Discussion : le tournoi de trébuchets d'Alsacie

Stratégiquement positionné en bordure de la Bretonnie centrale, le domaine d'Aurevallis se niche dans l'une des régions les plus dangereuses et inhospitalières stimulantes et authentiques de tout le royaume. Le voyageur sera en mesure de goûter au frisson de l'aventure avant même son arrivée en traversant des zones non balisées de la grande forêt d'Arden. Laissez vous surprendre par les embuscades organisées par le très dynamique comité local des hommes-bêtes et autres abominations du chaos, ses membres n'hésitant pas à se couper en quatre (parfois littéralement) afin de vous plier en deux (idem).  

Les visiteurs moins téméraires ont toujours la possibilité de remonter le dernier grand affluent de la Grismerie qui marque la frontière entre le Gisoreux et le Mousillon. Bien que la partie supérieure de son cours ne puisse être empruntée que par des embarcations légères, elle permet de rejoindre l'extrémité orientale du domaine - dont elle est une limite naturelle - sans risque d'égarements ou d'attaques intempestives. Le dernier affluent de la Sannez, situé au sud de Couronne, est également praticable pour les visiteurs de la capitale ou des duchés nordiques. Il ne permet cependant de raccourcir le trajet en forêt que de moitié, le reste devant être entrepris à pied ou à dos de solides montures sur d'anciens sentiers qui tendent malheureusement à disparaître.

Les voyages en groupes sont tout à fait envisageables et régulièrement organisés depuis Larret ou le château d'Artenois. Comptez sur un départ tous les deux ans, sauf année bissextile.  




L'histoire d'Aurevallis est particulièrement longue et tumultueuse. La chronologie ci-dessous mentionne les dates clés, suivant le calendrier bretonnien.

347 : Un concurrent malheureux du tournoi dit "de la Demoiselle d'Artenois", dont le nom s'est perdu, part fonder la seigneurie d'Aurevallis au plus profond de la forêt d'Arden.
350 : Une délégation ducale, chargée de nouer le contact avec la seigneurie (et accessoirement d'en percevoir les arriérés d'impôts), découvre un village ravagé et incendié après plusieurs mois de recherche. Le corps du chevalier n'est identifié qu'à son armure, enfilée sur une pique au dessus des vestiges d'un grand feu. Les marques de dents sur les ossements suggèrent qu'il fut le plat de résistance d'un banquet d'hommes-bêtes.
470 : Un nouveau seigneur est nommé à la tête du domaine. Il ne reste sur place qu'un an avant de prendre part aux croisades d'Arabie pour ne jamais revenir. En son absence, le village périclite rapidement et disparaît des registres.
Du VIe au VIIIe siècle : Bien que les annales soient très fragmentaires, on dénombre au moins sept tentatives de reprises d'Aurevallis. Aucune ne subsiste au-delà d'une décennie.
835 : Le chevalier Baudouin du Triffoy fait route vers le domaine avec plus de 300 paysans afin d'en prendre possession. Il faut moins d'un mois à une virulente poussée de Fièvre Rouge - survenue peu après leur arrivée - pour emporter les trois-quarts de la population. Les survivants désertent les lieux et tentent de rallier la civilisation. Aucun ne sortira jamais de la forêt. Baudouin, rendu fou par la maladie, patrouille seul sur les terres abandonnées en chevauchant un balais. Son destin final est inconnu.
1000 : Le vieux seigneur Eadwin fait voeux devant le duc d'Artenois de reconquérir Aurevallis afin d'en faire le siège de sa lignée jusqu'à son extinction.
1001 : Eadwin meurt broyé par un minotaure tandis qu'il chassait dans la forêt. Son fils Lubin lui succède.
1003 : Bataille du ruisseau d'or. Lubin tombe au champ d'honneur, presque toutes ses troupes le suivent dans la tombe, mais Aurevallis subsiste. Eadwin le jeune, fils unique de Lubin, devient seigneur à l'âge de 14 ans.    
1004 : Eadwin le jeune est retrouvé flottant dans la rivière, le crâne fracassé. Les derniers villageois parviennent jusqu'à Larret où ils s'installent. Le serment prêté quatre ans plus tôt par Eadwin l'ancien est accompli.
Du XIe à la fin du XIIe siècle : Archives perdues. Quelques traditions orales font état de rares tentatives de reconquêtes entrecoupées de plusieurs décennies d'abandon.
1322 : Le comte Vantelme prend la direction d'Aurevallis  avec une armée forte de 2000 hommes. Une embuscade de peaux vertes amoindri considérablement ses troupes. Le manque de logistique et un hiver rigoureux ont raison de l'expédition qui rebrousse chemin vers le château d'Artenois moins de six mois après son installation. S'en suivent plus de deux siècles d'abandon complet durant lesquels plus aucune mention du domaine ne se retrouve dans les documents officiels.
1544 : Prise de pouvoir du seigneur Mictlantecuhtli. Restauration des vestiges de la place forte et développement d'une économie locale. Par la force des choses, la population reste relativement coupée du monde extérieur.    


Aurevallis étant une petite seigneurie à faible densité de population (caractéristique entretenue par la justice impitoyable du maître des lieux), le nom désigne à la fois le domaine et son unique agglomération. Sur des dizaines de lieues à la ronde, les terres sont dépeuplées et sans propriétaire, si bien que les frontières d'Aurevallis sont particulièrement floues. En théorie, le seigneur Mictlantecuhtli n'a qu'un trait à tracer sur une carte pour modifier les limites des terres se trouvant sous son autorité. Pourtant, compte tenu des innombrables dangers qui rôdent dans la forêt, il s'est pour l'heure sagement cantonné aux sites stratégiques qu'il est en mesure de contrôler.      

L'aspect du village d'Aurevallis peut surprendre le nouveau venu. La petite demeure seigneuriale n'est composée que d'un corps de logis et d'une ancienne tour devenue le donjon de la place forte. Le tout est cerné d'un austère rempart de bois muni d'une seule porte qui donne sur le village.

Ce dernier, chose étonnante, est encore majoritairement composé de tentes et d'abris de fortunes montés à la hâte avec les moyens du bord. Les rares structures un peu plus évoluées sont avant tout utilitaires et reflètent la noble volonté de Mictlantecuhtli de réhabiliter son domaine avant de veiller au confort de la paysannerie.    


Les villageois sont spécialisés dans la confection de plats à base de bâtonnets de tubercules frits dans de grandes marmites d'huile bouillante, raison pour laquelle ils les nomment "frites". Il en existe quelques variantes dans d'autres régions du royaume, mais les Aurevallois s'accordent à dire qu'eux seuls savent les préparer correctement. Suggérer à un Aurevallois d'avoir recours à une cuisson à la poêle ou au four relève de l'insulte la plus grave. Le visiteur avisé évitera soigneusement ce sujet, au risque d'être brûlé pour hérésie en place publique. Une fois cette règle assimilée, l'étranger constatera avec satisfaction que les autochtones le traitent avec une parfaite indifférence.  

Les conditions locales ne se prêtant guère à la viticulture, la production de boissons s'est naturellement réorientée vers le cidre et la bière. Le cidre, qui tire à  plus ou moins cinq degrés d'alcool, est produit en grandes quantités et considéré comme une boisson de table. Les mères n'hésitent pas à en abreuver leurs enfants dès l'âge de trois ans afin de favoriser leur croissance. La bière est confectionnée suivant de multiples recettes, mais deux d'entre elles représentent 80% de toute la production : l'Amont et l'Aval. Leurs brassins sont élaborés en puisant l'eau du ruisseau aurifère, respectivement en amont et en aval du site d'exploitation. Si l'Amont est destinée à la consommation locale, l'Aval est réservée au commerce extérieur et aux invités de passage. Les Aurevallois sont connus pour leur haut niveau d'exigence en matière de bière, si bien que seul un brassin d'une exceptionnelle qualité est susceptible de récolter leur approbation.

Les habitants d'Aurevallis parlent une langue propre, le Vallon, qui s'avère généralement incompréhensible pour le reste de la population du royaume. Fort heureusement, les membres de l'administration domaniale sont souvent formés dans la capitale du duché, ce qui les rend plus ou moins bilingues. Le visiteur en mal d'authenticité et désireux de frayer avec les locaux trouvera ci-dessous quelques phrases utiles à son séjour :

a) Boire et manger :

- Ahèsse mi eûn vêre di c'pihate di vaiche qu't'as nou sogne d'noumer d'la bîre, mâssî fi di disabatchî.
Traduction littéraire : Veuillez me servir un verre de cette urine de bovidé que vous avec le front d'appeler de la bière, misérable fils de femme à la vertu discutable. (NdT : cette tournure contribuera à vous fondre dans la masse, les Aurevallois ne manquant jamais de critiquer le contenu de leur verre)

- Aboule mi eûn pakèt d'frites èt ni l'nèye nin dizos l'sâce !
Traduction : Fournissez moi une portion de frites, et veillez à ne pas la noyer sous la sauce ! (Re-NdT : la précision est d'importance dans certains établissements de bouche si vous ne souhaitez pas que la consommation de votre plat se transforme en épreuve de plongée)

b) Se diriger :

- Sé tu oû-ce que s'trovent l'cabinèt ? Dj'a l'panse qu'va pèter dispôy qu'j'a gosté vost'bîre "Avâ".
Traduction très littéraire : Pourriez-vous être assez aimable que pour m'indiquer la direction des plus proches latrines ? Un mal inexplicable agite mes entrailles depuis que j'ai dégusté votre cuvée "Aval".

L'Aurevallois étant habitué à vivre dans l'isolement le plus complet, il n'aime guère les étrangers. Aussi risquez-vous de régulièrement recevoir la réponse suivante :

- Fês è ti cote.
Traduction : Fais dans ton froc.

Persévérez. Une bonne âme finira par vous indiquer le chemin à suivre d'un bref mouvement du bras. Si ce moment tarde trop, il n'est guère compliqué de trouver un arbre derrière lequel se dissimuler, le temps de répondre à l'appel de la nature.  

c) Se loger :

- Dji pou saveûr oû-ce que dji deû dwèrmi ?
Traduction littéraire : Puis-je savoir où il m'est loisible de prendre quelque repos ?  

Au sein de la réponse de votre interlocuteur, prêtez attention aux mots clés suivants : tinte (tente), grinî (grenier), stâ (étable), cina (fenil) ou, pour les moins chanceux, ansinî (tas de fumier).  

d) Voyager :

- Dji vous pârti d'ci reût-à-bale. Quond part li djondant conwè po Couronne ?
Traduction : Je souhaite quitter ces lieux au plus vite. Quand part le prochain convoi pour Couronne ?

Si les chiffres ne sont pas très compliqués à identifier en Vallon, attendez-vous toujours à une réponse dont l'unité de mesure sera le meûs (le mois) ou l'annêye (l'an).

Exemple :
- Bin vite. D'ci eûne annêye èt trwès meûs.
Traduction : Très bientôt. D'ici un an et trois mois.


La seigneurie d'Aurevallis offre un panel d'activités variées et captivantes à ses visiteurs. Citons parmi celles-ci :

- Visite du donjon. Cette très ancienne structure à contreforts de style robertien possède des fondations remontant à plusieurs siècles. Incendiée lors du dernier sac d'Aurevallis, il y a plus de 200 ans, son sommet s'était effondré et fut restauré à l'occasion de l'entrée en fonction de l'actuel seigneur. Moyennant la somme démocratique de deux pièces de bronze par tête (une pour les enfants de moins de trois mois), les curieux peuvent se rendre à son sommet pour jouir d'une vue imprenable sur toute la seigneurie et les cimes de la forêt environnante. La présence du propriétaire sur la plateforme d'observation au moment de la visite est susceptible de vous offrir une descente rapide par un autre biais que l'escalier. Cette attraction à sensations fortes ne fait l'objet d'aucun supplément tarifaire.  


- L'anneau antique. Dans une petite clairière située à quelques minutes de marche du centre du village a été installé un grand anneau décoré, découvert lors de récents travaux d'aménagement. Cet objet intriguant est un témoignage des temps anciens et atteste d'une présence locale bien avant l'âge des Hommes. Différentes études ont été menées afin d'en déterminer la fonction mais statuent toutes à un caractère purement décoratif.


- Le ruisseau aurifère du Val d'Or. Ce charmant petit cours d'eau serpente à travers la forêt, qu'elle anime du bruit délicat de ses cascades. Dans son lit, quelques cuvettes ont fini par former des piscines naturelles aux eaux translucides, animées d'un léger courant et abritées des vents par des joncs, des massettes et des roseaux. Ces lieux idylliques sont situés en amont du site d'exploitation aurifère. Afin de préserver la pureté des eaux, les baignades y sont strictement interdites (hormis pour le seigneur des lieux). Les amateurs de plaisirs aquatiques peuvent cependant profiter du ruisseau en aval de la zone d'orpaillage. Il est chaudement recommandé d'éviter la plongée et de se limiter à de brefs barbotages. Les autorités locales déclinent toute responsabilité en cas d'accidents ou de décès par intoxication.

- Le bourdon géant d'Arden. Une excursion à Aurevallis ne saurait être complète sans un passage par le nid du bourdon géant, célèbre monture de Mictlantecuhtli qui figure aujourd'hui sur les armoiries du domaine. Apprivoisé par le seigneur durant ses années d'errance, le curieux insecte a reçu la dénomination scientifique de Bombus terrestris gigantis. Il est à ce jour l'unique représentant connu de cette espèce. Les spéculations vont bon train quant à ses origines : mutations chaotiques, enchantement, sélection naturelle et évolution ? Ce débat sans doute stérile n'empêche pas la bête de surpasser très largement les pégases et les hippogriffes dès qu'il est question de décoller ou d'atterrir au coeur de la dense forêt d'Arden. Pour cette raison, son propriétaire ne l'échangerait pour aucune autre monture d'aspect plus noble. La visite du complexe du bourdon se termine toujours par les ruchers de taille industrielle qui fournissent les quantités astronomiques de miel dont la bête se goinfre à longueur d'année.

- Spectacles en plein air. Sur tout le territoire d'Aurevallis, un délit grave est légalement défini comme toute action occasionnant ne serait-ce qu'un embryon de désagrément au seigneur. Les délits mineures recouvrent donc le reste : commerce d'êtres humains, viols aggravés sur bétail, meurtres sauvages entre paysans, incendie volontaire de la demeure du voisin, etc. Si ces dernières sont punies avec une relative indulgence - n'impliquant généralement que la perte d'un membre -, les infractions graves sont l'occasion de longues et impressionnantes exécutions publiques . Ces spectacles d'une grande qualité technique et d'un haut volume sonore ne manquent jamais d'attirer les foules, avides de profiter de quelques heures de distraction instructive. Événements chaudement recommandés aux étudiants en quêtes de connaissances anatomiques.      


En sa qualité de cité candidate à l'hébergement du prochain tournoi de trébuchets, Aurevallis s'est doté d'infrastructures de pointe pouvant offrir un confort maximal à ses nobles hôtes.

En bordure d'un grand espace elliptique fraîchement défriché et nivelé, une tribune flambant neuve en chêne véritable issu de la production locale a été érigée. Répondant aux normes de sécurité les plus avant-gardistes, elle dispose d'un seau d'eau plein à chaque extrémité pouvant servir à étouffer dans l'oeuf le moindre foyer d'incendie. L'auvent réglable qui surplombe les places assises est orientable grâce à un système de poulies afin de fournir une couverture complète et adaptée, qu'il s'agisse de contrer les rayons du soleil ou un crachin intempestif. Ne reculant devant aucune dépense, un système de climatisation dernier cris a été installé : gueux agitant de grands éventails en cas de fortes chaleurs et braseros mobiles si le temps fraîchi. Gouttez au confort le plus absolu sur des bancs et sièges individuels rembourrés de poils de sangliers et recouverts des velours les plus doux.

Afin de satisfaire toutes vos envies, un stand privé s'adosse à la loge et vous propose une variété incroyable d'en-cas, de salaisons et de douceurs, le tout accompagné des meilleurs crus de tout le royaume et des productions les plus raffinées du domaine.  

Les gueux ne sont pas en reste, puisque des bancs de bois garantis non bancals et non vermoulus leur sont réservés ; un niveau de confort jusqu'ici inégalé dans tout le royaume. Des places premiers choix ont également été prévues pour les plus aisés et vont jusqu'à comporter des dossiers.

     


Au vu de ses multiples avantages, Aurevallis se pose comme un candidat des plus sérieux dans le cadre de cette sélection. La légendaire hospitalité de ses habitants contribuera à faire de chaque séjour une expérience inoubliable. Si la barrière de la langue peut sembler un obstacle difficile à surmonter, il sera rapidement balayé par la proverbiale sagesse des Aurevallois ; sagesse qui s'exprime au travers de leur célèbre "Dji n'vou nin djâzer avou ti èt m'foute rwèyâlemint de çou qu't'as à dîre" (Je ne veux pas te parler et me fout royalement de ce que tu as à dire). Le rapport à l'autochtone s'en trouve considérablement simplifié.

En matière de capacité d'accueil, les sous-bois du domaine sont en mesure d'héberger d'importantes quantités de visiteurs pour un budget logement dérisoire qu'aucune auberge ne saurait concurrencer. Les adeptes du camping sauvage, les chevaliers errants et les chevaliers de la quête ne manqueront pas de s'y sentir comme chez eux.  

Grâce à ses nombreux pôles d'activités, répartis dans les alentours immédiats du site de la compétition, la visite des lieux ne se limitera jamais à un passage éclair le temps du tournoi.  
Quels que puissent être vos goûts, vous trouverez toujours de quoi vous divertir à Aurevallis.

L’office du tourisme de Bovette-sur-Jose en Guyenne est fière de vous présenter :




Suite à l’enthousiasme populaire suscité par l’emploi de bovins par l’équipage du Duc Gombaud de Guyenne lors du premier tournoi, les éminents artisans de la ville et mécènes de l’office du tourisme ont pétitionné le Duc pour que celui-ci consente à proposer la capitale de son duché comme hôte du tournoi.  Dans sa grande sagesse et sur l’insistance de sa douce épouse, Constance à la Blanche Fesse, le Duc a débloqué les fonds nécessaires à la construction des infrastructures.

Mais commençons par un peu d’histoire des lieux…

Le Duché de Bovette-sur-Jose
Havre de paix peu commun en Bretonnie, le Duché n’est pas sujet aux constantes incursions des Orques, Hommes-Bêtes et autres Elfes (ou pire, de voisins jaloux) comme les autres Duchés de notre fier Royaume.  Tout au plus une fois tous les deux ans le domaine est traversé par une armée en maraude, ce qui en fait le domaine le plus sûr de Bretonnie selon les statistiques de l’Institut de Couronne.  Telle inactivité guerrière profite aux cultures et au commerce mais ennuie les nobles, ce qui explique que le Duc lance en moyenne 13.7% fois plus de croisades par rapport au Comte Tancrède d’Aquitanie (souvent contre celui-ci, d’ailleurs).

Située dans l’un des coudes de la Jose (un affluent du Morceaux, qui se jette dans l’estuaire de Bordeleaux), la fondation de Bovette-sur-Jose remonte à l’époque de Gilles le Breton lui-même.  Il est dit que lors des légendaires batailles fondatrices de notre Royaume, une partie des suivants de l’armée victorieuse de Gilles, principalement des prostitu péripatéti damoiselles de confort de l’armée et autres tire-lain détrousseurs de mo pages et autres gueux furent chassés abandonn chargés par Gilles de construire une place-forte sur les ruines elfiques en cet endroit afin de sécuriser les arrières de son armée.
Les terres avoisinantes étant fort propices à l’élevage grâce au limon charrié par la Jose, Bovette-sur-Jose s’est vite révélée comme l’une des sources de viande de qualité les plus renommées de l’Estalie à Kislev.  Cette manne fut d’ailleurs l’objet de nombreuses convoitises, plongeant ce qui n’était pas encore le Duché dans de perpétuelles guerres défensives et de raids sur les territoires voisins pour récupérer les troupeaux volés.  Cette incertaine époque a pris fin avec le premier Duc : Luc le Goulu, arrière-grand-père du Duc actuel.  Il eut en effet l’idée de remplacer les coûteuses murailles en pierre ou en brique (qui vidaient les caisses en réfections après chaque siège) par de la bouse séchée.  Une fois sèche, la bouse devenait presque aussi solide aux projectiles divers des assaillants, sauf les plus lourds, mais l’abondance de la matière première signifiait qu’il était possible de réparer les murailles rapidement et à bas coût, mais également de construire d’autres enceintes.  Un ingénieur de Tilée fut embauché pour l’occasion (vous pouvez d’ailleurs admirer sa statue en bouse séchée sur la place centrale de la ville) et, couplé au donjon elfique, il en résultat une place-forte imprenable bien qu’odorante durant les chauds jours d’été.
Bien que cela soit interdit, les nombreux visiteurs de passage n’hésitent pas à gratter une muraille afin d’en prélever un morceau à montrer à leurs enfants ébahis et voisins jaloux.  En une occasion notable, une Waaagh orque s'en fut aller dévaster la seigneurie voisine, après avoir fait des offrandes à la muraille, la prenant pour une espèce de divinité barbare de leur race.  

Outre la production bovine, la culture viticole est fortement implantée sur le Duché.  Chaque paysan est autorisé à cultiver ses propres pieds de vigne (après avoir rempli ses obligations auprès de son seigneur, évidemment, les contrevenants étant sévèrement châtiés et soumis à un régime à base d'eau plate) et à boire sa propre production.  La production "officielle" du Duché, quant à elle, est envoyée à Bordeleaux et aux marchés avoisinants, sur lesquels le Duc a réussi à obtenir des concessions avantageuses.  Ne croyez d’ailleurs pas ces charlatans de l’office du tourisme de Bordeleaux, le vin produit sur nos terres n’a pas un arrière-goût de bœuf.

Ainsi, si la taverne ne sert que peu de vin, elle est fort connue pour sa spécialité : le "trempelain".  Il s'agit du lait (justement) utilisé lors du "collage" (la clarification des vins en fin de fermentation) qui entraîne avec lui au fond de la barrique tous les résidus en suspension.  Servi avec une miche de pain chaud à tremper, le lait en devient une espèce de soupe revigorante au goût vinifié pour le plus grand plaisir des petits et des grands.



Et pour finir, nous laissons la parole à notre bien-aimé Duc Gombaud !