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 [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier

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Baron Guilhem de La Tour
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MessageSujet: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 13:59

IL Y A QUELQUE CHOSE DE POURRI DANS LE DUCHÉ DE GASCONNIE


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier Knight10

CHAPITRE PREMIER


À bien des égards, l'année 1126 n'avait pas été une très bonne année pour le duché de Gasconnie. Le printemps avait été pluvieux, l'été maussade, l'automne précoce et l'hiver s'annonçait rude. L'humidité faisait pourrir les maigres récoltes, et, pis que tout, le manque de soleil et la surabondance des pluies ne laissaient pas le moindre espoir : le vin de l'année serait exécrable.

Pour une raison inconnue, les dieux semblaient courroucés contre le malheureux duché. Le marquis Foulques de Perbrancas suggéra que le baron Fulcrand de La Tour avait offensé Taal, le maître des bois, en défrichant des terres au sud-est de la forêt de Sombrefeuille, et le baron Fulcrand de La Tour émit l'hypothèse que le marquis Foulques de Perbrancas avait offensé Taal, le seigneur des bêtes, en violant une chèvre.

L'ambiance, on le voit, n'était pas à la fête parmi la haute noblesse. La populace murmurait que les grands seigneurs intriguaient contre un duc impuissant, et la noblesse pendait ceux qui murmuraient. Bientôt, chacun fut convaincu qu'aux premiers beaux jours s'ouvrirait une ère de rudes batailles. C'était se montrer par trop optimiste. Dès le début de l'hiver, le seigneur Albéric de Fontanes rassembla son ost et fit main basse sur les terres de ses voisins, surpris et même choqués de se voir assaillis en la froide saison, contre tous usages et toute bienséance. Le seigneur Gauthier de Morland se déclara outré (« Je suis outré. »), mais ni lui ni les autres ne purent faire beaucoup plus.

Peu après le solstice, ce fut au tour du seigneur Bermond des Mesliers de voir son fief envahi par les gens d'armes du sire de Fontanes. Après quelques vaines tentatives de faire front, il dut se réfugier avec la plupart de ses vassaux à l'abri des épaisses murailles de la cité forte de Massillargues, et se prépara à soutenir un siège long et éprouvant. Albéric de Fontanes eut tôt fait d'encercler la ville, espérant que les mauvaises récoltes de l'année écoulée ne permettrait pas à Bermond de tenir bien longtemps.

Au matin du jour où commence notre histoire, Massillarges est affamée et prête à céder. L'ost de Fontanes se consacre presque tout entier au siège, Albéric préférant ne pas disperser ses hommes tant que la neige, qui tombe depuis plusieurs semaines sans discontinuer, rend tout déplacement de troupes hasardeux. Bermond est à présent certain que Massillargues tombera sous peu, à moins qu'une armée menée par l'un de ses vassaux ou quelque seigneur allié ne vienne briser le siège. Malheureusement pour le sire des Mesliers, ceux de ses vassaux qui ne sont pas enfermés avec lui entre les murs de Massillargues sont loin, de même que tout seigneur allié, et la nouvelle du siège ne leur est manifestement pas parvenue, sans doute à cause de la neige qui paralyse la région.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier 3298683

Le dernier espoir de Massillargues est d'envoyer des messagers chercher du secours. Le risque est grand, car s'ils étaient pris, ils révèleraient probablement à l'ennemi que la ville a presque épuisé ses réserves et que le moment n'est pas venu de lever le siège, bien au contraire. En outre, s'échapper d'une ville encerclée par une armée comme celle d'Albéric de Fontanes puis chevaucher par la campagne gasconnienne au plus fort de l'hiver jusqu'à quelque lointain château est un exploit qui ne pourrait guère être tenté que par des gens particulièrement valeureux, ou parfaitement inconscients.

Fort heureusement, en Gasconnie, on n'est jamais à court ni des uns ni des autres.

***
Au milieu d'une ruelle déserte de Massillargues, encore plongée dans la pénombre de l'aube hivernale, trois silhouettes enveloppées de lourdes capes traînaient des pieds dans la neige. La première d'entre elles répondait au nom de Richard de Montluc, banneret d'irréprochable réputation et vassal fidèle du seigneur Bermond des Mesliers. La deuxième se faisait appeler Urien de Havras, chevalier de la Quête de belle prestance, venu du lointain duché de L'Anguille, au nord du royaume. La dernière, qui peinait à suivre l'allure des deux autres, se nommait Leustant de Castagne.

Ledit Leustant avait connu des jours meilleurs. Comme tant d'autres voyageurs de passage, il avait été pris au piège entre les murailles de Massillargues lorsque le comte de Fontanes, sans crier gare, avait mis le siège devant la ville. Depuis lors, les vivres étaient sévèrement rationnés et tout homme valide était tenu de prendre une part active à la défense de la cité, sous peine d'être jeté hors comme traître et bouche inutile. De nombreuses semaines s'étaient écoulées sans que rien ne changeât. Bermond refusait toujours de se rendre et le comte Albéric maintenait son ost au pied des tours de Massillargues. Les quelques assauts donnés sur les remparts ne servaient à l'évidence qu'à épuiser les défenseurs, déjà fort éprouvés par le manque de nourriture et le pire hiver qu'eût connu cette région de la Gasconnie depuis une douzaine d'années, si l'on en croyait les anciens de la ville.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier 42781

Être tiré de sa couche à l'aube alors que son malheureux estomac criait misérablement famine, après une nuit infernale troublée par d'incessantes alertes, et s'en aller cheminer par les venelles enneigées et pentues de la vieille cité forte n'avait rien qui pût améliorer l'humeur de Leustant. À quelques pas devant lui, le sire de Montluc avançait le dos voûté, en grommelant. C'était pourtant un homme robuste et énergique, Leustant en savait quelque chose pour avoir mainte fois combattu sous ses ordres les semaines précédentes. Le chevalier anguillois, quant à lui, marchait les yeux à demi fermés, inclinant sans cesse la tête sous l'effet du sommeil, puis la redressant brusquement quand quelque bruit le tirait de sa torpeur ou qu'il trébuchait dans la neige. Leustant n'avait guère eu l'occasion de s'entretenir avec lui, mais il savait que l'on murmurait volontiers des histoires assez peu reluisantes sur le compte de cet homme. On prétendait ainsi que lorsqu'il avait appris que, le siège étant mis devant Massillargues, il ne saurait plus être question d'en sortir, il avait pris la décision de changer d'auberge chaque soir, pour ne pas désobéir à la lettre du serment de la Quête. Certains clamaient cependant que tout cela n'était que racontars et que le nommé Urien ne se souciait en aucune façon de respecter son serment.

En suivant les rues en pente, les trois hommes s'approchaient du château des Mesliers, demeure du seigneur Bermond, où ils étaient, avait-on dit à Leustant, attendus avec impatience. Richard de Montluc lui avait confié que son suzerain cherchait des chevaliers résolus et vaillants pour quelque noble mais périlleuse entreprise, et qu'il avait proposé le nom de Leustant de Castagne, ce qui était somme toute flatteur. Le choix d'Urien de Havras était moins évident. L'homme paraissait solide et féroce, certes, mais peu fiable. Ne disait-on pas qu'il déployait des trésors d'ingéniosité pour échapper à toute tâche et à tout combat ?

Avant de passer les hautes portes du château, Leustant jeta un regard au loin, par-dessus les toits de la ville et ses remparts, sur la campagne à l'entour. Un timide soleil se levait au loin, éclairant des formes étranges, les unes hautes et minces, les autres rondes et pansues ; il était difficile d'en bien déterminer la nature à cette distance, mais Leustant savait qu'il s'agissait des nombreux engins de siège de l'ost de Fontanes, qui jusqu'ici n'avaient guère été employés. Il était bien entendu stupide de s'attaquer de front à une place forte quand la faim pouvait la faire céder. En outre, une ville aux murailles intactes était une prise autrement appréciable qu'un champ de ruines.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier 469px-Gustave_dore_crusades_the_crusaders_war_machinery

Les larges battants de bois renforcés d'acier noirci par le temps se refermèrent à grand bruit derrière eux, et Richard les entraîna à sa suite à travers le dédale de couloirs, d'escaliers et de galeries de l'antique forteresse des seigneurs de Massillargues. Sans cesse, ils croisaient en chemin des estafettes et des groupes d'hommes d'armes aux traits tirés, apparemment épuisés par les constantes alertes de la nuit passée. Ils parvinrent enfin devant une lourde porte de bois sombre, richement sculptée. Richard interrogea d'un bref signe de tête le garde en faction, qui inclina le chef pour acquiescer, avant de donner trois coups de heurtoir à la porte ; il l'ouvrit, annonça les visiteurs, puis s'effaça vivement.

Urien et Leustant entrèrent à la suite de Richard. Ils se trouvaient dans une pièce carrée sans fenêtre, juste assez vaste pour contenir une grande table ronde. Un feu de cheminée à leur gauche et quelques torches éclairaient l'endroit. Face à eux, le mur était orné d'une fresque rappelant les exploits des Compagnons du Graal.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier Art03

Quatre chevaliers étaient attablés. Parmi eux, ils reconnurent Bermond des Mesliers, seigneur de la place, assis dos au mur peint dans une haute et massive cathèdre. Richard s'inclina brièvement et présenta les nouveaux venus à l'assemblée avant de prendre congé. Le seigneur Bermond leur désigna des sièges de la main.

« Prenez place parmi nous, messeigneurs. Et servez-vous donc un peu de vin chaud, je gage que vous l'avez mérité. »

Il attendit que le garde à l'entrée ait refermé la porte pour reprendre la parole.

« Je suppose que vous me connaissez au moins de vue, mais qu'importe. Je suis le seigneur Bermond des Mesliers, et j'ai l'honneur de tenir du duc Amaury cette ville à laquelle on fait tant de tort. »

Il était difficile, en effet, d'ignorer encore, après des semaines de siège, le visage de Bermond, qui ne laissait pas s'écouler un jour sans encourager les défenseurs de ses remparts et avait mené en personne plus d'une sortie.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier 9010

Il présenta brièvement l'assemblée aux arrivants. À sa gauche se trouvaient deux chevaliers d'aspect si dissemblable qu'il était comique de les voir assis côte à côte. Le visage du premier était agréable, son air distingué et son vêtement élégant. Il était de taille moyenne, mais paraissait petit en comparaison du second, un colosse blond aux traits fermés. Ce dernier venait du duché de Lyonesse et se nommait Celdric de Velm ; l'autre répondait au nom de Wolfram d'Erguy. Tous deux étaient chevaliers errants.

Bermond désigna enfin, à sa droite, un homme aux cheveux et à la barbe d'un gris presque blanc, mais dont les traits étaient encore pleins de beauté et de vigueur.


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« Ce chevalier », dit-il, « est messire Philibert du Montet, un nom qui peut-être ne vous est pas inconnu. Voilà maintenant vingt-deux ans qu'il décida de  vivre en ermite dans la forêt de l'Elze, mais vous pouvez encore entendre les vieilles gens chanter ses louanges, et raconter par quels exploits il sut se montrer digne du plus grand des honneurs. Philibert est un élu de la Dame, chevalier du Graal de renom, et de surcroît un excellent ami. Nous ne l'avions plus guère revu depuis la fin de ses errances, mais il est venu ajouter son épée aux nôtres en ces heures sombres. »

« Et j'ai apporté avec moi une étincelle d'espoir pour les éclairer. », poursuivit élégamment le sire du Montet. « C'est un rêve de la Dame qui m'envoya ici, plus, je crois, pour vous assurer de sa bénédiction que pour ma valeur vieillissante. Et l'un vaut bien mieux que l'autre, pensé-je. »

« Deux jours après son arrivée, » reprit Bermond, « nous étions définitivement assiégés. Vous qui avez livré bataille pour le salut de Massillargues, vous savez à quel point nous sommes en mauvaise passe. Nos murs sont solides, mais ils tomberont vite s'il ne se trouve personne pour les défendre ; or nous sommes bien peu. Quelques-uns de mes vassaux sont pris au piège avec moi, les autres ont péri lors de l'assaut du comte de Fontanes sur mon fief, et ceux qui restent sont loin, trop loin semble-t-il pour qu'aucune nouvelle de notre péril leur soit parvenue. Et même si nous pouvons soutenir, avec du courage et l'aide des dieux, les assauts de l'ost de Fontanes, la faim nous vaincra tôt ou tard.

Comme cela, je pense, ne vous a pas échappé, voilà maintenant plusieurs semaines que le siège est mis devant Massillargues, et faute de troupes suffisantes, nos sorties n'ont guère été que bravades. La bataille s'éternise, et il est évident qu'Albéric attend ma reddition avant la fin de l'hiver. Les récoltes ont été mauvaises, nos réserves ont été réunies à la hâte, nous manquons de tout, et bientôt nous n'aurons plus rien. Une sortie en force nous mènerait à un massacre ; la ville serait alors livrée sans défense au pillage et tout ceux que nous aurions laissé derrière nous, femmes, enfants, vieillards ou blessés seraient la proie des soudards du sire de Fontanes.  À moins de l'arrivée inespérée de l'un de mes vassaux, je crains qu'il ne nous faille déposer les armes ou périr misérablement de faim.

Jusqu'ici, nous n'avons encore fait qu'envoyer des pigeons aux seigneurs susceptibles de me porter assistance, mais j'ai tout lieu de croire qu'ils sont morts gelés ou que quelque vilain les aura tirés pour agrémenter son souper. Je n'ai pas songé à meilleure solution que d'envoyer à présent quelques hommes résolus et valeureux porter notre appel au secours. On vous dit bons et braves chevaliers, et vous êtes tous étrangers à cette ville. Une telle mission vous serait un assez bon moyen de quitter Massillargues, où une guerre qui ne vous concerne en rien vous a retenu depuis des semaines. J'ajoute que je n'ai pas coutume d'être ingrat envers ceux qui m'apportent une aide loyale. »

(Sur ce, aux chevaliers de répondre, vous l'aurez compris. Laughing )

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 14:46

Leustant vit là une aubaine inespérée. Moisir dans cette cité puis mourir de faim avant d'avoir pu porter un seul coup à l'ennemi, voilà qui n'allait pas l'aider à accomplir le haut fait d'armes qui impressionnerait son père et ferait de lui le nouveau baron de Castagne à son retour. Il s'empressa de prendre la parole, jetant au passage un coup d'œil discret au sire de Havras car il ne savait pas quelle serait sa réaction.

"C'est un honneur de se voir confier une telle quête, monseigneur. Mais comment sommes-nous censés quitter la ville ? Nous sommes assiégés de tous côtés, et à ma connaissance il n'y a point d'issue. J'imagine qu'il nous faudra employer quelque ruse de discrétion afin de ne point nous faire intercepter. A moins qu'il n'y ait un passage secret ?"

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 15:59

Bermond eut un sourire.

« Non, pas de passage secret, je le crains. Vous pensez bien que si j'en avais un à disposition, j'aurais déjà envoyé des messagers depuis longtemps, et que d'ailleurs nos problème de vivres seraient sans doute réglés, nous permettant de tenir indéfiniment.

Quant à la discrétion, renoncez-y également. Nous n'en voyons qu'une partie de nos remparts, mais l'ost qui nous assiège est immense. Nous sommes certains que les bois des alentours abritent des réserves considérables et il est évident que le comte de Fontanes a encerclé la ville de telle sorte que nulle ne puisse la quitter inaperçu. À défaut de pouvoir ruser, vous passerez en force. Un mien vassal commandera une sortie ce soir même à la porte est, et vous partirez pendant ce temps par la porte ouest, escortés par une forte troupe de chevaliers. Au prix de quelques horions, ils devraient briser le siège un court instant, assez pour vous permettre de vous escamper prestement.

Bien évidemment, c'est peu subtil, très peu discret et assez périlleux. »

(Celui qui s'écrie « A diversion! » aura les oneilles coupées avec exorbitation du nez et torsion des yeux. Laughing )

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 16:47

Voilà déjà plusieurs semaines qu'Urien était bloqué dans cette ville maudite et il espérait sincèrement pouvoir en sortir avant que les choses ne tournent vraiment mal. Avoir faim lui déplaisait, se retrouver mêlé à une guerre qui ne le concernait pas lui déplaisait bien plus encore. Les dernières semaines avaient été un véritable cauchemar. Non seulement il s’était retrouvé coincé dans une ville qui se révélait un peu moins attrayante chaque jour, mais on était parvenu à l‘empêcher de tirer au flanc à maintes reprises, même si, il devait l’avouer, il était tout de même parvenu à éviter de trop en faire dans la plupart des cas. Pire que tout, il avait dû changer d’auberge à près de trois reprises, pour ne pas attirer l’attention sur sa manière de respecter son serment. Les choses ne pouvaient donc continuer ainsi trop longtemps, sans quoi les désagréments ne feraient qu'aller croissant.

Lorsque Richard de Montluc était venu le tirer de son sommeil, Urien n’avait pas bronché. Pour dire vrai, il pensait ne rien avoir à se reprocher et il espérait secrètement qu’on lui confierait la mission de sortir de la cité pour quérir quelque allié ou même parlementer avec les assaillants en sa qualité de personne neutre et de respectable chevalier de la Quête. En fait, quelle que fut la mission, l’essentiel était de quitter cette ville. Il parviendrait bien à partir à travers la campagne sans demander son reste une fois dehors.

En ce froid matin d’hiver, Urien se retrouva ainsi à marcher dans les ruelles enneigées de Massillargues en compagnie de Montluc et d’un chevalier errant qui, s’il avait bien écouté la rapide présentation qui lui avait été faite, venait de Castagne, dans le duché de Moussillon. A mesure qu’ils progressaient, Urien sentit la fatigue le gagner un peu plus. Il plaça sa joue contre l’épaisse fourrure d’animal qui couvrait ses épaules et se laissa lentement glisser vers… un banquet, avec de l’alcool à foison, des femmes, toutes plus jolies les unes que les autres, de la musique et un lit de plumes bien molles et douces. Tout disparu d’un coup et il rouvrit les yeux dans un tas de neige. Il venait manifestement de trébucher.
Bientôt, ils arrivèrent au château du seigneur local et entrèrent, trouvant là une assez vive activité. Ils se laissèrent alors guider vers le châtelain Bermond.

En arrivant dans la grande salle du château, Urien eut immédiatement l’œil attiré par l’imposante fresque et, tandis qu’on l’invitait à s’asseoir, lui était occupé à regarder sa main droite, puis sa main gauche, avant de porter son regard sur l’image de Baudouin de Brionne. Après quelques instants de réflexion, il ricana et dit à voix basse « quelque chose ne va pas » avant d’aller prendre place.

On lui présenta alors le chevalier du Graal et Urien émit un soupire. Ce genre de vieux hiboux donneurs de leçons l’ennuyait au dernier point. Il écouta cependant, par pure… politesse, puis le seigneur prit à son tour la parole pour exposer son plan.

En écoutant la proposition de Bermond des Mesliers, Urien demeura totalement impassible, coude sur la table, le poing contre sa pommette. Le chevalier de Havras était pour sa part convaincu que les vassaux et les alliés de cet homme n’ignoraient rien de sa situation et il se demanda si Bermond croyait vraiment en ses propres paroles. Quoiqu’il en fut, mieux valait garder le silence pour l’instant car, si le besoin était grand pour le seigneur de Massillargues, il y avait forcément là matière à négocier et à lui soutirer quelques petites choses avant de prendre la route. Bermond avait là une bonne occasion d’éloigner tout en rendant utiles des chevaliers qui ne lui étaient pas soumis, d’ailleurs, Urien n’avait-il pas lui-même songé à ouvrir les portes aux assiégeants dès la deuxième semaine ? Les chevaliers réunis ici, pour leur part, avaient tout à gagner à quitter cette forteresse avec la promesse de s’illustrer contre ces chevaliers indignes qui se livraient au pillage des terres voisines. Cependant, il semblait plus habile à Urien de laisser planer le doute sur leur participation à l’entreprise encore quelques instants.
Malgré tout, le jeune Leustant se sentit obligé de prendre la parole. Décidément, ces chevaliers errants n’avaient aucune patience.

Un passage secret, venait de dire le jeune chevalier de Castagne ? Si une telle chose avait existé, Urien l'aurait sans doute déjà trouvée. Pour dire vrai, les seuls moments où il avait accepté de prendre position sur les remparts, en dehors de cette fois où il avait ressenti l'impérieux besoin de passer ses nerfs sur les assaillants, il l'avait fait afin d'examiner les murs pour y trouver une poterne bien cachée. Mais rien.

La réponse de Bermond ne tarda pas. Son plan était simple, clair, facile à retenir. La chose était à tenter.

« Hum… une diversion. Ma foi, je suppose que c’est là la moins mauvaise des solutions pour nous tous. J’accepte la proposition.» déclara simplement Urien avec un étrange mélange de nonchalance et d'assurance. Cette journée serait peut-être moins ennuyeuse que prévu, finalement.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 18:05

Wolfram contemplait la tapisserie, derrière son hôte, d'un oeil rêveur. Etait-ce cela, l'Héroisme menant à la Gloire, qu'avait mentionné son père : Mener la charge sur des monstres verts, précédés d'une grossière aberration draconique de petite taille ? Fut ce cela, que ca lui paraissait toujours tellement hors de sa portée.

Tiré de sa rêverie par le grincement de la porte, le chevalier d'Erguy avait rapidement recomposé son masque de chevalier, avait hoché du chef avec assurance pour saluer les nouveaux arrivants, et écouté distraitement l'exposé qu'avait fait le Seigneur des Mesliers.

La situation, il la connaissait bien, il était arrivé en ville une semaine avant le début du siège, avait commencé à en "étudier" les attraits, et s'était vu contraint de rester et pis encore, de risquer sa peau sur les remparts, comme un simple vilain. Insulte suprême à son rang : certains gardes le prenant à révasser sur la muraille, appuyé contre sa lance, sa lourde cape recouverte de neige, avait eu l'affront de le tutoyer, le prenant pour l'un d'entre eux. Un regarde noir et un déneigement en règle avaient bien entendu suffit, à chaque fois, a les faire blémir et disparaitre rapidement.

Cette ville était à l'agonie, songeait il : les femmes y étaient moins belles de jour en jour, le spiritueux avait disparu des auberges depuis bien des jours, même son luth n'y faisait plus que des fausses notes. Il était plus que temps de partir car de Gloire, de Dames ni même d'Escuyer, en cette ville il n'y avait plus. Mais le soucis était de pouvoir sortir indemne, les études qu'il avait menées du haut des remparts, associé à son manque certain de connaissance des choses d'un siège, ne lui avaient pu fournir la réponse, aussi avait il répondu favorablement à l'invitation du Sire des Mesliers, dans l'espoir que ses pairs furent meilleurs assiégés que lui.

Fronçant un sourcil, Wolfram reprit subitement le fil de la conversation. Le maistre des lieux venait de parler d'une sortie en force, le genre de chose qui couvrait de gloire d'une façon hélas bien trop funèbre. La proposition de l'errant de Moussillon d'utiliser une discrète poterne avait également sa faveur, et il aurait lui même posé la question si on ne l'avait précédé. A en juger par la mine du chevalier de la Quête, ceci dit, peut être avait il bien fait de garder le silence.

Lissant soyeusement son sourcil droit, et devant les regards interrogatifs et jugeurs qui règnaient autour de la table, Wolfram prit a son tour la parole d'une voix qu'il voulu sereine et digne de sa noble naissance :
"Je ne suis qu'un humble errant, messeigneurs, mais si, de par ma lance, je puis aider la populace de vostre belle cité, alors vous pouvez assurément compter sur mon concours. J'ajouterai que ce sera pour moi, un honneur et un privilège de chevaucher aux cotés d'un légendaire élu de la Dame."

Sur ces paroles, Wolfram se cala a nouveau dans son fauteuil, dans l'attente de la réaction de son monumental voisin. Il lui fallait maintenant réfléchir a comment faire pour ne pas risquer grand chose lors de la mise en exécution du plan.
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Dangorn de Castagne
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 18:19

"Je n'aime guère l'idée de parier sur le fait que notre adversaire soit sot au point de ne pas penser à une diversion, et ses troupes sont suffisamment nombreuses pour tenir en échec nos deux sorties en même temps, mais je dois reconnaître que nous n'avons guère le choix... Laissez-moi au moins suggérer d'attendre la nuit, afin que le moins possible de gardes ennemis soient éveillés lors de notre percée, mais c'était peut-être déjà votre plan. D'ici là nous pourrions fourbir nos armes et prendre un peu de repos avant le rude combat qui nous attend."

Il n'en montrait rien, mais en vérité Leustant craignait pour sa vie. Il avait des projets pour l'avenir, et mourir héroïquement n'en faisait pas partie, du moins pas avant de devenir baron, prendre épouse et avoir descendance pour lui succéder. Mais il savait que s'il refusait la proposition de Bermond, il mourrait certainement de faim entre les murs de Massillargues plus sûrement que sous les lames des soldats de Fontanes. Il préférait donc mettre toutes ses chances de son côté en se préparant au mieux et en s'assurant que la stratégie adoptée était bonne. Autant ne pas se faire tuer stupidement si cela était possible, la situation était déjà suffisamment en défaveur des défenseurs.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyVen 18 Sep 2009 - 18:40

« Pour vous dire vrai, » répondit Philibert, « je n'aime guère plus que vous l'idée de cette sortie. Le comte de Fontanes s'attend bien entendu à quelque entreprise de ce genre, et nous risquons beaucoup dans la tentative. Mais vous l'avez vous-même compris, il nous faut choisir entre cette fameuse sortie et une amère défaite. Nous y avons longtemps réfléchi, et il nous a semblé que c'était notre meilleure chance. »

Bermond acquiesça.

« Oui, la décision est prise. Mais si la mission est certes périlleuse, elle n'est pas désespérée. Voilà quelque temps que nous n'avons pas tenté de sortie, et mes guetteurs rapportent que la garde du camp ennemi tend à se relâcher. Si c'est bien le cas, je crois qu'il y a là une chance à saisir.

Vous attendrez évidemment le soir pour quitter Massillargues, ce soir même si rien ne vient contrecarrer nos plans. Philibert sera du voyage. Il connaît mieux la région que vous -et que personne, d'ailleurs. Il vous guidera jusqu'au château du Puech, place forte de mon vassal Arnaud, qui dispose de nombreuses troupes et saura rallier ses voisins pour tenter de briser le siège. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptySam 19 Sep 2009 - 6:14

Urien regardait à présent le plafond tout en écoutant d'une oreille moins distraite qu'il n'y paraissait la suite du débat. A peine Bermond avait-il achevé sa dernière phrase qu’il prit lui-même la parole car il commençait à s’ennuyer quelque peu, même s’il doutait de faire avancer le débat par sa prochaine réplique maintenant que tout avait été, selon lui, dit.

« Ma foi, si vous sortez avec des torches et une force suffisante en faisant mine de vous précipiter vers les machines de guerres ennemies, ils penseront certainement à une tentative de sape de leurs outils de siège et vous pourriez suffisamment semer la panique pour nous permettre de partir à moindre risque, mais je présume que votre plan était déjà celui-ci.» déclara-t-il innocemment.

Plus il y réfléchissait et plus Urien pensait que le seigneur de Fontanes enverrait à n’en pas douter une force pour les intercepter avant leur arrivée à Puech dès qu’on l’aurait informé de leur percée à travers ses lignes. Après tout, si cet Arnaud était si dangereux pour son siège, il ne manquerait pas de penser immédiatement à lui pour la demande de renforts et déploierait tous les efforts possibles pour s’opposer à cet appel à l’aide désespéré. La route promettait donc d’être mouvementée et la présence même de ce vieux chevalier du Graal l’empêcherait de s’éclipser en douceur. La vie réservait parfois quelques surprises bien amères. Bermond n’avait rien laissé au hasard dans cette entreprise car, même s’il ne pouvait être certain de la fidélité de ces chevaliers qui n’étaient pas ses hommes liges, la présence même d’un chevalier du Graal au sein de la compagnie lui assurait qu’elle resterait dans ses devoirs. Pour l’heure, le chevalier de Havras n’arrivait pas à déterminer si le seigneur Bermond était un homme d’une habileté hors du commun ou si la faim commençait à le faire dérailler car il voyait tant de faille que de génie dans ses projets. D’ailleurs, il commençait à se demander si les gens du château disposaient de plus grandes quantités de nourriture en réserve que le reste de la ville. Il aurait aimé savoir si on leur servirait le souper ici même, le soir venu, avant de les envoyer à la mort, mais se ravisa avant de poser la question, trouvant le moment assez mal venu.

A dire vrai, Urien ne pouvait s’empêcher de penser aux mots du vieux Philibert de Montet qui venait d’évoquer un rêve comme raison de sa présence en ces lieux. Si leur présente réunion avait été le fruit de quelque divinité, alors Urien n’y sentait pas sa place. Il n’était pas un modèle de dévotion et sa conception même de la vie de chevalier n’en faisait pas le candidat idéal pour ce genre d’énigmatique plan divin, mais Urien n'avait vraiment aucune envie de discuter avec le vieux chevalier pour en savoir plus. Peut-être commençait-il lui aussi à délirer à cause de la faim ? Même un chevalier du Graal devait bien ressentir pareille sensation... décidément, il ne voyait que peu d'attrait à la vie de chevalier du Graal et comprenait de moins en moins les autres chevaliers de la Quête qui déployaient tant d'efforts pour le devenir.

Pour l'heure, beaucoup de questions trottaient dans son esprit encore mal réveillé. C’est alors que son regard s’arrêta sur le géant blond qui n’avait encore prononcé la moindre parole. Qu’il fut simplet ou juste sage, celui-là au moins n’avait pas l’air d’être un compagnon bien encombrant.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptySam 19 Sep 2009 - 20:01

« Les machines de nos assiégeants sont retranchées et bien gardées, même de nuit. » répondit Bermond. « Elles n'ont en outre guère servi jusqu'à maintenant et se trouvent encore à l'arrière du camp, loin de nos murs et surtout loin de nos portes -or nos sorties se font par les portes, selon notre coutume ancestrale.

Dans ces conditions, il sera difficile de faire croire à une attaque contre les engins de siège. Pensez que les hommes qui feront diversion ne vont pas prendre le moindre risque inutile ; ils auront ordre de ne pas s'avancer plus que de raison à travers le campement ennemi, et ils battront en retraite avant que l'on ait pu engager contre eux un combat sérieux.

Mais ils sauront bien faire assez de tapage pour attirer l'attention sur eux, n'ayez crainte, et je pense que vous quitterez la ville à peu près entier, messire Urien. C'est bien plutôt le reste du trajet jusqu'au Puech qui m'inquiète, et vous ne tarderez pas à en être d'accord. Mes terres sont mises au pillage et grouillent de routiers à la solde de Fontanes ; vous prendrez donc une route détournée, par de petits sentiers forestiers. C'est là, je pense, que gît votre péril. La région que vous traverserez devient vite escarpée et sauvage, et il n'est pas recommandé de voyager en petite montagne alors que la neige ne cesse de tomber. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 6:32

Celdric était consterné. Hiver ? Rigoureux ?

Allons bon, tout cela n'était qu'une simple brise de printemps, quelques flocons pour erastide...ces peuples du Sud étaient vraiment faibles... Un court instant il repensa a son père Kurk, le jour où avec celui-ci ils traquèrent et abattirent un ours des neiges.... Oui-da, c'était un vrai jour froid, où le blizzard tombait à l'horizontale, où la moindre trace était instantanément recouverte ....

Puis il repensa à la mine sévère, à ce froid dédain, à cette aura de commandement naturel d'Edric, son "père" ; cela le fascinait toujours, la façon dont un si petit homme pouvait inspirer autant de respect et de crainte.

Au début de ce siège, il avait fait quelques sorties pour aider les assiégés, mais après avoir battu quelques chevaliers adverses, il se rendit compte, que "cela" arrivait de nouveau, "ses ennemis", semblaient lorsqu'ils le voyaient avoir toujours un autre chevalier à défier...

Il regardait quand même dans la salle, son regard revenait de façon périodique sur le chevalier du graal, "voila un combattant expérimenté", se dit-il. D'après son "Père" c'étaient toujours de "grands" hommes, fiers et fidèles. D'après son Père, c'étaient surtout les seuls qui pouvaient s'opposer a eux....

Céldric réfléchit au plan. "Bon, ils ont tout dit non ? On charge, on fait peur, on s'esquive, et on va au château de cet Arnault."


"Monseigneur (sa voix sembla monter jusqu'aux votes du châteaux, et fit résonner les vitraux), oncques ne vit assez longtemps pour refuser de l'honneur, l'austère devoir, uui-da, comptez sur ma lance, ordonnez, et j'obéirai, combien de vos ennemis n'ai-je déjà fracassé en votre nom ?"
(Peut être qu'enfin il dira que j'ai combattu pour lui.)

"Nous ferons comme vous l'avez demandé, mais soyez assuré que si matière nous est donnée de corriger les coquins et autres félons qui forcent les filles de vos terres, et tuent les pères, et vendent les enfants, nous ferons comme il est devoir de chevalier, à la lance nous les pourfendrons,
à l'épée nous trancherons, et en sanglant exemple nous réduirons ces bandits a néant."

Ces derniers mots portèrent loin dans la salle, les serviteurs s'étaient recroquevillés, car depuis son arrivée dans la ville ils le craignaient un peu... "Un Ogre venu du Nord pour nous dévorer..." Plus d'une fois il l'avait entendu....

Puis Céldric regarda les yeux un peu éberlués des autres chevaliers...

"Encore ? Qu'est ce que j'ai bien pu donc dire, pour qu'ils me regardent tous ainsi ? Il se dit que c'était pourtant là les paroles de Charles de Trémoille, deuxième comte de Bantrans, avant la purge des bandits de ses terres. Certes, ce texte avait quelques siècles mais il était fort beau,
et Celdric l'appréciait beaucoup. C'était une des premières histoires qu'on lui ait comptée en breton.


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 17:09

Bermond et Philibert échangèrent un regard perplexe mais discret.

« Hm... Bien. Fort bien. » fit Bermond. « Je suis heureux de voir que le sort de Massillargues ne vous est pas indifférent. Soyez certains que si les dieux me prêtent vie, je saurai récompenser votre loyauté comme il se doit, de même que je saurai tirer vengeance des traîtres. »

« Vous comprendrez que notre mission est désespérément importante. » ajouta Philibert. « Nous tenons donc à nous assurer de votre fidélité. »

Il se leva, tira son épée et invita ses futurs compagnons de voyage à faire de même.

« Devant la Dame et sur notre honneur de chevaliers, nous jurons de nous montrer loyaux envers le sire des Mesliers et d'œuvrer de toutes nos forces à la délivrance de Massillargues. Nous ne révèlerons pas sans nécessité notre quête et nous ne cèderons pas au désespoir tant que les murailles de la ville seront debout. Puisse la colère des dieux s'abattre sur le parjure. »

Il y eut un bref instant de silence, bientôt rompu par Bermond.

« Vous devez vous préparer à plusieurs jours de peines et de dangers, voire plusieurs semaines si une mauvaise fortune s'en mêle. Vous êtes dès à présent mes hôtes céans, et je vous engage à profiter du confort du château des Mesliers. Quoique nous subissions nous aussi le rationnement, je pense que vous ferez ici de meilleurs repas que lors des semaines précédentes. Trouvez-vous à ma table ce midi ; jusque-là, occupez la matinée à votre guise et prenez du repos en prévision de votre périple. »

(Si vous avez encore une vanne quelconque à balancer pour conclure cet entretien mémorable, allez-y, sinon je posterai plus tard la suite de vos aventures. Laughing )

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Dernière édition par Baron Guilhem de La Tour le Dim 20 Sep 2009 - 20:54, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 17:39

Urien écouta l'explication du brave Bermond et n'en fut pas très rassuré. Un plan bancal valait cependant sans doute mieux que pas de plan du tout. Au moins aurait-il l'opportunité de quitter la citadelle assiégée à l'occasion de cette mission. Il lui suffirait de s'en remettre à son propre talent pour s'en sortir en vie... et de coller au plus près du chevalier du Graal et de ce géant Norse.
Lorsque ce dernier prit la parole, Urien leva un sourcil qu'il mit cinq bonnes minutes à baisser. Finalement, rester trop près de lui durant la charge n'était peut-être pas l'idée de l'année.
Tant pis, coller à Philibert suffirait sûrement à assurer sa survie. Lui-même était sans doute le plus expérimenté de cette joyeuse compagnie et pouvait s'en sortir seul, mais il préférait ne pas prendre le moindre risque ici, et les autres feraient de merveilleux boucliers humains.

Lorsque Bermond parla de récompense si les dieux lui prêtaient vie jusque là, Urien pensa qu'il aurait été préférable de parvenir à un accord écrit avant le départ, mais la chose aurait sans doute été mal accueillie.

Le vieux chevalier du Graal se leva alors et les invita à prêter serment. Amusé, Urien se mit debout vivement et tira son messer impérial avant de répéter avec application les mots du chevalier du Graal. Il regretta d'avoir laissé son épée à deux mains avec son destrier car il aurait trouvé la scène particulièrement amusante.
La Dame, l'honneur, la loyauté, ce serment comportait une multitude de termes très folkloriques et ne les engageait que tant que Massillargues tiendrait debout. C'était là le point positif.
Pourtant, Urien pensait de plus en plus qu'il lui faudrait, une fois loin de la cité, mettre en garde ses nouveaux compagnons de voyage contre cet Arnaud. A sa place, Urien saurait quoi faire: faire disparaitre les messagers et prétendre ne les avoir jamais vu. Il pensait donc la méfiance de mise, et si cet épouvantable chevalier du Graal n'était pas de la partie, il s'évertuerait sans doute à pousser ses camarades dans une autre direction que Puech.
Beaucoup de préoccupations s'annonçaient.

Au moins avait-il gagné un repas... cette visite au château avait été une bonne chose.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 19:41

"Puisse-t-elle s'abattre." collationna Leustant en tirant à son tour son épée et en faisant se toucher la pointe avec celle du seigneur Bermond.

Il rangea sa lame au fourreau et remercia le chevalier du Graal pour son hospitalité et alla préparer vivres, monture et équipement pour l'épopée à venir.

Le plan de Leustant était simple : pendant la charge, se laisser discrètement devancer pour rester prudemment à l'arrière de la formation. Le chevalier de la quête et le seigneur Bermond se débrouilleraient de toute façon très bien sans lui en première ligne, et si les choses tournaient mal, il serait le premier à tourner bride et à revenir à l'abri des murailles. Il serait d'autant plus facile de tenir le siège avec quelques bouches en moins, et il serait peut-être possible plus tard de négocier avec Fontanes pour qu'il prenne la ville sans plus de heurts en échange de le laisser repartir la vie sauve.

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Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 21:08

Dégainant son espadon, à une main, il leva son épée, avant de la brandir à mis-bras, en songeant qu'il ne serait pas bienséant, que son arme dépasse de beaucoup celle du seigneur du lieu.

Il jeta un regard aux armes des autres chevaliers, et fut un peu surpris....
(Des aiguilles à tricoter...ils ont des aiguilles à tricoter....).
Au moins elles sont belles....

Celdric, se dit que, globalement ils y avaient trois chevaliers dans cette quête,
Le chevalier du Graal, le chevalier de la Quête, et lui même.

Les autres feraient d’excellents portes messages, au moins comme cela les corvées d'eau et de bois seraient vite expédiées.

Un repas à la table du seigneur..... Pourquoi lui faire cela ?
Il essaya de se rappelle frénétiquement quel fourchettes servaient à quoi....

Pourvu pensa t'il qu'il n'y aura pas encore quelques unes de ses femmes
en autour, qui passe leurs temps à glousser, et qui s'attendent à je ne sais quoi de sa part....

La place des dindes c'est sur la broche.


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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyDim 20 Sep 2009 - 22:45

Sans un mot, Wolfram avait sorti sa lame, en même temps que ses compagnons, et dans un joyeux vacarme de bon acier, avait procédé à l'étrange rituel. Son épée paraissait bien moins utilisée que celles des autres, et il espérait secrètement qu'à la lueur des chandelles, ce détail passerait inaperçu. Puis, saluant ses pairs, Wolfram s'en partit quérir ses effets, laissés dans la dernière auberge, pour s'installer au donjon.

Déambulant dans les rues de la ville, le jeune errant semblait partagé entre l'angoisse et l'extase : il risquait de mourir dans cette folle histoire, mais au moins la sortie se ferait à cheval, et s'il était vraiment lamentable avec une épée, il demeurait plus que capable de triompher d'un vilain avec sa lance.
En revanche, d'ici là, il serait l'invité du Seigneur local, et il pourrait enfin se remplir décemment la panse, raccorder son luth, et prendre du repos. Il ne manquait, au final, qu'une élégante jeune dame sur ses genoux, mais la nuit était encore jeune, et le château comportait à l'évidence quelques accortes demoiselles.

Un sourire béat aux lèvres, en hommage aux servantes qu'il avait croisées en sortant, le sire d'Erguy força l'allure : plus tôt il serait installé, plus tôt il pourrait commencer sa Quête.
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 0:55

(Lullie, je t'ai adressé pour la deuxième fois des remarques en ce topic. Tu es apparemment passé à côté de mon précédent post, je te signale donc le second ici. Laughing )

Le repas de midi à la table du maître de Massillargues offrit aux quatres chevaliers un changement bienvenu. Après d'interminables semaines de rationnement sévère, un déjeûner où l'on pouvait manger à sa faim, et dans une salle convenablement chauffée qui plus est, prenait des allures de festin. Quoique l'humeur de l'entourage de Bermond fût assez morose, Philibert et ses compagnons furent au cœur des conversations et chacun sut louer leur courage, ainsi que celui de Richard de Montluc, qui devait mener la sortie de diversion. Le chevalier du Graal était bien entendu le héros du jour, mais son escorte fut elle aussi dignement fêtée ; même Celdric eût pu s'attirer le regard langoureux de quelque damoiselle s'il fût seulement parvenu à manger proprement. Les trois autres, manifestement plus à leur aise, auraient sans nul doute connu leur plus agréable journée depuis le début du siège si Bermond et Philibert n'avaient eu le mauvais goût de les arracher dès la fin du repas à leur petite cour de pucelles éperdues d'admiration pour un long et fastidieux entretien. La route jusqu'au Puech leur fut exposée en détail, ainsi que celle de plusieurs autres châteaux de moindre importance, qu'ils tenteraient d'atteindre si par malaventure il trouvaient le siège mis devant le Puech. On leur rappela que le plus grand secret était de mise et qu'ils ne devaient sous aucun prétexte révéler leur mission à quiconque dont ils n'étaient pas absolument sûrs. Suivirent d'autres excellents conseils du même genre, que nous voulons bien laisser de côté. Philibert conclut la réunion en leur recommandant de prendre un peu de repos pour être frais et dispos lors de la sortie.

***

Dans les dernières lueurs du crépuscule, Bermond passait ses hommes en revue devant la porte ouest. La troupe prévue pour la sortie était réduite, mais formée de combattants de valeurs, membres de la garde du seigneur des Mesliers pour la plupart. Quelques cavaliers et gens de pied moindres les accompagnaient pour assurer leurs flancs et empêcher l'ennemi de couper la route des chevaliers quand il leur faudrait regagner la ville. Bermond comptait tirer parti de la panique et de la confusion que sèmerait leur assaut inattendu pour traverser le camp ennemi à bride abattue, puis se séparer de Philibert et de ses compagnons avant de rejoindre Massillargues en toute hâte. Si les dieux le voulaient, la diversion de Richard de Montluc à la porte est leur épargnerait de trop rudes combats.

Des trompes retentirent avec force à l'autre bout de la ville, signe que le sire de Montluc lançait sa sortie. Les lourds destriers des chevaliers, sentant l'imminence de quelque bataille, piaffaient d'impatience et soufflaient de leurs naseaux delongs panaches de fumée blanche dans l'air sombre. D'interminables minutes passèrent alors que les bruits lointains de la mêlée s'intensifiaient. Enfin, un cor sonna une longue note grave. Bermond fit un signe de la main aux gardes des portes, qui se hâtèrent d'en retirer les lourdes bâcles de fer et de les ouvrir en grand avant de faire place aux premiers chevaliers de la troupe. Sans cri de guerre ni trompette, les cavaliers lançèrent leurs montures au galop et la pénombre du soir résonna bientôt du grondement des sabots.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier Scenec10


Comme Bermond l'avait prévu, la surprise fut complète pour les gardes du camp de Fontanes, qui avaient à peine le temps de saisir une arme ou d'alerter leurs compagnons avant d'être jetés à terre et piétinés par les chevaux. L'ordre avait été donné de ne pas se disperser, et la garde de Bermond entourait étroitement Philibert et ses compagnons, qui n'eurent pas même à parer un coup d'épée. Les chevaliers traversèrent le campement en coup de vent, abattant les tentes et tranchant les chefs au passage.

En un instant, ils étaient arrivés aux portes du camp, sans avoir rencontré de véritable résistance. Bermond prit le temps d'adresser à ses messagers quelques mots en guise d'adieu. « Soyez prompts et chevauchez vivement ce soir ! », leur dit-il. « Richard devra bientôt battre en retraite, s'il ne l'a pas déjà fait, et ils ne tarderont pas alors à comprendre qu'ils ont été joués. Mettez le plus de distance possible entre vous et l'ennemi tant qu'ils ne se sont pas encore lancés à votre poursuite. Adieu, Philibert. Allez, et que les dieux vous aident ! »

Bermond et ses chevaliers firent volte-face et repartirent au galop vers les murailles sombres de Massillargues, tandis que Philibert prenait la tête du groupe. « Vous avez entendu les sages conseils de Bermond. » déclara-t-il sobrement en piquant des deux, suivis par les quatre autres, apparemment surpris d'avoir pu quitter la ville aussi facilement.

***

La chevauchée fut morne et fatigante. Alors que les ténèbres avançaient depuis l'est, ils parcoururent au grand galop la plaine qui s'étendait autour de Massillargues. C'était la première partie de leur périple, et sans doute la plus hasardeuse : presque constamment à découvert, ils pouvaient à tout moment être répérés, et leur piste serait facile à suivre, à moins que la neige ne vienne à tomber. Philibert scrutait en permanence les alentours, partait tantôt en éclaireur et tantôt revenait en arrière pour s'assurer que nul ne leur donnait la chasse. Il faisait parfois de longs détours pour éviter les hameaux, les moulins isolés et tout endroit où il se pouvait trouver âme qui vive. Son but, dit-il à ses compagnons, était d'atteindre avant la nuit les hauteurs boisées qui surplombaient la plaine ; là, au milieu des arbres, leur voyage deviendrait pénible et lent, car ils seraient forcés de cheminer par d'étroits sentiers rocailleux et abrupts, perdus dans une forêt passablement impénétrable. Il les prévint qu'ils auraient sans doute à mener leurs montures par la bride et à patauger dans la neige. C'était sans conteste la pire route possible vers le Puech, mais cependant la plus apte à confondre leurs éventuels poursuivants ; c'était aussi la seule où ils ne risquaient guère de croiser quelque troupe à la solde du comte Albéric.

Peu à peu, la plaine devenait vallonnée et se couvrait de châtaigniers et d'yeuses couverts de neige. Ils prirent une sente escarpée qui serpentait à travers les arbres et la montée devint bientôt si raide qu'il leur fallut, comme Philibert l'avait prévu, quitter leur selle et avancer à grand peine dans la neige. Les dernières lueurs du soir furent mises à profit pour trouver une clairière où s'établir pour la nuit. Philibert, satisfait d'avoir gagné le couvert des bois à temps, ne voulut pas forcer leur chance et continuer la marche ; les lunes ne se montraient pas, et sans leur lueur, il devenait très hasardeux de se risquer plus avant dans la montagne. Quoique Philibert connût parfaitement la région, un détour malheureux pouvait leur valoir les pires ennuis, sans compter que la chevauchée avait fatigué les bêtes et leurs cavaliers. Dans ces conditions, mieux valait prendre un repos mérité et se remettre en route aux premières lueurs de l'aube.

La clairière qui les accueillerait cette nuit-là se trouvait sur une crête, et entre les arbres l'on distinguait au loin le soleil se coucher enfin sur la plaine.


[IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier HolyGrail112


Une fois les chevaux débarrassés de leur harnachement et le camp établi, Philibert sortit des bagages de quoi faire un dîner frugal. Ils avaient emporté un vigoureux cheval de bât, mais son chargement s'épuiserait vite. Philibert s'assit sur une vieille souche et appela les autres à ses côtés.

« Nous avons parcouru une bonne distance, » leur dit-il, « et il semblerait que nous n'ayons été ni pourchassés ni répérés. Nous pouvons en remercier les dieux, car c'était là le grand obstacle à notre mission. Le reste du voyage vous paraîtra sans doute plus éprouvant, mais j'aurai pour ma part l'esprit plus tranquille ; nous n'aurons plus à chevaucher en plaine jusqu'au Puech, et si nous trouvons, comme je le crois, la place encore libre, il ne nous restera qu'à porter notre message au seigneur Arnaud. Si au contraire l'endroit est assiégé, nous aviserons -mais j'ai bon espoir.

Demain, nous entrerons en des régions encore sauvages et peu sûres. Vous vous en doutez, le relief ne sera pas le seul danger. Vous avez assez entendu, je pense, d'histoires de hameaux isolés et d'auberges fortes mises à sac en une nuit par quelque bande d'hommes-bêtes ou de mutants pour que je me dispense de vous en dire davantage. Sachez que pour ce soir, nous ne risquons à peu près rien. Nous ne sommes qu'à l'orée des bois et peu de brigands sont assez stupides pour errer à la nuit tombée en plein hiver. Le grand danger serait d'être découverts par des hommes du comte de Fontanes. C'est pourquoi nous ne ferons pas de feu ce soir, ni les soirs qui suivront, je le crains. Croyez bien que j'en suis désolé.

Nous avons dans nos bagages du pain, du fromage et du vin en bonne quantité, mais cela ne durera guère, et peut-être nous faudra-t-il chasser. Nous devrons aussi rationner le grain, et les chevaux feront de leur mieux pour trouver des rameaux ou des feuilles à leur goût. Pour l'heure, profitons des provisions que nous avons et couchons-nous de bonne heure.

Quant à la grave question des tours de garde, je vais avec votre permission la résoudre immédiatement. Je prendrai le premier, puis Wolfram me relèvera vers le milieu de la nuit. Il aura soin de nous donner l'éveil dès les premières lueurs de l'aube. »

(Je vous laisse à présent faire plus ample connaissance et raconter tout ce qui vous passera par la tête, messeigneurs. Laughing )

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Dangorn de Castagne
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 1:46

Si la belle Margilde qu'il avait embrassé pendant le repas chez le seigneur des Mesliers et qu'il avait du abandonner à Massillargues lui manquait un peu, Leustant était tout de même très heureux d'être enfin sorti d'affaire — du moins le pensait-il. Le vieux Bermond pouvait bien crever en défendant son bled pourri, cela ne le regardait plus désormais. Et Margilde n'était point si belle que ça tout compte fait. Il lui faudrait encore supporter ses compagnons de route jusqu'à ce village où Bermond avait des alliés, après quoi il aviserait. Il était fort probable qu'il ne participerait pas à la contre-attaque pour briser le siège de Massillargues, plutôt mourir que de retourner là-bas sans avoir l'assurance de vaincre, pensa le jeune chevalier errant.

Il prit un morceau de pain et un bout de fromage dans les victuailles que Philibert avait sorti des bagages, et commença à manger lentement. Il ne toucha pas au vin, il préférait avoir l'esprit clair pour mieux réfléchir à la suite de son plan.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 3:10

Une fois la réunion matinale terminée, Urien quitta le château de Bermond en prenant soin d’éviter Philibert car il aurait préféré une exorbitation des yeux en règle à une minute de discussion avec si noble représentant de la Dame. Il redescendit les ruelles de la ville en baillant et regagna son auberge où un bon lit l’attendait. Après avoir ôté sa cape et une partie de son armure, il se vautra et contempla le plafond, encore plein d’interrogations. Laissant peu à peu son esprit divaguer, il s’endormit enfin pour terminer une nuit qu’il avait jugée trop courte. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il constata que le soleil, quoique masqué par d’épais nuages, était déjà haut. Il dut se hâter de retourner au château afin de ne pas manquer le déjeuner promis, sans quoi il ne se le serait jamais pardonné. Emportant tout son matériel et sa monture, il chemina une nouvelle fois, seul, en direction du château des Mesliers. Là, on lui offrit un succulent repas qu’il prit en fort bonne compagnie, veillant à ce que le récit de ses exploits éclipse ceux des autres afin de gagner ainsi un bien charmant auditoire à sa personne.
Hélas, les meilleures choses, comme toujours, trouvèrent une fin et la suite de la journée s’avéra bien moins attrayante. Il lui fut même totalement impossible de remettre la main sur une quelconque damoiselle lorsqu’on le laissa à nouveau vaquer dans les couloirs, plus tard dans la journée.


***


L’heure de la préparation à la bataille vint enfin et tous allèrent prendre position.

Assis sur sa selle, Urien porta la main à la grande épée qu’il gardait dans son dos et la tira d’un coup sec, faisant retentir sous les voûtes de l’entrée Est une note claire et forte. Il examina alors la troupe censée les escorter et toute confiance l’abandonna.
« Ca y est, je suis mort » pensa-t-il. Il se coiffa alors d’un effrayant heaume pourvu d’un cimier à deux longues cornes. Il sentit sa jument s’emballer et la rassura par une petite tape sur les flancs. Le chevalier de la Quête fixa la porte qui devait le conduire à la liberté mais celle-ci ne semblait pas déterminée à s’ouvrir. Victime de cette insoutenable attente, il sentit une boule au creux de son estomac et eut la désagréable impression qu’une pressante envie d’uriner s’emparait de lui. Dans tout combat, l’instant précédant l’assaut était pire que tout. La porte s’ouvrit enfin, accompagnée d’un son de cor, et tous s’élancèrent.

Dans un premier temps, Urien fit son possible pour coller au plus près du vieux Philibert puis l’ennemi apparut à travers la visière de son casque, prenant le pas sur toute autre considération, dans son esprit. Bientôt, il sentit quelque obstacle rouler sous les sabots de son cheval et des cris retentirent un peu partout aux alentours, à peine couverts par le sifflement du vent que son heaume fendait en deux. Emporté par la fureur de l’instant, le chevalier fit tournoyer sa lame en riant comme un dément, tranchant tentes et têtes au passage, s’éloignant même, pour l’occasion, du groupe pour continuer son œuvre de destruction aveugle.

« Tiens, je t'emprunte cela, le drôle ! » cracha-t-il au visage d'un homme d'arme ennemi auquel il arracha l'arme qu'il enfonça ensuite dans le cou d'un autre. Réalisant qu'il risquait de s'embourber dans la masse des assiégeants, il chercha des yeux sa troupe, sortit son pied droit de l'étrier et fracassa le visage d'un combattant auquel il conseilla de réclamer à Shallya de nouvelles dents (ha ha ha ! J'adore ce RP ! Laughing ). Comme l'eclair, le chevalier de la Quête repartit vers sa compagnie en frappant tout ce qui passait à sa proximité.

Arrivé au bout du camp, Urien recolla au train de Philibert et entendit derrière lui, de manière quelque peu hachée, les paroles de Bermond qu’il estima trop longues et précises. Cet idiot ne s’y serait pas mieux pris s’il avait voulu révéler l’intégralité de son plan à l’ennemi, même si les gueux qui ramassaient leurs morceaux et couraient au tous sens ne devaient pas représenter une telle menace. Il sembla pourtant à Urien que l’homme souffrait bel et bien d’un mal quelconque, même s’il pouvait difficilement l’attribuer à la malnutrition après le repas qui lui avait été offert. Sans doute la solitude du malheureux seigneur des Mesliers, abandonné par ses vassaux et amis, l’avait-elle rendu un peu fou. Les choses n’iraient certainement pas en s’arrangeant après l’échec prévisible de leur mission. Un accord écrit n'aurait peut-être pas été si compliqué à obtenir de lui, en fin de compte. Tant pis, ils n'avaient plus qu'à survivre, l'un comme l'autre, pour qu'une récompense soit de nouveau évoquée. Cette percée avait cependant mis le chevalier de Havras de fort bonne humeur et il se serait sentit d’attaque pour repartir vers l’arrière afin d’effectuer un deuxième passage, puis son tempérament plus calme et calculateur reprit le dessus, lui faisant oublier ses rêves de boucherie. Jetant un bref regard autour de lui, il eut la surprise de voir que tous les membres de sa compagnie étaient encore indemnes et bien en selle. Epaté que le plan mal préparé du seigneur de la place ait fonctionné avec une telle efficacité, il se demanda par la suite comment une telle force de bras cassés avait pu assiéger Massilargues pendant tant de temps quand une vulgaire poussée avait semé une telle panique dans leurs rangs.

Les heures qui suivirent furent d’un ennui insoutenable. Ils chevauchèrent dans une région dénuée de tout intérêt, devant suivre la vieille baderne sans protester et craignant à chaque instant de voir débarquer un ennemi invisible. Le chevalier du Graal leur expliqua alors que le voyage risquait de devenir plus pénible encore et cette révélation faillit bien achever Urien. Son ennui à lui était à son comble. Cet endroit lui déplaisait au plus haut point. Il songea bien à partir lorsqu’il se retrouva à fermer la marche, mais Philibert le retint d’un simple regard empli d’une telle bienveillance qu’Urien manqua de vomir à l’intérieur de sa bouche pourtant fermée.
A mesure qu’ils progressèrent, Urien s’appliqua à rester le plus loin possible du chevalier du Graal avec lequel il n’avait vraiment aucune envie de discuter. Perdu dans ses pensées, il chevaucha, puis marcha, sans vraiment prêter attention à ses compagnons de route auxquels il n’adressa pas la parole. La nuit tomba enfin, et l’absence de Lune le soulagea sans qu’il puisse s’en expliquer réellement la raison.
Ils installèrent leur camp et le vieux hibou leur apporta une flopée de nouvelles désagréables. Pas de feu, des brigands, un voyage éprouvant, des risques de rencontrer des mutants, peu de nourriture et fort peu d’alcool. Pendant un instant, Urien se demanda s’il s’était vraiment engagé sur la voie de la Quête pour ça et regretta Havras.

Callé contre un tronc au milieu de cette clairière à laquelle un bon feu de bois faisait cruellement défaut, le chevalier commença à scruter les visages de ses compagnons dans la pénombre. Il regarda tout d’abord celui qui avait été désigné pour prendre le tour de garde à la suite du chevalier du Graal et resta perplexe. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion d’entendre beaucoup celui-là mais il avait participé à assez de banquets pour savoir que ce genre de personnage était plus à sa place là-bas qu’ici. Il était l’archétype même du jeune chevalier qui lui faisait de l’ombre auprès des jeunes femmes. Il se demanda si ce jeune éphèbe serait assez vigoureux pour effectuer la délicate mission de rester éveillé, puis songea soudain qu’il ne prendrait lui-même pas la peine d’effectuer son tour de garde si la mission lui était confiée, n’ayant cure du bien être de ses camarades et préférant encore être égorgé dans son sommeil que de passer une demi-nuit à demeurer éveillé. Examinant ensuite le chevalier de Castagne dont il distinguait à grand peine les traits, Urien eut un sourire. Celui-là lui paraissait posséder à peu près autant de vertu que lui, il l’avait bien vu ralentir imperceptiblement le pas lors de la percée, et il se demanda lequel des deux partirait le premier en abandonnant les autres à leur sort. Enfin, il observa Celdric et son allure de Norse et ne put s’empêcher de se remémorer son intervention du matin, sa voix grondant comme le ressac et ses paroles manifestement cryptées pour un chevalier l’Anguillois. Prenant une bonne et longue gorgée de vin, sans vraiment se soucier d’en laisser ou non aux autres, Urien leva les yeux vers le ciel. Une Lune pouvait encore surgir et cette pensa le fit frémir.

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 14:50

Dire que la soirée avait été somptueuse eut été, pour Wolfram, bien en dessous de la vérité : après ces éternités de régime de siège, à cotoyer des filles affamées et bien souvent crasseuses, les ballades et son luth lui avaient amené ce jour non pas une jeune et jolie demoiselle, mais tout un parterre d'icelles. Le seigneurs des Mesliers lui proposait peut-être la mort, mais si toutes ses batailles étaient préparées de la sorte, Wolfram lui prêterait allégeance à la moindre occasion.

Toutes les bonnes choses ayant une fin, on l'avait hélas arraché à toutes ces dames, après seulement qu'il eut juré de les revoir toutes dans la soirée, et qu'il leur ait fait prononcer de tels voeux. C'était donc un Wolfram légèrement en retard qui s'était présenté à la réunion, avait vaguement marmonné quelques excuses, et s'était assis dans un coin, songeant visiblement plus au reste de sa nuit qu'à tout ce que les logisticiens du château racontaient. Quittant la réunion en premier, il s'était mis en chasse de la demoiselle Giselle, mais un chevalier ne parlant pas de ces choses la, nul en dehors des deux principaux intéressés ne pourrait dire ce qu'il advint.

Et puis il y avait eu la charge. Ne voulant risquer de briser sa lance si tôt contre du menu fretin, le chevalier d'Erguy était resté bien sagement dans le sillage de la garde de Bermond. et pour tout héroïsme, se souvenait d'avoir envoyé sa dextre dans le nez d'un homme d'arme, préalablement sonné par un entretien intime, quoique fort bref, avec la barde du destrier de son prédecesseur.

La journée avait été fort longue, et c'est un Wolfram particulièrement éreinté qui apprit qu'il devrait veiller. De défi, il avait sourit en hochant du chef : à l'évidence, le chevalier du Graal se rendait bien compte qu'il était un homme de valeur. Il ne faudra bien sur, pas le décevoir, pas si tôt. Ce sachant, il prit un diner fort lourd : s'il devait veiller toute la seconde partie de la nuit, il ne pouvait se permettre de passer la première a chercher le sommeil. En outre, dame Giselle hantait encore ses pensées, et il avait hâte de la rejoindre en l'onirique royaume. D'ici là, il pouvait encore faire connaissance avec ses nouveaux compagnons, après tout il n'y avait plus de femmes à séduire.

"Mes seigneurs, vous fûtes tous admirables lors de nostre percée. Lorsque nous aurons mené notre mission à bien, m'est avis que notre épopée fera une fort belle chanson, sur laquelle bien des dames s'évanouiront de peur."
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 15:55

Le repas :

Cédric, regarda un court instant les différents couverts, et pensa que si il pouvait y avoir une torture pour un honnête chevalier, c'était bien cela.

Lesquels sert à quoi ? La fourchette à 4 piques ? Le petit couteau?, la grande cuillère?, un soupir de lassitude monta de sa grande carcasse.

Pourtant le repas avait fier allure et changeait agréablement de la maigre pitance de ces derniers jours, et puis le cuissot avait l'air si appétissant, ni tenant plus, Cédric pris le cuissot à la main et se mit à manger.

Et tel le prédateur ayant attrapé sa proie, ses instincts nordiques reprirent le dessus, mangeant et buvant à belle chair, festoyant comme si il était encore autour du feu dans la salle du banquet de Norsca.

Ce ne fut que en écoutant le silence autour de lui qu'il releva les yeux et vu le regard des autres sur lui.....

Reposant doucement le cuissot il entreprit de reprendre une fourchette, et fit semblant de picorer, au moins pensa t'il, cette fois ci je n'ai pas raclé l'os avec les dents...


L'attente :

Cédric repensait au repas, il aurait bien voulu faire comme les autres chevaliers, mais malgré tous ses efforts il ne pouvait pas, il ne savait pas faire cela, ses mains lui semblaient gauche dans ses moments la.

Quand une demoiselle s'approchait de lui, il se sentait drôle, elles étaient si menue, si fragile, comme des petits oiseaux, il avait toujours peur de les briser..., une fois il avait eu une histoire avec une fille comme cela.

Il essayait encore d'oublier, il revit un cours instant le visage de la fille en pleurs, son père en sang gisant au pied de Cédric, une affaire d'honneur....

Tristes pensées avant le combat, du sang pensait t'il, puis doucement il entendit la litanie, « Du sang, du sang, du sang, » ses mains commençaient à trembler, il ferma les yeux, et se mit à respirer lentement, invoquant le visage sévère et ferme de Edric, et se mit à prier fanatiquement la Dame.

Son visage se ferma, il redevient, ce que les autres percevaient de lui, un chevalier sinistre, ne vivant que pour le combat et la gloire.


Le combat :

Son cheval l'attendait, piaffant d'impatience, "Lilyrinnindeng," "Le Hacheur", pour les autres sont nom étaient Lili.

Le grand bai roux, regardait son maitre l'air de dire :

"Bon on y va ?, ou tu compte encore rester longtemps ici ?".

Céldric regarda les autres chevaliers, un peu blanc ou vert, certains auraient du passer aux toilettes pensa t'il.

Il se mit en tête du groupe derrière le chevalier du Graal, dégainant son épée à deux mains, qu'il prit dans la main droite, et sortit son écu, dans sa main gauche.

« Surtout, ne pas se laisser aller, surtout ne pas se laisser aller.... » Pensa t’il.

Puis la charge commença.
Et le temps ralenti, le pas lourds des chevaux, les armures, les étendards claquants dans le vent..., et le choc !.

Céldric, manœuvra son épée de manière à dévier les hallebardes des quelques infortunés qui se trouvait la, il occis quelqu’un des manants, puis ferma la marche pour permettre aux autres de passer.

Il jeta un dernier coup d'œil, et n'avisant pas de chevalier de la partie adverse, il rejoignit les autres.

Le seigneur du lieu leurs avaient dit quelques choses apparemment, mais Céldric n'avaient pas tout très bien entendu.

La chevauché :

Il rejoignit donc la colonne, et se mit à la tête, il croisa le regard du chevalier de la Quête, qui regardait le chevalier du Graal, avec un vague air de jalousie, mi-envie, mi-incompréhension.

Puis la colonne s'arrêta, Philibert, choisit son garde pour la nuit, et Céldric, se dit que l'humour du chevalier du Graal était irrésistible....
Sauf que... ce n'était pas de l'humour...., Céldric cacha du mieux qu'il put
sa surprise.

Dame, pensa t'il je comprends pourquoi nous te prions, et il pria avec ferveur la Dame.

"Dame tes fils sous leurs frêles toiles vont s'endormir.
Éloigne de nous le mal qui passe, le méchant qui rode."

Il espérait sincèrement ne pas rêver, surtout ne pas rêver, Edric, la fille, le sang, les autres barons, parfois, seulement parfois, ils revenaient tous dans ses rêves, et lui parlaient ensembles.

« Pourquoi ?, Pourquoi ?, Pourquoi ? ».

« Mille morts, et dix fois dix milles morts, autant d’âmes pour notre maître », parfois le cri de guerre de son père raisonnait à ses oreilles, pendant les rêves.

Et cette parole d’une veille aveugle dans un village abandonné :

« L’ours de la guerre doit rougir du sang de ses victimes »
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 16:46

« Vous me semblez bien peu bavards, mes jeunes seigneurs. » s'amusa Philibert en les voyant manger en silence. Il échangea un regard avec Wolfram, qui avait été le seul à risquer quelques mots, peut-être flatté d'avoir été désigné comme gardien de ses compagnons pour la nuit.

« Pour ma part, » reprit-il, « je suis habitué au silence et à la solitude. Mais chez de jeunes et vaillants chevaliers tels que vous, l'on s'attend à plus de vigueur. Peut-être la peur vous a-t-elle saisi au point de vous coudre les lèvres ? Ou peut-être suis-je entouré de traîtres à la solde du comte de Fontanes qui attendent le moment propice pour m'égorger ?

Enfin, si votre humeur est plus sérieuse que la mienne, parlons sérieusement. Bermond et moi-même vous avions averti que notre route était incertaine et que nous serions sans doute amenés à en changer. Je suis en train de me demander si je ne vais pas dès demain modifier notre itinéraire. Nous l'avions choisi discret, mais je crois qu'il nous faudra encore plus de discrétion que prévu.

Il est clair que quelque chose nous échappe, en cette affaire. Vous avez bien vu que nous avons quitté Massillargues presque sans coup férir. Et tout porte à penser que nous n'avons pas été suivis, ce qui paraît aberrant. Mais peut-être avez-vous une idée à ce sujet ? J'avoue que je n'en ai guère moi-même. »

(Bon, maintenant, arrêtez de reprendre les événements depuis Adam et Ève à chaque fois que vous postez. Ça donne des posts fort intéressants à lire, mais ça coupe complètement le récit. Dès à présent, faites en sorte que votre intervention soit la suite directe et évidente de la précédente, sans retour en arrière. Laughing

Plaît-il ? Comment ça, nazi ? Je vous vais couper les oneilles. Laughing )

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 17:36

Le castagnet se dit que s'il ne bavardait pas cela pourrait sembler louche et il ne fallait pas que les autres chevaliers percent à jour ses couardes intentions. Le chevalier de la quête le dévisageait un peu trop à son goût, avec comme un demi-sourire malicieux. Le chevalier de Havras était-il un sodomite, ou avait-il deviné ses pensées ? En tous les cas Leustant se dit qu'il fallait se méfier de cet individu et ne jamais lui tourner le dos. Cette nuit il dormirait sur le dos.

Leustant entreprit de répondre à Philibert en se forçant à sourire.

"Excusez-moi, noble Philibert. Je suis juste tout comme vous, surpris que nous ayons réussi aussi facilement à passer, qui plus est sans poursuivants à nous trousses, et cela me travaille les nerfs. J'espère me tromper mais cela ne m'étonnerait guère que nous soyons tombé dans quelque piège pendable de notre ennemi qui pourrait se refermer à tout instant. Messire Wolfram, restez bien sur vos gardes en ceste nuit, le danger est peut-être plus présent que ce que nous pensons."

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 17:48

« Oh, ce n'est sans doute pas cette nuit qu'on nous viendra assaillir. » répondit Philibert. « Pourquoi se donner la peine de nous massacrer ici plutôt que devant les murailles de la ville ? Si vraiment les hommes de Fontanes nous ont laissé nous escamper sciemment, je penserais plutôt que cela présage du pire pour Massillargues. Cela pourrait vouloir dire qu'ils savent que la ville sera tombée avant qu'aucune aide ne puisse lui parvenir, et que donc il est inutile de capturer les messagers ; les laisser aller serait une excellente façon de donner de faux espoirs à Bermond. Du moins est-ce une façon de voir les choses. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 18:04

Si on ne les poursuivait, c'était probablement qu'on les attendait déjà à l'arrivée, songea Urien. Cet Arnaud pouvait-il être d'ores et déjà vendu à Fontanes ?
En y réfléchissant, Urien commença à voir des traitres potentiels partout. Bermond ? Il n'avait rien à y gagner en apparence, mais quelque chose lui échappait peut-être à son sujet. Son plan stupide n'avait aucune chance de fonctionner et avait fonctionné cependant. S'agissait-il d'une sorte de complot ? Et pourquoi ? Et Philibert ? Hum... un chevalier du Graal, trahir ? Cela semblait bien peu probable. Il restait possible qu'un traitre figure au sein même de la compagnie. Il ne connaissait aucun de ces jeunes hommes et se méfiait de plus en plus. Il devait en apprendre plus sur eux et espérait percevoir quelque mensonge dans leurs propos.
Après une grosse bouchée, Urien soupira et parla sans prendre la peine de vraiment vider sa bouche.

«Allons, allons, nous aurons nos réponses plus vite que nous ne le pensons, j'en suis certain. Pourquoi ne pas revenir pour l'heure à plus de légèreté ? Je constate que nous n'avons pas encore été proprement présentés, mes bons seigneurs. Je me nomme Urien de Havras, fils de feu le baron Lothaire de Havras et frère d'Uther, seigneur en titre du domaine. Me voici lancé dans la Quête du... Graal, depuis près d'un an. Je dois vous avouer que d'avoir enfin quitté cette forteresse qui entravait la poursuite de mon noble idéal me satisfait pour le moins.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMar 22 Sep 2009 - 18:39

Philibert parut heureux de voir la discussion s'orienter vers un sujet plus joyeux. Les paroles d'Urien étaient du reste frappées au coin du sens : si complot terrifique il y avait, ils ne le découvriraient sans doute pas avec si peu d'indices à leur disposition.

« J'ai quelque souvenance de la baronnie de Havras. » dit-il. « Ce que j'ai vécu avant de rencontrer la Dame me paraît très lointain, à présent, mais je me rappelle bien que la cave du baron était réputée dans le pays ; les serfs en parlaient comme d'un lieu sacré et vaguement hanté, en l'appelant la Sainte Cave, ou quelque autre nom du même tonneau, si j'ose dire. Sa renommée était grande il y a quelques décennies, en tout cas. J'ai même entendu le baron de La Tour en parler alors que j'étais son hôte. Évidemment, il prétendait qu'elle faisait pâle figure face à la sienne. Là-dessus, il s'est lancé dans un long discours sur les mérites comparés des vins de Bordeleaux et de Sombrefeuille. »

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMer 23 Sep 2009 - 16:45

«Ainsi donc, le baron de la Tour se pense mieux pourvu que la cave de mes ancêtres. Il est bien l'homme que j'imaginais... je dois vous avouer que La Tour serait une étape intéressante dans mon voyage. J'ai beaucoup entendu parler de ce vin de Sombrefeuille et j'aimerais beaucoup le goûter.»

Réfléchissant à ses dernière paroles qu'il avait prononcées avec franchise, Urien se reprit energiquement.

«Enfin, pour peu que la Dame m'envoie dans cette direction lors de ma Quête. Mais je suppose qu'il me reste encore beaucoup à apprendre pour acquérir la sagesse si mon esprit est encore à ce point concerné par les plaisirs terrestres.»

S'il n'était pas plus méfiant, il risquait de faire un faux pas. Il venait, pensait-il, de l'échapper belle. L'évocation de La Tour lui avait fait baisser sa garde pendant un instant. Se maudissant et se traitant intérieurement de crétin, il reprit la conversation.

«Mes bons seigneurs, ce vin n'égal pas celui de Bordeleaux, mais au moins devrait-il nous tenir chaud dans les jours à venir. J'espère également qu'il vous rendra plus loquaces. En apprendre plus sur les baronnies étrangères est toujours enrichissant pour quiconque doit être amené à traverser la Bretonnie.»

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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMer 23 Sep 2009 - 17:34

"Il est vrai que je parle peu, l'habitude, mon errance dure depuis quelques temps déjà, et à part mon cheval, je n'ai pas grand monde avec qui parler"

"Mais peut être seigneur Philibert pouvez vous nous conter vos exploits de quêtes ?, cela serait fort instructif pour des jeunes chevaliers comme nous".

Celdric commençait doucement à se demander si ce Philibert était vraiment un chevalier du Graal, de plus certain de ses compagnons semblaient
se poser beaucoup de question par rapport à là ou ils allaient.

"Sinon le vin est appréciable", mais pensa t'il, ce n'est rien face a l'hydromel
le plus doux des nectars ....


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Dangorn de Castagne
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMer 23 Sep 2009 - 17:44

Leustant pris une gorgée d'eau à sa gourde puis épousseta les miettes de pain qui étaient tombées sur son tabard bleu marine. Il écouta parler le chevalier de Havras et fut un peu rassuré de voir qu'il n'avait pas l'air si vertueux que ça tout compte fait, même si cela renforçait la suspicion quant à ses mœurs contre-nature. Il avait peut-être moyen de s'en faire un allié pour éventuellement s'enfuir si la situation devenait trop périlleuse. Il décida de se laisser prendre au jeu de la conversation lancée par Urien, tout en se promettant intérieurement de garder un œil ouvert et son épée à portée de main pendant la nuit.

"Pour parler en toute franchise, malgré la pauvreté qui a frappé le duché de Moussillon depuis la folie de Mérovée, le vert bocage moussillonnais, la fête de la Grande Truie, les grenouilles farcies et les murailles du castel de Castagne me manquent. Mais je crois qu'il en est de même pour tout chevalier errant ou en quête du sainct Graal qui est resté longtemps sur les routes sans revoir son foyer. Peut-être ne reverrai-je jamais le mien si je ne parviens point à accomplir un acte qui prouve ma valeur aux yeux de mon père."

A cet instant précis le chevalier errant pensa : *ou si je meurs stupidement dans un combat perdu d'avance*, mais se garda bien de le dire.

"Malheureusement c'est un chevalier du Graal, il en faudra beaucoup pour l'impressionner, et je crains de ne point être à la hauteur. Mais tout chevalier errant connaît tôt ou tard ce genre de doutes, n'est-ce pas ?"

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.
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Lullie Haldane De Gwyned
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMer 23 Sep 2009 - 17:50

" LE vrai doute n'est pas tant ami sur les exploits que tu accompliras,
tu es chevalier bretonnien, donc tu accompliras des exploits, mais sache juste
que malgré tous les exploits que tu accompliras, si personne ne daigne les reconnaitre ce sera comme si tout ce que tu as fait n'avais pas eu lieu."

Céldric était assez bien placé pour parler....
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Baron Guilhem de La Tour
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MessageSujet: Re: [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier   [IYAQCDPDLDDG] Chapitre premier EmptyMer 23 Sep 2009 - 19:16

« Une prouesse qui reste inconnue n'a pas moins de valeur qu'une autre. » déclara Philibert en réponse à Celdric. « Un chevalier est seul juge de ses actes. Du reste, les hauts faits véritables ont au moins la Dame pour témoin. Qu'espérer de mieux ?

Je pense par ailleurs qu'un chevalier n'a pas à mépriser les plaisirs de son existence, et j'eusse été heureux de vous accompagner à La Tour tâter un peu de la cave du baron Fulcrand, si l'idée vous attire, Urien. S'il croît de si belles vignes sur les terres de la Dame, n'est-ce pas pour que nous buvions du vin ? Il nous faudra cependant remettre ce projet. Nous avons juré de chercher du secours pour briser le siège de Massillargues, or le baron de La Tour ne se soucie guère des nobles comme Bermond et sa porte est bien la dernière à laquelle j'irais frapper pour demander de l'aide.

À la vérité, je ne connais que fort peu Fulcrand, mais j'ai combattu aux côtés de son grand-père, Aistulf ; c'est de lui que je vous parlais il y a un instant. Mes renseignements datent un peu. Le principal souci d'Aistulf était son confort personnel, qui impliquait essentiellement du bon vin, des plats raffinés et de belles jeunes filles. Le reste l'intéressait moins, et il ne lançait son ost à la bataille que quand ses festins étaient menacés ou qu'il pouvait beaucoup gagner en risquant très peu. À ce qu'il semble, son petit-fils a hérité de son caractère.

En parlant de Fulcrand de La Tour, je suis certain qu'il aurait été très intéressé par les grenouilles farcies de votre pays, Leustant. C'est pour ma part la première fois que j'en entends parler, et de tels plats ne sont guère connus par chez nous. Je pense en tout cas que le baron serait plus attentif à une histoire de grenouilles farcies qu'à une demande d'assistance. C'est un peu pareil pour le marquis de Perbrancas, à ceci près que ce sont plutôt les chèvres que les grenouilles qui l'attirent, m'a-t-on dit. Toujours est-il qu'au train où vont les choses, ces deux-là finiront sans doute par conclure quelque traité d'alliance avec le comte de Fontanes pour qu'il les laisse en paix, et ce dernier poursuivra sa campagne en toute quiétude. »

(Ce doit être beau, la fête de la Grande Truie. Laughing )

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