Au contraire, je vois de quoi tu veux parler... n'ai-je pas été menuisier dans une autre vie ?
La photo montre des hampes plutôt grisées, verdâtres, un peu dans le ton de ce que la Wehrmacht a appelé Dunkelgelb (RAL 7028) en fin de guerre...
Au Moyen Âge et jusqu'à l'apparition - très récente historiquement (fin XIXe) - des lasures et teintures bois chimiques, on utilisait généralement de l'huile de lin, de l'essence résineuse (genre térébenthine), et du brou de noix pour nourrir et conserver les hampes et manches d'outils et d'armes. Teintures de base auxquelles on pouvait mêler, éventuellement, des oxydes de fer ou des ocres plus ou moins brulées pour donner un peu de couleur...
Sachant que le bois le plus utilisé pour l'armement d'hast était le bois de frène, en Europe, on s'attendrait plutôt à voir des hampes genre couleur "brou de noix", "noyer ou chêne, moyen ou foncé" pour comparer avec nos teintures et lasures modernes.
Le frène, c'est ça :
C'est un bois blanc, dur et lourd, de droit fil, aux grains grossiers mais homogènes. On obtenait les hampes en refendant de longues billes de bois bien sèches (que toute bonne armurerie, même castrale, possédait), qu'on travaillait ensuite à l'herminette et à la plane pour leur donner une section octogonale ou ronde.
Hors toute coloration, le bois qui grise, comme sur pas mal de nos vieilles granges, c'est un bois ancien brut non nourri, que seul le temps et les intempéries ont patiné (comme aussi le bois flotté qu'on trouve sur la plage). Les armes, même en bois, étaient au contraire l'objet de soins constants et réguliers (un bois trop sec ou noueux casse au mauvais moment ; un bois bien nourri garde de l'élasticité et de la solidité).
Sans trop foncer les choses, on aurait pu utiliser ici sur les hampes le brun des socles, avec un léger veinage (bois de frène juste huilé, qui a pris une patine claire) ?