havras, on a aussi des
sorciers !
Tremblez devant nos armées... et craignez
ma potestas, car je suis votre suzerain !
"Le monde est quand même plus simple quand on le regarde à travers la visière d'un heaume."
- Draw me like one of your french girls (par Toison d'or !):