[Le chant du désert] Les yeux vers l'océan

(Ici se fera l'entrée de Argna, en attendant d'autres joueurs )

Magritta, magnifique et assez vaste port d'Estalie, fièrement assis sur la bien nommée Baie de la Sérénité jouissait de nouveau, depuis quelques mois, de sa liberté, libérée de la terrible occupation arabienne. Pourtant, si l'ennemi était parti pour de bon, l'activité demeurait nettement supérieure à la moyenne car, chaque jour, de nouvelles forces des pays du Nord affluaient dans le but de prendre la mer.
Il était vrai que les cités états de Tilée connaissaient la même activité, mais il fallait bien avouer que les sommes que réclamaient ces fous de Tiléens pour la traversée, ajoutées aux risques plus élevés de croiser des navires pirates en mer tiléenne avait tôt fait de dégoûter ces grands seigneurs de Bretonnie et de l'Empire.
De plus, la ville de Magritta, dernière reprise aux mains du tyran Jaffar avait ce côté symbolique et les croisés mettaient un point d'honneur à lancer leur voyage de ce point.
De ce fait, Magritta ne désemplissait pas.

Les nouvelles abondaient ici à mesure que les bateaux allaient et venaient d'Arabie et l'empereur lui-même était resté dans la cité, recevant chaque jour d'importantes missives dont le contenu se répandait en ville telle une épidémie, alimentant les discussions de tavernes. Et, si la rumeur disait qu'il allait bientôt se rendre en personne dans le désert, force était de constater qu'il prenait son temps. Le seigneur de la cité avait pu remonter sur son trône grâce à l'empereur et ce dernier semblait profiter pleinement de sa position, jouissant des charmes des palais estaliens.
Mais les estaliens n'étaient pas dupes et n'appreciaient guère de voir leur dirigeant ainsi ecrasé sous la botte, cette fois "bienveillante", d'un seigneur étranger qui profitait de son statut pour favoriser le commerce de son propre pays, et dans les rues les quolibets fusaient.



C'était dans cette ville en pleine effervescence qu'arriva Argna, noble bretonnien déchu réduit au mercenariat et à présent vétéran de la campagne d'Estalie. Il avait participé à la reconquête du pays et connaissait bien les arabiens. Il les savait pour la plupart serviles et fourbes et aurait préféré ne plus jamais avoir affaire à eux.
Toutefois, les premiers échos de la guerre qui se livrait dans le désert l'avaient poussé à quitter la ville de Bilbali, dans laquelle il s'était installé quelque temps auparavant, pour partir au Sud, déterminé à traverser la mer.
A vrai dire, peu lui importait réellement l'aboutissement de cette campagne. Sans doute les seigneurs reviendraient-ils couverts de gloire et d'or, sans doute les milliers d'hommes engagés mourraient-ils dans cet affrontement. Tout cela était habituel. Mais lui ne cherchait qu'à redonner un sens à sa vie. Il voulait simplement sa rédemption pour effacer ses erreurs passées... et cette croisade contenait la promesse du pardon.

Hélas pour lui, la soudée de mercenaires avec laquelle il était censé prendre la mer était partie deux jours plus tôt, tandis que lui, ralenti par une embuscade de gobelins ecervelés et par son propre sens de l'orientation défaillant, perdait son temps sur la route de montagne reliant Bilbali à Magritta.
Sa dernière alternative était donc de prendre la mer par ses propres moyens, quitte à rejoindre quiconque voudrait de son épée, une fois en Arabie.
Sur le port, on l'avait orienté vers un homme, un marin qui, disait-on, pourrait le faire passer de l'autre côté.

Il attendait donc dans cette sombre taverne bruyante et enfumée dans laquelle les gens l'observaient avec méfiance, le percevant comme un homme potentiellement dangereux, à en juger par sa mine et l'imposante lame qu'il portait.
Un grand brun aux yeux bleus prit alors place face à lui. Sa tenue débrayée et son regard fixe lui donnaient un air de fou et Argna pensa d'abord à le dégager de sa table, mais l'homme prit alors la parole, laissant entendre son épouvantable accent tiléen.



"Zé souis le Capitaine Vizzini Riccioli. Zé peux te faire tlaverzer la mer... mé z'aurait bésoin qué tu me rendes un petit service."

Il regarda alors autour de lui et remarqua que certains se gaussaient aux tables alentours.

"Mah, ne fais pas attention à ces ruztres, zé peux té faire tlaverzer, mais mon bateau a bésoin de petites léparazzionés... ces zhommes sont des fous, ils ne mé croient pas, mais zé te le dis, c'est un navire lézer aux voiles sombles qui a attaqué mon bateau lors dé la delnièreu tlaverzé. Et les azaillants n'étaient pas des zhommes... alora, veux-tu bien me rendle service ? Sommes-nous, comme on dit... en affaire ?"

(voici ma première réponse, je suis débutant je le rappelle)

En d'autres occasions, argna aurait envoyer balader ce tiléen avec son accent agacant :
"désolé je ne suis pas charpentier" .

Cet homme ne lui inspirait pas vraiment confiance. Argna ne savait pas encore si les regards moqueurs visaient Riccioli ou l'affaire qu'il voulait lui proposer.
Il n'avait cependant guère le choix la ville était remplie de soldat et de nouvelles troupes arrivaient tous les jours, ce capitaine était le seul à pouvoir le mener en arabie jusqu'à présent .

Le chevalier ralluma sa pipe et en tira une longue bouffée aprés avoir éxpirer la fumée de ses poumons.
Il s'adressa au capitaine sur un ton neutre. :
"Avant toute chose, je tiens d'abord à voir votre vaisseau capitaine,
je suis un homme dirais-je....prudent
Ma proposition vous semble t'elle juste?"

"Zé vois..." dit Vizzini, visiblement dans l'embarras.
Dans les quelques minutes qui suivirent, le tiléen tenta, en vain, de noyer le poisson. Il aurait préféré effectuer ses réparations avant de montrer son bateau au client, car il savait, lui, qu'un homme n'ayant pas d'expérience de la mer pourrait prendre peur devant son navire.
En fait, pour dire vrai... un marin aussi aurait eu peur à la vue de son épave, mais Vizzini était plus expérimenté dans l'art de la navigation qu'il n'y paraissait, et pouvait traverser cette portion de l'océan avec une simple barque sans avoir à craindre des intempéries et des krakens.

Accédant à la requête de celui qu'il considérait déjà comme son passager, le capitaine le mena au port et tenta de relativiser l'étendu des travaux à réaliser pour le remettre à flots.
La figure d'Argna était légèrement déconfite. Devant lui se trouvait un bateau de taille raisonnable, mais au mât brisé. Pas une seule balustrade n'était intacte et le pont portait les traces d'âpres combats.
Le gouvernail fonctionnait-il seulement ? Argna n'aurait pu le dire, mais cette embarcation ne lui inspirait pas confiance.

"Oui, zé sait... c'est un potit po impressionante, mé zé vous assure qu'il né mé faudra pas plus d'oune somaine poul réparer et... réengager oune équipage."

C'était le comble, le capitaine n'avait plus d'équipage, qui avait sans doute pris la fuite après la dernière traversée calamiteuse. Pourtant, Argna savait qu'il trouverait difficilement moins cher que cet homme pour le faire traverser, aussi était-il un peu partagé.

"Oune somaine et zé ne vous domande pas de financer mes réparazionés. Z'aurais juste bosoin qué vous alliez rendle visite à un homme qui me doit beaucoup d'argent... pour y récupérer de quoi payer."

Sur ce coup là, Vizzini semblait de bonne foi, et Argna ne perdait pas grand chose à aller voir cet homme, même si certains détails, comme le fait que ce tiléen n'allait pas récupérer son argent lui-même, le troublaient.
En attendant, Vizzini lui donna des indications sur l'endoit où trouver cet homme. Il espérait fort que ce mercenaire accepterait.

(entrée d'uranus au prochain message . A toi, argna, de décider de ce que tu vas faire pour le moment )

Le navire était vraiment dans un sale état ça avait du être un rude combat.
Argna fut soulagé quand il apprit qu'il ne devrait pas payer ces réparations mais juste faire un travail d'usurier.
"Vous pouvez compter sur moi capitaine Viccini". "rejoignons nous ce soir à la taverne j'aurais récupérer votre argent". Ce n'était pas la première fois que l'on avait recours à ces services pour ce genre d'affaire. La guilde des marchands de Bilbali, l'avait déjà employé pour ce genre de recouvrement appuyé. Les mauvais payeurs, il savait les faire cracher au bassinet.

Argna sur ces faits se dirigea vers la direction que lui avait indiqué Viccini au bout de quelques minutes, il se rendit compte qu'il était encore perdu.

(L'entrée d'uranus )

Tandis qu'Argna marchait dans les rues bondées, revenant, sans s'en apercevoir, maintes fois sur ses pas et ne prenant jamais les bons embranchements, des yeux le suivaient.

Trois hommes l'avaient vu discuter avec ce fou de Vizzini et semblaient déterminés à lui nuire.

"Les ordres étaient d'éliminer le tiléen" dit l'un d'eux, à celui qui semblait être le meneur.
- Oui, mais souvenez-vous que personne ne doit remonter au patron... ce gars a probablement été payé pour élminier le patron avant que celui-ci n'élimine le tiléen, répondit-il.
- Hum... déclara le troisème homme.
- Oh ! T'es vraiment futé Rodrigo ! dit alors le premier.
- Pour ça que je suis le chef. Mais que fait donc ce type à tourner comme ça dans toutes les rues ?
- Pensez qu'il nous a r'pérés ? interrogea l'homme de main.
- Bof, répondit le troisième.
- Bien, quand les autres seront là, on le coincera dans une ruelle. Vous savez tous ce que vous avez à faire, conclut Rodrigo.

Bientôt, la troupe fut rejointe par quatre autres hommes portant capes et larges chapeaux et le piège s'organisa.
Errant dans les rues, Argna se retrouva pendant un temps dans une ruelle etroite et déserte d'où quelques mendiants partirent, sentant l'embuscade, mais le chevalier, lui, ne semblait pas y prêter attention, absorbé par ses réflexions sur le chemin à prendre.
Une dague fut alors tirée dans son dos et manqua bien de le planter au niveau des hanches. Toutefois, Argna n'était pas ignorant de ce genre de coups tordus et avait senti quelque chose se tramer autour de lui depuis un moment, même s'il avait fait mine de ne rien remarquer.
Dans un seul mouvement, il saisit de sa main gauche le bras de son assaillant, et de la droite tira sa large lame qui râcla le mur dans un bruit assourdissant.
Sa poigne se relâcha alors et le bandit recula, laissant tomber au sol son arme de couard.
Les autres hommes de main bloquaient le deux entrées de la ruelle et Argna, les mains serrées sur la poignée de son arme, ne pouvait pas faire autrement que de combattre dans cet espace confiné.

"Cinq contre un, voilà qui devrait être amusant !" lança-t-il, ignorant les insultes de l'homme dont il avait ecrasé le poignet.

Plusieurs se ruèrent sur le chevalier déchu, venant des deux côtés. Gardant son sang froid, Argna arma son coup et abattit sa lourde lame sur le premier qui s'effondra, le crâne horriblement défoncé. Mais deux autres arrivaient déjà et le chevalier n'avait que peu de temps pour se remettre en position.
N'étant pas en position de frapper de nouveau, il improvisa. L'un des hommes reçut un coup de pommeau dans la mâchoire, lui enlevant au passage quelques dents, et le second prit un coup de genou bien senti dans l'abdomen.
Hélas, les ennemis étaient trop nombreux pour un combat dans un espace aussi réduit, et le brave Argna sentit bientôt un poids le percuter par derrière, le faisant tomber à la renverse.

En fort mauvaise posture, le chevalier déchu semblait perdu lorsqu'une voix féminine retentit en echo sur les murs du petit passage.

"Voilà bien les manières des hommes qui ont vécu trop longtemps dans ces grandes cités sans âme..." déclara-t-elle sur un ton dédaigneux.
- Voyez-vous ce que nous avons là ! Voilà qui devrait être plus amusant que de rosser ce pouilleux, dit l'un des criminels.

Mais le malheureux ne s'amuserait pas aujourd'hui... car une flèche vint se ficher dans son gosier.
Voyant leur camarade produire d'immondes gargouillis dans son agonie, deux brigands prirent la fuite sans demander leur reste, ce qui en laissait trois à éliminer.
Amélie n'avait jamais tué d'homme auparavant, mais elle n'avait pas le temps de s'apitoyer pour le moment car un nouvel ennemi se présentait.
Cette fois-ci, le corps à corps était inévitable !

Argna se redressa, saisissant de nouveau sa large épée orientale, et fit face à l'homme dont il avait amoindrie la dentition. Ce denrier n'avait pas l'air particulièrement disposé à lui pardonner ce coup trop bien placé.
Sans attendre, il se jetta sur le chevalier qui se remit en garde.

De la sueur perlait sur le front d'Amélie, c'était la première fois qu'une de ses flèches mordait de la chair humaine. De plus, combattre en milieu urbain était tout à fait nouveau pour elle et son angoisse montait.
Voyant l'énergumène se jeter sur elle, son sang ne fit qu'un tour et l'instinct de survie reprit le dessus. Elle jeta son arc sur le côté et agrippa son bâton de combat qu'elle fit tournoyer devant elle en signe d'intimidation. Elle invoqua à haute voix la protection des esprits de la nature et leur confia sa destinée. Le combat était inévitable et Amelie comptait vendre chèrement sa peau.....

L'homme qui faisait face à Argna dégaina lentement sa courte épée puis s'élança avec vigueur sur le vaillant mercenaire.
La différence d'allonge et de poids de leurs armes respectives rendait les échanges difficiles et dans ce milieu reserré, l'avantage allait plus à celui dont l'arme était la plus courte et la plus maniable des deux.
Un coup brutal arriva par la droite, mais Argna le para in extremis. Sans temps mort, un autre survint par l'autre côté, mais l'ancien chevalier parvint à le contrer de la même manière. Les coups venant de cet axe, il pouvait les éviter, cependant, les coups d'estoc lui posaient plus de problèmes.
Faisant preuve d'une agilité exemplaire et d'une chance presque révoltante, Argna évitait attaque sur attaque et, pour ne pas relâcher la pression, ripostait à chaque fois qu'il avait une ouverture.
Malheureusement, il ne pouvait combattre avec aisance dans cet environnement, et bientôt, il se retrouva acculé.
Ahanant, ses longs cheveux bruns lui couvrant en partie la vue, Argna se savait en mauvaise posture. Il s'adossa au mur pour reprendre son souffle et vit son adversaire s'approcher doucement, l'arme en avant et le sourire aux lèvres.
Tentant le tout pour le tout, le bretonnien repartit vers l'avant, trainant son encombrante lame derrière lui.
L'ennemi était à une toise et demi.
Argna laissa son arme crisser sur le sol et l'empoigna des deux mains.
L'ennemi était à moins d'une toise.
Argna commença à redresser son épée dans l'espoir de porter un dernier coup, histoire de partir avec panache.
L'ennemi était à portée !
Sans réfléchir, le mercenaire bretonnien porta un coup diagonal, de bas en haut et s'immobilisa, bloqué par le poids de son arme dont il devait maintenant arrêter l'élan.
Des cris resonnèrent. La main sur le visage, le vil homme de main hurlait de douleur en tentant de comprimer l'hémorragie. Le coup venait de l'éborgner, semblait-il, et il n'avait plus aucune envie de combattre pour l'heure. Comme ses camarades avant lui, il prit la fuite...

A l'entrée de la ruelle, la belle Amélie se préparait à se défendre. Son opposant ne disposait que d'une sorte de hachoir, sans doute redoutable au contact, mais qu'elle saurait certainement éviter si elle se montrait prudente.
Faisant tournoyer son lourd bâton à dextre puis à senestre, montrant sa remarquable dextérité, la jeune fille frappa le genou de son adversaire, puis dégagea au loin son arme d'une frappe sur la main, avant de lui percuter le menton.
Abasourdi par une telle rapidité, l'homme tomba, à demi sonné et la jeune femme appuya son arme sur son torse. Il était à sa merci... elle pouvait le tuer comme le laisser partir.
Il avait peut-être des informations susceptibles d'intéresser l'homme à qui elle avait porté secours, mais rien qui la concernait, elle. Elle demeurait donc perplexe sur ce qu'il convenait de faire d'un tel prisonnier.

De son côté, Argna regarda cette charmante demoiselle venir à bout de son adversaire en un éclair, et en fut soulagé. Plus aucun ennemi ne se présentait à ses yeux, il pourrait enfin se reposer de ce regrettable épisode.
Mais... quelque chose n'allait pas. Il se souvenait clairement d'avoir vu sept assaillants. Il avait lui-même ôté la vie au premier, d'une façon fort peu ragoûtante, puis un autre était mort percé d'une flèche, après quoi deux avaient fui. Du duel qui s'était engagé par la suite, il était sorti victorieux, et la jeune femme avait éliminé un autre birgand.
Où était donc passé celui qu'il avait repoussé d'un coup de genou ?
Se retournant pour voir si l'homme était étendu là où il l'avait laissé, Argna ressentit une horrible douleur au côté gauche.
Sous le choc, il baissa les yeux pour voir l'homme qu'il cherchait, le visage déformé par la rage, la main fermement serrée sur le manche d'un poignard dont la lame semblait fichée dans son ventre.
Le souffle du bretonnien était coupé. Il n'avait pas vu ce coup venir.
L'homme ôta son arme laissant sur le chevalier une plaie ouverte et s'enfuit dans la direction opposée.
Dans un geste de colère, Argna porta la main à sa botte et en tira un couteau qu'il lança en direction du fuyard.
Filant droit comme un javelot, il se planta dans la nuque du lâche qui tomba raide.

Les dents serrées, la main posée sur sa blessure ouverte, le chevalier déchu tomba. Etait-ce la fin du voyage, pour lui ?

La main sur sa plaie et le visage crispé, argna se redressa du mieux qu'il pouvait.
Il prit appui sur sa longue épée. Pourquoi, ais-je laissé Pip à l'auberge se maudit-il.
il s'avança tant bien que mal vers l'homme sous la coupe de la délicieuse jeune femme qui l'avait aidé plus tôt. Arrivé prés de lui, il lui demanda d'un ton sans équivoque sur le sort qu'il lui réservait :
" parle maraud, pourquoi m'avez vous agressez". Avant que l'homme n'ait pu répondre,
un soubressaut parcourut son corps, il lui fallait trouver un guérisseur au plus vite.

Amélie reprit son souffle et ses esprits. Elle posa un genoux à terre et remercia la Dame du Lac de l'avoir préservé. Elle fut cependant horrifiée à la vue du chevalier s'écroulant à quelques mètres d'elle transpercé par la lame d'un assassin. Elle garda tout de même la tête froide et se mit à réfléchir.
Que faire de ce prisonnier, l'achever ou le garder en vie ?

Elle prit son bâton et lui assenna un bon coup sur la tête non pas pour le tuer mais bien pour l'assommer. Il reviendrait au chevalier, si la Dame lui prête de vie, de décider du sort de ce minable cloporte.

Amélie resta prudente, tous les sens aux aguets, il y avait peut-être d'autres brigands cachés dans cette ruelle lugubre. Elle ramassa son arc et s'avança précautionneusement vers l'étrange chevalier. Elle tirait avec elle le corps de son prisonnier.

Son coeur battait la chamade car c'était la première fois que sa destinée croisait celle d'un chevalier en détresse. Celui-ci se redressa tant bien que mal et voulu questionner le malandrin mais la douleur l'envahit et il perdit connaissance.

Amélie se pencha sur le cops du chevalier et examina ses blessures. Ses Connaissance en herboristerie et ses dons de guerisseurse pouvait peut-être le sauver.....

Argna manqua plusieurs fois de sombrer dans l'inconscience, mais une douce châleur envahit bientôt son corps.
Il pouvait sentir une main chaude sur son flanc et une sensation agréable le gagna bientôt. Tandis qu'il revenait peu à peu à lui, la voix de la jeune druidesse lui parvenait plus clairement. Cette dernière semblait entonner une sorte de chant rituel et paraissait très concentrée sur son affaire.

Rapidement, Amélie en eut terminé avec son patient et l'invita à se remettre debout, chose qui se révéla moins pénible que ne l'aurait pensé le chevalier déchu.
Sa blessure, quoiqu'encore un peu douloureuse, était refermée et n'en restait plus qu'un gros hématome. Ce n'était pas bien cher payé...


Argna devait beaucoup à cette jeune femme mais ne savait trop par où commencer. Reprenant ses esprits, il la remercia et se présenta à elle.

(NdMJ: Allez, je ne vais pas vous mâcher tout le travail. Faites connaissances, les jeunes )

Amélie remercia silencieusement la Dame du Lac et les esprits guérisseurs de la nature. Même en milieu urbain ceux-ci étaient avec elle et ça la rassurait.

Elle restait méfiante et à la vue du chevalier reprennant connaissance, fit un pas en arrière. Après tout elle n'avait fait que son dévoir, aider un noble chevalier en difficulté et n'avait rien à attendre de lui.

Elle ramassa donc ces affaires et s'apprêta à quitter la ruellle.....

Le flou devant ses yeux, commençait a se dissiper. Sa vision commençait à redevenir normal. Argna se redressa et se mit en tailleur. Sa main cherchait sa blessure, il n'en restait rien.
Seul son sang maculé sa tunique, la jeune femme qui l'avait secouru, s'en allait maintenant vers l'autre côté de la ruelle.
"Un instant ,s'il vous plait"bredouilla t'il, la gorge un peu desseché, il déglutit et lui demanda : "vous n'allez pas partir, sans que j'ai eu le temps de vous remercier"
Il fit une pause dans la conversation, se releva, rengaina son epée ,et lui demanda en s'inclinant vers elle avec la main sur le coeur:
-Me ferez vous l'honneur de connaître le nom de ma sauveuse-
. la jeune femme s'arrêta, et se retourna vers argna.

A la douce voix du chevalier, Amélie ne put résister. Son coeur battait la chamade car c'est la première fois que quelqu'un lui adressait la parole avec tant de courtoisie. Ce chevalier la prennait-elle pour une Damoiselle du Grall ?? Il allait être déçu le pauvre mais peu importe se dit-elle après tout elle n'avait rien à perdre. Amélie se retourna donc avec son assurance et son calme habituels.

Je me nomme Amélie Fille de lune, Noble seigneur. Vous avoir porté secours est un honnneur et un devoir pour moi et vous n'avez donc pas à me remercier. Au vu de votre robustesse, vous vous en seriez sorti sans moi mais je n'ai pu m'empêcher d'intervenir.

Pourrais-je connaître votre nom et les raisons qui vous ammène dans ces contrés et surtout dans ces ruelles sordides....

La voix de la jeune femme faillit le faire sauter de joie.
Elle s'appellait Amélie, il vit qu'une beauté quasi sauvage, émanait de la jeune femme.
Argna se redressa, et s'adressa à la fille de lune.
"Je manque à tous les principes élémentaires, excusez moi".
"Je me nomme aujourd'hui Argna, je me suis retrouvé par hasard dans cette ruelle, quand ces soudards ont débarqué, la suite vous la connaissez".
Amélie l'écoutait attentivement, le chevalier s'approcha d'elle.
"je dois me rendre en Arabie, ce matin un capitaine tiléen m'a proposé un marché sur le port. Il consentait a m'y emmener, contre un service" Il hésita
"je sens que je peux vous faire confiance, il s'agit de trouver un homme afin qu'il rembourse sa dette envers le capitaine du vaisseau."
" Je me rendais chez cet homme, mais je me suis perdu en route" Argna n'avait aucune honte, à lui révéler qu'il n'avait aucun sens de l'orientation.
"Enfin, cela n'est pas plus mal, puisque cela m'a permi de vous rencontrez, Dame Amélie".

"J'éspére que cela ne vous paraîtra pas déplacer, mais vous même.
Vous vous rendez en Arabie ?". Le chevalier, attendait la réponse de la jeune druidesse, faire un bout du chemin, en sa compagnie ne l'aurait pas déplu.

Amélie fut surprise par la douceur et la bienveillance d'Argna et ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire vers lui. Cependant, son instinct de survie repris très vite le dessus

Mon seigneur, je ne pense pas que c'est l'endroit pour discuter, un autre groupe de brigands pourrait nous tomber dessus, je vois que la prudence ne fait pas partie de vos vertus. Fouillons les corps en vistesse à la recherche d'indices et essayons d'intérroger votre prisonnier. Ensuite, je vous aiderai à retrouver votre chemin.

Amelie se pressa vers les corps des brigands et se mis à les fouiller....

Argna, se dirigea vers le cadavre de celui qu'il avait tué avec son couteau. Une flaque de sang, continuait à se former autour du corps. Il appuya, sa botte contre le crane du mort, se pencha et retira son couteau de la nuque. Un bruit de succion se fit entendre, lorsqu'il effectua la manoeuvre. Amélie, lui avait sourit. En y repensant, il sourit à son tour. Il planta son couteau dans la terre pour en nettoyer la lame, l'essuya ensuite sur la tunique du cadavre puis il remit l'arme dans sa botte.
il vit du coin de l'oeil, Amélie fouillant un corps de son côté, il décida de faire de même.
(HRP : on attend la suite, MJ)

Après quelques minutes, l'homme de main survivant rouvrit les yeux. Tout était un peu confus dans son esprit. Il faisait chaud, il était mal installé dans une petit ruelle sentant l'urine et le sang et il avait mal. Son regard porta alors sur une charmante jeune femme aux cheveux noirs portés courts. Cette vision, qui lui sembla au premier abord fort agréable, fit bientôt place aux souvenirs les plus récents qui lui revinrent d'un bloc.

C'était elle qui l'avait mis dans ce sale état et elle semblait attendre quelque chose de lui. Quelque peu paniqué et oppressé par cette pénible sensation de ne pas avoir le contrôle de la situation, l'homme se révéla incapable de comprendre ce que lui dit la jeune femme... parlait-elle seulement sa langue ? Il n'en était pas certain.
Tendant plus l'oreille, il remarqua quelques mots qui lui semblèrent être bretonniens.
S'il trouvait sa voix douce et agréable à l'oreille, il se décida tout de même à lui faire savoir son embarras, ce qui ne parut pas arrêter la demoiselle pour autant.
Une nouvelle fois, il tenta de prévenir la belle qu'il ne saisissait rien à ses paroles et eut à nouveau l'épouvantable impression de ne pas être écouté. Ce ne fut qu'alors qu'il réalisa qu'elle ne s'adressait pas à lui.
Etonné, le bougre chercha du regard l'interlocuteur de la jolie Amélie et ne tarda pas à trouver Argna qui le dévisageait, appuyé sur sa grande épée.

"Qui t'a envoyé ?" lui demanda le chevalier dans ce qui semblait être de l'estalien.
-Va manger chez Morr, retorqua le brigand.
C'était manifestement une insulte de quelque sorte, même si Argna ne l'avait jamais entendue auparavant. Cependant, le chevalier déchu n'avait pas le temps pour ce genre de jeux.
Ne voulant pas s'étendre en interrogatoire, le Bretonnien se pencha et commença à violenter son prisonnier sous les yeux de la jeune Amélie qui demeurait dubitative.
Hélas, cela n'eut pas l'effet escompté et l'homme se montra moins coopératif. Il se mit alors à agonir d'insultes tiléennes le jeune chevalier et ne répondit plus à ses questions que par cette langue que le Bretonnien ne parlait pas.


A l'entrée de la ruelle, les curieux s'étaient amassés. Parmi eux se trouvait un jeune homme blond comme les blés qui répondait au nom de Marco. Bien qu'il ignora pourquoi, son instinct le poussa à intervenir.
Lui, parlait tiléen et se décida à mettre ce savoir au service de ces deux étranges personnages.
Sans plus attendre, il fit un pas en avant et se présenta d'une voix hésitante.

" Excusez-moi, messire chevalier, damoiselle."

La voix du jeune homme était hésitante, comme s'il cherchait ses mots, et teintée d'un fort accent tiléen.

"Apparemment, vous ne pas parler tiléen, si ? Je pouvoir faire...traduction, si vous le désirez."

Il s'inclina avec grâce et élégance devant la jeune femme, agitant son chapeau à la plume extravagante selon ce qui aurait pu passer pour un salut de cour.

"Je me nommer Marco. Désolé pour mon accent et mes... mots. Je pas avoir l'occasion de parler langue votre depuis longtemps."

Amélie restait méfiante avec les étrangers mais manifestement le Tiléen pouvait être utile. En plus il semblait avoir de bonnes manières le bougres.

Amélie fit un pas en arrière en pointant le prisonnier du doigt.

"Je vous en prie seigneur Marco avancez, vous pourrez peut-être nous aider à faire parler ce mécréant".
Amélie resta en arrière bâton au poing prête à assomer le nouveau venu en cas de coup fourré.....

Le jeune Tiléen éclata d'un rire franc, et il s'inclina de nouveau, un sourire légèrement ironique aux lèvres.

"On a appelé moi de beaucoup de noms, jolie damoiselle, mais jamais encore seigneur Marco. Vous pouvoir être sûre je ne suis pas noble, ni de naissance ni de manières."

Son regard parcourut les courbes du corps de son interlocutrice et le sourire se fit flatteur.

"Mais je vous servirai d'interprête, car je déteste violence gratuite, même si parfois je ne pouvoir faire autrement."

Il se tourna ensuite vers le chevalier et lui fit un signe de tête.

"Posez questions, messires. Je serai traducteur et essaierai de faire mentir vieux proverbe tiléen..."

Un clin d'oeil ponctua la phrase.

Les mains toujours posées sur la garde de son épée, argna tourna la tete vers marco. Avait il revé cet ecervelé lui avait lançé un clin d'oeil. "je ne connais pas de proverbe tiléen, si vous pouvez faire parler cette charogne cela m'arrangerait jeune homme,"
"pouvez vous s'il vous plait , lui demander les raisons qui ont poussé cet individu et ses compagnons à me tendre une embuscade dans cette ruelle." Argna dévisagea l'homme à terre et son regard se posa à nouveau sur marco. la il n'y avait plus de doute sur ses origines, il envoya sa botte dans la tete de l'homme couché à terre, celui rala. Argna ponctua ce geste par cette phrase " croyez moi ils n'en voulaient pas à mon argent, j'éspère que vous pourrez en tirer quelque chose"

Le jeune homme eut un sourire ironique au geste du chevalier. Décidément, ces Bretonniens n'étaient que des rustres sans aucune éducation.

« Si vous lui abîmez la mâchoire, messire, il va avoir quelques difficultés à vous répondre. »

Marco s’agenouilla auprès du spadassin, la main sur la garde de sa dague. Normalement, si l’homme était un vrai professionnel, il ne devrait pas lui poser de problèmes, mais les codes de conduite de la profession étaient de moins en moins suivis ces dernières années. Il s’adressa à l’assassin en tiléen, sa langue maternelle.

« Compère, je crois que tu t’es mis en bien fâcheuse posture. Il semblerait que tes amis et toi ayez accepté un contrat un peu trop difficile à remplir. Cet homme est apparemment un chevalier bretonnien, et tu sais comme moi qu’ils n’y entendent rien aux règles de bienséance tiléennes. Il semble tout prêt à t’occire si tu ne lui révèles pas les raisons pour lesquelles vous lui avez tendu une embuscade. »

Le jeune mercenaire se pencha un peu plus vers le blessé qui gémissait et poursuivit d’une voix douce.

« Vous avez échoué, et tu n’es plus en état de remplir ton contrat. Crois tu que ton employeur, quel qu’il soit, mérite ta loyauté pour t’avoir ainsi envoyé à une mort certaine ? »

Il eut un regard éloquent vers les cadavres qui jonchaient l’allée.

« Dis moi ce que tu sais, et en tant que compatriote et confrère, je plaiderai ta cause… »