Chers seigneurs-compagnons, après une bonne année et demi privé d'ordinateur et de connexion internet
, j'ai la joie de pouvoir revenir parmi vous
. Mon écu est ébréché, les couleurs de ma bannière sont défraîchies et mon destrier boite un peu bas mais ma longue quête ne fut pas vaine. J’ai à nouveau une connexion internet au travail donc je pourrai à nouveau venir vous visiter occasionnellement. Pendant tous ce long tête à tête avec ma harpe, j’ai pu arranger ma chanson voici le chapitre suivant (ainsi que le début car çà faisait longtemps):
Seigneurs, laissez moi vous conter l’histoire de mon gentil prince Baudouin…
Partie première : Ses Parents
Le jeune frère de Louen de Couronne se nommait Gérard et à l’image de son frère, il était preux et droit.
Les bardes chantent qu’il but au Graal avant sa vingt-cinquième année.
Or lorsque son frère devint le roi, il lui confia en son nom, la garde d’une partie de ses terres : toute la large bande côtière à l’ouest du duché car il savait que Gérard chérissait cette terre faite de douces prairies où l’on élève de magnifiques destriers gris pommelés.
Une terre de boccages, de vergers, de belles et riches terres céréalières et de dunes marines ; or par dessus tout Gérard aimait la mer.
Ainsi il se fit reconnaître par ses vassaux, construisit un fort château aux blondes murailles sur la côte, le nomma Blondegarde et son frère érigea cette terre en princée.
Cependant il se produisit un événement inhabituel au château de Couronne, où Gérard venait prêter serment à son frère pour les terres qu’il tenait de lui.
Louen se trouvait dans la grand-salle sur sa cathèdre avec ses attributs de duc. Gérard s’agenouilla, mis ses mains jointes dans celles de son frère et jura qu’il garderai cette terre pour son roi et la Dame.
A cet instant il se produisit un fait surprenant, Louen eut une absence passagère puis regarda son frère étrangement et dit :
- « Prince, gardes toi de ce que tu aime le plus sur ta terre. »
Pensant à une simple mise en garde, nul ne releva les paroles du roi et comme l'assemblée était brave et joyeuse, tous tournoyèrent et banquetèrent.
Dans l’année qui suivit, Gérard emmena sa brillante chevalerie dégager le duc Adélard de Lyonesse qui était assiégé par une forte flotte de nordiques. Les lances de Couronne firent merveilles et combinées à une impétueuse sortie des sires de Lyonesse, les barbares furent rejetés dans les flots gris.
Une fête fut donnée pour célébrer la victoire. C’est ainsi que Gérard remarqua une demoiselle vive, douce et d’une grande beauté. C’était Fleur de Lyonesse, servante de la Dame et parente du duc. Il s’éprit d’elle, elle de lui et bien qu’elle fût la plus belle demoiselle du duché, Adélard donna à Gérard sa main en récompense.
Leur esprit et leurs sens étaient si étroitement liés que lorsque Gérard ramena sa dame vers ses nouvelles terres, celle-ci était déjà grosse.
La jeune épousée gagna rapidement le cœur de tous. Sa beauté et sa gentillesse charmaient l’ensemble de la princée et de l’avis commun c’était le couple le mieux assorti qui soit.
En effet lui grand, brun, de haute stature, son bras exprimant la force, son visage chaleureux la jeunesse et son regard la droiture. C’était un seigneur parmi les chevaliers, un compagnon du Graal et le mari d’une adorable demoiselle du Graal.
Elle, grande et belle, son abondante chevelure dorée, son visage avenant et clair et les courbes de sa charnure incarnaient toute la beauté de la nature. Simple et douce elle était aussi femme et fille de chevalier bretonnien à l’âme forte et une demoiselle du Graal à l’étonnante vitalité. En elle s’équilibraient toutes ses qualités.
Le fruit de cette union naquit en janvier à Blondegarde. Gérard, sur le palier entouré par ces compagnons, voyait l’accès à ces propres appartements interdit dans son donjon, scène piquante où un prince se voit refuser de visiter son épouse en son castel par une vieille servante…sage-femme.
Après quelques heures calmes et angoissantes, des petits cris de désapprobations filtrèrent au travers de la lourde porte de chêne alors l’huis fut déverrouillé et s’ouvrit pudiquement comme par magie.
Gérard pénétra dans ses appartements et marcha droit sur le lit, écartant les lourdes tapisseries qui l’entouraient : les yeux bleus et profonds se posèrent, graves et tendus, sur le visage épuisé mais radieux de sa femme puis fouillèrent le lit.
Après un froncement de sourcil, le prince se pencha, attrapa sous les bras l’enfant nu et l’emmena sur la terrasse dans la nuit froide, examinant cet être, mélange de lui et surtout d’elle. Il était blondinet, rose, lourd et fâché que l’on l’expose aux quatre vents. Alors Gérard leva l’enfant au dessus de sa tête, face à la mer et s’écria joyeux et solennel:
-« Voici Baudouin fils de Gérard ».
Juste après cet instant précieux où un père présente son nouveau-né à la nature dure, l’enfant se mit à trembler et crier, protestant contre cette nouvelle agression qu’était le froid après la délivrance.
Gérard détendu, descendit son fils contre lui, l’enveloppa dans son manteau de laine et alla déposer son nouveau trésor dans la chaleur de la couche, près de son épouse qui l’accueillit avec un délicieux sourire.
Après quelques instants de bonheur et d’intimité, il embrassa sa femme tendrement, lui chuchota quelques mots dans le cou puis les yeux brillants, enleva un bracelet d’or de son bras et le tendit à Fleur qui le passa à son poignet, ému. Désormais trois bracelets allaient tinter joyeusement à son coté.
Alors Gérard pris congé d’elle et sorti sur le palier d’un pas vif. A ses joues colorées et à son franc sourire, ses quatre compagnons firent le cercle autour de leur ami et le félicitèrent avec force viriles accolades et grand bruit. Ensuite la tapageuse troupe se dirigea vers la salle commune honorer le festin où tous le parage banquetait déjà. Et comme les émotions fortes aiguisent l’appétit des constitutions solides, ces cinq hommes jeunes et terribles chargèrent les montagnes de victuailles et d’invités dans un heureux désordre.
Voilà c'est terminé pour aujourd'hui
, j'espère que cela vous a plu
Le prochain chapitre dans la semaine...
à bientôt sires-chevaliers