TEC décors de Mic'.

"La prochaine mise à jour ne tardera pas", disait l'autre andouille ci-dessus... Zut, c'est moi...

Trois semaines plus tard, il est peut-être temps de concrétiser la promesse.

Voici donc quelques photos du plus grand bâtiment réalisé jusqu'ici. Ce ne sont rien d'autres que deux maisons dont les encorbellements ont fini par se rejoindre, formant une arche par dessus la chaussée. Vu la complexité de cette structure - et le désir de ne pas la casser en deux à chaque manipulation ! -, ses dégradations se trouvent un peu plus limitées. L'on peut imaginer qu'elle se situait à bonne distance du cratère.

Pour commencer, une vue de ce que nous définirons arbitrairement comme "la face". Je devrais recevoir l'approbation de Niger, car il y a mélange de styles et de matériaux, donc de techniques de construction. L'idée était de renforcer le sentiment qu'il y avait à l'origine deux bâtisses bien distinctes. L'effet aurait pu être accentué par l'emploi de couleurs différentes pour les crépis, mais je craignais une trop grande disparité. L'option choisie concilie différence et homogénéité, ce qui me paraît correct.  



À présent, une vue des toits. Je vous laisse imaginer les supers soirées passées à découper les tuiles et à les peindre... Pour l'anecdote, j'en ai réalisé une quantité non négligeable en les taillants d'abord dans du carton avant de les peindre une à une. Il m'aura fallu un long moment pour réaliser qu'il était bien plus malin de peindre le carton en noir, puis de passer à la coupe. Bravo le génie... On n'apprend bien que de ses erreurs.  

Pour ceux qui s'interrogeraient, les éléments métalliques en flèches situées de part et d'autre du corps central figurent des noues ; c'est à dire des sortes de cornières en plomb qui assurent la transition entre deux pans de toiture et canalisent les eaux de pluie.



Et nous sautons donc sur "le dos" du bâtiment, bien éventré afin de permettre le placement des figurines. La petite plateforme soutenue par des chaînes trouve son explication dans la photo suivante.



Voici l'intérieur de la moitié droite. Un grand morceau du toit a causé de gros dégâts en détruisant le plancher ainsi que l'escalier. Ce même morceau sert à présent de passerelle entre le rez-de-chaussée et le premier étage, mais plus rien ne permettait de se rendre au second. Voilà où intervient la plateforme, installée à posteriori par de courageux aventuriers : sur le pourtour du premier étage subsiste une portion suffisante du plancher pour permettre à une figurine de se déplacer jusqu'au bord du mur effondré. De là, elle peut enjamber l'obstacle sans difficulté (moins d'un pas de haut), prendre pied sur la passerelle, emprunter l'échelle, et ainsi rejoindre le second étage. Laborieux ? Voui. Mais les ruines ne sont pas vraiment conçues pour la promenade du dimanche avec un caniche.




Passons à la moitié gauche. Contrairement à la droite - dont vous pouvez apercevoir l'entrée béante suite à l'arrachement de sa porte -, ici il n'est possible de pénétrer que par un pan de mur détruit. Le passage au premier étage est également plus ardu, car il faut pratiquer l'escalade. J'évite ainsi que la circulation d'un bout à l'autre du bâtiment puisse s'accomplir sans la moindre difficulté. L'escalier menant au second niveau est cette fois intact. Pas même une marche brisée. C'est de la qualité ça madame ! Arrêtez de regarder autour de vous, ça fait baisser la valeur du bien. Concentrez-vous sur ce bel escalier. Depuis le grand grenier, pas aménagé pour un sou, une échelle très raide donne accès au corps central.



Et l'on termine par deux vues un peu plus rapprochées de ce qui, à pareille époque, pouvait passer pour une luxueuse véranda. Sans blague : une large ouverture à trois vitres dans l'axe de la rue, ne tenons-nous pas là le rêve de tous les retraités désœuvrés ? Dans les ruines de Mordheim, ce sera plutôt un nid à snipers. La seconde image rend compte des jambes de force ajoutées sous le "pont". Il ne s'agirait pas qu'il vienne s'écraser sur les badauds.




Voili, voilou, voilà. Ainsi s'achève le tour des décors réalisés durant mon absence. J'espère que la visite vous aura plu. N'oubliez pas le guide.

Avant d'attaquer sur les chantiers en cours, une photo de groupe sans grande prétention, histoire de faire plaisir à Toison :

Clic ! (car je la laisse en grand format):

Dur d'agencer tous ces bâtiments de manière plus ou moins cohérente sans en cacher la moitié, mais ça donne une idée du potentiel.

Avec mon cousin, j'ai fini par développer un petit rituel : lorsque j'achève la peinture d'une figurine et lui en envoie la photo, je le laisse libre de choisir ma prochaine victime parmi les projets en cours. Faisons pareil. Le premier qui passe par ce sujet pourra choisir entre :

1) La table de jeu modulaire
2) Le pont
3) L'auberge
4) La distillerie
5) Un petit décor (troisième stand du marché / éboulis / nappes de brouillard toxique inspirées par Niger ; à votre discrétion)

Bon sang. J'ai presque l'impression d'avoir recours aux pires techniques de youtubeurs pour booster l'audience !

Je vote pour le pont !

Ca te changera de tes décors de batiments (bien qu'ils soient magnifiques).

Etant dans la construction (le terme englobe une quantité de métier, j'ai un poil tiqué pour ta première photo. Je n'ai pas trop compris pouquqoi les deux piliers de la maison de gauche ne montaient directement pas jusqu'au premier étage. Bon c'est vraiment pour chercher la petite bête parce que sinon c'est vraiment top.

Ce qui pourrait grandement ajouté a l'atmopshère, serait des traces d'incendie sur certaines poutres ou un mur par exemple. Un bâtiment qui s'éffondre a forcément des lanternes, cheminées ou autrex feux qui peuvent s'emflammer. Ou alors peut-etre un peu dégrader la couleur du bois (plus facile a dire qu'a faire), qui se retrouve aux intempéries. Enfin un petit jus verdatre sur les pierres proches du sol ferait un rendu super. De la moisissure que diable, plus personne n'entretient ces batiments maintenant...

Mias je te le redis, top comme décors.

Saural a écrit:

Je n'ai pas trop compris pourquoi les deux piliers de la maison de gauche ne montaient directement pas jusqu'au premier étage.

Aucune raison particulière. J'avoue ne pas me pencher à l'excès sur la logique architecturale lors de la création d'un décor. Si j'obtiens un résultat qui me plaît, quitte à ce qu'il défie les lois de la physique, alors l'esthétique et l'originalité l'emporteront. Il y a des avantages à travailler dans un monde de fantaisie.

Saural a écrit:

[...] des traces d'incendie [...]

Tout comme le jus vert évoqué lors des épisodes précédents, voilà le genre de retouche finale qui pourrait s'envisager. En effet, ce ne sera pas très facile. Un brossage à sec de noir sur certains pans de murs, sols et plafonds pourrait déjà donner des résultats mais, seul, il ne sera pas très convainquant. Il faudrait concevoir les ruines en amont afin que certaines zones reflètent les dégâts d'un incendie. Le feu ronge bien plus qu'il ne brise. Je réfléchirai à cette suggestion et tenterai une application dans le cadre du projet distillerie. C'est le lieu idéal pour jouer avec des allumettes.  

Saural a écrit:

Je vote pour le pont !

Vendu. Le plus rapide a parlé.

Commençons par un bilan du chantier en l'état. Il est déjà bien avancé.

Les photos ci-dessous vous donnent une première idée du pont à deux arches brisées et pile centrale. Son tablier est courbe, tout comme le sera le futur parapet (la partie "maçonnerie" n'étant pas encore achevée, ne vous fiez pas à ce profil droit). La maquette a été bâtie sur une base en plastique épais, mais reste très délicate à manipuler, car j'ai cherché à renforcer la pile centrale et les culées en les remplissant de plâtre jusqu'à mi-hauteur. Résultat, si l'on soulève le pont sans l'avoir posé au préalable sur une surface rigide - ici une plaque de verre -, il risque de se briser.




La pose des pavés est également en cours. Ce sera la première chose à terminer avant de passer à la suite.

Une particularité ingénieuse de cette structure (j'aime me jeter des fleurs ), tient à la présence de deux sections amovibles :



Elles permettent donc de représenter le pont intact, à moitié ou tout à fait détruit. Beaucoup plus de potentiel en terme de jeu. Imaginons même un scénario où un camp tenterait de faire sauter le pont avec des tonnelets de poudre noire... Voilà du terrain évolutif.

Terminons par le détail d'une coupe, qui n'est encore comblée qu'avec de la mousse expansive. Ce sera la deuxième étape après le pavement : donner l'illusion d'un comblement à base de mortier et de débris.

IMPRESSIONNANT!!!!!

Je suis toujours à la fois ébahi et enthousiaste devant ton travail... C'est réfléchi, réalisé avec brio et esthétiquement très joli...


J'attends avec impatience les différents jus pour vieillir/abimer tout cela, en pleine confiance bien entendu...

Reste une question comment stockes-tu tout cela? Parce qu'il faut quand même pas mal de place non???

Pleine confiance, pleine confiance... si j'ai la tienne, je n'ai pas la mienne ! Ce sont des techniques auxquelles je suis peu habitué. Si j'adore construire quelque chose à partir de matériaux basiques, la peinture, qu'importe le support, n'est pas ma tasse de thé. J'espère donc ne pas tout gâcher le moment venu.

Question stockage, l'ensemble n'exige pas (encore) une place démesurée. Pour l'instant, tout tient empilé dans une simple boite de rangement aux dimensions suivantes : 35 cm de large, 58 de long et 40 de haut. Ces décors étant réalisés avec des éléments très légers - carton plume et polystyrène extrudé en grande majorité, quelques touillettes à café et du carton - chaque pièce peut reposer sur une autre sans risquer de dommage. Ce qui demandera par contre d'avantage de place, c'est la table de jeu modulaire dont le pont fait partie. Ce n'est guère plus lourd que le reste, mais le volume total dépassera tout ce que j'ai réalisé jusqu'à présent.

Voici d'ailleurs le moment de revenir aux travaux sur ce fameux pont. Peu d'avancées dernièrement, car j'ai repris des cours de solfège à la rentrée et entamé l'apprentissage de l'orgue. Les indispensables exercices quotidiens rognent sur le modélisme, d'où une progression à pas mesurés.

La première étape consistait à achever la pose des pavés. C'est désormais chose faite :



Ensuite venait la réalisation du comblement dans les parties brisées ; travail décomposé en quatre étapes.



1) Tout d'abord, la découpe de la mousse expansive, afin d'aménager une "niche" suffisamment profonde. C'est une caractéristique importante, puisque les éléments ajoutés par la suite ne doivent pas gêner l'emboîtement des sections amovibles.

2) Pour figurer les blocs de pierre grossiers, au moyen desquels on remplit ce genre d'espace, rien de tel que des petits cailloux récoltés sur la route et fixés à la colle blanche.

3) Vient ensuite l'application d'un mélange de poudre de moulage, de sable et de colle blanche, le tout additionné d'eau. Cela donne un vrai petit mortier, appliqué sur et entre toutes les pierres. Dans l'idée de faciliter l'étape suivante, je suis passé sur les pierres avec un pinceau mouillé, pour les nettoyer un peu et les faire ressortir de la masse.

4) L'étape 3 se termine sur un rendu trop lisse. Les comblements de murs sont souvent réalisés à la barbare, incluent des cavités, des morceaux presque mobiles, et sont très irréguliers. J'ai voulu attaquer la masse avec un outil de dentisterie, seulement pour réaliser que mon mortier était un peu trop efficace ! Une fois pris, il est dur comme de la pierre. Je désespérais un peu de trouver une solution, lorsque je me suis rappelé que dans un tiroir traînait un graveur rarement utilisé. En soit, ce n'est ni plus ni moins qu'un marteau-piqueur miniature à haute fréquence. Ca a marché du tonnerre, comme l'illustre la photo. Avec une peinture nuancée (gris pour les pierres, jaune tacheté de blanc pour le mortier) suivie d'un bon lavis et d'un léger brossage à sec, je pense que le résultat sera à la hauteur.

Voilà pour les avancées récentes. Comme cette première coupe du pont servait de test, je vais passer aux trois autres cassures. Ensuite ce sera reparti pour assembler des blocs, jusqu'à donner au pont son profil définitif.

Comme d'habitude, j'ai plusieurs semaines de retard sur mes participations au foroume ...
C'est mal !  
Du coup, non seulement il faut parler de cette vue d'ensemble XXL, digne de figurer en fond d'écran, mais il faut également aborder la structure extraordinaire de cette double maison avec observatoire-pont entre les deux.    
Elle amène une variété de forme bienvenue, ainsi qu'une variation de volume par rapport aux autre masures qui donne à l’ensemble un aspect très agréable. J'aime particulièrement les "petits" éléments (étals, débris) et il me semble que c'est les seuls choses qui manquent avant d'obtenir une table parfaite (à mes yeux du moins ...).
Allez, histoire de ne pas faire que des compliments, j'aurai bien ajouté quelques "jus" colorés sur certains toits ou certains murs pour faire un peu moins uniforme, mais le résultat est tellement bluffant en l'état que ça reste secondaire.  

Et il faut aussi s'extasier sur ce pont : là encore, pas grand chose à dire si ce n'est que la réalisation est impeccable, que le travail en amont est remarquable (penser ce pont en cinq parties dont deux amovibles, j'avoue que même moi, je ne suis pas sûr d'être assez fou pour me lancer dans un tel défi ! ). Quiconque s'est déjà attaqué au toit en tuile en carton d'une maison mesure le travail de romain que constitue ce pavage.

Merci aussi pour ces explications, avec photos intermédiaires, tellement utiles si quelqu'un essayait de suivre ton chemin.
Une petite remarque à ce sujet :

Mic', constructeur pharaonique a écrit:

3) Vient ensuite l'application d'un mélange de poudre de moulage, de sable et de colle blanche, le tout additionné d'eau. Cela donne un vrai petit mortier, appliqué sur et entre toutes les pierres. Dans l'idée de faciliter l'étape suivante, je suis passé sur les pierres avec un pinceau mouillé, pour les nettoyer un peu et les faire ressortir de la masse.

Une petite interrogation : tu as testé juste un mélange colle blanche/sable ? Juste histoire de t'éviter une quatrième étape qui ne semble pas simple à réaliser ...
Quoi qu'il en soit, continue de nous en mettre plein les mirettes avec ces décors qui montent en gamme.

Toison a écrit:

[...] (étals, débris) et il me semble que c'est les seuls choses qui manquent avant d'obtenir une table parfaite [...]

Tout à fait d'accord. Au départ, je n'avais pas songé à des décors aussi petits et spécifiques (les éboulis mis à part), et me concentrais sur les bâtiments. Force est de constater que l'apport des "petits objets du quotidien" est seul à même de donner vie à ces ruines. Sans cela, elles se retrouvent fort vides.

Toison a écrit:

[...] j'aurai bien ajouté quelques "jus" colorés sur certains toits [...]

Très intéressante cette remarque. En vue des retouches finales, j'ai déjà noté dans un coin de ma tête le jus vert pour la base des murs, que nous avions évoqué précédemment, ainsi que des dégâts d'incendies sur de futures réalisations, mais je n'imaginais pas des jus sur les toits. Quelle serait ta recommandation à ce niveau ?
Base des mur => vert foncé ; coulures sur les murs ou sous les fenêtres => brun/noir ; par contre je me demande ce qui donnerait un effet intéressant sur ces tuiles déjà très sombres. L'avis de l'expert, please.

Toison a écrit:

Une petite interrogation : tu as testé juste un mélange colle blanche/sable ?

Pas sur ce projet. Sur d'autres, auparavant, oui. Le mélange sable/colle blanche a pour grand avantage sa facilité d'application, comme tu le soulignes, mais il s'avère presque impossible à sculpter si son aspect final n'est pas satisfaisant. Comme la colle forme une masse cohérente et élastique, tenter d'en retirer un morceau revient souvent à décoller l'ensemble. Sur ce point, un mélange proche du plâtre est à la fois plus subtil au niveau du grain et plus facile à briser localement.
En plus j'avoue que jouer du marteau-piqueur a un effet très cathartique ! Exploser cette masse trop lisse avec la subtilité d'un tractopelle, sans chercher d'autre résultat qu'une belle destruction, c'est zeeeeen. Autre chose que de devoir sculpter deux poules et un coq plume par plume, tu peux me croire. (quant aux fous qui ajoutent des poils de goupil à l'équation, nous aurons la décence de ne pas en parler)

Allez ! Essayons d'avancer encore un peu, pour que le prochain épisode n'arrive pas aux proverbiales calendes grecques.

Pfff... Encore six semaines depuis le dernier épisode... C'est à désespérer.

Beaucoup de sujets urgents sont venus phagocyter les créneaux dédiés au modélisme, mais le pont a tout de même franchi un nouveau cap (Jeu de mot involontaire. Il y a des jours comme ça où je m'adore ).

Voici une rapide photo sur le plan de travail. Le parement intérieur du parapet est enfin terminé, ce qui permet d'aborder la découpe du profil final (illustré par le trait rouge sur la moitié droite). D'un point de vue pratique, le travail consistera à chuter tout ce qui dépasse la hauteur de 18 mm, suivant la courbure de la chaussée, pour descendre ensuite jusqu'au ras du sol à partir de l'angle des murs de culées.



Lorsque ce sera fait, des couvre-murs viendront... ben recouvrir les murs... je les vois mal se lancer dans une compétition de waterpolo. Cette étape mettra le point final à la phase de construction pour passer à celle bien plus rapide et ch***te de la peinture.

Du tout bon comme d’habitude!!!

Concernant ta question des jus, pour les murs, à la base de ceux-ci je ferais plutôt un mélange de jus terreux avec une touche de vert (mais pas trop foncé le vert).

Pour les toits, tu peux mixer du sable très très fin collé à la colle blanche pour représenter de la mousse (varier tes teintes de celle-ci), différents pigments: ocres, terre d’ombre brûlée (idem pour les murs), différentes encres vertes pour les mousses plus petites, peut-être aussi quelques feuilles éparses et une touffe d’herbe par-ci par-là…

Même chose aussi pour ton pont d’ailleurs…

Eh bien nous y voici enfin. La partie construction est terminée, avec la découpe des parapets, la pose des couvre-murs, et celle des touillettes pour figurer le quai.

Deux photos d'illustration :




Ca représente le point final d'un projet qui traîne depuis des mois, si pas plus d'un an. Ne reste qu'à protéger tout cela avec une couche de Mod Podge allongée de noir en guise de sous-couche, puis ce sera l'étape de la peinture.