Les vampires sont les morts vivants les plus abhorrés qui soient. Peu de gens peuvent se targuer d'avoir une réputation aussi détestable que ces prédateurs nocturnes à la recherche perpétuelle de sang frais. Ils vivent parfois au sein de la haute société dans les grandes villes de l'empire, d'autres ont trouvé refuge au fond des bois ou dans des cavernes obscures et s'attaquent aux voyageurs isolés. Quelques uns habitent encore perdues dans la brume de leurs châteaux et sortent de temps à autre de leur crypte pour se nourrir des innocents qui ont le malheur de se trouver dans les parages. Enfin certains ont presque régressé au rang d'animaux et ont installé leur antre dans les mausolées des cimetières pour se nourrir de cadavres fraichement inhumés.
De nombreuses légendes malsaines racontent les horreurs de ces créatures immortelles, allant des tristement célèbres guerres de comtes vampires aux horreurs sans nom de la méprisable lignée de W'soran. Le nom de célèbres bouchers tels que Walach ou le duc rouge rendant encore plus détestable une race qui l'est déjà bien assez. Mais parmi toutes les légendes morbides et infâme décrivant les vampires, certains aventuriers et bardes se détachent des croyances populaires en clamant une toute autre histoire. Ces contes racontent la triste histoire de dragons de sang se battant pour leur délivrance. C'est l'histoire d'un des fils d'Abhorash, qui, de passage en Bretonnie avec ses suivants, aurait suivi la trace d'un chevalier de la quête. Il envisageait de suivre cet inconnu afin de voir si ce dernier était digne de rejoindre ses chevaliers vampires.
Pendant des jours et des jours il le suivit, le regardant massacrer des morts vivants, des criminels, des orques et d'ignobles bêtes mutantes. Le chevalier avait une foi inébranlable et son beau regard brillait d'une gentillesse et d'une pureté étonnante. Le vampire qui avait de nombreuses fois entendu l'histoire de chevaliers bretonniens se battant afin d'obtenir la bénédiction de leur déesse se prit d'attachement pour cet homme qui lui rappelait son passé avant d'être atteint de la souillure du vampirisme. Pourtant cette dernière tardait à se manifester. Un jour, alors que le preux se trouvait vers Moussillon, la dame apparu. Mais elle était vêtu de noir et tendait une coupe rempli de sang. Voyant que le chevalier, de désespoir sans doute, allait céder, le vampire intervint et chassa l'ignoble sorcière. Croyant qu'il était devenu fou, le vampire retourna son épée contre lui afin de s'ôter la vie.
Mais le chevalier le retint. En voyant le regard de braise de son sauveur, il comprit qu'il avait affaire à un vampire. Un de ceux qu'on décrivait comme étant la plus parfaite incarnation du mal. Mais ce dernier l'avait sauvé. En écoutant le vampire, il se rappela qu'un moine lui avait enseigné que la Dame était capable de pardonner. Il encouragea le dragon de sang et ses suivants à se lancer dans la voie de la quête, afin de trouver le graal et de demander à la dame de lui offrir sa rédemption.
Malheureusement, devant indignation des répurgateurs et de l'inquisition, ces récits ne se racontent presque plus, et aucun n'évoque la suite de l'histoire. Cependant, on peut parfois dans les cavernes croiser de vieux aventuriers et explorateurs évoquer à voix basse l'existence de chevaliers noirs, portant une croix blanche signe de pureté et une cape verte, signe d'espérance. Ces mystérieux cavaliers hanteraient la nuit, éliminant les horreurs qu'elles contiennent et faisant face à la haine de leurs congénères, du peuple et des répurgateurs, tentant de redorer leurs honneurs et de trouver la voie de la rédemption...