Voici donc comment et pourquoi se passait l'adoubement chez nos ancêtres
L'ADOUBEMENTAdouber signifie en français médiéval : équiper. L'adoubement est donc la cérémonie de remise d'arme (l'épée) qui va permettre au garçon de franchir le seuil fatidique qui sépare le statut d'enfant à celui d'homme. Il devient ainsi un homme au plein sens du terme, c'est-à-dire un guerrier.
L'adoubement a connu une profonde évolution au cours de l'histoire. Les plus anciennes mentions de remises solennelles de l'épée ne sont pas liées à l'entrée en chevalerie : elles constituent l'un des rites fondamentaux du couronnement des Rois francs d'occident, dès le IXe siècle.
La raison est simple : dans la société occidentale, mérovingienne puis carolingienne, la guerre constitue une valeur fondamentale, les armes ont un caractère sacré et tout roi ne peut être que guerrier.
À l'origine cette cérémonie était purement militaire, c’était la présentation des armes à un nouveau guerrier. L’adoubement n'était qu'un simple coup de la paume droite (une bonne gifle) de l'adoubeur violemment assené au cou ou au visage de l'adoubé : la collée ou la paumée. C'était en fait une épreuve symbolique destinée à vérifier que le jeune homme était capable d'encaisser sans broncher, en étant solide physiquement et psychologiquement, cela signifiait aussi que c’était le dernier coup qu’il recevait sans le rendre.
C'est lorsque l'on ceint l'épée en son baudrier, que celui-ci devient réellement chevalier. Ce n'est ni l'armure, ni le cheval, ni la collée administrée puissamment qui font le chevalier, c'est l'épée.
Dès le XIe siècle, l'adoubement devient un véritable sacrement, une cérémonie codée avec prières et bénédiction des armes et qui coïncidait avec une fête religieuse.
Au XIIIe siècle, la christianisation du rite est totale, donnant à un rituel complexe. L'adoubement est alors mis sur le même plan de l'ordination du prêtre.
Le rite comprend trois parties : * Une partie préparatoire : jeûne, confession, veillée d'armes, bain purificateur, communion et remise des vêtements neufs.
* Une partie consécratoire : messe, communion, bénédiction, remise de l'épée bénite, baiser de paix donné par l'officiant, la collée et enfin la remise de son armement
* Une partie festive : repas, joutes, danse. Cette partie festive a pour but de faire la démonstration d'une vertue chevaleresque : la largesse qui implique aussi le devoir de l'hospitalité.
Ainsi l'adoubement se déroule ainsi : * En signe de purification on dépouille le jeune homme de ses vêtements et on le met au bain.
* Il revêt alors une tunique blanche, symbole de pureté.
* Ainsi vêtu, il fait pendant 24 heures un jeûne rigoureux et ce, pour ensuite se retirer dans la chapelle du château ou une église afin d'y prier toute la nuit.
* Le lendemain, il assiste à la messe, puis il passe la tunique rouge, symbole du sang qu'il est prêt à verser.
* Un ancien le ceint alors d'un baudrier portant une épée bénie (symbole du pouvoir militaire, de la justice et de l'autorité), puis il reçoit les éperons ( symbolise le droit de dresser et posséder un cheval), le haubert, le heaume, l'écu et la lance.
* Alors, de la paume de la main, son parrain lui donne sur la nuque ou sur le visage un formidable coup qui le fait souvent chanceler, la collée ou la paumée.
· Le futur chevalier prête ensuite serment de mettre son épée au service des faibles et de les protéger.