Bonsoir chevaliers,
je vous présente en avant première mon dessin pour le concours sur warfo:
http://forum.warhammer-forum.com/index.php?showtopic=82159je fais équipe avec Guillaume de Rochebrune (lui fais la poésie, quelle surprise lol), et le thème est
VENTRUqu'en pensez vous?
(à l'origine, c'est une feuille A4...)
et voici le poème:
"Elle est noire et épaisse,
La fumée qui s’élève
Du bûcher de l'ivresse
De leurs ardeurs sans trêve.
Tous les princes persiflent ;
Les rois n’ont d’autres lois
Que les flèches qui sifflent,
Que l’épée qui s’abat,
Que le sang qui s’écoule,
Qui abreuve les plis
Et sillons qui s’éboulent
Pour être trop remplis.
La terre est un charnier
A l’affamé témoin,
Et c’est par pleins paniers,
Par sceaux, par fûts, pas moins,
Que mange, que grossit
Le pire des démons,
Le cœur plein d'idioties
Des humains, même bons.
C’est une chimère et c’est un méchant fantôme,
C’est la source et l'effet des humaines discordes,
Qui ne se nourrit que des guerriers hématomes,
Des blessures, des plaies, des cadavres par hordes.
Son ventre est cimetières, et fosses trop communes,
Ses poumons sont les airs viciés par souffre et poix,
Son sang coule sur tous les défunts d’infortune,
Son cœur est le vôtre et tout autant que le mien.
Pharaoniques, ses bourrelets distendus
Qu’enflent les foules mortes en défunts invités,
A force de gonfler, engloutissent leur dû,
Etouffent tous les peuples, écrasent les cités,
Et les rois, les soldats, et des armées croissantes
Sous leurs chairs putréfiées, leurs monceaux de peaux mortes
Ayant appartenu à des foules décentes,
En cette heure flattées du noir deuil qu’on leur porte.
Ce monde tout entier croule sous son grand poids,
Mais le nourrit pourtant, imbécile et jaloux ;
L’homme ne cesse pas d’être sa propre proie,
D’ensanglanter sa gorge, affamé comme un loup,
De lui donner toujours des décès à manger
De le faire ventru, bien plus que ci-devant
Et, prenant le loisir de pouvoir se venger,
Court tout droit à sa fin, étendard en avant :
Les armées se pressant font pulser son gros cœur
Trop rempli par les morts pour connaître repos
Le vermeil mis au jour souligne sa noirceur,
Las, les chairs déchirées s'accrochent à sa peau ;
Et les râles mourants sont tout l'air qu'il respire,
Et des cris inhumains viennent de ses poumons,
Et les pleurs de la veuve attisent son grand rire,
Les ossuaires enfin sont sa seule maison.
Et cent fois le cor sonne,
Une fois se fait fendre ;
Une autre cause bonne
S’en vient pour le reprendre.
Un hallali s'élève,
Leitmotiv lancinant,
Mille ouïes sans nulle trêve,
Et nul bras n'est ballant.
De l'épée naît le sang,
Du sang viennent les larmes,
Des larmes l'haïssant
Et ses nouvelles armes;
Des passions les ardeurs,
Des ardeurs l'effusion,
D'effusions les rancœurs
Et de neuves passions.
Et, suivant ses instincts, chacun nourrit ce diable,
Pique son ennemi en un geste cruel,
Puis, piqué à son tour, s’écrase sur sa table :
Pour nourrir la Fureur, finit dans son écuelle.
Les rois n’ont d’autre loi
Que celle de la goule,
Que l’épée qui s’abat,
Que le sang qui s’écoule."