Le Vieux Flouffe, Sait Tro Forre

Je viens de retomber sur le texte qui suit, que je m'étais promis de poster en ce bon foroume cet été et qui dormait depuis en une région perdue de mon PC. Je le publie donc maintenant, avec un très léger retard (l'histoire retiendra qu'il était dû à une perturbation mineure du Ouarpe).

Il appert que le vieux flouffe de Warhammer est en fin de compte peu connu (alors que celui de 40000 l'est davantage, du moins sur le Ouèbe, grâce à Taran). Pire, il est l'objet de viles rumeurs et calomnies horrifiques (on en frémit). En tant que flouffiste nazi fasciste de droite qui croit que les gnomes, les fimirs et les demi-orques existent encore, et pour me rappeler avec émotion mes lointaines journées passées à jouer au jeu de rôle de la première édition, je présente au Foroume incrédule le mirifique dossier ci-après.

LE VIEUX FLOUFFE, SAIT TRO FORRE

Les textes qui suivent sont extraits du livre de règles de la première édition du jeu de rôle Warhammer, publié en 1986. Ils jettent les bases de ce que sera la Bretonnie dans les années qui suivront, et leur influence se fait encore sentir aujourd'hui : Gilles le Breton, le vin de Bordeleaux, le phare de L'Anguille ou encore la malédiction de l'infecte-pourrie-puante cité de Moussillon en sont directement issus. Pour autant que je sache, la Bretonnie n'avait auparavant été que peu, voire pas du tout décrite ; le flouffe était alors en plein essor.

Ne disposant pas dudit livre de règles, mais en ayant gardé un assez bon souvenir, j'ai puisé le flouffe ci-après en divers endroits du Ouèbe, en particulier Malpy et le Lexicanum, qui a préservé une bonne part du flouffe jadis présenté par la Communauté Française du Wargame. J'espère ne pas avoir inclus à ma compilation de texte qui n'ait point lieu d'y figurer (si c'est néanmoins le cas, signalez-le moi ; je vous donnerai de la phynance). Tout ce flouffe n'était pas toujours en excellent état : la traduction française, qui était déjà de peu de valeur à l'origine, a probablement passé par moult scannages de merdre (« la mer » devenant « la nier ») et corrections peu inspirées ; en résultent une orthographe parfois piteuse, une ponctuation psychédélique, des majuscules aussi bien placées qu'une plume au cul d'un porc et j'en passe. J'ai essayé de redonner figure humaine à tout ça, tout en changeant le moins de choses possible. Par exemple, je n'ai pas cherché à améliorer les tournures bancales, mais j'ai éliminé les néologismes douteux (les zones « dockaires » devenant des zones « de docks », un fleuve au tracé « méandreux » acquérant un tracé « en méandres », etc.).

Si vous ne connaissez pas encore la Bretonnie du temps jadis, vous découvrirez un royaume beaucoup plus glauque et désespéré que celui auquel vous êtes habitué ; l'ambiance de la première édition du jeu de rôle Warhammer était plutôt sinistre. Il y a eu pas mal de changements (pas tous heureux, à mon sens) au fil des ans, mais il me semble que le vieux flouffe reste une excellente source d'inspiration.

Si vous pensez bien connaître ce qui va suivre, offrez-vous donc une petite relecture, ne serait-ce que pour constater que, contrairement à ce que l'on peut lire un peu partout sur le Ouèbe, la Bretonnie du jeu de rôle V1 n'avait que peu à voir avec le siècle de Louis XIV. Point d'aristocrates à perruque ni de mousquetaires ; le Vieux Monde était alors directement inspiré de l'Europe de la Renaissance (il l'est encore dans une large mesure), et la Bretonnie ne faisait pas exception à la règle. Pour vous en convaincre, observez donc le dessin suivant, issu du supplément La Campagne Impériale (et que l'on retrouve sur le Verrah Rubicon) :




Le premier personnage en partant de la gauche est un mercenaire bretonnien. Force est de constater qu'il n'évoque guère le XVIIe siècle.

Pour ma part, je préfère de loin cette Bretonnie marquée par la corruption et le désespoir, pleine d'humour noir, inspirée par les côtés les plus sinistres de la Renaissance européenne, à la Bretonnie de la cinquième édition du jeu de figs, trop souvent mièvre et écœurante d'héroïsme nais, qui n'était parfois guère plus qu'un catapultage dans le Vieux Monde de chevaliers hollywoodiens. Bien entendu, cela ne signifie pas que le flouffe de la première édition du jeu de rôle est parfait ; au bout de la troisième ou quatrième ville plongée dans une inimaginable décadence, on commence à se lasser un peu. En outre, il est assez ridicule d'affirmer que « la Bretonnie est un vaste pays sur lequel la marque du Chaos est moins apparente que, par exemple, dans les forêts de l'Empire » quand le flouffe nous prouve inlassablement le contraire. La Bretonnie de la sixième édition (celle de l'actuel livre d'armée) fait un peu figure de juste milieu ; c'est du reste celle qui a ma préférence (mais j'aime à l'accommoder d'une bonne sauce V1, cela va sans dire).

LA BRETONNIE

La Bretonnie est un vaste pays sur lequel la marque du Chaos est moins apparente que, par exemple, dans les forêts de l'Empire. La fondation du pays remonte à mille cinq cents ans, lorsque Gilles le Breton, à la tête d'une armée recrutée dans la ville bouillonnante de Guisoreux, entreprit une campagne de conquête. Elle devait durer soixante-dix ans et c'est son petit fils Guillaume Barbenoire qui la conclut. Depuis lors, la Bretonnie a été dirigée par une monarchie absolue et n'a connu que quelques crises de dynastie occasionnelles. L'absence de menace extérieure évidente a permis aux rois de Bretonnie de conserver leur emprise sur le pays, mais une certaine complaisance alliée à une certaine décadence leur interdisent tout espoir sérieux d'expansion. Au fil des années, ils ont porté assistance aux bourgmestres de Marienburg lors de leurs tentatives graduelles de prise d'indépendance par rapport à l'Empire. En effet, les rois de Bretonnie voient les Wastelands comme une éventuelle zone tampon entre eux et les visées expansionnistes de l'est.

GÉOGRAPHIE

La Bretonnie s'étend des côtes de la Mer Médiane au nord jusqu'aux montagnes Irranas au sud et des côtes du Grand Océan Occidental à l'ouest jusqu'aux Montagnes Grises à l'est. Les collines douces et les vallées tranquilles de Bretonnie produisent des récoltes abondantes et des vins excellents pendant que ses forêts l'approvisionnent en bois de construction et lui fournissent de bons terrains de chasse. Dans le sud du pays se trouve la forêt de Loren, qui abrite la principale colonie des Elfes Sylvains, Athel Loren. Toutefois, cette présence est controversée parmi les Bretonniens et, depuis que les rois et les reines elfes découragent les visiteurs, ce site est généralement évité avec soin par les voyageurs prudents.

LA BRIENNE

Long de mille kilomètres environ, elle prend sa source dans les torrents rapides de la Voûte. De là, elle coule directement vers l'ouest à travers les régions sauvages de la forêt de Loren, le plus grand domaine des Elfes Sylvains. Le fleuve prend des proportions considérables à l'intérieur de la forêt où il est alimenté par de nombreux affluents, sources forestières et rivières venant des montagnes Irranas, au sud. Au moment où il atteint la cité de Quenelles, il mesure près de cent mètres de large. Les ponts, dans cette cité, sont constitués par des arches supportées par des piliers qui plongent dans son lit. Quenelles se situe à mille deux cent cinquante kilomètres de la mer mais reste accessible aux bateaux de mer. Toutefois, en amont de Quenelles, le fleuve est plus étroit et le transport fluvial est assuré, normalement, par des barges plates. À partir de là et jusqu'à la mer, la Brienne est grossie par de nombreux affluents à tel point que lorsqu'elle se jette dans la mer elle est large de plusieurs centaines de mètres. La cité de Brionne se trouve sur sa rive nord alors que le sud, marécageux, est inhabité.

LA GRISMARIE

Elle mesure environ mille kilomètres et tire ses eaux du versant ouest des Montagnes Grises. À sa source, elle coule à travers l'extrémité nord de la forêt de Loren et beaucoup de Bretonniens la considèrent comme étrangement enchantée. Son cours l'amène directement à travers un grand bassin en direction de la brèche de Guisoreux où il est rejoint par la rivière Ois et continue vers l'ouest et la mer. En amont de l'Ois, la Grismarie est navigable pour les grandes péniches jusqu'à Parravon mais les bateaux de mer sont limités à la partie située plus en aval et aux affluents de l'Ois, plus larges et plus profonds. On peut traverser le fleuve par bac à Moussillon mais le seul pont de tout son cours est à Parravon, à l'est de la cité.

LE MORCEAUX

Il prend sa source dans les hauts plateaux de la Bretonnie centrale et suit un tracé en méandres entre les collines calcaires pour se jeter finalement dans l'Océan Occidental. Le vin de la vallée du Morceaux est considéré comme le meilleur de Bretonnie (sinon du monde entier). En été, les collines de la région se couvrent de vignes dont le produit, après traitement par les vignerons locaux, est transporté en aval, à destination des marchands. Le Morceaux n'est navigable pour les bateaux de mer que jusqu'à Bordeleaux, à quelque quarante kilomètres de l'embouchure du fleuve, après quoi un système d'écluses permet la navigation de péniches et de petits bateaux. Quoiqu'il ne s'agisse que d'un petit fleuve en comparaison du Reik, ou même de la Brienne, le Morceaux n'en n'est pas moins un important cours d'eau.


Elle coule directement par la brèche de Guisoreux depuis des sources situées dans les Montagnes Grises et dans les Pâles Sœurs. En aval des ponts de Guisoreux, la rivière est accessible aux bateaux de mer grâce à sa profondeur toute spéciale et à son débit lent, et ceci malgré une faible largeur.

LE SANNEZ

Le Sannez coule vers le nord à partir des Pâles Sœurs, grossi par des cours d'eau eux-mêmes alimentés par les sources de la région. Les célèbres sources chaudes et les eaux minérales qui font la réputation de Couronne se joignent au Sannez et grossissent considérablement sa taille dès la sortie de la ville. C'est, sans nul doute, une sensible contribution à la remarquable fertilité de la vallée. À partir de Couronne et jusqu'à la mer, le Sannez est pleinement accessible au bateaux de mer, même lorsqu'un grand arc de cercle le fait obliquer vers le sud, puis vers l'ouest où il se jette finalement dans la Mer Médiane. De plus, les collines douces qui le bordent fournissent d'importantes cargaisons de vin. Sur la côte, le fleuve traverse le gigantesque port de L'Anguille, dont le phare de cinq cents mètres de haut est célèbre.


Les officiels élus des cités de Bretonnie sont théoriquement responsables de leurs actes devant un gouverneur royal, choisi par le roi au sein de l'aristocratie. Cette position s'accompagne de prestige social, mais peu de gouverneurs assument vraiment leurs devoirs. Le roi (Charles III de la Tête d'Or) est le moins compatissant d'une élite indifférente. Il vit dans un grand palais, à Oisillon -à cent cinquante kilomètres au nord-ouest de Guisoreux- entouré de ses favorites, de flagorneurs et d'une cohorte de serviteurs. On ne s'étonnera pas que les gens pauvres et maltraités des villes de Bretonnie aient une réputation de fauteurs de trouble, d'ambitieux agitateurs politiques et de filous.

POPULATION

Il est possible que l'attitude désinvolte de l'élite bretonnienne face aux terreurs qui l'entourent puisse s'expliquer par le calme et la prospérité relative de son pays. Mais il est plus probable qu'il faille y voir un signe du Chaos qui a d'ores et déjà déformé les tréfonds de l'âme des Bretonniens. La classe dirigeante de ce pays est pétrie de corruption, volontairement aveugle à la pourriture qui l'environne et sordidement décadente. Les dandies peinturlurés étalent leur préciosité dans les rues boueuses et crottées des villes. Pendant ce temps, les dames, comme des poupées précieuses, s'installent dans des carrosses rutilants, croulants sous les rangées de perles et les bijoux et cachant leurs atroces traces de maladies et autres hideuses défigurations, sous les fards et les poudres. Les stigmates du Chaos sont moins apparents en Bretonnie surtout parce que les habitants ne veulent pas les voir, refusant d'en accepter les horribles implications et cachant leur terreur derrière l'extravagance et le mauvais goût ostensiblement arborés.


Le dialecte bretonnien montre beaucoup de similitudes avec celui du sud-ouest d'Albion ; toutefois, les Bretonniens sont notoirement incapables de prononcer le « th » qui se transforme dans leurs bouches en un son proche du « z ». Le « h » initial est invariablement muet alors que le « r » est toujours roulé au fond de la gorge.


La Bretonnie accueille un certain nombre de cités importantes. Ce sont L'Anguille, avec son célèbre phare, le centre vinicole de Bordeleaux, Brionne, la Cité des Voleurs, Couronne, la Ville d'Eaux, le « melting-pot » bouillonnant de Guisoreux, Moussillon, la Cité des Damnés, Parravon, la Mystérieuse, et Quenelles, où l'oppression des pauvres par l'aristocratie est infâme, même selon les critères bretonniens. Par un grand contraste avec la campagne, les villes sont très mal administrées. Les impôts prélevés pour leur entretien sont fréquemment détournés par des officiels corrompus, ou dépensés à des frivolités. Des quartiers entiers sont laissés à l'état de ruines. Des déchets fétides, des corps pourrissants bloquent des rues étroites pendant que les égouts négligés débordent, déversant leur immonde contenu sur des pavés déjà traîtres. Indifférents à cette misère, les riches, les puissants et les aristocrates donnent de merveilleuses soirées, pratiquent toutes sortes d'extravagances sociales, s'habillent des tissus les plus coûteux, se régalent des viens les plus chers du Vieux Monde et échangent des plaisanteries creuses pendant qu'autour d'eux, tout sombre dans la pourriture.


Largement connue pour son grand phare, L'Anguille est une ancienne forteresse de taille considérable et sans rivale en ce qui concerne la hauteur. On dit qu'elle aurait été bâtie par les elfes bien avant leur guerre contre les nains et qu'elle serait restée intacte pendant des millénaires grâce à la solidité de la construction et à des sorts puissants. La tour du phare est, sans conteste, la plus haute construction du Vieux Monde. Elle se dresse à cinq cents mètres de haut et affecte la forme d'un octogone effilé de cent cinquante mètres à la base, se terminant par une plate-forme de cinquante mètres au sommet. Toute la construction est faite d'une étrange pierre noire et elle est creusée de tunnels et de salles. Elle est utilisée comme centre administratif de la cité ainsi que comme palais du gouverneur. Elle abrite aussi le casernement des soldats de la cité. Au sommet, la plate-forme accueille un feu, entretenu en permanence à vingt-cinq mètres au dessus du sommet de la tour. On peut le voir, au dessus de la Mer Médiane, depuis Albion. On soupçonne qu'il devait servir de phare aux elfes lorsqu'ils naviguaient vers l'est sur le grand Océan Occidental qui semblait s'étendre sans fin. Le reste de la cité se resserre à l'abri de murs solides. Le Sannez divise la cité. Les berges du fleuve sont occupées par des quais solides pour les grands bateaux en route pour Couronne. L'Anguille, port de commerce important, est tout de même éclipsée par Marienburg dont la position sur le Reik ouvre l'accès vers le cœur du Vieux Monde. Comme toutes les cités bretonniennes, L'Anguille est chichement entretenue et la vie, pour la majorité des habitants est dure et sordide. Toutefois le travail est facile à trouver : les quais abritent des douzaines d'auberges où les capitaines de navires viennent enrôler des hommes d'équipages solides, ou engager les services de combattants.


Le commerce est l'activité vitale de la cité et il est presque entièrement basé sur les vins de la vallée de Morceaux. Les bons vins sont achetés et vendus, la piquette est achetée et bue (principalement par les marins locaux). Même les plus pauvres peuvent accéder aux stocks généreux de ce vin rouge à bon marché. C'est ainsi que l'expression « l'homme sobre de Bordeleaux » est passée dans le langage folklorique pour désigner un être aussi incroyable qu'impossible. La cité est dominée par les grandes maisons des marchands rivaux. Chacun essayant de faire mieux que son concurrent, tous tentent de bâtir les maisons les plus hautes possibles, comme de grands monuments à la gloire de leur réussite financière. Les plus grands sont presque des palais. De toutes les constructions de la cité, les deux plus grandes sont le palais du gouverneur, sur la colline de la tour, et la forteresse de Bordeleaux, sur la colline des exécutions, chacune étant entourée d'immeubles plus petits, tentant de copier leur grandeur. Entre les deux collines, le pont de Bordeleaux déploie ses arches au dessus du fleuve Morceaux et marque le point limite d'accès des bateaux de mer. La rive sud, près du pont, est principalement une zone de docks. C'est là que les bateaux chargent et déchargent leurs cargaisons et aussi que se tiennent nombre de ventes impromptues pendant que tout autour, un grand nombre de tavernes et d'auberges côtoient des lieux de débauche et autres sources d'attractions, parmi les parures des marchands riches, la majesté des aristocrates et les extravagances des dandies. Il ne reste que peu de place pour les pauvres qui forment pourtant la grande majorité de la population. Leurs taudis s'amassent dans les faubourgs au delà des deux collines, soigneusement hors de vue de la haute-ville. Les deux collines jumelles fournissent des sortes de drain et d'égout naturel si bien que la zone commerciale est relativement propre mais toutes les émanations qui ne se déversent pas dans le fleuve finissent par s'écouler dans le bidonville des pauvres où la maladie est virulente et où l'air souillé s'accroche aux immeubles pourrissants. Là, les hommes sont soumis à des privations qui atteignent le pire. Des enfants sont achetés et vendus sans que quiconque s'en inquiète, le meurtre est rarement remarqué et le plus fort tyrannise le plus faible dans ce royaume de la misère.


On l'appelle parfois la Cité des Voleurs ; c'est dire le laxisme de ses lois. On estime que plus de la moitié de ses onze mille habitants gagne sa vie directement par le crime et que le reste en survit d'une quelconque manière. Même le gouverneur et la milice locale sont ouvertement impliqués. La cité s'étend sur la rive nord de la Brienne ; ses quais offrent un refuge -sans question- à tout vaisseau, quelle que soit son activité. Pirates et trafiquants considèrent Brionne comme un endroit sûr, où ils peuvent compter sur la tranquillité tant qu'ils n'entrent pas en conflit avec les hommes du gouverneur, gouverneur qui, lui même, s'enrichit en armant sa propre flotte de trafiquants et en imposant des taxes aux bateaux qui utilisent les quais et les entrepôts. En échange de leur contribution à la santé des coffres de la cité, les contribuables sont laissés libres de faire leurs affaires et c'est ainsi que les entrepôts des quais regorgent de divers butins obtenus de toutes les manières concevables.


C'est une grande ville thermale et une grande place de marché pour tous les produits agricoles de la vallée fertile du Sannez ; c'est aussi une puissante forteresse. Là, les céréales, le vin et la viande des régions avoisinantes sont négociés contre de la soie luxueuse et des épices importés de Magritta, en Estalie. Mais Couronne est encore plus célèbre pour les nombreuses sources et établissements thermaux dont on dit que les eaux vaporeuses ont des propriétés magiques. C'est sur l'une de ces sources qu'est bâti le grand temple de Shallya, la déesse des soins. Sans cesse, des pèlerins y viennent en clopinant, en rampant, ou s'y font transporter depuis toutes les régions du Vieux Monde. Couronne se situe sur les pentes douces des collines de la rive est du fleuve. La rive ouest abrite une zone de taudis insalubres, de zones de docks, d'innombrables refuges pour des pauvres, des hors-la-loi. La garde de la cité refuse de s'aventurer dans cette zone (baptisée « la fosse »), qui se trouve ainsi livrée aux criminels et aux déchus de la société bretonnienne. En vertu de la présence de ces « saunas naturels », la cité intra-muros est remarquablement propre, pour une agglomération de Bretonnie. La plupart des grandes maisons ont leur propre source d'eau chaude, dans les fondations, ainsi que l'alimentation en eau. Ce flot constant disperse l'air vicié et les effluves malsains qui sont généralement associés aux villes bretonniennes. Des conduits souterrains amènent l'eau des sources dans le fleuve et cet apport constant de chaleur élève la température du Sannez à tel point que de la vapeur s'en dégage à certains endroits et que le port n'est jamais pris par les glaces, même au plus fort de l'hiver.


C'est la plus grande des cités bretonniennes, avec une population qui atteint les dix-huit mille âmes. La grande majorité de cette population est pauvre, infirme, malade et politiquement instable. En fait, les « gangs guisoriens » sont des entités particulièrement craintes qui, fréquemment, descendent dans la rue pour se livrer à des orgies de vol et de violence. Stratégiquement, Guisoreux est une cité particulièrement importante : au confluent de la Grismarie et de la rivière Ois, elle contrôle les cent cinquante kilomètres de la brèche qui sépare les Pâles Sœurs des Montagnes Grises. C'est de là que Gilles le Breton entama sa campagne de conquête des régions avoisinantes, celle qui devait mener à la formation de la Bretonnie. Une gigantesque statue de ce puissant guerrier domine la place centrale du marché. Désormais, en dépit de son histoire illustre et de la place toute spéciale qu'elle s'est attribuée dans les annales de la Bretonnie, la cité de Guisoreux est entachée d'une misère et d'une décadence plus manifeste ici que dans toutes les autres cités de Bretonnie, qui n'en sont pourtant pas exemptes. Les agitateurs et les voleurs sont les moins dangereuses des créatures qui hantent les centaines de kilomètres de tunnels désaffectés et d'égouts des souterrains de la cité. Là, ce sont les ténèbres de passages effondrés et oubliés qui cachent les agissements du Chaos. Généralement, ce sont des aristocrates en quête de nouveaux frissons, qui se sont laissés corrompre par leur recherche de nouvelles expériences de puissance et d'exotisme. Ils sont nombreux parmi les nantis ceux dont le goût pour le bizarre s'étend jusqu'à la vénération des Dieux Sombres et qui ont trouvé dans les souterrains de Guisoreux l'abri et la discrétion dont ils avaient besoin. Le labyrinthe de passages constitue également une demeure pour de nombreuses créatures obscures et nuisibles qui cherchent le refuge de la noirceur, vivant des ordures de la cité du dehors, ou sortant furtivement à la nuit tombée pour s'assouvir aux dépens des faibles et des désespérés. Quoique la vénération des Dieux du Chaos ne soit pas ouvertement admise, dans cet abîme de décadence, l'opposition n'en est pas moins molle.

MOUSSILLON

La cité de Moussillon a une exécrable réputation ; certains la nomment « la Cité des Damnés » et, pour ceux qui habitent à l'intérieur de ses murs effondrés, ce surnom est très judicieux. Cette cité qui, autrefois, se développait et prospérait a, depuis, subi les ravages de la nature. De la nature ou de ces puissances hors-nature qui se manifestent par la pourriture et la pestilence. À l'origine, Moussillon n'était pas différentes des autres cités de Bretonnie. Mais, il y a une cinquantaine d'années, une sorte de tremblement de terre réduisit même les plus riches maisons en un amas de ruines effondrées. Plus tard on découvrit que toute la région était en train de s'enliser, et maintenant des relents de désespoir planent sur la ville. Un nuage de pestilence qui fait de cette cité une des plus malsaines du monde. Cette « aura de malédiction » est si pénétrante que même les atours des seigneurs et des dames sont en lambeaux, dégradés, irréparables. Désormais, ceux qui habitent là sont indifférents au sort de la cité ; ils sont habitués à sa misère et ils l'admettent. Ils errent dans les marécages, qui furent autrefois des rues, comme des zombies, l'âme aussi perdue que le regard. Au marché, ils discutent des prix de fruits pourris. Sur les quais, ils saluent des bateaux dont les équipages écarquillent les yeux avec horreur en découvrant la corruption qui envahit la cité. Peu de gens traversent volontairement la cité et ceux qui y sont forcés s'empressent de la quitter dès que possible. Ici, situation unique dans le Vieux Monde, les plus maléfiques des mutations du Chaos s'exposent ouvertement dans les rues. Des chants inhumains, à la gloire du Chaos, s'élèvent tranquillement dans l'air puant.

PARRAVON

Parravon se situe sur la rive nord de la Grismarie supérieure, adossée aux contreforts d'élévations de terrains calcaires. Les maisons s'alignent au fond de la vallée sur quelques six kilomètres sans que jamais l'agglomération ne dépasse la largeur de trois ou quatre rues. Beaucoup de ces maisons sont taillées dans la falaise ou ont leurs caves creusées à même la roche tendre. Des centaines d'oiseaux font leurs nids dans les falaises et viennent ponctuer de blancs les toits de tuiles rouges de cette pittoresque cité. À cet endroit, le fleuve est étroit et la limite extrême de navigabilité pour les grands bateaux est située à l'extrémité nord de la ville, là où des entrepôts sont taillés à même la roche. Les citoyens de Parravon aiment à se considérer comme de simples campagnards et ils prospèrent assez bien, se développant à partir de recolles abondantes de fruits et de grain dans la campagne avoisinante. C’est à Parravon que, isolés des grandes cités du nord, les dames et les seigneurs de la cité assouvissent leur caprice pour le jardinage et les plaisirs, à la recherche d'une nature superficiellement saine, à des lieux des sommets de la décadence que l'on pratique à Guisoreux ou à Couronne. Mais, même dans ce fruit, le ver du Chaos est à l'œuvre car, quand le soleil se couche, la cite change de physionomie. La nuit venue, les citoyens se barricadent à l'intérieur de leurs maisons, sourds à tout appel à leur hospitalité. Car Parravon est affligée d'un mal mystérieux, harcelée par les cavalcades de quelques bêtes ou démons qui hantent ses nuits, pénétrant dans les maisons et emmenant avec eux des familles entières. Seuls les aristocrates semblent épargnés par ce fléau et certains Parravonais ne manquent pas de les blâmer de tous ces problèmes. D'autres maudissent les sorciers de la cité pour leurs interventions, on parle à voix basse de sorcières ou de ceux-qui-changent-de-forme. Mais, jusqu'à présent, rien n'a pu être prouvé et les seigneurs s'assurent que les rues sont régulièrement surveillées, que les gardes surveillent la cité et que les citoyens qui profitent de la situation reçoivent leur juste récompense.


Quenelles se situe à quatre-vingts kilomètres de la forêt de Loren, sur les rives de la Brienne. Les bateaux de mer peuvent accéder à la ville mais au delà, seules les plus petites embarcations et les péniches à fond plat peuvent naviguer sur le fleuve étroit et peu profond. Quenelles est une cité sombre, sordide, où les maisons se serrent les unes contre les autres et où les rues négligées sont utilisées comme décharges d'ordures et de corruptions de toutes sortes. Autrefois, la ville était ceinte de murs mais des générations de négligence et d'expansion désordonnée les ont laissé s'effondrer, parfois en écrasant du même coup quelques maisons adjacentes. Des constructions ultérieures ont étendu la ville hors de l'enceinte primitive, créant un certain nombre de bidonvilles à peu près aussi sordides que les taudis de la ville originelle. L'aristocratie de Quenelles vit dans de grands manoirs dont les hautes tours, parfois brisées, surplombent la cité depuis les collines, au nord. Ils sont aussi complaisants et décadents que n'importe quel aristocrate de Bretonnie mais leur réputation de cruauté est très bien établie, même dans des régions où ce comportement est courant. Malheureusement pour la population, le gouverneur et la milice sont les pires de tous. La criminalité est, bien entendu, très forte au sein de la population oppressée pour qui la nourriture est rare et la monnaie quasiment inconnue. Les châtiments sont sévères pour ceux qui se font prendre, plus spécialement si l'infraction tend à léser la classe supérieure. Il n'est pas rare que des mutilations et des tortures viennent châtier des crimes mineurs. On rencontre souvent dans les rues des gens défigurés ou marqués au fer rouge. Ce sadisme inhérent des habitants de la cité dénonce une corruption interne des plus hideuses, qui, elle même, constitue une preuve de la présence dévorante du Chaos dont le mal est en train d'imprégner toute la société bretonnienne.

Que de vieux souvenirs...
Si ça intéresse voici un lien concernant un projet bretonnien jeu de rôle proche de cette V1. Il y a quelques années, j'avais fait quelques colos d'été avec l'un des organisateurs de ce site:

http://malpy.free.fr/bretonnie/

Merci à toi, ô saint Baron-bis, d'avoir ainsi archivé le très saint Vieylx Flouphe.

Il est vrai que c'est une Bretonnie ignoblement corrompue que la V1 nous décrit, et que la mention "la marque du chaos est moins visible en Bretonnie" fait un peu rire.

Mais il y a un peu de ce côté-là dans la Bretonnie de la V2 du JdR (qui est la même que celle de la V6 et la V7 de Battle) : dans Les Chevaliers du Graal, il est dit que la Bretonnie paraît belle et accueillante car les bretonniens cachent leur misère avec des vêtements gais, cachent leur sexisme et leur intolérance extrêmes sous une grosse couche de courtoisie et de galanterie et cachent le goût des aliments pourris avec moult épices qui rendent leur cuisine agréable en bouche (mais pas très bonne pour les intestins).

On remarque qu'en V1 l'unification de la Bretonnie s'est terminée bien après la mort de Gilles le Breton, ce qui est certainement plus réaliste bien que moins "légendaire". D'ailleurs il n'y a aucune référence aux légendes arthuriennes dans la V1, alors que depuis Nigel Stillman la Bretonnie en est bourrée.

J'ai dévoré cet excellent post à lire de toute urgence pour tout bretonnien, mais hélas, comme à l'habitude nos idées sur le fluff V6-7 différent Baron. Comme le dit l'excellent monsieur de castagne la Bretonnie des chevaliers du graal est un pays arthurien plein d'héroïsme mais cet héroïsme est à pendre avec des pincettes: la Bretonnie est largement touché en terme de corruption, la paysannerie vit dans une pauvretré choquante et dans une ignorance totale, les superstitions locales ont force de lois. Le reflet d'Héroïsme se sont les chevaliers du graals qu'on dit aimables avec les gueux et modèles de vertus chevaleresque mais c'est la seule lueur dans un monde médiévale bien sombre.
En terme de JDR je dirai que la popularité de la bretonnie est (à mon sens) absolument énorme: tous mes amis de ma table ont au moins un perso bretonnien dans l'une ou l'autre des parties et les PNJ Bretonniens ou aventures en Bretonnie sont plebiscités (le duchés des Damnés laisse un souvenir ému à mes joueurs !). Quand à moi, mais c'est tres subjectif, mon chevalier de la quête est le personnage que j'ai le plus de plaisir à jouer de ma carrière rolisitique.
En gros la bretonnie v6 ca se défend !

Merci pour ce travail Baron !

Je trouve aussi que cet ancien fluff était plus intéressant, mais l'on peu comprendre aisément pourquoi GW à préféré l'écarter ; une description finalement trop proche de celle de l'Empire et rien qui ne caractérise réellement cette nation humaine par rapport à une autre.
En faisant des Bretonniens des chevaliers de comtes de fées cela à donné une véritable âme, un fluff original et une façon de jouer qui on catégoriquement différenciée cette armée de l'Empire. Cela éloigne aussi un peu plus le jeu de notre histoire médiévale, car cette Bretonnie d'autrefois ressemble quand même beaucoup à la France...

Mais personnellement, une Bretonnie pas arriéré et avec des canons, moi ça me plais

Je commence par vous remercier tous de l'intérêt que vous montrez. Ça me fait bien plaisir de voir autant de réactions (et d'aussi bonnes ) en si peu de temps. Grand merci à tous, donc.

Enguerrand le guerroyeur a écrit:

Que de vieux souvenirs...

Comme tu dis !

Enguerrand le guerroyeur a écrit:

Si ça intéresse voici un lien concernant un projet bretonnien jeu de rôle proche de cette V1. Il y a quelques années, j'avais fait quelques colos d'été avec l'un des organisateurs de ce site:

http://malpy.free.fr/bretonnie/

Il y a quelques fort bonnes idées dans ce projet ; la description des grandes cités et celle des factions rivales de la cour sont plutôt bien pensées, et l'idée de reprendre les mois du calendrier révolutionnaire français pour créer (enfin ! ) un calendier bretonnien me plaît assez.

Cependant, il y a un gros malentendu dans la lecture du flouffe. Les gens du projet bretonnien sont partis à fond sur l'idée que la Bretonnie du jeu de rôle V1 correspondait à la France du XVIIe voire du XVIIIe siècle, et ils ont largement oublié le contexte général de la première édition du jeu de rôle, où le Vieux Monde était décrit comme inspiré par l'Europe du Moyen Âge et de la Renaissance. Les mousquetaires et les dragons (Edit : Heu... je parle des troupes de cavalerie, hein ! ) ne sont absolument pas à leur place dans le monde de Warhammer, quelle que soit l'édition, j'insiste là-dessus.

Je dirais donc que c'est une bonne source d'inspiration, mais qu'elle n'est guère fidèle à la première édition du jeu de rôle, quoi qu'on en dise. On quitte le monde de Warhammer pour s'installer dans une espèce de Grand Siècle à peine un peu fantastique sur les bords, qui relève des goûts des auteurs plus que de l'ambiance de Warhammer. En fait, ce n'est ni un développement de la V1, ni un développement de la V2, c'est encore autre chose.

Dangorn de Castagne a écrit:

Merci à toi, ô saint Baron-bis, d'avoir ainsi archivé le très saint Vieylx Flouphe.

C'était une question d'honneur !

Dangorn de Castagne a écrit:

Il est vrai que c'est une Bretonnie ignoblement corrompue que la V1 nous décrit, et que la mention "la marque du chaos est moins visible en Bretonnie" fait un peu rire.

C'est carrément grotesque, oui.

(Enfin, n'oublions pas que les campagnes sont apparemment mieux tenues que les villes ; mais l'ancien jeu de rôle étant plutôt urbain, on les laisse un peu de côté. )

En fait, j'ai un peu l'impression que les auteurs ont commencé par se dire, de façon très logique, que le Bretonnie, étant plus au sud que l'Empire, devait être moins corrompue par le Chaos... avant de se laisser complètement emporter par le cliché de la France d'Ancien Régime gouvernée par d'affreux aristocrates décadents ainsi que par leur envie (ce sont des Godons, ne l'oublions pas) de plaisanter un peu aux dépends des French bastards (sérieusement, je pense que ce fut déterminant).

Il n'en reste pas moins que cela donne une Bretonnie vraiment intéressante à mon avis, dans la lignée du flouffe d'alors (celui du jeu de rôle, en tout cas), qui mélangeait comique et tragique désespéré (rappelons que le monde de Warhammer est condamné et que le Chaos, tôt ou tard, en prendra possession). Dans un sens, c'était très anglais, très shakespearien. Et c'était un sacré renouvellement du genre, à des lieues de Tolkien et du médiéval-fantastique conventionnel.

Pour tout ça, j'ai une grande tendresse envers des gens comme John Blanche, Dave Andrews, Rick Priestley et quelques autres, qui ont vraiment mis au monde un beau bébé.

Dangorn de Castagne a écrit:

Mais il y a un peu de ce côté-là dans la Bretonnie de la V2 du JdR (qui est la même que celle de la V6 et la V7 de Battle) : dans Les Chevaliers du Graal, il est dit que la Bretonnie paraît belle et accueillante car les bretonniens cachent leur misère avec des vêtements gais, cachent leur sexisme et leur intolérance extrêmes sous une grosse couche de courtoisie et de galanterie et cachent le goût des aliments pourris avec moult épices qui rendent leur cuisine agréable en bouche (mais pas très bonne pour les intestins).

En effet. Notons aussi que le livre d'armée de la sixième édition (merci, Anthony Reynolds ! ) a bien ouvert la voie en reprenant de nombreux thèmes de l'ancien flouffe.

Dangorn de Castagne a écrit:

On remarque qu'en V1 l'unification de la Bretonnie s'est terminée bien après la mort de Gilles le Breton, ce qui est certainement plus réaliste bien que moins "légendaire". D'ailleurs il n'y a aucune référence aux légendes arthuriennes dans la V1, alors que depuis Nigel Stillman la Bretonnie en est bourrée.

Je trouve aussi que c'est plus convaincant comme ça. Mais on peut sans problème concilier les deux idées, en considérant que la version stillmanienne relève plutôt de la légende.

Quant aux légendes arthuriennes, elles arrivent avec la cinquième édition, mais Nigel Stillman avait déjà travaillé sur la Bretonnie auparavant. Dans le recueil de listes d'armées Warhammer Armies, il décrit un royaume tout à fait fidèle à ce qu'en disait le jeu de rôle, d'après ce que j'en sais.

(Entre parenthèses, Nigel Stillman a aussi participé aux Realms of Chaos et à d'autres bouquins bien foutus, preuve que contrairement à ce que je répète, ce n'est pas un Untermensch sans rémission. C'est plutôt qu'il a vraiment déconné à l'époque de la cinquième édition, où Games Workshop a voulu élargir sa clientèle, comme on dit, et a un peu massacré le boulot des années précédentes. )

Quant aux légendes arthuriennes, au risque de surprendre, je trouve qu'elles ont très bien trouvé leur place dans le monde de Warhammer et que Stillman a été bien inspiré d'inventer la Dame du Lac, par exemple. (Et j'aime beaucoup le cycle arthurien et Chrétien de Troyes, hein. D'ailleurs, loin d'être des œuvres « primitives », tous ces trucs-là sont aux sources d'une bonne partie de la littérature, de la poésie et de l'art au sens large en France et dans les pays voisins.) Ce qui me déplaît dans la Bretonnie de la cinquième édition, c'est quand elle devient vulgaire. Vulgaire, c'est-à-dire bien pensante, opposant gentils et méchants comme un mauvais film de chevalerie à l'américaine. Si je devais comparer l'esthétique du premier jeu de rôle Warhammer (dans ses bons moments ! ) et celle de la Bretonnie de la cinquième édition, je dirais qu'on a d'un côté le Romantisme et l'art de la Renaissance et de l'autre le cinéma bas de gamme. Bon, j'exagère sans doute, mais vous voyez ce que je veux dire.

Leovric a écrit:

J'ai dévoré cet excellent post à lire de toute urgence pour tout bretonnien, mais hélas, comme à l'habitude nos idées sur le fluff V6-7 différent Baron. Comme le dit l'excellent monsieur de castagne la Bretonnie des chevaliers du graal est un pays arthurien plein d'héroïsme mais cet héroïsme est à pendre avec des pincettes: la Bretonnie est largement touché en terme de corruption, la paysannerie vit dans une pauvretré choquante et dans une ignorance totale, les superstitions locales ont force de lois. Le reflet d'Héroïsme se sont les chevaliers du graals qu'on dit aimables avec les gueux et modèles de vertus chevaleresque mais c'est la seule lueur dans un monde médiévale bien sombre.
En terme de JDR je dirai que la popularité de la bretonnie est (à mon sens) absolument énorme: tous mes amis de ma table ont au moins un perso bretonnien dans l'une ou l'autre des parties et les PNJ Bretonniens ou aventures en Bretonnie sont plebiscités (le duchés des Damnés laisse un souvenir ému à mes joueurs !). Quand à moi, mais c'est tres subjectif, mon chevalier de la quête est le personnage que j'ai le plus de plaisir à jouer de ma carrière rolisitique.
En gros la bretonnie v6 ca se défend !

Tu veux que je te dise ? Je suis complètement d'accord avec toi !

C'est la Bretonnie de la cinquième version que je n'aime pas plus que ça, pas l'actuelle.

(Et ce que je ne vous dis pas, c'est que je l'aimais bien quand j'étais au collège. )

Farwuld de Frapesec a écrit:

Merci pour ce travail Baron !

Oh, de rien. C'est aussi pour moi que je l'ai fait (mais je reconnais que c'est bien agréable d'avoir d'aussi bons retours ).

Farwuld de Frapesec a écrit:

Je trouve aussi que cet ancien fluff était plus intéressant, mais l'on peu comprendre aisément pourquoi GW à préféré l'écarter ; une description finalement trop proche de celle de l'Empire et rien qui ne caractérise réellement cette nation humaine par rapport à une autre.

Ah, je crois que tu dis ça parce que tu ne connais pas très bien le vieux flouffe. L'Empire était quand même bien différent de la Bretonnie, notamment par son gouvernement, sa culture marquée par la lutte contre le Chaos, etc. Je crois que la Bretonnie a changé à l'aube de la cinquième édition essentiellement pour des raisons, eh bien... bassement commerciales.

Rappelons aussi que la Bretonnie a été pendant longtemps très peu développée par rapport à l'Empire. Les textes que j'ai postés sont les seuls qui décrivent vraiment le royaume en détail, et ils sont loin de tout couvrir. Si la Bretonnie avait bénéficié de suppléments de la qualité de La Campagne Impériale, par exemple, on aurait eu l'occasion d'en découvrir beaucoup plus sur ses particularités.

Farwuld de Frapesec a écrit:

En faisant des Bretonniens des chevaliers de comtes de fées cela à donné une véritable âme, un fluff original et une façon de jouer qui on catégoriquement différenciée cette armée de l'Empire. Cela éloigne aussi un peu plus le jeu de notre histoire médiévale, car cette Bretonnie d'autrefois ressemble quand même beaucoup à la France...

Il est vrai que la Bretonnie était auparavant très proche de la France médiévale, peut-être trop. Il faut dire que les Bretonniens sont plus ou moins nés parce que Games Workshop vendait des figurines de chevaliers historiques.

Pour ma part, je trouve qu'il est vain de vouloir à tout prix donner une identité complètement originale à tous les peuples humains du Vieux Monde. M'enfin. Les nuances ne sont pas forcément très faciles à voir pour le client moyen.

Surtout, je trouve que la transformation de la Bretonnie pour la cinquième édition s'est faite de façon bien grossière. Les Gros Wilains ont d'un coup rendu le royaume méconnaissable (et peu fidèle à l'ambiance du Vieux Monde). Imaginez un peu ce qu'ont dû penser les joueurs bretonniens de l'époque, qui avaient peint amoureusement de belles armées de nobles décadents suivis par leurs fidèles levées paysannes en haillons.

puisque ce malentendu est dissipé tous en coeur: la V5 c'est naze, que vive la V6 (et 7 oui oui oui ! aller GW la V7 pour 2010 on y croit !)

Oué ! Et rendez-nous nos canons, tant que vous y êtes !

Le seul truc bien en V5 c'était les figs. Elles étaient beeelles Et elles le sont toujours. Ah, les hommes d'armes V5, les Brigands de Bergerac, et le chevalier de Sinople !
Ô Alan et Michael Perry, que vous me manquez depuis que vous êtes partis bosser pour cette bouse qu'est le jeu de figs du SdA.

Tiens, tant qu'on parle de vieux flouffe, j'avais découvert il y a quelque temps sur le foroume de Malpy un fort ancien et très intéressant animal (merci au Captain Frakass ). On notera au passage que le lien entre Moussillon et les escargots ne date pas d'hier.

Les escargots géants

Ces paisibles herbivores ne sont pas des prodiges d'intelligence. Peu de gens se risqueraient à en attaquer un. Les Bretonniens les chassent durant l'hiver, quand les escargots géants hibernent dans la forêt autour de Moussillon. La chasse aux escargots endormis est un sport harassant pour lequel le célèbre « chien à escargot » bretonnien est superbement adapté : il est dit que ces grands chiens de chasse nonchalants peuvent percevoir le parfum d'un escargot géant jusqu'à plus d'un kilomètre et demi de distance. Ils indiquent alors leur excitation en remuant lentement la queue et sautillent vers leur proie. Hormis les Bretonniens, qui les cuisinent, ces créatures sont en grande partie laissées tranquilles, bien que leurs coquilles fussent autrefois employées pour faire des lucarnes, des portes-bougies, des peignes et d'autres petits objets décoratifs.

Physique : Ce sont de grands escargots de plus de trois mètres de long. Ils se défendent si attaqués.

Distribution : Les jungles de Lustrie et les Terres du Sud. Une variété habite les forêts du Vieux Monde et hiberne pendant l'hiver.

Prenez ça comme un avant-goût des ignobles et puants crapauds géants qui hantent les marais de Gasconnie dans un certain RP.

Merci Baron-bis pour ce texte, tu roksse tu es mon héros

Alors j'ai dû avoir l'inspiration divine de la Dame lorsque j'ai inventé Bavmorve car je ne connaissais pas l'existence de ce texte (et de cette superbe image, merci Baron-bis tu es troforre ! ).

Excellent !

Très belle compilation.

Sur le Flouffe V6 (de notre très cher royaume!) il y a une période qui ne manquerait pas d'intérêt c'est l'arrivée des Bretonii et de la consitution des premiers duchés. (J'ai un faible pour ceux de Glamboriel et de Cuileux)

D'autre part dispose t'on d'éléments sur les principautés tenues par les Bretonniens ?

Oui je crois qu'on a quelques éléments d'ordre général, je pourrai te trouver ça dans "Les Royaumes Renégats", le supplément du JDR sur les Principautés Je l'aurai sous la main dimanche, je t'enverrai ça par MP pour ne pas pourrir le sujet sur le Vieux Flouffe.

Mais on n'a pas vraiment d'infos en particulier : il y a une multitude de princes, trop nombreux pour être recensés, avec des principautés souvent trop petites pour être connues, et chaque prince est différent, il y en a nobles et honnêtes, et d'autres qui sont de vraies raclures. Inutile de dire lesquels sont les plus nombreux.

La plupart des princes d'origine bretonnienne ont depuis longtemps oublié le code de la chevalerie et la foi en la Dame, voire n'en ont jamais entendu parler. Leurs ancêtres n'étaient souvent que des chevaliers errants, eux-mêmes pas forcément très vertueux puisqu'ils ont préféré s'installer plutôt que de continuer la croisade contre le sultan Jaffar. A moins qu'ils ne se soient installés qu'au retour, je ne sais plus.

Citation :

Oui je crois qu'on a quelques éléments d'ordre général, je pourrai te trouver ça dans "Les Royaumes Renégats", le supplément du JDR sur les Principautés Je l'aurai sous la main dimanche, je t'enverrai ça par MP pour ne pas pourrir le sujet sur le Vieux Flouffe.

Pourrais-tu m'envoyer ces informations s'il te plait, j'aimerais moi aussi en savoir un peu plus sur ces Principautés "bretonnienes".

Je crois même que ces informations sur les principautés bretoniennes mériteraient un nouveau sujet, car ça intéresse beaucoup de monde
Je crois que l'histoire raconte que ces chevaliers s'étaient installés là car l'Arabie avait été vaincue avant même leur arrivée, aussi s'étaient-ils taillé un fief au plus près.
Dans Les Chevaliers du Graal on a aussi une petite citation d'un prince descendant de Bretonniens qui explique que sa famille obéit toujours au code de la chevalerie (C'est dans la partie Diplomatie je crois).
En tout cas si tu fais un petit sujet là-dessus Dangorn (ce qui serait bien:) ) j'y mettrais une carte superbe carte des Principautés trouvée sur Internet.

Très bien. Si je trouve des infos dans Les Royaumes Renégats je ferai un sujet à part.

Ghjuvan-Carlu a écrit:

Merci Baron-bis pour ce texte, tu roksse tu es mon héros

C'est beaucoup d'honneur, Ghju-ghju.

(La solidarité entre Corses du Foroume marche à plein régime. )

Dangorn de Castagne a écrit:

Alors j'ai dû avoir l'inspiration divine de la Dame lorsque j'ai inventé Bavmorve car je ne connaissais pas l'existence de ce texte (et de cette superbe image, merci Baron-bis tu es troforre ! ).

Ce doit être ça, en effet.

Je savais que ça te ferait plaisir de lire ça.

Encore merci à tous ceusses qui ont posté des commentaires zentils. Merci également au modo ou admin qui a post-ité le topic (excellente initiative, bravo ).

Et je lirai moi aussi avec intérêt ton post sur les Principautés Frontalières, mon bon Dangorn.

Edit : Baron-pas-bis, tu mériterais qu'on te coupe les oneilles par directif de le roit pour adoration très-hérétique de l'infâme Nigel Stillman.

Sans doute un modo car je nie toute implication là-dedans.
Eh pis de toute façon: VIVE LA V5 !

Magnifique !! j'kiffe trotro a morre ton fllouphe
Tout cela me rapelle très fortement Sacré Graal... L'hymne Bretonnien serait donc The Knights of the Round Table ?

Bonsoir à tous, je vous propose de louer le Sieur Grey_jackal pour son intéret pour le TSVPB :

http://verrahrubicon.free.fr/Bretonnie.html

Bonne lecture à tous !

Un des sites favoris du Baron Guilhem.

j'aime bien la hiérarchisation des gueux de l'époque

trop fort

Il y a encore un peu de fluff Bretonnien de l'époque, principalement dans les romans (Un Jardinier de Parravon, La Lumière de la Transfiguration, Le Voyage Sud, Le Fantôme d'Yremy et La Voie du Répurgateur se passent tous en Bretonnie). Je les incluerai dès que je les aurai relu.

Excellent site en effet, je ne connaissais pas.

Slereah a écrit:

[..]dans les romans (Un Jardinier de Parravon, La Lumière de la Transfiguration, Le Voyage Sud, Le Fantôme d'Yremy et La Voie du Répurgateur se passent tous en Bretonnie)

C'est quoi ces romans ? Connais pas.

Il s'agit d'histoires des trois premiers recueils de nouvelles de Warhammer, Ignorant Armies, Wolf Riders et Red Thirst.

C'est bien de voir le Verrah Rubicon s'étoffer après une période un peu morne.

Il y a des trucs amusants, dans cette page sur les Bretonniens. Je connaissais déjà l'existance de l'autel de guerre, inspiration probable de l'actuel reliquaire du Graal. Il est encore plus curieux de voir que d'après les petits dessins de Warhammer Armies, les chevaliers bretonniens étaient plutôt typés XIIe siècle (à la louche, hein, je suis nul pour retenir les dates). Quand on sait que le jeu de rôle laissait entrevoir une Bretonnie inspirée de la Renaissance (et même du Grand Siècle selon certains), que par la suite bon nombre de figs bretonniennes évoquaient la fin de la Guerre de Cent Ans, puis qu'avec la cinquième édition, les chevaliers bretonniens sont plus ou moins devenus des jouteurs du quinzième siècle (en armures de plates et portant d'hénaurmes cimiers), puis enfin que la sixième édition les a nettement rapprochés du quatorzième, on se dit que l'évolution de la Bretonnie est joyeusement chaotique.

J'aimerais bien signaler cet article dans le sujet que j'avais jadis ouvert sur le vieux flouffe (et qui a l'avantage d'être post-ité). Les autorités compétentes voudraient-elles fondre les deux topics de par quelque manipulation alchimique ? Cela faciliterait les recherches à venir des flouffistes en herbe du Foroume.

Putain ! Du travail ! ENCORE DU TRAVAIL !
Ok, je vais faire ça... par pure bonté d'âme.

Edit: C'est vrai que je n'avais même pas remarqué qu'il avait ouvert un sujet là-dessus alors qu'on avait déjà un post-it consacré. Les jeunes font n'importe quoi de nos jours !

Merci, ma couille. Je te fais un bisou et je te donnerai aussi de la phynance.

Vous voyez, les manants, c'est comme ça que ça marche, en Bretonnie. Quand on est un pouilleux qui rampe dans la fange, on peut toujours soumettre un grand projet de ravalement du Foroume, les seigneurs s'en battent l'œil ou traînent dans le meilleur des cas. En revanche, quand on est soi-même un noble baron avec un très grand sesque, on se pointe comme ça, à peine de retour de vacances, et là, ça file.

Edit :

Le baron de Havras a écrit:

C'est quand même vachement moins de boulot de juste fusionner deux sujets.

Ne prends pas ce ton désinvolte, tu encourages la populace à réclamer plein de trucs !

Re-edit :

Le baron de Havras a écrit:

Ah ouais, peut-être... mais dans ce cas j'ai toujours la solution de laisser trainer les choses éternellement en les envoyant devant le Conseil.

Ainsi qu'aurait pu le dire Clemenceau, quand on veut enterrer une question, on la confie au Conseil.

À part ça, ça va ? Les vacances se passent bien ?

C'est quand même vachement moins de boulot de juste fusionner deux sujets.


Edit:

Baron Guilhem de la Tour a écrit:

Ne prends pas ce ton désinvolte, tu encourages la populace à réclamer plein de trucs !

Ah ouais, peut-être... mais dans ce cas j'ai toujours la solution de laisser trainer les choses éternellement en les envoyant devant le Conseil.