Des cendres renaît la passion - Nouvelle armée !

Merci beaucoup

Je dirais que j'y ai passé 3 heures dessus en faisant des pauses le temps que les couches sèchent.
Je ne peins qu'un chevalier à la fois à cause du blason et des couleurs particulières à chaque chevalier.

Il n'empêche, mon bon Saint-Jean, que Fantaisy ou pas, un beau travail héraldique, sur des figurines qui ressemblent à s'y méprendre à des chevaliers médiévaux, apporte un sacré plus.

Et ne fais pas le taquin, mon compère, en affirmant le contraire... car je sais parfaitement, depuis le temps que nous arpentons les champs de bataille et les lices de la contrée, en pairs et amis, combien ton oeil est sensible à un bel écu ou à un banneret qui arbore ses plus beaux atours et couleurs !

Voici ce que je propose, tout en te laissant, Umbre, le choix ultime. J'ai passé l'âge d'essayer d'allumer les bûchers par temps de pluie... Le premier écu est possible, si tu sais que ces armes sont soit marquées d'infâmie, soit qu'elles amènent obligatoirement une question (à enquérir) :



Ce que j'en pense, d'un point de vue tout personnel : soit on fait du chevalier en respectant les codes figuratifs du Moyen Âge (avec une marge de manoeuvre, bien sûr), soit on prend le temps de travailler à un système alternatif cohérent, comme Tolkien l'a fait en son temps. Dans les deux cas, le résultat sera à la hauteur...

Sans ça, autant partir sur une vision parodique de la parodie : une croix rose bonbon sur fond arc-en-ciel est toujours possible - et pourquoi pas cohérente ? - au royaume de Dame Charlotte des Licornes magiques.

Umbre a écrit:

Aujourd'hui est un jour de fête ! Je viens de retrouver le Roy ! Il n'est pas mort !!!!

C'est émouvant de voir se reformer un ost dont on a pu apprécier autrefois la richesse. C'est vrai qu'l faut avoir l'équivalent du PIB du Luxembourg pour y arriver, mais c'est chouette quand même.

Quand au premier chevalier passé sous les pinceau d'Umbre, je le trouve sympa, tout à fait réussi. La remarque de Niger est justifiée (j'ai envie de dire "comme d'habitude" ... ) mais ce rouge et noir me semblent malgré tout bien plus lisibles que d'autres armes à enquerre.

A titre personnel, j'aurai tendance à préférer la croix gironnée (troisième en partant de la gauche) à celle bordée d'argent, notamment parce que cette dernière m'évoque une autre croix d'une époque plus moderne :

Ce symbole de la croix pattée, même à la sauce allemande, ne saurait, à mon sens, être à maudire ni à repousser indûment. La croix de fer est née au moment de la libération des peuples allemands contre la tyrannie impériale française et, que je sache, en France, on ne voue pas l'aigle impériale aux gémonies ! Côté maternel, chez moi, on a fait la guerre de 14 dans les rangs de l'armée du Kaiser ou de l'armée Impériale et Royale (et en bleu horizon du côté paternel). Pas de honte à avoir.

La Bundeswehr utilise encore cette "Balkenkreuz" sur ses véhicules, sans qu'on puisse taxer l'armée allemande moderne de nostalgie... Une certaine formation ukrainienne, intégrée à l'armée régulière aujourd'hui, utilise des symboles autrement plus tendancieux, au passage. Un soldat allemand d'aujourd'hui, selon le code de justice militaire, a le droit de ne pas exécuter un ordre contraire à la dignité humaine ou au droit international, sans être puni. Ce n'est pas le cas dans l'armée française : tu exécutes l'ordre et, si tu trouves à y redire, tu dois faire une réclamation en suivant les strates hiérarchiques (autant dire, "des noix").

Pour le swastika, bien sûr, c'est autre chose.

Vrai, par contre, que j'ai oublié de blasonner les écus :
1. de gueules à la croix cousue de sable, à enquérir ;
2. de gueules à la croix d'argent ;
3. d'argent à la croix de sable ;
4. de gueules à la croix de sable, bordée d'argent ;
5. écartelé de gueules et de sable, à la croix d'argent brochant sur le tout ;
6. de gueules à la croix d'argent remplie de sable,
7. de gueules à la croix gironnée d'argent et de sable ;
8. de gueules à la croix écartelée d'argent et de sable.
De gauche à droite et de haut en bas.

De gueule à croix de sable bordée d’argent me plaît bien.

Merci pour les remarques constructives.
Merci Toison d’Or effectivement c’est pas donné mais la vie m’a offert la possibilité de faire ce genre d’emplettes sympathiques et sentimentales.

@Tous: Yahouuuuuuuuu !!! Toison peut refaire des fiches héraldiques!!!

Notre Maistre en blason va enfin pouvoir nous honorer du partage de son savoir!!!

@ Niger: Avons nous des exemples de croix gironnées stp? Si oui, était-ce une vieille pratique ou plus tardive stp?

Mon bon Saint-Jean, voici ce que j'ai pu, rapidement, glaner sur la croix gironnée...

Le "gironné" simple (à huit parts, ou girons), est d'apparition ancienne, car on le trouve sur les premiers rôles d'armes connus (et consultables). Par contre, son usage est relativement rare et localisé. On estime qu'un seul blason identifiable, pour le Moyen Âge, sur à peu près 200/250, porte un gironné (cela fait du 0,5%, plus ou moins). L'usage du "gironné" n'est attesté que sur une ligne qui va de l'Angleterre, "Bas Pays" (grande Lotharingie, Bourgogne), France, Sud du Saint-Empire, jusqu'à l'Italie. Pas ou peu présent à l'ouest et à l'est de ce couloir.

Du coup, la croix gironnée est encore plus rare. Je puis en attester, avec certitude, une à la fin du XIVe (vers 1380) et une autre à la fin du XVe (Altnau, en Thuringe, sur les bords du lac de Constance, vers 1471). Il y en a plusieurs occurrences en Suisse alémanique, Bavière et Autriche, dans ou autour des domaines des Habsbourg, près des grands monastères (Melk, Saint-Gall).

Je pense avoir saisi pourquoi : l'ordre des Dominicains, à partir du XVe s. (avec certitude, et sûrement même avant), a porté une croix fleurdelisée et gironnée (d'argent et de sable). L'Ordre des Frères prêcheurs (dont les statuts datent du XIIIe) a été fortement lié avec le développement des ordres mendiants et pastoraux, le redressement des hérésies (Bogomiles, Cathares, Vaudois) et l'Inquisition. Les moines portaient une tunique blanche et une coule noire, les deux couleurs, lumière contre ténèbres, foi droite contre foi déviante, étant ici parlantes.

Du coup, avec la Reconquista victorieuse dans la péninsule ibérique (XVe), les "gironnés" se sont développés dans l'héraldique ibérique (et dans les Amériques, ultérieurement). De même que les croix gironnées, autour des centres de "mission"...

Le Gironné simple est ancien. La croix gironnée, par contre, semble apparue vers le milieu du XIVe s. et paraît liée à l'ordre des Dominicains et à l'Inquisition : elle est surtout présente dans les zones de "reconquête sur les hérésies dualiste", puis dans la zone d'influence des Habsbourgs.

C’est parti pour un quêteux, je commence à remonter les couleurs mais y a encore du boulot :

Bon retour aux pinceaux Umbre !

Il y a quelques bavures à rattraper et des fleurs de lys manquantes mais ce chevalier de la quête s’annonce prometteur, je lui souhaite d’ailleurs de trouver le Graal.

Oui le blanc je vais devoir rectifier les liserés.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas travaillé un breto aussi détaillé

La maîtrise (re)vient avec la pratique

@Niger
Sur ta planche je me questionne concernant les blasons en bas à droite. Tu dis qu’ils sont conformes mais pourtant on y retrouve des zones où gueule du fond et sable de le croix se rencontrent. Ai-je raté quelque chose au passage ?

Salut à toi, Messire Tortus !

De retour d'une excursion au sud du Royaume de Navarre, après presque trois années sans franchir ouvertement les cols (Covid, confinements, masques, limitations diverses et variées, etc.), je lis ton questionnement... ô combien pertinent et légitime.

Revigoré par la fierté d'appartenir, par la lignée paternelle, à ces quelques dizaines de guerriers qui ont bravé Charlemagne sur le col de Roncevaux (Orreaga), je reprends le fil de la discussion avec plaisir.

Tout d'abord, "la règle de contrariété" n'est pas une obligation/interdiction absolue et défitinitive. Notre civilisation moderne comprend les notions de loi, décret, règlement, directive ou ordre donné d'une façon absolue, avec récompense ou sanction immédiate à la clef. Si c'est écrit noir sur blanc, on applique avec universalité et rigueur, confiant la jurisprudence (les débats) à des spécialistes du Droit.

Ce n'est absolument pas ainsi que le Moyen Âge raisonne : la coutume ou l'usage y sont des règles qui valent en l'état, font consensus et s'appliquent sur une génération, à échelle locale ou communautaire. Elles se transmettent, avec des modifications, à la suivante, pour autant que l'on s'en souvienne et veuille bien les appliquer. Certaines coutumes sont appliquées sur deux ou trois générations, d'autres traversent allègrement les époques. En cas de non respect, la sanction n'est jamais systématique : on se réunit, on en discute et on (ré)évalue les choses au sein de la communauté en cause. Si consensus pour une sanction, application ; si consensus pour un élargissement, même chose. En tout état de cause, l'erreur étant humaine, on laissera Dieu (les dieux) juger en dernier ressort.

Ainsi vont les "coutumes" héraldiques. Applique-les si tu les connais, avec toute la rigueur que tu voudras bien y mettre, mais accepte de te soumettre au regard de ceux qui en font leur métier, leur passion, de ceux qui en ont le goût ou la connaissance. Si tu t'écartes de la coutume, c'est parfois justifié et justifiable, et donc juste. En dernier ressort, c'est toi qui décide.

Très pratiquement, les deux derniers écus sont blasonnables de la manière suivante :
1. De gueules à la croix gironnée d'argent et de sable ;
2. De gueules à la croix écartelée d'argent et de sable ;

Le fond, qui se lit en premier, est rouge (de gueules). Le bon usage héraldique recommandant d'appliquer "la contrariété", on y ajoute donc une croix soit blanche (d'argent), soit jaune (d'or). Ici, j'ai choisi de modifier la pièce honorable (la croix) en y introduisant un rebattement (un gironné et un écartelé) et donc une troisième couleur (émail ou métal). Il y aura donc inévitablement un écart avec la règle de contrariété.

L'usage te permet d'esquiver le problème "sans déroger" (sans trahir la règle). Tu peux ajouter soit du bleu (azur), soit du noir (sable), soit du vert (sinople), soit du jaune (or) ou du blanc (argent). Dans mes deux exemples, si l'on ordonne l'usage des couleurs en partant du fond, comme l'exige la lecture d'un écu, nous avons : 1. Gueules - 2. Argent - 3. Sable. C'est donc absolument conforme à "la règle de contrariété". CQFD.

Et voilà le champion de la quête qui attend son socle au format TOW :