Documentaire teutonique

Un documentaire pas inintéressant sur l'ordre teutonique, à voir jusqu'au 2 Décembre, sur Arte :
Les chevaliers à la croix noire
Un documentaire plutôt sympa : après une rapide évocation des débuts de l'ordre, on attaque son extension avec de magnifiques images du siège de l'ordre, un château immense. Le commentaire est assez hagiographique : les prussiens sont présentés comme des bêtes tandis que les teutoniques apportent la civilisation et le progrès ...  
Il y a aussi des explications un peu tirées par les cheveux (les teutoniques qui "inventent" les châteaux de bois suite à leur expérience de la terre sainte, parce qu'on sait bien qu'il n'y a pas eu de château sur motte avant, et que les forêts en Palestine sont luxuriantes ...   ).
Par contre, bonne nouvelle, on échappe à la musique pompeuse qui équipe parfois les reportages allemands d'Arte !
Mais le grand intérêt du film, ce sont les multiples scènes reconstituées, avec des costumes qui tiennent la route et un nombre de figurants/reconstituteurs parfois impressionnant. Bref, si vous aimez les ordres de chevalerie ou si l'époque vous intéresse, allez y jeter un œil, ça ne dure que deux fois une heure.

PS : deuxième partie du docu mercredi prochain.

Je "plussois" Toison le documentaire est intéressant et m'a permit de découvrir quelques petites choses sur l'histoire si particulière de cet ordre de moines-soldats!

Concernant la présence de reconstitutions de qualité grâce, entre autre, aux reconstitueurs, je trouve que cela apporte une touche de sérieux bénéfique à l'ensemble. Ce sont des gens passionnés, pointus dans la connaissance qu'ils ont de l' "uniformologie" du sujet qui les intéresse, ceci jusqu'au moindre détail de l'équipement...

C'est un réel plus à l'ensemble!!!

Je viens de regarder les deux parties du documentaire. J'ai passé un très bon moment, quel dommage que le replay du documentaire expire demain

Du coup, je vais le regarder une deuxième fois et je vais prendre des notes. J'ai un univers uchronique à approfondir moi ^^

Le premier épisode montre vraiment le côté "mort aux païens !" de l'action teutonique. Ah les croisades, une belle époque  

Citation :

Mais le grand intérêt du film, ce sont les multiples scènes reconstituées

C'est plus proche de l'illustration que de la reconstitution des fois, les combats à cheval entre deux chevaliers sont des échanges de coups d'épée pour faire "chlink chlink guéguerre"
Mais je peux comprendre que simuler un vrai combat à cheval est plus délicat et demanderai l'usage de vrais cascadeurs. Mais à part ça, la grande majorité des parties reconstitutions nous donne une bonne immersion

Je n'ai qu'un seul conseil, pour ceux qui ne l'ont pas encore vu, regardez le aujourd'hui avant que le replay expire

Note: la deuxième partie du documentaire expire le 5 décembre, contrairement au premier qui prend fin ce samedi.

J'ai regardé la seconde partie aujourd'hui et j'en sors un peu déçu. D'abord, les reconstitutions sont un peu toujours les mêmes (je crois avoir vu certaines images passer trois fois ... ) et rarement adaptées aux commentaires. Ensuite les jugements à l'emporte pièce sont vraiment fatigant. Un exemple ?
Le grand maître des teutoniques est traité de bouse stratégique (pour faire court ... ) pour ne pas savoir prendre l'initiative ... face à un adversaire presque deux fois plus nombreux.
J'aurais bien aimé l'y voir, le gars en costume, à Tannenberg ...
Cette bataille de Tannenberg est d'ailleurs étrangement décrite, avec plusieurs incohérences ou étrangetés.  
Bref, Magnan, si tu te sers de ce reportage pour rédiger ton "univers uchronique", croise l'info par ailleurs : je suis pas sûr que tout soit à prendre pour argent comptant.

J'ignore si c'est à cause de ma localisation en Belgique (on reçoit pourtant Arte ici ), mais j'ai eu un mal de chien à charger ne serait-ce que la moitié de la première vidéo.

Ce que j'ai pu en voir ne semble pas trop mal, même si je n'ai pas les connaissances d'un historien pour tout critiquer dans le détail.

Toison a écrit:

D'abord, les reconstitutions sont un peu toujours les mêmes (je crois avoir vu certaines images passer trois fois ... )

Ca, c'est bien le mal du siècle de tout les documentaires et pseudo-documentaires. Le fond se réduit à une peau de chagrin et on applique par dessus des techniques de publicitaire pour faire passer la pilule. La répétition ad nauseam de quelques images clés est l'une des astuces les plus lourdes et fatigantes, parfois assortie d'une répétition de l'information elle-même avec une légère reformulation. Ni plus ni moins que du remplissage à moindres frais

A nouveau, pour ce que j'ai pu en voir, on ne tombe pas trop dans ces travers durant la première partie. J'espère pouvoir profiter d'un meilleur débit pour visionner le deuxième épisode, sinon j'en serai réduit à chiper les notes de Magnan !

Bien d'accord avec ce dernier d'ailleurs concernant le côté un peu chiqué de certains combats, mais la représentation de l'équipement et une petite mise en situation sont sans doute préférables à une scène d'action digne d'un film. L'important reste de communiquer des informations.

Un documentaire n'étant de toute façon qu'un condensé de données mâtinées de vulgarisation qui entraîne d'inévitables généralisations, il est toujours préférable de se tourner vers des ouvrages de références lorsque l'on veut approfondir le domaine. Le documentaire doit surtout avoir pour vocation d'éveiller l'intérêt.

Sur ce, c'est parti pour une nouvelle tentative de visionnage d'ici au 5 décembre.

Toison a écrit:

Bref, Magnan, si tu te sers de ce reportage pour rédiger ton "univers uchronique", croise l'info par ailleurs : je suis pas sûr que tout soit à prendre pour argent comptant. Rolling Eyes

Pas de souci, l'Âge de Vinland est aussi historique qu'un Astérix et Obélix, c'est de la caricature assumée
Bon j'exagère un peu, mais le but de l’uchronie est de modifier l'histoire, donc je vais m'inspirer de quelques trucs historiques et les bousculer avec une dimension Fantasy. Et puis là c'est surtout pour récupérer les grandes lignes grâce avoir un résumé divertissant de l'Ordre Teutonique en 2h. Le jour où approfondirai le sujet j'ai Wikipédia et un livre "Les chevaliers Teutoniques" de Henry Bogdan

Mictlantecuhtli a écrit:

J'ignore si c'est à cause de ma localisation en Belgique (on reçoit pourtant Arte ici What the fuck ?!?), mais j'ai eu un mal de chien à charger ne serait-ce que la moitié de la première vidéo.

J'ai eu des problèmes pour charger la vidéo sur Firefox (à moins que ce soit mon adblock qui a tout cassé), j'ai switché sur Chrome et ça marchait bien mieux.

Mictlantecuhtli a écrit:

J'espère pouvoir profiter d'un meilleur débit pour visionner le deuxième épisode, sinon j'en serai réduit à chiper les notes de Magnan !

Tiens, c'est pas bête, je vais poster mes notes ici histoire d'avoir un résumé foireux du documentaire, ça sera toujours ça de pris une fois qu'il aura disparu dans le Warp.

Toison d'or a écrit:

Le grand maître des teutoniques est traité de bouse stratégique (pour faire court ... ) pour ne pas savoir prendre l'initiative ... face à un adversaire presque deux fois plus nombreux.
J'aurai bien aimé l'y voir, le gars en costume, à Tannenberg ...

J'avoue qu'ils ont été assez "méchant" à son égard. On lui reproche d'être prudent alors que dans beaucoup d'autres batailles médiévales on critiquait l’impériosité suicidaire des chevaliers. Il a quand même fait quelques erreurs (d'après ce qui est narré dans cette vidéo, à prendre comme c'est), mais pas au point d'avoir pris des décisions inconsidérées. On pourra juste reprocher la poursuite des lituaniens par les chevaliers (tiens, en parlant plus haut d'impériosité suicidaire ), mais c'était quitte ou double, si les teutons avaient défaits les lituaniens dans les bois, ils auraient pu charger de dos les lignes polonaises. Mais après il n'y a pas de magie, comme le dit Toison il y avait une nette supériorité numérique du côté Pologne-Lituanie.

La première partie du documentaire a disparu sur le site d'Arte
Mais j'ai eu le temps d'en faire un résumé, c'est parti

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Note
Entre parenthèse et en italique j'ai mis quelques précisions venant de ma propre interprétation, le reste c'est le documentaire qui le dit.
Entre guillemets je cite directement le commentateur.
Les images viennent tous du film.

Introduction
Au XXe siècle, les relations entre le St Empire Germanique et le Pape alternent entre alliance et embrouille. Mais leur solidarité est sans faille quand il s’agit de convertir les peuples païens.

Le plus souvent, les épées, les chevaux et les armures des chevaliers de l’Europe de l’Est était du butin de guerre, mais ils pouvaient avoir accès à ce couteux équipement en rejoignant un ordre de chevalerie qui le leur offrait.

A la fin du XI et la fin du XII, trois ordres religieux sont créés en terre sainte : les templiers, les hospitaliers et les teutoniques. Initialement leur devoir était de défendre les pèlerins et d’aider les pauvres et les malades. C’est lors des combats contre les turcs qu’ils se transformèrent en ordre militaire.
L’ordre recrute surtout des chrétiens et idéalistes qui laissent leur ancienne vie de côté.



Été 1147, deuxième croisade. Les états latins d’orient doivent se maintenir en terre sainte et demandent une armée permanente, malgré le fait que la majorité des chevaliers croisés tentent de retourner chez eux après leur fatigante aventure. En février 1199, le pape innocent III, approuve la transformation de la communauté hospitalière de la maison allemande de sainte marie à Jérusalem en un ordre chevalier, l’ordre des chevaliers Teutonique.

Généralité sur les ordres de chevalerie et sur l’ordre teutonique
Dans les ordres chevaliers, on recrute surtout des nobles capables de s’acheter un équipement militaire mais ne possédant pas de terre, d’autres ayant commis de fautes graves et devant se repentir. Mais les familles pouvaient aussi s’arranger avec le grand maitre de l’ordre pour envoyer un autre membre exclu de l’héritage afin de laver les pêchers de son frère.

On distinguera toutefois les moines chevaliers des moines prieurs (ou frères servants), ces derniers n’ayant aucune mission militaire.
L’ordre construit des commanderies et des châteaux un peu partout en Europe (qui lui sert de base pour recruter et garder de l’influence dans leur pays d’origine). Toutes ces places sont régies de la même manière et de façon bien définie. Au premier étage se trouve la salle du chapitre (#SpaceMarine) auquel seuls les frères de l’ordre ont accès. Les monastères servent aussi de lieu de soin s’occupant des malades de la région, les moines chevaliers ont appris certains soins issus de l’Orient durant leur périple en terre sainte tel que la mise en quarantaine, les bains, le changement fréquent de vêtements…

L’ordre reçoit des financements extérieurs la plupart du temps sous forme de dons (mais il faut aussi ajouter les terres autour du monastère et le service de « ventes de prières » pour le salut de l’âme des nobles, chevaliers et autres guerriers mais aussi les revenus des pèlerinages autour des reliques). On peut citer Sainte Élisabeth de Thuringe, qui lapida la fortune de sa noble ma famille hongroise pour en faire don à l’ordre Teutonique.

Les chevaliers de l’ordre s’entrainent quotidiennement au combat : apprentissage de la discipline, des manœuvres, de la stratégie et de divers principes de la guerre comme préférer faire prisonnier que de tuer. Cet apprentissage permettrait une meilleure discipline dans les rangs de la chevalerie monastique, contrairement aux chevaliers séculiers (#Bretonnie   ).



Niveau équipement (XIIe-XIIIe siècle je dirais), le chevalier porte un vêtement matelassé (appelé Jacque ou Gambison), une cotte de maille, heaume et vêtement en coton avec l’emblème de la croix, symbole des chevaliers de Dieu.

L’armée de teutonique est composée principalement des chevaliers de l’ordre de rang noble équipés lourdement. On retrouve à côté d’eux des villageois irréguliers, artisans, paysans et domestiques formant des rangs de fantassins. On retrouve aussi des gardes et servants (troupe professionnelle), montés à cheval et mieux équipés (cotte de maille, arbalètes) recrutés parmi les villageois les plus riches (fils d’artisans ou de commerçants). La hiérarchie de l’ordre est à l’image de la société médiévale.

L’ordre est autosuffisant (les monastères et les moines servants s’occupant du ravitaillement de l’armée). Le campement de l’ordre est organisé en cercle, les tentes de commandement et la tente-chapelle sont dressés au centre, ensuite sont placés les chevaux, puis les tentes des soldats et des servants, puis les chariots. Une messe est dite avant le départ de la troupe, devant se mettre en marche dès le lever du jour.



La création de l’Etat Teutonique
Au début du XIIIe siècle, le royaume chrétien de Palestine où l’ordre teutonique a été fondé et qu’il était sensé de protéger, était tombé. Les moines-guerriers n’avaient donc plus de missions jusqu’à qu’en Pologne, le duc Konrad de Mazovie cherchait des volontaires pour combattre le peuple païen des prussiens qui effectuaient souvent des incursions dans sa région. Le duc demanda donc à l’ordre d’intervenir et les chevaliers acceptent avec joie de convertir les incroyants par la force.

Les prussiens, connus aussi sous le nom de Prutènes ou Borus (orthographe douteuse   ), vivent dans une région très boisées à la frontière de la Mazovie, ils vénèrent des divinités de la nature : le soleil, lune, éclair, animaux, arbres etc. Le Crive (Kriv ? Chrive ? Qryve ?) était le chef religieux prussien (sorte de druide) qui veillait au bine être de ses semblables. Les tribus prussiennes étaient des sortes de « démocraties militaires », où les guerriers élisaient leur chef pour chaque campagne militaire. Entre les combats, les prussiens sont tous libres et égaux.



Les prussiens sont assez hostiles envers les missionnaires chrétiens et « s’empressent de les envoyer au paradis », l’Eglise glorifiera leurs morts et certains martyrs seront canonisés. Les prussiens préfèrent leur mode de vie tribale plutôt que l’autorité d’un dieu, d’un pape ou de l’empereur.
Hermann von Salza est le grand maitre teutonique de cette époque. Il est considéré comme un grand diplomate et un grand médiateur entre l’empereur et le pape. C’est lui qui accepta l’invitation de Konrad de Mazovie à combattre les prussiens.
L’ordre s’installe sur la rive Est de la Vistule pour y construire un fort en bois nommé « Vogelsang » (chant d’oiseau en teuton) qui deviendra plus tard la ville de Thorn, Toruń aujourd’hui, c’est la ville où naitra Nicolas Copernic.

La première troupe à sortir de la forteresse en 1231 est composé de seulement 7 chevaliers de l’ordre, accompagné ces 70 frères en cours d’apprentissage, frères servants et frères prêtres ainsi que d’un médecin (ils avaient une liste Warhammer à 1250pts   ). La mission est conduite par un chevalier local, Konrad de Landsberg.
Par la suite, avec l’aide des polonais, les chevaliers teutoniques écraseront les prussiens pour former un vaste état qui restera en place pendant 300 ans.
On abat les chênes sacrés des prussiens avec ostentation comme pour exécuter leurs anciens dieux.

Les prussiens se rebellent, ils ont le soutient du duc de Pomerellen (Pomérélie, Nord de la Pologne au niveau de Danzig, à l’embouchure de la Vistule). Mais chaque tribu choisit leur propre chef et ne coopèrent pas entre elles. Les teutoniques cherchent du soutien en occident, le pape les soutiens en leur promettant une aide semblable à une nouvelle croisade contre les païens.

En 1249, les prussiens sont défaits suite à un traité de paix signé au château de Christburg (Dzierzgon). Les natifs deviennent des citoyens de l’état teutoniques et les réfractaires sont exécutés ou expulsés. Les prussiens les plus puissants qui se sont convertis deviennent alors les égaux des chevaliers teutoniques et sont adoubés.



Organisation de l’Etat, diplomatie et commerce
Après ça, l’ordre à deux objectifs : convertir et soumettre. Les prussiens suivent désormais une vie de labeur identique aux sociétés féodales d’occident et différent de leur ancien style de vie proche de la nature. Pour effectuer ce changement, les méthodes des teutoniques étaient souvent violentes et injustes, mais l’évolution de la société fut très rapide et efficace, un système de commerce et de monnaie fut établi, de nombreux châteaux furent construits afin de mieux contrôler et défendre la région. Ces châteaux furent les piliers de la naissance de l’état teutonique. On dénombre d’édification de 150 forteresses en tout juste un siècle, allant d’un simple avant-poste aux grandes structures en pierre comme le gigantesque château de Marienbourg (construit à partir de 1309).



Le château de Marienbourg fait office de lieu de travail, d’étude, de prière mais aussi de résidence, il est le plus grand symbole de l’ordre teutonique. Les conditions d’hygiène au sein du château sont irréprochables et les moines ont intégrer un système de chauffage ingénieux.

L’ordre teutonique était « en tous points semblable à une entreprise moderne, il y avait une mission, un objectif financier, une stratégie à long terme, et un personnel bien recruté, les membres renonçaient à leur vie privée et respectait un code vestimentaire strictement règlementé. »

Le commandeur, directement subordonné au grand maitre s’occupe, des affaires courantes du château, responsable des ateliers, des ponts et des écuries. Il veille à la discipline et au bien vivre des soldats.

L’ordre recrute des paysans pour garder les domaines forestiers et les ressources naturelles, ces hommes gagnent certains avantages comme un droit de sol et un droit de chasse.

L’ordre restait une organisation militaire performante et maintenait une diplomatie agressive envers ses voisins. La région de Danzig, à l’embouchure de la Vistule, est très convoitées par les brandebourgeois, les polonais et l’ordre teutonique.

En 1308, les brandebourgeois entrent dans la ville de Danzig, les disciples du prince polonais Ladislas se retranche dans la forteresse. Peu après, le commandant polonais Bougoucha sort de la forteresse assiégée pour solliciter l’aide de l’ordre teutonique pour libérer le prince, l’ordre dernier accepte de l’aider à condition que la ville de Danzig soit donnée à l’état teutonique. Le prince Ladislas refuse. Les chevaliers teutoniques agissent donc de leur propre initiative et attaquent la Pomérélie. Durant cette expédition, les chevaliers prennent Danzig mais organiseront de nombreux massacres dans la région, notamment à Dirschau (Tczew) et Schlochau (Czluchow). Ces actions choqueront les instances ecclésiastiques, en effet, l’ordre teutonique était destiné à combattre les païens, or là ils s’attaquaient aux chrétiens. Les chevaliers de l’ordre durent répondre de leurs actes devant un tribunal pontifical.

L’état teutonique attirait des migrants de toute l’Europe, notamment de Saxe, de Pologne et du Pays-Bas, ils cherchent fortune, terre et travail et veulent s’installer à l’est là où la vie serait moins chère et où il reste tant à construire. Ce flux de migration est bien accueilli par les teutoniques qui voient leur Etat se peupler et se renforcer.



La Prusse teutonique devient un centre commercial important, les villes de l’ordre fournissent toute l’Europe en grains, en bois et en nombre. Avec le bois de sapins prussiens, les anglais construisent les mats de leurs navires (l’épicéa : « spruce » en anglais viendrait de « prusse »).

La Vistule est la route principale du commerce d’Europe centrale où les marchandises d’Hongrie, de Pologne et de Prusse transitent. A l’embouchure de la Vistule, les marchandises passent par Danzig puis passent par la mer baltique direction Lübeck et les autres grands ports Hanséatiques. Derrières les transactions, l’influence du trésorier de l’ordre est très présente.

La moitié des revenus de l’ordre provient de l’exportation de céréales, le trésorier de l’ordre contrôle le prix du grain, l’état teutonique l’achète aux paysans à un prix fixe pour le vendre au prix du marché qui change constamment aux pays-bas. Les greniers à grains de Graudens sont les plus grands entrepôts de céréales du XIIIe siècle d’Europe Centrale, le lieu est d’une grande importance stratégique. Le commerce de l’état teutonique rapporte suffisamment pour construire trois nouveaux châteaux chaque année.

Excellente initiative !

Ce genre de résumé me semble d'un intérêt supérieur aux simples liens vers des vidéos qui sont susceptibles de disparaître ou de migrer après un certain délai. Bonne idée également d'avoir agrémenté le texte de quelques images. Voila qui va largement prolonger la durée de vie du sujet (sauf nouvelles découvertes remettant en cause quelques informations, bien entendu ).

Au moins puis-je profiter grâce à toi des grandes lignes de la seconde moitié du premier épisode, car je me suis encore heurté aux mêmes difficultés techniques lors de ma dernière tentative. Il me faudra écrire à Arte pour leur signaler que l'Allemagne et la France ne sont pas leurs deux seules zones de diffusion. Il serait temps de loger tous les spectateurs à la même enseigne nom de nom !

Merci bien pour ce résumé fort utile et qui, je pense, retranscrit assez bien les grandes lignes dudit documentaire. Il y a cependant un détail qui me gêne :

Magnan a écrit:

heaume et vêtement en coton avec l’emblème de la croix

On avait du coton en Europe à l'époque ? J'aurais bien plus parié sur de la laine, voire du lin (la soie, si elle était prisée, n'est pas le plus efficace en terme de protection).

Après, je peux me tromper, mais pour moi le coton est réellement arrivé en Europe vers 1700 et quelques.

J'ai aussi marqué une pause quand j'ai écrit ça, mais c'est bien ce qui était dit dans le documentaire.

Une petite recherche sur Wikipédia dans "Histoire de la culture du coton" permet déjà de se faire une idée. Avant les grandes plantations de cotons d’Amérique, le coton était déjà utilisé en Asie pour faire des vêtements, les arabes propagèrent la culture du coton au fil de leurs conquêtes.

Je pense qu'au temps des croisades, les occidentaux ont dû faire la connaissance du coton et s'en serait servi pour faire des vêtements quand ils étaient installés en Outremer. L'ordre teutonique étant un ordre croisé il se pourrait bien que le coton soit plus accessible pour eux. Bien que je doute qu'ils en aient à disposition en Prusse durant sa conquête au XIIIe siècle.

Donc vêtement en coton quand qu'ils étaient en Palestine: peu être
Vêtement en coton quand ils étaient en Prusse: il y a peu de chance

Sinon j'ai terminé le résumé de la deuxième partie du documentaire, je le posterai mardi 5 décembre, quand la vidéo ne sera plus disponible sur arte. En attendant allez le voir ici: https://www.arte.tv/fr/videos/066282-002-A/les-chevaliers-a-la-croix-noire-2-2/

Pour répondre à la question du coton, l'Egypte fût notamment productrice de cette matière. A ce propos, durant la guerre de Sécession aux Etats-Unis elle fût la principale fournisseuse de coton à l'Europe, les états de la Confédération étant soumis à un véritable blocus par la marine de l'Union...

Pour satisfaire la demande sans cesse croissante des états européens le gouvernement Egyptien souscrivit de nombreux prêts pour aider aux développements des cultures de coton (modernisation des outils, de la culture etc...).

Malheureusement pour lui, la fin de la guerre de Sécession et le retour sur le marché de toute la production sudiste bloquée jusqu'alors conduisit à une véritable crise financière en Egypte, consécutive à la chute des prix, et entraina des impossibilités de remboursement pour les emprunts contractés...

Du coup les créanciers européens (soutenus par leurs états), négocièrent des prises de participations dans l'économie égyptienne, laquelle échappa (pour ses principaux produits phares) aux autochtones...

A plus ou moins longue échéance cela eût les conséquences suivantes:

- Mise en coupe réglée de l'Egypte par les Britanniques.
- Chute du gouvernement local, son successeur étant sous tutelle Londonienne.
- Paupérisation des la paysannerie égyptienne et montée de la rébellion contre les autorités gouvernementales avec le mouvement Maadhiste...
- Intervention militaire britannique, mise sous tutelle directe de l'Egypte au profit de Londres qui écarte ainsi la Turquie de cette zone désormais liée au Commonwealth...


N'oublions pas qu'en dépit des multiples affrontements entre Orient et Occident au Moyen-Âge le commerce fonctionnait à plein régime entre les Chrétiens et les Musulmans, via les nombreux comptoirs installés par les Véniciens, Gênois et les ordres militaires en terre Sainte... Ben oui, la première chose que faisait l'Eglise pour l'époque, c'était de mettre en valeur les terres en sa possession via différents ordres monastiques...

Pour Lyon par exemple, les deux seuls ponts de l'époque furent construits et entretenus par un ordre spécialement dédié à cette fonction et percevant les taxes à cet effet...

N'oublions pas que les Commanderies ont à la base trois fonction principales:

- établir un réseau "maillé" de défense des territoires acquise et de surveillance des voisins.
- la mise en valeur des territoires d'un point de vue économique et humain.
- fournir à l'ordre religieux les possédant une autonomie alimentaire et économique.


Il faut l'arrivée des Turcs Ottomans et la prise de Constantinople pour que les Occidentaux cherchent d'autres voies que la "route de la soie", désormais mise en coupe réglée par le pouvoir de la Grande Porte, et se lancent dans l'exploration maritime avec les conséquences que l'on sait...

Vous allez rire, mais j'ai oublié de poster la partie 2 du résumé du documentaire  
Je me rattrape, la voici:




Croisades et affrontement contre les lituaniens
Fondé au XIIIe siècle, Karnavé est la première capitale du grand-duché de Lituanie. Les chevaliers teutoniques mettront plus d’un siècle à évangéliser la Lituanie par la force. Mindaugas fut le premier roi de Lituanie, couronné par le pape Innocent IV en 1253 suite à sa conversion au christianisme en 1251. Mais 10 ans plus tard, Mindaugas est assassiné par un neveu ainsi que ses fils, les grands ducs lituaniens reprennent leur foi païenne de l’époque.

Vers 1311, le grand-duc lituanien Vitonis se lance dans une expédition dévastatrice sur un territoire de l’ordre Teutonique avec 4000 cavaliers pour pilier la région. Le grand Marshall de l’ordre de l’époque, Heinrich von Plötzke, intervient. Sur une colline près du village de Woplauken, surnommée plus tard la colline de sang, les teutoniques arrêtent les Lituaniens. 1400 femmes et enfants prussiens sont prisonniers dans les chariots de l’armée de Vitonis. L’armée teutonique comprend un régiment d’infanterie composé des enfants, pères et maris des femmes et enfants prisonniers. La cavalerie teutonique charge la première puis est accompagnée de l’infanterie qui finiront par entrer dans le camp lituanien pour y libérer femmes et enfants. Défaits, les lituaniens sont capturés et exécutés. Vitonis, blessé, arrive tout de même à s’enfuir. L’endroit de la bataille sera marqué de deux épées gravées sur une pierre de granite.



Les teutoniques renforcent leur armée en recrutant parmi leur population et le grand maitre Charles de Trêve (Karl von Trier) essaye de convaincre l’occident d’envoyer une nouvelle mission évangélisatrice en Lithuanie. En été 1406, de nombreux chevaliers séculiers du St Empire rejoignent les rangs de l’état Teutonique. Ensemble ils mèneront des campagnes militaires contre les polonais et les lithuaniens, des pillages courants et des radias aussi appelés Rez (ou Rèses, ou Raise…).

Mais dans leurs périples pour rejoindre les teutoniques, certains chevaliers venus de l’Ouest se font capturer par les polonais, ces derniers demandent à l’ordre teutonique de leur verser une rançon en échange de la libération de ces prisonniers, ce que les teutoniques feront dans la plupart des cas.

Parmi ces chevaliers partis en croisade en Europe de l’Est, il y a le prince Henri de Lancaster qui, 7 ans après cette mission, deviendra roi d’Angleterre sous le nom d’Henri IV après avoir poussé Richard II à abdiquer.



Affaire de famille (ou Game of Thrones Lituanien)
Dans sa lutte pour obtenir le trône Lituanien, Jogaila s’allie avec l’ordre teutonique contre son oncle Kęstutis et son fils Vytautas le Grand. Ce dernier a échappé à un piège au château de Trakai en fuyant la place forte déguisé sous les habits de sa femme. Son Geôlier était Jogaila qui avaient jusque-là mené une guerre civile contre la couronne. Les deux frères, Jogaila et Vytautas menaient une guerre sans merci et cela réjouissait les chevaliers teutoniques.



Voici l’affaire : Profitant de l’absence de Kęstutis, Jogaila assiège le château de Trakai, mais Kęstutis et Vytautas rassemblent vite leurs troupes pour attaquer à leur tour Jogaila. Finalement, ce sera Jogaila qui tendit un piège à ses deux ennemis, bien que Vytautas réussi à s’échapper, son père Kęstutis fut assassiné. Vytautas va se réfugier à Marienbourg chez les chevaliers teutoniques, ces derniers vont en profiter pour monter les deux frères l’un contre l’autre. Vytautas s’allie alors à son tour à l’état teutonique et se fait alors baptiser. Jogaila, désormais seul, cherchera alors un nouvel allié et le trouvera en Pologne.

A la fin du règne de Louis premier, roi de Hongrie et de Pologne, en l’absence d’héritier mâle, sa fille de 14 ans est couronnée, Hedwige Ire de Pologne. Elle est fiancée à Guillaume de Habsbourg qui a presque le même Âge qu’elle. Voulant limiter la puissance de l’Ordre qui a le monopole du marché dans la région, les dirigeants polonais vont chercher à se rapprocher de la Lituanie et vont proposer un mariage entre Jogaila et Hedwige. Cette dernière y sera opposé préférant son premier prétendant plutôt que d’épouser un païen de l’Est beaucoup plus âgé qu’elle, on dit même qu’elle aurait tenté de détruire les portes du palais à la hache pour laisser entrer Guillaume de Habsbourg.

Plus tard, Vytautas le grand se réconcilia avec Jogaila qui le nomma grand-duc de Lituanie. En 1385, Jogaila se fait baptiser, épouse Hedwige et se fait couronner roi de Pologne sous le nom de Ladislas II Jagellon. Un traité d’union entre la Pologne et la Lituanie est signé à Crevaux. Le royaume de Ladislas devient alors l’un des plus puissant d’Europe centrale.



Tensions entre l’Ordre et la Pologne
L’Ordre Teutoniques voyait d’un très mauvais œil cette union, mais les chevaliers pensaient que cette alliance allait être de courte durée, en effet, il y avait toujours un froid entre les deux frères Vytautas et Jogaila, le premier Grand-Duc de Lituanie et l’autre Roi de Pologne. Mais contrairement à toute attente, cette union perdura sur plusieurs siècles (environ 400 ans).

L’Ordre teutonique se prépare à la guerre, des espions déguisés en marchands sont envoyés en Pologne. Les commandeurs sont chargés de recruter des agents, d’organiser l’action sur le terrain et d’orchestrer les dessous de l’espionnage. Les espions teutoniques ont les yeux partout, ils sont grassement payés. Le grand maitre de l’ordre écoute attentivement le retour de ses agents de retour de mission.



Malgré les intentions de paix de la reine Hedwige, les deux camps sont prêts à s’affronter. Même l’archevêque polonais Nikolaï Tromba collecte de l’argent pour la guerre et pourra proposer rapidement une compagnie de cavalerie lourde.

Les Teutoniques, se souvenant de toutes leurs victoires passées, étaient plutôt confiants et ils pensaient que la guerre était gagnée d’avance. L’Orgueil, un des péchés originel, avait atteint l’Ordre et le sujet fut même évoqué au siège de Marienbourg.

Ignorant l’union Pologne-Lituanie, l’ordre teutonique se fait provoquer par l’ambassadeur polonais Nikolaï Kurowsky : « Si toi, très honoré grand maître, tu diriges tes pas vers la Lituanie, soit certain que notre roi se rendra dans ton pays avec des armes. » Cette menace est vu comme une déclaration de guerre par le Grand Maître Ulrich von Jungingen.



Guerre et bataille à Tannenberg
Eté 1409, les teutoniques lance une campagne en Pologne. Bromberg est occupé, mais Jagellon contre-attaque et reprend la ville. Un pont flottant est construit sur la Vistule. Les polonais veulent traverser le fleuve et rejoindre leurs alliés Lituaniens pour une offensive commune sur la Prusse.

Pendant que les teutoniques attendent l’armée coalisée plus bas sur la Vistule, l’armée lituanienne profite de la nuit et se dirige vers le Nord-Est et Jagellon ordonne à ses cavaliers tatars de piller la ville prussienne de Donbrovno (orthographe douteuse). Suite à ce pillage, Ulrich von Jungingen quitte sa position défensive et va affronter de front la force coalisée de peur que ces derniers ne s’enfoncent dans les terres prussiennes mettant tout le pays à feu et à sang.



Au point du jour, l’armée teutonique atteint le village de Tannenberg (ou Grunwald). Une grande bataille y aura lieu. L’armée teutonique se met en ordre de bataille pendant que les polonais-lituaniens campent dans la forêt. Les chevaliers teutoniques se fatiguent sous le soleil de juillet et perdent patience. Ulrich von Jungingen décide de provoquer son adversaire en offrant à Jagellon deux épées, un message pour l’inciter à attaquer. Les teutoniques finissent par perdre patience et Ulrich von Jungingen ordonne de reculer pour laisser le passage aux polonais et lituaniens pour encore plus les inciter à charger. Jagellon attend encore pour fatiguer au maximum son adversaire et finit par lancer l’attaque.



Les cavaliers lituaniens attaquent le flanc gauche des teutoniques, ici où flottent les drapeaux des chevaliers séculiers alliés venus d’occident. Ces derniers contre-attaques, mais brusquement, les lituaniens prennent à fuite. Ils sont poursuivis par les chevaliers jusqu’aux bois. Une fuite tactique inspiré des tatars qui privera l’armée teutonique de son flanc gauche. Pendant ce temps, la cavalerie lourde teutonique charge le centre polonais.



Des chevaliers polonais restés en arrière près de la garde de Jagellon sont envoyés sur le flanc droit des teutoniques, ces derniers commencent à reculer. Voyant que son armée de fait déborder, Ulrich von Jungingen intervient en personne et arrive en renfort avec sa garde sur son flanc gauche. Mais c’est à ce moment qu’une partie des cavaliers lituaniens qui avaient feinté leur fuite revient, les lituaniens chargent la garde rapprochée de Ulrich von Jungingen et viennent en aide aux polonais. Les teutoniques se font submerger et le grand maitre ordonne la retraite.



Le 15 juillet 1410, Ulrich von Jungingen meurt au combat, la chevalerie de l’ordre est encerclée, elle est désordonnée et les teutoniques se font capturer ou exécuter. Une petite partie des chevaliers arrivent à s’enfuir et à regagner leur camp où ils finissent par se faire assiéger. Le camp et la chaine de ravitaillement de l’ordre tombe aux mains des polonais. Le corps de Ulrich von Jungingen sera envoyé à Marienbourg par ordre de Jagellon.

Déroute et déclin de l’ordre
La voie vers la Prusse est désormais ouverte pour la Pologne-Lituanie, ils sont à 15 jours de Marienbourg. Sur le chemin, les villes prussiennes sont pillées par les tatars. Les châteaux de l’ordre tombent aux mains des coalisés sans résistance. Nyklaus von Pfeildorf, prussien pro-polonais, aide les coalisés à s’emparer du château teutonique de Covaleveaux. Certains prussiens se retournent contre l’Ordre et aident les envahisseurs à reprendre les places fortes, dans l’espoir que le nouveau souverain de la Prusse leur apporte plus de libertés.



La défense s’organise au château de Marienbourg, c’est Heinrich von Plauen, commandeur originaire de Königsberg qui prendra la tête de l’ordre et aura la lourde tâche de le sauver et tente un appel à l’aide aux occidentaux. Mais Jagellon n’est pas prêt pour s’emparer de la forteresse, ses hommes sont épuisés, affamés et une partie a le typhus. Jagellon ordonne la retraite de son armée démoralisée et rentre en Pologne. Les teutoniques tentent alors de récupérer ce qu’ils ont perdu, ils commencent par punir et exécuter les prussiens qui ont aidé les polonais.

Lors du Concile de Constance, les deux parties confrontent leurs points de vu concernant cette guerre auprès du pape. L’Ordre dénonce les polonais, alliés aux païens d’être à l’origine de cette guerre, mais les polonais dénoncent l’orgueil et la soif de conquête d’un ordre monastique ayant perdu ses valeurs chrétiennes.

Chevaliers Teutoniques vs Citoyens Prussiens
Heinrich von Plauen est obligé d’augmenter les impôts pour pouvoir payer les polonais qui demandent réparation et d’un autre côté l’ordre cherche à lever une nouvelle armée pour se venger. Mais les prussiens ne sont pas prêts d’obéir, surtout qu’ils n’ont pas l’intention de financer une nouvelle armée contre la Pologne. Les citoyens fondent en 1440 la ligue de Prusse, aussi appelé « Ligue contre la violence » qui a pour but de contrecarrer l’ordre teutonique. Mais les réalités commerciales poussent une bonne partie des citoyens à vendre leurs produits à l’ordre comme ils le faisaient jadis.



Les teutoniques recrutent de nombreux mercenaires pour leurs armées et ces nouveaux guerriers s’installent en Prusse orientale, ce sont les Junkers.
Les Junkers ne faisant pas partie de l’ordre, ils se mêlent aux intérêts des citoyens de Prusse et les aident à chasser les chevaliers teutoniques. Les citoyens de Thorn finissent par démanteler la forteresse teutonique pierre par pierre.

Un soulèvement visant à défendre les droits des prussiens polonais dégénère en 1454 dans la guerre de treize ans. C’est surtout un conflit d’intérêt entre le royaume de Pologne et un Ordre de plus en plus affaiblit. Stanislaus von Dohna fourni des mercenaires à l’ordre, mais ce dernier n’a plus d’argent pour les recruter. Un contrat sera alors signé entre le grand maitre et la maison de Dohna, l’ordre s’engage à donner des forteresses contre le service temporaire de mercenaires. C’est ainsi qu’il perd ses propriétés pour toujours. Finalement, le grand maitre Konrad von Erlichshausen donne en gage le château de Marienbourg qui n’a jamais encore été vaincu.



En 1466, la deuxième paix de Thorn est signée mettant fin aux treize ans de guerre. L’état teutonique cède ses dernières villes à l’état de Pologne. L’ordre était en passe de rompre toutes ses connexions politique avec l’Empire des Habsbourg, les chevaliers teutoniques devinrent des vassaux de la Pologne.

Au début du XVIe siècle, le grand maître Albert de Brandebourg s’est arrangé pour être en conflit avec tous ses voisins et être aussi en désaccord avec le très influent Nicolas Copernic, en effet, suite à une offensive des chevaliers à la croix noire, que la maison de l’astronome fut incendiée à Frauenburg. Finalement, enfant d’une famille d’artisanat germanophone, Copernic propose ses services au roi de Pologne pour le servir avec honneur et fidélité.

Pendant la réforme, Martin Luther conseille Albert de Brandebourg et le persuade de renoncer au pape et à la foi catholique ainsi que de dissoudre l’ordre. Un état Laïque rallié à la réforme luthérienne voit ainsi le jour en Prusse.

Juste histoire de compléter un peu le documentaire, un article de l'excellente revue "Guerre et Histoire" s'intéresse à la bataille de Tannenberg dans un article de 5 pages. Le tableau est beaucoup moins sombre pour les teutoniques : visiblement on ne sait pas grand chose sur le placement de départ et sur le déroulé exact de la bataille, mais les teutoniques semblent avoir eu l'avantage à un moment. Ensuite leur défaite est indéniable mais cet article confirme que le documentaire est quand même de parti pris.