Le Royaume de Bretonnie
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 [Court récit][Récit]Intro Traqueur Traqué et Voyage Maudit

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Frédric de Lotharingie
Chevalier de la Quête
Frédric de Lotharingie


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MessageSujet: [Court récit][Récit]Intro Traqueur Traqué et Voyage Maudit    [Court récit][Récit]Intro Traqueur Traqué et Voyage Maudit  EmptyVen 31 Oct 2014 - 12:34

Un petit récit que j'ai fait à l'occasion d'un concours sur un autre forum.


                           Traqueur traqué


Citation :
Il prit la route du Nord, bien qu'aucune route ne soit plus guère visible; pas même une piste tracée par les bêtes.
Il traversa d'innombrables paysages, pays et climats, et la nature semblait devenir muette à son passage.
Marchant de jour comme de nuit, il ne laissait derrière lui qu'un sillon éphémère dans le sable, la neige et la boue.
Un jour enfin, il arriva aux portes d'une forêt noire comme un tombeau, où le soleil n'entrait pas.
Devant lui, enchevêtré sous un siècle de racines, un chemin de pierre blanche s'enfonçait en luisant dans la pénombre du sous-bois.
Il sourit. Il n'était plus seul.


   Des feuilles bougèrent et des branches craquèrent sous le poids de son pas quand elle décida de sortir des ombres du sous-bois, bien qu'elle ne semblât pas peser plus lourd qu'une épée.
-Ma dame, l'accueillit le chevalier qui se tourna vers elle, le sourire toujours aux lèvres, les rides et la fatigue se dessinèrent davantage à la lumière de l'aube.
-Te voici donc de retour, lui lança t'elle. As tu pu remplir ta mission?
-Je suis de retour en effet, mais je crains de ne vous apporter que mauvaises nouvelles... Il m'a échappé, il est insaisissable. Quand je me rendais à l'endroit où il était supposé être, tout indiquait qu'il avait disparu plusieurs jours auparavant...
Avant qu'il ne puisse continuer, il remarqua le visage quelque peu contrarié de la jeune femme, puis continua.
-... Mais les indices que j'ai récolté m'amènent jusqu'ici, à nos frontières! Une voix grave, chargée d'un peu d'émotion avait pris le dessus sur celle qu'il avait couramment.
Ce qu'il lui annonça ne l'étonna guère, elle acquiesça brièvement et répondit:
-Je le sentais, l'armée des morts sort de ses tombes et marche vers nous pour nous détruire. Même le peuple d'Athel Loren le sent...
Il se retourna, se dirigea vers sa monture puis la monta. Son regard se dirigea ensuite vers la dame qui le fixait.
-Je dois sur le champ avertir le duc. Plus vite il sera prévenu, mieux nous serons préparés pour contrer cette invasion.
-Et votre mission chevalier?
-Ne vous inquiétez pas ma dame, dit il en souriant, elle sera remplie, d'une façon ou d'une autre. Puis il partit au triple galot.
-En effet, d'une façon ou d'une autre elle sera réussie...

Sur un fond bleu clair de ciel dégagé, des colonnes de fumée étaient visibles plusieurs lieues auparavant. C'était étrange et inhabituel, il n'aimait pas ça, les cheminées du village ne crachaient pas de cette manière. Il joua des rennes et des étriers pour se ruer aussi vite que ne le pouvait sa monture et découvrir ce qu'il se passait.
Une vision cauchemardesque et un paysage effroyable se dessina peu à peu au fur et à mesure qu'il parcourait le chemin principal du village.
Certaines demeures étaient en feu ou en ruines, les autres étaient visiblement intactes, seulement leurs façades étaient maculées de sang.
D'innombrables corps de tout âge et des deux sexes jonchaient le sol boueux et devenu poisseux, la plupart démembrés ou en lambeaux. De nombreux insectes tournaient autour ou fourmillaient aux alentours, avides de se repaître d'un peu de chair, tel un charnier, car c'est ce qu'il avait sous les yeux. Un carnage sans nom s'était produit ici...
Une jeune fille, qui ne devait pas avoir plus de seize ans, trimballait difficilement ses loques sales et déchirées en trébuchant, visiblement épuisée, à quelques mètres du chevalier.
Il ne la remarqua que plusieurs secondes après l'avoir interpellé, trop obnubilé par la scène horrifique tout autour.
-Mon... Monseigneur... Gémit-elle. Êtes vous là pour nous sauver?
-Qui vous a attaqués et commis ce carnage? lui fût-il répondu.
-Les... Les morts monseigneur! Ils se sont réveillés cette nuit et nous ont exterminés. Je suis l'une des rares surviv...
Elle ne pût finir sa phrase, l'épée du chevalier enfoncée à moitié dans le thorax. Elle tomba en poussière, le cœur transpercé.
-Saleté de vampire, tu n'aurais pu me tromper, les morts ne laissent aucun survivant...
Après s'être assuré qu'aucune créature ne rodait dans les parages, il reprit le chemin du château du duc.

Les paysans et les soldats qu'il croisèrent cessèrent ce dont à quoi ils étaient occupés quand ils le virent. Voir un tel chevalier revenir dans sa contrée n'était généralement pas bon présage...
Tous savaient la guerre proche, il en était la preuve, mais pas quand elle débuterait, ni quand bien même contre qui.
Certains avaient eu vent de morts qui se relèvent ou sortent de leurs tombes et tuent dans la nuit, mais peu y croyaient, pensant la Bretonnie immunisée.
Après deux jours sur le dos de sa monture, il atteignit le château ducal.
Les gardes, même armés d'hallebardes, le laissèrent approcher sans même savoir qui il était. Il imposait le respect, une sorte d'aura émanant de lui, tel un puissant halo, et d'aucun ne voulurent finir décapité.
L'un d'eux osa toutefois braver le danger que ça représentait, il semblait plus âgé et plus expérimenté que la plupart des autres, qui n'étaient somme toute que des paysans sommairement entraînés et équipés finalement, mais lui était différent à tout point de vue, le visage buriné et endurci par plusieurs décennies de vie rude et de guerres.
-Halte, fit-il au chevalier en levant la main en guise de salut et d'avertissement tout en marchant. Que désirez-vous messire?
-Voir votre duc. Est il là? Je suis pressé...
-Oui il est là, mais il faut faire une requête pour ce genre d'entrevue, je ne vais pas vous apprendre ça...
L'expression faciale du chevalier s'était renfrognée, il commença à bouillir intérieurement.
-Il n'y aura bientôt plus de requêtes,ni même d'hommes pour en formuler, si tu ne me laisse pas passer, prévôt! Cracha t'il en fronçant les sourcils.
L'homme fût désarçonné par ce ton qui n'était en rien une intimidation et bafouilla:
-Je... Bien, suivez moi monseigneur.

Le prévôt frappa trois fois brièvement, mais en insistant, sur la porte en chêne massif finement décorée des appartements du duc de Lotharingie.
-Que voulez vous? Demanda sur un ton neutre une voix posée derrière la porte.
-Je... J'amène un chevalier messire. Il réclame une audience auprès de vous.
-Un chevalier? Qui est il?
-Il n'a pas fait mention de son identité seigneur.
Il y eu plusieurs longues secondes de silence, la tension était palpable, le prévôt voyait bien que le chevalier s'impatientait. Au moment où il s'apprêtait à entrer sans autorisation, la porte s'ouvrit et le duc leur apparu.
Le duc fût légèrement surpris en voyant le chevalier. Il parût hésiter un instant, puis congédia le prévôt.ce dernier s'en alla après avoir salué.
-Entrez donc mon ami, acceuilla le duc. Que puis-je pour vous?
-Lever une armée, répondit sans réfléchir le chevalier.
Le duc gloussa, puis s'assit sur une imposante chaise faite dans le même bois que la porte.
-Une armée?... Mon ami, pourquoi lèverai-je une armée?
Savez vous au moins le temps que ça prend et le prix que cela coûte? Non, il n'y a aucune raison pour que je rassemble une armée, les terres et frontières sont tranquilles ces temps-ci.
-En êtes-vous sûr... Duc? Demanda sèchement le chevalier.
Le duc fronça les sourcils courroucé par les paroles de l'homme devant lui.
-Je n'aime pas votre ton acerbe jeune homme. Vous osez exiger une audience avec moi, puis osez me commander de lever une armée et enfin vous osez mettre ma parole en doute, le tout sur un ton insolent! Sans même vous être présenter, un comble!
Le chevalier, dans son armure lourde d'un noir de jais parfait, n'arborant aucun motif ou blason autre qu'une épée argentée, esquissa un sourire.
-Il est vrai, repondit il. Peu de personnes savent qui je suis et en général, les rares chanceux meurent. Le duc déglutit difficilement en entendant ça, signe qu'il essaya de cacher mais me chevalier le vit et continua:
-Appelez moi le Vagabond.
Cela ne disait rien au duc, bien qu'il eût entendu quelques histoires sur un chevalier engoncé dans une armure sombre, traquant les morts et les vampires depuis la sombre affaire du duc Maldred.
-Êtes vous celui qu'on prétend, le chasseur de morts? Qui vous envoie et pourquoi ici, sur mes terres?
-Officieusement envoyé par le roi Louen. Je reviens d'une traque depuis Tilée dont les derniers indices m'ont amené ici même, dans notre contrée. Les morts se lèvent à nouveau, duc. Ils vont bientôt se rassembler, détruire votre château et massacrer vos hommes, si vous ne faîtes rien. Et même pire que cela, les nécromants ressusciteront nos morts pour qu'ls rejoingnent leurs rangs. Et tous iront détruire la Bretonnie, de l'intérieur! Vous devez les contrer.
Le duc resta circonspect durant de longues minutes. Il hocha la tête, plus pour lui-même que pour le chevalier noir, comme pour se convaincre de faire ce qu'il lui disait.
L'idée de mourir et de rejoindre malgré lui les légions de la non vie le faisait frissonner intérieurement, mais de savoir que ses gens, ses soldats et tous ses villageois, la Bretonnie toute entière, pouvaient subir le même sort, le fit retourner à la réalité et le mit hors de lui.
-Prévôt! aboya t'il subitement, ce dernier entra en vitesse dans les appartements.
-Qui y'a t'il messire? questionna le soldat inquiet.
-Rassemblez tous les paysans et villageois en état de combattre, même les gosses à partir de quatorze ans. Les soldats aussi. Et faites venir Rodric. Sur le champ!
-Je... Bien monseigneur, je m'y attèle.
Une fois le prévôt parti, le Vagabond se tourna vers le duc en souriant.
-Vous faîtes le bon choix. Rodric?
-Mon paladin. Et mon fils, futur successeur.

Les deux hommes pénétrèrent en toute hâte dans les appartements plus modestes de Rodric, mais ils étaient vides. Pire même, il semblait y régner une ambiance malsaine, ce qui inquiéta le duc, mais pas le Vagabond, qui paraissait rester de marbre.
-Que se passe t'il ici? demanda le duc sans attendre une réponse. Rodric?
L'air devint plus lourd tandis qu'une silhouette apparut au pas de la porte.
-Oui père, vous me cherchiez? questionna une voix posée dans le dos du duc.
Ce dernier fit un bon de sursaut, n'ayant pas l'habitude d'être surpris de la sorte, il s'interrogea sur ce qu'il se tramait, il n'avait pas senti l'arrivée de son fils.
-Oui répondit il en se retournant. Où était tu?
Un sourire conspirateur se dessina sur le visage de Rodric, qui avait l'air totalement détaché de la situation.
-Je m'occupais d'affaires... urgentes, répondit il posamment. D'ailleurs, je viens régler la dernière et tout sera terminé.
Il baissa sa main gauche et la posa sur la garde de son épée, avant que le duc ne répliqua:
-Il n'y a pas plus urgent que ce que je dois te confier! s'emporta ce dernier.
-Reculez duc! le coupa le Vagabond en s'interposant entre lui et son fils.
-Que faites vous? demanda furieusement le duc qui ne comprennait pas ce qui se passait sous ses yeux.
-Les liens du sang vous aveuglent à se point? Ne voyez vous pas que l'ennemi est devant vous?
Rodric adopta un sourire carnassier en sortant son épée de son fourreau. Celle-ci émit un chuintement métallique quand la lame fût à l'air libre, dont la lumière du jour se refléta tel un miroir.
-Je vois que le fameux chasseur de vampires est parmi nous. Je sais que vous me traquez depuis la Tilée. Mais à votre avis, qui est traqué? Demandez vous pourquoi vous êtes ici.
L'apparence de Rodric changea peu à peu, pour finir de se mouvoir en Adrasshizar, la cible du Vagabond.
-Adrasshizar, murmura le chevalier noir.
Le vampire émit un petit rire jouissif, avant de continuer.
-"Père ", votre fils a un corps parfait pour ce que j'entreprends. J'ai enfin la possibilité de me débarrasser de toi le Vagabond, et d'agrandir significativement mon ost! Et maintenant, mourrez et rejoignez moi!

Personne ne sût ce qui arriva dans le château. Certains prétendent que le duc fût décapité par le vampire. Pour ce qu'il en est du Vagabond, tout est encore plus vague, mais des ragots avancent qu'il a rejoint finalement l'armée d'Adrasshizar...


Dernière édition par Frédric de Lotharingie le Jeu 25 Déc 2014 - 22:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Court récit][Récit]Intro Traqueur Traqué et Voyage Maudit    [Court récit][Récit]Intro Traqueur Traqué et Voyage Maudit  EmptyJeu 25 Déc 2014 - 22:40

Voyage Maudit

Personnages: (à complèter)

Le Vagabond/Cellerand; Chasseur de vampires,devenu lui-même vampire.

Elorielle; Damoiselle du Graal.

Adrasshizzar;[b] Seigneur Vampire.

[b]Murcius;
Nécromant et proche acolyte d'Adrasshizzar.

Aloris Von Kirnov; Répurgatrice de l'Empire.





1
Malédiction


Il se réveilla en sursaut. La pluie tombait en trombe sur son visage et sur ses vêtements sales et déjà détrempés.
Depuis combien de jours était-il là? Cela lui semblait être des semaines.
Quelque chose l'avait réveillé. Un rêve. Non. Un cauchemar. Non plus, il ne rêvait plus, pas plus qu'il ne
cauchemardait.
Une prémonition, un souvenir, une intuition. Peut-être. C'était désagréable et douloureux.
Pas physiquement, mais mentalement. Psychiquement.
L'orage gronda.
Des éclairs zébraient le ciel sans étoiles, cachées par les épais nuages chargés de tant d'eau, qu'ils pourraient
noyer le Vieux Monde.
Il n'en avait cure, pas plus qu'il n'en avait peur.
Depuis sa récente transformation, il semblait ne plus avoir peur de rien. Sauf de lui-même.
Peur de ce qu'il était devenu, peur de ce qu'il pourrait faire.
Il sentait en lui une puissance et une vigueur qu'il n'avait jamais eu auparavant.
Mais aussi une soif intérieure qu'il devait freiner et contenir constament.
Quelle ironie, il faisait maintenant parti de ceux qu'ils s'était juré de chasser et tuer, le fléau de l'Homme et de la
Bretonnie en particulier. Un vampire.
Il se releva doucement, engourdi, la tête lui tournait quand il fût debout.
Il lui fallut plusieurs secondes pour chasser les étoiles devant ses yeux, il manqua même de retomber à plusieurs
reprises.
Depuis combien de temps était-il là? La réponse ne lui revint toujours pas, mais l'engourdissement signifiait une
durée d'au moins trois jours, tellement il avait cette sensation d'être... mort?
Dans un sens, il l'était maintenant. Mais les pouvoirs et dons vampiriques ne se faisaient pas encore sentir.
La pluie commença à ralentir sa cadence, ainsi que les nuages moins chargés s'éloigner vers le nord.
Où se trouvait-il déjà? Il réalisa qu'il ne le savait pas, ou plutôt qu'il l'avait oublié, comme si il était étranger à ce
monde.
L'endroit semblait être une clairière, entourée d'arbres plus ou moins feuillus, quelques rochers aussi gros qu'un
cheval s'y trouvaient, formant un étrange motif.
De l'eau. Oui, il entendait de l'eau ruisseler non loin de là. Mais tous ces détails ne le renseignaient toujours pas
sûr l'endroit d'auquel il errait.
Une chose était sûre, il se trouvait soit dans l'Empire, soit en Bretonnie. La Bretonnie... Sa contrée. Celle qu'il avait
trahi, même involontairement et contre son gré.
Il s'apprêta à se mettre en route en direction de ce fameux ruisseau quand il crû entendre une voix murmurer.
Ce n'était pas une impression. Quelqu'un ou quelque chose murmurait dans sa tête, dans son esprit. Puis de plus
en plus intensivement; au point que même les arbres, les feuilles, l'herbe, même sa propre épée et l'air semblaient
chuchoter.
C'était incompréhensible. Un language qu'il ne connaissait pas, à moins qu'il l'avait oublié aussi. Ou peut-être que
quelque chose empêchait qu'il comprenne.
Son épée. L'idée même que son arme lui parlât le dérangeait alors il la sortit de son fourreau.
Une sensation qu'il n'avait jamais connu auparavant lui parcouru le corps sans son ensemble, lorsqu'il l'eût entre
ses mains.
La lame miroitait malgré le peu de lumière environnante. Quelque chose de paranormal se déroulait à l'instant même,
sans qu'il ne puisse dire quoi.
Il porta le plat de la lame devant ses yeux qui se fermèrent presque sous la puissance du miroitement et il crû voir
un visage.
Ceci n'était toujours pas une impression. Un visage était bel et bien dessiné dans le reflet, mais il n'était pas sien.
Celui-ci était brouillé, sombre, telle une ombre.
Pendant ce temps, les voix murmuraient toujours, et il finit par comprendre quelques mots: "Ton serment".


À plusieurs millier de lieues de là, au coeur de la sombre forêt de la Reikwald, à bonne distance d'Altdorf, celui qui
avait rendu le Vagabond un serviteur de la non-vie, son serviteur, fignolait sa recherche vitale.
Il avait élu provisoirement domicile ici, à l'insu de tous, emmenant son armée afin de l'aggrandir, mais surtout pour
mieux tromper son ennemi.
Car il n'était pas dupe, le seigneur vampire savait très bien que ce chevalier le poursuivait, ne serait-ce que pour le
tuer.
Du moins, essayer de le tuer.
Adrasshizzar n'était certes pour le moment pas aussi puissant que jadis, mais il l'avait déjà vaincu il y a quelques
jours, alors une fois que...
Quelque chose le sortit de ses pensées, plutôt quelqu'un mais en voyant ce misérable individu claudiquer dans sa
direction, il lui faisait plus penser à une chose.
Son plus proche acolyte, Murcius, s'avançait vers lui; s'aidant de son bâton millénaire comme d'une canne de fortune.
Murcius, nécromancien depuis presque aussi longtemps qu'Adrasshizzar, n'avait lui jamais eu autant de puissance
que celui qu'il servait. Il en était même très loin.
-Que me vaut ta visite? demanda le seigneur vampire sur un ton méprisant.
-Savoir à quoi vous pensez, maître. Tout est prêt pour le rituel.
Adrasshizzar acquiesça brièvement.
-À quoi je pensais? À ma puissance d'antan... Aux ravages que j'ai causé, aux guerres que j'ai mené et gagné...
Mais par dessus tout, à mon succès réçent.
Murcius tenta de cacher un petit rictus amusé, mais le vampire le remarqua, ce qui l'irita.
-Qu'as tu à te moquer, misérable?
-Je n'oserais pas maître! C'est juste que... relever les paysans et soldats bretonniens morts n'était pas très difficile
pour vous.
-Imbécile! s'emporta Adeasshizzar. Ce n'est pas de ça dont je parlais, mais de ce chevalier qui m'a tant mis de
bâtons dans les roues.
L'acolyte resta muet de surprise quelques instants, pas à cause de la réponse, mais du ton employé par son maître.
Il ne devait pas mourir maintenant. Il allait lui falloir calmer ses remarques.
-Vous... vous pensez qu'il est totalement sous vôtre contrôle? parvint-il finalement à demander.
Adrasshizzar afficha un sourire carnassier, révèlant ses crocs jaunis.
-C'est ce que nous allons voir très bientôt.

Le Vagabond tomba à genou, haletant, de grosses perles de sueur dégoulinant en cascade de son front, venant s'écraser sur les brins d'herbe.
Tombé non pas à cause d'une lame le transperçant mais sous l'assaut psychique et psychologique qu'il subissait maintenant depuis plusieurs longues minutes.
Qui que ce soit, il ou elle le faisait souffrir intérieurement, et ce depuis la première fois d'à partir sa naissance.
Les voix murmuraient toujours, mais l'une d'elles s'imposa, alors les autres refluèrent un peu.
-N'aies crainte, chevalier, fit cette voix plus imposante. Je suis là pour t'aider.
-Pour m'aider? hurla le Vagabond. Qui êtes vous? Foutez moi la paix et sortez de ma tête!
-Impossible, c'est le seul moyen dont je dispose, pour le moment. Oui, pour t'aider et te guider dans la quête qui t'attends.
-Une quête? se joua le Vagabond avec un air dédaigneux. Seuls la Fée Enchanteresse et le Roy de Bretonnie sont à même de donner des quêtes!
-Je sais qui tu es, Cellerand de Lotharingie, fils de Rauberic de Lotharingie, lui-même fils de Frédric de Lotharingie. La voix se tût un moment et Cellerand parut hésiter.
-Mes... ancêtres...? Sa voix mourru sous le rappel de ces souvenirs. Qui êtes vous et de quelle quête parlez vous à la fin?
-Peu importe qui je suis. Ce que tu dois savoir et être sûr, c'est que je suis de ton côté. Je sais ce qui t'es arrivé et tu es le seul à pouvoir remplir cette mission. Elle ne sera pas facile, certainement même la plus périlleuse que tu n'aies jamais eu à accomplir, mais elle est capitale, pour toi et pour le royaume.
-Ce... Cela concerne mes terres, mon pays? Cellerand afficha un visage sombre et désespéré, encore plus marquant de par ses récents changements. Il mit un long moment, seul agenouillé dans la clairière, les voix s'étant tues devant cette décision importante.
Puis, il se releva d'un geste déterminé mais toujours avec cette même expression perdue, et déclara:
-J'ai peut-être été transformé en une infâme créature, mais celui qui a fait ça ne me contrôle pas et je n'ai pas renoncé à mon serment de défendre la Bretonnie. Si aux yeux de tous, je serais l'ennemi, je suis toujours un chevalier du Saint Graal. Quelque soit cette mission, quoiqu'il m'attende, quelque soit le danger que je sois mené à affronter, je l'accepte.


* * *


2
Chemins Croisés



Cela faisait maintenant trois jours qu'il marchait, parcourant le duché de Lyonesse en direction de Brionne et la forêt d'Arden, en quête de réponses.
Trois jours pendant lesquels tantôt il pleuvait, tantôt il faisait beau temps, chose courante dans cette région du royaume, mais fait étrange, il ne rencontra ni ne vit que peu de personnes, et le peu qu'il croisait étaient des chevaliers ou des soldats en marche vers l'est.
Que pouvait il s'y passer?
D'aucun ne le reconnu, déjà qu'avant sa transformation, peu le connaissait, mais ces derniers événements augmentaient encore son anonymat, ou l'indifférence.
Il le sentait, quelque chose se déroulait, quelque chose de grave, la voix n'avait pas menti.
Cellerand regrettait sa monture, le voyage aurait été moins fastidieux avec.
D'ailleurs, il ne savait pas ce qu'il lui était arrivé, il ne l'avais plus vue depuis son combat contre Adrasshizzar. Sans doute lui avait-elle servie de repas...
Au fil de sa marche, il se rendit compte que le paysage l'entourant changeait.
Pas radicalement comme sous les effets mutagènes dans les contrées du Nord, près des Royaumes du Chaos, mais des détails subtils qu'il remarquait.
Peut-être un effet secondaire de sa transformation...
Il réalisa aussi que ses sens avaient évolués, s'étaient améliorés.
Par exemple, il se rendit compte qu'il voyait plus loin qu'avant, qu'il sentait les odeurs plus fortement et subtilement qu'avant et en plus grande quantité, des odeurs dont il ne doutait même pas leur existence.
Mais le plus important, c'était qu'il était devenu plus vif et subtil qu'auparavant.
Tous ces changements en lui, cette... évolution, lui faisait presque peur.
Un vampire pouvait ressentir la peur? Non, pas de ce qu'il en savais...
Peut-être que...
Un cri bestial, un rugissement, se fit entendre à quelque distance de là, puis un dégainement d'arme.
Pas une lame, conclut le Vagabond, il n'y eût pas le chuintement caractéristique du métal qui frotte contre le fourreau.
Une arme à feu. Un bang sonore lourd pour son ouïe améliorée le lui confirma.
Un râle inhumain s'ensuivit et une masse imposante s'effondra au sol.
-Enfin un peu d'action, se murmura Cellerand pour lui-même. Allons voir.
Vérifiant que son épée était bien à sa ceinture et son bouclier dans son dos, il s'élança en direction de l'affrontement plus vite qu'il ne l'aurait crû...

Elle dégaina son épée courte juste après avoir lâché son pistolet encore fumant, celui-ci tombant au sol lourdement.
Ces armes à feu étaient certes puissantes, la preuve avec la créature perforée gisant dans une petite flaque de sang qui se déversait d'elle, à quelques mètres, mais étaient trop situationnelles à faibles exemplaires et trop longues à recharger sans soutien.
Et justement, du temps elle n'en avait pas. Du soutien encore moins...
Cette épée courte était ce qui restait entre sa personne et cette maudite engeance des bois, alors que cette dernière se jetait sur elle pour l'étriper.
-Casse-toi, puanteur infecte! l'injuria-t'elle en agitant son arme pour sembler menaçante.
La créature ne semblât même pas remarquer l'épée, de taille tellement ridicule pour elle.
Aucun des deux n'avaient peur, l'humaine ayant été endoctrinée à cet effet, l'homme-bête n'ayant pas l'intellect pour ressentir une telle émotion.
Et elle le démontra, hache dans sa main droite brandie bien haut et meuglant vers l'humaine déterminée...

Cellerand vit toute la scène derrière un épais buisson, qu'il pût rejoindre en très peu de temps et sans que l'un des deux protagonistes à quelques mètres devant lui ne le remarque.
L'humaine était en mauvaise posture face à cette monstruosité poilue de plus de deux mètres de haut, à la musculature plus développée qu'un homme aguerri et à la volonté de tuer plus grande encore, digne de son espèce.
Bizarrement, malgré le peu de chances qu'elle avait de survivre à ce duel, l'humaine n'avait pas peur.
Le Vagabond pouvait sentir la peur chez les autres, il venait de le découvrir, bien qu'aucun n'en dégageait l'odeur.
Était-ce sa propre peur qu'il sentait?
L'humaine para un coup brutal à la verticale de l'homme-bête, de justesse, mais sa carrure chétive prit le dessus sur la fureur bestiale de la créature, et elle commença à ployer.
Sa vie allait s'achever ici, tuée par une bête indigne d'elle, qui incarnait la pureté...
Les voix recommençaient à murmurer dans la tête du Vagabond, et un voile tourbillonnant se proliféra devant ses yeux.
Une ombre, une silhouette se dessina. La même qui lui apparût plusieurs jours auparavant.
-Encore vous? demanda-t-il.
Les voix se turent quand la silhouette leva semblait-il une main, puis prit parole.
-Oui, Cellerand. Cette femme ne doit pas mourir. Elle a un rôle clé dans ta quête. Sauve-là.
Ce qui ne manquait pas d'interpeller le chevalier, était que la voix, bien que douce mais ferme, était asexuée.
Elle était un mélange grossier de féminité et de masculinité parfait. Tout comme la silhouette qui apparaissait quand ça lui plaisait.
Pourquoi tant de mystères? Pourquoi cacher la voix et l'apparence pour guider? Ridicule, pensa Cellerand. N'était-ce pas un autre effet secondaire indésirable de sa transformation? Où ne serait-ce pas un coup tordu de cette enflure d'Adrasshizzar, voire même du... Chaos? Les dieux abjects s'étaient ils tournés vers lui?
-Ces questions n'ont pas lieu d'être pour le moment, renchérit la voix étrange comme pour lui répondre.
-Vous... vous pouvez entendre et lire mes pensées? demanda le Vagabonds sur un ton étonné.
La silhouette émit ce qui ressemblait à un petit rire.
-Tu n'as pas idée de ce dont je suis capable, Cellerand.
-Dites moi pourquoi cette femme doit vivre.
-Elle peut t'aider. Puis le voile disparût et un souffle puissant se fit entendre.
-M'aider? Depuis quand une femme de l'Empire peut m'aider?
Mais aucune réponse ne lui vint.
Il réfléchit brièvement, le temps manquait, l'humaine était allongée au sol, repoussant de ses jambes et ses bottes l'infâme engeance. Sa courte épée était déjà plantée dans le flanc poisseux, du sang aussi noir que la nuit s'y déversant, mais la créature semblait n'en avoir cure.
-Bon, si je n'ai pas le choix... se dit Cellerand.
Puis, dégainant son épée, il sortit du buisson à vive allure, presque irréellement, et se jeta sur l'homme-bête...

-Tu sais que tu pues de la gueule? tenta d'ironiser la femme tout en se débattant, vainement, d'avec l'engeance.
Cette dernière prenait le dessus sans vraiment forcer, elle savais qu'elle vivais là ses dernières secondes.

Cellerand percuta l'homme-bête de plein fouet, tel un bélier de siège, de son épaule armurée.
Les deux retombèrent au sol comme des pierres, mais le chevalier fit une roulade.
L'hideuse créature beugla sans doute sous l'effet de la douleur et tenta de se relever.
Mais le Vagabond, aidé de ses nouvelles compétences, fût plus rapide et bondit sur lui à califourchon.
-Tu n'as pas honte de t'en prendre aux faibles jeunes femmes? lui cracha-t'il au visage.
Il n'eût pour seule réponse un râle d'une haleine pestiférée.
-Visiblement non, conclut Cellerand avant de lui trancher la gorge de sa lame.

Elle avait fermé les yeux, non pas par lâcheté mais par automatisme.
Le poids de sur elle n'était plus et se risqua à ouvrir les yeux.
Elle s'attendait à trouver la mort, mais en tournant la tête sur sa droite elle ne vit qu'un chevalier dans une armure noire au dessus de la bête des bois.
Elle chercha de sa main l'épée courte et se rappela que celle-ci était fichée dans le flanc de la bête.
Descendant sa main jusqu'à sa cheville, elle sortît une dague de secours, puis se releva discrètement pour se faufiler dans le dos du nouvel arrivant.

Cellerand avait remarqué que la femme s'était relevée et le contournait, mais joua le jeu.
Il pouvait tout sentir désormais; les déplacements même les plus furtifs, les traces de pas, le froissement des vêtements... Plus personne ne pouvait le tromper, et il commençait à aimer ça.
Il remit son épée dans son fourreau et se baissa pour déloger l'épée courte de la femme.
La tenant par sa poignée, il vit le sang maculant la lame.
Une sensation étrange le parcourut, pris de tremblements, ses pupilles se dilatèrent, des crocs sortant de ses lèvres.
-Pas ici... murmura-t'il.
-Plus un geste! ordonna une ferme voix féminine dans son dos.
Il sourit en sentant la pointe d'une dague dans une jointure de son armure, l'un des rares endroits faibles d'une armure lourde d'un chevalier.
-Qui êtes-vous pour me donner de tels ordres? la questionna-t'il. Je vous ai sauvée je vous signale, vous pourriez être un peu plus gratifiante.
-Je suis la Repurgatrice Alors Von Kirnov, mandatée par l'Empereur en personne pour traquer et tuer l'infâme Adrasshizzar ainsi que récupérer son Ormorikron, répondit-elle, sans trop savoir pourquoi, comme si elle avait été contrainte de répondre.
Encore un talent que Cellerand se découvrit. La séduction. Le pouvoir de forcer les êtres humains de parler, même le plus coriace psychiquement.
-Une chasseuse de vampires, répliqua-t'il sur un air intéressé et amusé. Comme c'est intéressant...
-Et en quoi est-ce intéressant?
Il se risqua de se retourner pour lui faire face. Il avait compris qu'elle n'avait pas l'intention de l'attaquer, pour l'instant. Pas tant qu'elle ne saurais pas qui il était.
Lire les pensées des autres était bien avantageux, conclut-il.
-Voyez-vous chère Aloris, que j'étais pareil que vous, il n'y a encore pas si longtemps, au sein du royaume de Bretonnie. Jusqu'à...
Quand il fût face à elle, Aloris resta bouche-bée devant l'écu qui ornait la tunique par dessus l'armure.
-Le sigle du Graal... Vous êtes l'un de ses défenseurs? Je croyais tous ses chevaliers morts ou au combat contre ces maudits envahisseurs?
-Vous êtes loin de la vérité, mademoiselle Von Kirnov. Vous autres impériaux ne connaissez rien à notre royaume.
La répurgatrice s'apprêta à répondre, quand un grand bruit terrifiant, un rugissement caverneux et bestial résonna dans la forêt proche et aux alentours.
-Les bêtes... S'inquièta Cellerand. Il nous faut partir maintenant.
-Pourquoi? Quel était ce bruit?
-Vous tenez vraiment à le savoir?
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