Apres avoir été absent à cause des exposés et des cours, je reprend les recits des batailles qui parcement notre Histoire. Comme de nombreux chevaliers suisses partage notre fer de lance, je vais retracer la bataille de Marignan opposant le jeune roi de France françois I à la terrible armée suisse.
A peine montée sur le trône, le 01/01/1515, françois I, agé de 20 ans, decide d'engager la france dans une nouvelle expedition italienne. Son objectif est le duché de Milan détenu par Maximilien Sforza et ses mercenaires suisses. Comme légitimité, il en tire des droits remontant au mariage du duc d'orléans avec une visconti de Milan, au début du XVeme siecle. C'est loin ... mais c'et un droit comme un autre.
Apres de nombreux mois de négociations, l'armée est réunie à lyon. Venise est alliée et Gênes reste dans une bienveillante neutralité. Les Alpes sont franchies durant la premiere quinzaine d'Aout. C'est déjà un exploit car les cols normalement utilisés etaient gardés par les piquiers suisses.
La marche vers MilanLa surprises est totale et toute l'armée suisses reflue vers Milan. Un mois plus tard, les français sont en vue de la ville. Notons qu'ils se sont arrétés à Turin ou françois I a visité son parent, le duc de Savoie. (il a bien du festoyer
)
Début septembre, les français s'établissent solidement autours du bourg de Marignan. Pourquoi combattre si l'argent regle le probleme? on prefere négocier. Diplomate français, milanais, suisses et pontificales se livrent aux pourparlers. L'Empire envoie lui aussi des émissaires. Voir tomber le nord de l'Italie à la couronne de france est à éviter: "Les suisses doivent refuser de laisser la ville".
Le 13 septembre, suite à une risque entre quelques français et suisses, la décision est prise de marcher sus au camp du roi de France. 20 000 piquiers et hallebardiers se mettent en marche. Ils forment le gros de la troupe. Autours, un millier d'arquebusiers et arbaletriers combattent en "tirailleurs". On ne compte qu'une dizaine de canons et quelques centaines de cavaliers italiens.
Les français, non loin de se douter de la tournure des évenements, ont pris appui sur une légere ondulation du terrain sur la route , sur la route de Lodi à Milan. Trois lignes se suivent successivement:
_la premiere regroupe 64 canons, 200 pieces légers. 10 000 arbalétriers et arquebusiers. 10 000 lansquenets. 5000 gendarmes. L'ensemble est renforcé par un petit parapet en terre garni de palissades.
_la seconde avec 5500 lansquenets et 5000 gendarmes dont le roi et Bayard
_10 000 lansquenets en troisieme ligne
Le commandement est laissé au connétable de Bourbon. Le jeune roi ne doit que se montrer pour affermir le moral de ses hommes.
La terrible puissance suisse Arrivant de Milan en fin d'apres midi, les colonnes suisses engagent directement le dispositif français. Une enorme brèche est creusée dans la premiere ligne française. Les chefs réussissent tant bien que mal à enrayer la panique tandis que les piquiers suisses s'enfoncent tel un rouleau compresseur. Cependant l'artillerie française entre en action et la gendarmerie (l'heritiere de la chevalerie mais professionelle maintenant) tente des premières charges.
Malgres ce sursaut français, la situation est catastrophique. Le centre et la droite sont enfoncés. L'avance suisse est terrible et les pertes s'accumulent. Le connétable de Bourbon garde sont sang-froid. Il fait charger la cavalerie à fond. Tous y montrent leur bravoure et le jeune roi en premier. Pendant ce temps, l'infanterie recule lentement ... sans cesser de tirer. Le temps gagner par les lansquenets lourds de la premiere ligne est precieux
Au bout de quelque temps, toute la premiee ligne française est parvenue à reculer en bon ordre et à se rétablir un kilomètre plus au sud. Malgres le début de la nuit, les confédérés repartent à l'attaque avec pour ojectif le centre français. Les lansquenets allemands qui s'y trouvent subissent des pertes terribles, croient à une trahison et commençent à fuir. La situation n'est rétablie qu'au prix de nombreuses charges de la cavalerie française, roi en tête, afin de rassurer la troupe, et par les tirs de l'artillerie. Cette fois la noirceur de la nuit met fin au combat. Toute direction d'ensemble est impossible et la bataille est remise au lendemain ...
Nouvel effort des Suisses le 14 septembreBien que la nuit empeche les combats d'envergure, quelques luttes sporadiques se déroulent ça et là. Mais globalement, les 2 camps se regroupent. Les pionniers français en profitent pour edifier de nouvelles positions retranchées, surtout pour protéger les canons. Ces derniers sont, d'ailleurs, utilisés pour tirer sur les suisses qui, imprudemment, ont allumés des feux.
Au matin, les confédérés s'ordonnent en 3 colonnes pour mettre fin à l'armée française. Celle de droite parvient à quasiment enfoncer l'aile gauche française. Celle de droite n'avance quasiement pas... Celle du centre, la plus massive, livre les combats les plus violent. "Il faut enlever les canons ennemis!". Mais le feu de l'artillerie française est plus qu'efficaceet les charges des gendarmes enrayent le rouleau compresseur confédéré.
Vers onze heure du matin, le moral des suisses, déjà bien ébranlé par la résistance et les tirs français, cède definitivement lorqu'apparait les premiers éléments de l'armée venitienne. Décidant de reculer en bon ordre, l'armée confédérée part en déroute devant le harcelement des lansquenets français. C'est un véritable carnage puisque les mercenaires allemands ne font quartier aux suisses. Les pertes s'eleve à la moitié de l'armée des cantons tandis que les français ont perdus le quart de leur effectif.
Le principal artisan de la victoire est l'artillerie. Elle a vraiment gagnée ses lettres de noblesse. Désormais, aucune armée ne peut se reposer uniquement sur de l'infanterie. Il fauda combiner les armes.
Pour le jeune roi de France, cette victoire le fait entrer dans la legende. Armé chevalier par Bayard selon la légende, le soir de la bataille, il inaugure magnifiquement son règne. De plus, il signe la
Paix perpétuelle avec les cantons suisses, qui consacre leur neutralité et leur lien étroit avec la France. Une longue amitié apparait apres ses hauts faits d'armes
(j'espere que ce récit vous a plu)