Voilà j'ai fait la correction.
BEATRICE DE MOUSSILLON
Béatrice de Moussillon était l’unique fille du Duc de Moussillon. Toute son enfance, elle fut mise à l’écart, son père préférant enseigner à ses fils l’art du combat. Sa tristesse était d’autant plus grande qu’elle endurait chaque soir, sans relâche, les coups de ses parents. Maltraitée, mal aimée, humiliée, elle décida de fuir le château familial, pour se réfugier à Bordelaux, la province voisine.
C’est là qu’elle fut recueillie comme lai par un chevalier au funeste destin, ruiné et condamné à l'errance. Il allait de tournois en joutes et de joutes en tournois, aidé de Béatrice à qui il enseignait petit à petit des gestes et des habitudes de chevalier. Mais Béatrice ne pouvait se suffire à cette condition et refoulait jusqu'ici en elle une dangereuse ambition, alors, elle tua sans vergogne son mentor et prit sa place dans les tournois. Bientôt, elle y acquit une précieuse expérience et une solide réputation de chevalier à l'armure noire.
Béatrice poussa très loin sa maîtrise des armes et apprit ensuite à dresser et à chevaucher toutes sortes de pégases et de monstres qui se laissaient monter devant tant d'obstination.
Enfin, elle décida de laver les terribles affronts qu’elle avait reçus.
Au même moment retentit la terrible affaire du faux Graal, et le siège de Moussillon commença. Béatrice trouva le moment propice à la vengeance. Bien avant que le siège soit terminé, elle pénétra dans l’enceinte de la forteresse par le réseau d’égouts. Elle vit alors son père, ses frères et tous leurs courtisans morts de faim dans la grande salle. Puis elle aperçut l’épée de son père, avec laquelle il s’amusait à lui érafler le corps pour lui faire peur et savourer les plaintes effrayées de la fillette inoffensive qu'elle aurait pu demeurer. Elle s’en empara et, ayant appris l’élevage des monstres, décida de chevaucher l’hippogriffe familial. Marthis, c’est son nom, ressentit la souffrance de la jeune femme à un si haut point qu’il se laissa docilement monté, comme par compassion. Un sentiment qui laissa la femme aussi froide qu'on le vent de la Norsca.
Depuis ce jour, on relate les combats et les exploits d'un chevalier noir dans toutes les contrées du Vieux Monde, et des désolations nordiques aux jungles de Lustrie. Il se bat sauvagement mais par des gestes calculés, en causant la terreur avec son épée maudite et son hippogriffe redoutable qui masquent le jour sous une ombre gigantesque. Béatrice arborait dorénavant un heaume pour cacher son visage, afin que ne soit pas révélé son sexe. Mais un jour, alors qu’elle aidait à repousser une invasion barbare, un fléau puis une lance blessèrent gravement son hippogriffe. Elle fut projetée à terre, son heaume laissa entrevoir son visage déformé par la pression constante qu’il exerçait sur lui depuis plus de dix ans. C’est alors qu’elle constata qu’une personne, une seule, avait aperçu son visage féminin, et qui, brusquement, s’écria, dans un accent nordique : « Moussillon ! »
Béatrice et son hippogriffe agonisèrent, faces contre terre, pendant plusieurs heures. Le seul lien qui la reliait à la vie était l’envie de se venger, car son secret avait été percé. Elle suppliait la Dame du Lac de guérir ses blessures et celle-ci, encore irritée par la trahison de sa mère, la sorcière de Malfleur, lui proposa un marché : elle pourrait revivre et se venger, à condition de le faire dans la honte et la douleur, c'est-à-dire en gardant ses blessures.
Après avoir conclu son pacte, la descendante de la lignée déchue de Moussillon avait été contrainte de revêtir une armure très serrée, afin que ses blessures, qui ne se cicatriseraient jamais, ne saignent pas. Malgré cela, la pression qu’elle exerçait sur ses plaies lui faisait terriblement mal. C’est pour cette raison qu’elle lançait parfois de profonds cris qui retentissaient au loin, quand elle n'avait plus la force de contenir sa souffrance. Elle ne sortait pratiquement que la nuit, et s’élançait dans de grands et longs voyages, pendant lesquels on n’entendait que les battements d’ailes de son hippogriffe, lui aussi marqué à jamais de la lance qui l’avait transpercé.
C’est ainsi que naquit la légende de l’ombre noire. On se raconte des histoires d’une créature, mi-morte mi-humaine, chevauchant une terrible créature rongée de partout, vêtue d’une armure aussi sombre que le bleu de la nuit et criant sa douleur à pleins poumons. Et dans sa colère, attisée par la souffrance, l’ombre noir, continue à traquer celui qui avait percé son mystère, et l'on dit qu'une fois sa quête achevée elle s'en ira revendiquer le duché déchu de Moussillon à qui elle rendrait sa noblesse.
LA VIE NE VAUT RIEN
-Bertrand ! Qu’est-ce tu fous ?
-J’arrive, j’arrive, j’me suis pris une branche.
-S’tu louchais pas aussi…
L’homme d’arme sorti les dés en bois de sa petite bourse, ainsi qu’un petit sachet, son camarade, fit de même. La lumière du feu éclairait les visages sales et déformés des deux sentinelles. Demain serait une rude journée, il faudrait combattre les peaux-vertes une fois encore. Bertrand et Roger espéraient que leur femme et leurs enfants aient bien démonté les masures et qu’ils se soient réfugiés dans le château de Fortmagne. Ils commencèrent à jouer :
-Tu mises quoi ? demanda Roger.
-Euh… On va dire, cinq grains.
-D’accord, vas-y.
-Dix ! fit Bertrand heureux d’avoir fait un si bon score.
-Mais non, t’as fait huit, regarde, y a pas d’trou au milieu ! Ca fait, euh… quatre et quatre, deux mains !
-Oui, mais toi il t’manque des doigts ! Moi, deux mains ça fait neuf. Allez, lance les dés !
-Sept… dit piteusement Roger.
-Haha ! Envoie l’tout !
Le lendemain, Roger et Bertrand rejoignirent le régiment du prévôt Ponant Vaquard. Ils avaient passé la nuit à jouer et finalement Bertrand avait perdu tout son grain et même un petit couteau. Heureusement que personne ne vérifiait l’équipement.
-Garde à vous bande de culs-terreux ! cria le prévôt.
-Ouaaah ! bailla Roger. Pas trop crevé ? demanda-t-il à son voisin.
-Si, ouaaah ! J’préfèrerais aller m’coucher, répondit-il en chuchotant.
-Eeeeeeen avaaaaaaaaant ! Mettez vous en ordre ! ordonna le prévôt.
Deux heures plus tard, la bataille commença. Les peaux-vertes courraient vers l’ost bretonnien en entonnant leurs chants barbares. Les hommes d’armes du prévôt Vaquard avaient été envoyés vers un régiment de gobelins qui n’avaient pas l’air trop dangereux.
*SPLOTCH* fit un rocher en écrasant sept des soldats de l’unité. Tous se regardèrent, puis regardèrent autour d’eux avant de se carapater dans la direction opposée.
Voyant cela, le Seigneur Lothar de Morfroy donna la charge de ses chevaliers… juste dans la ligne de fuite des hommes d’armes… La moitié des fuyards finirent écrasés sous les sabots de la noblesse de Morfroy et de temps en temps embrochés par une lance hasardeuse…
Ceci eu pour effet de les rallier immédiatement, tandis que les chevaliers pourfendaient leurs ennemis.
Ils se remirent donc en marche vers les gobelins. Au moment propice, ils lancèrent la charge ! Ils furent surpris de voir que certains gobelins sortirent de leurs rangs. Ils furent beaucoup moins rassurés de voir qu'ils riaient comme des déments et qu’ils tournaient, un énorme boulet au bout de la chaîne qu’ils agrippaient à deux mains…
Les fanatiques s’enfoncèrent dans les rangs bretonniens, écrasant les chairs, décapitant et propulsant les survivants à dix mètres d’eux. Roger ne pu retenir un cri lorsqu’il vit un boulet se diriger tout droit vers sa tête. Bertrand, quant à lui, finit percé par des flèches que les archers en retrait tiraient sur les gobelins en face d’eux… mais trop loin apparemment…
QUE L'ARROGANCE EST CHOSE AMÈRE
Yvain était nerveux, figé sur sa selle tel une statue de marbre, alors que les roturiers s'affairaient autour de lui. Une légère bruine avait commencé à tomber, humidifiant l'atmosphère et transformant la terre en boue crasseuse. A cet instant, le jeune chevalier se demandait ce qu'il faisait à cet endroit, tout était flou et indistinct, du trajet qu'il avait accompli depuis son adoubement en sa terre natale de Lyonesse jusqu'à cette lice située si loin de tout ce qui avait fait sa vie jusqu'alors, à Couronne... l'excitation et l'exaltation du combat approchant avaient cédés la place à un vide pur et simple dans son esprit et le jeune homme n'avait à présent qu'un vague souvenir de la manière dont il s'était engagé dans ce combat.
Soudain, un son le tira de sa rêverie. Surpris, le chevalier tourna la tête en direction de l'une des tentes proches et compris l'origine de ce cri. C'était Thibault, le jeune chevalier qu'il avait rencontré la vieille à son arrivée dans la cité royale et qui l'avait précédé dans la lice en ce jour. "Que l'arrogance est chose amère" pensa-t-il. Ses connaissances médicales étaient plus que limitées, toutefois, le mal dont souffrait Thibault était plus qu'évident. Pour avoir observé sa charge et sa chute, Yvain savait que la clavicule de son ami avait été brisée.
C'est alors que tout redevint clair pour lui, oui, absolument tout, aussi bien la quête de gloire dans laquelle il s'était lancé que les raisons qui l'avaient poussé à participer à ce tournoi. Toute sa vie, le jeune homme avait vécu dans l'ombre de ses frères, toute sa vie, il n'avait été qu'un fils moindre d'une grande famille, toute sa vie, il n'avait été que toléré par les siens sans jamais avoir reçu la moindre reconnaissance. Cela allait prendre fin aujourd'hui. Gagner le tournoi du solstice d'été marquerait le début de son destin de héros !
Raffermi par ces pensées, Yvain serra son écu et saisit la lance que l'un des écuyers lui tendait. A travers sa visière, il porta enfin le regard en direction de son adversaire. Ce dernier attendait fièrement de l'autre côté de la piste, impassible sous la pluie à présent battante, retenant patiemment son destrier d'une main ferme et sûre. Son nom était Gislebert, il était comte et sa réputation de jouteur n'était plus à faire, mais peu importait à Yvain car en ce jour rien ne l'arrêterait. Yvain était plus jeune, plus grand et certainement bien plus vif que cet homme et, après tout, n'était-il pas vrai que nul ne l'avait jamais vaincu en combat singulier ?
La nervosité était à son paroxysme, son coeur se serra dans sa poitrine en même temps que sa main sur sa lance et son destrier partit au galop. Le signal avait été donné. Le temps d'un battement de cils, son adversaire s'élança à son tour... rien ne pouvait plus empêcher leur rencontre au coeur du terrain à présent. Yvain abaissa sa lance d'un geste fluide et maîtrisé mais, hélas ! trop tard. Son coup manqua sa cible, passant quelques pouces à côté de l'écu du comte. Yvain n'eut qu'un très court instant pour comprendre son erreur avant que l'arme de son ennemi n'heurte le bas de son propre bouclier, le touchant à l'aine. Fort heureusement, le jeune chevalier réussit à se maintenir en selle, rendant grâce à la dame de ne pas l'avoir laissé s'écraser dans la boue. Il fit dès lors tourner bride à sa monture, effectuant une superbe volte et constata avec effroi que Gislebert l'attendait déjà de l'autre côté, réclamant une nouvelle lance.
Yvain eut un soupire et s'élança de nouveau en avant, les dents serrées par la fierté et la rage.
Cette fois, l'attaque du jeune chevalier fut parfaite, la hampe de sa lance se brisa sur l'écu du comte qui n'en fut pourtant pas déstabilisé outre mesure. C'est à cet instant qu'Yvain réalisa son erreur, son coup, si parfait avait-il été, l'avait poussé à abaisser sa protection pendant un instant. Au moment où son dos s'enfonça dans le sol mou, il comprit qu'il avait commis la même erreur que Thibault. Son arrogance l'avait poussé à se montrer imprudent. Il entendit alors les quolibets de la foule de gueux amassés autour de la lice et les méprisa avant de sombrer.
Voilà si quelqu'un serait disposé à y jeter un coup d'oeil car il est toujours mieux de se mettre à plusieurs pour corriger les textes.
P.S. Supranain avait mis cette phrase:
- Citation :
- , ressentit la souffrance de la jeune femme à un si haut point qu’il se laissa gracilement monté
Pour le mot gracilement, il n'existe pas dans le dictionnaire et deuxièmement, même s'il existait, il ne serait pas tellement en rapport avec ce que tu voulais dire.
Je l'ai remplacé par docilement qui est beaucoup plus adapté à mon goùt mais si tu comptes mettre autre chose alors dis le moi.