La chronique du chevalier HuguesNous sommes en 965 selon le calendrier bretonnien ( 1943 selon le calendrier imperial)
Alors que la neige recouvre les terres et que les corbeaux croissent dans la froidure, des troubles sont signalés aux marges du duché de Quenelles dans le Massif d'Orquemont. Voulant être informé des évenements par un homme de confiance, le duc envoie le
chevalier Hugues, de la lignée d'Humbert, avec une petite troupe de loyals seigneurs.
(debut de bd non fini
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Arrivé sur place, Hugues fut confronté à de terribles massacres. Le Baron Jehan le juste n'avait rien pu faire pour éviter les atrocités. L'ennemi restait introuvable.Il n’avait laissé aucune trace. Une dizaine de hameaux avaient été brûlé et même un lieu saint, le prieuré de Morals, avait été violé!! Sacrilège suprême!! Lançant la chasse aux meurtriers, l'armée de Jehan se mît en route. S'enfonçant dans le Massif d'Orquemont, la peur et la colère s’installaient contre cet adversaire insaisissable. Il fallait venger les morts !! C’etait une priorité aux yeux de tous.
Un pas de plus vers le désir de vengeance fut franchi après que Jehan et ses hommes découvrirent en ruine le castel de Monserre … Les hauts murs comportaient de grandes brèches et les pierres étaient noircies par la suie. Etrangement, le lieu était complètement désert. Il n’y avait pas âme qui vive. Seul le vent glacial d’hiver soufflait et rendait le lieu sinistre. Un grand mal avait agi ici… Ne voulant prendre plus de risque, le Baron Jehan décida d’implanter le campement pour la nuit au milieu des ruines. On y sera plus à l’abri que dans les bois. Alors que les gueux montaient les tentes, Hugues inspecta les défenses. Si l’ennemi attaquait, il n’y aurait aucune issue. Le castel surplombait un précipice … Il ne fallait songer qu’à la victoire ou à la mort.
La nuit venue, la pleine lune éclairait le ciel. Tout à coup, un cri d’outre tombe et monstrueusement aigu déchira l’obscurité. Un moment figé, les hommes de veille sonnèrent l’alarme. Réveillés en sursaut, les chevaliers s’armèrent en vitesse. Premier à cheval, Hugues se rendit au coté du Baron Jehan. « Portez vous sur la brèche nord du mur ! Pas un ennemi ne doit passer ! » L’heure n’était pas au folle charge. Il fallait défendre ce Castel.
Debout sur le reste des murailles, les défenseurs ne distinguaient rien. En effet, la pleine était cachée par les nuages. Entendant des bruits angoissant se rapprocher, Jehan fit tirer une volée de flèche enflammée par les gueux le plus loin possible… Quelle ne fut pas la surprise, l’horreur de la vision de l’ennemi approchant. Des meutes de loups féroces s’avançaient avec derrière elles des flots de squelettes et de choses mortes … Traversée par un sentiment de peur, les hommes d’armes ne restèrent à leur poste que grâce à la présence des chevaliers à leurs cotés. Et le silence de la nuit laissa place aux fracas des armes.
Les loups se jetèrent sur les archers. En quelques secondes, un grand nombre de ces gueux furent occis. Avec l’arrivée des squelettes, le combat se développa dans tout le castel. Les hommes se défendaient avec honneur mais petit à petit, leur nombre diminuait. Obligé d’abandonner les murs, les derniers chevaliers se regroupèrent dans la cour. Pendant un instant, Hugues eu l’impression qu’une jeune femme,…la Dame, lui soufflait un mot d’encouragement aux oreilles. Il se jeta alors dans la mêlée. Si la mort devait le prendre, autant que la Dame soit fière de lui. Au milieu du combat, il vît le Baron Jehan transpercé de lances et s’effondrer sous le nombre. Reculant petit à petit, le petit groupe de chevalier arriva au pied du précipice. Priant la dame une dernière fois, il s’élançait au devant de la mort. Dans la mêlée, Hugues trébucha et par la force de ses adversaires, fut entraîné dans le vide du précipice. La dernière chose qu’il senti fut les rochers et les arbres rencontrés lors de sa chute…
Hugues se réveilla quelques jours plus tard dans une chapelle du graal perdue sous le lierre. Un chevalier ermite l’avait recueilli. Il l’avait trouvé en se rendant à Monserre par un passage secret, creusé du bas de la falaise. Il n’avait trouvé aucun corps dans le castel. Seul Hugues inconscient au fond du précipice avait survécu. Miraculeusement, il n’avait aucune blessure sérieuse. La Dame ne l’avait pas abandonné. N’attendant pas d’avoir entièrement repris ses forces, Hugues décida de prendre la route de Quenelles pour quérir des renforts. L’ennemi n’était pas n’ importe qui ! Malgré les paroles de sagesse du chevalier du graal, il ne pouvait attendre plus longtemps. Le parcours fut difficile mais le froid participa à mieux cicatriser les légères blessures. A peine arrivé à Quenelles, il se fit annoncer à la cour du duc. Ce dernier le reçut aussitôt. Prenant connaissance de la situation, il fit rassembler un important ost. A la veille de partir vers le nord, le duc appela Hugues. Lui priant de s’agenouiller, il lui donna le titre de Premier Paladin de Quenelles et lui confia le commandement de l’armée. Montant sur son destrier, regardant les chevaliers devant lui, le nouveau commandant s’écria « En avant messires ! Allons purger Orquemont !! » « Pour la Dame et Quenelles ! »
Sur place, la situation était critique. Le bruit qu’une armée de morts menées par un chevalier sombre, au regard glacial, se répandait. On prétendait qu’il revendiquait le massif d’Orquemont. Serais ce le Duc Rouge, battu en Aquitanie il y a quelques années qui reviendrait ?
En tout cas, il fallait réagir. Une fois sur place, Hugues organisa la défense. Des courriers furent envoyés à tous les seigneurs locaux pour les rallier à sa bannière au nom du Duc. Les plus faibles avaient pour tâche de défendre leur château en protégeant leur gueux. La lutte s’étala sur un an. A chaque fois que l’on pensait avoir piégé l’armée ennemie, elle se révélait introuvable…
Finalement, la grande bataille eu lieu en automne 1944 / 966. Au couché du soleil, la cavalerie bretonnienne faisait face aux troupes de celui qui se faisait appeler le Baron d’Orquemont ! « Chevaliers, la Dame est avec nous ! Nous en aurons fini dans quelques heures ! En avant !! En avannnttt !!! » La lutte s’engagea aussitôt. Les os craquaient et les peaux étaient déchirées… Le combat fut rude. Au centre, le Comte de Brusse, une ville du sud de Quenelles, traversa les lignes des morts et tomba sur le Baron d’Orquemont en personne. Le défiant, il n’eu même pas le temps de dégainer son épée, qu’il fut traverser par la lame de son adversaire. Le cri du vainqueur se répercuta sur tout le champ de bataille. Mais à coté de lui, toute son armée partait en fumée. La charge bretonnienne avait tout emporté… C’est à ce moment que Hugues se présenta devant le sombre chevalier en disant « Par mon honneur, je te promet que bientôt tu ne seras plus ! ». Sentant une nouvelle foi, la Dame lui parlé, il chargea son ennemi et le cloua sur place de la pointe de sa lance. Il fallu pourtant que Hugues descende de cheval pour asséner un coup d’épée et enfin achever le Baron d’Orquemont. La victoire était à lui ! Louez soit la Dame !! Se remettant en selle, il laissa là son ennemi et parti parachever son triomphe.
Au petit matin, les chevaliers purent constater leur victoire. Leurs pertes étaient sévères mais l’honneur et la gloire avaient triomphé. Seul bémol au tableau, le corps du Baron d’Orquemont avait disparu. Les gueux propagèrent le bruit que ses propres loups l’avaient dévoré. Seul un petit groupe d’archers déclara avoir vu des personnes, à la peau livide, venir chercher le corps dans un carrosse noir… L’alcool avait du les abrutir.
Retournant à Quenelles à la tête des troupes ducales, le Premier Paladin Hugues fut reçu avec les plus grands honneurs. Pour fêter la victoire, le vin des coteaux du fleuve Brienne coula à flot ! Les gueux de la ville reçurent même des légumes et des céréales. En récompense de ses exploits, Hugues devînt Comte de Brusse (le dernier étant mort sans descendant dans la bataille) et Paladin à vie de Quenelles. Son blason gagna la couleur azur pour marquer sa vassalité au duché. La lignée d’Humbert était bien devenu une des grandes du duché !