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 La Geste de Dangorn de Castagne

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Dangorn de Castagne
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Dangorn de Castagne


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MessageSujet: La Geste de Dangorn de Castagne   La Geste de Dangorn de Castagne EmptyMer 28 Mar 2007 - 23:23

[hrp]
Cette fois je développe plus le personnage de Dangorn lui-même plutôt que sa contrée, Castagne.

Les premiers chapitres sont volontairement dans le désordre, pour éviter une introduction trop monobloc et longue de tous les personnages.
[/hrp]


La Geste de Dangorn de Castagne.


La Geste de Dangorn de Castagne Dangor11


Chapitre Tiers: La Frontière.

Écartelé-cousu d'azur et de sable, au lys d'argent brochant, enclos dans une bordure du même. Telles étaient les armoiries de Dangorn de Castagne. Après avoir traversé les Montagnes Grises avec sa fidèle monture Patapon, il était enfin arrivé dans l'Empire. Le poste de douane était juste devant lui.

Un des soldats l'interpela en reikspiel. La première fois, Dangorn ne compris pas ce qu'il lui criait. Le garde réitéra sa demande, en levant sa hallebarde de façon menaçante.

"Zoll ! Halten Sie bitte !"

Le chevalier bretonnien comprit alors que le soldat disait "Douane, arrêtez-vous".

Dangorn avait étudié le reikspiel durant toute sa jeunesse et s'entraînait régulièrement à le parler avec son tuteur depuis son jeune âge, mais l'accent bretonnien et l'accent impérial n'avaient rien à voir.

Se remémorant ses leçons, le chevalier répondit dans la langue de son interlocuteur, avec une élocution hésitante :

"Wieviel kostet... euh... passen sur le... Brück ?"

Le soldat leva quatre doigts, et montra une pistole d'argent. "Vier Silbern bitte".

"Bien... euh... alles gut" fit Dangorn en s'acquittant de cette somme. Il se jura de faire des progrès en langues à l'avenir.

Le soldat lui fit signe de passer. "Sie dürfen weiter. Ponne route und que Ranald fous porte chanze".

Quelques heures plus tard, il était en pleine forêt, sur la route qui traverse la Drakwald pour aller à Altdorf. Il vit un étang sur sa gauche : une aubaine ! Non pas  qu'il soit friand des bains, mais sa déesse tutélaire, la Dame du Lac, apparaissait en général près des étendues d'eau stagnante. Il mit pied à terre et attacha la bride de Patapon à un arbre, puis se dirigea vers le bord du liquide transparent sur lequel flottait des nénuphars et duquel émergeait une poignée de roseaux.

Mais à peine eut-il fait quelques pas qu'il sentit une forte odeur musquée et entendit des brindilles craquer, comme des sabots foulant les sous-bois. Puis un cri, ou plutôt un bêlement rauque.

"Tuez-le ! Pour les Dieux Noirs !"

Quatre hommes-bêtes surgirent des fourrés alentours, leurs fourrures sales et humides sentaient le chien mouillé. Ils ressemblaient presque à des humains, mais avec de petites cornes qui dépassaient à peine de leurs crânes, un pelage abondant sur le dos et les jambes. Là où leur peau était apparente, on pouvait voir des cicatrices rituelles, des glyphes étranges gravés à même la chair. L'un d'eux portait une morgenstern, les trois autres portaient des gourdins ou des sabres rouillés sans doute volés sur des cadavres de miliciens impériaux.

Dangorn, en guerrier bien entraîné, eut le réflexe de sortir son épée à deux mains de son fourreau, et recula pour protéger son destrier. Son heaume était resté accroché à sa selle.

"Que trépasse si je faiblis !" hurla-t-il en bretonnien. Il était en bien mauvaise posture : les hommes-bêtes avaient l'avantage du nombre, de la surprise, et du terrain car Dangorn voulait rester près de Patapon, il ne pouvait donc pas reculer d'avantage. "Reculer c'est lâcheté" se dit-il.

L'homme-bête avec la morgenstern beugla et ses trois acolytes attaquèrent, sans doute parce qu'il était leur chef et qu'ils redoutaient sa colère. Dangorn baissa sa lame pour parer le premier coup qu'ils lui portèrent, un autre coup ricocha sur son armure, et le troisième lui érafla la joue quand il fit un mouvement pour l'éviter. D'un coup sec il leva son arme verticalement et trancha l'abdomen d'un de ses agresseur, qui meugla en voyant ses propres tripes se déverser sur le sol. Les deux autres reculèrent, mesurant la dangerosité de leur ennemi. Leur chef bêla encore une fois "TUEZ-LE BANDE D'INCAPABLES !", et ils se jetèrent de nouveau sur le bretonnien.

Dangorn fit de grands moulinets avec sa lourde épée pour les empêcher d'avancer plus près, mais ce faisant il coupa accidentellement une branche basse de l'arbre auquel était attaché sa monture, et cette même branche lui tomba sur le crâne. Surpris, il trébucha sur une racine, et les trois hommes-bêtes s'apprêtèrent à l'achever.

C'est alors que le crâne de l'homme-bête portant la morgenstern fut réduit en bouillie par un puissant coup de marteau à deux mains.

"Stirbt, Feinde von Sigmar !"

Le combattant chauve qui venait de sauver la vie de Dangorn fit tournoyer son marteau et avança pour terminer le travail sanglant qu'il avait commencé.

Les deux derniers mutants firent volte-face et prirent leurs jambes à leur cou sans demander leur reste. Dangorn se releva et courut sur les talons du prêtre-guerrier pour couper leur retraite. Les ungors furent rattrapés et sauvagement massacrés. Aucun n'en réchappa.

Reprenant son souffle, Dangorn s'adressa à son sauveur. "Merci" bafouilla-t-il.
"De rien, étranger. Je suis Lauter von Carroburg, prêtre-guerrier au service de l'église Sigmarite et Mercenaire du Reikland. Bienvenue dans l'Empire."



Chapitre Prime: Préambule.

Dangorn était né sous le signe astral de la Chèvre Sauvage et albinos, comme son oncle. Si l'on peut apprécier ce genre de détail esthétique, dans la baronnie de Castagne, à la lisière du duché de Moussillon, c'était devenu le signe d'une malédiction, depuis le désastre causé par cet oncle vil et les malheurs qui se sont abattus sur la baronnie suite à cette tragédie.

***

Mauldred et Philibert, les deux frères de la famille de Castagne, n'ont jamais été en de très bons termes. Mauldred le fougueux, le belliqueux comme les paysans l'appelaient, n'était guère très aimé de la populace, mais tous lui reconnaissaient pourtant d'inaliénables qualités : sa grande piété et son zèle dévoué à la cause de la Dame du Lac, son adresse au maniement des armes, et son sens pointu de l'honneur.

Philibert quant à lui était sage et bon orateur, en plus d'être un philanthrope. Son principal souci, contrairement à son frère, n'était pas sa ferveur religieuse ni sa valeur au combat, mais le bien-être de la populace. Malheureusement pour elle, Mauldred était l'aîné, c'était donc à lui qu'échouait la charge de gérer la baronnie de Castagne.

Lorsque son suzerain, le comte Elias de Mortecquouille, le fit mander pour repousser l'armée du Chevalier Noir (celui qu'en Moussillon on nomme Malebaude), Mauldred se rua corps et âme à la bataille, juché sur son magnifique Pégase Royal.

Ses prouesses martiales étaient à la hauteur de son arrogance et de sa fierté, on dit qu'il fit des brochettes en empalant sur sa lance plusieurs rangs de zombies, avant de prendre de l'altitude pour les laisser tomber sur leurs congénères restés sur le plancher des vaches. Il tua même un sorcier ennemi en pleine invocation - de quel maléfice ? On ne le saura jamais - toujours est-il qu'à la fin de la bataille, alors que les cris de victoire retentissaient dans les rangs des troupes du comte, Mauldred sembla soudain perdre la raison.

En plein vol sur son pégase, il se mit à hurler, de rage il tira son épée et l'enfonça dans le cou de sa monture volante. Plume piqua en vrille, et s'écrasa lourdement dans un champ de betteraves.

On retrouva la monture morte et son cavalier miraculeusement encore en vie, cependant en train de délirer et atteint de crises de hurlements à glacer le sang. Des hommes d'armes le transportèrent sur une civière jusqu'au château de Castagne, et il sombra dans un profond coma qui dura pendant des semaines.

Durant ce laps de temps, Philibert prit les rennes de la baronnie. Lui et sa femme Soizig aidèrent à construire des granges pour remplacer celles que les troupes ennemies avaient brûlées, organisèrent des soupes populaires pour les plus démunis, et furent acclamés par les villageois partout où ils allaient.

Mais un soir, alors que le baron Philibert avait invité quelques paysans tirés au sort à un banquet dans le château de Castagne, dans la chambre où on l'avait installé, Mauldred reprit connaissance.

Alors que la fête battait son plein il avait revêtu son armure sombre et il se dirigea vers la salle de réception. Était-il outré par la vue des gueux ripaillant côte à côte avec des chevaliers dans son propre château ? Ou était-ce sa folie qui reprit le dessus ? Peut-être bien les deux à la fois ? Mauldred éviscéra les convives, les damoiselles, les serviteurs, le cuistot, le bouffon, les ménestrels ainsi que son propre frère et sa femme.

Il n'eut pas le temps d'égorger leur jeune fils Dangorn, car les hommes d'armes et les chevaliers en faction dans le château, alertés par les cris de terreur et d'agonie, arrivèrent à temps. L'un d'eux, un vieux chevalier du nom de Godefroy de Créfieu, se battit contre lui et le poussa à reculer.

Mauldred n'eut d'autre choix que de sauter depuis la ronde du donjon dans les douves pour s'échapper en émettant un rire machiavélique. Dans sa chambre ils découvrirent avec horreur ce qu'il avait fait des serviteurs qui devaient s'occuper de lui pendant son coma...

_________________
Comte Dangorn de Castagne, chevalier du Très-Noble et Respectable Ordre Chevaleresque des Gros Glands Incapables de Terminer leurs Figs à Temps pour les Concours du Foroume, membre fondateur de la Confrérie Très Privée des Trouveurs de Blagues Pourries.


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MessageSujet: Re: La Geste de Dangorn de Castagne   La Geste de Dangorn de Castagne EmptyMer 28 Mar 2007 - 23:23

Chapitre Quart: La Guilde.

Dangorn de Castagne et Lauter von Carroburg arrivèrent à Altdorf trois jours plus tard, à la nuit tombée. Lauter proposa à Dangorn de s'asseoir dans une taverne, et celui-ci accepta volontiers.

Dans cette taverne qui s'appelait "Le Squig Boiteux", Dangorn fit la connaissance de la Confrérie des Mercenaires du Reikland. Le chevalier posa des tas de questions à Lauter concernant cette confrérie car il avait du mal à comprendre comment un prêtre-guerrier pouvait en faire partie.

"Vous m'avez dit tout à l'heure que vous étiez 'accessoirement' mercenaire du Reikland. Comment cela est-ce possible, Lauter ? Par exemple, vous qui êtes dévoué au fondateur de l'Empire, cela ne vous dérange point de vous battre pour des tiléens ?
- En vérité, 'accessoirement' n'est pas le bon terme, c'était une façon de parler. On est Mercenaire du Reikland ou on ne l'est pas, mais on ne peut pas l'être à moitié. Comment j'arrive à concilier ma dévotion à l'Empire et mon statut de mercenaire ? C'est très simple. Tout d'abord on ne se bat pas pour n'importe qui. Nous haïssons tous le Chaos, sans exception, et nos employeurs le savent. Par conséquent, je sers également ma cause à travers mon implication dans la Confrérie, car le Chaos est la plus grande menace pour l'Empire. Tiens, voici notre capitaine, il faut que je te le présente."

Il lui montra un nain à la barbe blanche, au regard d'acier et au sourire pétillant de malice. De lui se dégageait une impression de grande sagacité et de sagesse acquise au fil des siècles. Le vénérable guerrier nain les vit et vint vers eux avec un sourire.

"Alors Lauter, tu nous as amené de la chair fraîche ? Hahahaha ! Bonsoir gamin, je suis Drugnalf Skani "Brise-Squigs" mais tu peux m'appeler Drugni.
- Enchanté, seigneur Drugni.
- Laisse tomber les courbettes, l'humain, j'aime les discussions franches et sans détour. Raconte-moi d'où tu viens et qu'est-ce que tu viens faire ici."

Dangorn lui raconta tout depuis le début. Sa décision de partir quête du Saint Graal, son périple depuis le duché de Moussillon jusqu'à la rencontre avec Lauter, en passant par ses aventures dans les Montagnes Grises. Quand il eut fini, Drugni lissa sa barbe et sorti sa pipe ornée en gromril, la bourra avec des feuilles du Mootland et l'alluma. Après en avoir tiré quelques bouffées, il fit sa proposition.

"Bon voilà, je te propose de nous rejoindre. Ecoute, si tu veux on en parle autour d'une bière."

Ce fut la première rencontre de Dangorn avec la bière naine. Le brasseur de l'auberge était un nain du nom de Kreikan, et sa fameuse bière, la Kreik'66, portait ce nom car disait-on, elle faisait 66° d'alcool... ce qui paraît peu probable pour une bière même si elle était effectivement plus forte que du vin bretonnien, et surtout, elle était servie dans des chopes d'un litre. Mais les gens de l'Empire ne tarissaient pas d'éloges et de superlatifs pour décrire la bière des nains, qui était très appréciée contrairement à la bière bretonnienne qualifiée, souvent à juste titre, de "pisse d'âne".

La première chope lui donna une sensation de chaleur et de convivialité. La deuxième lui fit tourner légèrement la tête. À la troisième il était mort de rire à la moindre occasion, et à la quatrième il chantait à tue-tête des chansons paillardes moitié en reikspiel, moitié en bretonnien. Durant la soirée on lui présenta un parchemin et une plume. Dangorn, en pleine euphorie, signa sur le parchemin, sans chercher à comprendre ce que c'était.

Le lendemain matin, en se réveillant dans son vomi, il était sans le savoir devenu un Mercenaire du Reikland.


Chapitre Second: Le Dragon.

"Ma décision est prise, messire Godefroy, je veux prêter le Serment de la Quête et partir à la recherche du Saint Graal.
- A votre guise, mon jeune suzerain. Je suis déjà heureux d'avoir fait de vous un véritable chevalier, je n'en serai que d'autant plus fier."

Godefroy de Créfieu avait un sourire bienveillant, et ses yeux riaient. Il emmena le jeune baron dans la petite chapelle de la Dame du Lac près du château de Castagne, celle qu'il avait construite lui-même de ses propres mains des années auparavant avec l'aide de feu le baron Philibert.

Dangorn s'agenouilla sur les dalles de granit, en face du petit promontoire où le vieux Godefroy avait installé une effigie en bois de la Dame et quelques bougies en guise d'autel. Godefroy se plaça debout devant lui, une main sur le pommeau de son épée qui pendait à sa ceinture, et l'autre sur sa taille.

"Dangorn de Castagne, moi, Godefroy de Créfieu, désormais votre vassal et ex-régent, suis témoin de votre serment. Dites-le sans faute dès à présent."

"Je dépose ma lance, symbole de devoir, je quitte mes bien-aimés,
je me départis de toute chose hormis des outils de ma quête,
Aucun obstacle ne me retiendra, aucun appel à l'aide ne m'échappera,
Les lunes ne me surprendront jamais deux fois en un même lieu,
Je me donne, coeur, corps et âme à la Dame que je cherche."

Geoffroy sortit son épée de son fourreau.

"Dangorn de Castagne, j'ai écouté votre serment et le garderai en mémoire. Puissiez-vous ne jamais le renier, ni faillir à votre devoir.
Par Sainct Landouin, Sainct Martrud et Sainct Agilgar, vous êtes maintenant Chevalier de la Quête."

Avec le plat de la lame, le vieux chevalier toucha la tête et les deux épaules de Dangorn. Celui-ci se releva, et Geoffroy lui donna une robuste accolade, comme le voulait la tradition.

"Je compte sur vous pour veiller sur ma terre, messire Godefroy, comme vous l'avez fait durant toute mon enfance en tant que régent de la baronnie. Je reviendrai en ayant trempé mes lèvres dans le Saint Calice, ou bien je ne reviendrai jamais. Si je meurs il vous reviendra la charge de décider pour ma succession.
- Qu'il en soit ainsi. C'est un honneur pour moi de vous servir, Dangorn, et je vous souhaite pleine réussite dans votre quête spirituelle. Venez, il faut maintenant faire les préparatifs."

De retour au château, ils se rendirent à l'armurerie. Dangorn emporta sa cotte de mailles, la vieille épée à deux mains que Godefroy avait gardé après sa quête, son écu blasonné, son heaume à cimier, ses spallières, ses cuissardes, ses solerets à poulaines, son gambison. Dans l'armoire de sa chambre il prit une couverture, son tabard et sa pélerine de voyage. Il demanda au cuisinier de lui préparer des provisions pour le début de son périple, et de lui céder une gourdasse, un quart, une gamelle et des casseroles, ainsi qu'une poche à feu comportant un briquet de fer, un morceau de silex et des lamelles d'amadou imprégnées de salpêtre. Il réquisitionna également une bâche et des piquets. Son paquetage ficelé, il se fit des bretelles avec de la corde et il fit ses adieux à Godefroy.


Le jeune bretonnien chevaucha à travers toute la Bretonnie jusqu'aux Montagnes Grises. Il gravit les cols et les pentes toute une journée entière, mais la nuit le surprit bien avant qu'il parvienne de l'autre côté de la chaîne montagneuse. Il trouva donc une petite grotte naturelle pour s'abriter, attacha son destrier Patapon à un stalagmite et s'endormit.

Pendant la nuit un souffle rauque le réveilla. Sa monture était nerveuse. Dangorn se fabriqua une torche qu'il alluma pour scruter l'obscurité de la grotte et déterminer la source du bruit qui l'avait réveillé. Il remarqua au fond de la grotte un petit boyau rocheux qui avait l'air de descendre plus en profondeur dans le coeur de la montagne. Brûlant de curiosité, il s'y engagea, malgré son envie de retourner se coucher. Le tunnel descendait, et descendait encore.

Après une longue descente qui dura de longues minutes à moins que ça ne soit plusieurs heures, le jeune chevalier déboucha dans une énorme caverne souterraine. Il leva sa torche et n'en crut pas ses yeux : un dragon ! Un énorme dragon aux écailles rouge vif, endormi sur un tas d'ossements et de pièces d'armures rouillées ayant dû appartenir jadis aux anciens propriétaires des os éparpillés. Une grande épée bâtarde intacte, apparemment d'excellente facture, dépassait du tas de restes.

***

Crachemort, le Wyrm de Feu, dormait profondément. Dans son rêve, il faisait des grillades de chevaliers errants, puis il décortiquait délicatement l'armure roussie avec ses griffes avant de déguster l'intérieur, qui était cuit à point. Succulent. Bien meilleur que les orques qu'il mangeait d'habitude. Les Wyrms de Feu aiment la viande rouge, la verdure c'est pour les Dragons des Forêts, ses imbéciles cousins herbivores d'Athel Loren.

Mais soudain le rêve prit fin... Quelque chose n'allait pas. Crachemort se réveilla en sursaut et de forte méchante humeur. Il n'aurait pas dû se réveiller avant plusieurs millénaires. Un coup d'oeil au trésor qui lui servait de couchette, et il sut tout de suite ce qui s'était passé : il manquait un article à son trésor. Le Wyrm entra dans une rage incendiaire.

Celui qui avait osé faire ça avait intérêt à être très très loin...

***

À l'aube du jour suivant, Dangorn émergea de l'autre côté des Montagnes Grises. Il avait eu de la chance que le dragon ne se soit pas réveillé à temps, même s'il avait presque souillé son armure lorsque celui-ci s'était mis à se lécher les babines tout en ronflant. Il s'autorisa une pause pour admirer sa nouvelle épée étincelante aux premiers rayons du soleil, elle était un peu plus grande et bien plus belle que sa vieille lame rouillée.

"Je ne sais pas si tu es une arme magique, mais je vais te donner un nom. Je t'appelerai Hexflamme désormais, la flamme sorcière."

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MessageSujet: Re: La Geste de Dangorn de Castagne   La Geste de Dangorn de Castagne EmptyMar 10 Avr 2007 - 13:11

Chapitre Quint : L'Autre Bretonnien.

Après la petite victoire contre les quatre hommes-bêtes, Dangorn entreprit d'expliquer au prêtre-guerrier la raison de sa présence dans le Reikland.

Il avait choisi de partir en Quête du Graal pour devenir un vrai Chevalier du Graal, et ne plus être vulnérable à la tentation du Chaos. Il ne dit rien à Lauter au sujet de son oncle, préférant éviter de s'attirer des ennuis. Au lieu de cela il dit que, issu du duché maudit de Moussillon, il avait toutes les raisons de haïr le Chaos.

"Ah, je vois, et pourquoi avoir quitté la Bretonnie ? La Dame du Lac n'apparaît-elle plus dans votre royaume ?
- Il ne s'agit point de cela. Je suis venu jusqu'ici par pure curiosité. Je voulais juste voir d'autres horizons."

En vérité Dangorn avait traversé les Montagnes Grises pour une raison bien différente.

En effet il était déjà venu dans cette région, lors de la Tempête du Chaos, quand il n'était que l'écuyer de messire Geoffroy. Ils avaient tous deux traversé le Reikland en compagnie de l'ost de croisade du Roy Louen, en chevauchant vers le Middenland et les Montagnes du Milieu. A la bataille de Zundap, Dangorn avait tué son premier maraudeur, et après la défaite de la horde d'Archaon, son vieux régent l'avait adoubé Chevalier Errant.

Mais les choses qu'il avait vues à Zundap n'avaient pas laissé son esprit en paix depuis tout ce temps. La veille de son serment de la Quête, il avait eu une vision. La Dame lui était apparue en rêve, et lui avait ordonné de repartir vers l'Empire. De sa divine bouche, il avait appris le nom du nouveau champion des puissances de la Ruine, Tchar'zanek, et il sut alors que sa mission sacrée serait de combattre les serviteurs du Changement.

Lauter ne posa pas d'autres questions, peut-être avait-il d'autres soucis en tête. Il l'emmena à Altdorf, où le chevalier bretonnien fut enivré et impliqué dans la Confrérie des Mercenaires du Reikland.

Quelques jours après cet évènement, Dangorn avait fait la connaissance de presque tous ceux qui étaient devenus récemment ses frères d'armes. Il apprit que les Mercenaires du Reikland obéissaient au Conseil, composé de cinq membres de la guilde. A l'époque ces cinq conseillers étaient Drugni le nain à la barbe blanche, Volkar le ratier, l'impressionnant Gorgoth la Barrique, un ogre qui mesurait quatre fois la taille d'un homme et qui avait le rôle de "videur" de l'auberge tenant lieu de quartier général à la confrérie, Kreikan le nain brasseur-inventeur à qui l'on devait la fameuse bière appelée "Kreik'66", et Corendiel le gardien elfe sylvain, issu d'une communauté elfique vivant dans la Drakwald.

C'est en discutant avec Gorgoth la Barrique que Dangorn comprit qu'il n'était pas le seul bretonnien dans la Confrérie.

"Entrez sans frapper, frapper c'est moi m'en charge". Voilà ce qu'on pouvait lire sur la porte de chêne massif qui obturait l'entrée du "bureau des réclamations", le bureau du videur ogre. Dangorn poussa avec difficulté cette lourde porte, qui tourna lentement sur ses gonds dans un crissement plaintif.

"Qu'est-ce qui t'amène, le chétif ?" grogna une voix grave et tonitruante. Gorgoth avait pour habitude d'appeler "le freluquet" ou "le chétif" tous ceux qui était plus petit que lui, c'est à dire tout le monde, à part les géants et les dragons. Quand Dangorn entra, l'ogre était en train d'astiquer son gourdin (sans jeu de mots douteux...).
"Oh, pardon, je ne voulais pas vous déranger..."
"Trop tard, c'est déjà fait." fit l'ogre avec un sourire carnassier, dévoilant ses dents qui faisaient presque toutes la taille d'un couteau de boucher.
"Bon, ben euh... en fait voilà, je voulais juste demander si, par hasard..."
"Accouche, freluquet, le temps c'est de la bouffe".
Les ogres considèrent souvent la nourriture comme une monnaie d'échange, et préfèrent souvent un bon cochon bien gras à des pièces sonnantes et trébuchantes.
"D'accord, je ferai vite. Il s'agit de la charte que j'ai signé il y a deux jours, j'étais un peu émêché...
- Ah ben ça on n'y peut rien, t'as signé, t'assumes. C'est comme quand t'as dit que t'allais chercher un truc... Gril... Graal... machin là."
Dangorn prit un air dépité.
"Vous avez raison, Gorgoth. J'ai prêté serment, je dois honorer ce serment jusqu'au bout... La peste soit de l'ivresse.
- Te bile pas, le chétif, c'est pas la mort non plus. On est là. Et pis t'es pas tout seul dans ton cas, z'êtes deux bretonniens maintenant dans la confrérie.
- Attendez... deux ?
- Ben oui. Un, deux" Gorgoth regarda ses doigts pour vérifier qu'il savait bien compter jusqu'à deux. "Oui, c'est ça, deux. Toi et Martin.
- Martin...
- Un petit freluquet, genre toi mais brun.
- Il me semble que je ne l'ai jamais vu.
- Il aime pas trop la bière. Alors forcément, il est jamais là quand on picole. Ou alors il est là mais il est discret. Des fois il parle mais on comprend rien."

Le soir suivant, Dangorn guetta l'arrivée de ce fameux Martin. Il s'assit à une table, face à la porte, pour voir tous les clients qui entraient. Au bout de deux heures d'attente, il commença à somnoler : la journée avait été fatiguante, il s'était entraîné hors de la ville avec les autres mercenaires, mais Martin était, lui avait-on dit, parti à Nuln depuis plusieurs jours pour une mission quelconque, et était censé être de retour dans la soirée. Dangorn imaginait que Martin devait être un chevalier, comme lui, probablement bien plus puissant et de plus haut lignage.

Une main de la taille d'un bouclier se posa sur son épaule, ou plutôt lui écrasa l'épaule. C'était Gorgoth.
"Hé, Dangorn, voilà le freluquet dont je t'ai parlé, il est revenu."

Dangorn se retourna, en se massant l'épaule. Un garçon de deux ou trois années plus jeune que lui se tenait à côté de l'ogre. De toute évidence il n'était ni noble ni chevalier, il était vêtu comme un villageois impérial, ses cheveux noirs en bataille, des traits fins, quelques boutons d'acné, et une étincelle de ruse dans les yeux, la ruse d'un renard.

"Martin Delatour pour vous servir, messire."

Martin était né à Délémont, près des Montagnes Grises. Il avait quitté la Bretonnie car il rêvait de devenir un chevalier. Dans son enfance il avait entendu des légendes de roturiers qui se faisaient adouber après un acte héroïque, et il s'était mis en tête que son destin était de suivre cette voie. Mais en Bretonnie les paysans n'ont quasiment aucune chance de gravir les échelons sociaux, ils doivent travailler dur dans les champs pour survivre, et l'impôt leur prélève les neuf dixièmes de leur récolte. C'est pourquoi le jeune Martin avait pensé qu'en menant une vie d'aventurier dans l'Empire il aurait de meilleures chances de réaliser son rêve fou.

En faisant connaissance avec Martin, Dangorn fut impressionné par sa persévérance et son abnégation, des vertus chevaleresques que lui-même n'était pas sûr de posséder. Il lui proposa donc d'en faire son écuyer, et de le former comme un jeune noble. Martin, ravi de cette opportunité, accepta sans conditions.

Chapitre Sexte : La Femme-Chevalier de l'Empire.

Au sein de la guilde, Dangorn n'avait rencontré que peu de femmes jusqu'alors, à part Shandra, la ménestrelle. Son talent musical et artistique se rapprochait de celui d'un orque ivre, d'ailleurs selon elle, c'était un orque qui lui avait appris la musique, mais elle n'en restait pas moins très habile de ses dix doigts lorsqu'il s'agissait de ramasser des pièces de monnaie "tombées par hasard par terre".

Bien souvent les anciens propriétaires de ces pièces d'or, d'argent ou de cuivre contestaient cette théorie, jurant que leur bourse était encore solidement accrochée à leur ceinture quelques temps plus tôt, et la traitaient de voleuse avec véhémence. Ces insultes mettaient souvent Shandra dans un tel état de tristesse qu'elle commençait alors à chanter son désarroi et à jouer de son luth. Quelques vitres brisées et tympans crevés plus tard, les contestataires finissaient la plupart du temps par reconnaître volontiers que leurs économies était tombées par mégarde sur le sol et qu'elles appartenaient désormais à celle qui les avait trouvées... à condition qu'elle cesse de chanter immédiatement.

Bref Dangorn n'avait encore jamais eu l'occasion de rencontrer des femmes mercenaires d'aussi haute situation sociale que Sigmaris von Erckert. Et il n'allait pas tarder à regretter que cela lui soit finalement arrivé.

L'arrivée de Sigmaris dans la taverne du Squig Boiteux ne fut pas ce qu'on pourrait appeler une entrée discrète. Vêtue de robes chamarées avec des frous-frous à n'en plus finir, elle se présenta comme étant la fille du riche baron d'Erckert. Inévitablement elle suscita l'intérêt de quelques ivrognes qui s'approchèrent en faisant des commentaires graveleux, mais ceux-ci calmèrent rapidement leurs ardeurs lorsqu'elle dégaina de son corsage deux pistolets à crosses finement décorées. Elle portait aussi une rapière dont la poignée à quillons et la garde en panier surmontaient un magnifique fourreau couvert de soieries et de dorures qui était ficelé à sa taille.

Dangorn voulut se montrer courtois et s'avança pour lui faire un baise-main mais Sigmaris pointa l'un de ses pistolets sur lui.

"Qu'est-ce qu'il me veut, le pouilleux ?"

Cette remarque blessa le chevalier dans sa fierté, et le fait qu'elle ose le menacer avec une arme de lâche, comme il aimait à appeler toutes les armes de tir et en particulier les armes à poudre, le mit hors de lui. De plus ce n'était qu'une femme, et en vrai bretonnien il était bien décidé à lui apprendre à respecter l'autorité masculine. En Bretonnie les femmes se taisaient dès qu'un homme commençait à parler et n'avaient pas le droit de manier des armes de guerre, mais dans l'Empire la mentalité était différente.


"Sachez, femelle, que je suis un noble moi aussi. Je suis un chevalier de Bretonnie !"
"Hm, ils ont tous l'air aussi pitoyables que vous dans votre pays ?"

Il était vrai que les habits usés et l'armure salie de Dangorn ne lui donnaient pas une allure très soignée, et ses joues mal rasées n'étaient pas pour améliorer son apparence.

"Nous, au moins, en Bretonnie, on a un minimum d'honneur et on ne menace pas les gens avec des armes de lâches."
"Ah bon ? A ce qu'on m'a dit, les bretonniens n'avaient aucun honneur."
"C'en est trop.. Mon code chevaleresque m'interdit de maltraiter les dames, mais pour vous je n'hésiterai pas à faire une exception. Rangez ce pistolet et allons nous entretuer dehors, avec des armes nobles"
"Et vous croyez que j'accepterai un duel d'honneur avec un bouseux de votre espèce ? Ce genre de pratique est réservé aux vrais aristocrates mon cher..."

Dangorn bouillonnait de rage. Non, il ne s'abaisserait pas à son niveau en la frappant par surprise. Il fallait qu'il garde son sang-froid. Son honneur serait vengé un autre jour, dans son for intérieur il en fit le serment. Sans répondre à la pique lancée par Sigmaris, il lui tourna le dos et alla s'asseoir à une table pour bouder et boire de la bière. La noble impériale se dirigea vers le bar et clama la raison de sa venue: "c'est donc ici le repaire des mercenaires du Reikland? Rester oisive à la cour m'ennuie et je recherche un travail plus en adéquation avec mes compétences martiales."

La scène avait bien fait rigoler le nain Drugni, qui l'engagea sans hésiter, au grand dam de Dangorn.

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MessageSujet: Re: La Geste de Dangorn de Castagne   La Geste de Dangorn de Castagne EmptyMer 25 Avr 2007 - 12:07

Chapitre Septime : L'Armure.

"Madame, calmez-vous et expliquez-nous tout depuis le début. Comment ce troll a bien pu arriver dans votre jardin ?
- Je vous l'ai déjà dit... je l'ignore ! Mon chien était là, il y a eu ce bruit horrible puis il s'est mis à aboyer...
- ...ensuite il a voulu attaquer l'intrus et le monstre l'a mangé, je sais. Puis vous vous êtes enfermée chez vous en espérant qu'un aventurier de passage viendrait vous délivrer, ça aussi je sais. Mais avez-vous une idée de ce qui a bien pu attirer un troll des marais jusque chez vous ?"

Drugni essayait en vain de glaner des informations en interrogeant la vieille dame, qui était encore sous le choc. La créature était morte, mais les dépouilles de ses victimes gisaient encore sur le sol boueux. Il avait fallu pas moins de cinq combattants endurcis pour en venir à bout, et bien d'autres avant eux avaient échoué.

"Morteburne, il a vomi sur mon armure ! Elle est en train de fondre !" gémit Dangorn, couvert de fluide verdâtre et de restes partiellement digérés.
"T'as qu'à l'enlever et prendre celle-ci, elle a pas l'air en mauvais état. A priori, elle te sera plus utile qu'à lui" remarqua Volkar en pointant du doigt le chevalier du Soleil mort qui gisait parmi les cadavres des précédents aventuriers qui avaient essayé de combattre le troll.
A travers la fente de son heaume, Dangorn foudroya du regard le ratier, outré par l'indécence de sa proposition.
"Fais comme tu veux", ajouta Sigmaris en voyant le chevalier bretonnien choqué à l'idée de prendre l'armure d'un héros mort, "mais je te conseille de retirer bien vite ce que tu portes sur toi. Bientôt il n'en restera plus qu'une bouillie infâme et collante qui rongera ta peau, et tu seras encore plus moche qu'avant".

Dangorn, à contrecoeur, enleva tout son attirail, et entreprit de délester du sien le corps raidi du chevalier du Soleil. L'armure était quasiment intacte, son propriétaire était mort la nuque brisée comme en témoignait le seul impact visible, au niveau de son heaume.

La vie de mercenaire n'a rien d'une partie de plaisir. On est toujours envoyé dans les endroits les plus glauques pour faire les choses les plus répugnantes, pour combattre les pires créatures et en plus de cela on se traîne une réputation de va-nu-pied sans scrupule ni loyauté. A cet instant, Dangorn se dit qu'il aurait bien voulu quitter la Confrérie. Malheureusement, il avait donné sa parole, il avait même signé un contrat l'engageant pour une durée indéfinie ! Maudite boisson ! Il aurait donné son destrier pour ne jamais avoir bu ce soir-là, trois ans auparavant, quand il avait écrit son nom sur le parchemin de recrutement, croyant que c'était pour un autographe après sa grandiose interprétation du "Curé bourré de Bordeleaux"...


Quand Dangorn eut finit d'enfiler l'armure impériale, Martin Delatour se retint d'éclater de rire.

"A ravir, monseigneur, elle vous va comme un gant.
- Merci, Martin", le chevalier albinos se demandait si c'était par franchise ou par compassion que son écuyer lui avait fait ce compliment. A vrai dire il connaissait la réponse. Il avait un peu de mal à se mouvoir dans cette armure de plates, étant habitué aux armures de mailles, plus souples. De plus il n'appréciait qu'à moitié la manie des forgerons impériaux de mettre des symboles partout : une comète à deux queues là, un soleil doré ici... Il se sentait comme un système solaire ambulant.

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MessageSujet: Re: La Geste de Dangorn de Castagne   La Geste de Dangorn de Castagne EmptyMer 6 Jan 2021 - 18:10


Les chapitres none, décime et undécime sont en grande partie effacés par les ravages du temps et presques illisibles. On ne peut y déchiffrer que quelques fragments incomplets qui évoquent, entre autres:
- l'adoubement de Martin et son départ, pour épouser sa mie restée en Bretonnie;
- la défense de Karak Kadrin contre une attaque peau-verte;
- des tribulations à travers le Col du Pic et la Plaine de Zharr sur la route de l'Orient;
- une rencontre (mariage?) avec la fille de l'Empereur de Cathay;
- une bataille entre de féroces guerriers-tigres et les vils hommes-serpents de la jungle de Khuresh;
- un bref retour dans l'Empire, où il retrouva certains de ses anciens compagnons de guilde, concluant le chapitre undécime.



Chapitre Duodécime: La Cité Ensevelie.

Sur les conseils de ses confrères mercenaires, Dangorn se rendit donc en Tilée pour continuer sa quête du Graal.
"Si tu cherches un truc qui brille, tu peux parier qu'un marchand tiléen va essayer de te le vendre !" lui avait dit Drugni.
"Et si tu lui en achètes deux il te fera le troisième gratuit !" avait plaisanté Volkar.

Au détour d'une taverne à Luccini, il rencontra une sorcière du Collège Flamboyant nommée Millena et son compagnon nippon Kenshin. Ils avaient rendez-vous avec un émissaire des tribus nomades de Nehekhara en visite dans le port et qui voulaient recruter trois autres aventuriers à ses côtés pour l'aider à rechercher un artefact sacré de son peuple qui fut jadis enseveli dans les ruines de la cité-nécropole de Numas.

Le lendemain, l'émissaire nehekharien, qui se décrivit lui-même comme une sorte de moine-guerrier vénérant le dieu-chacal Djaff, les accueillit sur son navire et leur présenta son plan de route: ils allaient rejoindre Zandri par la mer, puis remonter le Grand Fleuve Mortis jusqu'à Numas, où ils allaient devoir trouver comment entrer dans la grande pyramide du dieu-chacal et en ressortir avec l'artefact sans se faire tuer par les guerriers squelettes, scorpions des tombes et autres monstruosités mortes-vivantes qui infestaient l'endroit. Même si Dangorn n'avait pas particulièrement le pied marin, il apprécia le fait que la plupart du trajet se fasse à bord d'un bateau sur la mer ou sur un fleuve plutôt qu'à crapahuter dans les dunes pour finir cuit par le soleil dans son amure lourde. Malheureusement le voyage ne se passa pas tout à fait comme prévu...

Les premières heures du voyage virent le chevalier de la quête vomir son petit-déjeuner sur le pont en maudissant le mouvement des flots. Plus tard, en passant au large de Sartosa, la galéasse du moine-guerrier nehekharien fur attaquée par un vaisseau pirate, et malgré la défense acharnée des quatre aventuriers et de l'équipage qui repoussèrent vaillamment l'assaut et éviscérèrent moult pirates, la coque du bâtiment fut sévèrement endommagée par les boulets de canon et il s'en fallut de peu qu'elle se disloquât avant d'atteindre sa destination. En arrivant dans le port de Zandri, la cale du navire était pleine d'eau et le capitaine refusa de continuer sans de lourdes et coûteuses réparations. Pour nos aventuriers, c'en était fini de la croisière sur les eaux paisibles du fleuve Mortis, il leur faudrait désormais marcher dans les sables brûlants.

La marche fut périlleuse et à plusieurs reprises la petite expédition dut affronter divers dangers, tels que des sables mouvants et des serpents venimeux. Un scorpion géant blessa grièvement le guerrier nippon, que Dangorn et le moine de Djaff durent transporter sur une civière improvisée tandis que Millena lui prodiguait des soins à l'aide de ses sorts. Le bretonnien albinos commença alors à avoir des doutes sur la véritable nature de la sorcière, son comportement et ses sortilèges ne ressemblant guère à ceux des sorciers du Collège du Feu, du moins, comparé aux sorciers flamboyants qu'il avait vus à Altdorf. Mais le nippon fut rapidement remis sur pieds, au grand soulagement de Dangorn car le porter sur une civière était épuisant sous l'accablante chaleur du désert.

Arrivés à Numas, il leur fallut se frayer un chemin jusqu'à la grande pyramide du dieu-chacal à travers une horde de guerriers squelettes animés par une sombre magie. Au sein de la pyramides de nombreux pièges les attendaient, et plusieurs fois ils n'en réchappèrent qu'à la dernière seconde. Tout au centre de la pyramide se trouvait la chambre funéraire, où les aventuriers furent accueillis par un Ushabti gardant le tombeau de son roi. La statue animée tua violemment le moine-guerrier de Djaff tandis que les coups de katana du nippon et les sorts offensifs de Millena ne firent qu'égratiner l'énorme gardien de pierre. C'est alors que le glaive de ce dernier trancha la main droite de Dangorn. Sous le choc et perdant beaucoup de sang, il eut une hallucination (ou en était-ce une ?) dans laquelle la Dame du Lac apparaissait et lui offrait à boire dans le Très Sainct Graal. À peine il eût trempé ses lèvres dans le calice étincelant qu'il sentit toute douleur et fatigue s'estomper, et une chose incroyable se passa: au bout du moignon ensanglanté duquel sa main avait été arrachée, une nouvelle main poussa en un instant, identique à celle qu'il avait perdue, comme s'il n'avait subi aucune blessure. Il se sentit aussi plus fort et plus agile.

Esquivant d'un bond le coup fatal de l'Ushabti tentant de l'achever, le chevalier saisit son épée Hexflamme qui se mit à luire d'une lumière dorée, et il la planta de toutes ses forces dans le torse de la créature qui fut transpercée comme si elle n'était constituée que de beurre fondu. Le monstre minéral s'immobilisa, se fissura de toutes parts et fut soudain réduit en poussière par la magie divine émanant de l'épée. Dangorn avait bu au Graal, et sa quête était finalement terminée.

Après avoir enterré le cadavre du moine nehekharien, Millena et Kenshin partirent de leur côté, et Dangorn du sien. Il avait trouvé ses compagnons un peu étranges mais il était loin de se douter qu'il venait de faire équipe avec deux cultistes du Chaos, et il ne put jamais vraiment le savoir. Il avait hâte de rentrer enfin en Bretonnie après toutes ces années de quête à travers le monde. Son retour au duché de Moussillon ne marqua néanmoins pas la fin de ses aventures, mais le commencement de la prodigieuse et mirifique Histoire du Comté de Castagne.
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