La Bataille:Guérin, revenant vers la France, part avec le vicomte de Melun afin d’observer le mouvement des ennemis.
Il ne lui faut pas longtemps avant de montrer du doigt les rangs ennemis qui s'avancent: l'arrière-garde, conduite par le vicomte, vient d'être attaquée!!!
Girard de la Truie vient annoncer au roi que la bataille est imminente, alors que ce dernier reçoit tout juste les serments de ses vassaux.
Juste avant la bataille, Phillipe-Auguste paré de son armure, son chapelain présent à ses côtés, se recueille dans l'église de Bouvines, où il prononce cette célèbre phrase :
"Seigneur, je ne suis qu'un homme, mais je suis roi de France.
C'est à vous de me garder. Vous n'y perdrez rien ; partout où vous irez, je vous suivrai" Alors que les deux armées se préparent, l'évêque de Senlis s'interroge sur la présence d'un traître parmi les proches du roy. Il soupçonne en particulier Gaucher de Châtillon, comte de St-Pol mais au moment de devoir l’arrêter, Guérin est déjà allé voir le roi en lui faisant aveu de sa félonie.
Sortant de l'église, Philippe-Auguste emmène son escorte soutenir l'arrière-garde qui est en train de succomber sous les armes ennemies.
L’arrivée du roy sur le champ fait forte impression et il est noté dans les textes que la présence royale fait reculer les lignes ennemies.
Alors que les trompettes sonnent la charge ennemie, le roi bénit ses soldats de la main et leur adresse ces paroles, pleines de réconfort:
"Voyez-vous ces hommes? Sur leurs têtes pèse la malédiction de Dieu. Nous ne sommes que des pêcheurs, mais c'est à la volonté du ciel de nous confier sa défense."La bataille commence alors réellement et, très vite, le comte de Breux est en danger. Son frère Philippe, évêque de Beauvais, vient à son secours et tue le Grand-Comte de Salisbury qui le menaçait dangereusement.
Tandis qu'une partie des forces ennemies se concentre sur les flancs où se tient Philippe II, les forces françaises trouvent une brèche sur le flanc gauche ennemi et prennent à revers les troupes flamandes, le choc est violent et les chevaliers français rentrent comme dans du beurre au-travers des troupes adverses, prenant de ce fait l’avantage.
Sur le fond, l'armée enfonce les corps ennemis comme pour le côté gauche quand à la situation au centre, elle n’est pas des plus brillantes: Philippe-Auguste semble mal en point et les troupes de Guillaume de Salisbury attaquent avec une certaine vivacité, la mort de leur seigneur décuplant leur rage.
C’est alors que le groupe de Robert de Dreux entre dans la bataille pour soutenir le centre, malgré l'ordre du roi de rester en retrait pour une éventuelle couverture de repli.
Le centre français, essentiellement rempli des fantassins et miliciens communaux, est complètement éventré et il subit de plein fouet les assauts anglois.
Au centre d'une bataille acharnée, un Flamand accroche le roi et parvient à le faire chuter de sa monture, engageant le combat au sol. Mais Philippe est de suite secouru par deux de ses chevaliers qui le défendent jusqu'à la mort. Une partie des troupes royales change alors de stratégie et part à la rescousse du roi.
En représailles, Girard la Truie accompagné de Guillaume de Barre, parviennent à tenter une percée audacieuse et arrivent à auteur d'Otton.
Un des preux lui porte un violent coup d’épée qui touche le cheval de l'Empereur au jarret. Fou de rage, la bête s'élance dans une grande cavale qui ne s'arrêtera qu'à Valenciennes. Un chevalier tente pourtant de le rattraper au galop...mais sans succès.
Guillaume de Barre, soudainement désarçonné, se fait rapidement encercler d'ennemis. Le chevalier se défend avec ferveur mais la fatigue l’oppresse et c’est un compagnon, Thomas de St-Valéry, qui sauve ce valeureux soldat in extremis.
Sur l'aile droite, la cavalerie flamande, tout juste rentrée en action, fait de terribles dégâts. Si bien que les Français élaborent in situ une nouvelle stratégie: se séparer en plusieurs groupes afin de perforer les rangs ennemis en de nombreux points que le reste des troupes pourra mieux infiltrer.
Le premier choc fait donc s'affronter les forces d'Eudes de Bourgogne et l'aile gauche de l'armée d'Otton, commandée par Ferrand de Flandre. Les chevaliers chargent vigoureusement et au bout de quelques heures, Ferrand se rend, ce qui consacre la déroute du flanc gauche d'Othon.
L'affrontement au centre est en revanche initialement dominé par l'infanterie de l'empereur, avec l'objectif de tuer Philippe-Auguste. Ce dernier se trouve d'ailleurs pendant un instant à la merci des soldats allemands et ne doit son salut qu'à l'intervention in extremis (encore une fois!!) de ses chevaliers, et notamment d'un petit seigneur picard, Wallon de Montigny Carotte. Celui-ci, voyant Philippe-Auguste en mauvaise posture, ramasse l'étendard royal qui était au sol et l'agite vigoureusement au-dessus de sa tête pour alerter les chevaliers français et permettre de dégager le roi de la mêlée.
A droite, Robert de Dreux est sérieusement mis à mal.
Ses chevaliers, tout d'abord enfoncés sur le flanc par les hommes conduits par Guillaume de Longuépée et Renaud de Dammartin, sont obligées de défendre le pont de Bouvines à pied. Mais le commandant anglois Guillaume de Longuépée finit par être capturé et ses soldats prennent la fuite. Renaud de Dammartin, le dernier à résister farouchement sur le champ de bataille, finit par se rendre à la vue de la débandade générale de ses alliés.
La victoire de Philippe-Auguste est donc totale. Ses pertes en hommes s’avèrent au final minimes et une bonne partie des seigneurs coalisés est à présent entre ses mains.
Le comte de Montmorency, rapporte au roi douze drapeaux ennemis ayant appartenu à de grands chevaliers.
Le comte de Flandres est tombé, les frères Mareuil le font prisonnier ainsi que toute l'élite flamande.
L'étendard allemand est aux mains des français. Guillaume de Barre se jette dessus et abat le mât qu'il rapporte au roi. L'armée impériale est en déroute.
Le comte de Boulogne, dernier des résistants, refuse de se soumettre au roi! Apercevant ce dernier, il tente le tout pour le tout en voulant se jeter sur lui mais fort heureusement, deux soldats français font un rempart de leurs armures. Il est 8h et la bataille est finie!
A noter que toutes les forces royales n'ont pas combattues, ce qui laisse supposer la prouesse tactique et militaire de l'armée royale française face un ennemi au moins deux à trois fois plus nombreux.
En cinq heures environ la bataille de Bouvines fut bouclée et sera célébrée, à juste titre, comme une victoire nationale dans tout le royaume!
Conclusions en troisième partie...