Le retour des ogres (2vs2)

L'officier impérial avait été assez vindicatif dans ses revendications, et n'avait pas hésité à se montrer agressif dans son ton. Gallerand avait pris ça avec distance et philosophie, ce n'est pas la première fois qu'un impérial se plaignait, et c'est avec une lassitude assez mal dissimulée qu'il écoutait les requêtes du militaire qui démontrait encore une fois que le reikspiel est vraiment une langue criarde et rugueuse. Ceci dit, le marquis ne pouvait que constater du bien-fondé de ses reproches : l'armée d'ogres, qu'ils avaient réussi à contenir à grand peine quelque temps auparavant, s'en était retourné dans l'Empire et y semait destruction, pillage et massacre au gré des appétits de ces monstres. Comble de malheur, les ogres avaient rencontrés une tribu de peaux-vertes qui sévissait depuis un certain temps sur ce domaine, et au lieu de s'entretuer comme on eût pu l'espérer, ogres et orques s'allièrent dans le but de ravager les territoires. L'escouade impériale amenée ici pour rétablir l'ordre, déjà en difficulté contre une seule de ces armées, se retrouvait totalement dépassée par cette alliance aussi dangereuse qu'inattendue.

Quand les impériaux apprirent que les ogres avaient été repoussés des frontières bretonniennes, ils se doutèrent que les ogres avaient été ramenés de quelques façons sur leurs territoires, et que leur manœuvre avait été certainement soufflée par les servants de la Dame. En temps normal, ce n'eût aucunement été un souci : impériaux et bretons avaient l'habitude de se renvoyer les ennemis, au point que c'en était presque devenu une sorte de coutume teintée de compétition, mais la concordance de l'arrivée des orques et gobelins avaient considérablement compliqué les choses.

Le général sigmarite sommait le marquis d'assumer ses responsabilités, et lui intimait de venir combattre avec ses guerriers contre la menace. Henri, à l'idée du cinglant refus que son marquis de cousin allait donner l'outrecuidant, rendit un sourire au baron de Hautegueules. Tous deux furent déconfit de la réponse de leur suzerain : "Vos arguments sont tout à fait recevables, et nous entendons bien à vos griefs. Nous vous accordons donc notre aide et nos bras à votre ost."
Henri voulut s'indigner, mais le regard sévère de son cousin lui interdit toute remarque et il attendit d'être sur le chemin pour faire part de ses réserves.

"Gallerand, tu sais que nul n'est plus dévoué à ta personne que je ne le suis, mais j'avoue ne point goûter cette tienne de décision. Alors que ce gougnafier s'entend à te parler comme s'il était maistre en ce pays, ne l'as-tu prestement congédié comme il l'eusse mérité."
"Henri," Gallerand répondit sur le ton calme mais imposant qui était le sien, "malgré toute l'affection que je te porte, je me dois de te tenir que ton intransigeance fait de toi un grand guerrier, mais un exécrable gestionnaire. N'as-tu point remarqué les tensions grandissantes entre nos deux nations dernièrement, dont j'avoue que je ne m'explique guère les raisons. Ne vois-tu point là un moyen de les apaiser ?"
"Si, mais..."
"De même, que crois-tu que orques et ogres feront une fois qu'ils auront fini de ravager les terres mitoyennes? Surtout qu'ils doivent encore nous tenir rancœur du dernier combat. Que voici une belle occasion de rendre les impériaux redevable tout en réglant une fois pour toute le cas de ces ogres ! Et si ce grandiloquent veut s'attribuer les mérites de l'alliance, grand bien lui fasse, nos chevaliers sauront faire montre de bravoure et ainsi créer mieux que nulle palabre une reconnaissance que les impériaux ne sauront ignorer."
Henri ne savait que répondre à son cousin, qu'il tenait en grande estime. Cela ne l'empêchait de penser qu'encore une fois, Gallerand s'était montré bien trop tendre.

Il ne fallut que quelques jours aux éclaireurs pour retrouver la horde qui, il faut bien le reconnaître, ne faisait nul effort pour cacher ses traces.

Comme précisé dans le titre, je joue donc en 2VS2. Mon allié joue empire en face, nous avons les ogres (ceux que j'ai affronté lors de mon dernier rapport) et une armée d'orques et gobelins.

Voici mon armée :


la photo de classe


De gauche à droite : Gérald de Hautegueules (le non peint), Henri de Longueville (grande bannière), Damoiselle Aubépine (niveau 1 de la bête) et Gallerand le seigneur de Longueville.


mes 11 royaumes et mes 12 quêteux


6 errants avec musicien et 10 archers


5 sergents montés avec musicien


2 trébuchets


et les 5 pégases


L'armée de mon alliée :

Parmi ses héros : 3 figurines de prêtres guerriers dont un est en fait un proxy porte -étendard et un mage niveau 1 du feu.
Avec eux, une trentaine de lanciers, deux canons et un feu d'enfer


En haut à droite sur le cheval, son général, 2 fois 10 arquebusiers qui sont les détachements des lanciers, et 18 joueurs d'épée.


5 pistoliers


Et le tout puissant tank qui va servir à rien pendant cette partie

En face, chez les pas beaux :

La photo de classe des orques et gobelins


Une trentaine d'archers gobelins de la nuit


Une vingtaine d'orques.


2 fois 5 gobelins sur araignée, un plongeur de la mort et un shaman orque.


En bas à doit, derrière les orques, se trouve le général orque. On voit aussi un shaman gobelin, deux balistes et 8 trolls.


la horde de lanciers gobelins, avec devant la grande bannière et le lance-roc.


10 ventre durs, un désosseur, la grande bannière, le tout avec une trentaine de gnoblards répartis en 3 unités avec les inévitables trappeurs.


2 canons titans, et 2 fois 3 mangeurs d'hommes, la première unité a éclaireur et tir précis, l'autre a... je sais plus !

Dans la suite : le combat !

J'ai hâte de savoir

Tu diras à ton "ennemi" peau verte que son armée est très belle

Puisse la bretonnie avoir encore vaincu et repoussée ces pas beaux. Je n'ai encore jamais affronter les O&G, j'attends impatiemment ce rapport pour voir ce qu'ils valent .

La journée était déjà bien entamée déjà quand les deux armées se firent face. les ogres prirent la ligne centrale du front avec les orques à leur côté, les gobelins se répartirent sur les flancs afin d'offrir une couverture aux diverses machines de guerre. Une unité d'ogres avaient devancé le reste de l'armée et s'était placée devant une masure abandonnée, de manière à gêner le déploiement des pégases et sergents montés. Pendant ce temps, les araignées des gobelins entamèrent leur progression afin d'intercepter les ennemis qui se dirigeraient vers eux, c'est du moins ce que leur chef leur avait dit...

Du côté humain, les bretonniens prirent le flanc gauche, tout en orientant un maximum les unités vers le centre afin de pouvoir au plus combattre les ogres qui semblaient les adversaires les plus dangereux. L'empire massa quant à lui ses troupes sur le flanc droit dans une position attentiste typique de cette armée qui comptait plus sur la prouesse de ses armes à poudre que sur les facultés de ces combattants. Certains auraient parlé de choix tactiques, mais Gérald de Hautegueles maugréa quelque mots que certaines fines oreilles auraient pu interpréter comme "bien belle bande de couards" !


Le flanc gauche des pas beaux : à noter que les archers gobelins sont dans une forêt à champignon, ce qui les rend à la fois tenaces et stupides, mais ça n'aura pas un grand impact sur le jeu.


Le centre adverse, avec de grosses unités : les ogres ventres durs, les orques, et également 3 mangeurs d'hommes.


Leur flanc droit, avec devant les araignées partis en avant garde.


Notre flanc gauche où est concentré la quasi totalité de mes unités, notez les éclaireurs ogres qui bloquent la progression de mes avant gardes.


Et enfin, notre flanc droit où sont entreposé les unités impériales : le tank commence derrière une barricade, de peur de se recevoir les terribles boulet des canons tonnerres ogres.

Alors que les bretonniens mirent genou à terre, devant les impériaux effarés qui ne comprenaient pas la portée de ce qu'ils considéraient comme une superstition ridicule, les peaux vertes et les ogres se mouvèrent. Cependant, les ogres, qui avaient déjà goûté la charge bretonnienne et savaient de quoi il en retournait, restèrent à prudente distance laissant l'initiative à leur adversaire. Durant ce temps, le chef orque aboya ses ordres aux araignées et les plaça devant les gobelins de la nuit. Les chevaucheurs d'araignée sentirent comme un doute : ils savaient que le chef orque n'avait qu'un intérêt limité pour leur vie, et le fait de les exposer ainsi ne semblait guère les rassurer.



Les sorciers commencèrent moult mouvements mystiques, mais grâce notamment à damoiselle Aubépine qui perturba leurs incantations avec ses parchemins, la magie ennemie fut assez restreinte. C'est alors que l'ennemi fit parler les machines de guerre, pour son plus grand malheur ! Les canons tonnerres tentèrent en vain d'atteindre un trébuchet, mais leurs tirs furent mal ajustés, le premier bien loin de sa cible, l'autre ne touchant que les pieux de défense des archers qui explosèrent sur le coup. De même, la troupe d'ogre partie en éclaireur se mit en tête d'occuper la masure, d'ici ils tentèrent de tirer sur Henri, mais aucun coup n'atteint sa cible.



Le pire fut les armes gobelines, les balistes tirèrent n'importe où, le lance roc ne bougea pas, seul la catapulte à plongeur de la mort lança son "projectile", mais fort maladroitement : au lieu de s'élever dans les airs, comme initialement prévu, le gobelin fut projeté violemment à ras le sol où il percuta avec fracas ses propres troupes avant de traverser la quasi intégralité du champs de bataille en creusant sur son passage un sillon, arrivant finalement au pied de l'unité de chevaliers qu'il visait originellement, sans leur causer le moindre mal. La Dame semblait avoir entendu les suppliques de ses fidèles. Impériaux et bretonniens entonnèrent cris de joie et quolibets à l'encontre de leurs ennemis, cependant Gallerand et le général impérial n'étaient point dupes, si les choses se présentaient sous les meilleures auspices, la bataille était loin d'être gagnée.

Gallerand lança l'ordre aux sergents de s'élancer au plus vite face à une malheureuse unité de gnoblards, mais son objectif était tout autre : le marquis n'en était pas à son premier affrontement contre ces vils créatures que sont les gobelins de la nuit, et il sait qu'invariablement, ils cachent dans leur rang des gobelins rendus totalement fous par la consommation de champignons hallucinogènes et qui se lancent à la vue du premier ennemi qu'ils croisent armés d'un énorme boulet qui réduit la plus solide des armures à l'état de gravas métalliques. Gallerand savait qu'il était bien moins grave de perdre quelques paysans dans cette histoire que de précieux chevaliers. Mais c'était sans compter la maladresse proverbiale des gueux, ceux-ci comprirent de travers les ordres et les quelques projectiles improvisés finit à parfaire la confusion, les ralentissant grandement.


Je lançai une charge à 14 pas sur les gnoblards avec mes sergents montés donc, dans le but évident de faire sortir les fanatiques, ce qui aurait été l'enfance de l'art avec le réalignement et le mouvement illimité en charge ; il m'eût fallu un total de 6, je fis 4... Et juste pour rire, avec le tir de contre charge, j'arrive à me faire tuer un sergent !

De son côté, le général impérial eût du mal à tenir ses troupes de pistoliers partis en avance, ils décidèrent de libérer le chemin d'une autre unité de gnoblards décidément bien encombrante. Ils se jettent dessus, malgré les mises en garde trop lointaine de leur commandant, juste pour voir sortir des fanatiques de l'autre grande unité de gobelins. Ces derniers, dans leur folie meurtrière, détruisirent aussi bien impériaux que gnoblards.



Là, y a plein de gens...

PAF ! A plus ! Bref, mon collègue parvient à faire la manœuvre que j'ai lamentablement foiré.

L'immense majorité des adversaires restant hors de portée, il ne resta plus qu'aux bretonniens d'avancer prudemment. Seuls les fougueux chevaliers errants se portèrent à l'avant des araignées, sans toutefois les charger, méprisant le danger que représentaient les fanatiques. Profitant de la couverture que leur laisse ainsi les cadets, les pégases se déplacent de telle manière à menacer le flanc ennemi.

Puisque mes sergents n'ont pas joué leur rôle d'aimant à boulets, je me rabats sur ma petite unité de errants, un peu à contre cœur. Ainsi, si le pavé de gobelins se décident à bouger, il sera obligé de lancer ses fanatiques sur mes errants plutôt que sur mes coûteux pavés de royaumes et de quêteux.


Soudain, un grand bruit de fracas résonne : le tank qui se préparait à tirer subit un retour de flammes, certainement dû à un mauvais dosage en poudre, les avaries étaient telles que l'ingénieur faisait signe qu'il ne pourrait probablement plus bouger la machine à ses supérieurs. "Et ça s'étonne que l'on dédaigne ces engins !" Lança bruyamment un chevalier, ce qui provoqua l'hilarité de ses frères d'armes tandis que la frustration se lisait sur celui des impériaux.

Incident de tir sur le tank, il y perd 3 points de vie, ce qui le rend quasi inutilisable. Mon partenaire tentera bien de l'exploiter à nouveau, mais il loupera chaque test de chaudière avec, si bien qu'il manque de se détruire lui-même. Le tank ne bougera donc plus de la partie...

Les artilleurs impériaux, désireux de prouver la qualité de leur artillerie, se mirent à tirer : cette fois-ci les canons firent mouche et abattirent un rhinox transportant un canon. Les gobelins en charge du lance roc, à la vue de la mort, ne trouvèrent rien de mieux que de se cacher derrière leur catapulte branlante pour y chercher un pseudo sentiment de sécurité.


Et paf le rhinox ! Et en plus, ça fait paniquer le lance roc : si c'est pas beau la vie !

Désireux de montrer le prouesse de leur trébuchet, les paysans tirèrent : un gros bloc de pierre arriva au centre de la formation des ventres durs, en emportant 3 dans l'autre monde.



Peu rassurées de leur position, les unités des chevaucheurs d'araignée craignaient (à raison) d'être bêtement sacrifiées afin de permettre aux fanatiques de se projeter sur l'ennemi, ils devancèrent alors les ordres reçu et se précipitèrent sur l'ennemi, préférant un bon combat. L'orque vociféra, mais rien n'y fit : les gobelins trop désireux de montrer leur valeur allèrent s'empaler sur le rangs des chevaliers.


2 jets d'animosité ratés coup sur coup.



Allez comprendre, mais être chargé ainsi ne me dérangeait guère...

La suite au prochain numéro...

Ah...c'est passionnnant comme toujours, très bien conté . J'attends impatiemment la suite et espère une victoire qui sera votre .
Petite question, une règle m'a sûrement échappé, mais comment as tu pu tuer 3 ventre durs avec un seul rocher?

le premier sous le centre du gabarit : force 10 et 1D6 blessures ----> 1 mort
Les autres : 8 touches force 5 ----> et j'ai réussi à faire 6 blessures au total : 2 morts

le trébuchet, c'est bien

Bravo pour ce récit et ce rapport, j'attends la suite

Je suis fan de monseigneur Gérald de Hautegueule
J'adore, tout en couleur, hautain et fougueux comme il faut

Ok!!! On maximise les morts, on m'avais assuré le contraire. Merci de l'info. Bon bref...on est dans un rapport de bataille donc j'arrete de parler .

Suite et fin

Le général orque hurla moult insultes à ses araignées qui venait de mettre à mal son plan si bien ficelé, les fanatiques, qui attendaient depuis trop longtemps selon leurs critères, ne se tenaient plus. Ainsi, comme on pouvait s'y attendre, les deux troupes d'araignées furent aisément vaincus par les chevaliers. Voyant la fiabilité douteuse de la discipline de ses alliés ainsi que l'avance inexorable des pégases, le boute-fer ogre se décala, juste assez pour être sûr de se protéger un minimum des assauts futurs.


Pas fou le boute fer...

Les tirs de l'armée des créatures ne furent pas glorieux : un plongeur réussit néanmoins à blesser un nombre certain d'arquebusiers impériaux, semant ainsi le trouble au sein de cette unité. Les éclaireurs quant à eux s’extirpèrent de la masure et concentrèrent leurs tirs sur les archers bretonniens, mais ils ne firent que peu de blessures.


2 morts chez mes archers, les mangeurs d'homme sont fatigués visiblement...

Entretemps, le sorcier ogre réussit néanmoins à lancer un sort sur les Nobles Vagabonds. Des bruits horribles d'os qui se cassent se firent entendre et deux fiers guerriers hurlèrent alors que des plaies béantes laissaient apparaitre des bris de leur squelette.


le sort broyeur d'os met à bas 2 de mes fiers quêteux : le sans armure, c'est le mal...

Les fougueux cadets entreprirent de poursuivre les araignées survivantes, et dans leur folle course ils arrivèrent non loin des gobelins de la nuit et de leurs terribles fanatiques. Ces derniers, trop heureux de voir un adversaire arriver à leur portée s'élancèrent gaiment. Cependant, le général orque, dans une manœuvre désespérée, ordonna à ses hommes de les diriger sur le Lions de la Marche. Au prix d'efforts considérables, les gobelins réussirent à en envoyer deux dans la direction souhaitée, mais avec l'élan bridée par leurs camarades, qui les brimèrent dans leur désir de destruction, ils arrivèrent fort loin de leur cible. Le dernier partit avant les autres et se jeta sur les jeunes chevaliers errants. L'un deux, sire Albert de Joubart, que la postérité se souvienne de sa bravoure, fit preuve d'un acte de courage sans égal lors de cette bataille : voyant arriver le gobelin fou, il se décala et sauta sur le monstre. Bien sûr, il ne put éviter l'immense boulet tournoyant, mais il atterrit violemment sur le fanatique, l'écrasant de tout son poids. Le fanatique mourut étouffé sous la charge du bretonnien en armure. Cet acte héroïque permit à ses compagnons de poursuivre leur périple, abattant ainsi les deniers chevaucheurs d'araignées et impactant une troupe de gnoblars non loin derrière.


Les fanatiques sont enfin de sortie ! mais les deux qui vont vers mes royaumes/quêteux, et dont le but était de me gêner dans ma progression arrive trop loin de moi pour être réellement handicapant, quant à celui qui impacte mes errants...


...il ne leur fait qu'un seul mort (merci à la Dame), de plus ils impactent les gnoblars derrière et réussissent tous leurs jets de terrain difficile.

A la vue des succès des Cadets, Gérald se rappela sa jeunesse fougueuse où il s'était déjà illustré à maintes reprises. Depuis cette époque, il ne s'était jamais réellement calmé, et son envie de combattre n'avait d'égal que son amour de la gente féminine, et lui-même avait perdu le calcul du nombre de gueuses qu'il avait culbutées. Autant dire que s'il n'avait pas encore chargé, ce n'était que de par le fait de Gallerand, dont toute la tempérance n'était pas de trop pour calmer ses ardeurs ainsi que celle de Henri, dont le caractère guerrier était assez similaire à celui de Gérald.
Gérald, malgré tout son amour du combat et sa perpétuelle envie de se battre, éprouvait le plus profond respect pour son marquis, homme de paix qui préférait pourtant négociations et pourparlers aux guerres, car cet homme avait réussi l'exploit de canaliser toutes les forces de la noblesse très turbulente de son marquisat. Gallerand devait cette performance, outre son talent pour la diplomatie, très certainement à son autre facette : celle d'un combattant farouche et déterminé dont l'art d'abattre les plus puissants adversaires était digne des plus grands héros de geste. Il allait encore en faire la démonstration à cette bataille.
Enfin, Gallerand leva la main et l'abattit en hurlant à ses fiers chevaliers "CHARGEZ" ! C'était l'heure de l’hallali. La cible de la charge était l'énorme masse que représentait le centre des lignes adverses composé par les ogres dit ventres durs. Gallerand cria à ses hommes en s'approchant en désignant la grande bannière adverse:
"Concentrez vos attaques sur la soldatesque, je me charge du plus grand d'entre eux."
"Sieur," répondit Gérald, "croyez-vous sincèrement qu'en ce jour je vous laisserai avoir de nouveau tous les honneurs ?"
"Fort bien, Gérald, encore faut-il que tu arrives à le toucher avant que je ne le tue," répondit le marquis dans un sourire que lui renvoya son suzerain.

Alors que la charge était sur le point d'aboutir, le fer des lances des bretonniens commencèrent à rougeoyer et à fumer, c'était là l'effet de la dernière acquisition de la marche : une bannière tressée par les damoiselles de Longueville à laquelle avait été ajoutée des écailles d'un dragon vaincu quelque temps plus tôt. La magie qui avait composée cet oriflamme donnait l'impression que les armes des chevaliers étaient faites de flammes. Il était temps de tester son efficacité.

Sans surprise, Gallerand fut le premier au corps à corps, et au cri de "Pour la Dame", planta profondément grâce à l'élan sa lance dans le poitrail du cogneur. La mort de l'ogre aurait été certaine dans tout autre cas, mais là, le visage interloqué du monstre se transforma progressivement pour passer du sourire puis à un rire gras et tonitruant :"Pauvre fou, le feu ne me blesse pas," fit-il. Gallerand vit alors une gemme de couleur rouge pendre autour du cou du monstre, celle-ci semblait s'être illuminé alors que la lance du marquis s'était enfoncé dans le ventre du monstre. Soudain derrière, un cri tonitruant annonça l'arrivée du sire de Hautegueles.
"Non, Gérald ! Cela ne le blessera point !" Mais l'avertissement, ne fut pas entendu, et même s'il l'avait été, la témérité de Gérald n'en aurait que plus attisée. L'impact fut terrible, mais à la lueur du bijou, Gallerand compris que l'attaque de son fidèle vassal avait été aussi inefficiente que la sienne. L'ogre leva sa massue et se prépara à écraser Gérald, encore interdit par l'inefficacité de son action. L'arme s'abattit violemment et aurait tué le chevalier à ne pas en douter si son suzerain ne s'était pas projeté contre lui de toute sa force afin de le pousser et de prendre sa place. L'ogre n'eût cure de savoir qui serait écrasé et pensait tuer son adversaire, quel qui soit, mais c'était sans compter l'exceptionnel qualité du maître de Longueville. D'un coup de bouclier étonnamment bien placé, Gallerand dévia la massue du monstre qui se planta dans le sol. L'ogre, surpris, recula devant le fantastique guerrier et se mit en position défensive. Gérald, sonné par l'intervention de Gallerand, avait été mis à bas de son cheval, mais il se releva rapidement et reprit ses esprits. Il vit alors le sang couler des jointures de l'armure du marquis au niveau du bras qui tenait le bouclier. Gallerand avait beau être un habile combattant, nul ne pouvait dévier la masse d'un ogre aussi massif sans dommage. Gérald se releva, et en se remettant vivement en selle dit à son seigneur :
"Je m'occupe de lui, sieur !"
"C'est un monstre exceptionnel, ne prends ombrage de cette remarque, mais je crains que tu ne sois de taille," lui répondit Gallerand.
"Je n'en prends nullement ombrage, car, même si cela me coûte de l'admettre, j'en suis fort conscient, mais je sais que je peux tenir face à lui, le temps que vous fassiez œuvre de mort chez ses camarades. Vous serez bien plus utile là où vos attaques feront effet que dans ce combat stérile."
Gallerand regarda un instant le baron et si son heaume n'avait pas caché ses traits, certain aurait parlé de surprise pour décrire l'aspect de son visage : "Il t'arrive donc d'avoir des considérations tactiques, Gérald, même si je me doute que celles-ci te soient soufflées par l'envie d'en découdre. Fort, bien, je me rends à ton implacable logique. Mais avant ça, je m'en vais te donner un ordre et j'entends à ce qu'il soit suivi à la lettre : je t'ordonne de ne point trépasser !"
"Un ordre que je me ferai un plaisir de suivre," répondit Gérald.
Gallerand se détourna de l'ogre et suivit les autres chevaliers menés par Henri qui les avait emmené au cœur de l'unité ogre, massacrant tout ceux qui avaient eu la mauvaise idée de s'en prendre à la précieuse bannière. Seul restait ici, deux ogres et leur sorcier qui s'était alors caché derrière ses guerriers, en plus du porteur de la bannière que combattait dorénavant Gérald. Il suivait d'ailleurs du regard le marquis alors qu'il se fit haranguer par Gérald : "Que regardes-tu, immonde masse difforme de graisse et de pus ? Ton adversaire est ci, et il attend de voir ce que tu vaux en combat !"
L'ogre se retourna alors et s'avança vers le chevaliers, un sourire carnassier aux lèvres.




Une bonne double charge comme on les aime de par chez nous ! Notez que j'ai réussi tous mes jets de terrain dangereux pour avoir traversé la forêt, forêt hantée au passage, mais bon, c'est pas comme si les ogres provoquaient déjà la peur.

J'avais décidé de tester lors de cette partie la bannière de la flamme éternelle lors de cette partie, mal m'en a pris, puisque sa grande bannière avait un gemme dracocide qui lui donnait une invulnérable de 2+ contre les attaques enflammées, bref, les coups fatals héroïques de mon seigneur furent tous stoppés et de plus, j'étais obligé de mettre toutes les attaques de la file de Gérald dans la grande bannière. Il a quand même réussi à rater une sauvegarde, mais autant dire que 1 point de vie pour un personnage ogre, c'est rien, alors que lors de la riposte, il m'a blessé mon seigneur d'un point également. Le reste se passe dans le meilleur des mondes, puisqu'il ne fait qu'un seul mort chez les quêteux et ne me blesse que d'un point ma grande bannière. Bien sûr son sorcier se trimballe la couronne de commandement et il ne fuit donc pas.

Pendant ce temps, les impériaux, dont les lanciers crièrent des vivats à l'encontre du massacre des ogres par les bretonniens, firent chanter leur terrible artillerie. Les orques, qui s'étaient approchés tranquillement, furent pris pour cible par le terrible canon feu d'enfer. La machine se montra d'une fiabilité redoutable, et très contraire à la réputation que les bretonniens se plaisait à lui colporter : elle ravagea à elle seule l'unité d'orques, laissant les chamans à l'intérieur sans la précieuse couverture de leurs troupes. Les canons s'en donnèrent à cœur joie et abattirent l'un des deux sorciers.


Je vais vous demander un petit effort d'imagination, mais ici, il y avait une grosse unité d'orques et un second chaman... Les canons impériaux, on aime les avoir de son côté plutôt que contre soit !


Bien sûr, mes chevaliers errants ont débouté vilainement les gnoblars, mais remarquez que ceux-ci m'ont quand même fait un mort... comme on dit : le 1, ça arrive...

La mêlée qui suivit fut indescriptible : Gobelins menés par le chef orque, Ogres d'élite se joignirent au combat, attaquant fiévreusement le flanc des nobles vagabonds. Pendant ce temps, dans la cohue, Gérald avait du mal à tenir son adversaire qui se révélait un habile combattant contrairement à ce que sa masse laissait supposer. Il ne fallut pas longtemps à d'autre chevaliers pour rejoindre le baron dont il se doutait qu'il allait avoir du mal à contenir seul l'ogre. cependant, son idée fit son office, Gallerand put concentrer ses forces sur les derniers ogres restants, mettant à bas les deux à lui seul. Les chevaliers de la quête furent empêtrés par des filets que lancèrent les gobelins sur eux, empêchant d'utiliser leur pleine puissance contre le magicien ogre qui était venu les affronter. Ils essayèrent alors de se concentrer sur les gobelins, mais ces insupportables créatures étaient innombrables et dès qu'un d'eux tombait trois semblait le remplacer. Tout cela sans compter le terrible chef orque qui relâche toute sa rage et sa frustration. Ceci dit, l'art de l'escrime des bretonniens, la solidité de leurs armures et la protection de la Dame permirent de sauvegarder un grand nombre de chevaliers. La Bretonnie tenait bon, et elle savait la victoire proche, il ne fallait pas craquer maintenant.


Ouille aux flancs ! Mais ça tient, et mes chevaliers se payent même le luxe de gagner le combat... Insuffisant pour faire fuir l'ennemi.

Si au centre, le combat acharné semblait tourner de plus en plus en faveur des serviteurs de la Dame, le destin se fit moqueur sur l'aile gauche des humains. Le char à canon rhinox s'approcha subrepticement des chevaliers errants encore occupés à balayer les derniers gnoblars qu'ils venaient de faire fuir. Ils ne remarquèrent pas l'étrange attelage avant qu'il ne fusse trop tard : s'étant mis quasiment à côté d'eux, le char tira une salve de plomb sur les cadets. L'horreur qui s'ensuivit fut indescriptible, les chevaux et leur cavalier furent déchiquetés, et les morceaux de chair animale et humaine se mélangèrent au sol, les quelques malheureux survivants étaient soit estropiés, soit totalement sonnés, en tout cas dans l'incapacité de continuer le combat. Les chevaliers pégases, qui avaient jusque là eu la ferme intention de détruire ce canon, furent tellement choqués par le spectacle qu'ils venaient d'apercevoir qu'ils tournèrent les talons et s'enfuirent sans demander leur reste...


Il va pas oser...


Pan ! Il a osé !
La mitraille à force 10, c'est assez radical, surtout quand vous obtenez 10 tirs avec ! A la limite, perdre mes errants, après tout le boulot qu'ils ont fait, c'était pas si grave, par contre rater le test de panique de mes pégases et les voir fuir hors de table fut le gros point noir de la bataille de mon côté.

Sur le flanc droit, le sorcier impérial, dont la magie avait jusque là bridé par les sorciers ennemis, arriva enfin à expédier une énorme boule enflammée sue les trolls : Il en consuma trois. Les servants canon feu d'enfer lui emboitèrent le pas, bien décidé à renouveler l'exploit qu'ils venaient de réaliser : un autre troll mordit la poussière. La cavalerie impériale, gênée jusque là par le tank qui s'était immobilisé au début de la bataille devant elle, se déploya enfin. Le général fut content des exploits de ses ingénieurs, mais ne put s'empêcher d'éprouver de l'admiration pour les guerriers de Bretonnie. Ils tenaient fermement le centre et avait quasiment détruit à eux seuls la plus grande menace ennemie. Sans compter que la pierre d'un de leur trébuchet venait d'atterrir au plein milieu des archers gobelins, tuant un grand nombre d'entre eux.


Recette du troll cuit à l'impérial : vous prenez un sorcier du feu...


... et une unité avec plein de trolls (8 dans le cas présent).


Vous lancez une belle grosse boule de feu avec le sorcier, vous saupoudrez le tout de projectiles de feu d'enfer...


...Et voilà vous pouvez savourer, juste sortis du four (à savoir que le feu d'enfer n'a pas encore tiré) !

Craquant finalement sous le poids du nombre, le cogneur avec la grande bannière s'enfuit, non sans donner un grand coup de massue à un officier des Lions de la Marche. Il fut rattrapé et maîtrisé par les chevaliers. Pendant ce temps, les Nobles Vagabonds réussirent à maintenir à grand peine les gobelins et derniers survivants ogres : l'intervention inopinée des sergents, qui sentirent là la possibilité d'éblouir leurs maîtres, créa une confusion salvatrice chez les gobelins. Non pas que la milice montée fit preuve de grands exploits, mais ayant chargé de dos, elle permit de donner un ascendant psychologique non négligeable aux Nobles vagabonds dont la position était pourtant mal assurée.



Les impériaux chassèrent les quelques derniers gnoblars, laissant un flanc droit, débarrassé de la présence de tout ennemi, si ce n'est les derniers trolls qui faisaient alors face à une armée impériale complète et très peu entamée.



C'est la fin. Nos adversaires abandonnent le combat ici, il faut dire que ma double charge et les succès incroyables de l'artillerie impériale a quasiment détruit l'intégralité de leur force de frappe au contact. Joignez à ça une malmoule incroyable des tirs gobelins, la partie était pliée dès le tour 3.

Les trolls furent les premier à fuir, quand ils virent s'ébranler les colonnes bien ordonnés de la phalange impériale. Le sorcier ogre, comprenant la gravité de la situation, fuit à travers les gobelins pour éviter d'être poursuivi, le général orque, en voyant son allié prendre la poudre d'escampette, ne fut pas long à faire de même, laissant les gobelins se faire massacrer pour couvrir sa fuite. Ses derniers firent d'ailleurs assez mal ce travail, puisqu'ils commencèrent à courir dès que leur chef quitta l'unité. En un clin d’œil, l'horizon se vida des créatures qui s'éparpillèrent partout, ogres, orques, trolls et gobelins fuirent dans toutes les sens, si bien qu'il fut impossible aux cavaliers de les rattraper tous. Quand le denier peau verte quitta la ligne de vue, un immense cri de joie retentit à travers les troupes humaines.

Le général impérial alla voir Gallerand de Longueville, alors que celui-ci faisait soigner son bras par Damoiselle Aubépine. Il était entouré de ses officiers Henri et Gérald qui avaient commencé à boire pour fêter leur victoire. Gallerand souriait de cette éclatante victoire. Quand l'officier impérial arriva et qu'il remercia, le sourire de Gallerand s'agrandit :
"Nous sommes gré de vous avoir secouru, vous n'oublierez donc point de chroniquer que cette fois-ci encore, le très noble sang de Bretonnie a coulé afin de sauvegarder la paix de votre nation. J'espère que vous entendez les efforts fournis par ceux qui ont combattu en devant alors que les vôtres n'ont pas connu de pertes sévères."
La critique était à peine voilée, et l'impérial comprit très vire le message caché : il avait ramené Gallerand pour lui faire payer ce qu'il considérait comme une dette, mais au final, c'était lui qui se retrouvait redevable de l'aide apportée, et ce sans compter la démonstration de force que les bretonniens avaient offert le combat durant. L'impérial s'en retourna, dépité. Henri et Gérald furent surpris de la tournure des événements, et de l'incroyable renversement qu'il venait de voir. Devant l'air interloqué de Henri, Gallerand lui dit ceci :
"Tu vois, mon doulx cousin, pour infliger un camouflet à un impérial, il est souvent plus judicieux de l'aider plutôt que de l'éconduire."

Un grand bravo pour cette victoire . J'étais sur que tu allait gagner et que ces vilains fuiraient comme des lâches. J'ai déjà gouté au boute enfer avec sa mitraille force 10. Je confirme, ça fait très mal , surtout quand les pertes sont des quêteux .
On devrait te nommer grand stratège bretonnien .

@ Umbre : mon ennemi te remercie du compliment

@ Matthius : pour les blessures sur des unités avec figurines à multiples points de vie, un joueur ogre a fait une vidéo dans le cadre d'un podcast (de très bonne qualité d'ailleurs) expliquant comment cela marche. La voici, en espérant que ça t'aidera pour tes prochaines parties avec des ogres ou autres gros :

Merci Maxence, maintenant c'est très clair. Je vais montrer cette vidéo à mon adversaire ogre histoire qu'il comprenne aussi.
Encore une petite question , j'ai l'impression qu'il s'est foiré pour les sauvegardes d'armures à 5+, sur 4 blessures 3 sont sauvée alors qu'il me semble que les dés indiquaient le contraire. Mais j'ai peut être tord.

Superbe rapport de bataille. Je n'avais pas lu la dernière partie, c'est dantesque !!! J'adore les récits et je suis toujours aussi fan de Hautegueule. En plus il va avoir droit à une peinture de maître, une belle pièce pour ton armée.

Encore bravo