LES GUEUX
RAPPORT DÉFINITIF SUR LA QUESTION, PAR LE BARON BIS
Lors d’une discussion dans le Frigo avec mon suzerain nazi le Baron-pas-bis, j’eus l’idée mirifique de rédiger une typologie des gueux qui hantent notre bon Foroume, m’inspirant de
l’étude menée sur les snots par les membres de la French Waaagh. Sans plus tarder, je profitai d’un trajet en métro pour élaborer la classification suivante, fruit d’une longue observation de la faune horrifique qui peuple ces lieux.
Tout d’abord, il convient de se demander ce qu’est un gueux. Un gueux est un membre du Foroume auquel on jette des pierres parce qu’il a fait quelque chose de travers. Certains sont largement inoffensifs, voire zoubisous tout zentils ; certains même peuvent faire des membres du Foroume acceptables, une fois pénétrés des grands principes qui régissent la vie de chacun en notre beau royaume. D’autres en revanche sont des gueux au sens fort, d’authentiques Untermenschen sans rémission à envoyer au four.
Le gueux n’est pas forcément un collégien qui saute partout ni un nouveau venu au sein du Foroume. Certaines personnes plus âgées arrivent aussi très bien à se rendre ridicules.
La présente typologie expose les traits et les mœurs remarquables des plus éminents représentants de cette fascinante espèce, du paisible gueux à un coup au méprisable gueux hurleur. Notons qu’il est commun qu’un gueux cumule les caractéristiques de plusieurs sous-espèces, en raison d’une influence chaotique nettement sensible sur l’ensemble de la race. Un gueux à un coup par ailleurs sans-papier-cul et nécromant n’a par exemple rien pour nous étonner.
Le Gueux à Un CoupCe gueux ne sert qu’une seule fois, après quoi il s’autodétruit. Tel l’éphémère, cet insecte qui ne vit que quelques heures, il poste deux ou trois messages pleins d’enthousiasme avant de disparaître définitivement du Foroume. Il s’agit peut-être de l’espèce la plus répandue.
Le Gueux à Deux CoupsVariante étonnante du précédent, le gueux à deux coups se comporte dans un premier temps exactement de la même façon. Mais après quelques semaines, mois, voire années, il reparaît, heureux de revoir ses compagnons à qui il a dû beaucoup manquer, poste de nouveau deux ou trois messages, puis disparaît, cette fois de façon définitive.
Le Gueux Sans-Papier-CulTrès commun dans nos régions, il doit son nom à une chanson de
Michel Sardouille. Il refuse de se présenter dans la section idoine du Foroume, comme le veut la coutume séculaire, son état de clandestin attirant sur lui l’ire de nos éléments les plus violents. Quand il accepte enfin, il se transforme souvent en gueux en situation irrégulière (cf. ce gueux).
Le Gueux en Situation IrrégulièreVariante du précédent, il dédaigne le très saint patron des topics de présentation, faisant pleurer le baron de Havras, qui est un garçon sensible.
Le Gueux KikoololVétéran d’MSN et des skyblogs, ce gueux maîtrise à merveille le chatspeak-de-merdre, mais aucun autre langage écrit. Accueilli fraîchement au sein du Foroume, il peine à comprendre ses torts, sa vitesse de lecture lui laissant rarement le temps de saisir le sens des phrases. Il est parfois possible d’amener un gueux kikoolol sur le chemin de la rédemption, mais l’entreprise est d’ordinaire interrompue par son départ, le gueux kikoolol étant souvent par ailleurs un gueux à un coup (cf. ce gueux).
Le Gueux « dsl pour lé faute »Variante plus tenace du précédent, ce gueux est payé par une secte manipulée par les skavens pour faire plus de treize fautes par phrases. Il considère les remarques à ce sujet comme une agression en règles. Face aux chevaliers réactionnaires, champions de l’orthographe et autres perfectionnistes obsédés, le gueux « dsl pour lé faute » a mis au point trois tactiques fondamentales de riposte : les excuses publiques (d’où son nom), la contre-attaque violente (les autres sont des fascistes et ce n’est pas comme ça qu’ils vont attirer du monde sur leur foroume) et en désespoir de cause, les déclarations selon lesquelles il est dyslexique ou biélorusse. Il faut bien entendu se garder de lui demander s’il est dyslexique ou biélorusse au point de ne pas pouvoir utiliser de correcteur orthographique, sous peine d’en faire un gueux martyr (cf. ce gueux).
Le Gueux NécromantCe miséreux, dans une pitoyable tentative d’échapper à sa triste condition, s’est lancé corps et âme dans la pratique des arts sombres. Il cherche à se tailler un royaume de morts-vivants au sein même du Foroume et ressuscite d’anciens topics oubliés de tous, souvent au moyen d’une simple formule magique laconique telle que : « c bien mé pourkoi ta pins l bouclié en rouj ». Honni de tous, il finit tôt ou tard sur le bûcher.
Le Gueux RepentiAyant compris au bout de six mois que la nécromancie et le chatspeak-de-merdre étaient mal acceptés en ce foroume, le repenti s’arroge le droit de réprimander sévèrement les nouveaux venus qui les pratiquent, tout en continuant à poster les pires idioties.
Le Gueux MartyrLe gueux martyr a subi une injustice parce que sur ce foroume, on n’aime pas les nouveaux, ou parce que les autres sont jaloux de son génie. On a pu lui demander d’écrire de façon intelligible, d’arrêter d’insulter ses petits camarades, lui dire que les elfes étaient des pédérastes, etc. Le gueux martyr préfère souvent quitter les lieux avec une grande dignité, prononçant parfois en guise d’adieux un vibrant réquisitoire condamnant l’intolérance des chevaliers du Foroume.
Le Gueux Gardien de la Flamme SacréeCe gueux est investi d’une mission divine : défendre l’honneur des Gros Wilains contre tous ceux qui disent des calomnies dessusse. Une critique par trop moqueuse risque fort d’éveiller son courroux. Son credo est que nul ne peut critiquer quoi que ce soit s’il n’a pas lui-même fait mieux, une philosophie qui le rapproche du gueux énervé (cf. ce gueux), autre grand spécialiste de la pensée antirationnelle. Il sera le premier à appeler à respecter le travail des Gros Wilains, mais souvent le dernier à respecter les membres du Foroume.
Le Gueux qui Marche dans les TénèbresLe gueux qui marche dans les ténèbres n’a pas lu le livre d’armée ni le livre de règles. Il pose donc des questions auxquelles les deux ouvrages susdits répondent clairement. Sa démarche est en fait un plan machiavélique : il pense qu’après quelques années de questions sur divers foroumes, il arrivera à reconstituer un corpus de règles presque complet et complètement gratuit.
Le Gueux Saint ThomasEsprit torturé et en proie au doute, ce gueux veut voir pour croire. C’est un proche cousin du gueux qui marche dans les ténèbres. Il avait lu dans son livre d’armée que c’était comme ça, mais un ami lui a dit, à moins qu’il ne l’ait lu sur le Ouèbe, que c’était comme ci, alors il ne sait plus que penser. Le gueux saint Thomas, être contradictoire s’il en est, accorde cependant une confiance aveugle au premier membre du Foroume venu lui répondre.
Le Gueux Tro ForreLe gueux tro forre a eu une idée géniale. Il en a une par minute, jusqu’à ce qu’on lui administre un calmant. Son esprit flamboyant et enfiévré le conduit le plus souvent à prendre sa plume pour narrer au Foroume incrédule l’histoire neuve et édifiante de l’armée qu’il va bientôt peindre, menée par un chevalier tro forre qui nique ta mère.
Le Gueux StratègeÀ la saison du rut, le gueux stratège poste une liste d’armée dans la section prévue à cet effet. Elle ressemble d’une façon troublante à un bon millier d’autres listes du Foroume, mais le gueux stratège, d’un naturel prudent, tient tout de même à savoir si elle va bien lui permettre de déchirer sa race à son adversaire.
Le Gueux Énervé ou Gueux HurleurLe gueux énervé n’est pas content. Il a subi une profonde contrariété et s’est inscrit sur le Foroume pour passer ses nerfs sur des innocents, parfois en tant que gueux ambassadeur (cf. ce gueux). Rôdant par les venelles sombres du Foroume, il cherche la bagarre et provoque ceux des chevaliers qu’il croit sans défense. Sa tactique habituelle est de se poser en incarnation de la morale en dénonçant une attitude qu’il juge inadmissible au moyen de posts agressifs à la rhétorique délirante, alliant mauvaise foi flagrante, ignorance crasse de la question qu’il traite et insinuations sournoises. Sûr de son fait et foncièrement méchant, il déteste qu’on lui réponde avec calme et fera son possible pour transformer la discussion en foire d’empoigne. Paradoxalement très susceptible et exigeant une grande courtoisie de la part de ses interlocuteurs, il est destiné à périr tôt ou tard misérablement, quand un chevalier lassé lui demandera de justifier sa conduite, tâche impossible s’il en est. Il préfère souvent vider les lieux et grossir les rangs des gueux martyrs (cf. ce gueux).
Le Gueux AmbassadeurCelui-ci s’est inscrit sur le Foroume pour y défendre la cause de son armée favorite, dont chacun devrait comprendre et admettre l’écrasante supériorité. C’est une variante du gueux énervé. Prompt à l’attaque, il tance violemment tous ceux qui s’opposent à ses théories. Il joue habituellement le rôle d’un elfe ou d’un homme-lézard, ce qui le dispense de faire preuve d’humour ou d’écrire correctement. Son rôle primordial au sein du Foroume devrait lui donner droit à un traitement de faveur, mais les Bretonniens sont des racistes de droite ; ils osent même le traiter comme un humain, ce qui est très insultant pour un elfe ou un homme-lézard. Le gueux ambassadeur préfère traditionnellement quitter le Foroume la tête haute après quelques semaines, fier d’avoir soutenu l’honneur de sa race, seul contre tous ces méprisables sous-êtres.