Le Royaume de Bretonnie
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 Tournoi de trébuchets d'Alsacie.

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Lord del Insula
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Alain de Saint Jean
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MagnanXXIII
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MagnanXXIII


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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 21 Avr 2018 - 14:54

Le capitaine Heinrich avait inspecté toutes les tours du stade, mais le comte était introuvable. Il avait tout de même remarqué l’agitation des gardes et il eut vent de l’organisation d’une expédition militaire contre les hommes-bêtes sous les ordres de l’organisateur.

« La situation est grave, se dit Heinrich, il faut absolument trouver le comte. Les souterrains sont ma dernière chance… »

Son cerveau voulu ajouter un dernier mot à sa réflexion, mais il fut interrompu par la montée précipitée d’un chevalier dans les escaliers. C’était Guillaume, et il était accompagné de plusieurs personnes dont Cédric le Normand, Gaëlec de Soudé, Frankis Fishermann ainsi que le garde A et le garde B. Tous étaient dans un piteux état, recouverts de tâches de sang.

« Messire ! Quelle choie de fous refoir ! Safez-fous, la situation est inquiétante !
— Heinrich ! Les hommes-rats nous ont attaqué. Il faut prévenir le sire d’Aurevallis au plus vite !
— Che crois, ma Seigneurie, que le sire d’Aurevallis est déchà au courant. Fouyez fous, il a rasseplé tous nos hommes pour un assaut.
— Comment ?! Il a osé prendre le commandement de mes boucliers hum… heu, mes troupes !
— C’est cela messire, mais croyez-moi, la situation semple très krave !
— Aïe aïe aïe… Suivez-moi Heinrich ! Vite ! »

Suite à cet ordre, le comte Guillaume gravit les escaliers de la tour en toute hâte jusqu’à arriver très vite à la tribune d’honneur où il se présenta à Mictlantecuhtli complètement essoufflé.

« Me pff… revoilà messire pff… Excusez-moi pff… de mon absence pff… Mais pff… la situation est pff… très grave pff…
– Salutations comte. Je vous aurais bien fait un long discours à propos de nos responsabilités respectives et surtout de la vôtre. Mais comme vous le dites, la situation est grave, trop grave pour des sermons.
– Je pff…
– Reprenez votre souffle, en attendant, je vais vous expliquer ce qui se passe dans votre propre comté. »

Et Mictlantecuhtli se lança dans la description des événements, la perturbation du prêtre estalien, l’arrestation du saboteur par Valmond, le skaven tombé du ciel, la catapulte géante des hommes-rats, la préparation d’une attaque imminente des sergents montés et bien sûr, tout cela en n’oubliant pas d’omettre les événements propres au tournoi.

« Si je comprends bien, intervint Guillaume après avoir repris son souffle, nos ennemis ont une machine de guerre géante dans les Vouges, et elle serait visible d’ici ?
– Constatez par vous-même, répondit Mictlantecuhtli en pointant du doigt une longue vue posée sur le bureau de paperasse non loin de PPDA. »

Guillaume se jeta sur l’instrument de vision et scruta le massif Vougien. En effet, il y avait une drôle de structure qui s’élevait au milieu des pins. Il y avait aussi quelques fumées vertes qui émanaient de la position ennemie. Le Comte baissa la longue vue et son regard croisa la carte de la région dépliée sur la table. Il l’attrapa brusquement faisant tomber au passage plusieurs objets qui se trouvaient dessus.

« Heinrich ! Y a-t-il encore un télébuchet de fonctionnel dans le nœud ?
— Ja messire. Nous afons de la chance, le sapoteur n’a pas eu l’occasion d’entommacher le télébuchet de la tour sud.
— Bien, suivez-moi !
— Qu’allez-vous faire ? Demanda Mictlantecuhtli.
— Envoyer un télémessage à toutes les tours de la région par retransmission. Le principe est simple, un télébuchet envoie un message à un autre télébuchet et ce dernier se chargera de renvoyer le message à un autre télébuchet. Pendant ce temps le premier télébuchet aura eu le temps d’être rechargé et pourra informer un autre télébuchet etc. Ainsi le message aura fait le tour de la totalité des défenses du comté en moins de deux heures.
— Efficace, incontestablement ! Mais quel message allez-vous transmettre ?
— De retarder l’attaque suicide de mes hommes, de m’envoyer mon garde du corps Krütü et finalement…
— Finalement ?
— De pointer les cent-vingt trébuchets de la région vers la catapulte ennemie et d’ordonner le feu à volonté !
— Cent-vingt ... mmmh ... modeste arsenal ; mais ça devrait faire l'affaire.
— Cent-vingt-trois pour être précis.
— C'est déjà mieux. J’ignorais que… »

Mais le seigneur d’Aurevallis n’eut pas le temps de finir sa phrase que Guillaume était déjà parti en courant vers la tour sud suivit par le capitaine Heinrich. On pouvait ainsi entendre s’éloigner les cliquetis de la triple couche de cotte de maille du comte pendant sa course. Le comte était donc parti comme il était venu, laissant Mictlantecuhtli seul face à Gaëlec  et au chevalier Cédric qui gardait un œil sur le prisonnier impérial toujours escorté par les gardes A et B.

« Deux heures ? Songea Mictlantecuhtli en fulminant contre le comte pour l'avoir si cavalièrement laissé en plan, j’espère que cela suffira. Je pourrais très bien prier la Dame pour le bon déroulement des opérations, mais à quoi bon se gêner quand on a l’Enchanteresse à ses côtés pour effectuer les tâches divines.
— Messire Mictlantecuhtli ? intervint Cédric.
— Quoi donc ?
— Que faisons-nous du saboteur ? Les Geôles du souterrain ont été rendues inutilisables par les hommes-rats.
— Ah oui. Le fameux saboteur ! Je me ferai un réel plaisir de l’interroger. Seulement, je ne suis pas d’humeur pour faire cela dans l’immédiat. De plus, l’endroit n’est pas adapté pour un interrogatoire à ma manière. Laissez-lui les chaînes et gardez-le dans un coin de cette tour, on s’occupera de son cas quand le comte Guillaume reviendra. »

Cérdic se tourna vers les deux gardes et leur fit un signe impératif de la main. Les gardes comprirent immédiatement et emmenèrent Frankis dans la tour.

« Et qu’en est-il du contrevenant estalien et de son luthiste ? demanda Mictlantecuhtli à Cédric.
— Vous voulez parler du prêtre-guerrier et l’homme à la mandoline ?  
— Plus exactement.
— Ils ont combattu les skavens à nos côtés dans les souterrains. Le prêtre-guerrier est un fou dangereux, il a massacré une bonne vingtaine d’hommes-rats à lui tout seul avant de poursuivre les skavens en fuite en hurlant comme un possédé. Il s’est donc enfoncé dans les tunnels skavens accompagné du joueur de mandoline et de Fulbert, mais votre agent est à leurs trousses. Personne d'autre n’a osé les suivre, il faut dire que la priorité était de remonter à la surface pour vous faire part des événements.
— Et vous avez bien fait. Maintenant j’espère que tout le monde restera à sa place dans les tribunes. Le tournoi de trébuchet va bientôt se terminer et un duel épique entre les deux derniers participants va bientôt avoir lieu, ce serait fort dommage de rater cela.
— Bien messire. »

Sur ces mots, Cédric rejoignit son seigneur dans la tribune, Gaëlec ayant déjà rejoint Lord del Insula.

_________________
Au revoir, au revoir, Gros Wilains !
Chez Mantic nous irons,
Au Neuvième âge nous jouerons,
Dans tous les cas nous resterons bretonniens !


Les batailles au Moyen Âge étaient si simples...:
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Lord del Insula
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 21 Avr 2018 - 15:50

Le Lord se réjouissait de la survie prolongée de son ultime servant ainsi que de celle, plus importante encore, de son trébuchet. Malheureusement, il savait que ça ne pourrait se prolonger trop longuement.

Tout cela n'avait guère d'importance au regard des périls qui assombrissait ce tournoi. Aussi le Lord avait-il battu le rappel des troupes à sa disposition et attendait à présent des nouvelles de la part de Gaëlec de Soudé. Ce dernier arrivait justement tout sourire.

- Milord, je viens rendre compte de ma mission.

- Fort bien, je vous écoute.

- Eh bien comme convenu je suis allé me mettre aux ordres de Fulbert et j'ai assuré la sécurité du comte. D'horribles hommes rats ont commis une traitresse attaque en ces tunnels et mon intervention a sauvé la vie de notre hôte. J'ai ramené ce dernier à l'abri, comme vous me l'aviez commandé, auprès du Seigneur d'Aurevallis qui nous a révélé une menace de bombardement imminent.

- Je suis déjà informé de cette attaque à venir. Mais vous dîtes avoir rencontré Fulbert. Est-il sauf ? Où est-il ? Je ne le vois pas !

- Justement, lorsque ces couards de vermines ont fui, j'ai pu échangé avec lui. Il ne souffre que de blessures superficielles et lorsque je lui ai demandé pour l'enquête, il m'a dit d'aller me faire voir auprès de vous tandis qu'il se joignait à d'autres hommes pour poursuivre ces impurs créatures. Des hommes de d'Aurevallis ont suivi, afin de lui prêter insistance.

- Comment ? Et quand est-il des hommes qui vous accompagnez ?

- Ils ont servi d'escorte au Comte d'Alsacie, Milord.

- Mais qui donc accompagne Fulbert du coup ?

- En plus des hommes de l'organisateur, il y a un prêtre guerrier et un ménestrel, Milord.


Del Insula prit un temps pour analyser la situation. Il se demandait s'il n'était pas en train de cauchemarder tant la situation semblait catastrophique.

- Bon, pour résumer, que vous avais-je demandé ?

- Ben me placer sous les ordres de comte pour l'enquête, et de protéger Fulbert.

- Et qu'avez-vous fait ?

- Ben j'ai répondu à l'ordre donné par Fulbert et j'ai protégé le Comte.

- ...

- Ah zut ! Je me suis trompé !


Le Seigneur du Chesnois lâcha un profond soupir. Être confronté à ce niveau de bêtise ne manquait pas de troubler son flegmatisme coutumier. Il relativisa malgré tout en espérant pour Fulbert que les hommes d'Aurevallis à ses trousses soient tout aussi incompétents que de Soudé.

_______________________________________________________________________________________

L'infirmerie tenue par les prêtresse de Shallya connaissait une effervescence peu coutumière du lieu. Orasio et Riton avaient pu se remettre de leurs effroyables blessures et n'avait pas manqué de trouver un accès d'où observer la suite de la compétition. Les deux hommes commentaient les derniers tirs et partageaient leur avis sur les zones à cibler. Comme à l'accoutumé, ils étaient en total désaccord et de là provenait l'agitation.

- Ye te dit qué c'est au soud-ouest qué ye Cloude  y doit viser stupido. C'est oune emplacement révé pour oune trébouchet !

- J'estions plutôt d'avis que c'estoit au nord qui y'en a un, sûr de sûr. C'est où  qui doivent tirer parbleu !

- Et moi, je vous dis que si vous ne vous calmez pas sur le champs, je me verrai contraint de vous bâillonner et de vous attacher à vos lits !!!
- rugit la prêtresse supérieure en les prenant par les oreilles.
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Lord del Insula
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 22 Avr 2018 - 22:40

Dans les sombres tunnels serpentant sous les terres d'Alsacie, une bande d'hommes-rats fuyait paniqué une terrifiante menace.

- Ye vais vous exterminer, viles créatoures du Chaos !!! - entendait-on hurler dans les couloirs.

- Vite-vite, accélérer la fuite-sauve qui peut ! Le terrible guerrier-exterminateur chose-homme est sur nos talons-pattes !!! - couina l'un des skavens.

- C'est une armée-mutlitude à nos trousses-poursuites - s'inquiéta un autre.

- Nous devons avertir le vermine-lord Charcutax au plus vite-rapide - diagnostiqua une troisième de ces créatures.

- Ne serait pas plutôt Roi-vermine ?

- Moi je croyais qu'on devait annoncer-dire duc-rongeur suprême...


Et tandis que la fuite se poursuivait, un débat s'engageait sur les titres en usage au sein du clan Charcutax.

Plus loin dans le tunnel, un prêtre-guerrier courrait bon train pour tenter de réduire le retard avec les skavens, lâchant régulièrement des diatribes hautes en couleurs. Sur ses talons suivaient les deux autres membres de l'équipe de poursuivants : l'homme à la mandoline et Fulbert de la Gaudriole. Ce dernier ne manquait pas d'être interloqué par la personnalité hautes en couleur de ses compagnons d'infortune.

-  Sait-il que nous allons au devant de grands ennuis ? - interrogea-t-il le musicien en parlant du prêtre-guerrier.

- *tintinlintintintintin*

- Je... je vous ai posé une question !

- Hmmm... ?

- Je disais, sait-il que nous allons au devant de grands ennuis ?

- Dé quel genre d'ennoui vous voulez parler ?

- Je ne sais pas... peut-être du fait que nous sommes trois à poursuivre une bande de ces hommes-rats ? Ou encore que j'ai aperçu dans la bataille des hommes de D'Aurevallis et que j'ai l'impression que ni vous ni moi ne voulons tomber entre leurs mains ?
- ironisa le chevalier.

- Oh, vous savez, cé sont ploutôt les ennouis qui devraient s'inquiéter dé nous.

Cette réponse laissa le bretonnien sans voix. Il devait reconnaitre que cela le surprenait de rencontrer des gens qui possédaient comme lui cette forme de mépris des conséquences.

- Ye vais vous botter lé coul ! - Lança le prêtre guerrier à l'adresse des hommes-rats.

- *tintinlintintintintin*
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Alain de Saint Jean
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyLun 23 Avr 2018 - 0:14

Accoudés à un tonneau de bière déjà bien entamé Fraïrn et Glaïrn sirotaient des bières avec une mélancolie non feinte; le premier pour avoir perdu sa machine et une bonne partie de ses notes, le second pour avoir vu, une fois de plus, les Humains nier l'existence même des Skavens, ceci en dépit du spécimen apporté...

Perdus dans leurs pensées respectives ils ne virent pas arriver Brombur l'air contrarié.

- "Il reste encore de la bière ou bien avez-vous déjà fini le fût???..."

Sursautant à la question Glaïrn se retourna, regarda longuement Brombur, lui tendit enfin une choppe remplie d'une fraîche gueuze alambiquée, et, tout en l'interrogeant du regard, l'interpela.

- "On fait quoi maintenant??? On ne va pas les laisser régler cela tout seuls quand même???..."


- "Ho que si mon gars!!! Nous avons fait plus que notre part!!! Nous les avons avertis, pris un "exemplaire" vivant de cette vile engeance, fait une ballade souterraine aux conséquences largement visible vu l'état du quartier Nord, il est temps de leur passer la main..."

- "Mais le danger est bien présent là quand même!!! Si les Skavens tirent ne serait-ce qu'un seul projectile sur l'arène cela risque d'être un carnage..." chuchota Glairn.

- "Certainement mais nous ne pouvons rien faire de plus... De toute façon nos hôtes sont piqués au vif par cette attaque inopinée, et m'est avis que les Skavens vont vite le regretter..." répondit Brombur

- "Alors on ne bouge pas... Il y a un combat qui s'annonce contre les Skavens et nous n'y participerons pas..." regretta Fraïrn.

- "Ben oui, que veux-tu il s'agit maintenant de politique, ne pas froisser nos hôtes est primordial, tant qu'ils ne nous demandent aucune aide n'intervenons pas..." soupira Brombur...

- "Qu'est-ce qui vous chagrine alors???..." demandèrent en coeur Glaïrn et Fraïrn.

- "La bière... On aurait dû en apporter plus... On en a beaucoup vendu, il n'y en aura pas assez pour le retour..."


- "Mais non il en reste quatre en plus de celui-là" lui répondirent-ils, "suffira juste de se rationner un peu..."

- "Lorsque vous parlez des quatre, vous me parlez de ceux-là" demanda Brombur en pointant son doigt sur la gauche...

- "Voui, ceux-là même, les quatre dernier de notre meilleur brassage..."

- "Je les ai vendu il y a dix minutes au Baron de Joli-Tonneau..."

Tous trois se regardèrent alternativement, le regard empli d'effroi à l'idée de devoir boire de l'eau sur le chemin le ramenant à Karak-A-Khaône. Puis se penchèrent vers le fût faisant office de table, un coup sec confirma leur cruelle appréhension, il était plein au tiers, autant dire vide pour un Nain, alors pour trois d'entre-eux...

- "C'est une catastrophe!!!..." soupirèrent-ils en coeur...
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Mictlantecuhtli
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyMar 24 Avr 2018 - 1:41

LE TOURNOI DE TRÉBUCHETS D'ALSACIE :
Dixième tour

ArrowPosition de trébuchet du Lord del Insula (idem) :

Le Claude regardait les mécanismes du trébuchet en se grattant la tête : il fallait bien avouer que sa connaissance en ce domaine était largement déficiente et qu'il hésitait sur la marche à suivre pour ajuster la visée.

Au bout d'un moment, il haussa les épaules et fit pivoter le trébuchet sur son axe. Pour la distance c'était de toute façon bon, donc pas besoin de se casser la tête pour orienter la machine quand on est sous l'effet de la potion du fameux druide !

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Dans les tribunes et les bancs de la populace, une joyeuse animation accompagnait les derniers préparatifs du dixième tour. La compétition avait beau toucher à son terme, elle n'en réservait pas moins une dernière surprise : l'identité du vainqueur. Si plus personne n'était assez fou pour parier sur l'équipe du Lord, celles d'Alsacie et de Joli-Tonneau étaient au coeur de toutes les discussions. Contrairement au tournoi de Couronne, celui-ci semblait bien parti pour offrir un duel plein de suspens entre deux adversaires dont les positions étaient totalement inconnues. Les préposés aux paris étaient donc fort à plaindre, car les joueurs se ruaient sur leurs bureaux pour tenter de grappiller quelques gains supplémentaires.  

En dehors du comte Guillaume - qui n'avait réalisé qu'un passage éclair dans la tribune d'honneur -, tous les commanditaires étaient présents et fort demandés par le public. En cette heure qui précédait la conclusion, chacun était assailli d'admirateurs (et d'admiratrices !) qui ne tarissaient pas d'éloges sur les prestations de leurs artilleurs. Même les nains disparaissaient complètement derrière une foule nombreuse venue les complimenter. Il fallait bien reconnaître que certains des projectiles les plus originaux étaient de leur fait ; aussi pouvait-on affirmer sans grand risque que les tirs de squigs, de gobelins enchaînés et autres têtes sculptées resteraient longtemps gravés dans la mémoire collective.    

Singulièrement esseulé au coeur de cette foule en perpétuel mouvement, l'organisateur demeurait immobile et silencieux. Sa seule réputation suffisait généralement à faire le vide autour de lui, ce qui lui convenait à merveille.

En l'absence d'un individu assez fou que pour interrompre ses réflexions, Aurevallis scrutait en alternance le champ de bataille et les contreforts des Vouges, là où se situait l'objet de toutes ses inquiétudes. Le plan du comte Guillaume pour mettre un terme à la menace des hommes-rats n'avait pas suffit à le rassurer, car l'impressionnante puissance de feu dont il disposait ne serait d'aucune utilité si elle tardait à entrer en jeu. Une heure s'était déjà écoulée depuis le départ de leur hôte et, d'après ses estimations, il en faudrait facilement une de plus pour orienter et armer les machines de guerre. Les skavens disposant déjà d'une confortable avance, toute l'opération était on ne peut plus risquée. Quelle idée avait eu le comte de surseoir à l'envoi des sergents montés ? Tout cela pour économiser quelques misérables vies qui se seraient pour une fois révélées utiles.

Mais Guillaume était chez lui. C'était donc son droit incontestable d'assurer la défense de son territoire et de ses invités de la manière qui lui semblait la plus efficace. Restait à espérer qu'il soit à la hauteur. S'en remettre exclusivement aux trébuchets paraissait cependant très risqué, si bien que Mictlantecuhtli se mit à espérer avec tout ce qui lui tenait lieu de coeur qu'une intervention salvatrice vienne retarder le plan des infâmes hommes-rats. Toujours mal à l'aise et courroucé quand il était confronté à une situation sur laquelle il n'exerçait pas un contrôle absolu, il en vint presque à regretter que le comte soit revenu sur le devant de la scène.  

Même le fin mot de l'histoire lui échappait encore et toujours. Quel était le but du saboteur qui avait presque neutralisé le noeud du réseau de télébuchets ? D'où venait-il et pour qui oeuvrait-il ? Avait-il un lien avec le complot skaven ? Ca semblait tiré par les cheveux, mais rien n'était impossible lorsque l'on frayait avec l'influence corruptrice du Chaos. Sans mauvais jeu de mots, le comte aurait des comptes à lui rendre lorsque la situation se serait calmée, car ce monumental foutoir méritait quelques éclaircissements.

Monseigneur ?

Tournant légèrement la tête, Aurevallis constata que Baldwin s'était avancé sans bruit jusqu'à son côté. Le fidèle officier avait sans doute attendu de longues minutes avant d'interrompre les considérations intérieurs de son maître, lui qui était le seul à pouvoir le faire - presque - sans risque.

Oui, capitaine ?

Je voulais juste vous informer que les dispositions spéciales avaient été prises pour faciliter le duel final. Si les conditions sont réunies, le service technique se tient prêt.

Excellent. Avec toute cette agitation autour de la compétition, ce détail m'était totalement sorti de la tête. Et pour la cérémonie de clôture, où en sommes nous ?

J'ai donné l'ordre qu'on achemine le matériel vers la tour d'honneur, monseigneur. Vous serez en mesure de procéder aux remises de prix dès que la poussière du dernier tir sera retombée.

Mictlantecuhtli se fendit de l'un des rares sourires sincères dont il était capable, bien que la fatigue commença à marquer les traits de son visage.

Bravo Baldwin. Au moins puis-je me reposer sur quelqu'un ici. Si notre hôte réussit son coup, nous serons bientôt soulagés de la menace qui pèse sur nos têtes, mais ordonnez tout de même au service de sécurité de ne pas relâcher sa vigilance.

Bien sûr, seigneur. Avec votre autorisation, je pars de suite inspecter les garnisons.

Faites. Mais avant que vous ne partiez, une dernière chose : avez-vous reçu des rapports de nos espions ?

Pas la moindre, mon maître. Depuis leur départ pour les souterrains, nous sommes sans nouvelles.

Voila qui n'était pas pour rassurer son interlocuteur. Dans le contexte actuel, savoir De la Gaudriolle et d'autres énergumènes dans son genre en liberté, c'était comme ajouter un élément instable à une mixture déjà explosive.

Sans laisser transparaître ses légitimes craintes, l'organisateur donna congé à son bras droit qui partit immédiatement pour sa tournée d'inspection. C'est alors qu'un raclement de gorge se fit entendre dans son dos : PPDA patientait à distance raisonnable avec l'air de celui qui craint de déranger un dragon endormi.

Euh ... messire ... si vous voulez bien ...

Si je veux bien quoi ? rétorqua Mictlantecuhtli avec une pointe d'agressivité qui faisait toujours son petit effet.  

Ben ... euh ... les musiciens attendent votre autorisation, seigneur. Pour donner le signal de tir, vous voyez

Quoi, déjà !?

C'est qu'il n'y a plus grand monde sur le terrain, messire. De plus, les trébuchets d'Alsacie et de Joli-Tonneau ont leur effectif au complet, ce qui leur permet de recharger rapidement. Quant au dernier homme du Lord, il a beau être seul, il n'en est pas moins foutrement rapide. Je le soupçonne de prendre des trucs ...

Ca va ! Ca va ! Si tout est prêt ne traînons pas. ENVOYEZ ! conclut-il à l'attention des musiciens.

Et pour la dixième fois, les trompes retentirent pour inviter les équipes à se tirer dessus, avec le respect qui sied à un sport civilisé.  

Le Claude prenait incontestablement autre chose que de l'eau croupie ou de l'alcool frelaté pour se rincer le gosier. Son rocher fut le premier à décoller, à la recherche d'une position ennemie au nord du champ de bataille.

Si lui même ne s'en doutait pas, tous les spectateurs s'attendaient à ce que ce tir soit son dernier. Aussi exposé qu'une poulet rôti au milieu d'un village de gueux affamés, il serait certainement la cible prioritaire de ses deux adversaires qui feraient place nette avant de se livrer à un duel épique.

Pour confirmer cette impression, le rocher de Joli-Tonneau et la choucroute d'Alsacie jaillirent presque simultanément de la brume et filèrent en direction du sud-est. Le sort du dernier représentant du Lord était certainement scellé, mais son ultime baroud d'honneur pouvait réserver quelques surprises. Cependant, à l'instar du tir précédent, celui-ci dévia vers l'ouest de plusieurs mètres avant d'enfin toucher terre. Quand l'enchantement qui recouvrait cette portion du terrain fut intégralement dissipé, il apparu malheureusement qu'aucun adversaire n'y avait pris ses quartiers. A défaut d'une notable découverte, le Claude avait contribué à l'exploration de la bordure nord ; chose pour laquelle les artilleurs qui s'apprêtaient à le pulvériser pouvaient être reconnaissants.

La choucroute d'Alsacie fut la première à atteindre sa cible. Au grand dam des hommes du comte - mais à l'énorme soulagement du Claude -, elle atterrit une toise plus à l'est de la machine de guerre, l'éclaboussant copieusement de tout l'inventaire de ses ingrédients. Par chance pour le Claude, qui se trouvait de l'autre côté, la structure fit écran et le mit à l'abri des redoutables projections.

Ces circonstances lui permirent d'apprécier pleinement l'arrivée du rocher de Joli-Tonneau et la parfaite régularité de sa trajectoire qui l'amena à balayer l'engin comme un fétu de paille. Un bref instant avant l'impact, l'assistance put très clairement entendre un "Et meeeeeeeerde ..." sonore, rapidement étouffé par le fracas du bois pulvérisé.

Ainsi passa l'équipe rouge.

Le public hurla sa joie face à cette nouvelle et sanglante démonstration d'efficacité pour l'artillerie bretonnienne. Dans la tribune d'honneur, le Lord accueillit cette nouvelle avec son flegme coutumier. Au milieu des nombreux nobles venus saluer la prestation de son équipe, le seigneur du Chesnois faisait figure de rocher impassible pris dans une tempête. Rien ne semblait pouvoir endiguer l'agitation causée par les derniers évènements, mais PPDA finit par récupérer l'attention de la plupart des spectateurs à force de hurlements.

Mesdames et messieurs, l'heure est au bilan ! Grâce à l'élimination du trébuchet ainsi que du servant du Lord, le baron de Joli-Tonneau conforte son avance au classement avec quatre points supplémentaires ! Son total se porte ainsi à 11 points ! Ce score très impressionnant sera presque impossible à égaler et lui ouvre une voie royale vers le podium !                  

Pour ne pas changer, des applaudissements nourris saluèrent cette annonce. Le baron de Joli-Tonneau avait été le premier éliminé du tournoi de Couronne et le voir ainsi accéder à la finale apparaissait à chacun comme un juste retour de fortune.

N'oublions pas que cette nouvelle élimination donne également droit à un bonus gratuit ! poursuivit PPDA. Le baron peut donc ... euh ... un instant ... le sous préposé au bureau de gestion logistique des munitions extraordinaires me fait signe ...

Haletant après une course effrénée, un petite personnage au front dégarni déboula auprès du commentateur en agitant un bout de parchemin sous son nez et lui adressa quelques mots empressés à l'oreille.

Ah oui, je vois, finit par dire PPDA après avoir parcouru le document. Vous êtes sûr de votre coup ?

Cer...hhhhh...tain, hhhhhh monsieur Des Arpions hhhhhh, répondit le sous préposé.

Très bien. Dans ce cas ... Cher public, il semble que le baron de Joli-Tonneau ait tellement bien joué ses cartes que tous les bonus disponibles soient déjà passés entre ses mains ! Par conséquent, l'élimination d'une nouvelle équipe ne lui permet pas d'en acquérir un autre !      

Quelques exclamations de déception accueillirent cette nouvelle, mais le règlement était ainsi fait pour limiter les abus : chaque bonus ne pouvait être employé plus d'une fois par chaque équipe.

Pour couper court à ce léger mécontentement de l'assistance, PPDA embraya en tentant de la galvaniser par une annonce racoleuse :

Chers amis, le moment que vous attendiez tous est enfin arrivé ! Le duel final ! La rencontre de deux pointures ! L'affrontement ultime entre la Tour et le Tonneau !  

La déclaration fit mouche. Oubliant instantanément toute déconvenue, la foule se mit à scander les noms des deux finalistes. Si certains souhaitaient la victoire de l'un ou l'autre camp, d'innombrables spectateurs encourageaient indifféremment les deux protagonistes à leur offrir un final de toute beauté.  
   
Fort des informations transmises par Baldwin peu avant les derniers tirs, Mictlantecuhtli jugea qu'il était temps de transmettre aux spectateurs une dernière précision. Piochant une noix dans la corbeille de fruits secs qui reposait sur la desserte, il la lança d'un geste assuré en direction du commentateur et l'atteignit en pleine tête. Ce dernier se retourna en se massant le crâne et abandonna bien vite son air contrarié en constatant qui avait ainsi attiré son attention.

Que puis-je pour votre auguste et très adroite seigneurie ?

J'ai une dernière annonce à te confier avant que nous ne passions aux préparatifs du prochain tour, alors écoute attentivement ...

Peu après, PPDA s'acquittait de sa mission en annonçant d'une voix forte :

Mesdames et messieurs, grande nouvelle ! Afin de faciliter le duel qui s'annonce - et pour vous offrir le plus beau spectacle possible -, sa seigneurie d'Aurevallis, notre estimé organisateur, a mis en place des mesures spéciales ! A l'heure où je vous parle, plusieurs hommes du service technique convergent vers les positions de Joli-Tonneau et d'Alsacie pour aider leurs artilleurs à accélérer leur cadence de tir ! Ainsi, ce sont désormais deux projectiles que chaque équipe pourra envoyer à partir du prochain tour !

Cette surprise fut accueillie très chaleureusement par un public toujours plus avide de carnage. Les positions des deux finalistes étant inconnues, il fallait bien donner un coup de pouce aux artilleurs si l'on ne voulait pas y passer la nuit. Et ce n'était pas qu'une image, car, déjà, le soleil hivernal entamait sa descente sur l'horizon.

Au son des trompes qui annonçaient la nouvelle phase d'observation, l'organisateur quitta son siège pour effectuer les dernières vérifications en vue de la remise des prix. Derrière lui, un bruit assourdi trahit l'arrivée d'un nouveau rocher messager sur le terrain. Au moins le réseau de communication était-il toujours actif. C'était déjà ça.  

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 Result17

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Tir de télébuchet en Q24.

Impacts :

Calidus5 : Bb20 => Hit ! => Bb20
Lord del Insula : C16 => déviation ouest de 2 cases => C14
MagnanXXIII : Bb20 => déviation est de 1 case => Bb21

Paris résolus :

Aucun.

Cotes des paris :

- Prochain éliminé : 2 pour 1 (toutes équipes).
- Prochaine perte : 3 pour 1 (toutes équipes).

- Coup au but ou déviation : 1,1 pour 1 sur les déviations et 1,3 pour 1 sur les "Hit".  
- Concentration : 1,5 pour 1 sur les moitiés de terrain et 2 pour 1 sur les quarts.  

Tableau des scores et trésorerie :

- Alain de Saint Jean : 0 points ; 32.5 Co Hors jeu
- Calidus5 : 11 point ; 0 Co
- Gromdal : 6 point ; 40 Co Hors jeu
- Kaops : 2 points ; 25 Co Hors jeu
- Lord del Insula : 4 point ; 3 Co Hors jeu
- MagnanXXIII : 3 point ; 0 Co
- Toison d'or : 1 point ;  60 Co Hors jeu

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Fin du dixième tour ! Nous nous retrouvons avec un très romantique viril tête à tête dont dépendra l'issue du tournoi. Les deux finalistes ont jusqu'au dimanche 29 avril au plus tard pour m'envoyer leurs coordonnées et textes d'accompagnement.

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 29 Avr 2018 - 13:38

.
     Tandis que le vermisire ratvalier Morchoukroute continuait sa campagne de terreur inspirante à grand renforts de piétinements et autres tortures inventives, un messager sortit en trombe d’un tunnel de service.

     La cadence avait été terriblement accéléré depuis l’incident du martyr volant et quelques décès s’étaient ajoutés. Ainsi, Morchoukroute pensa qu’il s’agissait de sa nouvelle commande de main d’œuvre. Cependant, le nouveau venu s’étalait à plusieurs reprises sur le sol alors qu’il tentait de s’incliner devant son lige tout en courant comme un dératé.

     « Si… ! Heum, Vermi-lord ! crachota-t-il en arrivant près de la monture de Morchoukroute.
     — Quoi-quoi ?
     — Un… groupe de chose-hommes… tunnels… pertes-morts… »

     Il était clair que le messager était à bout, mais Morchoukroute s’en fichait éperdument. Ce qui l’ennuyait en revanche était le fait que ce vermisseau lui apportait une mauvaise nouvelle. Ainsi, le vermisire décida de le décapiter pour la forme avant de donner son cadavre encore chaud à sa monture bouffie. Morchoukroute n’aimait pas entendre de mauvaises nouvelles… et encore moins qu’on se trompe sur la formulation de ses titres.

    Cependant, le messager avait apporté un détail inquiétant. Des choses-hommes dans les tunnels ? Le martyr volant aurait-il donc alerté leurs cibles de leur présence ? Le vermisire jeta un œil à la machine branlante qui dépassait ostensiblement du massif vougien avant de hausser les épaules négligemment. Moui, ça devait être ça, les choses-hommes étaient trop bêtes pour reconnaître la glorieuse invention du clan Charcutax. Ainsi donc, ils étaient en train de remonter les souterrains. Problématique ça… Le vermisire s’approcha donc de l’entrée du tunnel, son destrier mâchonnant encore les restes du messager avec forces craquements peu ragoûtants.

     « Guerriers du clan ! hurla soudainement Morchoukroute en se redressant sur sa monture. En formation-discipline autour de votre lige-seigneur ! »

     L’ordre ainsi donné, la troupe protégeant le catabuchet à maleviande se rassembla en toute hâte autour de leur supérieur dans une cacophonie complète. Quelques-uns furent piétinés au passage, leurs cadavres étant aussitôt récupérés pour alimenter les machines à maleviande.  Cependant, il apparut bien vite au ratvalier qu’il manquait un bon nombre de ses effectifs. Et il savait pertinemment que les absents n’avaient pas tous servi d’exemple un peu plus tôt.

     En se retournant vers le catabuchet et ses environs, Morchoukroute s’aperçut avec horreur que la majorité de ses troupes, ainsi que les servants de la machine et la main d’œuvre… Discutaient ! Par la saucisse cornue, quel était donc ce maléfice, se dit-il alors en exorbitant ses yeux ?
     Un coup de rêne plus tard, le vermisire était à portée du groupe de dissident qui semblait s’affairer à monter des planches de bois sur des bâtons.

     « Mais-mais, qu’est-ce que vous faites ? Un ordre a été donné-crié !! »

     Et au vermisire d’enfoncer le crâne du skaven le plus proche pour appuyer son ordre.

     « Attendez-patientez, s’éleva une petite voix sifflante parmi la foule. Avant de vous rejoindre-suivre, nous voulons être sûr de votre titre-nom. Pour éviter la mort-exécution.
     — Si vous ne venez-bougez pas maintenant-nant, JE VOUS GENOCIDE ! hurla le ratvalier en gesticulant.
     — Ce sera pareil-même si nous ne trouvons pas votre titre-nom. Donc nous cherchons-trouvons. Et nos collègues-camarades de Géorgie nous ont appris-enseignés un nouveau concept-idée : le Sindique-Rat. »

     Par la saucisse cornue et le saint malesaucisson. Ses troupes avaient perdu la raison et étaient en plus atteint du mal terrible qu’était le Sindique-Rat, un cadeau empoisonné des gueux de Géorgie… C’était donc pour cela les pancartes ! Déjà Morchoukroute voyait les mots « votez duc-rongeur » et « Tous-tous pour le Roi-rat » s’afficher à une vitesse alarmante au-dessus de la foule.

     Le ratvalier l’avait pourtant dit que ce serait une très mauvaise idée d’engager ces maudits rat-génieurs de ce maudit trou perdu ! Mais ses supérieurs n’y avaient pas vu le moindre problème et voilà où ils en étaient !  Les travaux étaient arrêtés, la machine perdaient déjà des morceaux dans le processus, des choses-hommes arrivaient par les tunnels et ses propres troupes manifestaient avec le Sindique-rat…

     Morchourkoute resserra sa prise sur la hampe de son arme et étudia la foule qui scandait divers noms plus idiots les uns que les autres. Un acte de traîtrise évident envers la Saucisse cornue et le Vermisire Bharon-Duk Chacutax XVIIe du nom !

     Il était temps de trouver les dirigeants du mouvement et de leur expliquer sa façon de penser.
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 29 Avr 2018 - 22:13

Un texte de Lord del Insula:
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La débandade Skaven prenait des proportions grandissantes à mesure que les fuyards propageaient la rumeur d'une armée bretonnienne venant les assaillir en force, et que les échos des cris du prêtre guerrier se répercutaient dans les coursives. L'ampleur de la menace incitait ces créatures à se replier davantage, recherchant la sécurité dans un nombre plus conséquent de leurs congénères. De plus, tous espéraient qu'un de leurs supérieurs hiérarchiques prennent l'initiative d'organiser une riposte, avec les risques sous-jacents en cas d'échec.

Un chef suffisamment ambitieux et confiant finit cependant par rallier suffisamment d'hommes rats autour de lui.

- Suffit-stop mes petits rats. Il n'est plus utile de fuir-courir. Écouter la chose-homme qui harangue-crie. Sa voix parvient petite-lointaine. Temps de nous organiser-riposter il est.

Il fallut quelques instants et beaucoup de coups pour obtenir une remobilisation digne de ce nom.

- À tes ordres Sénérat. Nous attendons tes consignes-ruses.

- Patience-attente. Avec cette cavalcade, perdu dans mes repère-espace je suis. Où donc sommes-nous ici-là ?

- Nous avons atteint le terrier qui relie la montagne-pic de la tanière de la grande catapulte, votre éminence.

- Bien, et d'après vos oreilles-flairs, à quel niveau-emplacement se trouve l'ennemi-menace ?

- Je dirai que les choses-hommes se trouvent dans le nid-terrier de stockage-réserve des munitions – diagnostiqua un coureur d'égout.

Cette évaluation fit couiner un petit groupe de Skavens. Tout les yeux se braquèrent vers eux. Le sénérat se dirigea et se saisit du plus proche.

- Je sens la peur-panique chez vous. Qu'est ce qu'il y a dans ce trou ? Répondez vite-bien ! - commanda-t-il en brisant la nuque du malheureux.

Rempli de terreur, les compagnons de l'infortuné s’aplatirent au pied de leur chef.

- Des saucisses votre grandeurs !!!


Au même moment, nos trois aventuriers débouchaient dans la salle en question. Cette dernière comportait de nombreuses caisses et autres espaces de rangement. Le prêtre-guerrier s’apprêtait à continuer la poursuite lorsque Fulbert l'interpella :

- Messire, je suis navré de vous interrompre dans votre élan, mais j'aimerais jeter un œil à ses caisses. Leur style m'est étrangement familier.

- D'accord, mais yé voudrais pas que cé soit trop long. Ces vermines courent souper vite.

- *tintinlintintintintin*

Le chevalier s'approcha d'une des caisses et tourna autour pour en étudier les contours. Il aperçut bien vite un symbole familier.

- Le blason de la Géorgie... cela ne me plaît guère – annonça-t-il.
- Quel est lé problemo – demanda le prêtre-guerrier.
- On va vite être fixé – répondit Fulbert en se saisissant de son poignard pour forcer la caisse.

Le couvercle sauta rapidement et le contenu de la caisse fut ainsi exposer à leur yeux.

- Mais, qu'est cé qué c'est que ça ?
- La choses la plus horrible qui puisse exister – répondit blême le bretonnien. - Il s'agit des terrifiques et dangereuses saucisse de Géorgie.
- *tintinlintintintintin*

Fulbert peut se prévaloir d'être l'archétype du chevalier en terme de courage. Seuls deux choses l'effrayent en ce monde, et la vue de cette horrible saucisse est pour lui la pire des terreur. Perdant toute contenance, il s'affola.

- Il ne faut absolument pas y toucher, ni les mettre au contact avec le moindre source de chaleur. Vite, éloignons ça au plus vite ! – dit-il en se dirigeant vers le brasero le plus proche.

Mais se faisant, sa précipitation le fit trébucher et il tomba. Dans sa chute, il bouscula une caisse au dessus de laquelle d'autres étaient empilées. Celle-ci trembla sous l'impact, ce qui fragilisa l'édifice. La caisse au sommet bascula et tomba... droit sur le brasero. L'impact fut fracassante, et provoqua d'autres secousses, faisant tomber d'autres caisses, tandis que la première commençait à s'embraser.

- Bueno, et mainténant, qu'est cé qu'on fait ? - demanda le prêtre-guerrier.
- Courrez !!! - hurla Fulbert en se relevant d'un bond et en fuyant droit devant lui.
- *tintinlintintintintin*

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 29 Avr 2018 - 22:35

.
     Il ne fallut pas bien longtemps avant que la charcutapocalypse ne se déclenche dans les tunnels. Et un tel évènement ne passa pas inaperçu du côté du catabuchet à maleviande.

     Alors que le ratvalier Morchoukroute était occupé à enfoncer une pancarte indiquant « Longue vie-règne au Marqui-rat » dans la gorge d’un manifestant un peu trop véhément, il sentit le sol trembler sous ses pattes. Son armure déformée se mit alors à cliqueter de plus en plus alors que les secousses s’intensifiaient. Forcément, la panique gagna rapidement la foule du Syndique-rat quand les hommes-rats réalisèrent que le sol n’était pas censé réagir de la sorte. Une débande s’organisa donc dans le plus pur style skaven : c’est-à-dire n’importe comment.

     Mais avant que quiconque ne puisse trouver un abri, une boule de flamme verte et orange fut vomie par le tunnel principal, carbonisant les inconscients qui avaient voulu s’y abriter. Le résultat de l’exposition étant trop horrible pour être décrit, il sera donc passé sous silence. Néanmoins, Morchoukroute, lui, l’avait vu et il n’appréciait que peu le spectacle. En grande partie parce qu’il était en train de comprendre ce qui se passait.

     Une telle horreur ne pouvait avoir qu’une seule et unique provenance : les réserves de saucisses de Géorgie. De plus, c’était de là qu’était venu le messager paniqué. Enfin, le dernier indice, ladite réserve était à présent répartie sur approximativement une centaine de mètres au-dessus de la surface sous la forme d’un monstrueux nuage de cendres.

     Horrifié par le résultat, Morchoukroute eu pourtant un moment de lucidité dans le chaos ambiant de rat brûlés et d’hurlements paniqués. Toisant la foule de rat en panique, mais à pied cette fois car sa monture avait fui, et en concentrant ce qui lui restait de courage, il commença à insulter copieusement ses troupes. Quelques minutes d’injures plus tard, et une fois l’attention des intéressés obtenues grâce à quelques enfoncements de pancarte dans divers orifices, le vermisire avait ramené le calme sur le chantier.
     Fier de lui, il s’apprêta à donner un ordre quand un amas de planches plutôt conséquents du catabuchet s’écrasa sur un groupe d’artilleurs. Devant ce nouvel assaut imprévu, la débande repris de plus belle.

     Se passant la patte sur le visage, le ratvalier se dit alors qu’il aurait mieux fait de rester dans la garde du Bharon-Duk plutôt que de chercher des galons dans ce clan d’incapable. Dans tous les cas, les premiers tirs allaient être considérablement retardés… Le temps d’apporter un peu d’ordre dans tout ce bazar.
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 29 Avr 2018 - 22:36

Alors que le souffle apocalyptique de l'explosion jaillissait de la sortie du tunnel et que des tremblements de terre se produisaient de manière continue dans un boucan monumental couplé de légers bruits éthériques, trois hommes reprenaient leurs souffles.

« Olé ! Y’ai utilisé oune point de destin jouste à temps ! Lança le prêtre guerrier !
– *tintinlintintintintin*
– Étrange métaphore pour décrire la chance que nous avons eu, remarqua Fulbert.
– Ma… Si, vous avez raison. C'est oune coup de chance ! Oune coup de chance qué nous soyons tombé sour cette sortie.
– D'autant plus que ce rocher se trouvant juste à côté nous a permis d'être à couvert juste à temps. - haletât Fulbert – Mais quelle horrible odeur ! Une vraie peste ces saucisses !
– C’est la même odeur dé flatulence des orques.
– Hum !
– Mais y’ai ce qu’il faut pour oublier cela. Oune petite boisson ça vous dit ?
– Volontiers. Qu’est-ce que c’est ?
– TEQUILA !
– *tintinlintintintintin*
– De l’alcool estalien… Fort bien. Ça me permettra aussi d’oublier mes brûlures. En parlant de cela, votre crâne est tout rouge. Vous êtes sûr que ça va aller ?
– Ça va aller ! Sigmar veille sur moi. Régardez ! »
Steve Von Talos posa ses mains sur sa poitrine, et d’une voix grave et solennelle psalmodia :
« Saint Sigmar ! Bénissez cé corps ravagé !
– *tintinlintintintintin*
– Olé ! Ola ! »

Après cela les brûlures du prêtre guerrier disparurent. Fulbert cligna des yeux plusieurs fois avant de regarder la bouteille de tequila que Steve lui avait donné, il la débouchonna et y bu rapidement quelques gorgées. La journée était longue pour le chevalier, mais maintenant que le tunnel s’était effondré derrière lui il n’avait plus aucune piste. Sa chasse aux skavens s’arrêtait là pour le moment. Mais alors que Fulbert regardait le fond du tunnel effondré qu’une voix en sortit. C’était Poppon qui s’extirpa des gravats, ses habits ayant à moitié brûlés.

« Kof ! Kof ! Halte ! cria Poppon en toussotant. Au nom du grand et sublime seigneur Mictlantecuhtli je vous ordonne de cesser toute fuite et de vous rendre à moi et à mes gardes ! Kof ! Kof !
— Ventre-Dame ! Pas lui ! s’exclama Fulbert.
— Ma qué ? Vous aussi vous avez des points de destin ? demanda Steve Von Talos.
— Des points de destin ?! s’étonna Poppon. Ne vous fichez pas de moi ! Garde ! Arrêtez ces… »

Poppon se rendit compte qu’il était seul, les hommes d’arme qui l’avaient accompagné avaient disparu en même temps que la galerie derrière lui. Profitant du moment de panique de Poppon, Fulbert fila à l’albionaise laissant le prêtre guerrier et le musicien au sbire du seigneur Mictlantecuhtli.

« Vous voulez oune peu de tequila ? proposa Steve à Poppon.
— Vous voulez m’empoisonner c’est ça !
— Ma qué ?! La Tequila ! Dou poison ?!!
— Vous êtes les saboteurs impériaux ! Tout acte de sabotage est puni de mort. Vous êtes peut-être deux et je suis seul, mais ce serait une grossière erreur de s’opposer à un homme du seigneur Mictlantecuhtli ! Jetez vos armes et rendez-vous sans discuter ou vous aller le payer cher. »
Steve Von Talos se tourna vers Miguel :
« Tou crois qué lé doit lé touer ?
— *tintinlintintintintin*
— Tou as raison, on n’a pas dé temps à perdre avec loui, on va rater la fin dou tournoi ! En avant Miguel ! Lé dernier arrivé à l’arène est oune elfe mouillé !
— *tintinlintintintintin* »

Les deux estaliens tournèrent le dos à Poppon et se mirent à courir à toute allure vers le terrain du tournoi. L’agent bretonnien voulu dégainer son épée dans un accès de rage, mais il se rendit compte que son arme était restée avec sa ceinture, ceinture qu’il n’avait plus et qui était probablement ensevelie dans les tunnels derrière lui. Tenant les restes de son pantalon morcelé, Poppon se laçant à la poursuite du prêtre et de son acolyte. Mais quelque chose de fascinant se produisit dans les parages, une tempête de tirs de télébuchet balayait la région. Toutes ces pierres qui volaient dans le ciel en direction des différentes tours de gardes donnaient un spectacle incroyable mais aussi dangereux. Un projectile tomba d’ailleurs à quelques mètres de Poppon, ce dernier maudit les ingénieurs du comte d’Alsacie avant de reprendre sa course, mais les deux contrevenants avaient déjà pris beaucoup d’avance…

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 29 Avr 2018 - 23:27

L’hôpital était une nouvelle fois le théâtre d'un grand chambardement.

- Que se passe-t-il encore ? - demanda excédée la prêtresse supérieure.

- Madone, ma compagniere si sent souper mal - l'informa Orasio.

- Aaah, c'étoit trop horrible !!! - se lamentait Riton.

Les prêtresses le menèrent à son lit et le couchèrent. Il fut ensuite inspecté afin de déterminer la cause de son trouble. Celui-ci demeura cependant introuvable, et c'est une prêtresse supérieure démunie qui interrogea le tiléen.

- Que s'est-il passé pour que cet homme soit à ce point affecté ?

- Ma, nous étions en train dou regarder lé tournoi de tribouchet quand oune gros caillou a écrasé notre tribuchet it notre compagniere. Il s'est tout di souite senti mal.

- Je comprends, la mort de votre compagnon l'a sans doute ébranlé.

- No Madone. C'est li perte dou tribuchet qui le disole ! Et qu'en j'y lui est dit qué jé lui en constrouirai oune nouveau, il a défailli sous lé coup de l'émotione !!!

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyLun 30 Avr 2018 - 1:17

"Il reste bien les tonneaux offerts par le Baron de Joli Tonneau" se risqua Glaïrn...

Brombur sursauta,

" T'es pas bien ou quoi??? C'est un cadeau officiel au Seigneur du Karak, tu veux des soucis ou bien!!!???..."

"J'disais cela histoire de causer, mais faut quand même reconnaître qu'on est dans une sacrée mouise là..." rétorqua Glaïrn...

De nouveau le silence s'installa...

Fraïrn se gratta la tête avec insistance pendant de longues minutes, signe caractéristique chez lui d'une réflexion intense...

"Peut-être pourrions-nous prendre quelques uns de leur fûts de vins... D'accord ce la ne vaut pas nos bières" s'empressa-t-il d'ajouter devant les yeux arrondis de stupeurs des deux autres Nains "mais a-t-on le choix??? C'est leur piquette qu'ils appellent bière ou leur vin, qui, cela dit en passant remue plus que la pisse des Elfes..."


"Et tu fais comment pour rentrer dans les frais???" lui rétorqua Brombur...


"Ben j'me suis dit ceci: le vin c'est pas trop notre truc, sauf là parce que l'on a pas trop le choix, mais les princes/ducs/comtes et autres nobliaux des Principautés sont plutôt "toqués" de ce breuvage, donc on en achète un bon paquet, on en garde quelques uns pour la route et le reste est revendu avec bénéfice..."

"Mouaiii, c'est à creuser comme idée" réfléchi à voix haute Brombur...

"Surtout qu'on peut parfaitement les vendre dans de plus petits tonneaux..." rajouta Glaïrn...

De nouveau le silence s'installa, celui de la réflexion, toute Naine, basée sur les calculs et les proratas...


Le regards se croisèrent à nouveau, une étincelle de commune de malice brillant dans chacun d'eux...

"Les gars, j'crois qu'il y a quelque chose à faire de cette idée" et Brombur commença à s'expliquer...
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyMar 1 Mai 2018 - 0:17

LE TOURNOI DE TRÉBUCHETS D'ALSACIE :
Onzième tour

J'ai mal au crâne ...

Ainsi se plaignait l'organisateur à l'aube du onzième tour, tandis qu'il se massait les tempes en de lents mouvements circulaires.

Auriez-vous abusé du Crécrécrémant ? s'enquit l'Enchanteresse à son côté.

Vous plaisantez ? Je n'ai guère eu le temps de me livrer à pareils excès. C'est toute cette effroyable agitation qui m'épuise.

Je dois bien admettre que les tribunes deviennent de plus en plus bruyantes. Il faut sans doute y voir l'excitation produite par le dénouement tout proche.

Mictlantecuhtli se garda bien de relancer la conversation pour mentionner les multiples sources d'inquiétudes qui, bien que n'ayant rien à voir avec le tournoi, contribuaient pleinement à son mal de tête. L'imminente attaque des skavens en était une, et non des moindres ; mais c'était encore sans compter sur les saboteurs du réseau de communication qui étaient dans la nature et l'horripilant Fulbert qui n'avait toujours pas été appréhendé. A la pensée de ce dernier, c'est l'équivalent d'une aiguille chauffée à blanc qui sembla fourailler dans les méandres du cortex d'Aurevallis, le faisant horriblement grimacer. Le visage plongé dans ses mains ouvertes, il s'efforça de visualiser le freluquet en train d'être lentement démembré pour apaiser ces élancements.

Je vais vous chercher une infusion d'écorce de saule au bar, annonça l'Enchanteresse en voyant son état. Ca vous fera du bien.

Mictlantecuhtli ne répondit rien et demeura complètement inerte jusqu'au retour de sa voisine. Que n'aurait-il pas donné en ce moment même pour enfourcher sa monture et courir sus aux hommes-rats. Au moins aurait-il eu la sensation de contribuer à résoudre une crise, plutôt que d'être le chien de garde de cette compétition grotesque.

L'Enchanteresse ne tarda cependant pas à revenir et à interrompre le fil de ces sombres pensées :

Tenez, dit-elle en posant une tasse fumante sur la desserte, le tenancier du bar vient de la préparer à ma demande. Buvez tant que c'est bien chaud.

L'organisateur obtempéra sans broncher, quoique conscient qu'aucune infusion ne serait aussi efficace que la suppression des problèmes qui l'accablaient.

Après avoir englouti la moitié de sa prescription, Mictlantecuhtli reposa la tasse et fut soudainement intrigué par les ondes qui continuaient d'agiter la surface du liquide. A la surprise générale, le seigneur bretonnien dans ses superbes habits d'apparat se jeta au sol pour plaquer son oreille contre le dallage. A cette vision, l'Enchanteresse en vint à s'interroger sur l'efficacité de son remède.

Sans porter la moindre attention aux regards intrigués ou amusés qu'on lui jetait, l'organisateur focalisait toute son attention sur les sons qui se propageaient dans la structure de la tour. Entre les conversations ambiantes, les bruits de pas dans les escaliers et le fracas de la vaisselle dans les cuisines, il s'avérait difficile d'isoler un phénomène acoustique en particulier. Pourtant, ce qu'Aurevallis cherchait si obstinément était bien là : un sourd grondement continu, provenant vraisemblablement des souterrains et répercuté comme dans une gigantesque chambre de résonance.

Pour confirmer ses soupçons, l'organisateur se redressa d'un bond et se rua sur la longue-vue pour examiner le massif des Vouges. Un large sourire illumina bientôt son visage : au loin, une épaisse fumée voilait presque intégralement la machine de guerre ennemie. Mieux encore, certaines des parties toujours visibles semblaient endommagées. Quoi qu'il ait pu se passer, le miracle tant espéré était advenu. L'engin infernal exigerait sans doute de longues réparations avant de pouvoir faire feu et ce temps gagné suffirait sans doute aux trébuchets d'Alsacie pour le rayer de la carte.                        

On peut savoir ce qui vous rend aussi joyeux tout à coup ? demanda l'Enchanteresse dans son dos.

Mictlantecuhtli fut un peu pris de court. Afin de conserver secret le complot qui pesait toujours sur le tournoi, il lui fallait rapidement trouver une excuse probante à son revirement d'humeur.

Oh euh ... ce n'est rien très chère. Je viens simplement d'apercevoir une vieille connaissance dans l'une des tours d'observation de l'autre côté du terrain.

Et il vous aura fallu au préalable vous vautrer par terre pour ... ? poursuivit la dame avec d'évidents soupçons.

La fraîcheur du dallage est un excellent remède contre la migraine. Quelques instants à son contact et je me sens déjà bien mieux.

L'excuse était lamentable et tout indiquait que l'Enchanteresse n'était pas dupe. Heureusement douée d'un fort sens diplomatique, elle comprit que les véritables raisons derrière cette soudaine agitation devaient être tues pour l'instant. Quand le moment viendrait, elle espérait bien obtenir la vérité qu'on s'évertuait à lui cacher ainsi qu'aux autres invités.

Tirant Mictlantecuhtli de son mauvais pas, PPDA fit son apparition pour quémander des instructions :

Monseigneur, on m'indique que le premier tir des deux finalistes est prêt et que les équipes techniques ont regagné la sécurité de leurs postes en bordure de terrain. Nous n'attendons plus que votre accord pour aller plus avant.

Sur un dernier regard lancé à l'Enchanteresse, Aurevallis se retourna vers le commentateur :

Dans ce cas vous pouvez donner le signal d'envoi, Pue Des Arpions. Et ne traînons pas. Dès que les rochers auront touché le sol, je veux que les renforts courent aider les artilleurs dans la préparation du second tir.

Je transmets sans tarder, votre seigneurie.

Dans une chorégraphie qui était à présent parfaitement rodée, PPDA leva un bras avec un index tendu à l'attention des musiciens avant de le rabattre sèchement vers le sol. Les trompes résonnèrent alors pour avertir les deux équipes survivantes et Joli-Tonneau réagit instantanément.

Le baron semblait avoir planifié une habille stratégie, car ce ne fut pas un rocher ordinaire mais un amas de pierraille qui se dispersa en éventail sous le regard des spectateurs et piqua vers le centre-nord. Face à la nécessité d'explorer le terrain pour débusquer son dernier adversaire, Joli-Tonneau avait sagement réservé cet atout jusqu'au moment opportun. C'est donc une pluie de petits boulets de pierre qui s'abattit dans l'un des rares espaces vides qui subsistaient encore sur le terrain, mouchetant la nappe de brouillard blanc de plusieurs taches brunes.

L'absence de cri indiqua bien vite qu'aucun servant n'avait reçu de projectile sur la tête, au grand regret des spectateurs. A plus long terme pourtant, le dégagement opéré par les boulets s'avèrerait très utile.

Ce fut ensuite au tour du trébuchet d'Alsacie d'envoyer la choucroute vers la bordure nord du terrain. Une nouvelle fois, les spectateurs qui n'avaient pas la chance de se trouver bien à l'abris en haut des tours paniquèrent à l'idée de devenir des victimes collatérales ; mais les artilleurs du comte s'étaient montrés d'une redoutable précision dans leurs calculs. Sans qu'un seul filament de chou ne franchisse les limites du champ de bataille, la masse informe balaya tout un recoin suspect où une machine aurait facilement pu se cacher.

Cependant, ce tir n'eut pas plus de succès que son prédécesseur et c'est à grands cris que le public appela la seconde salve qui était accordée aux deux équipes.

Ne les faisons pas languir inutilement, déclara l'organisateur sans s'adresser à quelqu'un en particulier.

Un nouveau signe adressé aux musiciens fit retentir une sonnerie différente des précédentes : le signal pour les assistants de retourner auprès des machines.

N'allons-nous pas avoir droit à une phase d'observation ? questionna l'Enchanteresse décontenancée par ce changement de programme.  

Du tout, madame. Ces seconds tirs s'inscrivent toujours dans le cadre du onzième tour et ont dû être calculés dès l'ouverture, en même temps que ceux auxquels nous venons d'assister. Grâce à l'appui des techniciens du tournoi, il ne faudra pas cinq minutes pour qu'ils soient prêts. Vous n'aurez pas à patienter longtemps.

Et en effet, quelques minutes plus tard, un homme situé en bordure du terrain agitait un petit drapeau rouge à l'attention de l'organisateur.

Vous voyez ? Voici la confirmation que les trébuchets sont armés et que les assistants ont bien quitté le terrain.

Puis, se tournant vers PPDA :

Envoyez.

Ainsi fut fait et le baron de Joli-Tonneau poussa son avantage en gardant la main.

Nouveau tir de l'équipe du baron, mesdames et messieurs ! Mais ... on dirait qu'il part en direction du quart nord-est ... Cette zone n'est presque plus qu'un champ de cratères, que va-t-il chercher là-bas ? Le trébuchet de Gransette ! Mais c'est bien sûr ! La machine est toujours là depuis sept tours révolus ! Les hommes en blanc semblent décidés à engranger quelques points supplémentaires pour conforter leur avance ! Pas très utile si vous voulez mon avis, car il faudrait un miracle pour que le comte d'Alsacie leur vole la première place du classement. Si j'étais eux, je ...

C'EST FINI OUI ?!

Il était inutile de se retourner pour connaître l'origine de ce rappel à l'ordre, mais la surprise se chargea de faire sursauter le commentateur en une pirouette comique qui le mit face au regard meurtrier de son employeur. Quelques sièges plus loin, le baron de Joli-Tonneau en personne approuvait cette interruption par de vigoureux hochements de tête. Les digressions sur des considérations personnelles n'étaient décidément pas au goût de tout le monde.                      

Dépêche-toi de reprendre le commentaire, pauvre idiot ! Tu vas manquer l'impact !

Mais il était déjà trop tard. Un bruit sourd retentit au loin, trahissant l'atterrissage du rocher. Désireux de préserver l'intime relation entre sa tête et ses épaules à l'abri du couperet de l'organisateur, PPDA pivota et tenta de reprendre l'exposé des faits d'une voix hachée :

Veuillez nous excuser pour cette interruption indépendante de notre volonté. Le rocher ... oui ... le rocher ... mais où est-il bordel !? ... ah voilà ! Le rocher n'a pas atteint sa cible ! Il semble avoir dévié au sud-ouest pour s'écraser en terrain découvert ! Quelle déveine pour l'équipe de Joli-Tonneau, qui en est à sa troisième tentative infructueuse pour abattre la machine de Gransette !

Dans son dos, un bruyant raclement de gorge lui indiqua que sa carrière pourrait bien connaître une fin prématurée au fond d'un tonneau de piquette.

Mais ... mais ... ne nous attardons pas sur ces aléas, somme toute très ordinaires, voire inévitables dans ce genre de compétition, car voici qu'arrive une nouvelle fournée de choucroute d'Alsacie !

Le dernier projectile du onzième tour était en effet en plein vol et prenait la direction du centre. L'équipe du comte semblait avoir eu la même idée que sa rivale et cherchait à explorer l'espace déjà attaqué par la pierraille de Joli-Tonneau. Mais c'est à ce moment précis que des vents contraires entrèrent en jeu et poussèrent la choucroute plus au sud. Au terme d'une descente incertaine, elle finit par toucher terre à côté du cratère central, ne recoupant que très légèrement la zone criblée de mitraille.

Aucune perte durant ce tour, cher spectateurs ! Une pure phase d'exploration ! Signalons que ce n'était arrivé qu'une fois durant ce tournoi, lors du septième tour. Toutes les autres salves avaient entraîné des morts, des blessés ou des dégâts matériels.

Habitué à l'extrême violence du tournoi d'Alsacie, le public était un peu déconcerté par cette absence de résultats. Comble de la mesquinerie, certains n'hésitèrent pas à huer les artilleurs pour ne pas leur avoir offert la boucherie qu'ils espéraient. Il fallait pourtant en passer par là pour aboutir à une conclusion ; et le suspens ne ferait que croître avec chaque mètre carré gagné sur le brouillard.

Mictlantecuhtli était cependant rompu à l'art de manipuler les foules. Par la terreur, bien sûr, mais aussi par les promesses. Ce que le peuple attendait en ce moment, c'était de l'action ; aussi donna-t-il sans tarder le signal de la douzième phase d'observation. Pour calmer ces agités, rien ne valait un rythme soutenu.

Tandis que le premier artilleur escaladait sa machine, les gradins en étaient revenus à leur habituel état d'agitation mâtiné de discussions enfiévrées. D'une oreille distraite, l'organisateur écoutait les plans alambiqués que les nains de Brombur mettaient au point à propos de tonneaux de vin, quand un individu abominablement crasseux déboula de l'escalier. Coursé par des gardes de la milice comtale, il tenta désespérément d'atteindre Aurevallis avant d'être plaqué au sol sous le nez de ce dernier.

Par la blanche fesse de dame Constance ! s'indigna l'organisateur avant de glisser un mot d'excuse aux chastes oreilles de l'Enchanteresse. Pouvez-vous m'expliquer ce désordre dans la tribune d'honneur ?!

Ach ! Mille exguzes bour der dérangement, herr organizator. Z'est chuste ein forcené gui a franchi die sécurité.

Elle est belle votre sécurité ! Encore une chose dont le comte et moi aurons à discuter quand ...

M'seigneur ! C'moi ! Poppon ! baragouina le tas de poussière ambulant que les soldats pressaient encore fermement face contre terre.

Poppon ? Par la dame ! Est-ce là une tenue pour se présenter devant ton maître ?

Pas pu faire autr'ment ! Des nouvelles ! Ca urge ! lâcha encore l'espion qui luttait toujours pour se dégager de l'étreinte qui l'emprisonnait.

Bon, soit ! Lâchez-le vous autres et retournez à vos postes. Si vous tenez à vos pitoyables existences, je ne peux que chaudement vous recommander de ne plus laisser d'individus suspects accéder à la tour. Suis-je clair ?

Ja, herr organizator ! répondirent en choeur les hommes du comte avant de déguerpir au pas de course.

Quant à toi, suis moi. ajouta-t-il à l'attention de Poppon.

S'étant retranché avec l'espion dans l'un des nombreux réduits de la tour, Mictlantecuhtli écouta attentivement pendant de longues minutes les incroyables péripéties des souterrains lui être contées par le menu. Si Poppon n'avait pas pu assister à tous les évènements, son rapport contenait suffisamment d'indices pour combler les trous.

Ainsi le réseau de télébuchets fonctionnait-il à plein régime pour battre le rappel. C'était une excellente nouvelle. Meilleure encore était celle du sabotage involontaire des réserves de munitions et les dégâts occasionnés par ricochet à la machine des skavens. Aurevallis avait croisé les doigts pour un miracle et il y avait eu droit.

Fort bien, Poppon. Ces nouvelles me rassurent au plus haut point et, même si le sigmarite et son complice ont pris la fuite, je doute qu'ils puissent encore nous causer du tort.

C'est également mon opinion, votre seigneurie.

Mais, à présent que tu m'as remis ton rapport, que fais-tu encore ici ?

Pardon, monseigneur ?

Ne t'avais-je pas chargé d'en finir avec Fulbert de la Gaudriole ? interrogea Mictlantecuhtli en jetant un regard inquisiteur.

Ben euh ... il a filé lui aussi, seigneur. Et puis, comme il est à l'origine de la destruction des saucisses de Georgie, j'ai pensé que vous voudriez peut-être reconsidérer ...

Poppon n'acheva pas sa phrase. Son maître s'était levé du tabouret qu'il occupait et le toisait à présent avec une lueur inquiétante dans les yeux.

Aurais-tu oublié quelle est ma philosophie concernant les mauvaises actions ? demanda-t-il dans un murmure glaçant.

Que ... que ... qu'une bonne ne suffit pas à en effacer une mauvaise ? risqua Poppon en tremblant.

Cherche encore ... rétorqua doucement Mictlantecuhtli en posant la main sur le pommeau de son épée.

Soudain, un éclair de lucidité traversa l'esprit de l'espion, jusqu'alors paralysé par la peur. Bien qu'il n'ait jamais entendu son employeur s'exprimer en ces termes, il risqua une dernière proposition qui lui sembla coller au personnage :

Rien n'efface jamais une mauvaise action ?

Excellent, laissa échapper Aurevallis avec un sourire carnassier. Tu sais ce qu'il te reste à faire.


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Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 Result18

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Pas de tir de télébuchet durant ce tour.

Impacts :

Calidus5 : J14 => déviation nord-est de 1 case => I15 et J21 => déviation sud-ouest de 2 cases => L19
MagnanXXIII : B18 => Hit ! => B18 et J13 => déviation sud de 2 cases => L13

Paris résolus :

Aucun.

Cotes des paris :

- Prochain éliminé : 2 pour 1 (toutes équipes).
- Prochaine perte : 3 pour 1 (toutes équipes).

- Coup au but ou déviation : 1,1 pour 1 sur les déviations et 1,3 pour 1 sur les "Hit".  
- Concentration : 1,5 pour 1 sur les moitiés de terrain et 2 pour 1 sur les quarts.  

Tableau des scores et trésorerie :

- Alain de Saint Jean : 0 points ; 32.5 Co Hors jeu
- Calidus5 : 11 point ; 0 Co
- Gromdal : 6 point ; 40 Co Hors jeu
- Kaops : 2 points ; 25 Co Hors jeu
- Lord del Insula : 4 point ; 3 Co Hors jeu
- MagnanXXIII : 3 point ; 0 Co
- Toison d'or : 1 point ;  60 Co Hors jeu

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Le onzième tour prend fin avec un utile déblayage de certains espaces inexplorés du champ de bataille. Si la chance est du côté de l'un des finalistes, le prochain tour sera peut-être l'occasion d'une découverte. Notre nouvelle échéance pour les coordonnées et textes d'accompagnement tombe le dimanche 6 mai.

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 5 Mai 2018 - 0:25

Fulbert de la Gaudriole se précipitait comme un dératé vers les écuries où se trouvaient les montures des invités. Entre la menace qu'impliquait l'explosion des terrifiques saucisses de Géorgie et celle que représentaient les hommes d'Aurevallis, le chevalier ne souhaitait pas s'éterniser plus longtemps dans la région. Et tant pis pour les réprimandes que le Lord del Insula ne manquera pas de lui adresser !!!

Arrivant à la vue de son objectif, Fulbert ralentit son pas et adopta une approche plus discrète. Ça n'était pas le moment de se faire repérer !!! Se faufilant jusqu'à un point d'observation capable de le dissimuler, il guetta les activités des écuries. Devant celle-ci s'affairaient justement un grand nombre de sergents montés qui s'apprêtaient à lancer une excursion. Fulbert fut saisi par leur nombre et en déduisit que des mesures étaient prises pour faire face à ses hommes-rats. Il ne pouvait guère se rendre dans les écuries sans attirer l'attention tant que ce groupe ne serait pas parti.

Réfléchissant à un plan susceptible de couper court à ce fâcheux contre-temps, il avisa un gentilhomme donnant des consignes aux sergents. Une idée commença à germer dans sa tête. Il s'apprêta à quitter son poste d'observation quand il remarqua un autre gentilhomme qui le dévisageait.

- Zut, Ce drôle m'a vu. Il va falloir jouer serré.

Il se dirigea vers l'importun afin de donner le change, mais celui-ci venait de lui-même à sa rencontre.

- Bien le bonjour, Messire, - l'aborda celui-ci. - Je constate que je ne suis point le seul à remarquer cette agitation fort suspecte.

- Nous ne pouvons rien vous cacher Messire. C'est en effet une sacrée expédition qui se prépare là – répondit Fulbert pour donner le change.

- Je soupçonne pour ma part une menace à combattre, si je puis me permettre quelques hypothèses.

Fulbert ne portait pas le titre de Vaniteux sans raison. Aussi eut-il tôt fait de s’enorgueillir de son épopée souterraine.

- Je peux vous affirmer que vous êtes dans le vrai. Je reviens justement d'une explorations des tunnels se trouvant sous les tours et où j'ai livré bataille à forte partie de rats mutants. J'escompte que ces sergents vont être envoyés passer la région au peigne fin, afin de mettre la main sur d'autres de ces engeances.

- De fait, vous me semblez effectivement avoir baroudé dans quelques aventures – s'enthousiasma son interlocuteur qui avisait l'état de ses vêtements. - Ah ! Que ne donnerais-je pour les accompagner ! Cela doit assurément être exaltant de chevaucher ainsi au devant d'ennemis à pourfendre.

Saisissant là l'aubaine que cela représentait, Fulbert proposa tout de suite un projet.

- Il me tarde de pouvoir participer à cette escapade. Je vous invite donc à nous glisser dans cette écuries afin de pouvoir subtiliser deux montures. Ainsi, nous pourrions nous mêler à eux.

- Et comment comptez-vous procéder pour pénétrer le lieux sans éveiller les soupçons ?

- Nous allons tout simplement nous faire passer pour des inspecteurs envoyé par le commanditaire, Messire ?

- Guy de... la Filature – répondit ce compagnon de fortune. Et vous, Messire ?

- Fulbert de... Castagne – mentit le chevalier, préférant cacher ce nom susceptible de lui apporter des ennuis.

Les deux gentilshommes se dirigèrent donc vers l'écurie. Ils furent interpellés à leur approche. Guy se prit au jeu et lança le coup de bluff.

- Faîtes place manants, le Seigneur d'Aurevallis nous envoie inspecter les hommes avant que l'expédition ne soit lancée !

La tentative fonctionna à merveilles et les deux comparses purent aller sans être inquiétés. Après un rapide tour des lieux, les deux hommes avisèrent un cavalier isolé. Ce dernier était en train de se soulager dans un coin à l'abri des regards et faisait une proie facile. Guy se tourna vers Fulbert et lui fit cette proposition :

- Je brule de voir votre talent. Je vous laisse donc fort volontiers agir pour celui-ci. J'verrons ben pour le suivant.

Fulbert sembla réfléchir un instant. Puis il opina du chef et se dirigea furtivement vers sa proie.

Pendant que celui-ci progressait, Guy exultait. Avançant dans les pas du chevalier, il était prêt à intervenir pour le mettre hors de combat. Ainsi, le mérite de la capture lui reviendrait, et il pourrait enfin attirer les grâces du Seigneur d'Aurevallis. Fulbert arma son bras pour frapper le sergent avec le plat de l'épée. Au même moment, Guy s’apprêtait à frapper l'agresseur dans son dos.

Tout se réalisa en un éclair, à peine Fulbert avait-il frappé sa cible qu'il réalisa un pas de côté et fit pivoter son arme pour faire face à cette menace. Guy, comptant sur un effet de surprise total, frappa dans le vide, et fut emporté par son élan. Fulbert en profita pour lui fiare un croc en jambe et Guy se retrouva à quatre patte sans avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait.

- Tu as commis deux erreurs, coquin de fourbe – le railla Fulbert. – Mentionner le nom de ton maitre lors de notre entrée, et parler comme un bouseux au moment de m'envoyer assommer ce gisant là.

Et il assomma Guy avant que celui-ci ait pu se retourner.

____________________________________________________________

Poppon se précipitait comme un dératé vers les écuries où se trouvaient les montures des invités, suivi d'autres hommes du Seigneur d'Aurevallis. Entre la menace latente que lui réservait l'échec de sa mission et la perspective grandissante de la fuite de sa proie, l'espion souhaitait atteindre au plus vite atteindre ce lieu pour l'inspecter, et en tout cas contrôler les allers et venues.

Il croisait un groupe de sergents montés au moment où il arrivait. ceux-ci venaient de recevoir un ordre d'annulation de leur expédition de la part du Comte Guillaume et retournaient à leurs postes.

- Tant mieux – pensa-t-il. - Sans eux dans les pattes, il y aura moins d'agitations et de la Gaudriolle ne pourra pas en profiter pour nous échapper.

Arrivant à l'entrée il lança son injonction :

- Faîtes place manants, le Seigneur d'Aurevallis nous envoie inspecter les lieux !

- Encore ? - lui fut-il répondu - Z'afons déjà eu deux chefaliers qu'y inspectieren tout à l'haire.

Cette information glaça le sang de Poppon. Il se saisit de son interlocuteur.

- Comment donc ? Vous ont-ils dit leur nom ? Parlez, nom de nom, où je vous fais écarteler !!!

À ce moment, un homme sortait de l'écurie, et les interpella :

- Tout doux mein gars. Tes mezzires zont encore tedans. Z'y zont même été azommé et capturé par ein tes sergents. Y nous a dit te les garder à l'oeil.


Rassuré, l'espion lâcha prise :

- Bien, dans ce cas, menez-nous à eux. Nous allons les prendre en charge. Ordre du Seigneur d'Auravallis !

Poppon et ses compagnons suivirent leur guide et finirent par être conduit aux deux hommes. Tous deux étaient attachés et le visage encagoulé dans un sac. Et il paraissait inconscient. L'un d'eux portait le tabard de Fulbert de la Gaudriolle.

- Enfin, nous le retrouvons - soupira Poppon - L'affaire est dans le sac.

Les deux hommes furent emportés par les gardes qui l'accompagnaient, et tous se dirigèrent vers la tour où officiait leur terrifiant Seigneur.
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MagnanXXIII
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 5 Mai 2018 - 21:10

Au sommet d’un tour du stade, auprès du dernier télébuchet fonctionnel du nœud, le sergent Heinrich fit remarquer au Comte d’Alsacie que l’opération allait bon train.

« Sehr gut. On tirait que l’ennemi a quelques tifficultés messire. On peut foir d’ici que leur catapulte a subi des tommages. Te plus, tans une heure tous les trébuchets de la réchion seront informés de la position de la ciple et la victoire sera à nous.
— Excellent. Dire que l’idée du télébuchet était au départ un simple délire élaboré avec sire Cédric autour d’une chope de bière. Je suis bien content d’avoir poursuivit ce projet complètement fou. Il va nous sauver la vie aujourd’hui !
— Le premier message a pien été expétié à Hafenheim. Le message a atterri dans le toit d’une maison, mais nous avons pien entrainé nos servants à retrouver les messages dans les entroits les plus impropaples. L’assaut des cavaliers a dû être annulé à l’heure qu’il est.
— Et Krütu ne devrait plus tarder.
— Était-t-il nécessaire de faire fenir fotre karde du korps ? Il me semple assez tangereux.
— Avec tous les assassins skavens qui rodent dans le coin, il est plus que nécessaire.
— Pien messire… »

Après la rédaction de plusieurs messages d’alerte de la part d’Heinrich (la rédaction des messages de télébuchet destinés aux artilleurs demande la connaissance d’un code simplifié à l’adresse des gueux ne sachant ni lire ni écrire. Par exemple, des épées croisées symbolise un ordre d’attaque et une carte simplifiée de la région avec numérotation des secteurs - les servants savent au moins compter - précise la zone de tir), le capitaine remarqua que le comte se trouvait toujours derrière son dos.

« Messire ? demanda Heinrich, Fous compter rester ici ?
– Bien sûr, répondit le comte d’Alsacie, je m’assure du bon déroulement des opérations. Et depuis cette tour on a une vue imprenable sur la région et sur les événements du tournoi.
– Fous ne pensez pas que fotre place se troufe à la tripune t’honneur ?
– Les opérations militaires avant tout ! De plus, je me sens en sécurité au sommet de cette tour.
– Pen chustement messire. Fu la hâte des serfants à enchainer les tirs, le télépuchet pourrait très pein supir un incitent.
– Un incident ?
– Une tension mal chérée, une partie métallique qui cète, une corte qui se prise. Cha peut être tangereux. Une écharte dans l’œil ou une poutre sur la tête, fous poufez finir afeugle, empalé ou pire encore.
– … »

Il y eut un court silence, mais ce dernier fut vite interrompu par les mécanismes du télébuchet qui était près à expédier un nouveau message.

« Vous avez raison, lança le comte, ma place est dans la tribune. Je vous laisse vous occuper de la suite des opérations.
– Comptez sur moi messire ! »

Et le comte descendit les escaliers de la tour pour rejoindre son siège à la tribune qu'il avait quitté plus tôt dans la journée.


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Chez Mantic nous irons,
Au Neuvième âge nous jouerons,
Dans tous les cas nous resterons bretonniens !


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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 6 Mai 2018 - 23:26

LE TOURNOI DE TRÉBUCHETS D'ALSACIE :
Douzième tour

Dans la tribune d'honneur, l'Enchanteresse et l'organisateur se livraient à une fascinante discussion au sujet de la récente hausse d'imposition sur les oeufs durs, lorsqu'une pluie d'acclamations enthousiastes vint interrompre leurs échanges. D'abord interdits par cette agitation - qui ne se justifiait par aucun tir de trébuchet ou de télébuchet -, les deux hauts personnages jetèrent des regards en tous sens à la recherche d'une explication. Il fallut un bon moment à Aurevallis pour remarquer que Joli-Tonneau et le Lord lui adressaient de grands signes, tout en pointant du doigt une silhouette massive qui descendait laborieusement l'escalier central de la tribune : le comte d'Alsacie était de retour ; potentiellement avec une cotte de mailles supplémentaire.

Dès que le comte eut atteint la rambarde, les ovations ne tardèrent pas à se propager aux autres tours d'observation, ainsi qu'à la classe populaire. En plus d'être le maître des lieux et l'hôte du tournoi, il était également le commanditaire d'une équipe finaliste, possible récipiendaire d'une médaille de victoire. Son retour là où chacun pouvait le voir fut donc particulièrement apprécié de l'assistance.

Dès qu'il aperçut son noble cousin, François de Gasconnie afficha pour la première fois une mine ravie et s'empressa d'aller à sa rencontre pour lui remettre la bourse - désormais vide - que le comte lui avait confiée. Trop heureux d'être enfin relevé d'une tâche qui le répugnait au plus haut point, il ne prit que le temps de communiquer quelques informations utiles à Guillaume avant de regagner sa place au fond des gradins. De là, il pourrait plus commodément manifester sa désapprobation pour ce qu'il considérait comme un ramassis de pratiques barbares.    

Le comte réintégra donc son siège - lourdement renforcé pour supporter le poids de son équipement et doté d'un dossier blindé - sous les salutations chaleureuses de ses invités et compatriotes ; ces derniers scandant de multiples slogans patriotiques. A quelques places de là, l'organisateur lui lançait un regard mi-satisfait, mi-suspicieux, dans lequel semblait se cacher un question : «Allez-vous enfin rester en place, où dois-je ordonner qu'on soude votre armure à ce fauteuil ?»

Tout est prêt, monseigneur, annonça une voix légèrement enroué par une journée entière de commentaires.

Mictlantecuhtli ne se retourna pas et n'adressa rien d'autre qu'un vague signe de la main à PPDA. Il n'en fallu pas plus à ce dernier pour transmettre le signal tant attendu aux musiciens et marquer l'ouverture du douzième tour.

Sans doute désireux de rivaliser avec leurs derniers adversaires, les artilleurs d'Alsacie devancèrent cette fois les hommes de Joli-Tonneau. La choucroute fut la première à s'extraire du camouflage, entraînant brièvement derrière elle un panache de brume magique. Après avoir survolé le champ de débris qui recouvrait à présent la majeure partie du terrain, c'est vers le pied d'une des tours d'observation sud qu'elle infléchit sa course. Le commentaire reprit :

Chers spectateurs, nous assistons à une nouvelle tentative de l'équipe orange pour débusquer une machine qui se serait cachée dans l'un des angles du terrain ! Non loin de feue la machine du Lord del Insula pour être précis. Nous saurons sous peu si cette portion du champ de bataille recelait une telle concentration de joueurs !

La choucroute n'était plus qu'à quelques mètres du sol et ne devait plus tarder à dissiper les doutes en la matière. Avec le répugnant "Sbroootch" qui accompagnait chacun de ses atterrissages, la spécialité d'Alsacie se répandit largement dans ce petit espace inexploré.

Et il n'y aaaaaaaaaa .... rien, annonça PPDA quand le brouillard fut dissipé. La déception qui pointait dans sa voix était le parfait reflet de celle du public. Mais voici déjà que le rocher de Joli-Tonneau entre en jeu ! ajouta-t-il en pointant du doigt le second projectile. Les deux équipes sont visiblement en phase car - voyez ! - cette nouvelle attaque semble prendre la même zone pour cible !

Les observations du commentateur étaient on ne peut plus exactes. Faute de connaître leurs positions mutuelles, chaque équipe d'artilleurs semblait nourrir des soupçons similaires sur la cachette de son ennemi. Ensemble - et quoique sans concertation -, ils avaient déjà bombardé durant le tour précédent l'espace compris entre les trébuchets de Gransette et de Mélinor. Une nouvelle fois, leurs choix stratégiques semblaient devoir concorder.  

Loin de chevaucher son prédécesseur, le projectile de Joli-Tonneau poursuivit sa trajectoire vers le sud jusqu'à frapper le sol à l'aplomb des fondations de la tour d'angle, y propageant de fortes secousses qui firent hurler quelques dames et damoiseaux un peu trop sensibles. Bien que certains éclats de pierre aient été de nature à causer des dégâts dans les rangs du peuple, la fortification constitua cette fois un excellent écran et arrêta net les objets volants avant qu'ils ne blessent quiconque.      

Toujours pas de résultats, mesdames et messieurs ! scanda PPDA en guise de bilan de la première salve. Au vu du dégagement qui vient d'être réalisé par nos deux finalistes, je pense que nous pouvons à présent dire sans grand risque d'erreur qu'aucune machine active n'est plus susceptible de se trouver dans le tiers sud du champ de bataille.

Le public acquiesça à grand cris et manifesta de plus belle son désir d'action.

«Les ingrats !, songea l'organisateur. Ils ont droit à un spectacle sans pareil depuis le début du tournoi et une phase plus calme les met déjà au bord de l'émeute ! Si je ne devais pas y passer le restant de mes jours et sacrifier toutes les forêts des Marches au passage, j'empalerais volontiers ces bouseux jusqu'au dernier.»

Heureusement pour les gueux, un rocher messager vint distraire Aurevallis en frappant le terrain à courte distance du centre. Alors qu'il songeait encore un instant plus tôt à exécuter publiquement quelques perturbateurs pour ramener le calme et entretenir le spectacle, une idée plus subtile lui vint à l'esprit.

Hep ! Machin !, lança-t-il à l'attention d'un des chargés de communication par drapeaux. Signale à l'un des techniciens là en bas de détacher le parchemin du rocher et d'en faire la lecture au public ; ça va le distraire.

C'est k'savent pas lire s'ngeur, répondit l'homme avec une inhabituelle nonchalance.

Alors arrange toi pour qu'on y envoie quelqu'un qui sache ! Abruti !

«Oui, da !» fut tout ce qu'ajouta ce prototype à peine dégrossi de sémaphore avant de se rendre à la balustrade pour transmettre les instructions à l'aide de chiffons sales, noués aux extrémités de deux branches mortes. Le professionnalisme qui se dégageait d'une telle scène était admirable.

Malgré ces pitoyables outils de travail, l'information sembla circuler, car quelqu'un se dirigea rapidement vers le rocher. Apparaissant et disparaissant à mesure qu'il traversait des zones recouvertes par le brouillard et d'autres labourées par les tirs, cet individu capta involontairement l'attention des spectateurs. Au terme de son trajet, la majorité des têtes s'étaient retournées vers lui ; chacun se demandant ce qu'allait faire cet intrus au milieu d'un champ de ruines.

La réponse ne tarda pas, car il trancha d'un geste assuré la petite corde qui retenait le parchemin roulé et - adoptant une pose de déclamation dramatique - s'attela à sa lecture :

A zon auguzte zeigneurie, der comte Guillaume d'Alzacie.

Fotre éminence zurbrotégée, notre humple maizon a der blaizir de fous informer gue fotre commande de cinquante gottes de mailles riffetées en azier trempé est brête bour die liffraizon.

Nous nous félicidons de fous combder barmi nos blus vidèles clients und zouhaiterions fous témoigner notre gradidude au traffers d'ein pon de réduczion de cinq bourcents zur fotre futur achat (hors armures de zeconde main und bromozions du chour).

Receffez nos blus zincères zalutazions.

La Déroute, armures brêtes à border et zur mezure (de père en fils debuis 1307).

Mictlantecuhtli ne s'attendait pas à ce que cette missive relève de la correspondance du comte. Une lecture publique était de nature à causer un incident diplomatique, mais les spectateurs et son destinataire en rirent de bon coeur. La tendance du comte à soigner sa sécurité était de notoriété publique dans tout le royaume, aussi ne pouvait-on pas vraiment parler de secret d'Etat.

Jamais en reste lorsqu'une bonne occasion se présentait à lui, l'organisateur songea tout de même à adresser une facture à ces armuriers pour l'encart publicitaire dont il venait de leur faire profiter devant une si vaste assemblée. Le concept mériterait sans doute d'être creusé ...

Cet intermède s'était avéré largement suffisant pour que les renforts aident les deux équipes à réarmer leurs machines, car le drapeau signalétique était agité depuis une bonne minute en bordure de terrain. Aussi les trompes sonnèrent-elles dans la foulée, contraignant le lecteur à fuir la surface de tir au pas de course.  

Une seconde brassée de choucroute décolla en même temps que le nouveau rocher de Joli-Tonneau, mais leurs destinations respectives étaient cette fois bien différentes.

Le projectile d'Alsace prit la direction du dernier grand espace vide à occuper la région centrale, tandis que celui de l'équipe blanche semblait devoir explorer une ultime faille dans l'anneau périphérique. Deux choix fort différents, mais stratégiquement justifiés, s'agissant des dernières surfaces relativement évidentes où un trébuchet pouvait tenir sans encombre.

La choucroute parvint à sa destination après une course magnifique et dégagea un angle de la nappe de brumes. Tel ne fut pas le cas du rocher, dont le tir était on ne peut plus manqué. Tombant bien trop court, c'est au sud-est du secteur visé qu'il toucha terre, sans plus de résultats que la tentative d'Alsacie. Mais, manqué pour manqué, il dissipa à son tour une appréciable quantité de brouillard, confirmant l'absence de machine dans un espace qui n'avait été exploré que par la pierraille.    

L'étau se resserrait toujours d'avantage sur les finalistes, mais tardait à leur infliger sa morsure. Cette situation faisait tellement croître les attentes du public que des milliers de talons se mirent à battre le sol en cadence. Avec une telle tension, le tournoi risquait de se conclure par une explosion de cris jubilatoires lorsque l'un des deux camps serait enfin découvert. Nul doute que l'écho d'une telle clameur s'entendrait jusque dans les comtés voisins.    

Dans ce tumulte qui rendait impossible toute communication, Aurevallis fut soudain interpellé par un léger tapotement sur son épaule. Portant instinctivement la main à son épée pour tailler l'impudent en pièces, il fut surpris de se retrouver face au visage balafré mais rayonnant de Poppon. Après l'avoir envoyé aux trousses de Fulbert de la Gaudriole, Mictlantecuhtli ne s'attendait pas à le revoir si rapidement ; mais sa mine réjouie semblait - pour une fois - annonciatrice d'excellentes nouvelles.

Faisant signe à l'espion de le précéder dans une pièce de rangement, il s'y enferma à sa suite pour atténuer le bruit ambiant et entendre son dernier rapport.

Grande nouvelle, monseigneur !déclara Poppon triomphal. De la Gaudriole est ficelé, bâillonné et jeté dans un cachot sous la surveillance de quatre gardes d'élite.

Excellent ! s'enthousiasma son employeur à cette annonce. Encore un facteur de risque en moins sur l'échiquier. Avec les skavens qui appartiendront bientôt à l'histoire ancienne, nous allons pouvoir clore ce tournoi correctement - et sans drame ! A présent, va, ajouta-t-il la main posée sur la poignée de la porte. Je t'associe à la garde du prisonnier. Tu m'en répondras sur la masse informe qui te sert de tête.

Je ne décevrai pas votre seigneurie, conclut l'espion tandis que son maître tournait les talons et regagnait les tribunes.  

A l'extérieur, la nouvelle phase d'observation avait déjà commencé.

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Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 Result19

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Tir de télébuchet en R16.

Impacts :

Calidus5 : Cb12 => déviation sud-ouest de 1 case => Db11 et F9 => déviation sud-est de 3 cases => I12
MagnanXXIII : Cb12 => déviation nord-est de 1 case => Bb13 et U11 => Hit ! => U11

Paris résolus :

Aucun.

Cotes des paris :

- Prochain éliminé : 2 pour 1 (toutes équipes).
- Prochaine perte : 3 pour 1 (toutes équipes).

- Coup au but ou déviation : 1,1 pour 1 sur les déviations et 1,3 pour 1 sur les "Hit".  
- Concentration : 1,5 pour 1 sur les moitiés de terrain et 2 pour 1 sur les quarts.  

Tableau des scores et trésorerie :

- Alain de Saint Jean : 0 points ; 32.5 Co Hors jeu
- Calidus5 : 11 point ; 0 Co
- Gromdal : 6 point ; 40 Co Hors jeu
- Kaops : 2 points ; 25 Co Hors jeu
- Lord del Insula : 4 point ; 3 Co Hors jeu
- MagnanXXIII : 3 point ; 0 Co
- Toison d'or : 1 point ;  60 Co Hors jeu

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Fin du douzième tour, et l'exploration se poursuit. Le fatidique treizième nous permettra-t-il de renouer avec une saine tradition de mort et de destruction ? Vous le saurez au prochain épisode. Pour ce faire - et suivant les dernières dispositions exposées dans le sujet de discussion, la date limite pour envoyer ou poster un texte est celle du samedi 12 mai.

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 12 Mai 2018 - 14:19

Del Insula attendait tranquillement la fin du tournoi. N'ayant plus aucun enjeu sur lequel s'engager, il pouvait se concentrer sur ces réflexions concernant les enseignements à tirer du tournoi. Il s'imaginait pouvoir en toucher quelques mots à son ami d'Aurevallis.

Restait toutefois la question épineuse de la Gaudriolle. N'ayant aucune idée de la situation de son chevalier, le Lord se demandait comment il pourrait plaider l'indulgence à son sujet, alors que ses frasques jouaient contre lui.

Il réfléchissait donc à ces deux sujets quand il fut interrompu par l'arrivée enthousiaste d'Orasio.

- Salute Melourd. Je oune souper idée pour lé constouction de la tribouchet !!!

Et le tiléen commença à exposer ses théories dans un flot soutenu...
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 13 Mai 2018 - 22:39

LE TOURNOI DE TRÉBUCHETS D'ALSACIE :
Treizième tour

La nouvelle de la capture de Fulbert de la Gaudriole avait eu des conséquences étonnantes sur l'humeur de l'organisateur. Dans ces derniers instants qui précédaient la treizième salve de tirs, celui qui d'ordinaire observait froidement l'action depuis son siège - quand il ne fulminait pas contre une malheureuse victime - allait et venait joyeusement entre les invités, dispensant salutations et compliments de circonstance. Surpris par le revirement de cet être acariâtre qui était plus prompt à trancher des mains qu'à les serrer, nombre d'entre eux n'y virent que l'effet stimulant d'une fin proche et d'une compétition qui s'était déroulée sans incident majeur ; du moins à leur connaissance.    

Une surprise qui devait conforter ces bonnes dispositions attendait Aurevallis auprès de son siège : le capitaine Baldwin était de retour de sa tournée d'inspection avec d'excellentes nouvelles.

Monseigneur, la situation à Havenheim et aux alentours des installations du tournoi est parfaitement calme, annonça-t-il avec un large sourire de satisfaction. Plus aucune altercation avec les hommes-rats n'a été signalée depuis le retour du comte Guillaume. Il est possible que nous ayons supprimé leur tête de pont et qu'ils se soient dès lors retranchés sur leurs positions dans les Vouges.

Là où un déluge de rochers ne tardera pas à s'abattre pour en faire de la viande hachée, compléta Mictlantecuhtli en partageant la mine ravie de son officier. C'est excellent. Vraiment excellent. Et il y a mieux, surenchérit-il.

Mieux, monseigneur ?

Adoptant soudain un air de conspirateur, c'est directement à l'oreille de son bras droit qu'Aurevallis murmura la nouvelle qui le mettait en joie :

Nous tenons de la Gaudriole ...

Vraiment !? s'extasia Baldwin dans un cri qui fit sursauter quelques invités alentours.

Oui, oui, chuuuut ..., poursuivit son maître à mi-voix. Cette fois, je compte bien m'en débarrasser définitivement. Mais pour ce faire, il faut garder le Lord dans l'ignorance de la capture de son vassal. Le cas contraire, il aurait tôt fait de réclamer une fois encore des mesures de clémence.

A votre place, je ne m'inquièterais pas trop du Lord en ce moment, monseigneur. Ses oreilles me semblent bien occupées.

En disant cela, il pointait du doigt le seigneur du Chesnois qui, quelques mètres plus loin, supportait péniblement les interminables considérations techniques de son artilleur tiléen. Enfoncé dans son siège, la tête renversée, les yeux perdus dans le ciel gris qui menaçait de larguer quelques flocons, le Lord voyait sa patience mise à rude épreuve.      

Mictlantecuhtli fut pour sa part rassuré de ce constat. Plus l'attention du Lord serait retenue ailleurs, plus il aurait les coudées franches pour s'occuper de son horripilant chevalier. Mais l'heure n'était pas encore aux divertissements sanguinaires dont l'organisateur raffolait ; comme le signal sonore marquant la fin de la phase d'observation le lui rappela. Il ne faudrait plus que quelques minutes aux deux équipes pour effectuer leurs derniers réglages avec l'aide des renforts qui leur avaient été accordés.

Alors qu'il reportait son attention sur le terrain, Aurevallis fut surpris du nombre de nobles qui étaient venus se pencher à la rambarde pour observer ce qui se déroulait en contrebas. Rien n'étant supposé se passer avant le signal de tir, c'est intrigué qu'il s'avança à son tour et se fraya un chemin en écartant deux spectateurs sans ménagement. Ce qu'il vit alors entama quelque peu sa bonne humeur et lui fit froncer les sourcils. Le public semblait dangereusement approcher du point de rupture : les bousculades se multipliaient et plusieurs échanges houleux entre supporters viraient de plus en plus à des rixes que le service d'ordre avait bien du mal à contenir. La qualité et le suspens étaient allés crescendo depuis l'ouverture du tournoi, mais le retard du point d'orgue commençait à envenimer la situation.

Au sommet de leurs tours tout confort, les nobles se moquaient bien de l'agitation populaire et des pertes qu'elle ne manquerait pas d'engendrer. Bien au contraire, cet indescriptible chaos qui se déroulait plusieurs mètres sous leurs pieds semblait constituer pour beaucoup une amusante distraction.

Pour sa part, l'organisateur demeurait partagé. A doses homéopathiques, lui aussi savait apprécier les démonstrations de l'incommensurable stupidité des gueux. Pourtant, un tournoi qui laissait derrière lui plus de morts dans le public que sur le champ de bataille ne manquerait pas de faire jaser. Il fallait prendre des mesures et vite pour éviter que ces accrochages ne tournent à l'émeute.

Pue des Arpions, donnez le signal, ordonna-t-il soudainement en s'adressant au commentateur.

Mais ... mais ... seigneur ! Les équipes techniques n'ont pas encore eu le temps d'évacuer le terrain ! protesta PPDA en balbutiant.  

Envoie, imbécile ! Sinon c'est toi que j'expédie au pied de la tour !

La menace eut raison des velléités de résistance de PPDA et, d'un geste tremblant, il transmit l'ordre aux musiciens. Habitués à respecter un certain délai entre les tours, ces derniers demeurèrent interdits un bref instant. Puis, sur un haussement d'épaules qui devait signifier «'sommes pas payés pour réfléchir», ils firent résonner la note profonde qui annonçait toujours l'imminence du fracas des projectiles.

L'organisateur obtint l'effet escompté : les dissensions furent coupées nettes par la surprise et toutes les têtes se retournèrent vers le champ de brume constellé de cratères boueux. Restait à espérer que cette nouvelle tentative produise des résultats ; faute de quoi il ne resterait d'autre alternative que de faire charger la milice.

La choucroute d'Alsacie ouvrit le bal, sous le tonnerre d'applaudissements d'une foule en délire. Comblant rapidement la distance qui la séparait de sa cible - une étroite zone brumeuse à la lisière nord-est du champ de bataille -, elle éparpilla de nombreux filaments de chou cuit sur son trajet. La cohésion de la masse semblait compromise, sans doute à cause de la vitesse de rechargement imposée aux artilleurs, et la course en fut altérée.

Débordant légèrement du terrain à l'impact, elle éclaboussa une partie du premier rang des spectateurs. Ceux qui survécurent à la violence du choc perdirent connaissance lorsque les vapeurs méphitiques de la préparation s'immiscèrent dans leurs poumons. Les heures passées à l'air libre avaient dû amorcer un processus de fermentation du chou et de pourriture de la viande des saucisses, créant un mélange délétère à la puissance décuplée. De nombreux prolétaires en firent les frais, mais le territoire gagné sur la brume se révéla désespérément vide. Ce n'était pas encore là que se cachait l'équipe de Joli-Tonneau, celle-là même qui riposta dans la foulée avec un nouveau rocher.

Les artilleurs du baron étaient un modèle d'obstination ; il fallait le leur concéder.

L'équipe blanche vise une nouvelle fois le vide de l'anneau extérieur ! commenta PPDA. Elle semble bien décidée à exclure cette dernière zone à risque avant de passer à autre chose ! Voilà le rocher qui desceeeeeeeeeeeend eeeeeeeeeeet ...

AAAAAAAAAAAAARGH !

En une fraction de seconde, le site du tournoi se mua en une gigantesque fosse d'orchestre où des milliers de gorges déployées manifestaient en choeur l'indescriptible joie qui les submergeait. L'une des deux équipes finalistes venait enfin d'être découverte, et ce résultat tant attendu balaya instantanément toutes les dissensions. Seule demeurait une sublime épiphanie, qui couronnait admirablement une journée riche en émotions et en surprises.  

Incapable de surpasser le rugissement de la foule - qui aurait fait pâlir d'envie les plus grandes Waaagh! des orques -, PPDA dû employer un matériel spécifiquement prévu pour ce cas de figure : un gigantesque porte-voix sur trépieds, dont le diamètre de sortie dépassait la hauteur d'un homme.

Très cher public, l'équipe locale est dévoilée ! Alors que la brume achève de se dissiper, nous serons bientôt en mesure de totaliser les pertes. Rien n'indique cependant que le machine ait été touchée. Aaaah ! Voici le sol qui redevient visible et l'on dénombre ... neuf victimes ?!

Aussi curieux que cela paraisse, PPDA n'avait pas commis d'erreur. Il fallu cependant se livrer à un examen minutieux à la longue-vue pour enfin comprendre de quoi il retournait. Experts en matière d'artillerie - et fins connaisseurs des ravages qu'elle pouvait occasionner -, les nains présents dans la tribune d'honneur furent mis à contribution pour élaborer le verdict final.

Mesdames et messieurs, reprit le commentateur après quelques minutes sur un ton plus modéré, suite à un examen minutieux des corps, consultation et délibération, nous sommes en mesure de conclure que les trois artilleurs d'Alsacie ont été fauchés par le rocher du baron de Joli-Tonneau ! Les six cadavres supplémentaires semblent appartenir au service technique, dont plusieurs membres ne se sont pas repliés à temps.

La clameur reprit de plus belle. C'était à prévoir, mais peu importait. A ce stade, une seule et dernière annonce restait à faire :

Le baron de Joli-Tonneau est déclaré vainqueur en tant que dernier survivant ! Chose incroyable, il remporte également le titre de vainqueur au score avec un total de 14 points !  

Quoique tenu à un devoir d'impartialité vis-à-vis de tous les concurrents, l'organisateur ne pu s'empêcher de ressentir un léger pincement. Au sein d'une épreuve par nature hautement aléatoire, là où la stratégie n'était rien sans une bonne dose de chance, le comte Guillaume était tout de même parvenu à atteindre la finale. C'eut été une belle récompense en tant qu'hôte de décrocher une place sur le podium, mais le déroulement de la compétition en avait décidé tout autrement. Bien cachés jusqu'au bout, les artilleurs alsaçois n'en occupaient pas moins un espace vide qui devait attirer les rochers aussi sûrement que l'aimant attire le fer.

La double victoire du baron de Joli-Tonneau n'en était pas moins une superbe revanche sur le destin. Après avoir été éliminé en premier du tournoi de Couronne, la Fortune semblait cette fois lui accorder toutes ses faveurs.

Debout au milieu d'une foule qui l'applaudissait sans discontinuer, la baron partageait la gloire avec son ultime adversaire, dont les artilleurs faisaient l'objet de nombreux éloges malgré leur langage fleuri. Faisant preuve de la noblesse de caractère que l'on attendait d'eux en pareille occasion, les deux personnages fendirent la foule surexcitée jusqu'à pouvoir échanger une chevaleresque poignée de mains.

Pour sa part, Mictlantecuhtli demeurait un peu à l'écart. Le moment n'était pas encore venue pour lui d'entrer en scène, car la remise des prix n'aurait lieu que plus tard, sur la grande place centrale d'Havenheim. L'heure était plutôt à la liesse, les musiciens abandonnant leur morne et répétitive besogne pour entamer des airs endiablés. Partout naissaient chants, danses et farandoles, tandis que les plus grands fûts des réserves étaient extraits de leurs sombres retraites pour être mis en perce.

 
Se tournant vers l'Enchanteresse, qui attendait toujours patiemment dans son siège, l'organisateur l'invita à dissiper les vestiges de son sortilège, ce que la dame fit de bonne grâce. Les brumes s'étiolèrent en quelques secondes, comme chassées par un chaud soleil estival, et révélèrent aux yeux de tous les derniers hommes et machines qui profitaient encore de leur protection.

Ils étaient tous là : les trébuchets de Gransette et d'Alsacie, miraculeusement épargnés et prêts à reprendre du service ; mais aussi et surtout les trois fiers servants de la bricole de Joli-Tonneau, rendus extatiques par leur victoire (et surtout leur survie). Installés en périphérie de l'espace central, ils avaient profité d'une position que leurs adversaires n'avaient pas jugé bon d'explorer en détail. Leur choix de déploiement s'était finalement avéré payant. Abandonnant leur machine, ils se mirent à courir comme un seul homme en direction de la tour d'honneur, avec l'espoir de recevoir les félicitations de leur seigneur. Presque plongés dans un état second, les accidents du terrain et les nombreux cratères ne semblèrent même pas les freiner.

Au sommet de cette même tour, Aurevallis n'avait plus qu'une dernière chose à régler. Il convoqua le préposé aux communications par drapeaux pour lui donner ses consignes et, quelques gesticulations plus tard, les cloches de la ville se mirent à sonner à toute volée pour saluer la fin de la compétition et le début des festivités.

« Treize tours de lutte pour parvenir à une conclusion, songea l'organisateur. Voilà qui constitue un beau record ... minute ... treize tours ? »

Pendant un moment, il demeura ainsi plongé dans de suspicieuses pensées, mais finit par conclure à une pure coïncidence. Les hommes-rats ne pouvaient tout de même pas avoir une telle mainmise sur ce comté. En parlant de ces vermines, il était temps de consulter Guillaume pour connaître l'avancée du plan de dératisation qu'il avait mis en oeuvre.

Monseigneur, puis-je donner l'ordre d'éteindre la vasque ? le questionna Baldwin alors qu'il s'apprêtait à disparaître dans la foule.

Sans problème, capitaine. Une fois que vous en aurez fini avec ce détail, veillez à ce que les estrades soient prêtes pour la remise des prix.

C'est déjà fait, mon maître.

Que ferais-je sans vous ? rétorqua Aurevallis, mi-sincère, mi-railleur, avant de tourner les talons.

Le tout était à présent de mettre la main sur le comte au milieu de cette cohue. Une fois ses dernières craintes dissipées, il espérait avoir encore assez d'énergie que pour inviter damoiselle Penthésilée à danser.  

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Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 Result20

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Pas de tir de télébuchet durant ce tour.

Impacts :

Calidus5 : F9 => déviation nord-est de 1 case => E10
MagnanXXIII : D22 => déviation sud-est de 2 cases => F24

Paris résolus :

Aucun.

Tableau des scores et trésorerie :

- Alain de Saint Jean : 0 points ; 32.5 Co Hors jeu
- Calidus5 : 14 point ; 0 Co Vainqueur
- Gromdal : 6 point ; 40 Co Hors jeu
- Kaops : 2 points ; 25 Co Hors jeu
- Lord del Insula : 4 point ; 3 Co Hors jeu
- MagnanXXIII : 3 point ; 0 Co Hors jeu
- Toison d'or : 1 point ;  60 Co Hors jeu

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Fin du tournoi ! Félicitations à Calidus pour sa double victoire et bravo à tous les participants qui nous ont offert un évènement truffé de rebondissements.

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyMar 15 Mai 2018 - 2:13

Franck courait, il courait comme une gazelle, sautant par-dessus les débris et les cratères avec la grâce d’un elfe. Il avait même l’impression d’avoir des ailes, de voler au-dessus du champ labouré de tirs. Il vit la tour où se tenait son seigneur, la porte était toute proche. Il n’avait qu’à la franchir puis monter d’un bon jusqu’à son sommet pour recevoir une récompense dûment méritée de la part de son seigneur.

Le poing de Jacques dans sa figure fit brutalement revenir l’apprenti du maître charpentier dans la réalité. Les deux autres artilleurs qui suivaient Franck de près sortirent immédiatement de leur état second, s’épargnant ainsi des frais dentaires qu’ils n’auraient pas pu se payer.
- Vous avez fini, les valseuses ? » leur dit Jacques d’un ton menaçant.
- Beu… C’est qu’on doit voir l’baron… » essaya le roux.
- Vous croyez vraiment que le baron a le temps de vous féliciter ? Il a des choses bien plus importantes à faire que de porter son attention sur des misérables comme vous ! Retournez à votre machine que vous avez désertée avant que la clémence que m’inspire la victoire de notre baron ne s’épuise ! Le maître charpentier est en route avec un chariot pour ramener la bricole dans notre campement et il faut qu’elle soit démontée avant son arrivée ! »

Les servants du baron de Joli-Tonneau retournèrent aussi vite qu’ils le purent à leur machine de siège, mais dans leur précipitation ils glissèrent dans la boue, s’écorchèrent sur des morceaux tranchants de rochers, se gamellèrent dans des tas de choucroute infâme, et ce pour le plus grand plaisir des spectateurs qui n’avaient pas encore quitté les tribunes.




Dans la tribune d’honneur le baron de Joli-Tonneau serra une main fraternelle avec le comte d’Alsacie, puis ils allèrent chacun continuer leurs mondanités séparément. Le baron serra beaucoup de mains et reçut beaucoup de félicitations pour son inattendue double victoire. Le baron, qui à ce stade de la compétition commençait à être sérieusement aviné, joua le modeste : à l’un il prétendit que la Dame l’avait favorisé, à l’autre il expliqua que c’est son pur génie tactique qui avait fait la différence, à un autre encore il prétendit avoir monté lui-même la bricole un soir de pleine lune avec comme seul outil 12 tonneaux enroulés dans du jambon, au suivant il prétendit que tout était dans le poignet, etc…
Enivré par son bain de foule, et probablement surtout par la quantité déraisonnable d’alcool qu’il avait bu jusque-là, le baron de Joli-tonneau grimpa sur le comptoir du barman et, un verre à la main, annonça haut et fort :

- J’offre une tournée générale !!!

Son initiative fut applaudie par les autres chevaliers. Mais entendant une clameur venant des tribunes populaires, le baron se pencha à la balustrade pour leur hurler :

- Pas à vous, bouseux ! Vous ne savez pas apprécier le vin à sa juste valeur !!!


Dernière édition par Calidus5 le Ven 18 Mai 2018 - 16:21, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyMar 15 Mai 2018 - 13:26

.
     Assis sur la tribune maintenant en liesse, Valmond de Mélinor applaudissait en maugréant quelque peu. Pourquoi ? Eh bien, tout d’abord parce que Constance l’avait fortement incité à utiliser ses mains pour autre chose qu’étrangler d’Aurevallis. Pour ce qui était des grommellements, ils étaient seulement dû au fait que le seigneur de Mélinor était mauvais perdant. Les derniers tours lui avaient malheureusement rappelés son élimination brutale et avaient ainsi fait fondre son contentement d’avoir pu s’amuser un peu avec l’espion impérial plus tôt.

     Cédric, lui regardait le spectacle avec un sourire amusé – en grande partie parce qu’il pouvait se le permettre à l’abri des regards sous son heaume ailé. L’air moribond de Valmond le faisait presque passer pour un enfant grognon. Cela le changeait grandement de sa fureur grandiloquente de chef de guerre et il ne s’en plaignait pas le moins du monde.

     Puis le brionnois d’origine s’aperçu que dame Constance le transperçait d’un regard sympathique. Avait-elle remarqué sa moquerie ? Au travers d’un heaume ?! A vrai dire, Cédric ne souhaitait pas connaître la réponse et il se contenta de revenir à un air plus neutre… Tout en s’esquivant discrètement vers son ami le comte Guillaume. Au moins, avec le seigneur alsaçois, il se sentait plus en sécurité.


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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 19 Mai 2018 - 23:07

Brombur grommelait dans sa barbe tout en essayant de garder au maximum un air gai et joyeux de circonstance...

Ce n'était pas l'élimination de son équipage au premier tour qui l'embarrassait (les différents Seigneurs Bretonniens avaient été parfaitement "fairplay"), ni le fait que les Skavens aient une fois de plus "réussis" à ne pas être connus des autres races, non...

Ce qui l'embêtait le plus, c'était de voir la liesse générale autour de lui et surtout les nombreuses libations portées par de multiples nobles pour de multiples raisons, sans qu'il puisse mettre cela à profit faute de fûts...

Dans un coin de sa tête il nota scrupuleusement de tripler les quantités pour la prochaine fois, et accepta sans appréhension aucune le verre que lui tendait le Baron de Joli-Tonneau, encore tout radieux de la victoire de son équipage à ce tournoi.

Le vin de ce sire, loin des "standards" elfiques, était tout bonnement appréciable, même pour un Nain, et plus d'un Seigneur des Principautés Frontalières payerait sûrement une petite fortune pour une bouteille d'un tel breuvage...

Les différents accords conclus avec le baron allaient s'avérer plus que profitables aux deux parties sans aucun doute!!!

Il ne lui restait plus, pour l'instant, qu'à profiter de la fête avant le voyage du retour et le rapport à faire au Seigneur de la forteresse...
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 20 Mai 2018 - 16:55

Tandis qu'autour du terrain théâtre de cet évènement sportif une liesse se propageait parmi les spectateurs, les force du comte d'Alsacie qui patrouillait alentour restaient sur le qui-vive. Consigne avait été donné d'intercepter toutes personnes suspectes de vouloir attenter au maître des lieux.

Parmi eux, un prévôt semblait en proie à une contrariété soudaine.

- Afez-fous ein probleme Herr Marchal ? - lui demanda un des gardes.

- Ach, Ja. Che ne comprend pas. Ze fiens de vaire la revue der effectifs, und il manque mich ein soldate.

Tout d'un coup, le maréchal ferrant déboucha en trombe et se présenta haletant auprès du corps de garde.

- Meine Herr. Es ist ein grosse katastrophe ! Nous afons recompter die chefals, und le compte ist nicht bon !

- Was ??? - s'exclama le prévôt - Combien de chefals manque-il ?

- Ein seul Herr Marchal...

- Dammit !!! Ein soldat und ein chefal ! Es ist nicht eine coincidence, Schmittchel Kartoffel !!!
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyLun 21 Mai 2018 - 21:10

L’agitation des spectateurs gueux était à son paroxysme, il y avait ceux qui clamaient la victoire du baron de Joli-Tonneau et s’impatientait des festivités à venir, ceux qui n’acceptaient pas la défaite de leur équipe régionale et criaient à la tricherie et d’autres qui proclamèrent la création d’un Sindique-Cas de servants de trébuchets pour aucune raison valable. Il était clair que la sécurité était débordée, si bien que le capitaine Heinrich songeait sérieusement à appeler la force d’expédition, préparée pour affronter les skavens, en renfort pour maitriser la situation.

Pendant ce temps le comte d’Alsacie avait serré la main du baron de Joli-Tonneau et l’avait félicité pour sa victoire. Il lui proposa même de rester quelque temps après les festivités pour lui faire visiter ses "tours à vins" et lui remettre les trois mille couronnes promis à quiconque éliminera son servant crieur. La proposition d’offrir trois mille couronnes en alcool de la région fut évoqué très naturellement, mais la discussion fut interrompue par un bruit lointain et un léger tremblement.

Cette perturbation venait de la position skaven dans les Vouges qui subissait une pluie soutenue de projectiles de trébuchet. On commençait par apercevoir un départ de feu vert, la puissance de ce dernier se décupla rapidement et on put rapidement distinguer quelques flammes aux légères teintes mauves.

Mais l’incendie ne dura pas longtemps, un gigantesque flash de lumière vive irradia toute la région et aveugla temporairement toutes les personnes qui avaient posé leur regard sur le massif montagneux (sauf pour un certain Steve Von Talos qui avait mis des lunettes de soleil). Un terrible bruit assourdissant (sauf pour un certain Steve Von Talos qui avait mis des bouchons dans les oreilles) accompagna le flash de lumière ainsi qu’un tremblement de terre qui dura plusieurs secondes. Ces quelques secondes furent ressenties par tous comme une éternité (sauf pour un certain Steve Von Talos qui avait l’habitude de voir des événements hors du commun) et quand elles finirent de s’écouler, un long silence s’installa dans la région (seul un léger air de mandoline se fit entendre, venant d’un emplacement difficile à localiser).

Quand le comte d’Alsacie se releva de sa ridicule position défensive dite "de la tortue", tout le monde se frottaient les yeux et les rares personnes non-éblouies contemplaient un incroyable spectacle. Dans le ciel de soirée, au-dessus d’un gigantesque cratère rappelant celui d’un volcan, un titanesque nuage de fumée multicolore en forme de champignon s’élevait dans le ciel. Il était aussi accompagné de crépitements et d’étincelles ainsi que de sommaires explosions célestes aux multiples couleurs. Le spectacle était à la fois magnifique et terrifiant.

Se remettant de ses esprits, le comte d’Alsacie fit rapidement le point sur la situation. La foule excitée s’était calmée mais elle n’allait pas tarder à paniquer, il fallait vite lui donner une explication. Sans réfléchir, Guillaume arracha le porte-voix à PPDA et commença à improviser un discours, et la Dame savait qu’il était très mauvais en improvisation…

« Mes chers amis, vous avez, heu… venez d’assister à ... hmm une délicate surprise de heu… cette fin de tournoi. Une heu… incroyable humm… explosion de feu de nos ingénieurs régionaux ! Veuillez excuser cet heu… comment dire…
— Cet imprévu ? Tenta PPDA.
— Non, non, pas "imprévu", corrigea Guillaume.
— De cette surprise ?
— Ça ferait deux fois "surprise"…
Veuillez nous excouser si lé feu d’artifice vous a fait soursauter, cé n’était pas prévou qu’il soit aussi pouissant, répondit une voix estalienne résonnant dans tout le stade.
— Oui, c’est ça ! Hein ?! Hé ! Qui a parlé ?!! s’étonna le comte.
— Impossible ! Serait-ce encore ce maudit estalien avec sa mandoline ?! pesta PPDA.
* tintinlintintintintin *
— Pas de doute, c’est bien lui… soupira le commentateur.
C’est sourement la faute à ces maudits ingénieurs Skavens, on né peut pas leurs faire confiance. Bien qu’ils ont autant dé chance dé faire une incident dé tir que toutes les autres armées, leurs incidents sont plous ExTrAoRdInAiRe !
* tintinlintintintintin *
— Olé ! Ola ! »

Le comte d’Alsacie n’en cru pas ses oreilles. Qui était cet insolent personnage qui venait de réduire à néant ses efforts pour dissimuler la vérité au public ? Cet imbécile avait pourtant bien compris en l’aidant à continuer son discours maladroit. Il ne fallait surtout pas utiliser le mot "Skaven" ! Ce n’était pourtant pas compliqué !

Guillaume était sur le point d’exploser, sa main avait naturellement cherché sa potion de Berserker. S’il était lucide, il savait très bien que boire la potion ne servirait à rien, à part empirer la situation en se mettant à dos tous les nobles de la tribune d’honneur. Mais actuellement il était hors de lui. Chose étonnante d’ailleurs car le comte se mettait rarement en colère, on pourrait penser que l’enchainement des derniers évènements l’avait mis à bout.

« Des Skavens ! Oui bien sûr ! Voici une bonne blague que nous avions prévue afin de conclure le tournoi dans la bonne humeur. Tout le monde sait bien que ces créatures sont fictives, n’est-ce pas ? »

Le seigneur d’Aurevallis venait de prendre la parole afin d’éviter le pire. Son intervention inattendue étonna le comte d’Alsacie qui lâcha sa potion au moment ou ses yeux croisèrent ceux inquisiteurs de Mictlantecuhtli. Ce dernier lui chuchota :

« Faites semblant de rire, imbécile. »

Le mot "imbécile" ne faisait pas réellement partie de la phrase, mais il était implicite. Le comte d’Alsacie se força donc à rire. Voyant leur seigneur enjoué par cette blague, le peuple se mit à le suivre et se mit à rire aux éclats. La joie exprimée à ce moment fut entendue dans toute la région et arriva même aux oreilles des skavens survivants dans les Vouges et aux impériaux de l’autre côté de la frontière.

Les événements de fin de tournoi allaient se passer à Havenheim et tout le monde fut convié à abandonner les tribunes et à rejoindre le bourg. Avant de quitter les lieux, le comte d’Alsacie ordonna à Heinrich d’envoyer les sergents montés pour chasser les derniers survivants Hommes-Rats dans les Vouges. Mais juste après cette demande, Valmond, qui avait tout entendu, s’adressa à Guillaume.

« Messire le comte, je ne suis pas dupe, il y a bien des Skavens dans les environs et vous organisez une expédition pour les chasser en ce moment-même.
— Eh bien, on ne peut rien vous cacher sire Valmond.
— J’aimerai participer à cette expédition !
— Quoi ?! Mais non… Vous n’avez pas besoin de vous déranger pour si peu. Je suis capable de régler les problèmes de mes terres seul. De plus, ce n’est certainement pas une sage décision pour un seigneur de votre rang de partir chasser l’homme-rat à une heure aussi tardive, surtout quand les festivités post-tournoi auront lieu.
— Justement, je préfère pourfendre la vermine plutôt que de participer à quelconque fête protocolaire.
— Je comprends, mais que dirait dame Constance ?
— Heum, je… tenta Valmond qui perdait sa contenance à vue d’œil.
— Faites ce que vous voulez mon cher ami. Je vous demande juste de ne pas propager encore plus la rumeur de la présence des Hommes-Rats parmi les convives.
— Comptez sur moi. Quand aura lieu l’assaut ?
— En ce moment même, les sergents montés stationnés à l’extérieur du tournoi attendent juste les ordres du capitaine Heinrich.
— Magnifique, allons-y sans plus attendre.
— Hein ? Excusez-moi, mais il y a malentendu, je ne compte pas participer à cette expédition.
— Comment ?!
— Vous comprenez, j’ai heu… des responsabilités.
— …
— Oui, c’est ça, des responsabilités… »

Valmond quitta alors la compagnie de Guillaume pour suivre le capitaine Heinrich, durant le trajet il s’arrêta pour convier certaines connaissances des Marches de Couronnes à une « petite chasse à l’homme-bête » pour conclure l’événement dans la bonne ambiance des fracas des armes. Etrangement, quelques hommes se joignirent à lui malgré les protestations de leurs épouses respectives. C’est ainsi qu’une bonne vielle charge bretonnienne fut organisée pour conclure l’événement.

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 26 Mai 2018 - 13:23

Ce tremblement de terre qui succédait aux clameurs de la foule firent de nouveau sursauter le baron de Gransette.
- Hein ? Quoi ? Une nouvelle attaque skaven ? rambo
Cette fois-ci, Penthésilée ne prit même pas la peine de se gausser du sire endormi :
- Non, pas plus que la première fois : ce n'était qu'une plaisanterie, nous dit-on. Les gueux ont clamés la fin de votre calvaire puis nous avons été régalé d'un spectacle pyrotechnique de premier ordre. Nous allons pouvoir rentrer à Gransette, sinon couverts de gloire, du moins avec notre trébuchet et un équipage estropié !
- Ah, ma mie, il faudrait voir à me porter un peu de respect, du moins tant que nous sommes en public : que vont penser de nous tous ces gens alentours ?
- Sans doute qu'il est bon que quelqu'un ose vous tenir tête et vous rappeler à vos devoirs : boire, beugler, copuler et dormir ne peuvent être les seuls passetemps d'un baron. *

Blanc comme un linge, le baron de leva brusquement de son siège et frappa brutalement le muret servant de garde-fou. Emporté par sa masse et fragilisé à sa base par la diabolique boisson du seigneur Mictlantecuhtli, la pierre céda sous la poussée. Par réflexe, sa sœur tenta de lui attraper l'épaule mais le baron était emporté dans le vide ...

* Ça dépend où ... Razz Razz

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptySam 26 Mai 2018 - 13:40

Gaëlec de Soudé retrouvait peu à peu la vue alors que les effets secondaires provoqués par la destruction de la machine skaven. Cherchant son suzerain des yeux, il finit par apercevoir ce dernier non loin de là. En s'approchant, le chevalier remarqua que le visage du Lord exprimait un grand soulagement, et qu'un homme gisait inconscient à ses pieds.

- Milord, J'attends vos ordres - aborda-t'il ce dernier.

- Ah Gaëlec, vous tombez fort bien. Maintenant que nous atteignons la conclusion de cet évènement, il est tant de nous apprêter. Cette explosion nous retire certes une épine du pied, mais les effets secondaires ne doivent point être négligé. Il faut donc apprêter nos hommes afin de prêter assistance aux hommes du Comte afin d'éradiquer toute menace.

- Fort bien Milord. Vous joindrez-vous à nous ?

Le Lord prit un moment de réflexion. Il devait encore s'entretenir avec le Seigneur d'Aurevallis au sujet de l'incorrigible Fulbert, ainsi que pour partager ses impressions et conclusions en vue de la future organisation du tournoi que le Chesnois accueillera. Mais l'effervescence qu'il régnait auprès des quelques chevaliers qui n'étaient pas dupes des raisons avancées par l'organisateur ne le laissait pas insensible.

- Eh bien soit ! - finit-il par répondre - Il ne sera pas dit que je ne mènerai pas mes hommes dans une charge. Faîtes apprêter ma monture !

- Yes Milord !!! Mais dîtes-moi... Cet homme au sol ne serait-il pas votre artilleur tiléen ? Que lui est-il donc arrivé ?

Del Insula parut soudain embarrassé.

- Orasio ?... Oh, rien de bien fâcheux. - tenta-t'il d'argumenter - L'explosion aura sans doute mis à défaut son courage.

Il n'allait quand même pas reconnaitre qu'il avait profité de l'explosion pour assommer son artilleur afin de couper court à son interminable verbiage !
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 27 Mai 2018 - 19:14

Région impériale, fort Stutt, dans le bureau du général Krieg Feuermann.

« Que faisons-nous mon général ? demanda le capitaine.
– …
– Les hommes s’équipent en vu de l’assaut. Mais la vue de l’explosion les a tous ralenti.
– Qu’ils terminent les préparatifs !
– Vous êtes sûr mon général ?
– Nous rentrons immédiatement au Middenstag, l’assaut est annulé.
– Ah ?! Heum… Très bien mon général.
– Il faut savoir se replier quand tout espoir de victoire nous a quitté.
– Qu’est ce qui vous fait dire ça mon général ?
– L’explosion, vous l’avez vu ?
– Naturellement.
– Les rires des bretonniens, vous les avez entendus ?
– Il me semble…
– Cela ne fait pas de doute, l’équipage du capitaine Von Kiefferbach a échoué dans sa mission. Le sabotage des trébuchets a échoué et notre plan a été révélé. Ce petit spectacle a été organisé par les bretonniens et il nous dit "Nous savons tout, retirez vous de la frontière ou on fera exploser votre fort de la même manière que cette montagne".
– Vous pensez vraiment que ces arriérés de bretonniens possèdent une technologie aussi poussée pour provoquer une telle explosion ?
– Nous l’avons vu de nos propres yeux. Cela peut aussi être de la magie. Dans tous les cas leur système de défense est toujours opérationnel, une attaque serait du suicide.
– Je comprends mon général.
– Tout cela est de la faute de l’équipage de l’Aigle d’Argent. Son capitaine est digne de confiance, mais on ne peut pas en dire autant de ses subordonnés. C’est l’équipage de la chance, une fois ils remplissent la mission avec des résultats stupéfiants, l’autre fois c’est une vraie catastrophe. Et aujourd’hui, c’était une vraie catastrophe… »

L’armée d’invasion impériale renonce donc à la conquête de l’Alsacie. La région arrêtera-t-elle définitivement de changer de main entre bretonniens et impériaux ? Tout dépendra si, dans le futur, la Tempête du Chaos laissera place à la Fin des Temps…

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyJeu 7 Juin 2018 - 17:31

Brionne contemplait le corps désarticulé et sans vie de son jeune baron. A ses cotés, Penthésilée, très digne, retenait à grand peine ses sanglots.
Les tâches qui s'imposaient à lui semblaient immenses : il allait falloir ramener le corps du baron afin qu'il rejoigne la chapelle ancestrale en le château de Gransette. Ensuite, il lui faudrait mettre la baronnie en état de défense : les voisins ne manqueraient pas qui voudraient s'approprier quelques terres au dépend d'une orpheline éplorée. Penthésilée n'était certes pas l'oiselle sans défense qu'ils pourraient s'imaginer mais l'affaire pourrait malgré tout être compliquée.
... Au milieu de ses pensées sinistres, une idée incongrue survint. Charles Hubert de la Bath de Gransette de Baisebaule était mort comme il avait vécu : connement ! Mr.Red

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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyVen 8 Juin 2018 - 21:48

Alrick Barbe-Thorte poussa un long soupir consécutif à la fin du compte rendu de mission de Brombur Fière Barbe, les multiples événements du tournoi, racontés en détails par l'ingénieur Nain le laissaient tout autant sans voix que circonspect...

- "Si j'ai bien compris, Brombur, vous revenez avec un traité commercial avec le Baron de Joli-Tonneau c'est cela???..."

- "Oui Seigneur, et des plus intéressant qui soit puisque nous pourrons y écouler une bonne partie de notre production de bière, fort appréciée au demeurant par la populace locale qui la consomme pour accompagner un plat du nom de choucroute!!!"

- "De notre côté nous leur achetons du vin???..." Demanda Alrick dubitatif...

- "Tout à fait!!!"

- "Vous êtes bien conscient que nous n'en buvons pas???..."

- "Bien sûr!!!" lui répondit fièrement l'Ingénieur.

- "Alors pouvez-vous me dire ce que vous voulez que nous en fassions???..." lui rétorqua Alrick sur un ton tout aussi las qu'interrogateur...



- "Hé bien voilà, nous revendrons leur vin, acheté en fûts, dans des bouteilles à l'intention des divers nobles Bretonniens des Principautés Frontalières; j'ai négocié avec le Baron l'exclusivité réciproque de commercialisation des produits échangés..."


Une lueur passa dans les yeux d'Alrick qui se redressa sur son siège.

- " Combien de fûts avez-vous déjà évoqués???..."


- "Nous avons convenus d'une centaine de fûts de part et d'autre, pour commencer bien entendu..."


- "Mon cher Brombur vous ne cessez de m'étonner, vous irez voir le conseiller Glarick Longue Barbe pour mettre au point les détails du contrat, puis vous repartirez voir ce Baron de Joli-Tonneau..."


Brombur regarda son souverain l'air ébahi.

- "Comme vous le connaissez visiblement bien vous lui présenterez l'ambassadeur que nous allons lui envoyer pour développer plus avant cette relation commerciale si joliment commencée par vos soins!!! Vous pouvez disposer..."


Brombur s'inclina longuement, à la fois surpris et enchanté puis quitta la pièce, laissant le Roi Nain en pleine réflexion...


Une fois la porte refermée Alrick se demandait plus que jamais comment faire pour trouver les informations sur ces trébuchets sans éveiller les soupçons...

Soudain une idée lui vint à l'esprit...


- "Conseiller Fraïrn!!!"

- "Seigneur???"

- "Envoyez des messagers au Duc de Bourgoÿgne, au Roi de Val d'Oïs, ainsi qu'à celui d'Angles-Terres, sans oublier l'épouse de feu le Comte de Savoÿe, dites leur que je les convie à une rencontre de conciliation entre les multiples parties; bien entendu vous leur préciserez que nous offrirons gîte, couverts et boissons sous forme de vins Bretonniens..."

- "DU VIN!!!???..." s'étrangla a moitié le conseiller abasourdi...

- "Rassurez-vous, c'est diplomatique..." lui répondit le roi avec un sourire carnassier...
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyVen 8 Juin 2018 - 23:39

Avec la fin de la compétition, l’hôpital tenu par les prêtresses de Shallya se désemplissait. ces dernières prodiguaient de derniers conseils à leurs patients avant que ceux-ci ne reprennent la route.

Parmi les patients, les deux servants du Lord del Insula bénéficiaient d'un traitement plus particulier.

- Sieur Gustavo - grondait la mère supérieure - Je vous enjoins à ne plus vous préoccupez de machine de guerre pour le mois à venir !

- Vrai de vrai ? - s'enthousiasma Riton.

- Ma ? - protesta l'intéressé.

- Il n'y a pas de mais qui tienne jeune homme ! Le traumatisme que vous avez subi nécessite le repos de l'esprit. Et je gage que votre suractivité cérébrale risque de porter préjudice à votre rétablissement. Aussi ai-je transmis des indications très clair à votre parrain. Le moindre écart de conduite sera sanctionné durement. J'imagine que vous ne voudriez pas être banni du Chesnois et manquer le tournoi de trébuchet qui y aura lieu...

Cette menace acheva d'assombrir le tiléen, et c'est le visage affligé qu'il quitta les lieux, en compagnie d'un Riton tout à fait ravi.
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyLun 18 Juin 2018 - 4:39

LE TOURNOI DE TRÉBUCHETS D'ALSACIE :
Epilogue

Dans les sombres souterrains qui serpentaient entre les tours du réseau de télébuchets, un petit groupe s’était assemblé à la lumière tremblotante d’une torche de poix qui laissait s’échapper une épaisse fumée noire. Là se tenait le capitaine Baldwin, avec un large sourire satisfait, qui fixait sans ciller un individu ficelé et cagoulé maintenu fermement plaqué au sol par deux gardes d’élite d’Aurevallis. Un peu à l’écart, Poppon se tenait adossé contre l’un des murs de pierre du tunnel dont la froide humidité s’insinuait au travers de sa cotte sans lui causer le moindre inconfort. L’espion était aux anges et rien ne semblait pouvoir entamer sa bonne humeur : après une longue et frustrante traque, il était enfin parvenu à faire main basse sur Fulbert de la Gaudriolle et à le livrer vivant à son employeur. La seule perspective de ce que serait sa récompense manquait de le faire défaillir. Le silence quasi complet fut soudain perturbé par une voix basse et inquiétante qui se répercuta en un long écho sépulcral dans les multiples boyaux du dédale :

Enfin, nous revoici face à face …

Des ténèbres insondables, une silhouette entièrement drapée de noir émergea et s’avança d’un pas mesuré jusqu’à s’immobiliser à courte distance du captif. Pendant quelques pesantes secondes qui parurent aussi longues que des minutes, le nouveau venu se délecta en silence du moindre soubresaut de Fulbert, tel le prédateur qui a brisé les pattes de sa proie et la tient désormais à sa merci.

Y a-t-il une raison particulière pour que vous déguisiez ainsi, monseigneur ? intervint le capitaine Baldwin. Après tout, nous sommes entre nous.

A présent oui, annonça Mictlantecuhtli en rabattant l’ample capuche qui dissimulait son visage, mais je ne pouvais prendre aucun risque en venant ici. Quand on retrouvera le corps mutilé de cet animal – ajouta-t-il en pointant Fulbert du doigt – il ne faudra pas que quelqu’un puisse dire au Lord qu’il m’a vu emprunter les galeries.

Lorsqu'il était question d'éliminer le favori d'un influent et proche voisin, ces laborieuses précautions s'avéraient nécessaires ; mais la longue attente qu'il avait dû endurer pour atteindre cet instant de triomphe avait épuisé les réserves de patience de l'organisateur du tournoi. Sans plus postposer l'accomplissement de sa vengeance, il ordonna d'un claquement de doigts que l'on retire le sac qui recouvrait le visage du prisonnier. C'est à cet instant que les sourires satisfaits s'évanouirent pour laisser place à la plus totale consternation, car ce n'était pas Fulbert de la Gaudriolle qui gisait au sol entravé et bâillonné, mais un certain Guy Zerozerosept. A la surprise succédèrent des sentiments divers : Mictlantecuhtli brûla d'une fureur à peine contenue, Poppon blêmit et se mit à trembler comme une feuille et Guy fit sous lui dans un accès de terreur incontrôlable. Quant à Baldwin, il ne parvint que péniblement à masquer sa joie vis-à-vis de ce qui allait suivre. Enfin il tenait une occasion d'exercer une vengeance dont il rêvait depuis très longtemps. Il ne fallait surtout pas qu'il la laisse s'échapper.

Monseigneur, vous êtes attendu pour la remise des prix, intervint-il avant qu'il ne soit trop tard. Vous n'aurez pas le temps de vous occuper de lui. Laissez-moi gérer ce problème à votre place.

Son maître ne répondit rien. Sans lâcher Guy des yeux, et alors qu'une veine palpitait dangereusement sur sa tempe, il semblait mobiliser des efforts surhumains pour ne pas dégainer son épée et le tailler en pièces dans la seconde. Sa raison lui permit cependant d'étouffer les flammes de rage qui le rongeaient pour faire place à une froide logique calculatrice. Ceux qui le décevaient devaient souffrir. Beaucoup. Enormément. Tournant les talons, il s'arrêta à hauteur de Baldwin et annonça sa sentence avant de s'enfoncer dans l'obscurité du tunnel :

Tue-les. Tue-les lentement.

Poppon comprit instantanément ce que ce "les" impliquait. Ses suppliques larmoyantes accompagnèrent un moment la marche rythmée de l'organisateur qui regagnait la surface, jusqu'à ce qu'elles soient remplacées par des hurlements de douleur. Baldwin s'était visiblement mis au travail.

*****

Pendant ce temps, à bien des lieues de là ...

Le Lord chargeait fièrement et comme un imbécile à la tête de ses hommes, lorsqu'un sergent monté aux couleurs du Comte Guillaume l'interpella.

Puis-je me joindre à vous Milord ?

Surpris, le seigneur du Chesnois dévisagea le présomptueux roturier qui chevauchait à sa droite, et dont la voix autant que le style lui rappelaient quelqu'un. Ce dernier tourna un visage moqueur en direction du Lord, qui le reconnut alors.

Fulbert ! Par la Dame, que signifie cet accoutrement ?

Je vous raconterai cela plus en détail, Milord. Pour l'heure, il me faut faire profil bas.

En effet, il me semble que vous avez encore fait quelque esclandre. Puissiez-vous à l'avenir rester plus sage, ou il me viendra à l'esprit de vous confiez aux bons soins d'Aurevallis.

À cette menace, le chevalier perdit son sourire et blêmit à vue d’œil.

Il sera fait selon vos désirs, Milord, se résigna-t-il.

Fort bien - se satisfit del Insula - dans ce cas reprenons :

CHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEZ!!!!!!!!!!!!!!!!!!

*****

L'étroit couloir souterrain serpenta encore sur plusieurs centaines de mètres avant que les premières marches d'un grand escalier n'annoncent l'imminence d'une sortie. L'humidité ambiante et l'usure des pierres rendait toute ascension dangereuse, particulièrement dans l'obscurité. Aussi est-ce à pas mesurés que Mictlantecuhtli entreprit une lente ascension, s'agrippant fermement à la main courante fixée dans le mur. Le seigneur d'Arden compta une cinquantaine de degrés avant de déboucher au pied de la tour d'honneur par un ancien passage voûté à moitié dissimulé par du lierre grimpant. Le choix de cette sortie n'était pas dû au hasard, car il minimisait grandement les risques d'être aperçu par un quelconque témoin. Quoi qu'il en soit, à cette heure tardive, il ne devait plus y avoir âme qui vive sur le site du tournoi ...

Mezire orkanizator ! Guelle chance de fous trouffer ici !

... du moins en théorie.

De l'angle de la tour venait de débouler un imposant soldat portant la livrée d'Alsacie. Le front ruisselant de sueur et les yeux révulsés, la panique menaçait de le submerger à chaque instant.

Fous deffez impératiffement fenir foir ça zeigneur ! Ein drame ! Eine féridaple cadastrobhe !

Sans lui laisser le temps d'ouvrir la bouche, le nouveau venu s'empara du poignet d'Aurevallis et se mit à le tracter jusqu'au monte-charge de la tour d'honneur. L'audace d'un tel geste dépassait l'entendement et ne pouvait être que le fait d'un fou suicidaire, mais sa force colossale décuplée par la peur priva Mictlantecuhtli de toute possibilité de réaction.

Mais veux-tu bien ...
Ein terriple malheur zeigneur !
... me lâcher ...
Eine tragédie !
... espèce de gros tas de viande décérébré ?!
Ein cadaclysme !

Visiblement trop occupé à passer en revue tous les superlatifs de son vocabulaire, le soldat demeura sourd aux protestations de son captif et poursuivit son monologue exclamatoire jusqu'à leur arrivée dans la tribune d'honneur.

Le tournoi s'était achevé depuis plus d'une heure et un lourd silence pesait à présent sur les gradins désertés. Cà et là, des chaises renversées, de la vaisselle piétinée et même quelques lambeaux de vêtements témoignaient de l'agitation qui avait succédé au dernier tour et à la victoire du baron de Joli-Tonneau ; mais tout était à présent aussi calme et sinistre qu'un cimetière, les derniers spectateurs ayant depuis longtemps pris le chemin d'Havenheim.

Hermétique à ce genre de considération, l'alsaçois progressa à vive allure entre les obstacles jusqu'à atteindre un point précis de la rambarde de sécurité. Alors seulement il consentit à relâcher sa prise pour mieux pointer du doigt une percée dans le muret, unique rempart qui séparait les occupants de la tour d'une chute vertigineuse.

Oui et bien quoi ? Ce n'est qu'un vulgaire trou, lâcha Mictlantecuhtli sur un ton agacé qui masquait sa curiosité croissante.

Le soldat entreprit alors de relater par le menu la suite d'évènements qui avait abouti à la mort tragique du baron de Gransette ; depuis son réveil brutal à la fin du tournoi, en passant par la discussion houleuse avec sa soeur, jusqu'à cet appui malencontreux sur une section fragilisée de la rambarde. A mesure que progressait son récit, le visage de son seul auditeur se décomposa face à la terrible vérité qu'il commençait à entrevoir. Un rapide examen du sol aux alentours immédiats de la brèche eut tôt fait de confirmer ses craintes : lézardée et rendue aussi friable qu'un bloc de sel, la pierre n'avait plus que l'apparence de la solidité. L'origine d'une telle dégradation ne faisait aucun doute :

C'est ce satané tord-boyaux qui est cause de tout.

Fous dites, monzeigneur ?

La mixture imbuvable que je lui ai fait servir pour le secouer un peu. Il a dû la recracher et peut-être même en renverser au pied de cette rambarde. C'est ce qui l'a lentement rongée.

Cet aveux spontané de culpabilité ne manqua pas d'ébranler l'alsaçois qui parut honoré d'être le dépositaire d'une telle confidence une fois le premier choc passé. Un noble n'admettait que rarement ses torts, en tout cas pas face au représentant d'une classe inférieure, et d'autant moins pour un crime qui pourrait lui coûter cher. Se sentant soudainement gonflé d'importance, il tenta de mettre les mots justes sur ce qui lui venait à l'esprit :

Che zaurai me montrer digne de fotre confiance, fotre zeigneurie ! Zoyez sûr gue che glizerai ein mot au comte Guillaume en fotre faffeur. Fous bouffez combder zur moi bour fous zoudenir durant le brocès gui ...

Le présomptueux n'eut pas le temps d'achever son beau discours. Profitant de sa position accroupie, Mictlantecuhtli venait de dégainer une dague effilée avec la vivacité d'un serpent et de lui sectionner les ligaments de la cheville. Sa victime ainsi déstabilisée, c'est sans effort qu'il pu lui faire prendre le même chemin que feu le baron de Gransette. « Touchante naïveté » fut tout ce qu'il ajouta, tandis que le soldat filait en hurlant vers son destin.

Le calme revint sur le site du tournoi aussi brusquement qu'il avait été perturbé. Seul et aussi immobile qu'un rocher au sommet de la tour d'honneur, le sire d'Aurevallis débarrassé d'un problème de plus savourait quelques bouffées d'air frais avant de partir pour Havenheim. Laissant son regard se promener sur l'horizon, il aperçut dans le lointain les lumières de la ville où une grande fête avait visiblement débuté. En témoignaient les vagues échos de musiques, de chants et de rires qui venaient mourir sur le champ de bataille désolé. Le comte Guillaume ne semblait pas y être allé de main morte pour divertir ses invités, et le temps était venu de se joindre à eux pour le grand final. L'organisateur s'apprêtait à tourner les talons pour se replonger dans ses obligations quand quelque chose capté du coin de l'oeil attira son attention : de brefs éclairs de lumière émanaient par intermittence du massif des Vouges. D'abord inquiet face à la possibilité d'une nouvelle offensive skaven, Mictlantecuhtli tendit l'oreille et esquissa un sourire satisfait. Le vent du nord résonnait encore du vacarme d'une distante bataille :

CHAAAAAAAARGEEEEZ !
Iiiiiiiiiiiiiiiiik !
Pour Grugni !
... AAAARGEZ !
Repli-pli stratégique ! Les Vermisires-ratvalier d'abord !
Par Grimnir ! Un tonneau de Bugman pour la tête de ce couard !
CHHHHHAAAAAAAAARGEEEEEEEEEEEZ !
Qu'on m'apporte une cotte de mailles de rechange ! Ca urge !

Oui, tout allait décidément pour le mieux et la menace semblait écartée ; du moins pour le moment.

Mais il n'était plus temps de rêvasser. Même si le comte Guillaume avait visiblement organisé une superbe réception dans sa capitale, ses invités attendaient certainement avec impatience la remise des prix et l'hommage au grand vainqueur du jour. Faisant volte-face, Mictlantecuhtli se dirigea d'un pas rapide vers le système élévateur pour regagner le plancher des vaches. Les rouages de la machinerie cliquetèrent et les poulies grincèrent jusqu'à ce que la plateforme se pose en douceur sur le sol gelé. Un problème subsistait : Havenheim se trouvait facilement à une heure de marche du noeud du réseau de télébuchets et il fallait donc trouver un moyen de transport plus rapide. Sur ce point, Mictlantecuhtli était confiant. Le soldat dont il venait de se débarrasser était certainement le gardien de la tour, ce qui impliquait qu'il dispose d'une monture pour rallier la ville en cas d'urgence ou de défaillance des communications. Cette déduction s'avéra juste, car il eut tôt fait de découvrir un grand hongre efflanqué attaché par un licou dans un proche bosquet. L'animal à la robe noire semblait vieux, portait la tête et les oreilles basses. Dans son état, il était peu probable qu'il puisse supporter la charge d'un chevalier en armure, mais ce n'était heureusement pas le cas ce soir. Docile, le cheval suivit son nouveau cavalier lorsqu'il le guida hors du couvert des arbres et n'émit aucune protestation quand il monta en selle. Adoptant un trot mesuré, il s'enfonça dans la nuit en direction d'Havenheim.

*****


Vive le ba - ba - ba - hips ! - ron de Zolie-Barrique !

La place centrale d'Havenheim accueillait un des plus grands banquets à ciel ouvert qu'on ait jamais vu dans tout le royaume. Sur tout son pourtour, des dizaines et des dizaines de tables avaient été disposées pour former un grand cercle uniquement interrompu par quelques étroits passages. Dans ceux-ci s'engouffraient à chaque instant une armée de serviteurs qui apportaient aux convives les rôtis, pâtés en croûtes, cygnes et paons remplumés, poissons de mer et de rivière, fromages de tous les duchés et bien sûr, pour les plus aventureux, la légendaire choucroute d'Alsacie. Au centre de cette assemblée, des boeufs et porcs entiers cuisaient à la broche sur un gigantesque foyer construit spécialement pour l'occasion. Un peu plus à l'écart, des pâtes de fruits mijotaient sur la braise tandis que des maîtres cuisiniers s'affairaient à monter d'exubérants gâteaux en forme de trébuchets. L'odeur du festin était telle qu'elle se propageait au travers des rues jusque dans les faubourgs les plus reculés de la ville où s'agglutinait la plèbe. Elle aussi disposait d'un repas digne des plus grands jours de fête grâce à la générosité du comte Guillaume : pain semi rassis, oeuf dur et un dé de lard salé.

Fidèle à sa parole, le baron de Joli-Tonneau avait ouvert sa bourse pour offrir à la noblesse une tournée générale des meilleurs crus (dont plusieurs provenaient d'ailleurs de ses propres caves). Mais qu'il s'agisse du baron ou des autres commanditaires de trébuchets, tous brillaient une fois encore par leur absence. Les convives ripaillaient cependant de bon coeur et sans la moindre inquiétude, car le comte d'Alsacie en personne leur avait annoncé un "galop d'honneur" en compagnie de tous les participants pour saluer la victoire du baron. En théorie, leurs sièges vides ne devaient donc plus le rester très longtemps.

*****

Alors que la fête battait son plein, les deux gardes en faction à la porte de l'est maugréaient. Tout le monde était occupé à se goinfrer et à s'enivrer, mais il fallait tout de même quelques volontaires désignés pour assurer le minimum de sécurité cher au comte Guillaume ; et il avait fallu que ça tombe sur A (comme Alfred) et B (comme Bernard).

Che te dis gue les cobains ont triché lors du tirage au zort, martelait A.

Und moi che te dis gu'on beut bas tricher au "bile che kagne, face tu berds" ! Ils ont même accebté d'udilizer eine de nos bièces ! Comment feux-tu gue ce zoit truqué ? s'obstina B.

'Zais bas und m'en fout ! Ils zont tous en train de faire la fête und on n'a même bas droit à ein guignon de bain ! Tu zais guoi ? Che me tire ! C'est bas à cette heure ci gu'on fa zupir eine atdaque !

Vous allez quelque part ? intervint une voix dans leur dos.

Occupés à se quereller, les deux soldats n'avaient pas vu s'approcher un cavalier dissimulé sous une cape noire et montant un cheval émacié tout aussi sombre. L'apparition qui se détachait à peine de l'obscurité ambiante les fit sursauter et dégainer leurs vieilles épées ébréchées.

Gui ... gui ... gui fa là ?

Un visiteur qui aurait eu tout le loisir de passer sous votre nez et d'entrer en ville sans que vous ne vous en rendiez compte, duo d'incapables ! rétorqua l'organisateur en retirant son vêtement de voyage.

A et B s'empressèrent de ranger leurs armes vétustes et mirent genou à terre. Bien qu'ils n'aient jamais croisé la route d'Aurevallis auparavant, la description du personnage finissait par être aussi connue que sa réputation. Quasi certains que leur dernière heure allait sonner, les deux gardes furent pourtant sauvés in extremis par l'arrivée tonitruante du comte Guillaume et de son expédition. Le fracas du galop des chevaux se fit entendre au loin et crût jusqu'à ce que le fer de lance entre dans la lumière des feux qui encadraient le portail.

Messire comte, heureuse rencontre que celle-ci, lança cordialement Mictlantecuhtli au meneur de la formation.

Mais je vous retourne le compliment cher ami ! Quoique j'avoue être assez surpris de vous trouver ici. Je vous croyais attablé auprès du Roy en ce moment, répondit Guillaume qui semblait un peu essoufflé par sa chevauchée.

Quelques dernières affaires à expédier m'ont retenu ailleurs, tout comme vous semble-t-il.

Certes, il nous fallait ...

... disperser pour de bon les forces des skavens, je sais, compléta Mictlantecuhtli. L'écho de vos exploit est parvenu jusqu'à moi ; au sens premier.

Vous savez donc tout, voilà qui est parfait ! Que diriez vous à présent de faire notre grande entrée tous ensemble ?

L'idée n'était pas mauvaise : tous les commanditaires du tournoi avaient accompagné Guillaume dans sa charge contre les hommes-rats, et voici que l'organisateur les avait rejoints aux portes de la ville. L'occasion était trop belle pour ne pas en profiter. C'est donc sans tarder qu'un héraut d'armes fut dépêché dans les rues pour annoncer leur entrée et dégager le passage.

La colonne progressa bientôt dans la ville en liesse, menée par le victorieux baron de Joli-Tonneau et par le comte d'Alsacie en sa qualité d'hôte du tournoi. Derrière suivaient les autres concurrents tandis que Mictlantecuhtli fermait la marche. Aux fenêtres de tous les étages et le long des rues se pressait une foule innombrable venue acclamer les héros du jours. Etrange coutume locale, le passage des chevaliers fut salué par des volées de confettis découpés dans des feuilles de choux ... Les cris de joie et de félicitations les suivirent jusqu'à la grand place où il furent remplacés par les applaudissements nourris de toute la noblesse. Chose extraordinaire, des roturiers intrépides étaient allés jusqu'à escalader les bâtiments qui bordaient la place pour se percher sur leurs toits et jouir ainsi du spectacle de la remise des prix. Malgré leurs charpentes robustes, plusieurs pliaient dangereusement sous la charge anormale qu'il leur fallait supporter.

Entourés de cette marée humaine qui n'avait d'yeux que pour eux, le comte et ses invités mirent pied à terre pour trinquer ensemble à cette mémorable journée. Harassés par tant d'émotions et par leur récent combat dans les Vouges, tous furent trop heureux de profiter enfin des plaisirs de la table, entourés de l'attention de chacun. Dans un joyeux fouillis, des convives situés à l'autre bout de la place n'hésitèrent pas à se lever et à la traverser à seule fin d'échanger quelques mots avec eux.

Cette agitation dura encore un moment, jusqu'à ce que le dernier entremet et le dernier pilon de poulet soient engloutis, laissant les assiettes vides pour les desserts. Mictlantecuhtli se leva alors pour remplir la dernière mission qui lui incombait : proclamer le vainqueur et lui remettre ses récompenses. Après avoir contourné les tablées et trouvé un passage vers le centre de la place, il rejoignit la grande estrade située face au Roy sur laquelle les ménestrels se livraient à leur art pour le plus grand plaisir de l'assemblée. Avec son arrivée, les dernières paroles d'un chanson qui ventait les formes généreuses d'une quelconque demoiselle moururent sur les lèvres des musiciens. Sachant ce que l'on attendait d'eux à ce stade de la soirée, tous se saisirent des trompes qui leur servaient à marquer le début et la fin des tours de la compétition et les firent résonner de concert pour en appeler au calme. L'effet fut cette fois presque instantané, car les spectateurs étaient tous impatients d'assister à la consécration du baron de Joli-Tonneau.

Sire, annonça Mictlantecuhtli en s'inclinant vers l'intéressé avant de poursuivre, nobles dames et seigneurs ici rassemblés, bon peuple de Bretonnie, l'heure est venue ! Si messire de Joli-Tonneau veut bien se donner la peine de me rejoindre.

Tandis que le baron se levait sous les vivas de la foule, le visage rougi par la boisson mais la démarche toujours assurée, Aurevallis adressa un signe discret à Guillaume d'Alsacie pour l'inviter à le suivre. Après un instant d'hésitation face à cette demande imprévue, le comte obtempéra et vint se tenir sur l'estrade au côté de l'organisateur.

Baron de Joli-Tonneau, reprit alors ce dernier, votre équipe s'est illustrée sur tous les fronts durant ce tournoi. Grâce à son courage, à sa ruse et à une bonne dose de chance, elle est parvenue à survivre jusqu'à la fin du treizième tour. Pour cet exploit, je vous déclare vainqueur par élimination !

Ceux que l'alcool n'avait pas encore fait sombrer dans le coma se levèrent alors comme un seul homme pour applaudir à tout rompre cette déclaration. Coupes et choppes furent bruyamment martelées sur les tables et les bravos fusèrent de plus belle. Peu désireux de s'esquinter la voix, Mictlantecuhtli mit une fois encore les musiciens à contribution pour récupérer l'attention de l'assistance.

Et ce n'est pas tout, poursuivit-il dès qu'il put se faire entendre, par un véritable tour de force, vous êtes parvenu à distancer tous vos adversaires en totalisant le score remarquable de 14 points ! Ce faisant, vous remportez également le titre de vainqueur par les points !

De nouvelles et irrépressibles manifestations de joie accueillirent cette double victoire. A l'échelle d'une compétition qui n'en était qu'à sa seconde édition, presque tout pouvait être qualifié de "jamais vu" ; mais remporter la bataille sur les deux tableaux était une incroyable coïncidence sur laquelle personne n'aurait misé.

Le comte d'Alsacie nous accueille sur ses terres, là où il rend la justice mais dispense également les honneurs. C'est donc vers lui que je me tourne pour remettre au baron ses récompenses ainsi que la couronne de buis de la victoire !

Ce n'est pas supposé être du laurier ? interrogea Guillaume à voix basse en se penchant vers son voisin.

Vous avez déjà essayé de trouver du laurier en plein hiver dans le nord du royaume vous ? Désolé, mais je dois faire avec ce que j'ai sous la main.

Mictlantecuhtli tira donc d'une de ses poches une petite boite plate et l'ouvrit afin d'en présenter le contenu au comte. Ce dernier y préleva tour à tour deux médailles d'or, serties de quelques pierres précieuses et pendant au bout d'un ruban de soie blanche - couleur de l'équipe victorieuse - pour les passer autour du cou du vainqueur. Jusque dans les derniers instants du tournoi, une équipe d'artisans s'était tenue prête pour apporter les dernières touches à ces récompenses, si bien qu'elles étaient à présent personnalisées et commémoraient les résultats du baron.

Spoiler:
Sous des ovations qui n'en finissaient pas, Joli-Tonneau salua la foule surexcitée tandis que la couronne de buis était solennellement déposée sur sa tête. Dans un accès de ferveur et une volonté de rendre hommage au champion, plusieurs nobles robustes et bien charpentés le hissèrent sur leurs épaules avant de le promener tout autour de la place pour un bain de foule auquel il n'échapperait pas.

Bien plus libres de leurs mouvements, le comte Guillaume et Aurevallis en profitèrent pour regagner leurs places en jouant quelques fois des coudes pour se frayer un chemin. Dès qu'ils furent assis, les musiciens entonnèrent à nouveau les airs et les chants les plus joyeux de leur répertoire, invitant les convives à la danse.

C'est ce moment que choisit Baldwin pour faire son retour, vêtu d'habits neufs mais encore maculé de quelques petites éclaboussures rouges sur le visage qui trahissaient ses récentes activités. Dans son sillage avançait PPDA avec une mine réjouie et un morceau de parchemin à la main.

Monseigneur, la petite affaire de tout à l'heure est réglée. Vous serez ravi d'apprendre que je me suis surpassé : ils avaient perdus leurs quatre membres qu'ils respiraient encore, annonça-t-il bouffi d'orgueil.

Bravo capitaine. Je constate avec plaisir que Joli-Tonneau n'est pas le seul à battre des records ce soir.

Merci, mon maître. Oh et, par la même occasion, je suis tombé dans la foule sur notre commentateur qui vous cherchait. Il a quelque chose pour vous je crois, ajouta-t-il avec un sourire entendu.

Ainsi introduit, PPDA s'approcha autant que ses effluves corporelles le permettaient afin de remettre à l'organisateur son bout de parchemin pliée en deux.

Mes honoraires pour cette journée, votre seigneurie.

Mictlantecuhtli arracha sèchement le pli de sa main tendue et l'examina avec une moue dégoûtée. Ses propres bénéfices pour cette journée devaient être assez élevés, entre les frais d'inscription, les entrées, les paris manqués qui allaient dans sa poche et les boutiques de souvenir ; mais il répugnait malgré tout à puiser dans ses coffres pour rémunérer du menu fretin. Dépliant le parchemin, il marqua un temps d'arrêt devant le chiffre qui y était griffonné avant de virer au vermillon et de hurler à pleins poumons :

COMBIEN ?!

Plusieurs personnes alentours sursautèrent, mais ce débordement passa heureusement assez inaperçu dans le tumulte général.

Bah oui monseigneur, se défendit PPDA qui avait sagement reculé d'un mètre. C'est qu'en tant que crieur public je suis payé au mot moi. Je vous l'avais pas dit ?

Aurevallis semblait sur le point de se jeter à la gorge de l'odieux personnage quand une idée bien plus retorse lui traversa les hémisphères. Après quelques profondes inspirations, il adopta soudain une mine des plus avenantes ; si ce n'était ses yeux plissés qui témoignaient de la mise en marche d'un plan machiavélique.

Oh, après tout, cher Pue des Arpions, ce qui est dû est dû, déclara-t-il sur un ton mielleux. Si vous voulez bien me présenter votre contrat de travail, nous vérifierons ensemble que tout soit en ordre.

PPDA fut désarçonné par cette demande :

Mais euh ... votre seigneurie ... c'est à dire que ... j'en ai pas vraiment de contrat ... tout était tacite ... vous comprenez en général on ...

Comment !? réagit Mictlantecuhtli en prenant un air offensé. Vous vous présentez devant un seigneur du royaume sans le moindre document officiel valide et lui réclamez une somme d'argent colossale ? C'est de l'extorsion pure et simple et c'est un crime sévèrement puni par la loi, conclu-t-il avec un sourire carnassier.

Non, non, non ! Monseigneur attendez, je ...

Capitaine ...

La tentative empressée de PPDA pour se tirer du guêpier dans lequel il s'était fourré fut abruptement interrompue par le poing de Baldwin s'écrasant sur sa tête. Le commentateur vedette s'effondra lourdement au sol.

Je le fais empaler, monseigneur ?

Ce serait sans doute adapté, mais non. Durant le tournoi, cet idiot s'est laissé aller à quelques commentaires maladroits sur l'équipe de Joli-Tonneau. Gardez-le au frais pour lui. Un petit cadeau complémentaire dirons-nous ... Si notre odorant ami présente ses prochaines nouvelles en apnée depuis le fond d'une barrique de vinaigre, je pense qu'il pourra s'estimer heureux.

Les deux ardenais partirent dans un rire mauvais pendant que des miliciens traînaient leur victime (par les bras) jusqu'à la cellule où le baron pourrait en prendre livraison. Enfin, après tant d'imprévus et de rebondissements, le tournoi d'Alsacie touchait à son terme. Mais quelques affaires demeuraient encore en suspens. C'était le cas de deux petites boites plates qui déformaient l'une des poches de l'organisateur.

Baldwin, allez donc porter ceci au Lord ainsi qu'au chevalier Cédric, ordonna-t-il en les lui tendant. Lors du tournoi de Couronne, nous nous sommes un peu amusés à leurs dépens, il faut bien l'admettre. Je pense qu'il est temps d'accorder à leurs propres victoires la reconnaissance qu'elles méritent. Transmettez leur tous mes compliments.

L'officier prit délicatement les écrins et salua son maître avant de disparaître. Trouver deux personnes en particulier dans cette marée humaine n'allait pas être chose aisée et il espérait y parvenir avant l'aube.

Spoiler:

Après cette journée d'intense labeur, Mictlantecuhtli était bien décidé à profiter de l'immense buffet des desserts devant lequel l'attroupement de dîneurs ne diminuait pas. Avec adresse, des dizaines de serviteurs y découpaient à la demande des quartiers de tartes et de gâteaux, roulaient une quantité impressionnante de crêpes fourrées des meilleures confitures, disposaient dans les assiettes des biscuits aux épices orientales et accompagnaient généreusement leurs préparations de sirops de miel, fruits secs, confits ou en coulis. Alléché comme tant d'autres par cet exubérant étalage de mets aussi rares que goûteux, Aurevallis s'apprêtait à céder à l'appel de son estomac lorsque quelqu'un dans son dos l'en dissuada.

Messire ...

Cette voix reconnaissable entre toutes, posée mais forte, c'était ...

... j'aurais à vous parler.

Le Roy !

Je demeure au service de votre majesté à toute heure et en tout lieu, déclama Mictlantecuhtli en se retournant pour adresser au souverain un salut approprié.

Fi de telles courbettes entre nous messire, j'en ai eu tout mon soûl durant cette journée. Retirons-nous vers un endroit un peu moins bruyant si vous le voulez bien, car ce que j'ai à vous dire est important.

Enfin, le moment était venu ! Après tant d'efforts, Mictlantecuhtli était sûr d'avoir une ouverture pour recevoir son titre de baron ! Louen avait une mine joyeuse et devait être satisfait de cette nouvelle édition du tournoi qu'il avait lui-même commandée. Un fier service rendu à la Couronne impliquait généralement une faveur en retour, voire une élévation sociale. Avec un peu de chance, il pourrait obtenir une indépendance quasi totale au sein du duché d'Artenois. Toutes ses manoeuvres entreprises depuis plus d'un an avaient servi cet unique but. L'heure de la récompense avait sonné ! C'est donc avec un plaisir non dissimulé que le sire d'Aurevallis accompagna le Roy jusqu'à une auberge toute proche où le tenancier hagard mit à leur disposition une salle privée.

Un quart d'heure s'écoula avant que le monarque ne quitte l'auberge en compagnie de l'organisateur. L'air radieux de ce dernier s'était effacé pour céder la place à un visage de marbre pour ainsi dire inexpressif.

Ravi de savoir que je peux toujours compter sur vous, claironna Louen en lui assenant une tape amicale dans le dos. A nous revoir très bientôt par conséquent !

Directement avalé par la meute de ses courtisans, le Roy fut soustrait à l'attention de Mictlantecuhtli sans qu'il puisse formuler la moindre réponse, ce qui valait sans doute mieux. Tétanisé au milieu du flot déchaîné des fêtards, les minutes s'égrainèrent sans qu'il ne bouge d'un pouce ou n'émette un son. C'est dans cet état que Baldwin le découvrit une fois de retour de sa mission, le regard perdu dans le vague, apparemment inconscient de ce qui se passait autour de lui.

Euh ... monseigneur ?

Aucune réaction. Persévérant, Baldwin prit le risque de le secouer légèrement par l'épaule avec l'espoir qu'il sorte de sa torpeur.

Monseigneu-eur !

Il en veut d'autres, Baldwin ..., annonça lentement Mictlantecuhtli, comme s'il était perdu dans un songe.

Vous dites ?

Cette fois, son maître releva la tête et le fixa avec des yeux éteints. Quoi qu'il se soit passé dans cette auberge, ce n'était pas du tout ce qu'il espérait.

Il veut que j'organise personnellement d'autres tournois de trébuchets. A travers tout le royaume et avec à chaque fois des nouveautés !

En disant cela, son ton s'était peu à peu réchauffé et son débit s'était accéléré. Une colère larvée semblait remonter à la surface pour lui insuffler un regain d'énergie.

Et devine ce que ce roitelet m'offre en récompense de mes efforts ! poursuivit-il en s'énervant pour de bon. Non pas des terres, de nouveaux domaines ou des revenus, pas plus que des charges, des titres ou des prérogatives! Non ! Rien de tout ça ! Ce pignouf me donne un siège au conseil royal !

Mais enfin, seigneur ! Les conseillers comptent parmi les personnalités les plus influentes du royaume ! C'est ...

C'est une monumentale perte de temps ! Voilà ce que c'est ! Ce poste m'obligera à entreprendre régulièrement des voyages vers la capitale pour participer à la gouvernance du pays ! Je me moque du pays ! Ce que je veux c'est l'autonomie maximale de terres sous MON autorité !

Le coup était certes rude. Le premier tournoi de Couronne n'avait été lui-même qu'un prétexte pour obtenir de plus hautes faveurs et s'était soldé par semblable échec. Sur un tempérament comme celui du sire d'Aurevallis, de telles frustrations risquaient d'avoir de dangereux effets à long terme. Conscient que son maître risquait fort de tirer son épée pour trucider quelques passants afin de calmer ses nerfs, Baldwin opéra sans tarder une manoeuvre de diversion :

Monseigneur, croyez bien que j'en suis navré, mais ce n'est que partie remise. Votre prestige va croître avec chaque nouveau tournoi ; sans compter que vous serez bientôt dans les petits papiers du Roy. Vous finirez assurément par obtenir le pouvoir que vous convoitez, mais je dois vous rappeler un problème plus urgent.

Et qu'est-ce qui est plus urgent que la manifestation de mon légitime courroux !?

Damoiselle Penthésilée, seigneur.

A la mention de ce nom, la rage dévorante de son maître disparut comme neige au soleil.

Quoi Penthésilée ?

Au cas où vous l'ignoreriez, il semble qu'elle vienne de perdre son frère. Et même si elle fait de gros efforts pour le cacher, il est clair que la tristesse l'accable. Puisque la gestion de l'évènement vous incombe, je suppose qu'il vous revient d'avoir quelque attention pour une orpheline.

Je ... suppose ... oui ... peut-être ..., admit Aurevallis tiraillé par le doute.

L'astuce de Baldwin fonctionna à merveille. Bien qu'il douta encore d'être vraiment à sa place dans ce rôle, Mictlantecuhtli s'en alla pour rejoindre la demoiselle qui assistait dignement aux spectacles de clôture. Brisé et fatigué qu'il était par cette éprouvante journée, le contact fut grandement facilité. Durant plus d'une heure, le seigneur du val d'or s'évertua à la réconforter, n'hésitant pas à partager sa propre expérience d'orphelin après le décès de ses parents. Bien entendu, le fait qu'il les ait lui-même exécutés fut soigneusement passé sous silence, car les bonnes histoires s'accommodent mal de détails insignifiants.

Alors que la réception touchait à sa fin, tous deux étaient avides de sommeil et se dirigèrent vers le château du comte Guillaume pour gagner leurs appartements respectifs. Ayant escorté Penthésilée jusqu'à sa chambre, Mictlantecuhtli jugea ses devoirs accomplis avec rigueur et traversa les couloirs pour accéder à la tour nord. Un long escalier en colimaçon lui permit d'atteindre le dernier étage où ne se trouvait qu'une seule porte basse. Sur celle-ci, une réplique miniature de son blason avait été apposée afin d'identifier l'occupant des lieux. Trop heureux d'être enfin parvenu à destination, il pénétra dans la pièce luxueusement décorée aux couleurs de son domaine sans vraiment y prêter attention et s'affala sur le lit de plumes pour y dormir d'un sommeil de plomb.

*****

Les festivités s'étalèrent encore sur les deux jours suivants. En hôte attentionné, le comte logea beaucoup d'autres invités dans les murs de son château - du moins ceux qui étaient parvenu à franchir ses nombreux portiques de sécurité - et leur offrit quantité de spectacles, chasses et joutes courtoises. Le surlendemain du tournoi, au coucher du soleil, repus de banquets et leur désir de distraction enfin assouvi, ces illustres personnages prirent congé de Guillaume d'Alsacie. Sur les différentes routes qui partaient d'Havenheim, de flamboyants étendards claquèrent au vent, précédant les cortèges des chevaliers, comtes, barons, nobles dames et demoiselles qui s'étaient rendus dans la capitale d'Alsacie pour le tournoi de trébuchets et entamaient à présent leur voyage de retour. Les délégations naines se mirent elles aussi en marche, leurs réserves de provisions restaurées en vue d'une lente ascension vers les montagnes que les derniers affronts de l'hiver rendraient difficile.

Dans la cour principale du château d'Havenheim ne restaient plus que quelques responsables lorsque les premières étoiles mouchetèrent la voûte céleste. A la lumière des flambeaux, le maître des lieux y fit ses adieux à l'Enchanteresse et à son escorte qui allaient se mettre en chemin pour Couronne. Bien que le comte ait parfaitement rempli son rôle, il n'était pas mécontent d'en être enfin libéré : le tournoi laissait derrière lui des quartiers pauvres dévastés, plusieurs télébuchets à réparer, une quantité abominable de déchets et des skavens en pagaille qui couraient dans les montagnes comme des poules décapitées. Fort heureusement pour lui, il pouvait compter sur l'aide de quelques volontaires qui avaient choisi de prolonger leur séjour pour participer à une vaste campagne de dératisation. Gromdal Drekgiti faisait partie de ceux-ci et se tenait pour l'heure à côté du comte. Ses propres compagnons de Karak Norn s'en étaient allés sous la direction du sévère Grakk et le Voyageur semblait à présent désireux de se mettre au travail. Rangeant à sa ceinture la hache qu'il faisait adroitement virevolter entre ses doigts, il se joignit à Guillaume d'Alsacie pour saluer Mictlantecuhtli et l'Enchanteresse qui, sur d'ultimes poignées de mains, prirent place dans la litière.

Quand Baldwin se fut assuré que tout était en ordre et les bagages chargés, le conducteur fit claquer son fouet. L'attelage s'ébranla et passa sous la haute voûte de pierre qui permettait de quitter la forteresse. Franchissant le pont qui enjambait la rivière Moderne, le convoi prit de l'allure dans la rue principale d'Havenheim avant de dépasser le mur d'enceinte ouest pour prendre la route de Strosheim.

Ballottés sur leurs coussins par les cahots qu'impliquait une route gelée, les deux passagers renoncèrent bien vite à prendre quelques heures d'un sommeil réparateur. L'Enchanteresse jugea dès lors que le moment était venu d'avoir une discussion longtemps reportée avec son voisin :

Allez-vous enfin me dire ce que vous avez manigancé durant cette compétition ?

Que voulez-vous dire ? lui rétorqua Mictlantecuhtli en tentant vainement de jouer l'innocent.

Allons mon ami, je n'ai pas été aveugle à toute votre agitation. Ne pensez-vous pas que vous me devez le fin mot de cette histoire ?

Le ton était doux et calme, mais la question ne souffrirait pas pour autant une réponse négative. La dame n'en démordrait pas avant d'être au courant de tout, c'était certain. Aurevallis eut l'un de ses sourires fatigués qui s'accompagna d'un profond soupir.

Très bien. Puisque vous y tenez, laissez moi vous conter l'autre histoire du tournoi de trébuchets d'Alsacie ...

Le voyage vers Couronne promettait d'être long.

_________________
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MessageSujet: Re: Tournoi de trébuchets d'Alsacie.   Tournoi de trébuchets d'Alsacie. - Page 3 EmptyDim 8 Juil 2018 - 21:32

Cela fait déjà plus d’un mois que le tournoi de trébuchet s’était achevé. Les températures commençaient à remonter et la neige n’était déjà plus qu’un lointain souvenir en Alsacie.
L’agitation de l’événement avait aussi disparu, seuls les quelques cratères de tirs de trébuchets parsemés dans la région rappelaient l’événement. Les gradins du nœud de trébuchets furent retirés mais le comte avait ordonné de construire des murs en pierres à la place, l’idée d’une forteresse avancée au plein milieu de ses terres lui avait traversé l’esprit.

« Voici messire les comptes du mois, annonça le prévôt dans la salle d’audience du donjon, comme nous le pensions, les revenus commerciaux sont bien inférieurs à la période du tournoi, bien que certains contrats soient établis avec certaines baronnies pour l’export de vin et choucroute, de plus…
– La choucroute aussi ?! S’étonna le comte.
– En effet messire, il semblerait que certains barons aient trouvés un intérêt militaire à ce plat.
– Ah bon, je me disais aussi... Continuez, je vous prie.
– Très bien, donc je disais…
– Messire ! Annonça le portier en déboulant dans la grande salle. Une fisite te la plus haute importance. Un officier impérial te heu… Tabalheim…
– Talabheim, corrigea Guillaume. Faites-le entrer ! Prévôt, je réviserai les comptes cet après-midi.
– Très bien messire, répondit le prévôt en prenant congé. »

Guillaume était inquiet, la visite d’un impérial ne lui disait rien qui vaille, la disparition du diplomate envoyé dans l’équipage de trébuchet a dû se faire savoir. À moins que ce soit au sujet du prêtre guerrier…

« Bienvenue à Havenheim messire, lança Guillaume à l’impérial qui venait d’arriver. Que nous vaut l'honneur de votre visite ?
– Salutations sire Guillaume, comte d’Alsacie et marquis d’Havenheim. Je suis Wilhelm von Kiefferbach, capitaine du galion l’Aigle d’Argent. Je viens au sujet du prêtre guerrier dénommé Steve von Talos, il fait partie de notre équipage et il est porté disparu depuis plus d’un mois.
– Vous en avez mis du temps !
– Je vous demande pardon ?
– Cela fait plus d’un mois que nous devons le supporter dans les cachots. Mes gardes sont à bout !
– C’est étrange, d’habitude il arrive à s’échapper facilement de ce genre de situation.
– Ah ! Ah ! Vous sous-estimez la sécurité de mon domaine messire.
– Quand bien même…
– De plus, nous prenons soin de nos prisonniers étrangers, ils ont été placés dans les cellules les plus confortables du comté. De ce fait, le manque de confort n’est plus une raison d’évasion.
– Vous le comblez aussi en nourriture et en boissons ?
– Exactement. D’ailleurs nous avons dû faire une réserve de boissons d’Estalie, votre ami est plutôt exigeant de ce côté…
– Je comprends mieux maintenant pourquoi il ne tente pas de s’échapper… Bon, dans tous les cas je suis venu le récupérer. L’équipage de l’Aigle d’Argent ne peut pas laisser tomber ses compagnons.
– Bien, bien, je suis content que vous veniez le récupérer. J’exigerai une rançon bien entendu. Il est complice de sabotage et soupçonné d’espionnage. Un seigneur bretonnien normal j’aurai fait exécuter pour moins que ça…
– Je comprends, quelle est votre prix ?
– Heu… disons… Cent vingt mille couronnes.
– …
– ?
– Avec tout le respect que je vous dois messire. Cette somme me parait fort élevé pour un prisonnier aussi insignifiant et aussi encombrant.
– Le pensez-vous ? Bon alors, que dites-vous de cent mille ?
– Vous ne comprenez pas, votre prix est presque aussi équivalent d’un château !
– Ah bon… Ben heu, dix couronnes alors ?
– …
– Toujours trop ?
– Laissez-moi deviner, vous n’êtes très doué en affaire.
– Je dois le reconnaitre que la phynance n’est pas mon point fort.
– Bon, écoutez. Voici ma proposition, pour vingt-deux couronnes vous libérez Steve, Miguel et Frankis. Cela vous convient-il ? Je pourrai payer immédiatement.
– Faisons cela. Gardes ! Veillez libérer les trois prisonniers impériaux.
– Ah fos ortres messire, répondirent les gardes.
– Mais dites-moi capitaine Wilhelm, reprit le comte. Pourquoi de tels agissements de la part de l’Empire ?
– J’ignore les détails, menti Wilhelm, mais je pense que la haute noblesse impériale était contrariée de la tenue d’un tel événement sportif dans une région contestée. Je n’ai suivi que les ordres vous comprenez.
– Et moi qui pensait à un complot envers ma personne, murmura Guillaume.
– Que dites-vous ?
– Non, rien… Je disais que ça se tenait. »

Après encore une discussion sans intérêt ainsi qu’un échange de politesses. L’Impérial quitta Havenheim avec les ex-prisonniers. Il y eut tout de même un incident en passant par la place du marché, Steve von Talos ayant pris et mangé une pomme avant même de se rendre compte que le capitaine n’avait plus un rond sur lui, ayant tout donné dans la rançon. Ainsi, il y eut un affrontement entre la milice et le prêtre guerrier qui fit regretter le capitaine de l’avoir libéré…

Du côté bretonnien, Guillaume raconta la venue de l’impérial au déjeuner où était présent dame Marie et sire François de Gasconnie qui étaient restés à Havenheim.

« Et comment s’appelle-t-il ce capitaine ? Demanda Marie.
– Wilhelm von Kiefferbach, répondit Guillaume.
– Et tu as dit qu’il vient de Talabheim ?
– Ben oui. Pourquoi tu me poses ces questions ?
– Parce que tu n’es qu’un sombre abrutit frère !
– Comment ?! Explique-toi au lieu de m’insulter Marie !
– On avait tous juré de ne jamais oublier ce nom !
– Excuse-moi si je n’arrive pas à retenir les noms de tout le monde !
– Bon, tu te souviens de l’histoire de grand-ma ?
– Celle qui s’était remarié avec un petit noble impérial ?
– Et ce petit noble c’était… Un Von Kiefferbach !
– Par la Dame !
– C’est cette histoire qui fait la honte de notre noble famille ! Alors tu vas me faire le plaisir d’ordonner à tes hommes de rattraper ce capitaine, et tu vas le provoquer en duel pour laver une fois pour toute la tâche sombre de notre famille !
– Mais heu, tu n’y penses pas ? Un duel, mais ça peut être dangereux, je pourrai me blesser et…
– Tu plaisantes j’espère, c’est un combat pour laver notre honneur, c’est un duel à mort !
– Tu es folle ! Il n’en n’est pas question !
– Si tu refuses, je dirais tout à mon retour en Gasconnie et tu seras déshérité.
– Mais…
– Et je ne te le pardonnerai jamais ! J’userai de mes relations pour te discréditer de telle façon que seul le serment de la quête te permettra de te racheter ! Et pendant que tu seras parti en quête je…
– Suffit ! hurla Guillaume à bout de nerf. Gardes ! Faites venir le capitaine Heinrich, il faut arrêter ces impériaux !
– Ja pien reçu ! répondirent les gardes avant de se précipiter dans l’escalier pour rejoindre les appartements du capitaine de la garnison. »

Et c’est ainsi que s’achève cette drôle d’histoire. Finalement le navire impérial finit par échapper aux gardes du comte d’Alsacie, mais l’équipage doit encore remonter tout le fleuve Sannez en plein territoire bretonnien jusqu’à la mer au nord de Couronne, et il va sans dire que les duchés de L’Anguille et de Couronne furent rapidement informés de la présence d’un galion d’espions impériaux, le message fut, bien sûr, transmis par l’ingénieux système de communication de télébuchet et l’équipage de l’Aigle d’Argent aura toutes les peines du monde à rejoindre l’Empire. Mais ceci est une autre histoire…

* FIN *

_________________
Au revoir, au revoir, Gros Wilains !
Chez Mantic nous irons,
Au Neuvième âge nous jouerons,
Dans tous les cas nous resterons bretonniens !


Les batailles au Moyen Âge étaient si simples...:
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