Le sport au moyen Âge

Très bonne vidéo qui vous servira d’alibi pour courir en armure dans la campagne ou dans la salle de sport

Vu ce petit documentaire avec grand intérêt, d'autant plus que, lisant actuellement un bouquin sur Dracula (le voïévode valaque, de Matei Cazacu), il y a quelques lignes sur ce que le Moyen Âge allemand appelait "les sept agilités" (die sieben Behendigkeiten) : l'équitation, la natation, le maniement d'armes, le lancer, la lutte, la vie de cour et le tournoi...

Au XVe s., c'était le quotidien de tous les garçons appelés à faire métier de leurs armes dans les cours et les châteaux du Saint-Empire, et sur tous les territoires qui y étaient liés de près ou de loin (en fait toute la jeune chevalerie européenne y passait, par le jeu des alliances de famille multiples et l'envoi systématique des adolescents chez des alliés, pour apprendre la vie). Une sorte de formation initiale, en quelque sorte, pour tout apprenti chevalier.

Il reste quand même une grande inconnue... Peut-on également parler de "sports" pour la très grande majorité de la population, paysans et bourgeois, soit 90% de l'ensemble ? Outre le fait que la vie et le travail au grand air sans aide mécanique faisaient du muscle naturel (pas de la musclette bodybuildée, avec compléments alimentaires idoines), il y avait sans aucun doute également des "déports" populaires... qui n'ont malheureusement pas beaucoup été étudiés jusqu'ici, faute de sources écrite sans doute, les clercs et les gens de la haute ne regardant pas le populaire !

Hors la lutte, les jeux d'adresse au lancer, les amusements collectifs à coups de poings, les bastonnades festives, la course et les épreuves de vitesse sur rivière ou sur mer, les épreuves de force brute avec défis individuels et collectifs (levers de poids, de charrettes, abattage d'arbres), etc. existaient aussi à côté de ces amusements "plus nobles". Toutes les peuples et civilisations du monde ont pratiqué et pratiquent encore ces sports rustiques, sous une forme ou une autre.

C'est un peu comme si, voulant parler de sport aujourd'hui, on parlait golf, régates, équitation et course automobile, en oubliant le rugby, le foot, le base-ball, la pelote basque ou la lutte en Asie centrale, et j'en passe...

Je "plussois" Niger!!!

Pour avoir dans la familles des agriculteurs je peux confirmer que les travaux des champs au quotidien "apportent" une musculature conséquente, plus "sèche" qu'un culturiste, mais fort bien répartie sur l'ensemble du corps, ceci avec l'emploi des tracteurs etc...

Mes meilleurs souvenirs d'ado restent le travail à la ferme durant l'été avec la moisson et les bottes de pailles à placer sur les remorques avec les fourches (à l'époque les bottes en rouleaux ou carrées de 500kg restaient rares, le format permettait une gestion à la "force humaine")...

Les journées étaient chargées, mais festives et épuisantes!!!

Le chevalier reste une "bête de guerre", formé dès son plus jeune âge à cette seule fin, il bénéficie dès lors d'un entrainement physique et technique qui devait faire défaut aux "péquores" de base... Mais cela n'empêchait pas de possibles défaites face aux seconds cités...

La bataille des éperons d'or, comme les défaites de Charles le Téméraire face aux "bouviers" suisses, sont le résultat d'une évolution "technologique" (le retour de la pique), tactique (l'adoption de l'ordre dense serré qui en découle tout autant que la meilleure gestion du terrain contre la cavalerie)...