Fabriquer son écu

J’ai trouvé cette vidéo qui explique comment se fabriquer un bouclier


Et la suivante qui traite des boucliers historiques


Mais le mieux c’est encore d’essayer par soi-même. J’ai donc commencé la fabrication de mon propre écu :


Un bouclier de 270mm sur 300mm en quatre planches de récupération collées. Le bord arrondi a été fait au ciseau à bois (je n’ai pas de scie sauteuse ). J’ai également rajouter un peu de Pâte à bois car les planches n’étaient pas très bien ajustées. Quand tous cela sera secs et que j’aurai poncé un peu le bois je commencerai à coller le tissu.

Un bouclier c’est bien, mais faut-il encore avoir quelque chose pour taper dessus   . Donc en attendant que la pâte à bois sèche je fabrique deux épées de bois. (Toujours au ciseau car je n’ai pas de scie sauteuse   )

Voici une très chouette initiative...

M'est avis que tu aurais dû voir un peu plus grand dans ses dimensions. Lorsque l'on se met à fabriquer des artefacts, en Histoire vivante, il vaut mieux tout de suite s'habituer à quitter le système métrique, pour revenir à des mesures naturelles (pouce, paume, bras, pied, empan, etc.). Tu verras vite pourquoi si tu tentes d'arborer ton écu.

En largeur, hauteur ou diagonale, en fonction de ton système de préhension, il t'aurait fallu l'équivalent d'un avant-bras (coude et main fermée protégés, soit de 40 à 60 cm).

Mais tu apprendras en faisant... et c'est déjà excellent ! La démarche empirique a du bon : chaque erreur ou maladresse analysée et bien comprise aide et reste gravée dans la mémoire pour la suite.

Quant aux "glaives", il faudrait au moins les tripler en épaisseur pour qu'ils puissent encaisser des coups. J'en ai brisé de bien plus solides avec mes compères... Compare l'épaisseur du bois du marteau : c'est un minimum.

Regarde les photos sur mon post "Petite histoire du bouclier à travers les âges", notamment celles de la repro historique de Jan Kohlmorgen (éventuellement, si tu déchiffres un peu l'allemand, je peux te passer un lien pour voir l'ouvrage au complet, Der Mittelalterliche Reiterschild, les dernières pages montrant comment il a fabriqué son écu).

Pour ce qui est des outils, tu peux déjà à peu près tout faire avec des outils simplissimes et vieux comme le monde :



Tu connais le ciseau et le maillet, sans problème. Il ne te manque qu'une scie à main, genre égoïne à petites dents, pour dégrossir tes coupes (pas besoin de sauteuse) et, éventuellement, une petite vrille à main (pour percer tes trous : moins rapide que la perceuse, mais c'est son ancêtre). Le rabot n'est pas nécessaire, vu qu'il ne s'agit pas ici de corroyage, et c'est très compliqué à utiliser correctement. Pour travailler des arrondis et angles longs, j'adore personnellement la plane (le grand outil à gauche, on en trouve à Emmaüs, avec un peu de chance (j'en ai trois, deux courbes et une plate) ; la plupart des gens, ne sachant pas ce que c'est, s'en débarrassent) : utilisable pour fabriquer des arcs, des hampes de lance, ou ébaucher un glaive solide à partir d'une branche... Il manque ici la râpe à bois (qu'on nous interdisait chez les Compagnons, car trop facile !), parfaite pour travailler les à plats, les angles serrés ou une poignée d'épée avec pommeau.

Tu comptes procéder comment, à ce stade ?

On se détend : Je n’ai nulle l’intention de faire de la reconstruction historique.

Les planches sont des chutes d’un travail et je n’avais pas de quoi faire un bouclier de taille « adulte » ; mais sa tombe bien car j’ai un petit neveu . C’est pour ça que le bouclier et les glaives sont petits. S’agissant des derniers, je préfère qu’ils cassent avant le crâne qui prendrait le coup   .

Pour ma démarche : il s’agit plus d’utiliser les méthodes anciennes pour faire un bouclier solide que de faire une reconstruction. ( et j’avais aussi envie d’essayer la technique expliquée dans la vidéo   )

Pour la suite, voici l’entoilage :

Il va être heureux le loupiot !

Je t'encourage à aller jusqu'au bout de la logique du presque "comme à l'époque" : c'est super intéressant et motivant, tu verras. Mate les clous, si possible à section carrée (attention, pas de rondelle en contre, mais un carrelet de métal percé, un mâcle), ou retourne-les proprement après chauffage (à la gazinière, ça marche très bien). C'est très plaisant de tester la malléabilité et manipuler (avec des pinces bien sûr) du métal chauffé au rouge-orangé et de le voir bleuir et retrouver sa dureté.

Les enclumes sont apparues autour du XVe s. : avant, on utilisait des tas à former. Fixé sur un billot, un vieux marteau ou une vieillle masse fait très bien l'affaire.

Que prévois-tu d'utiliser pour l'orle ? Du cuir vert (rawhide) ?

Pas d’orle prévu.

L’entoilage est fini, je passe donc à la peinture :


Je commence par une couleur blanche car j’ai choisi de représenter les armoiries de du Guesclin.

J’ai malheureusement mis trop de colle sur un côté (et utilisé du journal pour protéger ma table, ce qui n’est pas une bonne idée quand on utilise de la colle blanche   ) se qui a durci le tissu que je devais replier et entraîner de petites déchirure (sans compter le papier journal coller à ce tissu qui augmente encore sa dureté   )


J’ai heureusement été plus prudent pour la seconde face.

Dans les choses insolites et inattendu : le tissu est devenu transparent lorsque la colle a séché, et le bouclier c’est arquées (face convexe côté entoiler) Avant de se remettre droit lorsque j’ai entoiler l’autre face .

Tous les clous que j’ai trouvé étaient trop longs, donc je me suis rabattu sur des punaises.



Et voici le blason de Bertrand du Guesclin :


Pour les sangles, j’ai finalement acheté une ceinture de cuir. Ça a l’avantage d’être facile à trouver, et d’avoir déjà un ceinturon et les trous qui vont avec.

Pour fixer les sangles j’ai décidé de partir sur des vis pour ne pas traverser le bouclier.

Le résultat est plutôt joli et, on le pressent, déjà solide.

Ceux qui gobent comme ostie les artefacts produits par les accessoiristes de cinéma se disent : bouclier solide = métal. C'est historiquement faux, pour la simple raison que les Anciens ne pouvaient ni étirer, ni aplatir, ni former ou fondre de très grandes pièces de métal.

Le bois donc : soit en lames assemblées champ contre champ, à plat-joint avec renforts (bois ou métal) ou avec un système de languettes et rainures par exemple ; soit sous la forme d'un contreplaqué (lames fines collées et croisées les unes sur les autres) ;

... et le tissu : plusieurs épaisseurs de tissu (lin, laine, jute), rigidifiées par de la colle, offrent de la texture et une excellente solidité.

Le cuir est une alternative au tissu, mais il n'apporte pas grand chose de plus, en réalité. Sur du bois, il absorbe généralement bien moins la colle et finit toujours par se désolidariser avec les intempéries et le temps (le cuir respire). Dans un bouclier historique, c'est le lien intime entre bois, colle et tissu qui assure la solidité.

En orle, ok pour du cuir, collé et fixé, plus souvent par couture qu'avec des clous, d'ailleurs. C'est généralement du rawhide, du cuir vert (cf. "nonos à chiens", souple lorsque détrempé à l'eau chaude, mais hyper dur lorsque sec), encore utilisé en sellerie.

Le métal est rare sur les boucliers historiques : clous, ombons, barres de renfort ou "lames de percussion".

Dans ton montage, je suis dubitatif sur les punaises, qui risquent de partir trop vite. Tu connais les "semences", de tout petits clous à section carrée, utilisées en cordonnerie ou en tapisserie ? Tu peux aussi percer des trous à la place et coudre au point dit de sellier (un fil de lin, deux aiguilles : c'est solide, très propre et histo). En outre, le fil prend très bien la colle et la peinture...

Pour ceux que ta réalisation inspireraient, qu'ils évitent les vis, qui ne sont pas historiques et sont toujours sujettes à l'arrachement. Il vaut mieux prévoir les trous pour l'introduction des clous à l'avance, avant collage, ou les réaliser juste avant ou après peinture (avec retouches). Des têtes de clou visibles sur la face du bouclier ne sont pas gênantes, que ce soit dans ta zone blanche, noire ou rouge : la peinture les recouvivra. Pour la matage ou le pliage à l'arrière, peu importe : c'est la partie non visible du bouclier. En vrai, il ne faut jamais hésiter à traverser le bouclier, proprement s'entend : cela ajoute en solidité.

Avant de découper et poser ta ceinture, réfléchis bien à la façon dont ton écu doit être manipulé... Le placement des énarmes est très important. La prise de main est généralement en "X", pour ne pas s'arracher ou glisser. Un petit carré de matelassure pour protéger le dos de la main ?



Comme je les ai sous la main, avec mon appareil photo en prime, je te montre mon premier bouclier et le genre de "rudites" (glaives d'entraînement) que nous fabriquions, avec mes compères.

Le glaive est réalisé dans une branche de châtaignier, travaillé à l'opinel et à la plane, le pommeau à la râpe à bois. J'en ai cassé, personnellement, une dizaine, car plus c'est long, plus c'est fragile : malgré l'épaisseur, le bois finit toujours par sécher. Il est enduit avec un mélange d'huile de lin, d'essence de térébenthine et de brou de noix, d'où cette belle couleur brune, après une douzaine d'années.

Le bouclier est une parma, ou caetra, ibéro-romaine à manipule central. L'orle est en cuir de récup', collé et cousu au point de sellier. Mes couleurs sont faites à partir de pigments naturels : j'adore les rouges à l'oxyde de fer ! L'époque de réalisation est la même : c'est du solide bien que, je l'avoue, je n'ai pas beaucoup utilisé ce bouclier, qui est exposé, comme une relique, sur un mur de la cuisine. Tous mes clous sont traversants et retournés : les quatre visibles autour de l'ombon, comme les quatre qui maintiennent la barre derrière (le manipule) : ils sont ici invisibles car posés avant collage, tête derrière.

Rassure-toi, il est tout plein de défauts de jeunesse : c'est un premier exemplaire, comme le tien. Si je devais le refaire, j'utiliserais du rawhide plutôt que du vieux canapé à tannage minéral, ma couture serait plus serrée, mon manipule serait sculpté à la plane plutôt qu'à la scie (arrêtes arrondies plutôt que droite) et mes clous seraient pliés droits.

L'umbo est un achat, car j'ai misérablement failli à en faire un moi-même. Je l'entretiens en le ponceant légèrement, de temps en temps, avant de le recouvrir d'huile de lin ou d'olive (à la romaine, pardi). Pas de rouille.

Pour le reste, ma prise de main est recouverte de fil de lin tressé : même avec la main en sueur, c'est nickel.

Et voici les enarmes . J’ai aussi redonné un coup de peinture sur le blason et je le protégerai avec une couche de colle blanche pour finir.




Pour la poignée j’ai croisé les sangles comme le conseil Niger (merci pour ce conseil )
Pour les punaises je ne m’en fais pas trop, le tout est collé et recoller : au final ils servent surtout à maintenir le tissu plaqué en attendant que la colle sèche.

Pour un premier bouclier fabriqué avec des chutes de bois, de vieux chiffons et des accessoires faciles à trouver ; je trouve que je m’en sors plutôt bien (on verra à l’usage si il est également solide ).

Bravo, une réalisation très honnête pour un premier bouclier, réalisé à l'impulsion !

Laisse tomber la colle blanche de finition, vraiment pas nécessaire, la peinture ayant très peu de chance de s'écailler sur ta base bois-coton-colle blanche... Tu risques juste de brouiller ta peinture et, crois-le ou non, un peu de vieillissement et quelques traces de coups ou de chocs amélioreront l'aspect du bouclier : the warrior's touch. Si dans quelques années, tu as envie de changer le dessin ou de le refaire, tu repeindras simplement dessus...

Pour le second écu, à tes mensurations cette fois , tu tenteras de gommer tout ce qui fait moderne, d'accord ? Exit les punaises, les vis, les rondelles rondes et le cuir noir doublé. Tu seras encore plus fier de ta réalisation, crois-le ou non.

La prise de main en "X" est une constante sur les boucliers de combat médiévaux sauvegardés. Le "X", que tu as judicieusement écarté pour le passage de la main, permet une prise confortable, ferme et solide. Tu aurais pu faire l'économie de quelques vis et rondelles en fait : ton système est visiblement très solide.

Maintenant, tu dois suspendre le bouclier à un poteau, à une trentaine de mètres, et tirer une flèche en coeur. Je suis prêt à parier qu'il n'éclatera pas ! Un coup de hachoir de boucher ? Il résistera aussi, je pense... Il est absolument délirant et jouissif de "détruire" (utiliser en conditions réalistes) ce que l'on a fait avec patience et amour, en Histoire vivante.

En faisant de la récup', on peut se faire une panoplie de base à très peu de frais : bois, vieux cuirs (harnais oubliés au fond de granges, vieilles ceintures), sacs de jute, pentures métalliques de volets au rebut, vieux clous même rouillés (faciles à chauffer et sculpter, au marteau, pour obtenir une section carrée). Tout est recyclable, transformable et réutilisable, comme le faisaient les gueux et hommes d'armes d'antan... Economie circulaire en quelque sorte.

Niger a écrit:

Laisse tomber la colle blanche de finition, vraiment pas nécessaire, la peinture ayant très peu de chance de s'écailler sur ta base bois-coton-colle blanche... Tu risques juste de brouiller ta peinture

Je l’es mise :


Et je suis contente du résultat. Ça donne un coté vernis brillant agréable et n’a en rien altéré la peinture. On verra à l’usage si ça protège bien la peinture.

Niger a écrit:

Il est absolument délirant et jouissif de "détruire" (utiliser en conditions réalistes) ce que l'on a fait avec patience et amour, en Histoire vivante.

Heu... Je n’ai pas le même délire. Je préfère le faire durer si possible. Ou alors, je ferais pour l’occasion un bouclier sans blason et sans enarmes.

Bravo Calidus5 c'est un très bel écu ! Tu vas gagner le concours du meilleur oncle facile ! J'aurais aimé qu'on m'offre ça enfant, remarque j'étais déjà ultra heureux + fier quand mon père m'avait fabriqué un arc en châtaignier et des flèches en noisetier, je crois que j'ai réellement cru, l'espace de 3 jours, que j'allais pouvoir chasser une pie ou une corneille avec. Ahah l'innocence de l'enfance !

Ton neveu va avoir fier allure quand il y ira bastonner ses petits camarades avec son épée et son écu en bois !
(J’ai bien retenu les leçons de Niger : un bouclier ça sert à mettre des coups !)

Très beau bouclier!!! Il est clair que ton neveu aura fière allure!!!

Pour reprendre l'idée de Tortus pour le bouclier comme arme: à ce propos je "rognerai" les angles du chef, juste histoire d'éviter quelque souci que se soit...

Alain de Saint Jean a écrit:

à ce propos je "rognerai" les angles du chef, juste histoire d'éviter quelque souci que se soit...

C’est trop tard pour appliquer ce conseil judicieux : la forme du bouclier est déterminée avant l’entoilage.

Mais je vais pouvoir y penser ! Car me baladant tantôt chez moi, je croisa le chemin d’un cageot de pommes et me dit : « Mais n’y aurait-il, moyen faisant, voilà de quoi faire un écu ?  ».
Tenant compte de la qualité exécrable du bois composant le cageot et de son épaisseur insuffisante, je me suis dit qu’il y aurait manière à penser de s’essayer à la fabrication de contreplaqué

Voici donc les quatre couches qui composeront mon contreplaqué maison:



Il y a deux épaisseurs de 2mm et deux épaisseurs de 4mm ; pour une épaisseur total reconstituée de 12mm.

Ta démarche est hardie, mais mérite l'aventure...

A quelques 12mm d'épaisseur, tu n'es pas loin de la réalité. L'enjeu va être de réaliser un collage impeccable, à la façon dont on nous enseignait la chose "à la Maison" : collage régulier, mais baveux, pour bien imprégner ton bois + serrage solide et bien réparti. Pour ce faire, j'espère que tu as des "valets" ou "sergents" (serre-joints) en nombre suffisant (de 6 à , avec des planches de presse (la table peut éventuellement maintenir l'un des côtés).

L'idée : tu enduis tes zones de contact de colle blanche, tu fais ton montage et tu disposes, dessus et dessous, des lames de récup (haut, centre et bas), que tu serreras, en sandwich, avec tes sergents. Après séchage total (bavures transparentes, à ôter au ciseau), tu enlèveras tes lames et ce devrait être bon...

La découpe ogivale se fera avant de le recouvrir. Si ce n'est pas parfait, pas trop grave : le ou les épaisseurs de tissu vont régulariser ta surface et ta couture sellier, à l'entour, va rigidifier le tout.

Le seul "risque" est que ce bouclier soit encore plus solide que l'autre, du fait de l'entrecroisement des planchettes. Il y a un autre intérêt à la réalisation en contreplaqué : la possibité de cintrage, mais c'est une autre histoire.

La mesure amie va être la coudée : avant-bras plié sur une table ou un mur, tu prends la mesure de l'arrière du coude à l'avant du majeur (45-50 cm).

Niger, j’ai pas autant de matériel que toi ( pourquoi crois-tu que je fais mon deuxième bouclier avec le bois d’une cagette ?).
Je n’ai qu’une seule planche et que trois serre-joints ; mais j’ai des cailloux :



J’ai laissé séché plus de 24h. Le bois était encore humide et la pression n’a pas été aussi fort que j’aurais voulu, mais le résultat à l’air potable. À voire quand je vais redécouper  mon contreplaquer maison.

J’ai dégrossi la forme du bouclier à la scie et terminé au papier de verre.



Et petit séance de rattrapage pour le contreplaqué.

C'est sympathique le compressage à la grosse pierre, qui donne un petit côté "sous le dolmen, j'ai déniché un écu magique !".

Dans la réalité historique, les serrages archaïques se sont toujours faits à la corde (avec clefs), autour de pièces de bois ou à la pierre, voire même, pour des boucliers cintrés, autour de billes de bois ou de troncs d'arbre. C'est roots, c'est donc parfait. Après dégrossissage à la scie, l'outil adéquat pour travailler sur l'arrondi ou le cintre, c'est la râpe à bois.

Je trouve l'écu brut nickel, à ce stade de réalisation. Si tu as assez de vieux drap, pense à recouvrir tes deux faces : le revers au plus près et l'avers en laissant les marges de repli vers l'arrière. Eclatement quasi-impossible.

Dimensions ?

Niger a écrit:

C'est sympathique le compressage à la grosse pierre, qui donne un petit côté "sous le dolmen, j'ai déniché un écu magique !".

C’est parce que c’est un bouclier breton . Pour avoir la bénédiction des Korrigans il faut placer le bouclier sous un dolmen une nuit de fest-noz et faire trois tours autour avec une galette en ayant au préalable manger du kouignamann .

Niger a écrit:

Dimensions ?

Le bouclier mesure 38cm de long pour 28cm de large ( à comparer avec les 31,5cm x 27cm du précédent).

J’ai réussi à améliorer l’aspect de mon contreplaqué

Je vous montre aussi un comparatif avec le premier bouclier pour que vous voyez bien les différences :




Pour la suite des opérations c’est la même chose que pour le premier. Donc je vous montrerai directement le résultat final.

Tu es malheureusement encore un peu juste en taille : je te conseillerais, sans en changer la forme, d'en faire une sorte d'écu-targe de combat à pied, behourd ou duel judiciaire du temps de la guerre de 100 ans...

C'est-à-dire un écu de percussion, à prise centrale :



ou un modèle à 3 énarmes, pour une prise dans le sens de la plus grande longueur :



Si tu choisissais cette option, répartis-les régulièrement, et laisse-les plutôt lâches : tu passes le bras dans la première et prends les deux autres dans la main, dans un sens ou dans l'autre. Bien réglé sur ton avant-bras, tu auras un vrai casse-trogne de béhourd...

Il y a bien sûr d'autres systèmes de prise, mais ta largeur est insuffisante pour recouvrir l'avant-bras : utilise la longueur en pointe.

Tu auras des pistes sur mes posts sur "l'évolution du bouclier à travers les âges", en tapant "Jan Kohlmorgen - Reiterschild" ou en parcourant le pdf, très clair, même s'il est en anglais, de Hugh T. Knight, "Combat with sword and shield" Sword and Shield

Je pensais partir sur les mêmes enarmes que pour le premier bouclier : il ne faut pas oublier que les boucliers seront utilisés par de jeunes enfants (4 ans environ), leurs bras sont plus courts.
Mais je vais voir si j’opterai pour une variante ou pour strictement la même chose.

Par contre, je tiens à ce que le bras soit attaché au bouclier et pas juste une poignée : c’est pour éviter que les enarmes soient arrachés (vue que j’utilise des vis et pas des rivets ).

Bouclier fini




Je rappelle que ce bouclier a été fabriqué avec un cageot de pommes, deux chiffons, une ceinture, de la colle blanche, de la peinture acrylique (qui trainait chez moi), des punaises, des vices et des rondelles. Brefs : des matériaux trouvables très facilement et à la portée de tous.

J’ai inscrit le nom du « propriétaire » du blason aux dos. Comme ça les utilisateurs pourront clamer leur nom et titres en se défiant

Ces deux écus sont très beaux et, en plus, très crédibles d'un point de vue histo. Ils auraient même pu te coûter encore moins cher en récupérant de vieilles ceintures, ici ou là.

Tu pointes très justement ce qui constitue l'un des points très intéressants pour ceux qui se prennent au jeu de la fabrication d'artefacts en histoire vivante : la récupération - transformation de matériaux bruts ou semi-finis oubliés, auxquels on donne une nouvelle vie. Plus on en fait, plus on recherche l'outillage et le geste à l'ancienne : cela finit par sonner juste, "archéo" dit-on dans le milieu.

De plus, c'est une démarche ultra-moderne : économie circulaire...

Les archers mordus en arrivent rapidement à tenter de fabriquer leurs arcs, cordes, flèches et carquois, les préhistoriens des atl-atl (sagaies lancées à l'aide d'un propulseur). On imagine mal, de nos jours, la simplicité de fabrication et la puissance d'une fronde baléare, sans compter le plaisir réel à apprendre à lancer correctement des "balles" (galets du gave ou ogives d'argile) :



Celle que j'illustre est en fil de lin tressé, renforcée de cuir. Elle est accompagnée d'un "lagobole" (ou lagobolon) en cours de réalisation, qui est une sorte de bâton de lancer, qui tournoie et frappe dur, utilisé dans l'Antiquité pour la chasse au lièvre et aux oiseaux.

Vous me pardonnerez, au passage, le motif brodé sur ma ceinture, un motif plus que millénaire et présent dans toutes les civilisations anciennes, malheureusement détourné au XXe siècle par une horde de *** criminels.

Je sais que j'insiste un peu, mais teste le point dit "de sellier". C'est facile à apprendre et, tu le verras, utilisable avec bénéfice pour le travail du cuir, notamment. Il y a d'autres compétences merveilleuses à apprendre : le gainage (couteaux) ou le matelotage par exemple... Je peux donner des liens pour l'inspiration.