Le Royaume de Bretonnie
Bienvenue en Bretonnie, manant(e) ! N'oublie pas, avant toute chose, de te présenter selon le Sainct Patron de Présentation dans la section prévue à cet effet : https://labretonnie.forumactif.com/t1-presentation-voici-le-patron-que-vous-devez-suivre
Le Royaume de Bretonnie
Bienvenue en Bretonnie, manant(e) ! N'oublie pas, avant toute chose, de te présenter selon le Sainct Patron de Présentation dans la section prévue à cet effet : https://labretonnie.forumactif.com/t1-presentation-voici-le-patron-que-vous-devez-suivre
Le Royaume de Bretonnie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
Dernières imagesAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 Les 15 ans du forum ! - Introduction générale

Aller en bas 
+10
Niger
Lord del Insula
Kaops
Calidus5
MagnanXXIII
Paps
Agilgar de Grizac
Toison d'or
Dangorn de Castagne
Mictlantecuhtli
14 participants
AuteurMessage
Mictlantecuhtli
Saint vivant
Mictlantecuhtli


Nombre de messages : 1307
Localisation : Tréfonds de la forêt d'Arden
Date d'inscription : 16/06/2016

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 0:10

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Les_1511

La belle cité de Couronne, siège du pouvoir royal, vibrait d’une grande agitation en ces derniers jours de printemps qui portaient déjà les premiers effluves d’un brillant été. Les marchés battaient leur plein sur ses nombreuses places. Les chalands et flâneurs de tous poils y trouvaient des produits du terroir, mais aussi de précieuses denrées importées à grands frais depuis des régions reculées que des nefs déchargeaient en un flot ininterrompu sur les docks de la Sannez. Munis de grands bâtons de marche desquels pendaient des grappes de clochettes tintinnabulantes, des nuées de pèlerins fendaient la foule à la recherche des nombreux sanctuaires ou sources merveilleuses qui faisaient la fierté du duché. Cà et là, des groupes d’enfants filaient entre les jambes des adultes et s’adonnaient à leurs récréations avec la ville entière pour terrain de jeu.  

Loin, bien loin au-dessus de toutes ces têtes, l’ambiance était toute autre. Dans une petite bibliothèque de la tour nord du château, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes, deux personnages se dévisageaient mutuellement de part et d’autre d’une longue table de chêne. Entre eux, un plat richement orné de cabochons supportait une carafe d’argent remplie de vin ainsi que deux coupes ciselées ; mais ni l’un ni l’autre n’y avait touché.  

Vous êtes absolument sûre ?, questionna l’homme d’une voix profonde qui dissimulait mal les doutes enfouis dans son esprit.
Certaine, répondit la femme avec assurance sans le lâcher des yeux. Remettriez-vous en question mes visions et les signes qui se multiplient à travers tous les duchés ?
En aucune façon. Mais cela semble tellement …
Inattendu ? Extraordinaire ?
Oui. Mais j’ajouterais que c’est également inquiétant. Comprenez que jamais les choses ne se sont déroulées de cette façon. Du moins, pas de mémoire d’homme.
Non, je vous l’accorde, mais il doit en être ainsi. Ayez confiance en moi et mobilisez toutes les bonnes volontés, car le succès de cette quête assurera la cohésion du royaume.      
L’homme s’abstint de répondre. Après être demeuré immobile quelques instants, il quitta lentement sa chaise pour venir se placer à hauteur d’une fenêtre. Le regard dans le vague, il paraissait examiner la vision déformée du monde extérieure, telle qu’elle lui parvenait au travers des losanges de verre coloré. Un silence pesant s’installa - de ceux qui précèdent la prise d’une importante décision -, et la dame s’abstint de le troubler jusqu’à ce que son compagnon exhale le profond soupir annonciateur d’un dénouement.

Soit, dit-il résigné. Ce n’est certainement pas ainsi que j’aurais procédé, et peut-être suis-je trop vieux pour accepter cela sans broncher, mais je me plierai tout de même à vos recommandations.
À la bonne heure !, approuva son interlocutrice sur un ton chantant. Puis-je compter sur vous pour guider ceux qui répondront à notre appel ?
N’exagérons pas. Ce n’est pas à vous que je vais apprendre toutes les responsabilités qui m’incombent. Non, je délèguerai plutôt cette tâche à l’un de mes conseillers.

Ce disant, il se dirigea d’un pas assuré vers la seule porte qui donnait accès à la bibliothèque et l’ouvrit à la volée. Légèrement surpris, un écuyer qui patientait derrière tressauta avant de reprendre précipitamment une posture au garde-à-vous.

Balian, quels sont les membres du Conseil présents au château ?    
A ma connaissance il n’y en a qu’un, Sire : le seigneur d’Aurevallis. Il se penche encore sur quelques formalités administratives, mais je pense qu’il ne tardera pas à rentrer chez lui.
Oh que non ! Il est juste à l’endroit où je souhaite le voir et il va y rester. Cours le prévenir que son voyage est postposé. Et profites-en pour lui remettre les instructions suivantes …

*****

La salle du Conseil Royal était un exemple rare de désordre semi organisé. La superbe pièce aux voûtes vertigineuses, aux riches tapisseries et à la table ronde demeurait d’ordinaire propre et silencieuse entre deux séances plénières (ou entre deux gigantesques beuveries), mais tel n’était pas le cas en ce milieu d’après-midi. Sur la moitié de sa circonférence, la table était occupée par d’impressionnantes piles de livres et de parchemins qui s’élevaient en colonnes instables. De derrière celles-ci émanait le grattement obsédant d’une plume, seul bruit à venir troubler le calme remarquable de cette endroit ; du moins jusqu’à ce qu'un certain écuyer y pénètre en trombe.

Monseigneur, j’apporte des ordres du Roy !, cria-t-il avec fierté.  

La tête ébouriffée d’Aurevallis émergea derrière le rempart des paperasses qui accaparaient son attention depuis des jours. Retenu à Couronne par l’obligation de vérifier les comptes du Trésor sur les cinq dernières années - et désormais en cruel manque de sommeil -, son humeur n’était guère amène. Dans un geste d’absolue résignation, il tendit la main pour recevoir la missive brandie par l’apprenti chevalier et dut s’y reprendre à deux fois pour être bien certain d’en saisir le contenu. Froissant le parchemin, il massa ses paupières lourdes.

Balian ?
Monseigneur ?
Foutez-moi le camp.
Tout de suite monseigneur.

L’écuyer vida les lieux sans faire d’histoire, laissant Mictlantecuhtli face à une tâche ingrate : convoquer d’urgence les différents membres du Conseil pour leur exposer les attentes du souverain. Avec un ordre du jour qui ne faisait aucune mention des habituelles libations, il allait devoir choisir soigneusement ses mots.

Après avoir rédigé une première ébauche et copieusement raturé tous les passages qui trahissaient un peu trop le fond de sa pensée, il recopia au net la version définitive et la gratifia d’un hochement de tête approbateur. Même si son contenu tombait entre de mauvaises mains, aucun secret d’Etat ne risquait d’être éventé. Alors qu’il s’apprêtait à quitter son siège pour se diriger vers le service des PTT (Pigeons Trans-Territoriaux) afin de procéder à l’envoi d’une série de copies, il lui vint à l’esprit que cette affaire risquait de le retenir un bon moment dans la capitale. Replongeant la plume dans l’encrier, il griffonna une lettre de plus, cette fois à l’attention de Baldwin, pour l’informer qu’il devrait assurer l’intendance du domaine plus longtemps que prévu.

_________________
Seigneur d'Aurevallis, chevaucheur du bourdon géant d'Arden, membre du Saint Conseil, orfèvre du Graal, inventeur cinglé des tournois de trébuchets
Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Hzoral11
Revenir en haut Aller en bas
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6844
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 1:02

Clopin-clopant, Rinquessat entra dans la salle où le comte Dangorn, pour s'occuper, jouait une partie de régicide contre lui-même en vidant bouteille après bouteille de vin de Bordeleaux. C'était une journée bien calme au château de Castagne, et la saison de la chasse aux goules dans les marais n'avait pas encore commencé.
- Messire Dangorn, messire Dangorn, un pigeon s'est écrasé contre le beffroi, il portait le sceau du Roy, et entre ses serres un parchemin pour vous !
- Fort bien, donne-moi donc ce parch... mais il est couvert de fientes !
- Les pigeons de Couronne sont bien nourris, messire.
- Je le constate. Cela dit j'espère que le message est encore lisible...

Pendant quelques minutes, le comte Dangorn lut en bougeant les lèvres, comme s'il ânonnait en silence, son doigt glissant sur la feuille, suivant péniblement les mots. Il avait bien appris à lire comme tous les nobles, mais ne s'était pas souvent entraîné.

- La cohésion du Royaume, rien que ça !
- Oui messire, vous m'avez mandé ?
- Pas toi, Rinquessat, mon fidèle chambellan du pot. D'ailleurs va donc vider mes selles, elles sentent depuis plusieurs jours. Non, à vrai dire, je me demande comment le Roy et ses conseillers ont-ils pu laisser notre patrie dans un tel état que notre seul espoir doive à présent dépendre de ceste unique queste.
- Messire Dangorn, vous semblez bien dur juge de notre bon Roy.
- Oui-da mon bon Rinquessat, je suis bien dur en effet, tout comme lorsque j'aperçois le vent soulever jupons de pucelle callipyge. Mais trêve de gamberge, as-tu donc déjà vidé ma merdre par-delà les remparts ainsi que je te l'ai ordonné ou faut-il que je te marche sur les pieds avec moult violence ?
- Pardon messire, je m'y emploie sur-le-champ !

Dangorn attendit que son serviteur ait quitté la pièce, le pot de chambre entre les mains. Rinquessat était un peu simplet et était coutumier du fait de trébucher et de renverser le contenu du pot sur le sol, que les damoiselles de ménage devaient ensuite nettoyer. Lorsqu'il eut enfin passé la porte sans incident, le comte se tourna vers son scribe, Yvan le Manchot.

- Scribe, prends ta plus belle plume et réponds-leur que le comté de Castagne enverra une délégation comme requis par Sa Majesté, et que je la mènerai moi-même.


Dangorn ne mentionna pas devant ses serfs le tonneau de la Saincte Cave promis aux membres du Conseil répondant à l'appel, bien que cela ait fortement contribué à sa soudaine motivation.

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
Toison d'or
Chevalier à l'épée de bois
Toison d'or


Nombre de messages : 3741
Age : 61
Localisation : Lutèce-est
Date d'inscription : 13/02/2010

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 1:30

Brionne surveillait les manœuvriers démontant la  roue de carrier utilisée pour hisser les ardoises couvrant la toute neuve et magnifique chapelle Saint Guinefort. Il admira en connaisseur les fines dentelles de pierre éclatantes de blancheur qui s'élevaient désormais à quelques dix toises de hauteur. Dans tous ses voyages, il n'y a guère qu'en Tilée qu'il ait vu pareil travail d'orfèvre.
La découverte fortuite des reliques de saint Guinefort avait sans conteste été une bénédiction pour la baronnie. Certes ce collier de chien rouillé arborant un Graal et ces quelques ossements rongés par les loups et luisant d'une étrange lueur avaient également rameuté une horde de fanatiques principalement occupés à se frapper la tête en cadence avec une plaquette de bois, mais il avait également amené un flot presque ininterrompu de pèlerins, et donc de phynance. C'est grâce à cette manne providentielle que Penthesilée de Gransette avait fait élever la chapelle. Elle pouvait à présent se préoccuper du bien être de ses croquants en faisant bâtir quelques chaumines.
Mais l'esprit de Brionne était bien plus préoccupé par cette étrange missive, apportée par un messager royal après avoir crevé deux chevaux sous lui. Il était convoqué  au conseil royal. Même s'il en était membre de plein droit, les réunion étaient rares et il s'agissait plutôt d'une sinécure. Cette convocation était décidément intrigante : le royaume était calme, les récoltes bonnes et la récente menace skaven semblait s'être éloignée des frontières.  scratch


_________________
Mes titres : Toison d'or, chevalier à l'épée de bois, roi d'armes du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume ; chevalier du slip sur la tête -première promotion- ; également connu comme "Très-Haut et Très-Saint Prince des Barbouilleurs de Figs" ou comme "Toison de Vinci" ; admis à siéger parmi les illustrissimes et révérendissimes membres du conseil de cet auguste forum, j'ai même bénéficié autrefois des super pouvoirs d'administrateur  ...mais, s'il vous plait, continuez de m’appeler "Toison".
N'hésitez pas à visiter mon site
Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Ost11
une armée médiévale bourguignonne à partir de figurines gw converties et peintes
Revenir en haut Aller en bas
http://toison.d.or.free.fr
Agilgar de Grizac
Parangon de vertu
Agilgar de Grizac


Nombre de messages : 2720
Age : 28
Localisation : Pays de la choucroute
Date d'inscription : 03/09/2009

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 1:47

En cette chaude soirée d'été, le soleil descendait lentement sur l'horizon, colorant le ciel d'une teinte rouge orangée. Les habitants de Grizac, heureux de pouvoir enfin respirer un peu d'air frais, étaient pour la plupart sortis de leurs maisons et flânaient dans les rues de la ville, ou commandaient des rafraîchissements dans les tavernes. Quelques chansons paillardes se faisaient même entendre.

Dans le donjon du château qui dominait la ville, perché au sommet de la colline, deux personnages ne partageaient pas l'allégresse des fêtards en contrebas.

"… mais à part ces quelques problèmes, Rottingham se porte plutôt bien, messire", conclut le premier, un homme grand, maigre, dont le pourpoint et les chausses étaient entièrement noirs.
"Je vous remercie, Sire Robin, pour votre rapport détaillé. Nous règlerons les problèmes restant demain. Pour l'heure, je souhaite manger, et je ne doute point que vous n'ayez faim vous aussi, après une aussi longue journée de travail, lui répondit le second, à peine moins grand et à peine moins maigre, mais qui était habillé de bleu et de gris, lui. Il se leva de son siège pour se dégourdir les jambes, devant le regard vide d'une des antiques statues qui décorait la salle de travail des comtes de Grizac.

"Hélas, messire Agilgar, il nous reste encore une affaire à traiter aujourd'hui. Lorsque je suis passé par Couronne en revenant de Rottingham, messire Mictlantecuhtli m'a chargé de vous remettre cette missive. Apparemment, c'est urgent.
- Urgent ? Je vois. Faites-moi voir cette lettre, je vous prie", répondit le comte de Grizac, tout en observant le socle de la statue, qui portait la mention "ALEXANDRE DE GRIZAC, DIT LE DECHU", et plus bas "Fabriqué à Cathay".

Robin se mis à fouiller dans une sacoche en cuir, à la recherche de la lettre, et Agilgar eut le temps d'apercevoir plusieurs flasques, deux briquets et une quantité impressionnante d'allumettes parmi son contenu. Le chevalier finit par trouver ce qu'il cherchait, et tendit un petit rouleau de papier au comte.

"Un tonneau de la Saincte Cave ? Par la Dame !", s'exclama Agilgar, en tendant la lettre à Robin pour qu'il la lise. "Il va sans dire que nous devons nous rendre à Couronne immédiatement."

_________________
Membre de l'Ordre des Chevaliers du Slip sur la Tête, Première et Seconde Promotions.

Malveillant a écrit:
Râler n'est pas un droit mais un devoir  Mr. Green
Revenir en haut Aller en bas
Paps
Connétable du royaume
Connétable du royaume
Paps


Nombre de messages : 1461
Age : 43
Localisation : Perfide Albion
Date d'inscription : 30/05/2011

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 2:52

Le Duc Gombaud était enfin de retour en son château de Guyenne. Il venait de passer les derniers jours à parcourir les terres du Comte de Miche-Où, dont le Roy lui avait confié l'administration peu de temps après la mystérieuse... disparition... du Comte lors du tournoi de trébuchets à Couronne.
Le Duc s'était amusé comme un chevalier Errant : il avait rendu la justice à ses nouveaux gens, chassé le lièvre et même un escargot géant spécialement importé de Moussillon, pendu un cochon à six pattes pour sorcellerie et avait foutu le feu à la garde-robe du Comte après avoir 'visité' la cave du manoir. D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, le Comte n'avait pas d'épouse connue ; pourquoi avait-il tant de robes et de maquillage dans ses quartiers ?

Tandis qu'il se réchauffait auprès de l'âtre, son sergent d'armes, Gaston, vint lui remettre un pli.

"M'seigneur. Nous v'nions d'recevoir une lettre par pigeon. J'crois ben qu'c'est pour vous, M'seigneur.

- Tiens donc, Gaston, et comment sais-tu que c'est pour moi ? dit le Duc avec une pointe à peine perceptible de sarcasme (jamais il ne l'aurait avoué, mais il aimait bien Gaston. Il lui rappelait son défunt molosse : bête mais loyal, féroce au combat et la même odeur de chien mouillé)

- Ben, c't'à dire qu'y a deux sceaux d'ssus que j'reconnaissions point, mais j'voyons pas à qui d'aut' que vous on pourrait écrire, M'seigneur."

Le Duc regarda les sceaux sur le parchemin. Il identifia le premier comme étant celui du seigneur Mictlantecuhtli et l'autre celui du Conseil. Il prit le document des mains de son homme de main et se mit à lire en silence. Cela donna quelques secondes de plus à Gaston pour continuer sur sa lancée.

"...Faut dire, z'êtes l'seul à savoir lire avec M'dame la Duchesse. Donc quand un piaf s'pointe avec un papier à la patte, on s'dit qu'c'étions pour vous ; les autres piafs, on les boustifaille, en général. Quoi qu'y avait une fois où l'Grandet y en avait choppé un à la volette sur un oranger et...

- Peste ! l'interrompit le Duc. Gaston, arrête de me bassiner les oreilles avec tes histoires de volatiles ! Fais préparer mon cheval et une escorte, le Roy réunit son Conseil à Couronne.

- Bon d'la ! J'mettions vot' tire-bouchon béni dans vot' bagage, M'seigneur ?

- Non Gaston, je ne suis pas convoqué pour une autre soirée dans la Saincte Cave. Le message est sibyllin et n'en précise pas la raison mais quelque chose me dit qu'il en va de l'avenir de la Bretonnie..."

_________________
Á la guerre, comme en amour, le corps à corps seulement donne des résultats.
Blaise de Monluc

For Pony!
Revenir en haut Aller en bas
MagnanXXIII
Connétable du royaume
Connétable du royaume
MagnanXXIII


Nombre de messages : 3303
Date d'inscription : 27/11/2012

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 8 Juil 2019 - 15:30

Quelque part dans une commanderie au nord de l’Empire, près de la frontière kislevite.

« Herr Dermann, un message urgent pour vous, annonça le chevalier du Crâne d’argent en frappant à la porte du bureau de Magnan.
– Par tous les dieux ! Mais quand arrêterez-vous de me noyez sous la paperasse ! »

Il y eut un moment de silence, mais après avoir émis d’un fort soupir, Magnan ordonna :

« Entrez ! »

Le chevalier impérial pénétra dans la salle, mais il n’osa pas s’avancer plus que ça, de peur de se prendre les pieds dans les montagnes de livres et de parchemins qui jonchaient le sol. Alain Magnan, aussi connu sous sa fausse identité de Karl Dermann, se tenait devant lui, avachi sur son siège devant une grande table massive étrangement moins chargée que le reste de la pièce, seul une carte avec des pions de toutes les couleurs ainsi que quelques dés étaient posés dessus.

« De quoi s’agit-il ? lança Magnan l’air agacé.
– Navré de vous déranger messire. C’est un message venu de Bretonnie, son papier se trouve dans un sale état, il y a des déchirures, des tâches de graisses et le sceau ne tient que par miracle. La lettre a dû avoir des difficultés à parvenir jusqu’à nous.
– Bien, donnez-la moi.
– Vous êtes sûr messire ? S’inquiéta le chevalier en jetant un dernier coup d’œil à l’océan tourmenté de paperasses qui le sépare de son interlocuteur.
– Ben… Ben oui ! Quelle question ?!
– Je voulais dire que, enfin, je pensais que, vu son état, je pourrai vous la lire…
– Hors de question ! Le courrier c’est personnel, donnez-la moi et filez d’ici !
– À vos ordres… »

Le chevalier s’avança prudemment, calculant chaque pas dans le labyrinthe de papier, mais soudain, Magnan hurla :

« Attention ! Mes figurines ! »

La surprise de cet avertissement fit perdre l’équilibre au chevalier qui chuta. Le chaos s’ensuivit avec des cris incroyables, des bruits terribles et des visions horrifiques de livres projetés et de papiers tourbillonnants…

Après cet incident traumatisant pour nos deux congénères, Magnan se déplaça pour arracher le message des mains du chevalier déboussolé, ce dernier fut d’ailleurs vite renvoyé dans le couloir et le claquement de porte qui s’en suivit lui ordonna ne plus remettre les pieds dans le bureau jusqu’à nouvel ordre.

Fatigué, Magnan retourna sur son siège. Il jeta tout de même un œil sur ses figurines en bois trainant au sol et, à son grand soulagement, son throng nain était intact.

« Bon, voyons voir cette lettre, dit-il à lui-même »

Après un long moment de lecture passé à déchiffrer et à imaginer les mots disparus dans les trous du papier ravagé, il s’interrogea :

« Tiens donc… Les bretonniens n’ont pas eu vent de ma supposé mort au Tournoi de la Reiksguard et de mon changement d’identité. Il est vrai qu’après tout je signe toujours mes missives destinés au Conseil avec Magnan. »

Les yeux tournés vers le plafond, il réfléchit un moment avant de se décider :

« Pourquoi pas après tout, ça faisait longtemps que je n’avais plus porté le heaume bretonnien et, tel l’élixir de jouvence, le vin de la Sainte Cave me manque terriblement... En route pour Couronne ! »

_________________
Au revoir, au revoir, Gros Wilains !
Chez Mantic nous irons,
Au Neuvième âge nous jouerons,
Dans tous les cas nous resterons bretonniens !


Les batailles au Moyen Âge étaient si simples...:
Revenir en haut Aller en bas
Calidus5
Chevalier du saint Graal
Calidus5


Nombre de messages : 999
Age : 33
Localisation : Paris
Date d'inscription : 25/04/2013

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyMar 16 Juil 2019 - 20:37

Le baron de Joli-Tonneau faisait route aussi rapidement que possible vers Couronne, soit à la vitesse du lourd chariot rempli de tonneaux de divers alcools (majoritairement du vin bretonnien) qui l’accompagnait. Jacques, son limier et homme de main, tenait les rênes du chariot pendant que quatre de ses arbalétriers marchaient de part et d’autre.

Le baron avait reçu un message paniqué du Grand Maître Sommelier de la Sainte Cave lui demandant d’urgence des boissons « à conserver et à boire dans le délai le plus court que la Dame peut », en précisant qu’il y en allait « de la survie du royaume ». Etant tous deux de grands œnologues et se connaissant personnellement, le Grand Maître Sommelier lui avait laissé carte-blanche : « je fais confiance en vos connaissance sur nos attentes » avait-il écrit.

Vu le côté urgent et crucial de la demande, le baron avait du ponctionner les meilleurs éléments de sa cave personnelle (Bugman XXXXXX exclu, il ne faut pas abuser) plutôt que de passer par son réseau habituel de fournisseurs, tout entasser sur le plus grand chariot disponible et partir dès que ce fut fait avec une escorte réduite.

Lorsqu’ils arrivèrent à Couronne, le Grand Maître Sommelier les attendait à la porte de la ville avec un fort contingent pour protéger le convoi jusqu’au château. Généralement le sommelier d’un château est un roturier, mais le Grand Maître Sommelier de la Sainte Cave était un chevalier du Graal choisi par le roi pour la protéger (la Sainte Cave étant considérée comme un lieu saint de la Dame par la plupart des bretonniens).

Le baron de Joli-Tonneau et le Grand Maître Sommelier se saluèrent chaleureusement.

-          Je savais que je pouvais compter sur toi ! dit le sommelier.
-          Qu’est ce qui  justifie un réapprovisionnement si soudain ? Une compagnie d’ogres s’est-elle infiltrée dans la Sainte Cave ?
-          Bien pire ! Le Conseil se réunit en urgence.
-          Tous les membres ?
-          Tous ! Et le roi compris ! De plus un des membres du Conseil a promis aux autres un tonneau de la sainte cave si ils répondaient présent !
-          Je vois, et tu m’as appelé pour éviter d’avoir à entamer la partie la plus précieuse de la cave.

Le sommelier hocha de la tête.

-          Les saints tonneaux sont réservés au roi et à la fée enchanteresse. J’ai besoin d’un ordre explicite de leur part pour les mettre en perce. Mais voyons ce que tu m’apportes…

Le Grand Maître Sommelier inspecta la cargaison, apprécia la qualité et la diversité des alcools.

-          Pas de Bugman ?
-          Ba tiens ! Autant te donner directement les clés de ma cave. J’ai amené de la bonne bière de Karak-â-Khaône.
-          Ça ira, je prends tout. Vois avec le trésorier pour le paiement, je l’ai prévenu.

Le baron de Joli-Tonneau alla donc voir le trésorier royal qui, bien qu’averti, faillit faire un infarctus en entendant le prix.

Cette réunion soudaine du Conseil l’intriguait ; il décida donc de rester quelques jours à Couronne pour glaner des informations et voir comment évolueraient les choses.
Revenir en haut Aller en bas
Kaops
Chevalier du saint Graal
Kaops


Nombre de messages : 512
Age : 29
Localisation : Nord-est des Marches de Couronne
Date d'inscription : 24/12/2012

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyJeu 18 Juil 2019 - 0:57

.
     A l’orée d’une des entrées massives du château de Couronne, moultes manants se pressaient en piaillant. On aurait pu croire à une distribution de pain ou autres victuailles, mais, dans les faits, la foule était là pour une autre denrée : des informations.

     Marchands, paysans de passage, voyageurs étrangers, bon nombre venaient observer le cortège d’illustres personnages qui se suivaient pour entrer dans le siège fortifié du pouvoir royal. Ici, on tendait l’oreille, là on épiait depuis une fenêtre d’une rue adjacente. Tous les moyens étaient bons pour obtenir la moindre once d’indice sur le pourquoi du comment de tout ce remue-ménage dans les hautes sphères. La curiosité était donc de mise, surtout que, pour le moment, le mystère était encore complet.

     Il fallait dire aussi que les passants n’étaient qu’à grand peine des limiers amateurs et ils récoltaient plus souvent des coups de pieds souverains que des bribes de réponses. Mais leur obstination à vouloir savoir avait une certaine ferveur qui forçait le respect. Après tout, ce genre d’évènements n’arrivaient littéralement qu’une seule fois dans la vie de ces pauvres hères qui ne pouvaient qu’observer les décisions des plus nobles. Alors autant essayer d’en tirer le plus possible pour s’échapper ne serait-ce qu’un instant d’un quotidien barbant ou trop dangereux.

     En parlant de cela, un des badauds – dont la joue droite le tenaillait encore après avoir reçu la gracieuse attention d’un seigneur local – considérait sérieusement l’idée de s’essayer à une spécialité géorgienne : le cas sindique. Paraitrait que ça avait eu des résultats chez les bouseux de trou perdu, alors pourquoi pas ici ?

     « Faudrait leur apprendre à ces nobliaux qu’la foule, ça s’considère aussi », grommela-t-il pour lui-même.

     Mais avant de pouvoir esquisser ne serait-ce qu’un début de lutte des classes, le paysan en guenilles se sentit surplombé. Après un demi-tour prudent, l’intéressé fut soulagé de ne point apercevoir de garde dans son entourage. Néanmoins, levant son regard vers celui qui venait momentanément d’envoyer ses velléités aux latrines, notre bon gueux ne fit pas plus le fier devant l’espèce de mercenaire peu avenant qui se tenait à ses côtés. Équipé de plaques métalliques cabossées et de cottes de mailles rapiécées par des fils de lin, il n’avait pas fière allure certes. Mais la hache d’arme à son épaule et son air de vétéran de la guerre de trop donnait le ton.

     Waldon, car c’était son nom, entreprit donc de tenter de l’ignorer pour éviter d’attirer son attention. C'est qu'il avait une route à surveiller après tout ! Mais sa tentative devint lettre morte quand une voix rauque teinté d’un accent du Nord vint lui chatouiller l’échine.

     « Y’se passe quoi ?
     — Sais pas… m’sire » répliqua un Waldon raide comme un piquet.

     La politesse était mère de sureté. On ne savait jamais. L’inconnu armé en gloussa d’ailleurs.

     « Vraiment rien ?
     — Les nobles du Conseil s’amassent m’sire. »

     Et le voilà qui commençait à suer maintenant. Il était en plein milieu d’une foule, à côté d’un des chemins d’entrée de la plus grande place-forte du pays et il était inquiet. Peut-être parce que l’autre hurluberlu étranger jouait avec le pommeau d’un couteau rangé à son flanc.

     « C’est censé être un évènement ?
     —P’tet m’sire.
     — Ah. Y’a une annonce de prévue ?
     — Aucune idée m’sire. »

     L’homme de nord vint gratter la touffe de cheveux châtains mi-longs qui ornait son visage déjà bien mangé par une barbe fournie. Un regard en coin permit à Waldon de s’apercevoir que son interlocuteur n’avait plus qu’un œil d’ailleurs, le droit. L'autre était couvert par une bande de cuir usé.

     « Boarf, dans ce cas… Merci pour les renseign’ment », lâcha alors l’intéressé.

     Et le gaillard s’en alla après avoir remis son arme en place et presque démis l’épaule du paysan par le biais d’une tape amicale. Ce dernier en aurait soufflé de soulagement s’il restait de l’air dans ses poumons.

***

     De son côté, Hjalmar dit l’Oksilden était bien ennuyé. Lui qui pensait avoir trouvé de quoi s’occuper avant de repartir de son bien trop court séjour en Bretonnie.

    Première fois en cinq années… Était-ce six ? Non, cinq. Cinq années donc qu’il n’y avait pas foutu les pieds et finalement peu de choses avaient changé. Enfin, il croyait. Sa mémoire n’était plus forcément ce qu’elle était.

     Avec grand bruits, une autre troupe de badauds le croisa alors qu’il remontait une allée perpendiculaire à l’artère principale qu’il venait de quitter. Leur effervescence était toujours aussi palpable, tellement d’ailleurs qu’aucun ne lui adressa le moindre regard. Dire que quelques années plus tôt il en avait agité plus lors d’un tournoi dans une baronnie pas si lointaine. Les jours de « gloire » étaient bien loin derrière lui maintenant.

     Néanmoins, le souvenir des évènements d’Havras firent remonter une certaine nostalgie chez le norse. Ainsi, après une moue circonspecte, l’homme du nord finit par se convaincre de rester. Qui savait ? Peut-être qu’il se passait véritablement quelque chose dans ce pays.

     Mais d’abord, cela méritait une petite bière. C’est qu’il avait un contrat à fêter. Et au nordique de commencer à jouer du bout des doigts avec ce qui restait de la corne gauche d’une bestiole fort peu recommandable.
Revenir en haut Aller en bas
Lord del Insula
Membre émérite du Sainct Conseil
Membre émérite du Sainct Conseil
Lord del Insula


Nombre de messages : 1853
Age : 40
Localisation : Reims
Date d'inscription : 24/07/2012

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyJeu 18 Juil 2019 - 18:28

Dans les sous-bois de la profonde forêt de Châlons, un groupe de cavaliers chevauchait prudemment. Quelques chevaliers et leur suite d’écuyers constituaient les membres de cette équipée, à laquelle s’ajoutait une charrette qui constituait le cœur du cortège. Ceux-ci suivaient un des nombreux sentiers battus cheminant à travers bois. Ce voyage était tout sauf paisible, du fait des dangereuses créatures qui rodaient en ces lieux : loups féroces, ours affamés ou hardes d’horribles hommes bêtes infestaient l’endroit. Aussi la compagnie fut-elle soulagée d’arriver à l’orée de la forêt.

- Par la Dame, enfin !!! – s’exclama le cavalier en tête de cortège. – je commençais à désespérer de sortir de cette fichue forêt !

-On va pouvoir souffler, maintenant. – surenchérit un autre. – Je ne compte plus le nombre d’embuscades que nous avons déjoué depuis notre départ.

- Dix-neuf embuscades, douze assauts de bivouac, dix tentatives d’infiltrations dans le chariot, sans oublier la rencontre des trois trolls au petit déjeuner d’il y a deux jours.– énuméra un troisième, récoltant un soupir approbateur général.

- Certes Messires, le voyage ne fut pas de tout repos. Mais vous avez eu votre lot d’actions et pas une seule occasion de vous ennuyer – énonça flegmatiquement un quatrième personnage.

- Yes Milord, mais avouez que cela finit par lasser et qu’un peu de repos ne serez pas à refuser.

- Je crains qu’il ne vous faille attendre d’être arrivé à bon port, Messire Thurien. Les troubles actuels ne nous laisseront guère de répit, et le meilleur parti reste celui d’avancer aussi vite que possible.

- Mais Milord, les chevaux ne risquent-ils pas d’être harasser à force de les surmener ? – plaida le dénommer Thurien.

- D’autant que le soleil est à son zénith, Milord. Ce serait là l’occasion de se sustenter. – ajouta en appui un second.

- Messire Elouan, Messire Thurien, j’entends bien vos arguments. Aussi laissez-moi donner les miens. – se défendit le Lord. – J’escompte ne point nous arrêter avant d’avoir atteint la Sannez. Alors nous pourrons faire halte et nous accorder un temps de repos. Votre endurance vous permettra-t-elle de supporter la chose ?

- Yes Milord !!!
– répondirent en cœur ses compagnons.

Alors que la chevauchée se poursuivait à petit trot, un des chevaliers interpella le Lord.

- Milord, pourquoi nous rendons-nous à Couronne ?


- Pour la vingtième fois, Messire Gaëlec, je vous rappelle que nous y allons afin d’escorter la cargaison de fromage destinée à la Cour.Répondit le Lord dans un ton tout à fait neutre. Est-ce donc aussi compliqué à mémoriser pour vous ?

- Parbleu, nous voyageons aussi fréquemment à Couronne que j’en oublie le motif. Ceci explique sans doute votre hâte à atteindre notre but.


- Entre autre chose.

- Mais pourquoi est-ce à nous de faire escorte de la chose ?


La face impassible du Lord del Insula manifesta une pointe de lassitude.

- Vous rappelez-vous la dernière crise traversée par le Royaume, ou faut-il me résoudre à considérer votre esprit incapable de la moindre mémorisation ?

- L’affaire du vol de tous le fromage du Conseil ? Je m’en souviens parfaitement Milord.


- Et qui avait à charge de veiller sur le fromage au moment où le forfait fut commis par quelques hommes rats honnis ? – rebondit del Insula cette fois-ci avec une pointe d’agacement.

Gaëlec rougit.

- Vous, Milord – bafouilla-t-il.

- Et ce que décida le Conseil suite à ce camouflet, vous le savez fort bien. Je n’en suis plus membre depuis ce jour, et suis chargé d’assurer la sécurité de toutes les marchandises fromagères circulant entre les Duchés de Bordeleaux et de Couronne ! Et par la Dame, aucun autre morceau de fromage ne tombera entre les griffes de ces vermines !

Le Lord del Insula avait déclamé cela dans un calme olympique, ce qui rendait le serment plus déterminé encore.
Revenir en haut Aller en bas
Mictlantecuhtli
Saint vivant
Mictlantecuhtli


Nombre de messages : 1307
Localisation : Tréfonds de la forêt d'Arden
Date d'inscription : 16/06/2016

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 22 Juil 2019 - 0:07

Le premier fût de Bordeleaux était déjà à sec lorsque le Roy Louen fit son entrée dans la salle du Conseil. Chacun à son rythme - qui était généralement dicté par la quantité d’alcool ingurgitée -, les plus grands chevaliers du royaume se levèrent pour accueillir l’homme duquel ils tenaient toute autorité sur leurs terres et sur la nation. Contournant la table jusqu’à rejoindre son trône, Louen entraîna dans son sillage une petite équipe de scribes assermentés qui s’installèrent derrière des lutrins où les attendaient déjà plumes et parchemins vierges. Avant de prendre place, il gratifia plusieurs conseillers d’un sourire amène ou de quelques mots personnels. Il y avait là de très anciens compagnons de route, certains perdus de vue depuis bien des années ; et malgré l’importance de l’unique sujet à l’ordre du jour, cette réunion prenait des airs d’heureuses retrouvailles.

Quand les effusions viriles parvinrent à leur terme, c’est un calme studieux qui s’installa. Hormis le Roy et l’instigateur de cette réunion - les deux seules personnes présentes à savoir de quoi il retournait -, tout le monde attendait impatiemment qu’une explication soit fournie à ces convocations en urgence. Louen en vint immédiatement au fait et prit la parole :

Mes nobles amis et vassaux, s’il en était encore parmi vous qui ignoraient l’intense agitation qui frappe le pays, je gage que leur voyage jusqu’à Couronne a comblé ces lacunes. Un grand nombre de chevaliers se sont récemment massés sous nos murs, convaincus d’avoir été guidés jusqu’à nous par des songes nébuleux. Des phénomènes inexplicables ont également semé le trouble dans les rangs du peuple ; phénomènes que nos plus éminentes magiciennes attribuent à une recrudescence des vents de magie.  

Un murmure approbateur ponctua cet exposé liminaire. La capitale tenait lieu de point de rendez-vous à une foule sans cesse grandissante et les signes évoqués avaient pu être observés dans tous les duchés. Sans en connaître l’explication, tout représentant de l’Etat y avait trouvé matière à s'inquiéter.  

Il y a plusieurs jours de cela, la dame Enchanteresse et moi-même avons tenu à ce sujet un conseil fort restreint. Et, bien qu’il lui ait fallu monopoliser toutes les ressources de son pouvoir, elle est parvenue à lever un pan du voile brumeux qui dissimule l’avenir afin de trouver réponse à nos questions.    

Une nouvelle vague d’échanges à mi-voix parcourut l’assemblée ; cette fois plus forte et plus agitée. En matière de prophéties et autres prédictions, l’opinion était très divisée. Il y en avait pour croire la chose possible, d’autres doutaient du procédé et de sa fiabilité, certains enfin n’y prêtaient pas le moindre crédit. Louen étendit les bras afin que cesse le désordre. Point n’était nécessaire pour lui de hausser le ton pour se faire obéir, car le silence revint aussi vite qu’il avait été brisé.

Vous êtes troublés, comme je l’ai été et le suis encore. Je comprends cela. Cependant sachez-le : si ce qu’a entrevu l’Enchanteresse est exact, le Sainct Graal va être trouvé !

La nouvelle, quoique assenée avec fracas, n’eut pas vraiment l’effet escompté. Après un moment d’hésitation inconfortable, l’un des conseillers se décida à intervenir pour exprimer tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas :

Mais euh… Sire, sauf le respect dû à Votre Majesté, cela fait des siècles que le Graal est régulièrement découvert par des centaines de chevaliers. Rien qu’autour de cette table, presque tous nous avons…

Un profond soupir exaspéré vint interrompre ce louable effort. Se dressant de sa chaise avec une morgue caractéristique, le chevalier le plus récemment admis au sein du Conseil prit le relais sans laisser une chance à son confrère d’aller au bout de sa pensée.

Nous savons tout cela ! Quand le Roy vous dit que le Graal va être trouvé, ce n’est pas qu’un quelconque quidam va tomber dessus au détour d’un lac et y boire une lampée : la coupe sacrée elle-même sera ramenée à Couronne et exposée à l’adoration des foules !

Ce furent cette fois des exclamations incrédules qui accueillirent cette annonce. De tous temps, la seule vision du Graal était restée le privilège exclusif de quelques élus ; en nombre extraordinairement faible au regard de toute la chevalerie de Bretonnie. Envisager que la relique la plus illustre du royaume puisse être ainsi dévoilée à des millions de personnes, cela dépassait l’entendement.

Le Roy posa une main ferme sur le bras d’Aurevallis afin de l’inviter à se rasseoir. Dans ses yeux brillait une bonté presque paternelle, mais aussi une pointe d’agacement.  

Il suffit, mon ami. Il suffit, dit-il avant de s’adresser à tous. Ecoutez-moi attentivement : sur de nombreux points, nos avis divergent sans doute. Et en premier lieu sur la fiabilité de cette prophétie. Ceci étant, il nous faut raisonner avec logique et surtout pragmatisme. Si le Graal doit vraiment être trouvé, il importe que ce soit par l’un de mes sujets. L’imaginez-vous quittant nos frontières ?  

Une telle éventualité consterna les conseillers. Pas un seul ne se résolut à l’accepter et tous jurèrent à l’envi qu’ils jetteraient jusqu’à leurs dernières forces dans cette quête qui se préparait à l’échelle nationale pour assurer le retour du Graal entre de bonnes mains.  

Voilà ce que je voulais entendre, conclut le Roy avec satisfaction. De longues épreuves s’annoncent pour tous ceux qui se lanceront dans ces recherches. Je compte sur chacun d’entre vous pour jouer le rôle d’exemples vivants. Vous serez tels des flambeaux qui éclaireront le chemin de la Quête pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de l’arpenter. Puissent la Dame et toutes les divinités favoriser nos champions dans les temps à venir.

Ces mots semblaient sonner la fin d’une nouvelle réunion de la Table Ronde, mais Louen avait encore quelques ultimes directives :

Malgré ces circonstances exceptionnelles, le royaume doit encore être gouverné. Aussi vais-je m’en remettre entièrement à vous. C’est au sire d’Aurevallis - qui coordonnera l’opération depuis Couronne - que vous rendrez compte des résultats des recherches. Il me tiendra informé. D’ailleurs messire, ajouta-t-il à l’attention de Mictlantecuhtli, puisque vous vous sentez en verve aujourd’hui, allez donc au balcon qui surplombe la place d’armes et annoncez à la foule de quoi il retourne. Si nous les laissons attendre plus longtemps, je gage que nous aurons une émeute sur les bras !

Avec une révérence raide et une crispation presque imperceptible de la mâchoire, l’intéressé quitta la pièce pour s’exécuter tandis qu’un nouveau tonneau était mis en perce afin de célébrer la conclusion d’une session du Conseil. La Bretonnie était décidément une terre de traditions.

_________________
Seigneur d'Aurevallis, chevaucheur du bourdon géant d'Arden, membre du Saint Conseil, orfèvre du Graal, inventeur cinglé des tournois de trébuchets
Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Hzoral11
Revenir en haut Aller en bas
Niger
Saint vivant
Niger


Nombre de messages : 1299
Age : 52
Localisation : Pyrénées Occidentales
Date d'inscription : 23/12/2017

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 22 Juil 2019 - 2:05

Le Loup Noir, chevalier et mercenaire, remontait la côte Bretonnienne, à cheval et en évitant les villes trop peuplées, à la tête d'une main de ses guerriers de fortune...

Les six voyageurs étaient tous revêtus de leur meilleurs habits et d'armures légères, leurs armes de poing au côté et accompagnés de trois chevaux de bât pour leurs provisions et bagages. Il avaient avec eux, également, une mule, chargée de poudre, de balles et d'arquebuses estaliennes, cadeau d'un seigneur de Bilbali. Leur destination finale était Couronne. Afin d'en imposer aux marauds et sergents garde-ponts, qui préféraient souvent prendre leurs jambes à leur cou lorsqu'ils voyaient apparaître un parti de guerre à l'air résolu, le second du Loup Noir portait une bannière brodée aux armes de la seigneurie de Loarra, qui appartenait à la famille de son capitaine, avant qu'elle ne soit ravagée et détruite par une armée d'orques et de gobelins, bien des années auparavant.

Le Loup avait laissé le reste de sa lance en arrière, dans un village rude mais accueillant de la pente gasconnienne des monts Irrana : ils s'y reposeraient et y trouveraient aisément leurs quartiers d'hiver, louant leurs bras pour couper et rentrer du bois et refaire des toitures et des granges en ces contrées neigeuses. En bons guerriers, ils protègeraient aussi les enfants, femmes et troupeaux de leurs armes, face aux incursions de skavens, peaux-vertes, meutes de loups et autres troupes de religieux fanatiques ou mendiants armés, tout aussi nuisibles pour la paix et la prospérité des villageois.

Ce voyage vers la lointaine Couronne, après trois années de campagne en Estalie et un retour rapide au pays, était le fruit d'une rencontre fortuite...

Une dizaine de jours avant, alors qu'il chassait dans la montagne, le Loup Noir se reposait sur un col, prenant le soleil des cîmes et barbottant dans l'eau fraîche d'une source. Parcourant le paysage alentour pour trouver sa route vers le village où sa petite troupe cantonnait, il aperçut alors une bande de vautours fauves qui tournoyait dans le ciel et, lentement, plongeait vers le sol, sans encore oser franchement atterrir : l'expérience lui disait qu'il y avait là quelqu'un en difficulté, homme ou bête. Il fallait aller voir.

Il se rhabilla et ajusta son équipement de chasse avant de se diriger, d'un pas rapide, par le sommet, vers la piste de danse des charognards. Il distingua bientôt un homme couché à terre, à l'ombre d'un gros rocher, visiblement blessé et épuisé, et qui semblait attendre sa mort. Il s'en approcha et vit, à courte distance, que celui-ci semblait être un elfe sylvain, un messager même, au vu de sa courte vêture et des rouleaux de bois cordés qu'il portait en sautoir. Les vautours, dépités par l'arrivée d'un homme bien vivant, élargirent lentement leur cercle volant et reprirent de la hauteur, lâchant de-ci de-là un cri furieux, pour le maudire du repas manqué.

Le Loup Noir s'agenouilla près de l'elfe et vit l'étendue de ses blessures. Il gardait encore une étincelle de vie, mais avait perdu beaucoup de sang et ne pouvait plus vraiment parler, sa gorge et sa poitrine étant ouvertes. Ses vêtement étaient en lambeaux, déchirés par de puissantes griffes, peut-être celles de l'un des nombreux ours errants, venant des lointaines Montagnes Noires, que l'on signalait ici ou là ces derniers temps. Il ne pouvait que l'accompagner dans la mort par une présence amie, avant de soustraire sa dépouille aux charognards...

Sentant la présence de quelqu'un auprès de lui, l'elfe eut la force d'ouvrir les yeux et, malgré un recul imperceptible en reconnaissant un homme, il s'apaisa bientôt en entendant le ton amical de celui-ci. Entre deux râles, il essaya de parler, mais sans que le Loup Noir parvienne à vraiment saisir son propos. Il entendit seulement quelque chose comme :
"L'oren... 'Talia... K'rôn, K'rôn...". L'elfe eut un dernier soubresaut et toute lueur de vie disparût à jamais.

le Loup Noir ferma les yeux du trépassé et dégagea son arme, une fine et belle dague longue et ouvragée, ainsi que les rouleaux contenant ses messages. Il cala le corps dans un creux, sous le grand rocher, et commença à entasser des pierres tout autour. Au bout d'une heure, la sépulture étant faite, il brisa la lame de l'elfe et en déposa les morceaux sur une pierre plate, avant de lui souhaiter un bon voyage à l'Ouest des Terres.

Ceci fait, il reprit quelques pas de hauteur et s'assit, pour se désaltérer et récupérer de l'effort qu'il venait de fournir. Il prit avec lui les messages, les ouvrit et se mit à tenter de déchiffrer à qui étaient adressés ces courriers. Malheureusement, les quelques rudiments d'écriture elfique qu'il avait en mémoire ne lui révélèrent que le nom d'un cité : Couronne (effectivement, l'elfe avait parlé de "K'rôn") et un terme "Seigneur", accompagné d'un signe qui voulait dire "haut", "puissant" ou "grand"... Quant aux termes de "L'oren", le fait que l'elfe était un sylvain signifiait certainement "Athel Loren", sa provenance, et "Talia" qu'il s'en revenait d'Estalie, dont la frontière officielle était à quelques pas seulement sur le col. Il rangea les rouleaux de parchemin dans leurs gaines, les mit en sautoir et, après avoir jeté un dernier regard sur le cairn, il reprit la route du retour.

En redescendant au village, à la nuit, la décision du Loup Noir était prise : il se chargerait d'apporter les messages à un Haut Seigneur de Couronne, qui saurait quoi en faire, et plutôt que de passer l'hiver en montagne, au froid, en trouvant le temps long, ce voyage au long cours lui donnerait un but et peut-être un engagement futur pour sa troupe. Avec une main de ses guerriers, il prendrait donc la route de Couronne, loin au nord...
Revenir en haut Aller en bas
Gromdal
Prévôt
Gromdal


Nombre de messages : 97
Age : 27
Localisation : La Taverne de la Non-Vie, la plupart du temps.
Date d'inscription : 01/09/2017

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 22 Juil 2019 - 12:28

Quelque part, loin sous les rues passantes de Couronne, dans des souterrains antiques, des bruits de pas troublaient le silence souverain qui régnait sur le lieu. Un doux halo délogeait les ténèbres qui y avaient élu régalienne résidence. Car un nain s’était décidé à parcourir ces galeries de pierre humides, froides et oubliées, qui n’avaient vu nulle lumière depuis, littéralement, des millénaires. À vrai dire, peu de personnes avaient été au courant de l’existence de ces souterrains, creusés par les pionniers de l’Ungdrin Ankor, lors de projets d’extension de l’antique réseau des voies naines après la fin de la Guerre de la Vengeance, contre les Elfes. En même temps, les tremblements de terre et les invasions gobelines qui avaient débuté l’Âge des Malheurs avaient vite rappelé ces pionniers en leur patrie, laissant abandonnés ces souterrains sous l’Empire et la Bretonnie.

Gromdal lui-même avait appris l’existence de ces voies de la bouche d’un mineur plus qu’ancien, au visage plus ridé qu’une vieille pomme, qui lui avait affirmé que ses ancêtres avaient participé à la création des dits tunnels.
Sauf qu’en l’instant présent, il avait plus envie de maudire le vieux longue barbe plus qu’autre chose, maintenant qu’il était perdu. Il avait du se tromper de virage lors de l’un des derniers tournant. Pourtant, il était sûr d’avoir bien retenu de continuer tout droit sur les cents-quatre-vingt-quinze croisements après le passage de la rivière souterraine.

La spéléologie était parfois une science capricieuse. Surtout quand les grottes visitées se révélaient tour à tour infestées de bêtes câlines telles que des trolls ou des squigs, quand on ne tombait pas sur une petite colonie de ces adorables boules de poils que l’on appelait communément « Skavens ».
Un voyage agréable somme toute, comme en témoignait sa barbe poisseuse de sang, sa cotte de maille souillée, et sa hache encore dégoulinante des fluides du dernier malchanceux à avoir tenté de l’arrêter. Non, vraiment, Gromdal regrettait quelque peu son choix d’aller explorer seul ces foutus souterrains.

Mais le nain était sûr qu’il était en dessous d’une grande ville : rien qu’en posant doucement la paume de la main sur la paroi humide, il pouvait sentir les vibrations que provoquait l’activité bourdonnante de la ville. Il allait bien finir par trouver une sortie… scratch
Revenir en haut Aller en bas
http://karak-grom.webnode.fr
Dangorn de Castagne
Protecteur du Sainct Graal
Dangorn de Castagne


Nombre de messages : 6844
Age : 37
Localisation : En queste du Graal dans le Nordland, Marienburg et Naggaroth
Date d'inscription : 28/03/2005

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyLun 22 Juil 2019 - 15:44

Tout le long de l'intervention du Roy, vêtu de son plus riche tabard, arborant la cote d'armes d'azur et de sable propre à Castagne avec sa fleur de lys d'argent brodée sur le plexus, Dangorn avait essayé tant bien que mal de garder un air grave malgré l'importante quantité de vin qu'il avait ingurgité. Lorsque le Roy eut enfin quitté la salle, le comte ne put retenir plus longtemps un rot bruyant.

Sentant les regards se tourner vers lui, il fit mine de réfléchir à haute voix en se raclant la gorge comme s'il venait simplement de tousser. Mauvaise idée, car cela lui donna le hoquet.

"Bien, la dernière fois que quelqu'un a rapporté un -hic- Saint Graal dans son château pour laisser le peuple l'admirer c'était le duc -hic- Maldred de Moussillon et si mes souvenirs sont bons il s'agissait d'un faux, et cela s'est d'ailleurs mal fini pour lui... Mais à l'époque la Fée Enchanteresse était -hic- retenue prisonnière par la sorcière Malfleur et c'est ainsi qu'ils ont pu tromper les autres seigneurs.

Cette fois, si duperie il y a, elle vient de la -hic- Fée Enchanteresse elle-même, ce qui est impossible, à moins que...

Tout cela me donne un -hic- mauvais pressentiment...

Dans tous les cas -hic- il me faut rassembler les meilleurs chevaliers -hic- de la Quête dans le royaume. Il nous faut maintenant trouver ce Graal à tout prix avant que quelqu'un d'autre le ramène à Couronne sans prendre de précautions, ou s'en serve à mauvais escient."

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
Revenir en haut Aller en bas
Calidus5
Chevalier du saint Graal
Calidus5


Nombre de messages : 999
Age : 33
Localisation : Paris
Date d'inscription : 25/04/2013

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyJeu 25 Juil 2019 - 23:21

Avoir partagé le quotidien d’une personne pendant plusieurs années dans des territoires hostiles et sauvages vous donne quelques passe-droits : comme de pouvoir balancer un seau d’eau glacé à la figure de votre seigneur sans craindre aucune punition. Dans le cas de Jacques, c’était presque une habitude.

Le baron de Joli-Tonneau sortit en grognant du dessous de la table sous laquelle il avait dormi. Le sol de la salle commune de la taverne était recouvert de chevaliers ronflants et de tonneaux vides. Les troubles dans le royaume et la rumeur sur le rassemblement du Conseil Royal avaient fait monter beaucoup de chevaliers à la capitale, en quête de gloire ou d’informations. Cette affluence noble avait pris d’assaut les tavernes réputées, allant parfois jusqu’à virer les marchands pour faire de la place. Alors forcément, avec autant de chevaliers présents dans une même taverne, les soirées étaient une succession de récits épiques (et hippiques) entrecoupés de très, très nombreux toasts (à la fin, même prononcer un mot correctement était célébré).

- Que me vaut ce réveil aqueux ? Demanda le baron après avoir trouvé une chaise.
- Le Conseil à enfin fait une déclaration : Ils se mettent à la recherche du Graal.
- A la bonne heure, je leur souhaite de réussir. Tu m’as réveillé pour si peu ?
- Je crois que je me suis mal exprimé. Ils le recherchent pour le ramener à Couronne, de manière durable.

Le baron de Joli-Tonneau ouvrit grand ses yeux de surprise.

- Mais ! Pourquoi faire ?!

Jacques soupira ; dans n’importe quelle autre nation, l’avantage de disposer d’un artéfact si puissant serait évident : Pouvoir créer autant de chevaliers du Graal que l’on souhaite serait un atout militaire conséquent (doublé d’un atout politique pour le souverain). Mais pour les bretonniens, avoir accès au Graal sans avoir été choisis par la Dame après une longue quête, n’avait aucun sens.

- Apparemment une prophétesse a prédit que le Graal sera retrouvé et le Conseil craint qu’il ne tombe dans de mauvaises mains.
- Mille tonneaux percés ! C’est effectivement alarmant ! S’exclama le baron.



Il prit une bassine d’eau et fit un grand geste pour asperger une grande partie de la salle. Il y eut un concert de grognements, protestations et jurons ; certains nobles se saisirent de leur épée ou du premier projectile à portée de main, mais se ravisèrent en s’apercevant que le coupable était un autre chevalier (du Graal, qui plus est). Sentant que celui qui les avait réveillés si tôt dans l’après-midi avait quelque chose d’important à communiquer, les chevaliers réveillés réveillèrent ceux qui dormaient encore (il serait toujours temps de casser la gueule à l’impudent après qu’il eut parlé). Le baron se mit debout sur une table pour s’adresser à la foule :

- Messires, l’heure est grave ! Nous devons partir en quête du Graal !

Il y eut une rumeur de mécontentements dans l’assemblée. On entendit des « Il n’a pas décuvé », quelque « ch’suis déjà en quête » et même un « Déjà trouvé ! » trahissant la présence d’un autre chevalier du Graal. D’autre plus migraineux poussèrent des jurons dans leur barbe et revinrent sur leur idée initiale de balancer un truc sur le trouble-repos. Mais le baron de Joli-Tonneau fit signe qu’il n’avait pas fini.

- Une prophétie prédit que le Graal sera trouvé et emporté ! Mais par qui ? Le Conseil l’ignore ! Et il nous revient de nous assurer que ce soit un Bretonnien !

Il y eut une rumeur inquiète dans l’assemblée.

- C’est pourquoi nous devons immédiatement nous mettre à la disposition du Conseil. Tous au château !
- Tous au château ! Lança en chœur l’assemblée avant de se diriger vers la sortie de la taverne.



Sur le chemin du château, ils croisèrent d’autres groupes de chevaliers qui se rendaient également au château. Arrivés sur place, ils découvrirent un véritable ost de chevaliers volontaires qu’une vingtaine de scribes peinaient à recenser. Ce même ost de chevaliers volontaires avait du mal à tenir à l’écart des portes du château une marée grandissante de pèlerins du Graal fanatiques, prêts à tout pour participer à la recherche du Graal.
Revenir en haut Aller en bas
Alain de Saint Jean
Saint vivant
Alain de Saint Jean


Nombre de messages : 1744
Age : 53
Localisation : Saint Jean d'Ardières
Date d'inscription : 30/08/2017

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyDim 28 Juil 2019 - 0:50

Brombur Fière Barbe n'en menait pas large...

Non pas à cause de la présence du contingent de Vieilles Barbes chargé de protéger le convoi mené par Gorgür Fière Hache... Quoique...

Ni même par le trajet réalisé jusqu'ici, avec son lot d'embûches et d'embuscades quasi-quotidiennes... Cela égayait le périple, bien entendu, mais à la longue tout cela était d'un ennuyeux... Les Orcs, Gobelins et autres Skavens étaient bien moins vaillants/coriaces/futés qu'avant...

Moins encore par l'importance de la marchandise à livrer, après tout, ce n'étaient que de "simples" épées forgées par d'apprentis forgerons du clan, tous largement plus compétents que le plus compétent des forgerons humains, et de loin...

Non ce qui le rendait si nerveux, c'était cette nouvelle mission diplomatique auprès des Bretonniens, à Couronne qui plus est!!! Et la cour du Roi de surcroit!!!

Certes, il avait déjà des contacts auprès de ces fiers cavaliers, des liens s'étaient même tissés entre lui et le Baron de Joli Tonneau, débouchant d'ailleurs sur de fructueux échanges commerciaux dont les deux parties ne pouvaient que se féliciter...


Mais là...

Il n'y avait rien de semblable entre boire une chopine d'une bonne Bugman avec un esthète comme le Baron et établir des liens diplomatiques "aussi solides que l'acier Nain" (c'était la phrase d'Alrick Barbe Thorte...) avec le Roi de ce pays...

En son fort intérieur Brombur ne cessait de soupirer... A moins d'une lieue se dessinaient clairement les murailles de leur destination, Couronne était en vue, et, visiblement, bruissait d'une activité pour le moins intense...

Quelque chose se passait, mais quoi???

Dans le doute il convint avec Grogür de donner la meilleure image possible de leur peuple. Les Nains firent une rapide toilette, brossèrent soigneusement leurs barbes et reprirent la route tout en entonnant un de leurs chants gutturaux où il est question de Naines aux longues nattes...
Revenir en haut Aller en bas
vg11k
Chevalier errant
vg11k


Nombre de messages : 144
Date d'inscription : 01/12/2016

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyJeu 1 Aoû 2019 - 1:14

La première flèche se planta dans le flanc de leur monture avec un son flasque. Aussitôt celle-ci poussa un hennissement strident puis s'étala de tout son long quelques pas plus loin en emportant leur carriole. Cherchant le tireur du regard, le transporteur de boisson posa la main sur son camarade, sentant déjà la panique l'envahir.

- Qu'est-ce ? s'écria-t-il. Les barils, il faut…

Il se tourna vers son voisin, mais celui-ci avait les deux mains portées à sa gorge. Déglutissant, il cherchait en vain une bouffée d'air, les doigts poisseux de sang. Tétanisé, le bretonnien recula hâtivement sur son siège avant de basculer dans le vide.

Le choc sur le sol lui coupa le souffle. Des étoiles envahissant son champ de vision, il distingua des silhouettes approcher, échangeant des paroles gutturales qu'il ne parvint pas à saisir. L'humain poussa un gémissement en se tournant de côté, ne réalisant pas la chance qu'il avait de ne pas avoir encore été touché par l'un des archers. Il s'adossa à la roue de son charriot immobilisé, inspirant précipitamment.

Dans la semi-pénombre, il distinguait à présent les assaillants. Sereins, ceux-ci approchaient néanmoins d'une démarche prudente, leurs sabots faisant craquer les feuilles mortes comme ils quittaient le sous-bois. Alors qu'ils s'extirpaient de la légère brume flottant entre les arbres, il put enfin les reconnaître.

Ce n'était pas des bêtes. Ni des humains. Ces créatures étaient des aberrations rejetées à la fois par les cornus et par les bretonniens. Difformes, présentant ici une corne de plusieurs centimètres, là des chevilles ovines ou une main à trois doigts… C'était des ungors comme les nommaient les hommes. Le survivant en compta trois, le toisant avec mépris. Jusqu'à ce que l'un d'eux n'esquisse un sourire qui révéla une dentition hétéroclite, canines et molaires ayant poussées entre ses incisives. L'individu le plus proche jeta son arc avant de tirer un long poignard de sa ceinture. D'une démarche claudicante, il approcha.

Le sang du bretonnien ne fit qu'un tour. Il était désarmé et savait ce qui allait suivre. Instinctivement il se roula au sol et essaya de ramper sous la carriole en une vaine tentative de fuir son bourreau. Mais des doigts noueux le prirent par le col et le pantalon, le traînant en arrière. Il poussa un hurlement de panique qui fut couvert par un beuglement étrange, entre le cri et le bêlement.  

Cependant… le coup ne vint pas. L'humain sentit qu'on le relâchait . Puis, les yeux clos, il entendit un glapissement pitoyable. Déconcerté, il osa ouvrir un œil en se roulant sur le dos. Puis ouvrit le second, ouvrant la bouche d'hébétude.

Suspendu en l'air, l'ungor gesticulait dans le vide en s'efforçant d'agripper une chose assez forte pour le soulever. Une chose composée de… brume. Tel un monstrueux serpent, un volute de brouillard dense s'était noué autour de sa gorge, l'étranglant. Les doigts de l'ungor ne faisait que traverser le tentacule surnaturel. Pourtant, la pression qu'il subissait était elle bien réelle.

Un second mutant se précipita en mugissant, brandissant une hache. Il trancha le serpent de fumée d'une frappe sourde, arrachant quelques volutes qui se dissipèrent rapidement. Sans pour autant que le premier ne soit libéré, le coup de hache semblant ne jamais avoir eut lieu. Confus, l'attaquant recula d'un pas en tournant la tête de part et d'autre.

D'où il se trouvait, l'humain crû percevoir une ombre soudain glisser dans le dos du mutant décontenancé. L'instant suivant une gerbe de sang et de fourrure était arrachée au niveau de sa gorge, le précipitant à terre. Il rampa sur quelques mètre en poussant des sifflements aigus, se noyant dans son propre sang. Après quelques minutes d'agonie qui parurent des siècles au témoin silencieux, dépassé par les évènement, il rendit son dernier souffle. Il sursauta lorsque la dépouille du premier s'écrasa au sol, lui aussi mort sans qu'il ne l'ai réalisé. Comme doué d'une vie propre, le tentacule éthéré se rétracta, refluant jusqu'au sous-bois.

Le transporteur réalisa qu'un silence absolu régnait dans la forêt. Pas un petit animal de bondissait d'une branche à l'autre. Pas un oiseau ne venait piailler. Pas un insecte ne se faisait entendre. Pas la moindre brise ne venait faire frémir les feuilles des arbres, de pars et d'autre du sentier. Tournant la tête de part et d'autre, l'humain sentit son cœur cogner contre sa cage thoracique. Dans quel maléfice avait-il mit les pieds ? Qu'est-ce qui avait tué ces pillards et fait fuir les autres ? Que…

Il poussa un cri en avisant brusquement un individu dressé à trois pas de lui, tout au plus. Apparemment nu, sa peau était aussi blanche que la craie. Cependant il ne pouvait distinguer que la partie supérieure de son corps, les mains, son bassin et ses jambes étant dissimulés par les ombres. L'inconnu le dévisageait en silence. Le bretonnien manqua se souiller en croisant son regard. Celui-ci était d'un noir absolu, impossible à sonder, ne trahissant aucune vie. Avec une lenteur cérémonielle, la chose approcha. Sans faire de pas en avant. Elle sembla littéralement glisser en avant, les ombres s'accrochant à elle comme les voiles d'une demoiselle.

La créature nimbée d'une aura sombre se pencha au-dessus du survivant et lui cacha la lueur des deux lunes, le plongeant dans l'ombre. D'instinct, ce dernier ferma les yeux et tourna la tête de côté en serrant les dents. Il retint sa respiration. Longtemps. Très longtemps. Sans que le coup fatal ne daigne tomber. Timidement, il rouvrit un œil et découvrit la face blême de l'individu à seulement quelques centimètres de son visage. D'aussi près, son cœur effectuant une embardée dans sa poitrine, il pouvait à loisir étudier la personne voutée au-dessus de lui. Ses  arcades et pommettes étaient prononcées, accentuant son nez légèrement retroussé et lui conférant un aspect animal. Pourtant sa peau tirée était blafarde et ses joues comme son crâne étaient glabre. Même ses sourcils ne présentaient nul signe de pilosité. Incrustées aux creux de ses orbites,  les billes faisant office d'yeux n'étaient que deux abîmes de noirceur uniforme, dénués de pupilles. Enfin sa bouche, simple trait sombre dénué de lèvres, venait se tracer au-dessus d'un menton volontaire trahissant une puissante mâchoire.

Lentement, la chose entrouvrit justement la gueule et se faisant révéla ses crocs pointus. Tressaillant, le transporteur était incapable de se détourner de cette terrible vision. Sur son visage, il put sentir le souffle frais du démon et réprima un frisson de terreur…

- Pour fêter quel évènement transportes-tu ces boissons ? Prononça l'inconnu d'une voix douce et dénuée d'accent.

Le bretonnien mit un instant à réaliser ce qu'il venait d'entendre. Clignant des yeux à plusieurs reprises, il dévisagea de plus belle cette chose s'adressant à lui. Impassible, elle lui retourna son regard obscur si dérangeant.

- Ces liqueurs, insista-t-il. Il ne s'agit nullement de piquette. Que fêtez vous qui mérite tel trésor ?
- Je…  Osa-t-il répondre. Sur… sur ordre du Roy nous… je… Couronne les festivités… il…

Immobile et sans cligner une seule fois des yeux, le monstre blafard attendit que le malheureux parvienne à formuler une phrase cohérente entre deux bégaiements. Marquant une pause, l'humain inspira à plein poumons avant de se reprendre et débiter d'une traite :

- Le Graal va être retrouvé et exposé aux yeux de tous à Couronne sur ordre du Roy !

Haletant, il ravala sa salive, le front luisant de sueur. Après quelques seconde, la créature nimbée d'ombres se recula légèrement et enfin détourna le regard.

- Le gobelet des païens va donc être présenté aux grand jour, murmura-t-il d'une mi-voix songeuse. Intéressant… Cela pourrait être une occasion de se divertir…
- Gobelet ? Répéta l'humain  en clignant des yeux, hébété par le blasphème qu'il venait d'entendre.

Sans répondre, l'être se tourna de nouveau vers lui et inclina la tête de côté. Une terreur soudaine vint nouer l'estomac du transporteur qui se senti rétrécir sous ce regard vide de vie. Lentement, sa fine bouche s'élargit pour révéler à nouveau les crocs aperçus plus tôt. Sans prévenir, la gueule du monstre devint un gouffre béant et se referma sur la gorge du mortel, étouffant son hurlement de terreur.
Revenir en haut Aller en bas
http://vg11k.tumblr.com/
Chevalier Rouergue
Chevalier Enlumineur de Renom
Chevalier Rouergue


Nombre de messages : 1336
Age : 41
Localisation : Salon de Provence
Date d'inscription : 11/12/2013

Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale EmptyMar 6 Aoû 2019 - 11:54

Le matin _  Courronne  _

Sa monture était encore fatiguée de la veille tellement la route avait été longue !
Mais voilà après une nuit dans un auberge miteuse elle était enfin arrivée à la prestigieuse cité du pouvoir royal.

Aliénor de Rouergue avait une impression mitigée... La ville était splendide mais masquée par un rideau de saleté et de pauvreté pour quiconque y entrait pour la première fois. Elle se dirigeait difficilement parmi les ruelles entrelacées mais au bout de la demie journée elle parvint finalement à la sortie du dédale. (Non sans s'être faite apostropher par des ivrognes sortis de tavernes ou de quelques caves mal famées. Ou encore par les innombrables commerçants ou manœuvres qui transportaient leurs denrées dans les rues parfois boueuses malgré les pavés au milieu de toutes les enseignes pendantes qui ornaient les rues étroites et bondées)

Mais voilà qu'enfin elle parvenait à la somptueuse demeure du seigneur Branlelent de Rouergue son cousin au quatrième degré par le mariage de son oncle. Elle fut accueillie par des servants et par Branlelent lui-même dans un deuxième temps. Ce quartier était bien plus riche que les premiers qu'elle avait croisée plus tôt et correspondait mieux à l'image qu'elle s'était faite de la ville royale.
Mais malgré l'amélioration des lieux environnants, la maison semblait baigner dans une ambiance particulière... Peut-être la luminosité ? Peut-être la pierre richement taillée ? C'était un état de platitude et d'apaisement comme elle n'en avait que trop rarement ressenti...
En la guidant dans les pièces volumineuses de sa demeure Branlelent l'avertit qu'il avait d'autres invités qui s'étaient présentés au dernier moment...
Mais avant qu'il puisse en dire plus un fracas de faïence qui se brisait dans un raisonnement amplificateur... Branlelent leva les yeux au ciel comme s'il n'y pouvait de toute façon rien et se précipita en avant en parlant déjà fort pour faire entendre sa tonalité rassurante :
« Ne vous en faites pas monseigneur il n'y rien de grave !
_Vous en êtes sûr ?... Répondait une voix d'homme timide. Je suis vraiment désolé...
_Mais non Léonard... Il n'y a rien à dire une personne de votre condition n'a pas les mêmes préoccupations que nous pauvres mortels... »

Au détour d'une nouvelle pièce, Aliénor découvrit son cousin Léonard de Rouergue, le célèbre chevalier du Graal de la famille (et le seul l'ayant actuellement ). Ce dernier avait une mine déconfite d'avoir fracassé un vase d'une forte valeur certainement. C'était la deuxième fois qu'elle le croisait, la première fois étant lors d'un tournois dans l'Empire...

L'après-midi __  la demeure de Branlelent __

Après le déjeuner Aliénor, s'enquit de l'état de son cheval qui semblait bien installé puis retrouva son cousin Léonard à qui Branlelent, plié de rire, faisait raconter ses anecdotes de Graaleux.
Alors que Léonard racontait la fois où un Vampire s'était montré conciliant avec lui, le chevalier béni ne semblait pas percevoir ce qui faisait pleurer de rire son hôte. Aliénor, elle, était encore une fois émerveillée par la présence du chevalier saint et était persuadée que l'ambiance particulière de la maison était dûe à sa présence...

Le soir __ la salle à manger __

Alors que les servants posaient les mets sur la table montée dans un patio, on installa une chaise de plus alors que Branlelent et Léonard faisait asseoir d'abord leur cousine chevalier, on accueillit un nouveau convive : une demoiselle manifestement encore une élue de la Dame, reconnaissable à ses vêtements très aérés. Branlelent fit les présentations :

« Chère Cousine laissez-moi vous présenter Némora d'Esquilaine. Je l'héberge ici le temps des événements qui agite notre ville. Némora est une servante de la Dame et elle bénit les épées que sortent les forgerons pour la chasse au Graal que le Roy à commandé à tout notre Royaume... Vous, mon cher Léonard vous qui avez pu poser vos lèvres sur le saint calice... Dites-nous comment vous l'avez trouvé ? 
Il y eu comme un silence gêné autour de la table... Avant que Léo n'explique :
_Hé bien en fait, on ne le trouve pas vraiment vous savez... C'est plutôt la Dame qui se tromp... qui vous trouve... »
La réponse empreinte de mystère laissa l'assemblée dans un état d'émerveillement. Et pour Aliénor, Némora semblait toute aussi mystérieuse que le but de cette Quête qui embrasait la Bretonnie.

La nuit __ Chambre d'Aliénor __

La jeune femme chevalier, venant de retrouver son intimité, finissait d'enlever ses vêtements de la journée. Allongée sur sa couche, elle était heureuse de pouvoir enfin se reposer pour de bon. Même si demain était une longue journée elle profitait du confort opulent de la maison de son cousin.
En cette nuit d'été, l'air frais entrait par les fenêtres ouvertes tempérant agréablement les appartements.
Les rideaux en voile léger allaient et venaient au gré des courants d'air mais alors que les pans se soulevaient encore, ce furent deux mains délicates qui passèrent cette fois, ouvrant un passage à la Demoiselle qui s'introduisait dans la chambre d'Aliénor.
Mystérieuse dans sa lente démarche, elle s'approcha du lit de la chevalier et fit glisser la tunique légère qui ne cachait déjà pas sa nudité.
Aliénor se réveilla mais, impressionnée, ne sut réagir... Alors que Némora pénétrait le lit, la peau des deux jeunes femmes se frôlaient avec douceur, la Demoiselle embrassa la chevalier :
« J'ai un message pour toi de la part de la Dame... » Ne laissant pas la possibilité à Aliénor de répondre, les mains de Némora se montrèrent entreprenantes et se lièrent à celles de la chevalier novice dans l'art des femmes pour le reste de la nuit...

Le jour __ la chapelle du graal __

Aliénor ne s'était pas attardée le matin chez son cousin. La nuit, bien que délicieuse avait laissée la jeune fille de Rouergue perplexe. C'était sa première fois avec une femme mais c'était resté un moment mystique empreint de religion... Elle se déplaçait dans la ville sans trop savoir où aller, elle cherchait un endroit pour se lancer dans la Quête. Hésitant sur un calvaire, refusant une estrade où l'on bénissait les participants, elle préféra une chapelle dans un recoin reculé de la ville. Ce quartier à part où l'effervescence de la ville ne semblait pas y avoir prise. Ici c'était bien, tranquille, réunissant la quiétude nécessaire à ce moment solennel.

Elle poussait la porte de l'édifice et pénétra dans l'obscurité fraîche à l'atmosphère aromatisée d'encens. En état de recueillement elle s'approcha de l'autel où il semblait n'y avoir personne mais dans la pénombre une silhouette se présenta :
« Approche toi Aliénor... Vient à la Dame qui t'appelle. » Némora se tenait devant elle, tendant les mains vers elle, la jeune Rouergue croyait revivre la scène de la nuit comme un piège qu'on lui aurait tendu. Mais la Demoiselle lui prit son épée, la posa sur l'autel et invoqua la bénédiction de la Dame. Aliénor restait émerveillée par la servante de la Dame et les souvenirs de la nuit passée avec elle se superposaient à l'instant comme un voile translucide qui embellissait le présent...

Némora rendit lui sa lame « Que la Dame te garde... »
Ce fut le dernier baiser que Némora lui accorda et la dernière fois qu'Aliénor la vit.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty
MessageSujet: Re: Les 15 ans du forum ! - Introduction générale   Les 15 ans du forum ! - Introduction générale Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les 15 ans du forum ! - Introduction générale
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Royaume de Bretonnie :: La Cour du Roy :: Annonces importantes-
Sauter vers: