Le Royaume de Bretonnie
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 Conte d'Eté

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2 participants
AuteurMessage
La Scalde
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La Scalde


Nombre de messages : 59
Date d'inscription : 09/12/2008

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MessageSujet: Conte d'Eté   Conte d'Eté EmptyVen 31 Juil 2009 - 13:05

Bonjour à tous.
Voilà, ça fait quelque temps que je n'ai rien posté, et ce n'est pourtant pas faute de bouillir de répondre ( des idioties, des applaudissements et des phrases qui traduisent mon émerveillement bien sûr ^^) à la lecture des messages laissés ça et là. Après de nombreuses hésitations, je vais quand même commettre ici un petit clin d'oeil à nos amis les joueurs hommes lézards (et je sais qu'ils sont quelques-un... hein?) parce qu'ils le valent bien ! ( Et là, la moitié des lecteurs décroche ^^).
Si si, continuez ! y-a pas de ...
Bonne lecture !

Depuis des siècles la cité s’étend au bord du fleuve majestueux, au pied des montagnes puissantes, mur de ce coin du monde, horizon des générations. Depuis de plus nombreux siècles encore, elles s’offrent au regard, à la contemplation du peuple d’en-bas, ces merveilleuses cimes sacrées, vierge de toute trace vernaculaire, que même le plus noble des nobles du monde inférieur n’a osé braver. Ici, les continents eux-mêmes se sont échoués, et l’écorce terrestre comme la peau d’un fruit juteux, gonflée d’orgueil, éprise de sa propre insolence, a entrepris de lancer son enfer à l’assaut des cieux. De ces piques elle a bravé la demeure des astres, de son feu craché elle a voulu souiller le ciel immaculé. Vestige de l’arrogance, fondation d’une ruine, les plaques de l’écorce terrestre se sont rencontrées ici. Lancées l’une contre l’autre, roulant sur un bouillonnement souterrain, massifs tourbillons d’un magma insoupçonné, les élans furieux des entrailles de la terre dans des spasmes colériques ont créé ces monuments. Depuis, le ciel qui jamais ne s’est ému de ces prétentions a changé, les entrailles de la terre ont cessé d’ourdir leurs vaines guerres, et le peuple minuscule s’est afféré en contre-bas.

Alors, pourquoi sur les cimes du monde, pudiquement cachées par les nuées aux yeux de ceux qui parcourent la surface de la terre, pourquoi ces sommets que seules les plus téméraires et prodigieuses imaginations, les plus hasardeuses rêveries, ne peuvent qu’esquisser, pourquoi ne serait-elles pas la demeure de quelques êtres supérieurs, uniques créatures aptes à supporter le poids de ces mortelles révélations des sommets ?

D’en bas, les monts paraissent ceints de nébuleuses murailles, et les légendes mieux que les pierres et les armes défendent l’accès au sommet. D’en bas, les éminences divines, fruits des tourbillons infernaux de la terre, demeures des esprits épuisés des cieux venus s’y reposer, s’offrent à la seule contemplation. Mais la curiosité dévore le jeune Tlalticpac lorsque ces yeux se posent sur l’horizon de sa vie. Jour de pluie sur le marché. Les brumes humides des tropiques tentent par d’odieux subterfuges de dérober les réponses aux attentes de Tlalticpac. Ce peut-il vraiment qu’il vive sur cette terre ? Sa vie, il veut l’employer à éventer les stratagèmes des brumes, à dissiper les nébuleuses murailles, à franchir les horizons des connaissances mortelles. Alors, mu par le désire, il part à la rencontre du prêtre-mage.

Les fumées d’encens et l’odeur du tabac envahissent la salle des offrandes. A travers ce voile opaque, Tlalticpac aperçoit celui qu’il cherche. Les gardes le laissent converser avec le sage. Incliné devant son maître, il entreprend de convertir le plus ancien des hommes de la cité à son projet. Il veut gravir la montagne et savoir si la plaine fertile, le fleuve d’argent ou l’océan infini s’étendent au-delà. Après de nombreux efforts face auxquels le sage est demeuré silencieux, Tlalticpac se tait. Les yeux de son vénérable interlocuteur sont tantôt fermés, tantôt s’ouvrent de toute leur grandeur pour embrasser le monde tel qu’il s’offre à lui et y déceler les ramifications des intrigues anciennes. Plissant le front, il suit les traces mises au jour par sa pensée et remonte à la source des phénomènes tant qu’il le peut. Il garde le silence et hume les fumées, puis son large front plus que centenaire se plisse. « Je vois que ton cœur est pur et ardent, et que ton intention est honnête. Mais la convoitise brûle ton âme comme le feu lèche la pierre. Que restera t-il de toi s’il poursuit son ouvrage ? Réprime l’élan de ta jeunesse et consacre ta bravoure à d’autres travaux. Sur les sommets t’attendent des choses que tu ne peux supporter. » Tlalticpac, débouté, s’en retourne à ses travaux.

Mais l’idée coule en lui comme l’eau vers la vallée et bientôt, ému par le paysage qu’il voit quotidiennement, la coupe de son désire déborde à nouveau. Résolu, il retourne auprès du prêtre-mage et lui expose à nouveau son intention. La patience du sage, aussi longue que les années qui le séparent de sa naissance, accueille la requête de la jeune créature. Soucieux, il laisse un instant résonner les paroles proférées dans la salle et dans son cœur. Bientôt, il ouvre grand les yeux et semble découvrir une nouvelle trame au monde. « Je vois que ton cœur est pur et désireux de connaître et que ton intention est honnête. Pourtant, ton âme est la victime d’une funeste passion. Oublie le monde, dompte l’élan de ta jeunesse. » Puis il se tait dans un bourdonnement. Ses lèvres tremblent. Il déchiffre l’instant puis d’une voix grave il reprend : « Tu ne trouveras rien qui ne te soit profitable et tes peines en seront accrues. Tes mots s’écraseront sur ce qui aura submergé ta conscience. » Les gardes du temple comprennent que le temps est venu de pousser Tlalticpac au dehors du lieu saint. Celui-ci ne peut protester et conçoit une haine muette du vieil homme, fille de son incompréhension.

Les jours passent et son projet prend forme. Il partira avant l’aube en direction de la montagne, traversera la jungle et gravira les parois abruptes avec quelques compagnons. L’aube vient et les compagnons quittent la cité. A mi-chemin, la moitié d’entre eux abandonne. Plus loin, le groupe s’épuise. Les nébuleuses murailles sont proches et les compagnons restant craignent les portes du ciel. Ils protestent tous de leur fidélité lorsque Tlalticpac les excite à poursuivre leur ascension. Rien n’y fait. Ils attendront ici son retour.

Tlalticpac prend avec lui les cordes nécessaires et les outils de son entreprise. Son courage ne lui fait pas défaut et il pénètre avec assurance dans les nuages, loin du regard de ses frères. Et les nuages l’accueillent avec d’aimables caresses. Le souffle d’un air léger glisse sur sa peau et l’entraîne dans des courants ascendants vers son but. Des tintements merveilleux parviennent à ses oreilles alors que d’innombrables lucioles multicolores filent devant ces yeux. Sur les nuages il plante ses pitons. De l’un à l’autre il passe en prenant appui sur ces masses cotonneuses. Et de bonne grâce ils s’offrent à son jeu, un jeu qu’ils ne s’expliquent pas, qu’ils n’ont pas besoin d’expliquer. Tour à tour, chacun de ces pends de muraille voluptueuse fait assaut de bienveillance à l’égard du visiteur. La course folle amuse Tlalticpac qui se sent ivre de cette communion avec la cause de ses fièvres. Son bonheur est complet alors qu’il semble atteindre son but. Des musiques douces le bercent et le pressent de poursuivre sa route. Mais alors qu’il pose sa main sur le dernier des nuages, le plus élevé d’entre tous, ses doigts raccrochent sur la pierre dure et glacée.

Il se hisse et découvre alors une petite montagne, la pointe du mont, nue et glacée, balayée par des vents violents portant avec eux la neige et le givre. Ses doigts collent à la pierre rouge et la vérité torturée lui apparaît. Il reste plusieurs heures à scruter se paysage tant recherché, en proie aux tremblements, assailli par des vagues de démence, dévoré par le froid et la solitude. Le monde d’en bas est bien loin. Il ne le voit pas, perdu qu’il est dans cette immensité avec pour seuls repères le bleu du ciel, le blanc des nuages sous lui, et le caillou sur lequel il est assis. A perte de vue le même horizon, indépassable, muet de ces musiques charmantes. Seuls le hurlement du vent, le crépitement des cristaux de givre dans ses oreilles. Perdu, il cherche sa corde et redescend. Les musiques et les lucioles sont toujours aussi présentes que l’insouciance joyeuse des nuages, mais combien sinistre est la nouvelle lumière qui révèle ces attraits du passé. Plus bas, il retrouve ses compagnons. Tous reprennent le chemin de la cité en silence.

La nuit tombe, chacun rentre chez soi. Tlalticpac marche vers sa demeure d’un pas traînant, pensif et mélancolique. Une brume blanche le dépasse, puis une autre, voluptueuse et plaintive. Enfin ce sont des centaines d’écharpes insaisissables qui jouent entre les maisons dans les rues désertes, culbutant les pots de terre, faisant claquer les portes et danser les rideaux. Tlalticpac se retourne alors vers la montagne. Les nuées hurlantes fusent autour de lui et la montagne n’est plus ceinte des nuages d’autrefois. Elle exhibe maintenant sa cime nue d’une nudité impudique. Les esprits sont descendus avec Tlalticpac. Avec effroi, il comprend qu’il a emmené la haut l’enfer qui est en lui, et que celui-ci en est revenu grandi.

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Lullie Haldane De Gwyned
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Lullie Haldane De Gwyned


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MessageSujet: C'est beau   Conte d'Eté EmptyVen 31 Juil 2009 - 17:07

C'est beau ce que tu écris .

Mais je n'ai pas l'amour des sacs a mains....
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La Scalde
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La Scalde


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Date d'inscription : 09/12/2008

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MessageSujet: Re: Conte d'Eté   Conte d'Eté EmptyMar 8 Sep 2009 - 12:55

En dépit de ton manque d'intérêt pour les sacs à mains, tu as lu.
Sois-en remercié ! ^^
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MessageSujet: Re: Conte d'Eté   Conte d'Eté Empty

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