Festival de Marle, 16-17 juillet 2022.

Un petit post pour signaler aux amateurs d'histoire que c'est ce week-end que se tient le festival d'histoire vivante de Marle. Pour mémoire, il me semble en avoir parlé ici en 2009, à l'occasion de la reconstitution d'un pas d'arme du XVème siècle. J'ai pas retrouvé le sujet, mais j'en ai ramené des photos comme ça :








C'était jusqu'ici organisé par le responsable du "musée des temps barbares", Alain Nice, dans ce site exceptionnel abritant la reconstitution d'un village du haut moyen âge. C'est la dernière année où il s'en occupe (en 2009, déjà, il semblait pas en grande forme). Le thème sera moins "bretonnien" mais beaucoup plus large, puisqu'il s'agit d'un multi époque sur le thème "2000 ans d'histoire de France". Ce monsieur Alain Nice est connu pour la qualité des troupes de reconstitution qu'il fait intervenir (il est archéologue et historien, ça doit aider) et il semble que cette dernière édition soit un "baroud d'honneur". Si vous êtes dans le coin ce week-end, je vous conseille d'aller y faire un tour. Moi en tout cas, je vais le faire et je compte ramener quelques clichés.
Pour vous donner une idée de la qualité des troupes, quelques photos en vrac :












Plus de photos et de renseignements par ici :
https://www.museedestempsbarbares.fr/2000-ans-dhistoire-de-france/

Bon sang, tu dois en prendre plein les yeux. J'espère qu'il fera beau, histoire que ca ne gâche pas tout.

Les hoplites ont la classe.

Je rejoins Saural, cela doit être vachement sympathique à regarder...

D'ailleurs, si l'une ou l'un d'entre nous à l'occasion d'assister à un truc sympathique de ce genre durant les vacances, on pourrait en profiter pour faire un topic "reportage" ?

Je pense à aller visiter le musée des temps barbares depuis longtemps. J'avais acheté un catalogue d'une exposition qu'ils avaient montée faute d'avoir pu y passer et ça a vraiment l'air chouette.
Cela me renvoie à une partie de mes études. Nostalgie, nostalgie...

J'ignorais par contre qu'ils organisassent ce type d'évènements. Cela doit effectivement être très sympa.

Le Chevalier à la Chope.

La chance ! Profite bien.

Pour les membres du Foroume plus à l'ouest (géographiquement j'entends !), que ce soit à durée indéterminée ou de passage, je suis tombé sur ce lien de l'office de tourisme de Rennes / Portes de Bretagne, qui revient sur les visites à faire dans le coin en lien avec le moyen-âge :

https://rennes-portes-bretagne.com/decouvrir/aventure/11-experiences-medievales-a-rennes-et-les-portes-de-bretagne/?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=diffusion&fbclid=IwAR3OtY6IsinJ9y9J0bCzzHDyBEc86yBDH4U6jVOWYn96FpKBQABiCTFw0V0

On notera ce rendez-vous à Vitré "située à la frontière du royaume de France et du duché de Bretagne" : "Le temps du dernier week-end de juillet (29 au 31 juillet), (re)plongez au cœur de cette riche période en présence de nombreuses compagnies costumées! Initiez-vous ainsi au maniement des armes, au béhourd (sport de combat médiéval), mais aussi à la musique et poésie, à la gastronomie, à la mode et aux danses de cette époque! Un véritable voyage dans le temps, pour le plus grand plaisir des petits et des grands."

Ça (me) donne envie.

A la suite de notre bon Saint-Jean, j'invite également tous ceux - et celles - qui le sentent, à nous faire un reportage, court ou circonstancié (au choix), des beaux sites et événements qui les auront marqués... Cela donne toujours des idées, des images, des projets et du grain à moudre sur la pierre de nos discussions entre passionnés d'Histoire et de figurines.

N'oublions pas que lors des deux dernières années, ce sont justement toutes ces visites et tous ces moments de culture partagée qui ont sautés les premiers devant la menace d'une pandémie incontrôlable... L'Histoire, c'est encore mieux quand elle vit et, en fin de compte, un paysage ne vaut que par les yeux qui le mirent !

Je regarde ces hoplites hellénistiques avec envie, moi qui connais le confort d'une simple tunique et le plaisir de dormir enroulé dans un "himation" (pallium) de laine autour d'un feu de camp.

Je note juste avec amusement combien ils sont blancs de peau, ces "Graeculi" : sur ma peau d'homme du Sud, la saison au soleil me donnait un bronzage particulier, très méditerranéen (bras, jambes, épaules et tête noirs, ventre et dos blancs). Je vois qu'ils en sont à une de leur première sortie en plein air depuis longtemps...

En Antique, on reconnaissait au premier coup d'oeil, sans l'équipement, qui faisait partie des formations celto-gauloises et qui faisait partie des formations gréco-romaines, rien qu'au bronzage !

Je note également combien la vision des "tercios", mousquetaires et piquiers, est subtilement différente entre un groupe "français" et un groupe "espagnol" (au sens large). Les Tercios espagnols d'Histoire vivante ont un air généralement plus strict, martial et organisé, plus imposant et inquiétant (noir et rouge). Il y a les mêmes différences de perception et d'interprétation qu'en Antique, à partir d'un matériel commun.

Allez, on attend avec impatience les reportages des uns et des autres.

J'ai tardé un peu, mais je suis revenu de Marle avec plus de 500 photos à trier !
Comme, de plus, la période est loin d'être calme professionnellement parlant, il m'a fallu du temps pour "digérer" les tonnes de choses vues durant ce week-end...

Pour ceux qui n'ont jamais assisté à un tel événement, je vais faire un petit résumé du week-end en condensé avant de présenter les photos. Ça se passe donc sur deux jours. Je suis parti le samedi matin pour arriver sur Marle en fin de matinée (oui, c'est quand même à deux heures de route). J'ai fait un rapide tour du site qui était IMMENSE. Jamais rien vu d'aussi grand, on était accueilli par des troupes antiques sous tentes avant d'accéder à la partie centrale du musée de Marle ou se situe les maisons reconstituée de l'époque mérovingienne. Là se tenaient les troupe haut moyen âge qui occupaient ces maisons. Tout autour des tentes avec d'autres troupes plus ou moins de la même période. Vers le fond, un grand champs de tentes avec les troupes du bas moyen âge qui entouraient en partie l'arène où se déroulaient les manifestations. Dans un champs derrière, les troupes première et seconde guerre mondiale ainsi que le parking où stationnaient les véhicules militaires.
Le temps était mitigé mais j'ai quand même pu assister à une démonstration d'artillerie médiévale et prendre quelques photos avant de déjeuner sur le pouce. Dans l'après midi, un petit crachin a commencé à tomber et j'ai pas pris grand chose en photo.
J'ai dormi dans un gite pas loin et du coup, j'étais là à l'ouverture le dimanche. Les troupes prenaient leur petit déjeuner et se préparaient pour le grand défilé dans les rue du petit bourg. Grosse effervescence. Le temps était beau et allait le rester toute la journée. J'ai suivi le défilé dans les rues avant de rentrer manger, puis d'échanger avec les troupes qui m'ont le plus marqué. j’ai assisté à quelques démonstrations avant le clou du spectacle : le carroussel des véhicules américains sur l'aire centrale, mené par le char Sherman ...

Gros programme et, comme je sais pas bien comment présenter tout ça, j'ai choisi de présenter chaque époque selon un ordre chronologique

- On va commencer par les hoplites grecs

niger a écrit:

Je regarde ces hoplites hellénistiques avec envie, moi qui connais le confort d'une simple tunique et le plaisir de dormir enroulé dans un "himation" (pallium) de laine autour d'un feu de camp.

Moi aussi, la photo des hoplites me faisait de l'oeil. J'ai toujours pensé qu'un mur de boucliers spartiates ou athéniens hérissé de piques devait être chouette à voir (sauf du point de vue d'un fantassin léger perse qui lui faisait face, bien sûr ... ). Bah, en vrai, le groupe était pas le plus renversant. Il faut dire qu'ils n'étaient que quatre, ce qui enlève beaucoup à la force d'une troupe.


Il y avait des gaulois et des romains impériaux mais j'avais déjà vu d'autres troupes aussi bonnes et je m'y suis pas trop intéressé.  




- La première unité marquante pour moi : les gallo-romains "tardifs" avec des costumes aux couleurs chatoyantes et une grande activité durant le week-end (démonstration de combat, messe primitive en latin ... ). Les serpents affrontés figurent dans un manuscrit de l'époque qui répertorie les légions romaines et les symboles qui leur sont attachées. J'ai bien aimé aussi le reliquaire qu'ils trimballaient pour défiler ...














- Il y avait une troupe viking mais j'ai jamais trop accroché sur la période, donc on va passer au moyen âge avec un bon contingent haut moyen âge dont pas mal d'allemand époque "guillaume le conquérant". Hormis le fait que la troupe était menée par le seul cavalier du week-end, j'ai pas été emballé.











Aussi un bon contingent haut moyen âge mais là encore, j'ai pas trop accroché.





Par contre, très belle démonstration d'artillerie médiévale, avec quelques traits à poudre et un ribaudequin qu'on dirait tout droit sorti d'un ost bretonnien "old school".





- On arrive à un de mes "coups de cœur" du week-end : la reconstitution d'un campement de tercio espagnol des Flandres par une troupe hollandaise (Milites Viennenses pour ceux que ça intéresse). Le niveau de reconstitution était énorme, depuis les seaux pour la corvée d’eau, aux brouettes, en passant par les binocles de mon interlocuteur (très sympa au demeurant) ou la vaisselle employée. J'étais scotché !














- On embraye sur un autre coup de cœur, les "volontaires de l'an II". Des uniformes dépareillés, la jeunesse de la troupe avec des coiffures et des moustaches improbables, quelques chants révolutionnaires (...les aristocrates à la lanterne ...) et les cris de "vive la nation" lors du défilé, la reconstitution tenait la route. Ils étaient aussi assez actifs et proposaient des démonstrations de tirs, embauchaient des visiteurs pour leur apprendre à défiler en se "serrant les coudes" (il parait que l’expression date de cette époque ...). J'ai aussi été tailler le bout de gras avec les gars du "5ème hussard", aussi en costume révolutionnaire, qui m'ont appris plein de choses sur les hussards. Ils devaient venir monté à la base mais un de leur chevaux s'est blessé la semaine précédente, ils étaient donc à pied mais toujours avec "la classe" !







- Il y avait aussi pas mal d'impériaux mais j'y connais rien et j'ai jamais été fasciné donc je vais passer vite mais ça avait l'air pas mal du tout. Ils défilaient juste après les révolutionnaires et braillaient avec enthousiasme "vive l'empereur" après chaque "vive la nation" ...    







- On arrive à la première guerre mondiale, avec une tranchée française (reconstitution intéressante d'une "fronde lance grenade") et un camp allemand avec infirmerie bien sympa.







On termine par la seconde guerre mondiale qui se taillait un peu la part du lion, avec à la fois la qualité et la quantité.

- D'abord grâce à un excellent orchestre de "Piper" qui a participé à l'ambiance sonore avec de multiples marches écossaises. Mention spéciale pour une toute jeune fille qui a exécuté une "danse du sabre" qui m'a projeté quelques années en arrière, lorsque j'assistais à un "Highland games" à Inveraray, sur les terres du clan Campbell. Pour ceux qui connaissent pas, les "Highland games", ça ressemble à ça :








- Dans le genre "unité originale", j'ai bien apprécié les français libres de Koufra. Ils avaient monté un camp de tente avec salut aux couleurs (les anglais étaient invités ... ) et même amené quelques dromadaires sur lesquels pouvaient se balader les enfants !






Et, puisqu'on parle des anglais, ils étaient spécialement bien entrainés, avec un chef d'unité qui "gueulait" ses ordres avec un réalisme saisissant.

- Une autre unité qui m'a scotché, c'est les paras US britanniques (Ouuups ! ...   ). D'abord, contrairement à pas mal de groupes, ils avaient l'âge des mômes de l'époque. A les voir défiler dans les rues de Marle, en éclaireurs d'une colonne de jeeps, positionnés de chaque coté de la rue, j'avais l'impression d'être dans un film de Spielberg.







- Pour conclure, le parc de véhicules américains présent était considérable. J'ai lâché cette période depuis très longtemps et suis donc incapable de nommer les différents camions, auto blindé ou half-track du rassemblement mais c'était impressionnant . C'est la première fois que je vois évoluer un char Sherman (il a dû passer à moins d'un mètre de moi), et ça calme pas mal. Quand on pense que c'est un char "léger", ça laisse songeur. Ce char, en particulier, a un beau pédigrée : débarqué le 1er ou 2 aout 1944 il participe à la libération de Paris, y rentrant le 25 aout, soit le lendemain de l'entrée des premiers éléments de la 2ème DB (on a même le nombre d'obus tiré, il semble qu'il ait tiré 4 obus ce jour là). Il est même passé à Porte doré, à quelques kilomètres de mon domicile.





Admirez le labourage du champs ...


Tout est dans les détails : c'est bien une bouteille de coke en verre à la main de la jeune fille !


A l'avant du char, le gars qui filme avec son téléphone, c'est Alain Nice, l'organisateur qui prend sa retraite.


Cette noria de véhicules qui laboure le champs de démonstration clôturait le festival en beauté. Il me fallait se diriger vers la sortie au milieu des reconstituteurs qui pliaient leur tentes ou chargeaient leur matériel. Puis retour vers Paris, les yeux pleins d'étoiles et la tête pleines de merveilleux souvenirs ...
Comme souvent j'ai été très intéressé par des troupes de périodes ou de thèmes qui ne m’intéressaient pas spécialement à la base. Sans doute suis-je un peu blasé par le moyen âge et les celtes à force de voir des troupes d'exception sur la toile (et dans la "vraie vie"). L'autre fait marquant est l'enthousiasme communicatif de tous les participants auxquels on s'adresse : ils sont tous intarissables sur leur période, débordants d'anecdotes et de faits historiques. Une manière vraiment rafraichissante d'aborder l'histoire ...

Et ben déja bravo pour ton retour plus que parfait ! Tout y est et par chronologie en plus.

Après je comprends tout a fait que certaines périodes te parlent plus que d'autres, je pense que tout le monde est dans le même cas.
Mais il y avait franchement de quoi s'en mettre plein les yeux parce que beaucoup de périodes étaient présentes.

Petit coup de cœur pour l'essai d'artillerie moyenâgeuse. Ça correspond tout a fait a mon dernier post sur une recherche d'identification. J'adore.

Merci a toi pour ce beau contre rendu.

Un bel et vif "merci" pour ton reportage abondamment illustré et commenté, mon bon Toison.

Grosse machinerie quand même, que le "multi-époques" : il y a de quoi se perdre et se reperdre dans les travées. J'ai toujours été plutôt partisan d'événements plus resserrés, sur des thématiques et périodes données, mais de tels moments permettent d'embrasser d'un regard l'Histoire dans sa longueur, son évolution et sa diversité. C'est une approche généraliste, d'un grand intérêt, mais qui, personnellement, me laisse un peu sur ma faim...

Petit truc de "spécialiste"... Il y a cependant une façon très intéressante de vivre de telles journées : c'est de ne pas essayer de tout voir, mais de se focaliser sur deux ou trois groupes et d'aller discuter avec certains de leurs membres, en prenant son temps. Tu le notes très bien, lorsque tu complimentes ces acteurs de l'Histoire vivante, avec leurs connaissances précises du détail, leur passion et leur disponibilité pour la partager...

Autre chose : il y a souvent quelques troupes un peu moins nombreuses, un peu moins courues que les groupes "à spectacle". Là, tu as souvent ceux qui se battent pour arriver à créer quelque chose, hors des sentiers battus, mais avec la foi chevillée au corps. C'est souvent auprès de ces quelques-un(e)s que tu iras recueillir les bons moments de partage et les connaissances fines sur une période, un détail d'équipement, un débat sur les choix opérés par les uns et les autres, les "lièvres" de l'Histoire vivante (rouge ou blanc, pour la tunique romaine ?)...

Quand un groupe devient une grosse machine, la dynamique est différente : il y a des présents, des absents, des créateurs, des consommateurs, des réguliers et des "en pointillé", le versant logistique et organisationnel ayant tendance à primer sur la dynamique de recherche et création personnelle des individus. Dès qu'il y a des véhicules, il est souvent impossible d'avoir accès aux mécanos pour discuter avec eux, car ils sont souvent trop absorbés par leurs machines à faire fonctionner.

En tout cas, les photos donnent bien à voir la qualité de la démarche de chacun de ces groupes et acteurs-actrices.

Je note :

1. les pieds nus du peltaste grec (qui a dû en ch* sur le goudron). Mon frère cadet (le gars aux cheveux longs sur mon avatar) était un partisan de la course armée en pleine nature avec les pieds nus, à l'antique. Non seulement c'est possible, ça ne bousille pas les pieds et les fortifie, mais c'est histo. On a un équilibre, une vélocité et un pied bien plus assuré en tout-terrain, la boue argileuse protège bien et on ne ripe jamais sur les pentes calcaires ou ardoisières humides : beaucoup d'avantages en fait, malgré quelques désagréments (hygiène impeccable des pieds au repos et choix du chemin le meilleur).

2. que les romains (d'époque augustéenne) sont très "péluts" (chevelus). Pourquoi pas ? C'est une époque où l'armée romaine embrassait large, recrutant maints Gaulois, Ibères, Germains et autres Maures ou Africains... On pourrait avoir ici deux Germains ou Helvètes/Alamans. Je me demande par contre ce que fait leur centurion, il y a des coups de cep de vigne qui se perdent : l'agrafe et le ceinturon du blondin mériteraient une réparation ! Trois hommes, trois rouges différents : c'est intelligent.

3. je reconnais le bronzage du chauve tatoué !

4. la procession et la messe "époque romaine tardive" rendent bien. La démarche est fine et bien pensée, qui vise à s'écarter de la stricte approche militaire pour donner à appréhender quelque chose de la vie du commun en ces temps-là, notamment à une époque où la toute jeune - et pas encore bien unifiée - Chrétienté se déchirait entre sectes rivales.

5. un seul cavalier, mais quelle belle monture ! Comment nommer cette robe : grise ocellée ? La bête respire l'intelligence, est extrêmement attentive à son cavalier et à l'environnement (cf. les oreilles), forte et fine à la fois, taillée pour la course comme pour le choc. Le duo est un vrai couple dans la vie, pas seulement pour la mise en scène.

6. l'effet fumée du ribaudequin est très chouette. Jolie bête aussi, ma foi.

7. les soldats de l'an II et les Révolutionnaires sont très inspirants. Pour le Basque que je suis, c'est là la page de l'Histoire de France, la seule peut-être, avec laquelle je me sens intimement et définitivement lié, presque sans réserve. "Liberté, Egalité, Fraternité", "tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit et en dignité"... C'est dans cette langue - et dans celle-là seule - que tout prend son sens et sa couleur.

8. Rolf est superbe... mais qui a pris son bidon de schnapps ? Vide tes poches, l'ami Toison !

9. J'aime beaucoup le groupe "Koufra", avec ses tenues coloniales et son petit gourbi très "naturel". L'un des frères aînés de mon père a fait partie de ces quelques combattants français libres en Afrique : fuyant une rafle, il a franchi les Pyrénées à pied avec une musette et un bout de pain, a été interné en Espagne et récupéré par la France libre : démobilisation en Rhénanie-Palatinat, en 45 (retour au pays en 46).

Joli reportage. Merci du partage.

 Vu après coup... Ce ne sont pas des paras US, mais des britanniques d'après le camouflage et la forme des casques !

super, tu as du passez un très bon weekend et merci de nous le faire partager, je relèverais juste que ce ne sont pas des para U.S aux vues de leur équipement et armement, mais British (AMHA), mais tout aussi sympath ce n'est pas souvent que peux en voir dans ce genre de démonstration et bravo pour les photo, c'est quoi comme objectif de monter sur ton Pentax? dommage que ce soit si loin pour moi j'airais bien aimé voir ca, mais grâce a Toi comme si nous y étions, alors encore merci pour les photos et les commentaires.

Merci à vous trois pour le retour bien sympathique   . C'est vrai que j'ai passé du temps sur ce message, d'autant que j'ai effacé mon premier jet par inadvertance ...  

saural a écrit:

Après je comprends tout a fait que certaines périodes te parlent plus que d'autres, je pense que tout le monde est dans le même cas.
Mais il y avait franchement de quoi s'en mettre plein les yeux parce que beaucoup de périodes étaient présentes.

Niger a écrit:

Grosse machinerie quand même, que le "multi-époques" : il y a de quoi se perdre et se reperdre dans les travées. J'ai toujours été plutôt partisan d'événements plus resserrés, sur des thématiques et périodes données, mais de tels moments permettent d'embrasser d'un regard l'Histoire dans sa longueur, son évolution et sa diversité. C'est une approche généraliste, d'un grand intérêt, mais qui, personnellement, me laisse un peu sur ma faim...

A propos du "multi-époque", c'est quelque chose que j'apprécie parce que j'y découvre forcément de nouvelles choses. Sur cette édition, les romains tardifs et les révolutionnaires ont été des coups de cœur "surprises". Pour les trois autres groupes (Tercio espagnol, français de Koufra et para britanniques ), je connais déjà le contexte et c'est juste la manière de présenter ou la qualité de la reconstitution qui m'ont attiré.
J'ai déjà assisté à des événements plus resserrés qui ont la préférence de Niger mais j'y trouve moins mon compte : je connais une grande partie des explications destinées au grand public et, n'ayant pas l'expérience de reconstituteur de Niger, je suis bien en peine de poser les questions qui m’ouvriraient de nouvelles pistes de réflexions.

Niger a écrit:

Petit truc de "spécialiste"... Il y a cependant une façon très intéressante de vivre de telles journées : c'est de ne pas essayer de tout voir, mais de se focaliser sur deux ou trois groupes et d'aller discuter avec certains de leurs membres, en prenant son temps. Tu le notes très bien, lorsque tu complimentes ces acteurs de l'Histoire vivante, avec leurs connaissances précises du détail, leur passion et leur disponibilité pour la partager...

Encore un très bon conseil du compère Niger : lors de mes premiers rassemblements, je me contentais d'observer à distance en mitraillant à tout va. C'est vraiment en échangeant avec les membres qu'ont comprend l'étendue des connaissances, le temps et l'argent nécessaire pour obtenir un résultat pareil. Ces gens sont tous des passionnés, avide de partager l'enthousiasme pour "leur" période et on apprend toujours quelque chose à leur contact.

Les réflexions de Niger sur petits et grands groupes sont également très intéressantes puisque vues de l'autre coté de la barrière. J'avoue me laisser encore impressionner par un groupe d'une dizaine de personnes. J'essaierai à l'avenir de m'intéresser plus à ces "petits" groupes.

Je vais reprendre les notes de Niger parce qu'elles m'ont effectivement bien éclairé.

1. Bien vu les pieds nus du peltaste ! Je suis passé totalement à coté.
2. Pour les romains, il me semble justement que c'était un groupe originaire d’Allemagne, ça expliquerait les cheveux longs ...
3. C'est vrai que le bronzage du tatoué évoque un tee-shirt bien moderne mais son comparse sur la photo porte un équipement qui doit permettre le même genre de marque ... Ce qui m'a impressionné, c'est que même ses tatouages font partie de la reconstitution. Ce gars à sa période dans la peau !
4. Oui, c'est exactement ce que je me suis dit. C'était presque émouvant, un peu comme un instant volé.
5. Le cavalier était superbe. Il faisait une démonstration où il passait entre les soldats alignés. Ça semblait pas simple mais mon niveau en équitation ne me permet pas vraiment de juger.





6. Pour le ribaudequin, je suis très content de mon cliché. D'autant que j'ai généralement tendance à sursauter au bruit de la détonation d'où ... des photos souvent floues.  
7. Encore une fois, je suis entièrement d'accord. Je ne suis généralement pas très cocardier mais cette troupe m'a touché en rendant plus présente une révolution qui amenait un peu d'égalité.
8. Je crois que la question a été posée et qu'il arrive effectivement à Rolf de transporter un mini tonneau de Schnapps. Sur ce coup, je plaide non coupable : j'étais trop encombré avec mon appareil photo pour me charger davantage ...
9. Ce groupe "Koufra" évoquait effectivement bien le désert et ils expliquaient aux curieux, documents à l'appui, la prise du fort de Koufra et le dénuement de ces premiers français libres. Merci de nous partager le destin de ton oncle.


... Et pour les paras britanniques, je me suis laissé emporté par mon film de Spielberg, sans me poser de question sur la mitraillette Sten, pourtant emblématique des forces de sa gracieuse majesté. Désolé ...

Un grand merci pour ce magnifique reportage photo que tu nous livres là.

Cela vient compenser le fait qu'une nouvelle fois je n'ai pas réussi à me bouger pour y aller. Ce n'est pas faute d'en avoir l'envie depuis longtemps, mais perdre quatre ou cinq heures aller-retour pour ne rester qu'un jour ou deux cela fait un ratio trop peu équilibré pour moi.
Bref, tout cela pour dire avec quelle joie j'accueille tes photos.

De manière générale je ne suis guère porté sur les périodes qui dépassent le moyen-âge, à quelques exceptions près. Les tercios sont toujours entrés dans cette catégorie, mais aujourd'hui tu élargis mes centres d'intérêt avec les français libres de Koufra. A ce propos, merci Niger pour ton témoignage d'Histoire familiale fort intéressant.

Concernant le cheval je ne peux que vous rejoindre. Quelle robe!

Au plaisir de voir quelques autres photos quand tu pourras te ménager un peu de temps pour y faire le tri (comment ça j'abuse de ta gentillesse?   ).

Le Chevalier à la Chope.

Merci pour cette belle galerie de photos

Tous ces passionnés qui s'investissent autant dans le maintien de la mémoire historique, ça fait chaud au coeur. Surtout à notre époque, où dans certains pays on n'hésite pas à trafiquer la mémoire du peuple à grands coups de propagande et de répressions.

... Et merci à vous pour vos com'
A la demande du chevalier à la chope (qui peut ignorer une demande du chevalier ? ), quelques photos supplémentaires en vrac, en mode vertical ou présentant des détails d'équipement (j'avais privilégié les photos de groupe en horizontal pour vous donner une idée de la variété des époques).


































Et, pour finir et pour ceux qui ont accès à Facebook, je vous encourage à visiter la page de "Barry's photography" qui était présent sur l’événement et qui fait toujours de très belles photos. Je l'avais déjà croisé à Compiègne où il avait un stand et vendait de très beaux agrandissement de ses photos. Si vous savez pas quoi offrir à Noël prochain ...
https://www.facebook.com/BarrysPhotography
Son Instagram :
https://www.instagram.com/barry_s_photography/?fbclid=IwAR094cBvUcmkUFaqYK0vrKNm-w1KhUfg41KA07Cnpj-FPzPz5iR42fgYz-s

Et deux photos pour voir la différence de niveau avec les miennes et vous motiver à visiter ses pages.

Là, c'est du bonheur pour l'ancien en Histoire vivante...

Je ne compte plus les tuniques - et autres manteaux, coiffes ou ceintures - que j'ai pu tailler, coudre ou broder à la main. Je reconnais les bordures de cuir, sur les casques, équipements et boucliers, réalisés au point dit "de sellier" (autoserrant, à deux aiguilles), les colliers et accessoires en verroterie, en bois, en pierres colorées polies, la texture des tissus (laine et lin, dont on voit le beau travail de chaîne et trame)... et même le flûtiau en os ! Sans parler des cougourdes et autres pichets en argile, en grès... C'est qu'il fait soif, en costume historique !

En réalité, tes photos sont fort sympathiques et honnêtes, en ce sens qu'elles mettent en valeur l'humanité et la qualité des personnes (personnages) que tu nous présentes. Il y a du respect, quelque chose de l'ordre de l'échange. Ces femmes et ces hommes présentent une belle image d'eux-mêmes, de leur rêve, de leurs aspirations, de leur travail, et tu viens cueillir ce quelque chose de beau...

Tes deux guerriers, le Romain tardif et le Franc-Burgonde sont très bien campés, notamment le premier avec son regard résolu et lointain, fixé sur un ailleurs dans le temps...

Tes personnages féminins sont également très intéressants et naturels et, crois-le bien, ces petits objets et ouvrages si "simples" et beaux qu'elles montrent, après les avoir créés, sont leurs bébés : il y a toujours derrière une histoire, un coup de coeur, en plus de leur histoire de femmes d'aujourd'hui et de leur vision de l'Histoire. Un homme rentre à la maison tout fier d'avoir vu éclater son bouclier, couru dans la boue ou la poussière et avoir craqué son habit sous toutes les coutures : c'est très différent  pour les femmes...

Quant aux photos de groupe, ou en pied, il y a un axe de progression qui va peut-être te donner du fil à retordre au départ, mais qui te donnera des résultats probants avec l'habitude. Voici la recette :

L'oeil du photographe en Histoire vivante doit savoir bannir du cadre d'une photo tous les éléments anachroniques. Si tu en as un en vue, tu ne prends pas le cliché... quitte à demander un arrêt aux acteurs-actrices, si tu penses que tu es au bon endroit et que la photo les mettra en valeur dans un cadre histo'. Globalement, ils accepteront facilement, notamment si tu leur proposes de leur renvoyer les deux ou trois meilleurs clichés pour leurs annales...

Ce sont ces photos-là qu'un groupe va aimer garder et montrer : au retour d'une presta', toutes les autres vont être cachées, oubliées. Par exemple, celle de la jeune femme au collier bleu, c'est nickel : le fond montre une tunique et une ceinture histo'. Et ainsi de suite... Dans tes photos, j'ai déjà opéré un tri entre celles que je garderais sans problème et celles que je déclasserais, si je faisais partie de l'un de ces groupes.

Même les lunettes doivent êtres enlevées... à moins de coller avec l'époque. Crois-le ou pas, j'avais un fier compère qui y voyait à peu près autant qu'une taupe (salut à toi, Dorcha, si un jour tu lisais ce post). En presta ou pour les photos, il savait les ôter, car les verres correcteurs, dans les années 50 avant J-C... A côté de ça, il s'était fabriqué, en cuir et à la main, une superbe petite sacoche de ceinturon capitonnée pour les mettre à l'abri. Avec son coutelas attaché dessus, à l'arrière de la ceinture, ça le faisait.

Cela me donne envie de reprendre le collier, ma foi !

Merci, Niger pour ce commentaire élogieux qui justifie pleinement le temps passé à vous faire partager mon plaisir de ce week-end. Deux petites anecdotes concernant les deux femmes en gros plan.
- La femme au flutiau exécutait un petit air guilleret lorsque je suis passé et, devant elle, une petite visiteuse était en train d'improviser une danse. Une fois l'air terminé, la musicienne a remercié chaudement la petite fille : les deux avaient partagé un moment inoubliable.
- J'ai croisé la propriétaire du collier bleu qui déambulait sur le camp et j'ai eu une sorte de coup de foudre (tout platonique, entendons nous bien ) pour cette jeune fille et son collier si bien mis en valeur par sa tunique rouge. J'ai déjà vu plus d'une fois ces perles de verres dans des vitrines poussiéreuses de musées. Jamais je ne m'y suis arrêté parce que je ne me rendais pas compte de l'effet bœuf que ça pouvait rendre porté de la sorte. Je l'ai ensuite pourchassé, le zoom à la main pour tenter de fixer sur la pellicule ce bref moment. Je ne pense pas avoir complètement réussi : ce cliché est juste ce qui s'en rapproche le plus.

Pour tes remarques concernant les détails anachroniques, j'en suis conscient, mais j'ai parfois parfois privilégié un cadrage amusant : mea culpa.  

Dernier point, enfin, au sujet des clichés à partager avec un groupe. Je me suis renseigné sur le groupe hollandais "guerre de 30 ans" lorsque j'ai échangé avec un des membres et j'ai obtenu leur page Facebook. Après avoir fait le tri de mes photos, j'y ai posté celles qui me semblaient correspondre à ta définition du bon cliché. Ils avaient l'air satisfait.

Je ne saurais nullement aussi bien exprimer les choses que Niger qui sait toujours trouver les mots justes. Alors pour ma part je me contenterais d'un : mille mercis Toison! Voila encore une superbe série de photographies qui me ravissent.

J'ai une faiblesse particulière pour les portraits en gros plan. Le romain en particulier est remarquable. Tu n'as clairement pas à rougir de ce genre de photos.

Dans un autre registre, en regardant tout cela avec un regard de figuriniste je me dis que les reflets sur les casques de ces messieurs devraient largement nous faire revoir la manière dont nous envisageons la peinture des parties métalliques de nos figurines.

Toison d'or a écrit:

J'ai déjà vu plus d'une fois ces perles de verres dans des vitrines poussiéreuses de musées. Jamais je ne m'y suis arrêté parce que je ne me rendais pas compte de l'effet bœuf que ça pouvait rendre porté de la sorte.

Je me souviens que c'était une question qui avait été abordée lorsque j'étais étudiant. Comment rendre compte de l'apparence réelle des bijoux en verre dans une vitrine? Le verre étant translucide l'image qui est donnée par l'éclairage d'une vitrine ne peut que difficilement rendre la réalité de l'objet porté sur le corps ou sur un vêtement. Si l'on ajoute à cela que la muséo de bon nombre de musées d'archéologie ou de Beaux-Arts n'a pas été revue depuis des lustres et que l'on y voit des perles entassées sans ménagement dans un coin d'une vitrine poussièreuse, il est certain que cela n'est pas très vendeur.
Cela me rappelle d'ailleurs une autre choses qui m'avait été rapportée à la même période à propos d'un autre matériau à savoir l'ambre : L'ambre est une matière vivante qui a besoin d'être portée au contact du corps régulièrement sans quoi elle s'opacifie. Les éléments en ambre présents dans les vitrines de musées ne reflètent donc en rien l'apparence de l'époque où ils étaient portés (Notez que je ne suis jamais allé vérifier ce qu'il en était scientifiquement).
Tout cela pour dire que ta remarque s'applique en réalité à n'importe quel objet présent en vitrine. Tous ces objets ont été conçus pour être portés ou utilisés. La vision qu'on en a donc est biaisée par le cadre où on les observe.
C'est justement là où la reconstitution prend la relève. Ce n'est pas pour rien qu'il y a bon nombre d'archéologues qui se prêtent à ce genre d'exercice.

Le Chevalier à la Chope.

Tu dis très juste, compagnon...

Ces perles roots, de même que les fibules, qui sont un vrai plaisir à porter (ou mieux, à apprendre à fabriquer : ce n'est pas si difficile de ça, au moins pour celles en oméga ; celles dites laténiennes avec une sorte de faux ressort, en T, demandant de l'entraînement), sont effectivement des objets de musée...

...ou des objets d'art premier. J'en avais récupéré quelques-unes en provenance d'Afrique du Nord (objets amazighs, kabyles ou berbères). J'ai aussi ramené deux colliers, pour mon épouse et pour ma fille, achetés à Paris dans une boutique népalaise, qui leur ont servi en presta.

Tous ces petits objets, hors du temps, embellissent incroyablement un équipement de base en Antique, relativement simple. Ils ont une valeur à la fois sociale, culturelle et ornementale dans les communautés "rurales" du Tiers Monde, tout comme dans les communautés historiques anciennes...mais il n'ont de sens que portés par des hommes, des femmes et des enfants.

Pour fabriquer une simple pierre à collier, tirée d'un gave (un torrent), il faut, avec des techniques archaïques, pas moins d'une journée de travail. Un collier d'une douzaine de perles, c'est douze jours d'ouvrage... Appliquez le salaire moyen horaire tel qu'il est aujourd'hui, et vous saisirez la valeur intrinsèque de ces objets pour leurs porteurs, dans les sociétés anciennes.

Alors imaginez la fille d'un Pompée ou d'un César, qui pouvait porter en une seule fois, pour une simple soirée entre familiers, le produit du travail de cent personnes pendant X journées de travail ! C'est la même chose aujourd'hui, me direz-vous, avec les objets de grand luxe, mais l'Histoire vivante permet de se familiariser avec le faire, en direct, et d'élaborer une mesure, une jauge à taille humaine.

Imaginez que dans le Japon ancien, on décousait un kimono pour en laver chacune des parties, avant que de les recoudre ensemble, de façon régulière... Le simple entretien d'un kimono de prix nécessitait le travail d'au moins deux, voire trois personnes (ou au bas mot une douzaine d'heures de travail) ! Ce sont des considérations de la sorte que permettent l'Histoire vivante. Je sais qu'une fois rassemblé le matériel de base, je peux faire une fronde de chasse ou de guerre belle et fonctionnelle en une demie-journée, et j'ai une idée de sa qualité, de sa durabilité, de sa puissance et de sa létalité.

J'ai vu, dans un tout petit musée local (Oloron), des perles de collier antiques tardives, d'époque bas-empire ou wisigothique (mérovingienne pour les Français), trouvées dans des tombes autour de la cathédrale (ancienne cathédrale) d'Iluro. A la couleur, à la texture, j'ai vite perçu qu'elles ne venaient pas de l'autre bout du monde, mais qu'elles venaient de nos gaves (Aspe, Ossau, Saison). Par contre, quand je me promène ou me baigne dans l'un de ces gaves et que je marche sur - ou jette à l'eau l'une de ces pierres - je mesure facilement la difficulté et l'art qu'il faut pour transformer ces produits bruts en beaux objets, calibrés et percés, sans utiliser autre chose qu'un marteau, un poinçon et un abrasif...

C'est aussi ça que permet la pratique de l'Histoire vivante ou de l'archéologie expérimentale : acquérir une perception humanisée et active du quotidien des gens d'avant, certes, mais par rebond, acquérir un regard sur nos usages modernes. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que les "historiens vivants" prennent vite des habitudes de "refuzniki" (consommation locale et circuits courts, recyclage d'objets, etc.), au moins en Antique et en Méd'.