TEC décors de Mic'.

Coucou tout le monde ! Ca faisait longtemps, hein ?

Des forces indépendantes de ma volonté m’ont poussé à partir dans une noble et longue quête, loin de notre Bretonnie bien-aimée. Et comme tout bon voyageur, je rapporte un petit cadeau dans mes bagages, à déballer pour mon retour au bercail.

Ce cadeau est un projet sur le long terme qui devrait permettre d’alimenter régulièrement ma très chère section des décors.

Petite mise en bouche : il y a plus d’un an, mon cousin s’est vu offrir la boite de base de Mordheim, que vous devez bien connaître (la boite, pas le cousin ). Etant moi-même intéressé depuis un bon moment par ce jeu d’escarmouches, je me suis enfin résolu à sauter le pas, puisque j’avais là un compagnon de jeu potentiel.*

Avec nos emplois du temps respectifs de plus en plus chargés, cette option ne présentait presque que des avantages : infiniment moins de pièces à peindre, des règles fort proches de celles de la V6 - avec lesquelles nous avons joué de nombreuses années -, une possibilité de lier nos parties au sein d’un scénario, de voir évoluer nos personnages, et bien sûr des batailles moins longues qui n’exigent pas une journée entière pour être bouclées.

Le seul souci technique, c’est que Mordheim est un jeu de combats urbains, et beaucoup de décors sont nécessaires pour vraiment déployer son potentiel. Je n’en avais pas encore de ce type à disposition, mais, dans ce domaine, il faut bien pire pour me décourager.

Voilà donc la genèse de ce nouveau grand projet consistant à donner corps à la Cité des Damnés !

En parallèle, il faut bien entendu peindre une bande. J’ai longuement hésité entre différentes factions. Finalement, ne trouvant pas mon bonheur parmi les gammes alternatives pour représenter des chevaliers bretonniens à pied, j’ai cédé aux sirènes de la tentation exotique et me suis offert une superbe bande de guerrières amazones (poitrines opulentes et cuisses galbées n’ont AB-SO-LU-MENT PAS pesé sur ma décision). Si voir le résultat vous intéresse, je posterai quelques photos dans la section Modélisme/autres armées dès qu’une première pièce sera vraiment achevée.    

Maintenant que vous connaissez le contexte et les grandes lignes du projet, si nous passions à ces décors qui pourraient très bien garnir un champ de bataille bretonnien ? Moussillon et autres hameaux dévastés par les hordes sauvages (ou par un certain seigneur sur bourdon en mal d'exercice) seront bien nantis.

C’est la première fois que je réalise un TEC plutôt qu’un article explicatif au terme d’une réalisation, mais ce n’est sans doute pas plus mal pour un projet si long, qui gagnera donc à s’enrichir de vos observations et suggestions.  

*Forme polie pour « Salopard de meneur d’une bande rivale bien décidé à piquer ma malepierre ».  


Premier bâtiment : une auberge (en ruines, bien entendu).

Je me suis lancé dans ce chantier en premier lieu, car l’auberge doit servir pour une autre escarmouche : la bataille du Crépuscule des Morts. Outre quelques décors secondaires, la table accueille en son centre une auberge abandonnée, dans laquelle un petit groupe de vaillants combattants devra se retrancher pour survivre à une horde de zombies affamés (pléonasme). Le livre de règles suggère la disposition suivante :


En m’en inspirant assez librement, j’ai débuté par une base en plastique de 21 cm d’arrête, amputée d’un rectangle de 8,5 cm sur 11 cm pour obtenir la forme d’un L majuscule.

Le rez-de-chaussée est en pierre, tandis que l’étage est à colombages et encorbellements sur presque toutes les faces.

Pour réaliser la maçonnerie, j’ai laissé tomber la méthode que j’avais inventée (cf. ici), bien trop compliquée et, avec le recul, ne donnant pas le meilleur résultat possible. A la place, j’ai suivi une astuce trouvée sur le Net : découper des petits blocs irréguliers de polystyrène extrudé, les placer dans une boite avec plusieurs pierres, et secouer le tout jusqu’à ce que le polystyrène soit bien usé et texturé. On obtient ainsi sans efforts un grand tas de moellons miniatures. La suite est un travail de patiente, puisqu’il faut « maçonner » avec de la colle chaude en guise de mortier. C’est long, mais l’on a une maîtrise totale sur le moindre détail de sa construction. Voici le résultat sous différents angles :


Vous constaterez que le bâtiment est éventré de part en part, comme sur le schéma de référence, qu’une trappe vers la cave a été disposée dans un coin, et que les ouvertures pour les deux portes sont prévues.

L’une sera intacte et fermée, interdisant l’accès par ce côté, et l’autre sera défoncée, ne pendant plus que sur un seul de ses gonds. Elles ont été réalisées par un simple assemblage de touillettes à café (merci Toison ) additionnées de têtes de clous pour les charnières et d’un peu de fil tordu pour les poignées.


N’oublions pas les fenêtres, réalisées en formant deux cadres au moyen de bois d’allumettes, et entre lesquels ont été disposés de fins fils entrecroisés en losanges. Ce sont les plombs censés tenir les éléments du vitrail (soufflés par l’explosion, bien entendu).


Après la réalisation du rez-de-chaussée, il était temps de passer aux poutres qui supporteront l’étage. Le matériau employé n’est pas le balsa – car je n’ai aucune confiance en ce machin -, mais un bois blanc beaucoup plus solide qui était conditionné en longs bâtonnets de 4mm de section pour enrouler des barbes à papa. Juste ce qu’il fallait.

Le dernier lit de pierres a donc été aménagé pour que les différentes poutres puissent s’y loger, et un dépassant de 2cm a été prévu afin de créer l’encorbellement. Cette partie de la structure devait être adaptée aux dégâts subis au niveau inférieur et qui iront en s'évasant vers le haut ; aussi plusieurs poutres ont-elles été brisées aux abords des murs éboulés.


Sur la première photo, vous remarquez l’escalier qui donnera accès à l’étage. Ce n’est qu’un assemblage fastidieux de petits bouts de bois. Délicat à réaliser, mais sans grand secret autre que la patience (et un sevrage de café avant de travailler).  

Enfin, dernière étape à ce jour, la pose des premiers murs de l’étage. Ils ont été réalisés avec du carton plume, au sommet et à la base duquel ont été collés mes fameux bâtonnets à confiseries. Il reste encore à travailler leurs bords endommagés, ajouter de nombreux colombages et percer des ouvertures. Ce sera pour un prochain épisode.


Sur la dernière photo se voient les supports d’une future terrasse. Des étais de bois viendront se disposer en dessous, sur la portion du socle laissée vierge, et une ouverture sera percée dans le mur de l’étage. Cet élément offrira ainsi un bon poste de tir, tout autant qu’un couvert si l’on choisit de se réfugier en dessous.

Voilà tout ce que j’avais à partager dans un premier temps. La suite très bientôt.

Si je puis me permettre de te faire découvrir cette chaîne YouTube

https://www.youtube.com/channel/UCVO9f09ghIg7HMFk_62yFXw

ton travail est remarquable. j'adore ce que tu fais !
je me suis remis moi aussi à Morhdeim et Warhammer escarmouche pour les mêmes qualités (peu de figurines à peindre, partie rapide...)

Si jamais tu passes pas la très Sainte Bretagne....

c'est un superbe travail bravo, impatient de decouvrir la suite

Mic’ est de retour et nous gratifie d’une maquette des plus prometteuses !

Quant au maître d’œuvre, j’ai pour lui 2 questions :
- Quid de la solidité de l’ensemble ? Base en plastique et murs en polystyrène est-ce que cela sera suffisant ?
- Bien que le bâtiment soit eventré, le rez-de-chaussée est peu accessible. As-tu prévu un revêtement pour le sol ?

Tortus, qui laisserait bien traîné dessus ses pinceaux...

Wow c'est vraiment super ce projet ! Ça rend très bien c'est vraiment crédible comme structure, ça va être très agréable de jouer sur cette table !

Ha oui quand même!!!!

C'est impressionnant de qualité !!! Bravo pour le travail accompli, ainsi que pour ce PàP ma fois fort instructif!!!

J'ai une question concernant les mesures: tu les a prises au pif ou tu avais des références quelque part???...

Enfin, je "plussois" Tortus!!!!

Merci à vous pour toutes ces remarques et compliments. Le plaisir de travailler est décidément doublé lorsque l'on peut partager le résultat avec d'autres passionnés.

Je ne laisse surtout pas passer l'occasion de répondre à vos questions. Allons-y dans l'ordre de leur arrivée :

Boitenferail a écrit:

Si je puis me permettre de te faire découvrir cette chaîne YouTube

Là, il n'y a de nouveau qu'un mot à dire : merci ! Par réflexe, je consulte surtout des articles et vidéos émanant du monde anglophone, et ce serait un tort de passer à côté de ces réalisations. Il y a là de très bonnes sources d'inspiration dans cette chaîne, même si ma stratégie de construction n'est pas toujours 100% raccord avec celle du vidéaste. Je vais continuer d'explorer, en tentant de ne pas tomber dans le travers qui consiste à regarder les gens travailler plutôt que de travailler soi-même !

Tortus a écrit:

Quid de la solidité de l’ensemble ? Base en plastique et murs en polystyrène est-ce que cela sera suffisant ?

Eh bien figure-toi que j'ai longtemps eu une très grande réticence à utiliser le polystyrène dans des décors, car j'y voyais un matériau mou et aisément marqué par le moindre choc. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ma précédente technique de construction de murs ne s'en servait que comme "âme" du bâtiment, intégralement recouverte de mortier, de sable, et de colle.

Des tests ultérieurs m'ont pourtant convaincu que ces plaques d'isolation étaient dignes d'intérêt. L'astuce pour les renforcer consiste à les enduire d'une couche de colle blanche mêlée de peinture (ce qui fait également office de sous-couche), et la résistance aux agressions en est augmentée. Sincèrement, à moins de traiter le décor comme un barbare, on ne peut pas dire qu'il risque grand chose.  

Quant à la base en plastique, il s'agit d'un ancien poster récupéré après une exposition. Son épaisseur est tout de même d'un millimètre, il est souple, peu cassant (à moins de chercher à le plier en deux), et pour finir c'est un poids plume. Je lui accorde toute ma confiance, car j'en tire de quoi faire les socles de toutes mes réalisations depuis plusieurs années.

Tortus a écrit:

Bien que le bâtiment soit éventré, le rez-de-chaussée est peu accessible. As-tu prévu un revêtement pour le sol ?

Sans être aisé jusque dans ses moindres recoins, l'accès aux différents niveaux du bâtiment ne me pose pas vraiment de problème. J'ai la chance d'avoir des mains assez fines et de longs doigts, ce qui facilite les manipulations. Suite à cette remarque, j'ai tout de même testé avec une figurine, et il faut admettre que l'ouverture n'est pas toujours idéale. C'est un point par rapport auquel je devrai me montrer plus attentif durant les prochaines réalisations, même si je crois que la difficulté de ce bâtiment tient au fait qu'il se compose de deux moitiés ouvertes l'une en face de l'autre. Si une face entière avait été éventrée, tout serait devenu bien plus facile.

Le revêtement du rez-de-chaussée, il est déjà posé : c'est de la terre de mon jardin, tamisée et saupoudrée sur la surface enduite de colle afin de lui conférer une belle texture. J'hésite encore sur le traitement à lui donner par la suite : une peinture qui évoque la terre battue, ou un passage au gris pour simuler une couverture de gravas ? L'étage pour sa part recevra un plancher à base de touillettes, brisées suivant la silhouette que l'on devine déjà grâce aux poutres.

Alain de Saint Jean a écrit:

J'ai une question concernant les mesures : tu les a prises au pif ou tu avais des références quelque part ?

Un peu des deux pour être exact. À la base, j'ai extrapolé quelles devaient être les dimensions du bâtiment utilisé pour l'escarmouche du Crépuscule des morts : la surface de jeu devait faire 24 pas de côté, soit grossièrement 60 cm, et le bâtiment représenté sur le schéma avait une longueur équivalente à plus ou moins un tiers d'un bord de table. D'où le choix d'une réalisation tournant autour des 20 cm, mais en décidant à main levée comment réaliser sa découpe en "L".

La hauteur de l'auberge, c'est une autre question qui s'est réglée en plaçant une figurine sur le socle. Mes amazones font trois bons centimètres, et il ne s'agissait pas qu'elles ruinent leur brushing en ayant la tête au niveau des toiles d'araignées du plafond ! J'ai donc laissé une marge confortable et m'en suis tenu à 5 cm par niveau. Après coup, j'ai appris que cela correspondait assez bien à la hauteur recommandée pour les bâtiments de Mordheim : 5 cm = 2 pas => même un nain monstrueusement lent (et une rancune de plus, une ! ) est capable de passer d'un niveau à l'autre en un seul tour et peut également escalader.

J'espère avoir satisfait votre excellente curiosité (qui m'a déjà amené à repenser certaines étapes, merci). J'ai encore un peu de temps ce soir pour poursuivre le gros oeuvre et reviendrai sous peu vers vous avec de nouvelles photos. Dès que les dernières tuiles seront posées, je me fais expédier Tortus et Boitenferail par courrier prioritaire pour procéder à la mise en peinture et au test !

A bientôt, et merci encore de votre intérêt.

Mik' itzuli da ! C'est avec joie que je salue ton retour en notre Fraternité, avec un fort beau projet en construction.

Je te laisse avancer avant de faire des retours, d'autant plus que tu est en excellente voie. J'apprécie beaucoup le principe du recyclage pour réaliser de belles choses toutes neuves : sables et terres tamisées, petits cailloux glanés ici ou là, allumettes, bâtonnets et cagettes, etc. L'avenir est plus que jamais à l'économie circulaire (et ouverte sur le monde) !

Je suis actuellement sur une fabrication de casquettes à partir de vieux jean's, que j'utilise en rando ou offre à mes camarades si elles leur plaisent : Bergmützen et Feldkappen autrichiennes, képis souples 1860-1900, et je patronne pour arriver à réaliser ce que les Polonais appellent Maciejowka (un peu comme notre casquette bretonne ou de marin)...



Le principe des briquettes en "polyex" revêtu est excellent. Comme il y a de l'argile presque pure à ma portée, de la blanche-grise (kaolin) ou de la rouge-orangée, je me suis souvent dit qu'il faudrait un jour que j'en charge mon sac pour attaquer le manoir de mes rêves. A ce propos, ta demeure seigneuriale d'Aurevallis est superbe et le tuto passionnant.  

Du temps de nos prestations en Histoire Vivante, nous avions réalisé une grande maquette de maison gauloise uniquement faite à partir de matériaux naturels : branchettes retaillées au couteau pour le bois, murs en argile paillée, sable gris de gave pour le sol, brande pour le chaume des toitures, etc. Avec un "roulant" à tirer en forme de sanglier sur roulettes pleines, une poupée romaine en lin et laine, bourrée de paille, etc., les grands comme les petits étaient toujours conquis !

Cette façon, très progressive et inventive, de créer un petit univers "roots" donne toujours des pièces exceptionnelles, au final.

Eh bien, Niger, je te félicite pour ces réalisations. A croire que tu es né avec une machine à coudre entre les doigts, car le résultat est digne de figurer dans la devanture d'une boutique de vêtements. J'espère que le couvre-chef est confortable, pratique, et surtout résistant lors des longues balades en montagne.

J'approuve totalement ton analyse relative au recyclage de matériaux bruts récupérés de-ci de-là. Je dois par contre avouer que ce projet utilise de nombreux éléments achetés dans le commerce : bâtonnets pour barbe à papa, touillettes et carton plume n'étaient pas disponibles en récup'. Seul le socle et le polystyrène extrudé sont des éléments de réemploi. On ne peut hélas pas tout trouver comme on le souhaiterait...

Passons à présent aux dernières réalisations. La semaine écoulée fut consacrée à garnir les murs du premier étage pour leur donner cet aspect typique des maisons à colombages. Rien de compliqué pour changer : des sections de touillettes collées verticalement au dessus de chaque poutre de soutènement, et des ouvertures découpées au scalpel. L'ébrasement a été plaqué d'autres petits bouts de bois, ce afin de dissimuler la mousse du carton plume.


Peut-être aurez-vous remarqué un changement dans la hauteur des murs de ce premier étage. Il ont été recoupés, car j'ai commis une erreur : la hauteur des bandes de carton plume était de 5 cm, comme les murs de pierre du rez-de-chaussée. C'était sans compter avec les lisses hautes et basses (les longs bois horizontaux bordant le carton plume) qui ajoutaient un bon centimètre à l'ensemble. Qu'à cela tienne, les bois supérieurs furent tous décollés et le carton retaillé. Ainsi l'ensemble est plus harmonieux.

Avec l'extérieur plus ou moins achevé, il fallait garnir l'intérieur. La pose du plancher est en cours, comme vous pouvez le voir ci-dessous. La face interne des murs doit aussi recevoir des sections de touillettes afin de refléter l'architecture extérieure du bâtiment.


Dernier détail réalisé hier : les murs brisés. Le bord du carton a été taillé de façon anarchique pour simuler un effondrement, puis la mousse a été fondue à l'aide d'un fil chauffant. L'espace ainsi dégagé accueille des cure-dents qui simulent la structure interne du mur.


Voilà tout pour aujourd'hui. En ce moment je m'interroge sur l'aspect que je dois donner au niveau suivant, et pense me diriger vers un volume réduit. Je réalise quelques esquisses et vous poste ça pour connaître votre opinion.

C'est Bôôôôôôôôôôôôôô!!!!!!!

Juste pour chipoter: je laisserai bien un ou deux trous dans le plancher, histoire de rajouter au côté ruine...

En tout cas bravo!!!

Hérésie !!! mes casquettes ne sont pas réalisées à la machine, mais entièrement à la main... J'ai beaucoup appris en regardant les femmes oeuvrer étant gamin, et me suis exercé grandeur réelle, en réalisant quasiment tous nos vêtements antiques d'Histoire vivante (hommes, femmes et enfants, soit une douzaine de personnes).

Objectivement, le denim avec doublure de coton, même avec les trous d'aération, donne chaud à la tête en marchant. C'est supportable, voire agréable, en demi-saison et en altitude, mais limite pour l'été. Après, il y a toujours moyen de tremper la casquette dans une source ou un torrent et l'essorer un peu pour conserver la tête au frais ! Solidité exceptionnelle, pas de déformation : on peut au besoin la replier et la porter sur le sac, à l'épaule ou à la ceinture... Il faut que je regarde comment étaient montées les casquettes de l'Afrikakorps ou les casquettes de campagne tropicales de l'armée japonaise pour les alléger.

Sur un habit de reconstitution histo, une couture moderne peut facilement amener un côté "déguisement" et gâcher l'effet attendu (à bannir). Les machines à coudre mécaniques sont apparues dans les années 1830-40 dans l'industrie, dans les années 1880-90 pour les "ménagères" et les machines électriques dans les années 20-30... De toute manière, je ne sais absolument pas m'en servir !

Si tu veux voir un artisan roots, un Américain, que j'admire beaucoup, qui fait des chapeaux de cow-boy exceptionnels, sans méchanisation, regarde qui est "Lil Grizz", sur YouTube (ex. How Lil Grizz makes a Cowboy Hat). Je compte m'en fabriquer un pour l'été : je réfléchis pour le moment à comment réaliser une forme à chapeaux à ma taille... Sa façon de faire est utilisable pour fabriquer des galurins médiévaux ou des tricornes, etc.

Ta demeure urbaine a très belle allure, mais...

Tu sais ce qu'il manque à ta maison ? Soit une fosse à feu, un foyer central, soit une cheminée sur l'un des pans : c'est encore jouable à côté de la trappe, là où il n'y a pas de fenêtre... C'est le détail mortel, celui qui apportera de l'âme à ton intérieur.

Tu comptes réaliser une charpente, même partielle, et sa couverture ?

Comme le dit Alain, il va falloir trouer ce plancher ! Courage pour la suite.

Mon cher Mic, il est des sujets qu'on découvre au matin entre 2 emails pro qui laissent pantois! Cette bâtisse est un régal!
A combien d'heures de travail en es-tu sur cet ouvrage ?

Ser Scoub a écrit:

A combien d'heures de travail en es-tu sur cet ouvrage ?

C'est grande honte de répondre aussi tardivement à une question, mais faisons amende honorable.

Avançant sur ce genre de projet par petits à-coups lorsqu'une soirée n'est pas trop chargée, il s'avère très difficile de fournir ne serait-ce qu'une vague estimation.
La phase "maçonnerie" (taille, texturation et collage des blocs de polystyrène) doit représenter au bas mot quatre ou cinq heures de travail continu.
La construction des murs imitation torchis se résume à habillage du carton plume avec des touillettes à café. Peut-être une paire d'heures.
Application du plâtre sur les pans de murs brisés, pose des planchers, réalisation des fenêtres, puis long et fastidieux travail de peinture portent facilement le total à une quinzaine d'heures.

Et tout cela pour avouer que mon premier bâtiment, débuté en 2020, n'a pas bougé d'un iota depuis le dernier post. Allons, ce n'est pas tout à fait vrai. Je suis mauvaise langue : il s'est couvert d'un couche de poussière du plus bel effet.

Quelque chose dans ses proportions et son agencement me gênait ; raison pour laquelle j'ai choisi de le laisser en dormance pour entamer une autre construction sur des bases plus saines. Je vous propose donc de passer en revue les photos finales d'un premier quartier de Mordheim. Baldwin nous accompagnera afin de donner l'échelle.

Suivez le guide !

Sur votre droite, la première maison bâtie des fondations jusqu'au faîte après le démarrage raté évoqué ci-dessus. Veillez à bien vous essuyer les pieds avant d'entrer.



Ce bâtiment comporte une tour d'angle en pierre et un corps principal à ossature bois, dont vous apprécierez les vertus isolantes. Du moins là où il reste des murs. Le flanc du logis s'agrémente d'un balcon fort peu vermoulu, depuis lequel une demoiselle en détresse peut contempler Morrslieb avec mélancolie. Tiens, non. C'est un colosse mal rasé.    



Au prix de quelques tractions, nous escaladons les quatre niveaux de la tour. Des bandes de pillards experts en design d'intérieur ont pris sur eux de défoncer le mur du second étage à coups de masse, facilitant par là même l'accès au corps principal. N'est-ce pas ingénieux ?
Pour sa part, le troisième étage offre un excellent point d'observation aux astronomes amateurs et autres tireurs embusqués.



D'une grande hauteur sous plafond, le grenier mansardé se prête à tous les aménagements. Le pot de chambre peut-être vidé avec aisance par la lucarne, mais prenez grade aux éventuels occupants du balcon en contrebas... J'en connais plus d'un qui n'apprécieraient guère d'être "emmerdés" au sens premier dès potron-minet.

Notre visite du parc immobilier se poursuit au prochain épisode.

 
C'est ce qu'on appelle un retour en fanfare !
Cette visite guidée est foutrement intéressante et l'agent immobilier qui en fait la visite très doué : je suis presque tenté d'investir dans la pierre après ce "tour du propriétaire".
Je ne vais pas développer tous les points positifs qui sautent aux yeux : la grande précision du montage et de la peinture, les détails qui font tout le sel d'une telle réalisation (j'adore ces fenêtres en fil de fer, mention spéciale à la lucarne qui est superbe ! ) ...
Je vais juste évoquer deux choses qui me gênent un peu :
- D'abord, il n'y a aucun débris dans ce chaos, alors qu'un dizaine de pierres, quelques poutres dans un coin pourrait facilement faire l'affaire. C'est peut être lié au jeu lui même et à la facilité d'utilisation du décor, mais en néophyte complet, je donne mon impression.
- Ensuite il n'y a pas de vieillissement des murs : il me semble que Mordheim possède un climat proche de l’Allemagne, donc assez pluvieux. Quelques moisissures et coulures sur les murs, quelques herbes à l’intérieur des murs peuvent facilement s'inviter. Passer quelques lavis (marron, bleu, jaune ...) pour individualiser certaines pierres de la tour pourrait aussi bien rendre.
Pour aider, les sites qui référencent des photos d'Urbex (exploration urbaine) peuvent être une bonne base.  

Mic' a écrit:

Et tout cela pour avouer que mon premier bâtiment, débuté en 2020, n'a pas bougé d'un iota depuis le dernier post. Embarassed Allons, ce n'est pas tout à fait vrai. Je suis mauvaise langue : il s'est couvert d'un couche de poussière du plus bel effet.

Quelque chose dans ses proportions et son agencement me gênait ; raison pour laquelle j'ai choisi de le laisser en dormance pour entamer une autre construction sur des bases plus saines.

Je ne suis pas étonné, j'avais la même impression : c'est d'ailleurs pour ça que je n'étais pas encore intervenu sur ce post. J'attendais de voir comment tournait le projet.
Parce que le début était franchement enthousiasmant : les détails encore plus nombreux et détaillés que pour le bâtiment que tu viens de présenter, le mur en pierre pratiquement parfait, l'escalier criant de vérité. J'étais scotché par le rez de chaussée.
Le premier étage, au contraire m'a semblè surdimensionné, avec un débord sur le RdC un poil trop important qui donnait un aspect massif à l'ensemble. En revenant sur les photos, il est possible qu'il s'agisse uniquement d'une impression d'optique : ces murs noirs, sans ouvertures (et donc à l'état d'ébauche) semblent forcément plus massif que le RdC pratiquement achevé et d'un blanc immaculé.
Il faudrait maintenant continuer ce beau projet, histoire de voir ce qu'il en est.  

On peut presque dire que l'attente valait le coup (mais tu nous a manqué quand même ... ), tant cette réalisation réjouit l’œil. Et puisque nouvel épisode il doit y avoir, je l'attends avec impatience (et un peu d’inquiétude aussi : pourvu que je en me laisse pas convaincre d’acheter un deux pièces avec vu sur le ciel en plein centre de Mordheim : pas sûr que ma douce et tendre apprécierait ... ).

Toison a écrit:

D'abord, il n'y a aucun débris dans ce chaos, alors qu'une dizaine de pierres, quelques poutres dans un coin pourrait facilement faire l'affaire. C'est peut être lié au jeu lui même et à la facilité d'utilisation du décor [...]

En plein dans le mille.

Ma première bande pour Mordheim est composée de figurines a) coûteuses, b) fastidieuses à peindre, car très riches en détails, c) plutôt fragiles malgré des jonctions contrepercées et tigées. Il a donc fallu assumer un aspect "ruines propres", afin d'offrir des surfaces stables qui minimiseront les risques de chutes lors d'une partie.

Cela dit, je n'ai pas renoncé à un certain réalisme. Merci de m'offrir l'occasion d'aborder... les débris modulaires !

Je n'en ai encore réalisé que deux jusqu'ici, mais ce sera suffisant pour donner l'idée générale.



Le principe est simple : de petits socles discrets recouverts de moellons, de bris de bois, de tuiles, etc., pouvant être positionnés où les joueurs le souhaitent en début de partie et temporairement déplacés en cas de besoin. Ces deux exemples sont conçus pour se coller le long d'un mur de pierre ou à un angle. À terme il y aura de nombreux modèles différents, adaptés à chaque situation.  

Toison a écrit:

Ensuite il n'y a pas de vieillissement des murs : il me semble que Mordheim possède un climat proche de l’Allemagne, donc assez pluvieux. Quelques moisissures et coulures sur les murs, quelques herbes à l’intérieur des murs peuvent facilement s'inviter. Passer quelques lavis (marron, bleu, jaune ...) pour individualiser certaines pierres de la tour pourrait aussi bien rendre.

Question vieillissement, les photos sont un peu trompeuses. Si l'appareil n'est déjà pas terrible dans de bonnes conditions, mes difficultés à fournir un bon éclairage le poussent à saturer les teintes sur lesquelles il tente de faire le point. Les murs ont presque l'air propres et blancs, alors qu'en réalité ils ont reçu de lourds lavis sombres. L'effet devrait être un peu plus visible dans l'épisode de ce soir.

Je te rejoins sur les moisissures liées à l'humidité - auxquelles je ne pense jamais. Il n'est pas trop tard, et un peu de jus vert pourrait enrichir au moins la base des murs. Cela fera partie des retouches générales, car cette remarque s'applique à tous les bâtiments réalisés jusqu'ici.

L'absence de verdure et l'uniformité des pierres relèvent par contre d'un choix. Dans ma vision de Mordheim, la ville est morte et polluée. Il ne peut donc y subsister la moindre vie végétale (un post à venir exposera ce principe). Quant aux pierres uniformément grises, eh bien c'est à l'image des vieilles constructions en pierre calcaire que j'aime beaucoup. Les murs plus bigarrés, je suis moins client. Simple question de goût, évidemment.  

Toison a écrit:

[...] un débord sur le RdC un poil trop important qui donnait un aspect massif à l'ensemble. En revenant sur les photos, il est possible qu'il s'agisse uniquement d'une impression d'optique

Oooooh que non ! C'est une remarque plus que justifiée. Sur ce premier modèle, le porte-à-faux atteignait 2 cm. Beaucoup trop important.
Pour les bâtiments ultérieurs, je m'en suis tenu à 1 cm ; ce qui s'avère toujours exagéré par rapport à la réalité, mais demeure dans des normes visuellement acceptables.

À ce soir pour notre deuxième visite. J'annonce un petit logement accessible à toutes les bourses et doté de magnifiques terrasses. Laisssssssez-vous tenter...

Le double post, c'est le mal. M'en fout. Mon sujet, ma loi.

Poursuivons la visite avec un charmant petit pied-à-terre urbain pour famille réduite.



Cette maison simple, bien adaptée au bouseux moyen, possède un unique étage/terrasse. Dénuée d'encorbellement sur ses flancs, elle se glisse avec aise entre d'autres constructions, mais peut également adopter une format quatre façades. Oui, bon, trois si vous souhaitez chicaner.  



Cette fois, la femme de ménage a oublié de menus débris. Il y aura toujours quelqu'un pour leur trouver un charme rustique. N'est-ce pas, le monsieur du fond qui joue avec son épée en bois ?

NB : Désolé pour le flou. Mes mains tremblent assez bien en ce moment.

De tout temps et dans tous les univers, s’il y a bien une chose immuable, ce sont les retards dans le secteur du bâtiment !

J’appuie les conseils de Toison et j’approuve ton idée de débris modulables. Amateur de legos et joueur de Tetris, je vois de suite l’infinité des possibilités apportées ainsi pour tes parties de jeu. D’ailleurs il va falloir que tu nous présentes les dit figurines…

Voilà du bâtiment aéré...

La qualité de la réalisation est inattaquable, ô combien ! Tout est disposé avec goût et justesse et les détails sont superbes : portes, grilles aux fenêtres, ardoises arrondies, appareil de pierres taillées légèrement irrégulières.

Peut-être trouverais-je à redire sur la blancheur systématique des bâtiments ou sur la couleur naturelle des boiseries, moi qui ai grandi au contact de cultures qui aimaient à utiliser la couleur : les ocres (rosés, orangés et rouges) des appareils du Languedoc ou de la Navarre, les bleus, verts et rouges des boiseries du Béarn et du Pays basque ? Question de goût personnel, comme tu le précises...

La chaux est la chaux, et sans autres additifs, c'est blanc. Chaque terroir avait ses matériaux de prédilection, ses usages et ses recettes : ici, c'est pierre taillée brute ou chaulée, bois au naturel et ardoises bleues. Inattaquable donc...

Il y aurait peut-être de légères variantes à explorer, tout en préservant une unité d'ensemble... Certaines maisons pourraient peut-être être dotées d'un rez-de-chaussée en pierres naturelles grises (comme la tour), ne serait-ce que sur le niveau bas, jusqu'à l'entablement des fenêtres ?

Pollution : absence de plantes ? La Nature "s'amuse" souvent très vite à réparer les dégâts des hommes. Il y a quelques temps déjà, je regardais un livre de photos sur un archétype de ville morte et polluée, Tchernobyl : il est étonnant de voir comment la Nature a vite repris ses droits, et avec quel foisonnement !

Ceci étant dit, plus pour faire conversation que par raison... Joli travail, compère.

tortus a écrit:

D’ailleurs il va falloir que tu nous présentes les dit figurines…

Alors ça... c'est THE dossier qui accumule retard sur retard ! J'ai toujours préféré la construction à la peinture, et les figurines choisies sont si finement détaillées qu'elles requièrent un temps infini pour ne pas être bâclées. J'ai beau n'en avoir que huit à peindre afin de constituer le noyau de ma bande, ça traine à n'en plus finir, tandis que je peine à trouver la volonté d'empoigner un pinceau.

Mais il faut s'y remettre. Mon cousin attend depuis bien assez longtemps que nous puissions organiser une première partie.

Je précise qu'il s'agit d'amazones, et non de bretonniens. Malgré de nombreuses recherches, je n'ai pas pu trouver de chevaliers à pied qui répondent à mes critères. Cette bande là est donc laissée en suspens pour l'instant. Cela dit, lorsqu'elle sortira, il se pourrait que la nouvelle figurine présentée dans le cadre de The Old World soit un bon point de départ... En supprimant la tête d'orc - trop contextuelle - et en resculptant la pointe de l'épée, elle sera quasi parfaite. Même son énorme paquetage et son encombrante lanterne feraient sens au milieu des ruines lugubres de la cité des damnés.

Niger a écrit:

Il y aurait peut-être de légères variantes à explorer, tout en préservant une unité d'ensemble... Certaines maisons pourraient peut-être être dotées d'un rez-de-chaussée en pierres naturelles grises (comme la tour), ne serait-ce que sur le niveau bas, jusqu'à l'entablement des fenêtres ?

Patience, noble compagnon bien inspiré... Patience... Oh, et puis zut :



Voici de quoi apporter une première touche de variété. Ce bâtiment étrange est (très librement) inspiré d'une construction bien réelle : l'eschif de Creyssac, situé dans la ville de Perigueux, en Dordogne. Il s'agirait d'une fortification légère, installée sur une muraille afin d'abriter les défenseurs en cas d'attaque. La muraille en elle-même a fini par être détruite, exception faite du segment sur lequel repose l'eschif ; d'où cette drôle d'allure de maison perchée. Une petite vue du modèle original :


 
Toujours avec le souci du jeu en tête, je n'ai pas placé de renforts obliques sous les poutres du sol. C'est un choix sur lequel je pourrais revenir plus tard, car je garde l'impression qu'il manque quelque chose.



Une autre vue du côté de la porte, avec l'échafaudage séparé. Si l'on souhaite rendre l'accès plus compliqué, les joueurs sont libres de le retirer.  

Pour finir sur ce bâtiment, une photo de l'intérieur ainsi qu'une autre de la cheminée :




Et parce qu'il faut bien le caser quelques part, voici un angle simple avec vestige du premier étage. Ce n'est pas grand chose, mais c'est le genre de petit module très pratique qui offre de nombreuses possibilités lorsqu'on le combine avec d'autres. Il me faudra en réaliser davantage dans un avenir proche, pour représenter les zones les plus sinistrées.  




Merci de vos différents retours, qui guideront les prochains chantiers.

Mais comment ai-je pu un seul instant douter de ton inspiration ? Ce logis perché en haut de son mur est superbement inspiré : la référence est belle et bonne, la réalisation qualitativement aboutie, en accord avec tes autres logis et ruines. La structure de l'escalier en bois, amovible, est une idée excellente, avec ses deux niveaux, susceptibles de porter chacun une figurine soclée.

Si d'aventure je montais à Périgueux (une nièce de mon épouse vit sur la colline qui embrasse la vue sur la ville entière, côté Sud), il faudrait que j'aille revoir la bête...

La question des "jambes de force" se pose effectivement. Contribuent-elles vraiment à la stabilité de l'ensemble, d'origine en quelque sorte, ou ne sont-elles qu'une sécurisation additionnelle (plus récente) pour éviter un effondrement ?

Après... je crois me souvenir que ce bâtiment surplombe originellement le talus de la rivière (l'Isle), aplani et stabilisé pour que la route actuelle passe. Ces jambes de force, côté rivière, n'étaient donc pas accessibles à la sape ni au feu aux époques anciennes, le régime de l'Isle étant aussi très certainement sujet à fortes variations saisonnières (on est dans le Sud : cagnard et pluies d'orage en été, gonflement débordant des eaux à la fin de l'hiver et au début du printemps).

Je note aussi la présence de "corbeaux" (d'où encorbellement) sous la structure de bois qui, eux, sont certainement là depuis le début. Ils peuvent être suffisants pour solidifier l'ensemble, à mon sens.

J'aurais peut-être gardé une grande poutre en haut (la panne faîtière) pour atténuer l'effet "tout va s'effondrer" de l'ensemble. Remarque, la grande cheminée en pierres peut apporter une certaine solidité résiduelle.



Ce bâtiment est très intéressant, tant celui d'origine que l'interprétation que tu nous donnes en pâture. Bravo.

Niger a écrit:

[...] il faudrait que j'aille revoir la bête...

Ah-aaaaah ! Parce que le modèle original ne t'était pas inconnu en plus ! Il m'a fallu du temps pour en retrouver la trace, car son nom m'était sorti de la tête. (cela doit faire un an que j'ai réalisé ce bâtiment)  

Niger a écrit:

La question des "jambes de force" se pose effectivement. Contribuent-elles vraiment à la stabilité de l'ensemble, d'origine en quelque sorte, ou ne sont-elles qu'une sécurisation additionnelle (plus récente) pour éviter un effondrement ?

C'est là la question. Dans sa disposition actuelle, on est tenté d'y voir une énorme faiblesse. Quelques coups de hache bien placés peuvent fragiliser l'édifice entier si son intégrité dépend de ces fameuses jambes ; or leur base se trouve juste à hauteur d'homme, et le surplomb offre un abri idéal aux sapeurs. Le contexte de l'époque, tel que tu le décris, relativise ce défaut.

En toute logique, on pourrait dire ces renforts justifiés. J'imagine qu'en cas d'attaque, lorsque plusieurs défenseurs se massent avec leur équipement le long de la paroi donnant sur l'extérieur, leur poids cumulé pourrait déstabiliser une structure qui paraît plus posée sur la muraille que solidaire de celle-ci. Simple supposition. En l'absence de plans détaillés qui renseigneraient la méthode de construction, nous n'irons guère plus loin.

Niger a écrit:

J'aurais peut-être gardé une grande poutre en haut (la panne faîtière) pour atténuer l'effet "tout va s'effondrer" de l'ensemble.

Possible, bien sûr. Mais je t'avoue que seules deux considérations ont guidé mon travail jusqu'ici : A) Pourra-t-on introduire une main sans tout casser ? B) Est-ce esthétique ?
N'ayant pas de connaissances assez poussées en stabilité des structures, le réalisme des dégradations - sans être négligé - n'est pas très étudié.

Quand bien même, je suis parfois étonné de voir certaines constructions tenir debout malgré des dégâts colossaux. Pour l'exemple, je suis allé rechercher deux photos dans les archives familiales. Il s'agit de la maison de mes arrière-grands-parents à Grandmenil, dans les Ardennes belges. Comme de nombreuses maisons du village (presque entièrement rasé durant la guerre), elle fut frappée par une bombe dans la nuit de Noël 1944. Avant et après :



Etonnant de voir qu'en dépit du souffle de l'explosion et de l'incendie qui a tout ravagé, le pignon dans son ensemble est resté debout, ainsi qu'un pan de mur.

Sur cet intermède historique, poursuivons l'exposé des pièces.

La visite continue avec une structure défensive, qui, par un amusant coup du sort, est bien dans le ton de la photo précédente :



L'on peut voir dans ces vestiges un château dévasté. La tour d'angle sert de cage d'escalier entre les différents niveaux (avec un véritable colimaçon s'il vous plait !)


 
On l'apprécie un peu mieux sur cette photo du sommet éventré, où des bandes de pillards ont installé une plateforme faite de bric et de broc. Son équilibre est instable, mais elle offre une excellente vue sur les environs.

Au niveau du sol, une ouverture béante permet d'emprunter les escaliers depuis la rue et facilite la pose des figurines :



Un aperçu des trois portes qui desservent chaque niveau ; le second étage n'étant plus qu'un vague souvenir figuré par son seuil :



Vient ensuite un croisement interne. Quatre murs se rejoignent en ce point précis, ce qui a sans doute contribué à leur survie malgré la chute du météore. Là encore, un poste d'observation a été aménagé au niveau le plus haut. Il faudra des muscles solides ou un bon grappin pour s'y hisser :



Petit intermède avant la photo finale. Le temps de présenter trois passerelles assemblées avec quelques débris extraits des ruines. Suivant les choix des joueurs, elles permettront d'établir des connexions entre différents bâtiments et confèreront de la verticalité au jeu :
 


Terminons avec application de ce fier principe, grâce aux diverses pièces présentées dans cet épisode :  

L'escalier en colimaçon rend super bien. Il apporte une superbe touche de réalité a ce décors. Juste une pointe de bizarrerie, il tourne dans le mauvais sens, mais ca c'est si l'on veux être puriste.

Mais c'est un décors fait main ou tu l'a acheté ? Je ne parle pas des plateformes ajoutées, juste de la tour en elle même.

Si tu l'a modélisé toi même, comment a tu réalisé toutes les pierres?

En tout cas il est top ce décors.

saural a écrit:

Juste une pointe de bizarrerie, il tourne dans le mauvais sens [...]

Et tu sais quoi ? Le pire, c'est que je connaissais ce principe architectural ! L'erreur ne m'a pas sauté aux yeux avant l'achèvement du premier étage. Bien trop tard.  
Dommage pour un bâtiment dont la fonction défensive est primordiale.
Une incongruité qui s'ajoute à des murs improbables : un seul moellon d'épaisseur sur une telle hauteur, non seulement c'est l'assurance d'un éboulement, mais le premier quidam venu sera capable d'y percer un trou à l'aide d'une masse. Dans ce cas précis, il s'agissait surtout d'économiser temps et moyens sur des constructions déjà très chronophages, car...  

saural a écrit:

Mais c'est un décors fait main ou tu l'a acheté ?

... c'est bien du fait main.

Les pierres sont réalisées à base de panneaux isolants en polystyrène extrudé. La plaque est découpée en petits blocs de taille variable (afin d'éviter qu'ils ressemblent à des briques). Ils sont ensuite placés dans un récipient hermétique avec des cailloux, puis secoués, secoués, secoués... Ce processus adouci les arrêtes vives et imprime un peu de relief au flanc des blocs. La suite s'apparente à un véritable travail de maçonnerie : chaque fausse pierre est mise en place indépendamment, en utilisant un pistolet à colle basse température à la place du mortier.

On peut trouver des photo de l'Eschif (ou "moulin" de Saint-Front) à d'autres époques. Les travaux de talutage et mise en place d'un chemin de hâlage (aujourd'hui une route) ont été faits, apparemment, entre la fin du XIXe (1860) et le début du XXe. Sur la plus vieille des photos, les jambes de force sont absolument inaccessibles, le bâtiment étant partie, avec toutes les maisons mitoyennes, de la fortification donnant sur l'Isle :  



On comparera avec une carte-postale du début du XXe :



Aussi étonnant que cela puisse paraître, si l'on compare avec l'état actuel du bâtiment, c'est le même ! Nos villes, y compris en Province, ont beaucoup changé.

Comme la maison de tes bisaïeux, ma foi ! Des photos saisissantes... dont il faut garder précieusement la mémoire. Car ce sont nos familles, et non pas seulement les hommes célèbres dont la bio s'étale dans les bouquins, qui ont fait l'Histoire, qui l'illustrent.

Le "château" gersois dans lequel est née ma mère (ce que l'on appelait château, là-bas, était une immense propriété agricole avec des dépendances et des terres à la pelle - près de 200 hectares) est à peu près dans le même état aujourd'hui (c'est à quelques centaines de mètres de la Chapelle des Cyclistes que l'on vient de voir sur le Tour, à la sortie de Labastide d'Armagnac, direction Nogaro, là où il y a un grand lac collinaire aujourd'hui). Je suis à peu près le seul, aujourd'hui, en voyant des images d'hélico', à savoir où c'était et à quoi cela ressemblait.  

Mon grand-père, très jeune, ses oncles et frères étaient citoyens hollandais et y élevaient des chevaux de remonte, pour les armées française et néerlandaise, avant-guerre. La guerre d'Espagne, où ils achetaient leurs étalons, a été un premier coup dur, suivi de l'Invasion. L'écroulement a été si rapide que mon grand-père n'a même pas eu le temps d'être appelé en service actif (aux Pays-Bas). De 42 à 44, la Luftwaffe ayant eu la mauvaise idée de réquisitionner la moitié du bâti de la propriété pour y loger le commandant de la base aérienne de Mont-de-Marsan et ses services de communication (à l'abri, à 15/20km de la base), quelques bombes britanniques ont malheureusement atterri sur les granges et une partie de la maison, à l'époque du débarquement... et en partant en catastrophe, les Teutons ont fait sauter une grange de plus, même s'ils s'en sont excusés.

Mais bon, c'est sans rancune pour les Britanniques : à la fin de l'été 44, c'est le commandant local de la RAF, un Ecossais, qui a pris la place (il y avait une grosse réserve d'armagnac, faut dire et ça, les Scots, ils adorent !). Née en octobre, ma mère doit son double prénom de tête à Ann Boleyn et à Mary Stewart, mes grands parents n'ayant réussi à placer le prénom choisi qu'en troisième position ! Cela aurait pu être pire : à un an près, elle aurait pu s'appeler Eva (ou Heidi, Angela)... Toujours est-il que la propriété étant à peu près ruinée, bien abîmée en tout cas, l'Espagne fermée sous blocus et les armées n'achetant plus de chevaux, les Hollandais ont dû abandonner le navire et vendre les terres...

C'était encore une belle ruine dans les années 80, puis on a fait le lac.

Sans doute aucun, voici comment on tombe dans l'Histoire comme passion...

A me relire, pour corriger les fautes, je note : "ma mère doit son double prénom de tête... à Ann Boleyn et Mary Stewart (Stuart)"! PTDR... et sans le faire exprès en plus ! Pour ceux à qui cela échapperait, regardez comment elles sont mortes, toutes les deux...

Bon sang ! Déjà près de deux semaines depuis le dernier épisode ! Le temps file trop vite, et le tournoi de trébuchets n'y est pas pour rien.

En comptant celui-ci, seuls deux épisodes seront encore nécessaires pour boucler la visite de Mordheim (du moins d'un petit quartier). Avant d'attaquer la pièce maîtresse, je vous présente aujourd'hui quelques décors dans un format réduit. Non pas des bâtiments, mais plutôt ce que l'on croise au détour d'une rue ou d'une place, et qui donne vie à l'agglomération.

Tout d'abord, un puits jouxté d'un arbre. Aucun des deux n'a été épargné par la poussière délétère du météore. L'eau a viré au vert maladif, tandis que l'arbre n'est plus qu'un bout de bois mort.



Plongeons - métaphoriquement, car c'est plus sûr - à l'intérieur du puits pour examiner un détail dont je suis très satisfait : un malheureux explorateur s'est trop penché et lutte à présent pour sa survie.



Son sort est déjà scellé, sa place au cimetière réservée. Tient, en parlant de cimetière, voici une série de tombes plus ou moins élaborées qui garniront l'enclos des trépassés.



Il y en a pour les nantis comme pour le bas peuple. Faites votre choix.

Malgré la qualité du service, certains locataires n'entendent pas disparaître sous terre sans réagir :



Et pour finir, car tout cela a dû vous donner faim, un petit tour par le marché, où un étal propose encore des pommes à peine moisie, du fromage légèrement trop fait, et du pain brise-dents. Si vous n'y trouvez pas votre bonheur, profitez du stand du mercier - du moins ce qu'il en reste - pour rafraîchir votre garde-robe.



Sur ce, à bientôt pour notre dernière visite.

J'aime beaucoup et particulièrement lers deux étalages. Ce n'est pas courant comme décors et ils fonctionnent très bien.

Ces éléments de décor ont tous leur intérêt, ne serait-ce que pour amener de la vie (m'enfin, si l'on peut dire ainsi pour les tombes et autres accessoires mortuaires).

Je note l'échelle des couleurs, le brillant et la densité particulière du liquide infâme qui emplit le puits. Ne manque qu'une nuée de brume délétère pour se foirer aussi les voies respiratoires à l'approche ! Les tombes sont diversifiées et les étals particulièrement bien sentis, qui apportent un peu de couleur à l'ensemble.

Le cercueil aux chaînes me fait sourire, avec son côté très BD, cartoonesque, lequel irait à ravir sur un T-shirt de Metal frappé, à la Iron Maiden ou Ugly Kid Joe de l'époque.

Je songe aussi à une BD à l'humour noir des années 90, avec des rats mutants dans une décharge - ou un monde décharge - dont j'ai perdu le nom...  Ah oui, RAT'S de Ptiluc (tiens un Belge, si je ne m'abuse) ! Ou encore à des films comme Nosferatu (celui de Murnau), le Bal des Vampires ou Viy (l version de 67, CCCP), qui ont tous un côté graphique très spécial, qui mêle "réalisme" et caricature... Bref, ça me parle !

Avec cette tour à vis particulièrement bien composée que tu nous proposais tantôt, ce petit monde créé de tes blanches mains raconte son histoire (tragique). C'est bel et bon.  

Bravo, Camarade.

Les décors se suivent et se ressemblent par la qualité de la réalisation. Les idées fusent de toutes parts et le résultat est époustouflant.
J'ai bien aimé les débris modulaires, qui répondent parfaitement à mon interrogation sur le manque de pierre au sol. Le pignon de maison simple est efficace et fourmille de détails intéressants (les poutres qui sortent des murs ...). L'eschif est pour moi une totale découverte (mais ma culture des bâtiments médiévaux est bien moins étendue que celle de Niger ) et j'avoue avoir été bluffé. Je trouve que cette démarche, qui s'inspire de la réalité pour réaliser un décor est bien plus riche et intéressante qu'une invention à partir de clichés issus de sa mémoire.
J'ai également adoré la tour : ses proportions me semble très réussies et l'ajout de passerelles pour compléter le décor en fait un très bel ensemble.
Enfin les petits décors individuels (tombes, puits et étals) sont tous très réussis. J'aurai bien ajouté un peu plus de vert à l’intérieurement du puits (sur le bas de chaque pierre) afin de rendre un effet de radiance malsaine mais le malheureux qui se noie est en soi un petite merveille. J'aime beaucoup !
Le cercueil chargé de chaines, comme les étals effondrés sont très "vivants" et semblent parfaitement intégrés à l'ambiance de la ville.

Et, avec tout ça, j'ai l'impression qu'on se rapproche de la fin de ce tour guidé de la ville maudite. Une petite photo de famille est prévue, à l'occasion ???

Saural a écrit:

J'aime beaucoup et particulièrement les deux étalages.

Content que ces petites touches vous plaisent à tous. En plus d'offrir un peu de variété au milieu des ruines, je dois dire que c'est un excellent exutoire pour se changer les idées. Les grands projets s'étalent parfois sur des semaines, et souffler de temps à autre en réalisant ce genre de chose s'avère salutaire.

Niger a écrit:

Ne manque qu'une nuée de brume délétère pour se foirer aussi les voies respiratoires à l'approche !

Tu viens de me donner une idée pour pimenter de futures parties. Une ou deux nappes de brouillard toxique qui flottent autour du puits de manière aléatoire, voilà de quoi impacter la stratégie des joueurs. Ce devrait être assez facile à matérialiser en plus. Un socle discret, un peu d'ouate mise en forme, des nuances de vert appliquées à l'aérographe... Mmmmmh... Devinez ce que sera le prochain mini-décor ?

Toison a écrit:

Je trouve que cette démarche, qui s'inspire de la réalité pour réaliser un décor est bien plus riche et intéressante qu'une invention à partir de clichés issus de sa mémoire.

C'est même une approche à double tranchant ! Il suffit parfois de se lancer dans une recherche pour voir naître des dizaines d'idées que l'on aura jamais le temps de concrétiser.

Toison a écrit:

J'aurai bien ajouté un peu plus de vert à l’intérieurement du puits (sur le bas de chaque pierre) [...]

Ca reste faisable ; tout comme l'application de jus vert à la base des murs. Par contre, afin de ne pas risquer d'endommager le vernis, il faudra là aussi passer par un aérographe et protéger la surface de l'eau.

Toison a écrit:

Et, avec tout ça, j'ai l'impression qu'on se rapproche de la fin de ce tour guidé de la ville maudite. Une petite photo de famille est prévue, à l'occasion ???

Nous sommes très proches. Avec la rédaction du treizième tour du tournoi de trébuchets, je doute d'avoir le temps d'une mise à jour ce soir, mais elle ne tardera pas.
Et, oui, une petite photo de groupe est prévue. Franchement, Toison, m'obliger à ressortir tous ces décors de leurs boites... Tsss... Pour ma part, jamais je n'irai t'embêter avec pareille requête.

Après le prochain épisode, ce sujet méritera à nouveau son intitulé de "TEC" : les projets bouclés auront tous été publiés, et nous poursuivrons sur les chantiers en cours. Au programme : une grande auberge, une distillerie, un pont, et enfin le système de sol modulaire.