Très instructif, merci beaucoup Calidus 5!!!!
Petite précision complémentaire à celle de Niger concernant Miyamoto Musashi:
Fils d'un maître (certains le prétendent adopté) d'escrime, il est l'initiateur de la technique de combat dite "à deux sabres", remporta 60 duels avec pour seule arme un bokken (sabre en bois) contre des adversaires équipés de sabres, et anéanti à lui seul l'école d'escrime de Yoshioka (de 60 à 79 combattants selon les sources), utilisant cette technique qu'il perfectionna par la suite (sic)...
Il affronta entre autre un autre célèbre maître d'escrime: Sasaki Kojirō (ou Kojirō Ganryū selon d'autres sources) à l'aide d'un bokken long (arme à deux mains) taillé dans une rame (selon la légende).
Il écrivit entre autres :
- Livre des cinq anneaux: connu aussi sous le nom de traité des cinq roues, dans lequel il développe l'art du combat à deux sabres.
Ce sont en fait cinq rouleaux:
- Introduction et discussion métaphorique sur les arts martiaux, l'entrainement et la tactique.
- Techniques de base et principes fondamentaux de son "école".
- Emploi des techniques pour les duels sur champ de bataille.
- Critique des autres écoles de son époque...
- Théories sur l' "idéal" du Samouraï.
Rappelons que la Voie (Do) est à la fois un entrainement constant et régulier dans un domaine de l'art martial pratiqué, tout en recherchant à faire partie du "tout", car la pratique seule ne peut suffire pour la victoire (je synthétise...).
C'est la pratique de l'ensemble des techniques: entrainement physiques, pratique martiale, exercices de concentration (proche du Yoga pour donner un ordre d'idée), pratique de la calligraphie (expression de la maîtrise du mouvement dans son "essence") qui doivent mener sur la "Voie", et, au bout sur la "maîtrise" du Do...
Mais cela ne suffit pas toujours:
Une anecdote relative à Musashi et Takuan Sōhō (prélat de la secte Rinzai proche des bushi fondée sur le 28ème patriarche Bodhidharma ou Daruma) illustre ces propos.
" Alors qu'ils discutaient des vertus du zen et de ses applications dans la vie quotidienne, le prêtre suggéra à l'homme d'épée de l'attaquer à l'aide d'un sabre de bois. Takuan, lui, se défendrait muni de son seul éventail. On rapporte que Musashi, en garde, se trouva fort embarrassé devant Takuan et ne parvint pas, malgré ses changements de garde, à trouver la faille. Takuan, lui, se tenait là, immobile, l’éventail en main, les bras relâchés. Au bout d'un certain temps, Musashi finit par jeter son arme de dégoût et déclara qu'il n'avait pas trouvé l'ouverture dans laquelle s'infiltrer. L'esprit de Takuan était partout et donc, nulle part ; et, dans cet état de parfaite fluidité, il était devenu inattaquable." (wikipédia).
Pour avoir la chance de pratiquer un art martial avec des Senseis exceptionnels je peux confirmer que la seule maîtrise n'est rien... Tout n'est que maîtrise de soit dans l' "abandon" en fait, je sens pleinement la différence entre une séance où je suis arrivé décontracté, sans tensions rapportées du travail, de celle, ou, a contrario, j'ai apporté avec moi les dites tensions....
Dans le premier cas le "vide" s'est fait plus facilement, facilitant les enchainements, là où, dans le second cas, tout n'était qu'imperfection, maladresse et force en lieu et place de la fluidité...